Leur voyage avait commencé. A ce trio atypique composait d’un Kumojin et deux Iwajins. Il ne serait pas un périple et se déroulerait sans accroc. Comment pourrait-il en être autrement quand le Nara était accompagné de deux des plus grandes forces du Yuukan, à ce qu’en disaient les rumeurs.
Le doute ne faisait qu’habiter celui qui se faisait appeler l’Éclair vert. Il était un shinobi de renom et d’élite que très peu oseraient affronter. Mais il semblait aussi de ceux qui avaient perdu toute foi, quelque soit sa forme. Au peu de temps que le Nara avait passé avec ce duo, il avait simplement l’impression que le Hayai ne croyait qu’en Aimi. Si bien qu’il l’écoutait quand il n’était pas d’accord. Mais Aizen n’avait pas besoin qu’il croie en la coalition, ni même en lui.
« Hayai Taishi, je suis ravi que nous ayons réussi à trouver un sujet sur lequel nous sommes d’accord. »
Il fit référence au sujet du QG. Le sourire du Nara était large, un regard malicieux vers celui qui n’avait sans doute aucune envie de rire. Aizen se permit tout de même cette remarque emplit d’un humour léger. Après tout ils voyageaient ensemble, même si cela ne semblait pas ravir son homologue. Autant faire en sorte que le voyage soit agréable jusque dans leurs échanges verbaux.
Aimi devait être dans le même état d’esprit. Loin de l’humeur mélancolique de con camarade elle arborait un sourire avenant. Elle aussi était d’accord avec le Nara quant au QG et semblait encore plus inquiète de la situation de l’empire que ce qu’avait exprimé le Nara. Savait-elle quelque chose ?
« Si le Raikage arrive à vous rassurer sur les intentions de Kumo vous devriez ne pas hésiter à partager cette inquiétude en détail avec lui. Si nous pouvons aider l’empire alors nous le ferons. Non, nous devons le faire. Car un conflit interne au sein de la coalition signerait sans doute notre fin. »
Non cette fois il ne chercherait pas à grapiller une information supplémentaire. Il avait déjà tout ce dont il avait besoin, il ramenait un réceptacle d’informations directement à Kumo. C’était plus que tout ce qu’il avait espéré. Quelque soit la raison pour laquelle Chiwa Aimi avait bien accepté de l’accompagner ne changerait pas la vision globale de la chose. C’était lui qui ramenait les alliés Iwajin et donc leurs informations.
Aizen sourit et ferma les yeux. Car il comprit directement de qui il s’agissait quand Aimi fit référence à une manieuse de métal. Une Metaru donc. Il s’était bien fait avoir.
« J’ai effectivement croisé une certaine Gentoku Yamiko. Malheureusement mon échange avec elle n’a pas été des plus chaleureux. Et j’en suis sans doute le fautif. Vous me connaissez à peine mais vous pouvez déjà comprendre à quel point mon dévouement est grand. J’ai eu du mal à digérer le fait qu’elle s’annonce à moi comme une ancienne Kunoichi de la foudre alors que nous avons besoin du plus de monde possible pour luter dans la guerre qui se profile. »
Comment être certain qu’elle parlait d’elle aussi ? La probabilité qu’il y ait une troisième Kumojin à Urahi au même moment était peu élevée. D’autant qu’en précisant son nom et prénom il pourrait s’assurer qu’ils parlaient de la même personne. Et d’après ce que disait Aimi, rien qu’en connaissant sa maîtrise du métal que le Nara ignorait, elle semblait avoir eu de meilleurs échanges avec elle.
La légèreté de la discussion chuta de nouveau. Taishi semblait toujours avoir quelque chose à redire, il était d’une morosité sans équivoque. Il n’acceptait aucune bienveillance de la part du Nara, ni même sa reconnaissance. Pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Non, pourquoi faire confiance au premier venu de la Foudre. Dont le représentant avant lâchement quitté une réunion si importante alors que la bataille faisait rage au-devant pour justement la défendre. Il aurait sans doute le même comportement à sa place, voire pire. Mais la situation exigeait de mettre de l’eau dans son vin, il semblait aussi le comprendre.
« Je suis reconnaissant pour ce qu’il se passe dans le présent. Je ne peux rien changer au passé et ne peux deviner le futur. Je peux néanmoins faire du mieux que je peux aujourd’hui, pour les miens et pour notre monde. Et personne n’osera contredire que le mieux que nous puissions faire actuellement est d’unir nos forces. »
Aizen n’avait pas entendu dire que l’Éclair Vert avait participé à cette bataille. Il ne connaissait pas son parcours non plus pour savoir précisément ce qu’il faisait dans les rangs de l’empire et surtout ce qu’il faisait maintenant dans ceux de Iwa. Alors qu’ils avaient eux même tenter de défendre Kumo au prix de la vie de deux des leurs. Et Aimi semblait au courant de cette information, s’inquiétant de l’accueil que pourrait recevoir son camarade à la citée nuageuse.
Dans tous les cas le Nara se fichait bien des morts. Ils avaient simplement joué leur rôle. Il ne les pleurait pas, il ne les vengeait pas. La guerre était ce qu’elle était. Il n’y avait ni bon ni méchant, juste chaque camp voulant défendre ses intérêts. Il ne lui en voulait pas, il s’en fichait même totalement. Tant que pour le moment ils avançaient vers les mêmes objectifs.
« Vous devriez en faire de même. Après tout le remord peut parfois représenter une sanction auto suffisante. Surtout que parmi les victimes de cette attaque deux shinobis venaient de votre village actuel, Iwa. Si eux vous ont pardonné, pourquoi pas nous ? »
Il se tourna vers la femme de leur duo pour préciser.
« Je m’engage personnellement à ce que Kumo ne porte aucune animosité quant à la présence de Taishi. Vous êtes des invités après tout. »
Kumo avait fait ce qu’elle avait fait. Tout cela appartenait à un passé bien sombre. Non pas que la guerre faisait peur au Nara, mais la guerre inutile oui. Il était clair que tout ceci n’avait découlé que de dérapages de quelques actes isolés. La guerre n’avait jamais été l’intention des Kumojins, mais seulement d’un dirigeant à la fierté surdimensionnée.
« Kumo avait des dirigeants différents d’aujourd’hui. Si Kumo est capable de grandes choses ce sera avant tout pour protéger son peuple et fédérer autour de cette cause juste qui est la nôtre. »
Mais malheureusement la gouvernance de Kumo comportait encore des miettes de ses vestiges du passé. Aizen ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment quand ils savaient que Raizen et Sharrkan avaient fait parti du Fukkatsu, cette organisation qui voulait libérer Kumo du joug Teikokujin. Avaient-ils gardé un esprit de vengeance, pour eux cette guerre était-elle encore en cours ? Le choix de Sharrkan comme représentant de la part du Raikage n’avait rien d’anormal mais le comportement de ce dernier pendant cette mission semblait cacher quelque chose. Et si Raizen était de l’avis de son représentant, et s’il comptait quitter la coalition jusqu’à s’en prendre à Iwa et aux autres ?
Aizen avait du mal à croire à de tels plans de la part de Raizen, il ne savait rien de ses objectifs mais avait l’air plutôt réfléchis. Il espérait qu’il prendrait la pleine mesure de ce qu’il s’était passé et qu’ils pourraient commencer sur un réel renouveau.
« Je peux vous assurer qu’éclaircir le comportement du représentant de la Foudre sera une des priorités. Je vous invite même à en parler sans filtre vous-même au Raikage. Les échanges entre les membres de la coalition ne doivent pas être parasités par des comportements individualistes inappropriés. »
Le Nara comptait bien évidemment sur ses homologues étrangers pour louer son efficacité tant dans l’action que dans la parole. C’était sa première mission diplomatique et il se pouvait bien que ce soit celle qui lui permettre de s’élever aux horizons qui lui étaient destinés. S’il savait que Taishi n’avait pas eu la langue dans sa poche à ce sujet jusqu’à maintenant il n’avait encore jamais vu Aimi si engagé. Elle regrettait fortement l’implication de la foudre dans les échanges officiels et comptait bien le faire savoir.
« Mais je n’ai aucun doute à ce sujet, vous ne semblez pas être des langues de bois. »
Un nouveau sourire. De l’humour pour simplement taquiner gentiment ses alliés. Ce n’était pas une critique, Aizen avait besoin de cela plus que de discours politique tournant autour du pot. Aimi semblait également très enclin à aller en ce sens. Parfois il fallait briser le pot, pour permettre aux racines qui étaient retenus par ce dernier de continuer à se développer.
Alors qu’ils avançaient à un bon rythme Aimi proposa de nouveau d’alléger la conversation. Tout comme avec son homologue de l’Eau Aizen commençait à apprécier cet échange. Tout cela le réconfortait dans son choix d’une carrière axée sur la diplomatie. Il se plaisait dans ce rôle.
« Ah oui ? »
Lui dit-elle en tournant sa tête vers elle, tout sourire.
« Je suis honoré d’être celui qui est votre guide pour cette première visite. Nous aimons la science, effectivement. Moi-même participe à un projet qui vise à remplacer le feu comme moyen pour éclairer nos villages et nos routes. Une sorte de système autonome qui n’aurait besoin d’aucun combustible et générerait de la lumière comme disons… Une luciole. Je vous passe les détails techniques mais cela est très passionnant. Une fois le projet concrétisé nous pourrions même envisager un échange commercial avec vous. »
Le Nara s’avançait beaucoup mais cela faisait la conversation et il s’il pouvait déjà faire germer l’idée c’était toujours bon à prendre.
