Quelle matinée difficile.
Alors que Shinju essayait de se réveiller péniblement suite aux trois jours agités qu’il avait vécu avec la tempête ayant frappé fortement l’archipel de Mizu.

Le jeune homme s’assit au bord d’une des nombreuses fenêtres que comportait la riche maison que le clan d’Aato possédait à Kirigakure.
Après avoir lâcher un bâillement des plus sonores il bût une gorgée de café qu’il recracha aussitôt à la vue d’un oiseau fonçant droit sur la fenêtre devant laquelle il c’était installé.

Fondant en pique, l’oiseau d’une taille honorable et se trouvant être une mouette, vira juste avant de toucher la fenêtre du jeune Kaigara, lâchant au passage une petite boîte sur laquelle était apposé le sceau du complexe shinobi.
A l’intérieur de la boîte se trouvait une convocation urgente du genin au bureau d’un conseiller du Mizukage dont le nom était inconnu du ninja.

Se précipitant alors pour se préparer, un Kaigara devait toujours paraître dans ses meilleurs conditions, Shinju se lava méthodiquement, attacha ses cheveux, dégradé de bleus, et enfila sa tenue traditionnelle représentant son statut d’héritier du Kaigara.
Se regardant une dernière fois dans le miroir il constata qu’il n’avait pas réussi à gommer les larges et sombres cernes sous ses yeux, démontrant le manque de sommeil évident du jeune homme.

Qu’à cela ne tienne! Shinju n’arriverait pas en retard à cause de quelques cernes !
Il fit virevolter son manteau d’azur et d’or tout en l’enfilant et se précipita en direction du Complexe Shinobi. Le lieu qui agglomérait tout les organes des affaires ninjas du pays de la brume.

Une fois arrivé Shinju ouvrit la porte du bureau du membre du conseil du Mizukage et se trouva face à quelques assistants du Mizukage en pleine discussion et un ninja qu’il ne connaissait pas.
Celui-ci, vêtu d’un kimono noir et blanc joliment orné de motifs floraux, attirait immédiatement l’attention.

Lorsqu’il pénétra dans la salle les discussions s’arrêtèrent et un membre du bureau du Mizukage, un vieil homme au visage sévère, prit aussitôt la parole.

« Ah ! Le voici ! Ryuma je te présente Kaigara Shinju. »

Présentant le genin au ninja au kimono, Shinju fût surpris d’une telle attention, certainement en lien avec le prestige de sa famille, et décida donc de se présenter de lui même a l’assistance, à sa manière.

« Kaigara Shinju, héritier du clan Kaigara d’Aato, Possesseurs du pacte des palour… »

Il n’eut cependant pas le temps de finir de sa phrase. Le vieil homme lui coupa la parole sans lui prêter une quelconque attention et continua de s’adresser a l’étrange ninja à la chevelure blanche et rouge.

« Il n’est encore qu’un genin mais comme tu le sais nous sommes restreint en gradés ces derniers temps. Sa possession du Kekkei Genkai Futton devrait pouvoir te servir lors de cette mission. »

Mais alors que le manque d’attention des personnes présentes commençait à le vexer, le vieil homme se tourna vers lui et expliqua enfin les tenants de sa convocation:

« Kaigara Shinju, j’ai pour vous un ordre de mission de niveau D, si le grade de la mission est modéré notez son importance pour de nombreux civils et son caractère urgent. Suites à la violente tempête ayant frappé Kirigakure ces derniers jours, les marchands ont d’ores et déjà perdu une partie de leurs marchandises et se battent désespérément pour récupérer ce qu’il en reste mais la tâche s’annonce délicate. Le stand «Igoyugaso san» nous a donc demandé de l’aide.
Sous les ordres du Chunin Nagamasa Ryuma, vous