« Je n’ai jamais était au-delà du pays du Feu. Vous le savez mieux que moi nos obligations nous forcent à rester disponible pour notre pays. Les seuls voyages possibles rentrant dans le cadre de nos missions. Mais est-ce une invitation à me faire visiter votre cher pays de la Terre ? »
Il se permit un petit rire face à cette note taquine cachant un fon de vérité. En effet c’était son projet, développer les relations diplomatiques à son maximum.
« En parlant de cela je pense que des voyages diplomatiques, un peu comme celui que vous faites aujourd’hui, sont une idée à creuser. Les relations s’entretiennent en parlant avec les gens en face à face. Nous devons nous découvrir les uns les autres pour mieux nous comprendre et pour travailler ensemble de façon efficace. »
Il garda pour lui d’évoquer son ultime projet trop novateur encore pour être entendu. Il voulait tellement développer la diplomatie interalliée qu’il imaginait que certains passent de longues périodes dans les villages voisins afin de garder un contact privilégié disponible à tout moment. Mais ils étaient encore loin d’une telle entente, ils n’étaient qu’aux prémices.
Arrivée devant l'Arche Grise...
Et puis ce n’était pas encore à lui de décider. Loin de là, il n’était qu’un jeune Jônin, mais en ce jour il était avant tout un guide qui devait faire en sorte que ses invités soient accueillis comme il se doit. Et justement, il leva les yeux vers cette grande arche, représentant l’entrée de son village.
Un sourire aux lèvres, il se surpris lui-même à apprécier de revoir l’Arche Grise. Il n’était pas parti si longtemps que cela, pourtant il avait l’impression qu’une éternité s’était passé depuis son départ. Une excursion durant laquelle il avait beaucoup appris, plus qu’il n’aurait pu l’imaginer.
Il s’avança, invitant ses invités à rester un peu en retrait pour les présenter. Il se demandait s’il connaîtrait celui ou celle qui serait le premier à l’accueillir.
« Bien le bonjour, Nara Aizen, Jônin et accompagnant du représentant de la Foudre pour le sommet de la Coalition, de retour du pays du Feu. »
Il attendit que ses interlocuteurs soient attentifs avant d’annoncer ses invités.
« Je suis accompagné de la représentante de la Terre, Chiwa Aimi, et de son accompagnant Hayai Taishi. »
Il les invita à avancer en plaçant une main devant chacun d’eux quand il annonça leurs noms.
« Ils nous font l’honneur de venir en personnes pour échanger avec le Raikage de sujets de hautes importances. Je vous prierai de faire le nécessaire pour qu’ils soient accueillis comme il se doit s’il vous plaît. »
Le Nara s’inclina respectueusement, il espérait que qui que ce soit qu’il ait face à lui cette personne prenne la pleine mesure des invités qu’ils recevaient en ce jour.
Retour au pays, et pas les mains vides. ___________________________________________
Une fois le territoire du Feu quitté, la kunoichi sentit ses épaules se libérer d’un poids. Ce qu’ils avaient tous vécu là-bas était quelque chose d’unique, de dangereux, mais d’inoubliable. L’échange entre les deux hommes fit sourire la jeune femme qui resta silencieuse pour commencer. Le Nara n’avait pas peur de froisser les deux iwajins, et c’était ce qui lui plaisait. Tout était fait dans le respect, mais il osait échanger avec eux de manière plus légère par moment. L’inquiétude de la Chiwa était telle que le kumojin tenta de la rassurer en lui proposant d’en parler avec Raizen. Celle-ci hocha de la tête et lui répondit avec une certaine tranquillité.
« Raizen a toujours été quelqu’un d’avenant avec moi. Je suis certaine que si je lui en parle, il saura m’écouter et me conseiller. Merci Aizen. »
Son lien avec le Meikyu était lui aussi très sain et très paisible, tellement qu’elle ne se rendait pas compte qu’elle parlait du Raikage aussi familièrement. Elle devrait faire un effort une fois arrivée sur place.
« Je vois… Il ne faut pas juger aux premières apparences Nara Aizen, même si je comprends vos inquiétudes. Sachez qu’elle a accepté de m’aider à un moment où j’en avais vraiment besoin. Et je remercierai les nuages pour cela. »
Si Yamiko avait refusé sa demandé, elle aurait eu beaucoup plus de difficultés pour créer cette prothèse et redonner à Katsuko le champ libre pour son avenir et ses aventures. Le sourire qu’elle offrit à son interlocuteur fut empli de reconnaissance et de sincérité.
Mais son esquisse s'atténua au fur et à mesure qu’elle pouvait sentir que Taishi restait en retrait et peu enclin à la parole. Ce qu’il s’était passé au sommet et le comportement de certains l’avait vraisemblablement chiffonné et elle le comprenait totalement. Aimi savait simplement… mieux dissimuler son ressenti. Mais comment ne pas sourire aux mots d’Aizen… C’était vraiment quelqu’un de charmant et de sympathique. O, bien sûr, comme son pouvoir, des zones d’ombre devaient résider dans son âme d’être humain, mais la première impression était plutôt agréable.
Le passé de Taishi en lien avec Kumo et Urahi ne semblait même pas le déranger : étaient-ils tombés sur la perle rare ? Sa mention des victimes iwajins fit par contre réagir la kunoichi qui posa ses pupilles écarlates et perçantes sur l’homme. D’un coup, il devrait sûrement constater que l’aura de la jeune femme aurait changé. Elle n’en dit rien, mais c’était là, l’un des sujets qu’elle devait discuter avec Raizen. La douce se contenta de hocher de la tête, remerciant intérieurement Aizen de sa politesse.
« En effet, ce n’est pas vraiment mon genre. D’ailleurs, dorénavant, j’espère que nous pourrons nous tutoyer. Je suis bien trop embarrassée d’être vouvoyée autant de temps par quelqu’un de plus… âgé… Du moins, si vous me le permettez… »
Glissa-t-elle accompagnée d’un sourire mesquin. La taquinerie était rare de la bouche de la rubiconde, mais elle appréciait cela par moment.
Leur échange suivant fut bien agréable. Sa passion, son rêve, était de pouvoir voyager et découvrir les contrées du Yuukan, ses habitants, ses secrets… Celui-ci fit mention d’un projet ingénieux et intrigant. La jeune femme n’hésita pas à s’approcher un peu de lui pour mieux écouter ce qu’il avait à dire. On pouvait voir de ses sourcils froncés, l’intérêt grandissant de ses propos.
Un moyen de pouvoir offrir un éclairage dans les villages, remplacer le feu par un système autonome… C’était quelque chose d’absolument merveilleux aux yeux de la Chiwa.
« Je serai honorée d’entendre ce qu’il y a à dire sur le sujet… Je pourrai en échange partager mon savoir médical, notamment avec les prothèses ou les greffes par exemple… J’apprécie pouvoir… enseigner et offrir, mais aussi apprendre des autres. »
Une certaine lueur naquit dans le regard écarlate de la combattante du vent. La soif d’apprendre, de découvrir, était toujours omniprésente dans son esprit d’aventurière. Sa petite taquinerie la fit sourire. La kunoichi haussa des épaules.
« Fais attention, je pourrai bien avoir envie de te ramener dans mes bagages. Mais oui, cela pourrait être une idée, tu seras le bienvenu en tout cas.
La Coalition est la raison même de notre unité, du travail conjoint et du partage. Si certains en ont cure, cela compte énormément pour moi. Alors je suis d’accord avec toi, c’est une idée à creuser. »
Arrivée devant l'Arche Grise...
Le groupe arriva devant l’arche grise. La kunoichi de la roche ne put s’empêcher d’observer et de mémoriser tout ce qu’elle y voyait. Elle ne pouvait cacher son entrain et son sourire, ayant toujours rêvé de venir dans le territoire de la foudre. Montant dans les hauteurs, Aimi fut subjuguée par l’immense arche en métal qui les séparait du village des nuages. Raizen avait raison, lorsqu’il parlait de pouvoir tout voir de haut, c’était tout simplement magnifique.
Aizen s’avança en premier et se présenta aux autorités comme jônin et accompagnant avant de les présenter. La Chiwa ne le dirait jamais, mais le Nara avait vraiment agi comme un représentant.
Aimi n’hésita pas à s’avancer aux côtés du manipulateur des ombres. Elle avait la posture d’une meneuse, habituée à devoir prendre les responsabilités et à les assumer. Une vraie âme de leader dirait Taishi. Pour autant, elle vouait un profond respect aux autres et s’inclina humblement devant les gardes de Kumo. Son bras droit se posa sur sa poitrine, laissant voir distinctement l'emblème de la Roche, mais pas seulement. Les deux autres brassards montraient son rôle en tant que chef du Shishiza, mais aussi membre du Triumvirat d’Iwagakure.
« Bien le bonjour, je me présente, Chiwa Aimi, membre du Triumvirat de la Roche. Nous avons eu l’honneur d’être escortés par les soins de Nara Aizen. Nous demandons une audience auprès du Raikage, Meikyu Raizen, qui sera sûrement très intéressé par les informations que j’ai à lui confier, décisives pour l’avenir et la sécurité des nôtres. Je vous remercie pour votre agréable accueil. »
Aimi savait qu’elle avait de l’importance. Elle n’aimait pas en jouer ou le montrer de manière hautaine. Mais elle était ce qu’elle était et devait le faire savoir. Après tout, sans cela, elle ne pourrait peut-être pas sauver le monde comme elle le voudrait. Pour autant, elle se montra humble et affirma son rôle de décisionnaire du village, mais était surtout là pour aider Kaminari à se défendre et à agir dans le combat contre l’Homme au Chapeau.
Aizen faisait des efforts pour paraître sympathique, et Taishi pouvait difficilement lui en vouloir. Et normalement, Taishi se serait efforcé de faire de même. Mais les circonstances étaient difficiles et compliquées, et il avait beaucoup de choses en tête après le sommet, à commencer par gérer le dossier de la créature dans son sac à dos, toujours endormie. Malheureusement, le mieux qu’il pouvait faire actuellement, c’était de garder l’heure juste. Ce voyage à Kumo n’était pas une station balnéaire, pour plus d’une raison.
Le Kumojin redoutait un conflit au sein de la Coalition, mais du sens de Taishi celui-ci faisait déjà rage. La finalité de la rencontre avec les gardiens l’avait confirmé noir sur blanc. Les erreurs de Mokkô avait décimé la confiance de nombre de signataires de l’alliance, peut-être irrémédiablement. Même Aimi ne pouvait espérer sauver un pont qui avait brûlé avec tant d’intensité. Mais si quelqu’un pouvait faire persister le partenariat, c’était bien elle. C’était un peu pourquoi il était là même en s’étant opposé au voyage. Maintenant, ils devaient s’assurer que ce ne soit pas en vain.
Il garda le silence face aux répliques d’Aizen, pas parce qu’il estimait qu’il avait tort mais plutôt parce qu’il ne voyait rien à ajouter. Le Samouraï était habile avec les mots, un peu à l’image de Raizen lui-même, que Taishi avait autrefois affronté en joute oratoire quand le Fukkatsu était encore d’actualité. Si le Raikage était aussi terrifiant dans ses discours qu’au combat, le Yuukan avait peut-être encore une chance après tout.
Mais lorsque le sujet de la conquête de Kumo vint, Taishi secoua un peu la tête, plus désolé qu’irrité. «… Ce n’est pas aussi simple que ça. J’aurais tout fait pour les protéger. L’un d’eux était une bonne amie. »
Il s’était joint à l’offensive par désir de vengeance, mais pas par rage incontrôlée; avait vaincu plusieurs shinobis ce jour-là, mais n’avait tué personne. C’était une de ses seules certitudes par rapport à la chose. « Nous sommes tous capable du meilleur comme du pire. »
Taishi sentit le changement d’atmosphère et jeta un regard vers la Rousse, ses doigts effleurèrent son bras, comme une sorte de baume invisible. Aimi avait beaucoup souffert de la mort d’Etsuko. Taishi se souvenait encore de son visage lorsqu’il avait ramené les corps à Iwa, après la conquête. L’Hayai soupçonnait toujours Tomoe, son ancienne sensei des arts Chôkoku, d’être la meurtrière. Mais sans preuve tangible, il n’avait pu convaincre le conseil d’Iwa de la chose, à l’époque.
Taishi se trouva à regretter d’avoir amené le sujet. Il n’était pas là pour obtenir le pardon de Kumo; en vérité, cette visite n’avait rien à avoir avec lui. Soupirant légèrement, il hochait positivement de la tête cette fois envers son homologue kumojin, qui était d’une courtoisie sans faille, et peut-être à la limite de l’exagération. Aizen cachait quelque chose derrière toute cette bonhommie, même si l’Éclair Vert n’était pas certain de ce que c’était, pas encore. « J’apprécierai vos efforts, Maître Aizen. »
Il n’aurait servi à rien d’en dire plus. C’était un sujet qui reviendrait inévitablement avec Raizen, puisque l’affaire restait non résolue des années plus tard.
Les mots suivants donnèrent une piste à Taishi. Aizen semblait bien avoir présenté son opinion du représentant de Kumo lors du Sommet, Sharrkan, plus ou moins. Il ne le portait clairement pas dans son cœur. Mais en jetant un regard à Aimi, Taishi songeait qu’ils avaient probablement mieux à faire que mener un procès contre l’individu. Ce serait à elle de décider, comme tout le reste.
Il trouva les avancements technologiques décrits par Aizen bien intéressant. Cela faisait un moment qu’il n’avait pu mettre ses pensées sur un autre sujet que celui du Chapelier. Ces temps plus simples lui manquait. Pouvoir visiter une Kumo pas en guerre l’intriguait. Il avait d’ailleurs un projet particulier à y mener, un dont même Aimi ignorait l’existence.
Aizen parla de la nécessité de faire davantage d’efforts diplomatiques et Taishi était bien d’accord. Les relations entre les différentes factions avaient beaucoup souffert de l’ombre du Chapelier sur le Yuukan. Si celui-ci ne parvenait pas à les détruire, il ne fallait pas que des querelles intestines finissent le travail.
Celle qui captivait son cœur semblait bien y être disposée sans surprise. Elle semblait apprécier la galanterie d’Aizen, sa politesse tout du moins. Un peu troisième roue, l’Hayai se contentait d’un léger sourire en restant silencieux une fois de plus.
Les murailles de Kumo étaient presque trop familières, même si le contexte était fort différent. Et le paysage d’altitude restait l’un des plus saisissants de tout le continent. Mais la vraie scène à constater était l’enthousiasme d’Aimi, qui semblait subjuguée. La femme lui avait souvent dit comment l’aventure restait l’une de ses plus grandes joies. Taishi songea une fois de plus qu’il devait amener l’Eisei-nin en voyage un jour, lui montrer ce qu’il avait de plus beau en ce monde.
Taishi songea que pour sa part, il lui suffisait de l’observer, elle.
Aizen fit les présentations d’usage. Lorsqu’Aimi s’inclina face aux gardes de la cité, Taishi fit de même, si ce n’est qu’un peu moins peut-être. Sur l’épaule de son manteau vert brillait faiblement le métal terni de son appartenance à Iwa et à l’unité du Shishiza.
Elle se présenta et après quoi, Taishi restait silencieux encore quelques secondes, comme s’il considérait le poids de son propre passé à la mesure des titanesques arches de Kumo. « … Hayai Taishi, un subordonné d’Aimi. »
Une autre journée s'était levée, et comme beaucoup d'autres avant celles-ci, je me retrouvais aux portes de l'Arche Grise. Et si initialement j'avais eu tendance à ne pas apprécier les moments que je passais aux portes du village, ces derniers temps cette tâche ingrate m'apparaissait moins détestable. Etait-ce dû au subtil changement que j'avais senti opérer en moi au fil des années passées à Kumo ? A mon intérêt de la sécurité et de mon travail au Kyubu ? Difficile à dire, mais une chose était sûre : quelque chose en moi avait changé. Evolué, pour être plus exact. Par ailleurs, certaines personnalités qui s'étaient présentées aux portes m'avaient fait réalisé l'importance de la tâche que j'accomplissais. Et si la plus part du temps, il n'y avait que très peu d'informations qui m'étaient partagées sur le fond des situations, j'avais appris beaucoup de choses de mes visiteurs de l'Arche. Et s'il était généralement plutôt rare de tomber sur des situations relevant de ces interactions enrichissantes, ces dernières arrivaient de plus en plus souvent à mon sens. Et à vrai dire, cela n'était pas pour me déplaire.
Mais quelles étaient après tout les chances pour qu'une nouvelle personne se pointe aujourd'hui aux portes ? Bien évidemment, je ne parlais pas de ces marchands habitués et totalement inoffensifs qui constituaient en réalité l'écrasante majorité de nos passages. Je parlais bien évidemment de shinobis qui viendraient, comme à l'heure habitude, demander une audience au Grand Chef. Les derniers en date qui étaient revenus dans le village n'étaient autres qu'Anzu et Sharrkan, revenus tous deux du Sommet de la Coalition Shinobi. Ils avaient certainement d'importantes informations à transmettre au Raikage, toutefois j'avais un peu moins compris les raisons qui avaient poussé Aizen à rester en arrière. Mais visiblement, nous allions avoir quelques explications ce jour. Comme la fois précédente, je me trouvais aux portes en compagnie de Minako, une genin et apprentie du Kyubu avec qui j'avais pu discuter à plusieurs reprises. Au cours de la matinée, entre deux marchands, mes souvenirs de notre combat et des capacités de la jeune femme me revinrent en mémoire.
-Minako, comment qu'ça fonctionne ton Onkyoton ? Tu peux produire des sons, mais tu peux amplifier tes sens et détecter des choses avec ?
Le reste de la journée avait été plutôt calme jusqu'à présent, mais au loin de nouveaux arrivants se dirigeaient vers l'Arche avec une démarche assurée. Pas de traîneau de marchandise, ils semblaient ne porter rien d'autre que leurs effets personnels et une certaine volonté. Et une fois de plus, je n'eus pas besoin d'attendre qu'ils arrivent au niveau de l'Arche pour reconnaître chez eux la démarche pleine de puissance et de fluidité des shinobis. Je me redressai pour m'avancer très légèrement et leur faire face, faisant signe à Minako discrètement que nous avions de la visite, et je plissai les yeux pour tenter de distinguer les nouveaux arrivants. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris Nara Aizen accompagné de deux autres shinobis que je ne reconnaissais pas. Quelque part, j'étais presque soulagé de voir le Nara arriver autant de temps après ses deux camarades partis en même temps que lui, et pour plusieurs raisons. Malgré nos relations un peu étranges et l'impression qu'il tentait perpétuellement de cacher le véritable lui, Aizen avait ma pleine confiance en ce qui concernait la protection et les intérêts de Kumo. Ce qui me faisait dire que les deux shinobis qui l'accompagnaient n'étaient pas simplement venu faire du tourisme dans notre village, mais revêtaient une importance toute particulière. Connaissant Aizen bien mieux que Sharrkan ou Anzu, j'étais content que ce soit le maître des ombres qui ramenait ces deux shinobis. Contrairement à la dernière fois, je décidai de prendre les choses en mains. M'adressant à Minako une nouvelle fois qui se tenait juste à côté de moi, je lui dis discrètement.
-Lorsque j'passerai devant toi, profites en pour affiner tes sens et concentre toi sur Aizen, Minako-san. On en parlera après de pourquoi, lui dis-je avec un clin d'oeil.
Pourquoi lui ? Parce que si Aizen était bien notre Aizen et non pas une imposture, il était certain qu'il n'aurait pas emmener ces shinobis jusqu'ici s'il avait le moindre doute que ces derniers représentent un danger. Ce qui comportait deux avantages. Le premier étant celui de n'interroger qu'une seule personne, ce qui nous permettrait d'avoir plusieurs réponses. S'il n'était pas Aizen, ou qu'il n'était pas en pleine possession de ses moyens, cela signifiait que les deux shinobis qui l'accompagnaient n'étaient très certainement pas honnêtes. Auquel cas, la situation risquait de rapidement dégénérer. Mais dans le cas contraire, et c'était l'avantage numéro deux, si Aizen s'avérait être lui-même, il ne serait pas nécessaire d'embêter nos invités plus que cela. Lorsque le groupe arriva à proximité de l'Arche, comme prévu, je passai devant Minako, la cachant à la vue du groupe de trois juste le temps qu'elle réalise ses mudras. Je m'avançai vers Aizen qui était à la tête du groupe, mais ne manquai pas de remarquer qu'il était de très près suivi par une kunoichi à la chevelure flamboyante, qui dégageait une autorité naturelle. A sa posture, il était aisé de constater qu'elle avait l'habitude de diriger. Le troisième du groupe se tenait légèrement en retrait des deux autres et se faisait plus discret dans sa posture.
Aizen se présenta le premier, s'inclinant de manière polie, puis présenta les deux accompagnateurs. La première était Chiwa Aimi, et lorsque j'entendis son prénom, je ne pus m'empêcher de sourire intérieurement même si je ne laissai rien paraître. J'avais reconnu le nom de l'eiseinin qui était aujourd'hui plus que mondialement connu. Je supposais initialement que sa présence n'était pas en rapport avec ses capacités de médecin-ninja, mais l'avoir ici était une chance pour Kumo, et pour moi aussi. Le second accompagnateur qui répondait au nom de Hayai Taishi faisait lui aussi sonner une petite lanterne dans mon esprit, sachant que j'avais déjà lu son nom quelque part. Mais j'étais incapable de mettre le doigt sur ce que ça pouvait être. Ce qui ne me rassurait pas réellement, car j'avais généralement bonne mémoire. Si je reconnaissais son nom, c'était certainement qu'il était bien connu, et probablement fort. Mais si je n'arrivais pas à mettre un doigt dessus, cela voulait aussi dire qu'il était fort pour passer inaperçu au mieux. Les deux suivants se présentèrent à leur tour, mettant intelligemment l'insigne de leur village en vue accompagné de brassards dont je ne reconnaissais pas le symbole ou sa signification. Et si Aimi semblait être la plus gradée des deux, c'était aussi celle qui s'était inclinée le plus bas. Toujours dans un effort de discrétion, Taishi n'avait pas manqué de politesse mais s'était montré d'avantage réservé. Les mots utilisés par la Chiwa transpirait sa gentillesse, et son usage de la formulation "des notres" pouvait démontrer son envie d'une certaine unification, nous comptant déjà presque comme faisant parti du même groupe, nous étendant sa protection. Quant au second shinobi qui mit un poil plus de temps à se présenter, et ce de manière bien plus laconique, je trouvai intéressant qu'il réfère à sa supérieure hiérarchique en mentionnant directement et simplement son prénom. Sans son nom, sans aucun autre signe de révérence ou de respect. Une certaine familiarité ? Toutefois, au vu de l'importance de leur arrivée, je n'avais pas le temps de m'épiloguer pour le moment. Je les accueillis avec mon habituel sourire chaleureux, et levai les mains presque en signe de gêne.
-Haha pas la peine de vous inclinez ainsi, même si je me doute que c'est votre sens de la politesse qui vous l'exige. Bienvenue à vous au village des Nuages. Vous pouvez m'appelez Ikari, je suis un chunin du village, et voici Zaiki Minako ma collègue. Bon retour à toi Aizen !
Je fis une légère pause, et finis par tourner mon regard vers la rubiconde débordante à la fois de gentillesse et d'autorité et lui offris un sourire en inclinant légèrement la tête.
-Heureux d'vous compter parmi nous, Chiwa Aimi, vos exploits médicaux vous précèdent et nous avons beaucoup d'chance de vous avoir ici ! Puis tournant la tête vers Hayai Taishi en gardant mon habituel sourire amical. Merci de les avoir accompagné, Hayai Taishi. Votre nom ne m'est pas inconnu sans que je n'sache exactement pourquoi, mais nous en auront certainement l'occasion d'en discuter.
Prochainement, certainement, mais pas immédiatement. Prenant ensuite un air un peu plus sérieux, mais gardant une certaine chaleur dans les yeux, je plongeai mon regard dans celui du jonin des Nuages et tendis mon poing vers ce dernier après avoir composé un mudras.
-Comme tu t'en doutes, j'vais devoir vérifier ton identité. Ca risque de piquer un peu...
J'attendis qu'il pose son poing sur le mien, et délivrai une décharge discrète mais significative au jonin. Un peu plus forte que les décharges que j'avais délivré jusqu'à présent, qui le ferait certainement grimacer, mais sans plus. Cette dernière avait non seulement pour but de rompre un Henge, s'il y en avait un, mais aussi pour but de sortir mon interlocuteur d'un genjutsu s'il en était victime. Cela n'allait pas être agréable, mais n'allait pas être outrancièrement douloureux non plus. Une fois que ces deux choses furent faites, je recommençai à poser des questions au Nara, comptant sur Minako pour écouter attentivement et intervenir si jamais il y avait un soucis.
-Est-ce que les deux personnes qui t'accompagnent sont bien ceux qu'ils prétendent être ? Y a-t-il le moindre doute quant à leur identité ? Et représentent-ils un quelconque danger pour notre village ou notre Raikage ?
Mon ton s'était fait bien plus sérieux qu'à leur arrivée, car les réponses qu'il allait donné allaient conditionner la manière dont nous allions réagir par la suite. Une fois celles-ci données, je me tournai vers ma collègue Minako pour savoir si elle avait perçu quelque chose de suspect. Il fallait encore que j'affine mes capacités sensorielles, mais j'étais en train d'y travailler. Toutefois, cela serait certainement suffisant pour les premières vérifications. Et même si tout ce beau monde éveillait en moi mes sens aiguisés de combattant, me disant qu'ils étaient certainement très forts, je me retins de les inviter à combattre ou du moins pour le moment. Même si Aizen saurait certainement lire mon envie sur mon visage. L'heure n'était pas à la bagarre, mais peut-être que plus tard...
Spoiler:
Ikari vous accueille à l'entrée, et passe devant Minako pour qu'elle lance une technique de détection sans que vous puissez le remarquer. Après avoir un peu parlé, il présente son poing à Aizen pour qu'il le pose dessus et lui délivre une décharge électrique après avoir fait des mudras. Cette décharge vise à rompre un Genjutsu et/ou un Henge. Puis il pose des questions principalement à Aizen.
Ikari faisant confiance à Aizen en matière de protection d'Iwa, si ce dernier se révèle être lui-même, ses méfiances envers les invités se verront atténuer.
Un éternel marquage au feu et un globe oculaire noir profond. De quoi faire un maximum peur si Minako n'enfile pas son cache-oeil en cuir noirâtre. Aujourd'hui encore, la minareï devait se rendre à l'arche grise. Et encore une fois, en compagnie de Ikari. Ce n'est pas pour la déplaire, car dans le fond, il est réellement attachant, et est un officier sur qui on peut largement compter.
La demoiselle au qipao blanc immaculé eut une discussion intéressante avec son camarade. Elle lui expliqua d'abord qu'il était totalement possible d'avoir un moyen de propagation sonore pour faire du Genjutsu, mais qu'il lui était désormais incapable d'en faire maintenant que ses sceaux Meikyû se sont éveillé et qu'elle s'y entraîne. Aussi, elle apprécie jouer sur la fluctuation sonore afin de donner différentes sensations de nausées ou de vertiges. Et justement, ce qui l'intéresse actuellement, c'est le développement de sa sensorialité avec le son.
« Je peux améliorer mon ouïe, en effet. Je peux par exemple analyser ta voix grâce à une technique sensorielle, savoir si tu vas réellement bien ou si au contraire sous ton joyeux visage tu me caches une tristesse ou non. Les vibrations sonores ne mentent jamais… Je peux aussi écouter les battements de cœur mais c'est moins fiable en fonction de l'état de santé de la personne. »
La tranquillité de cette matinée commençait à se briser lorsqu'au loin, quelques personnes arrivaient, dont et surtout notre fameux champion de Kumo, Nara Aizen. La jeune femme au cache-oeil ne comprit pas tellement la stratégie de Ikari, cela dit, il a intérêt de lui expliquer une fois l'accueil fait. S'il le lui demande, c'est qu'il y a une bonne raison qu'il lui expliquera une fois qu'ils seront tous deux tranquilles.
« Oui bien sûr mon ami, je serai tes oreilles aujourd'hui. Je te ferai trois clins d'œil d'affilée s'il y a un souci, et je fermerai mon œil pendant plusieurs secondes si tout va bien. Mais si tu es en danger imminent, je n'hésiterai pas à envoyer mes ondes sonores brutes en direction de ce qui pourrait te blesser. »
Elle put prendre le temps de réaliser ses mudras le temps que Ikari cachait la vue sur ses mains, puis son chakra fit que son ouïe s'affine petit à petit. La demoiselle calcinée reste à l'arrière, calme et silencieuse, analysant du regard les trois personnes. Discrète et fière, on y voit davantage une guerrière confiante, farouche et prête à affronter n'importe quel danger. D'abord, Aizen présenta la délégation de Iwa présente avec lui. Sa voix semblait être celle du vrai jonin qu'elle a déjà côtoyé plusieurs fois. Impassible, la demoiselle écouta les paroles des uns et des autres. Tout d'abord, celle de la meilleure eisenin du Yuukan, à la chevelure flamboyante. Une magnifique femme.
“Confiante et assurée. Chiwa me paraît être agréable et une sœur d'arme incroyable.”
S'ensuit, quelques secondes plus tard, de la voix du second Iwajin. Un gars au physique plutôt banal, tout comme le Nara.
“Hayai me semble davantage discret et semble hésitant. Peut-être est-il un peu plus timide que Nara et Chiwa.”
Minako fit un sourire succinct en guise de salutations et observa ce qu'il se passe, restant en alerte sur les prochaines paroles que prononceront le samouraï de l'ombre. Il ne pouvait pas savoir que la demoiselle travaillait dur sur sa sensorialité car elle lui avait déjà annoncé qu'elle se concentrerait majoritairement sur le combat au corps-à-corps. La banshee avait encore un regard neutre vis-à-vis de la situation, pouvant imiter une personne muette sans souci quelconque en attendant, afin d'avoir une concentration maximale sur l'accueil. Elle paraissait à la fois froide et douce, son oeil semblant être le seul moyen de comprendre qu'elle est heureuse de voir ces trois ninjas.
P.S. Une narration suivra mon post. Bonne attente ! =)
Le groupe qui venait d’arriver aux abords de l’Arche Grise attira nécessairement l’attention de tous les regards, eut égard à sa composition particulièrement remarquable. Car si l’un des membres de ce groupe se trouvait être un Juunin émérite des Nuages sur le retour d’une mission diplomatique capitale, celui-ci se trouvait accompagné par nul autre que l’un des trois membres du Triumvirat de la Terre, ainsi que de son accompagnant au passé tumultueux et dont le portrait était connu de tous. Point de tension visible à la surface, mais chacun savait de quel genre de réunion au Sommet revenaient les trois shinobi à la notoriété établie et les palpitations allaient bon train. Comme c’était de rigueur, un officier du Kyuubu arriva pour prendre acte de l’arrivée du groupe et s’assurer de la bonne tenue des protocoles, accompagné par une apprentie de la section de défense intérieure. En apparence, la visite diplomatique de Chiwa Aimi suivit d’abord un cours paisible et tranquille… mais c’était sans compter sur les données et informations cruciales qui allaient certainement être échangées par la suite.
Avant que la petite troupe ne puisse procéder plus avant à l’intérieur du Village caché des Nuages, cependant, une silhouette visiblement pressée arriva en trombe au devant de Nara Aizen, ployant le genou devant lui autant par respect que pour amortir sa dernière foulée. Le shinobi, svelte et affichant des traits fins et tirés, tenait ses cheveux mi-long tirés en arrière, et une goutte de sueur perlait sur sa tempe du fait de l'effort qu'il venait de fournir pour arriver aussi vite sur les lieux.
« Aizen-san. Je suis Nara Daichi, Chûnin… ! Je suis navré de vous aborder de façon aussi abrupte, à plus forte raison au vu des émissaires de la Roche qui vous accompagnent, mais je vous porte un message urgent de la part du Conseil du clan. Il… exige, que vous veniez immédiatement assister à sa réunion, dont la tenue est imminente à présent.
Nul doute que le Kyuubu saura accompagner et conduire nos invités de marque de façon adéquate… Je vous prie, suivez-moi jusqu’à la Chambre. »
L’insistance que le Chûnin tenta de camoufler dans le ton de sa voix demeura palpable, et le dilemme était dès lors posé pour l’émissaire qui avait représenté Kumo au Sommet de la Coalition : choisirait-il de se plier à la volonté de son clan, ou bien voudrait-il suivre d’autres priorités ?
Aizen eut l’occasion d’en apprendre un peu plus sur Aimi durant le voyage, contrairement à son acolyte Taishi qui resta, sans surprise, en retrait et plutôt silencieux. Peut-être que le souvenir de cette bataille à Kumo l’avait affecté plus qu’il ne l’aurait pensé, d’autant plus en étant si proche d’y remettre les pieds. Aizen finit par le laisser seul avec ses pensées alors qu’il en profitait pour échanger avec sa camarade.
La discussion entre le l’immaculé et la rubiconde alterna entre politique, science, passions et humour taquin. Tout ce qu’il fallait pour créer un début de réelle alliance sous le signe d’une peut-être amitié naissante. D’autant que l’Iwajine semblait tout autant attaché que le Nara à se rapprocher de la sorte comme le montrait sa proposition d’arrêter le vouvoiement que le Nara n’eut aucun mal à accepter. La discussion était fluide tant son interlocutrice était avenante et bienveillante. Rien de bien étonnant pour une femme qui semblait avoir l’habitude d’échanger de la sorte.
Elle témoigna comme toujours d’un grand optimisme. Que ce soit en décrivant sa relation avec Raizen ou cette fameuse Yamiko. Rien d’étonnant pour le Nara qu’elle n’ait aucun mal à s’entendre avec la plupart des gens contrairement à lui qui pouvait parfois avoir des idées bien tranchées. Il la connaissait à peine mais sa gentille était facile à cerner tant elle était palpable. Sans pour autant paraître faible comme l’avait prouvé ses paroles autoritaires quant au comportement du représentant de la Foudre.
Et tout cela avait participé à instaurer une certaine confiance que dans tous les cas le Nara n’aurait pas remis en cause. Comment ne pas avoir confiance dans des gens qui choisissaient les voisins avant eux-mêmes dans le seul but de donner une chance à cette alliance si fragile jusqu’ici. Peut-être que c’était d’ailleurs ce voyage qui ferait toute la différence dans leur futur. Le Nara y croyait fermement.
Mais rien de plus de normal pour Kumo que de ne prendre à la légère aucune nouvelle arrivée, quelle qu’elle soit. Comment la cité des érudits aurait pu répéter les erreurs du passé sans honte. C’était impossible. Alors la confiance qu’avait le Nara était encore inexistante lorsque le trio se présenta aux pieds de l’Arche Grise.
Par chance ceux qui vinrent accueillir le Nara et ses invités étaient plus que des connaissances. Aizen avait déjà entendu parler de ce petit manège des vérifications du Kyuubu depuis la prise de poste de Raizen mais n’avait jamais eu l’occasion de la vivre.
« Merci Ikari. »
Dit simplement le Nara pour répondre à celui qui lui souhaitait un bon retour. Ô qu’il l’appréciait ce retour, plus qu’il ne l’aurait imaginé. Et pour un tas de raisons, dont une qu’il n’aurait jamais osé admettre à voix haute. Il ressentait même de l’impatience.
« Minako. »
Il salua d’un sourire et d’un signe de la tête celle qui semblait assister le foudroyant dans la procédure, apprenant les rudiments du métier grâce à son aîné. Aizen plissa les yeux, outre ses blessures évidentes provenant d’un affrontement dont tout le village avait entendu parler elle semblait avoir encore changé. Elle semblait grandi, il aurait le temps de creuser cela plus tard.
Il laissa ses compagnons de route et Ikari échangeaient les salutations de rigueur à leur guise. Il trouvait toujours Ikari un peu maladroit, maîtrisant la langue moins bien que lui. Mais il était un fervent serviteur de la sécurité et dans ça il semblait exceller. Au moins cette fois il s’était retenu de demander à leurs invités s’ils avaient envie de le combattre. Bien que la foudre dans les yeux de l’électrique ne laissait aucun doute au Nara quant à son envie de le faire. Cela lui arracha un sourire. Il était bel et bien rentré.
Un sourire qui se figea et se fit plus crispé quand Ikari tendit son poing vers le Nara. Il comprit immédiatement de quoi il s’agissait. Le Nara ferma les yeux puis les rouvrit, résigné. Il n’avait pas vraiment le choix. Ses invités avaient de la chance, grâce à sa présence ils gagneraient un temps précieux sur ce protocole. Et justement le temps de tout le monde ici était compté. Au prix d’une petite châtaigne.
« Mmmmh ! »
Aizen ne put s’empêcher de pester face à la décharge. Il recula son bras par réflexe plus musculaire que défensif. Il le secoua et regarda Ikari d’un air faussement lassé. Il y était allé bien fort mais il comprenait le fond de l’intention. Un genjutsu n’aurait su le garder prisonnier face à un tel coup de jus. Il s’en remettrait, il avait déjà subi la foudre de manière bien plus violente.
« Merci pour ça… »
Ironisa-t-il.
Alors qu’il se massait la main il répondit aux questions de son camarade, prouvant que rien n’avait changé dans son discours depuis le coup de jus.
« Nous avons bien là deux membres de la délégation Iwajin. Aucun doute quant au fait qu’ils s’agissent bien de Chiwa Aimi et Hayai Taishi. Ils ne représentent aucun danger. »
Il regarda tour à tour leurs invités, qui étaient si important autant pour Kumo que pour le monde qu’il voulait voir naître.
« Au contraire, ils représentent l’espoir d’une alliance durable entre nos deux pays. Et cette alliance pourrait représenter le ciment dont a besoin la Coalition. »
Les vérifications d’usages étant maintenant passées, aux membres du Kyuubu de prendre la responsabilité de faciliter l’accès à leurs invités de marque.
Mais alors qu’aucune ombre ne semblait s’être dessiné au tableau, un shinobi déboula pour les couper le Nara dans son élan. Tout semblait si maîtrisé jusqu’ici, une variable qu’il n’avait pas prévue et qui pourtant était de son fait allait peut-être lui mettre des bâtons dans les roues.
Jamais il n’aurait imaginé une telle demande et encore moins à un tel moment. Sa demande datait tellement qu’il l’avait pensé volontairement ignorer. D’autant plus que le sujet principal était devenu obsolète depuis le dernier débordement ayant pour origine feu Joben. Pas une grande perte mais qui avait son lot de conséquences.
Cela ne l’empêchait pas de penser que sa demande avait été ignoré de façon délibérée pendant tout ce temps. Pourquoi maintenant, alors qu’il était à peine de retour. Une coïncidence, alors qu’il posait à peine un pied dans la cité des Nuages ? Il n’y croyait pas une seule seconde.
« Tu fais bien d’être navré, Chûnin Nara Daichi. »
Son regard se fit plus dur. Le Nara n’était pas en colère, pas contre ce Chûnin. Il était simplement désabusé de tomber dans un piège si grotesque. Car il était certain que s’en était un, mais aucune bonne réponse n’existait, le piège était parfait dans le fond. Rien d’étonnant de la part d’un conseil de Nara. Ils ne laissaient aucune alternative.
« Tu aurais par exemple pu attendre que j’eu fini d’accompagner nos invités plutôt que de me mettre dans l’embarras de devoir choisir entre une exigence de mon clan et la mission qui m’incombe. »
Il exprima sa pensée à voix haute, sans animosité. Si cela aurait été préférable que cela reste privé, entre lui et son clan, il voulut exprimer sa pensée devant témoin pour montrer qu’il était conscient de ce qu’il se tramait là. Car il en était certain, le conseil Nara aurait pu réaliser cela à n’importe quel moment. Avant ou bien après, peu importait. Le fait même qu’ils choisissent ce moment était pour forcer au Jônin à faire un choix : le village ou le clan ? En montrant qu’i lavait compris devant tous il pouvait alors justifier son choix. Car en réalité en rejoignant le conseil de son clan il servirait toujours le village à travers ce choix. Mais ça il le garda pour lui.
« Mais tu n’y es pour rien après tout. »
Il fit un signe de la main au Chûnin pour que ce dernier se détende. L’heure n’était pas à la tension, pas encore du moins. Pas devant leurs invités.
« Aimi, Taishi, vous me pardonnerez mais il semblerait que ma présence soit urgemment requise autre part. Vous présenterez mes excuses au Raikage, car vous le verrez donc avant moi. Vous êtes de toute façon ceux qui ont les informations les plus importantes à partager avec lui. »
Voici sa justification, en une information que son clan ou tout autre ici ne devait pas avoir. S’il était important que Aizen s’entretienne avec le Raikage cela pouvait attendre. Il n’avait pas d’information si capitale que cela contrairement au duo Iwajin, à ce qu’ils semblaient en dire.
Alors que s’il ratait cette convocation qui arborait clairement un caractère impératif son clan n’hésiterait pas à le faire passer pour un sbire du village voulant saboter les siens au service d’autres instances externes. Si Aizen avait bien saisi le jeu du conseil de son clan il n’avait aucune idée de ce qui pouvait motiver un tel comportement. A moins que… Il n’osait pas y penser mais garda cette idée de côté sans même l’énoncer clairement dans son esprit.
« Ikari, Minako, je compte sur vous pour veiller sur nos invités. Et si une urgence requiert ma présence vous savez où me trouver. »
Finalement il faisait passer le message. Il restait en premier lieu au service du village.
« N’hésitez pas, le village passe avant tout. »
Il regarda de nouveau celui qui était le messager de cette acide convocation.
« Je te suis. »
Le premier pas sembla lui couter une énergie considérable, comme si son poids avait augmenté. C’était comme si on l’arrachait à ce qu’il avait eu tant de mal à accomplir. Mais il faisait confiance aux autres pour le reste, il n’y avait pas de raison que quoi que ce soit réduise à néant son investissement.
Et surtout pas le conseil Nara, le regard déterminé vers l’avant, il alla les rejoindre.
Spoiler:
• Aizen accepte de suivre le Chûnin Nara Daichi jusqu'à la Chambre.
Chaque village avait sa procédure d’entrée et Kumo ne faisait pas exception à la règle. On pouvait toujours espérer que ce soit rapide, une formalité, mais ce n’était jamais notre propre décision. Ainsi Taishi s’efforçait de rester patient, même s’il avait déjà hâte de passer à la suite. Par chance peut-être, il ne fallut pas longtemps pour qu’un shinobi du village vienne à leur rencontre, peut-être leur douanier attitré ?
Pas un visage qu’il reconnaissait. Un autre qui semblait particulièrement enthousiaste et enjoué, presque enfantin. Mais derrière cette jovialité, Taishi avait bien l’impression d’avoir devant un gardien des plus loyaux. Ses mots semblaient simples, mais elles recelaient d’interrogations saines, à son égard notamment.
Il semblait mal à l’aise des salutations, mais Taishi savait qu’il valait mieux trop en faire que pas assez. Une leçon qu’appliquait encore davantage Aimi à sa manière, peut-être.
Son regard émeraude se posa sur la femme et il ne put s’empêcher l’ombre d’un sourire. Il y avait une différence entre Aimi la future kage, et l’Aimi en privé. Et elle savait manier les deux avec un talent qui aurait surpris les diplomates les plus aguerris. Taishi songea qu’autrefois il avait été ainsi aussi. N’avait-il pas été diplomate lui-même, et ce à Kumo en plus, bien avant sa chute ? Qu’était-il arrivé à ce Taishi-là ?
Ikari semblait incertain de qui il était, et Taishi hocha de la tête, offrant une piste de réponse. « Ravi de faire votre rencontre, Ikari. J’étais un signataire indépendant de la Coalition à sa fondation. Avant cela, un Iwajin. Et Iwajin à nouveau maintenant. C’est une longue histoire. »
Ce n’était pas peu dire. Mais il n’allait certainement pas se perdre en détail là maintenant, les circonstances s’y portaient bien peu. C’est alors qu’il remarqua quelqu’un d’autre derrière le Chuunin. Une femme dont l’un des yeux est recouvert d’un… cache-œil, manifestement. Une autre inconnue au bataillon, mais Taishi ne pouvait espérer reconnaître beaucoup de Kumojins. Raizen, peut-être un ou deux autres, sans plus.
Elle souria sans rien dire et Taishi l’observa en répondant d’un léger signe de tête. Il ne voulait pas propager son chakra inutilement – ça aurait été mal perçu – mais il semblait probable qu’elle soit en train d’analyser leur chakra ou quelque chose du genre, de la même manière qu’Ikari voulait vérifier qu’Aizen n’était pas un faux, ou un manipulé. L’un et l’autre était lié, mais Taishi ne savait pas exactement ce qu’elle examinait. Minako semblait être un mystère… Pour le moment, en tout cas.
Aizen se plia au jeu et sembla ensuite grimacer. Une poigne de fer, ou bien autre chose ? Taishi eut un frisson et tira légèrement la manche verte de son manteau, regarda sa peau. Hmm…
Leur douanier posa des questions cruciales et Aizen sembla le rassurer, même si Taishi ironisa qu’il aurait pu être n’importe qui, puisque le Nara se fiait surtout à Aimi pour la validité de la chose. Peut-être aurait-il dû le faire… Son nom allait finir par le rattraper, et Ikari semblait déjà avoir flairé la piste.
Le Jônin de Kumo les innocenta tout en posant les fondations d’aspirations bien élevées. Une alliance durable ? Rien n’en était moins certain. Mais il avait raison de dire que c’était peut-être là une manière de sauver la coalition. Peut-être la seule en vérité.
Taishi releva une main légèrement. « Par soucis de transparence, je préfère aviser qu’un autre individu est avec nous. Avec moi, plutôt. »
Avec un geste simple et délibéré, l’Éclair Vert faisait glisser la sangle de son sac de voyage, le posant sur le sol avant d’en soulever le couvercle. Un dindon endormi fut révélé aux yeux d’ikari et Minako, bardé de bandages et un casque vissé sur la tête. Taishi hocha de la tête. « Cet animal pactisant a subi de graves blessures lors du Sommet. Aimi s’occupe de le soigner, mais il est encore en rémission. Plus important encore, nous pensons qu’il possède des informations d’intérêt élevé pour votre Raikage. »
Les présentations terminées, Taishi remettait le sac sur ses épaules. L’Hayai aurait pu simplement ne rien dire, mais il préférait mettre les chances de son côté par honnêteté s’ils étaient en train de détecter les traces de chakra.
Au même moment, un autre shinobi entrait en scène, cette fois s’adressant à Aizen directement. De toute évidence, son clan le réquisitionnait. Aussitôt arrivé, aussitôt ils perdaient leur guide, au dirait. Taishi ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose, mais il aurait voulu avoir le temps de lui poser une question bien précise au sujet de Kumo… Il allait devoir se renseigner ailleurs, loin des oreilles d’Aimi notamment.
Mais ce qui n’échappa pas à Taishi, ce fut l’irritation que sembla montrer le Nara. Il était en parfait contrôle de lui-même, mais on pouvait mal dissimuler l’air glacial qui s’était installé l’espace d’un instant. L’Éclair Vert fronça légèrement les sourcils. Aizen avait-il espéré être présent lors de la rencontre avec Raizen, peut-être ? Ou tout simplement d’être l’homme qui les amène à lui ? Taishi songea que l’ambition était peut-être la vraie ombre du personnage. Le Samurai sembla bien proche d’engueuler son subalterne, mais sembla au final se retenir. Étais-ce là cette maîtrise de soi propre à ces guerriers ? Taishi aurait peut-être besoin d’une ou deux leçons, même s’il songea que s’il avait toujours agi de manière raisonnée… Il serait mort à l’heure qu’il est.
Au final, l’Hayai jeta un regard à Aimi, haussa des épaules et hocha de la tête envers le Jônin lorsqu’Aizen prit congé. Nul doute qu’ils se recroiseraient très bientôt, aussi importante soit cette rencontre de Clan. Peut-être par chance, les Chôkokus se rassemblaient très rarement, dans leur éternelle individualité impulsive.
Et maintenant ? Taishi croisa les bras, repoussant sa manche pour couvrir sa peau bardée de cicatrices tout en posant les yeux sur Aimi au cas où elle avait quelque chose à rajouter. Autrement, ils restaient à la merci de leurs hôtes pour continuer ce contrôle d’entrée dans le village caché. Leur identité et motifs d’entrée confirmés, il ne devait plus rester beaucoup de questions à poser.
Retour au pays, et pas les mains vides. ___________________________________________
Aimi ne fit aucune remarque aux réponses de Taishi vis-à-vis de son interlocuteur. Elle préféra se concentrer sur l’immense arche et ce qui s’y trouvait derrière. Sa curiosité était telle que ses pupilles avaient cet éclat unique, celui qu’on avait lorsqu’on était émerveillé. Mais la contemplation fut interrompue par l’arrivée de Kumojin dont elle ne connaissait pas le visage. Le premier était plutôt grand, jeune et ses cheveux blonds et ses yeux bleus lui rappelaient le soleil et la mer. La seconde était de plus petites tailles, mais ses pupilles étaient aussi mystiques que celles de son camarade, d’un bleu si intense qu’on pourrait s’y noyer dedans. Elle était légèrement en retrait et silencieuse, contrairement au premier qui prit la parole très rapidement.
L’accueil de celui-ci fut d’ailleurs plutôt agréable, mettant presque la Chiwa à l’aise. Elle en apprenait alors plus sur les personnes à qui elle avait affaire : Ikari, chunin des nuages et Minako, la kunoichi mystérieuse. La jeune femme aux cheveux écarlates profita de cette petite pause pour se présenter.
« Enchantée de vous rencontrer, Ikari-san, Minako-san. Merci pour cet accueil des plus chaleureux.J’ai également beaucoup de chance de pouvoir poser un pied sur la cité connue pour ses avancées scientifiques, je me languis de pouvoir apprendre des kumojins. »
Exprima-t-elle accompagnée d’un de ses sourires chaleureux. Il s’adressa ensuite à l’Hayai et elle laissa le concerné s’exprimer à son tour et fut presque amusée de sa réponse. En effet, la situation du brun n’était pas aisée, notamment sur les terres de la Foudre. L’attention de la Taisho du Shishiza se porta de nouveau sur Ikari qui prit un air bien différent de son arrivée. Elle fut surprise de le voir réaliser des mudras et de tendre son poing à Aizen, qui répondit avec une fausse joie. La rousse avait bien remarqué les brins d’éclair, mais surtout les tremblements du Nara qui lui faisaient comprendre qu’il avait subi un choc électrique. Était-ce sa manière de vérifier l’identité du jonin des nuages ? En tout cas, ses mots faisaient comprendre cela. Aimi ne broncha pas, elle comprenait les protocoles et laissait faire le blondinet.
Celui-ci interrogea par la suite leur camarade sur la véritable identité d’Aimi et Taishi. Elle fronça légèrement les sourcils, jamais elle n’avait pensé pouvoir être un danger pour qui que ce soit, bien au contraire. Fort heureusement, le manipulateur des ombres confirma qu’il n’y avait rien à craindre d’eux et qu’ils étaient bien ce qu’ils prétendaient.
Taishi avait d’autres présentations à faire. Glouba, le dindon endormi et fracassé qu’Aimi soignait petit à petit… Il déposa le sac et ouvrit celui-ci, laissant entrevoir l’oiseau en sale état. La jeune femme s’approcha de l’invocation de Taishi et glissa sa main comme pour s’assurer que son poult était stable.
« Bien évidemment, je me porte garant des soins de Glouba, notre compagnon de route et comme Taishi vous l’a si bien dit, qui possède de précieuses informations pour la coalition et donc pour Raizen-Sama. »
La douce utilisa les formes pour parler du Meikyu, se disant que ça serait mal pris si elle s’était montrée familière.
« Je n’ai rien à dire de plus, seulement que j’espère pouvoir échanger davantage avec vous, Minako-san et Ikari-san, notamment sur votre démonstration précédente, fort intrigante. »
La combattante parlait bien évidemment du test qu’il avait réalisé à l’encontre du kumojin aux pupilles sombres. Elle voulait aussi en savoir plus sur la demoiselle qui l’accompagnait et qui s’était montrée bien discrète. Son regard se porta sur elle, lui offrant un sourire presque timide.
L’échange fut coupé court par l’arrivée d’une troisième personne. Hésitant, inquiet de la réaction des autres, il annonça être là pour congédier Aizen afin de le suivre pour une réunion imminente se déroulant à la “chambre”. Le regard carmin de la doucereuse se posa alors sur l'interessé qui montra un visage bien différent de ce qu’elle avait vu. Ce pauvre chunin faisait que son travail et se voyait presque réprimandé pour cela. La kunoichi de la Roche tenta donc de détendre l’atmosphère de sa bienveillance et de sa gentillesse. [/i]
« Il est normal d’avoir à faire après une absence de quelques jours, ne t’excuse pas pour cela. Nous nous reverrons très vite Aizen-san, merci de nous avoir accompagnés jusqu’à ici. »
L’eiseinin de renom inclina légèrement sa tête comme pour le saluer. Tout était dit, c’était à Ikari et Minako de faire en sorte que le duo de la Roche rejoigne Raizen. Elle devait d’ailleurs le féliciter en personne pour sa prise de poste dont elle n’avait eu aucun doute.
Lorsque le regard d'Aizen se posa sur nous, des visages familiers, une vague de soulagement balaya son visage. Comme à son habitude, ses salutations et son ton étaient tout à fait protocolaires, cela n'avait nullement changé. De leur côté, Chiwa Aimi et Hayai Taishi ne manquèrent pas de saluer Minako et moi-même. Il était de plus en plus évident que la rubiconde était bien plus enjouée que son camarade de se trouver ici. Elle en avait presque des étoiles dans les yeux alors que son regard se promenait sur l'arche grise, signe que c'était certainement la première fois qu'elle venait ici. Son camarade quant à lui semblait toujours aussi réservé, et ses explications sur ses origines. Iwajin, puis déserteur indépendant rejoignant la Coalition, puis Iwajin à nouveau. Même s'il ne l'avait pas dit avec ces mots exacts, cela pouvait difficilement être autre chose. Et si en tant que déserteur Iwajin, il avait eu suffisamment de poids pour rejoindre la Coalition, et ensuite retourner sur ses terres natales, cela m'étonnait de moins en moins que son nom me dise quelque chose. Et c'en était que plus inquiétant, quelque part. Un shinobi de cette trempe qui parvenait à rester majoritairement dans l'ombre...Aizen s'approcha, prêt à subir le traitement de faveur que je lui accordais pour déverrouiller les portes des Nuages. Et lorsque je lui tendis mon poing pour qu'il y cogne le sien, je sus qu'il savait exactement ce qui allait se passer, et il se prêta au "jeu" sans broncher une seule seconde. C'était un shinobi intelligent, et il savait les raisons pour lesquelles je lui faisais passer ces petits examens. Il ne put toutefois empêcher un mouvement réflexe et un grognement de douleur face à la décharge électrique que je lui avais fait subir. Mais au moins cette dernière avait apporté les réponses auxquelles je m'attendais. Il n'était pas sous genjutsu, ou du moins ne l'étais plus, et c'était bien Aizen qui se trouvait face à nous et non une imposture qui avait revêtit l'apparence du Nara. Je tournai la tête vers Misaki pour confirmer qu'elle n'avait rien détecté d'anormal, et hochai la tête une fois fait. Mais à peine ces vérifications fournies et la certification que nos invités étaient bien ceux qu'ils semblaient être, qu'une nouvelle présence se fit sentir à nos côtés.
Le nouvel arrivant n'était autre qu'un chunin, membre du clan Nara, qui se présentait ici pour convoquer Aizen immédiatement à la réunion du clan qui se tenait en ce moment même. Des affaires internes au Nara, mais qui toutefois semblaient bien mal venus alors que ce dernier venait tout juste de mettre les pieds à Kumo. D'ailleurs, j'étais toujours aussi étonné de l'incroyable rapidité à laquelle les informations traversaient le village pour que des shinobis arrivent aussi rapidement aux portes pour intercepter les arrivants. Enfin du moins, seulement quand ces derniers les intéressaient. Le reste du temps, ils étaient bien contents de nous les laisser. Mais cela n’avait aucune importance là tout de suite. Le mécontentement du jonin était palpable, bien que maîtrisé comme à son habitude, laissant doucement filtré son agacement derrière un filtre de bienséance. Le chunin du clan Nara qui était simplement venu réquisitionner son homologue des ombres se faisait gentiment réprimander. Aizen finit par reconnaître que ce n'était pas de sa faute, et je déchiffrai derrière ses paroles maîtrisées un désir de mettre en avant sa loyauté envers la foudre qui ne saurait pâlir face à celle de son clan. Une phrase bien placée qui visait certainement à dissiper tout malentendu face à l'invitation maladroite du conseil des Nara, qu'il appuiera à nouveau par la suite. Mais encore une fois, la manière maîtrisée et calculée par laquelle Aizen agissait perpétuellement réussissait bizarrement à me mettre mal à l'aise, malgré tous ses efforts pour faire véhiculer le contraire. Il finit par s'excuser, et s'éclipsa.
De son côté, l'Hayai leva prudemment la main pour nous faire part d'une de ses remarques, désireux d'être entièrement transparent avec nous. D'un geste délibérément lent, pour ne présenter aucune menace, il fit passer le sac qu'il avait dans le dos vers l'avant. Instinctivement, mon corps se crispa légèrement tandis que je fronçai les sourcils, prêt à dégainer mon katana même si je n'avais pas bougé d'un millimètre. Mais lorsqu'il ouvra le sac, ce n'était au final qu'un gros dindon à l'étrange dégaine qui dormait dans ce dernier, rien de très effrayant de prime à bord, et mon corps se détendit immédiatement. Selon Taishi, c'était une invocation, certainement la sienne vu qu'il se chargeait de la transporter. Mais elle avait de particulier qu'elle était visiblement la clé de certaines informations qui était d'importances capitales pour la Coalition. Comment un dindon, qui plus est une invocation, pouvait revêtir une telle importance dans notre lutte contre Tôsen ? Car c'était bien de cela qu'il s'agissait, non ? Cela ne faisait que renforcer le mystère de l'homme qui avait réussi à pactiser avec un tel animal rempli de mystère. En fin de compte, Aizen ne semblait pas avoir menti en disant que ces émissaires de la Roche étaient porteurs d'informations visiblement précieuses. Mais le dindon -du nom de Glouba, un nom assez marrant- était blessé suite aux évènements du Sommet, et nécessitait des soins, comme le confirma l'eiseinin émérite de la Roche. Aizen semblait lui aussi être en convalescence, même s'il n'en avait rien laissé paraître. Mais...s'il y avait des blessés...? Je fronçai les sourcils.
-Si blessés il y a eu, ça veut dire qu'il y a eu du grabuge. Pourtant, Anzu-san et Sharrkan-san ne m'ont rien dit à ce propos...
Ce n'était pas très étonnant quelque part. J'étais celui qui accueillait aux portes, et tout le monde semblait ne me considérer que comme un portique désagréable à passer. Tout le monde cherchait à ne s'adresser qu'au Raikage, ou au mieux à des personnes haut-placées. Signal qu'il était temps que je devienne une de ces personnes. Je hochai la tête intérieurement, avant de relever les yeux vers mes interlocuteurs.
-Un conflit interne à la Coalition...Ou alors vous avez été attaqués...? Me rendant compte qu'il était à la fois impoli et inadapté d'engager cette conversation aux portes, je m'excusai d'un sourire. Haha gomen ! J'devrais plutôt vous faire rentrer et vous guider au Raikage, on en discutera à l'intérieur !
Faisant de nouveaux des mudras qui ne servaient absolument à rien, je créai un clone de foudre que je laissai aux portes du village et me dirigeai vers ce dernier en invitant Minako à faire de même, et nos invités à nous suivre. Je fis un signe aux autres gardes présents pour faciliter notre passage. Il ne me semblait pas nécessaire de procéder à plus d'interrogatoires, ces derniers risquaient de ne pas nous apporter beaucoup plus d'informations. En plus d'embêter nos invités et de retarder leur rencontre avec le Raikage. Cela ne m'empêchait pas de vouloir continuer à discuter avec eux, et de leur poser des questions pour en savoir plus sur leur venue. D'un coup d'oeil, je fis signe à Minako de garder au cas où sa technique activée. Elle était libre de poser ses propres questions si elle en avait. Mais c'était au tour de la Chiwa faire valoir ses interrogations, notamment sur la décharge électrique qu'elle avait du apercevoir lors de la vérification sur le cas de Aizen.
-Héhé, désolé pour cette méthode un p'tit peu inhabituelle. Mais étant donné qu'vous êtes des chinobis, j'devais m'assurer qu'Aizen était bien Aizen, et qu'il n'était pas sous l'emprise d'une technique ennemie comme un Genjutsu ! J'suis pas encore très fort pour faire autrement, et j'essaie de trouver un moyen plus agréable d'y arriver, mais ça prend du temps...P'tet que vous pourriez m'aider d'ailleurs héhé ! Vos prouesses en matière de ninjutsu médical vous précédent.
Le caractère chaleureux et doux de la rousse était agréable, mais cela ne me faisait pas oublier que leur renommée voulait certainement dire que j'avais à faire à deux ninjas d'exception. Et je ne faisais que me contenir depuis tout à l'heure pour ne pas leur demander de les affronter ici et maintenant. Ils devaient d'abord rencontrer le Raikage, et se reposer de leur voyage avant de pouvoir envisager un quelconque entraînement. Mais cela ne m'empêchait pas d'avoir un large sourire sur les lèvres et des étoiles dans les yeux en les regardant.
-J'espère que vous resterez ici un p'tit moment héhé. J'suis sûr qu'on a tout plein d'choses à découvrir les uns des autres ! Et puis ce dindon a l'air intriguant, haha !
Spoiler:
Ikari regarde Minako pour s'assurer qu'il n'y a rien d'anormal avec la réponse d'Aizen. Il estime qu'il peut faire confiance au jonin et propose aux nouveaux arrivants de rentrer directement dans le village avec lui, qu'il les accompagnerait personnellement. Il laisse un clone de lui aux portes, après avoir fait des mudras. Il demande silencieusement à Minako de faire de même et de garder sa détection activée au cas où, pendant qu'ils discutent. (Minako est libre bien évidemment de répondre, de poser des questions ou d'émettre ses réserves quant à l'entrée au village).
Pour ma part, je ne vois pas d'inconvénient à vous faire rentrer au village. On peut continuer à discuter pendant que je vous guide jusqu'au Raikage (ou dans un endroit d'attente dédiée si nécessaire).
En son fort intérieur, Minako eut moulte émotions qui se mêlent. D'une part, en analysant la voix de Aizen, elle sentit tantôt un certain plaisir de revenir en ces lieux, tantôt une gêne à cause du test de Ikari, et enfin, un déchirement lorsqu'il dû s'affairer à rejoindre le conseil de son clan. La banshee, après avoir annoncé de manière non verbale à Ikari qu'il n'y avait rien à signaler, s'est promise de veiller sur la délégation Iwajine durant le séjour de ce duo.
Instinctivement, elle fit de même en les écoutant. D'une part, Hayai parut assez clair en montrant son animal pactisant, blessé. Ce n'était pas un leurre, et bien heureusement, il est bien accompagné avec la meilleure eiseinin connue du yuukan. Cela dit, la petite équipe a fait un long voyage et il est probable qu'ils n'aient pu avoir l'accès à du matériel adéquat afin de le soigner au mieux.
« Ikari ? Tu penses qu'on pourrait donner l'accès à l'hôpital pour finaliser ses soins ? » lui murmure-t-elle. Non pas qu'elle ne fasse pas confiance en Chiwa, la demoiselle pensait tout simplement que leur institut pourrait offrir un certain confort pour le bon rétablissement d'un animal Kuchiyose.
Suite à quoi, son camarade voulu jouer le guide en les emmenant auprès de leur Raikage, tout en faisant un clone qui resterait au poste. Minako fit de même et en profita pour effectuer de nouveau les mudras afin de continuer à analyser les vocalises des soldats de la Terre. Sur le chemin, elle se montre quelque peu plus ouverte et détendue : le rôle de parfaite minareï commençait doucement à tomber. Peut-être car le vif-éclair lui donnait l'envie, dans tous les cas Minako commençait à baisser sa garde habituelle.
« On pourra par ailleurs vous guider vers une auberge afin que vous puissiez séjourner dans notre mère patrie. »
Bien sûr, le meilleur qui soit, se dit-elle. Aussi, elle se demandait s'il n'y a pas moyen que des gîtes soient attribuables aux différentes factions composant la coalition. Cette idée se devait d'être gardée de côté, la kunoichi silencieuse le proposerait en interne ultérieurement.
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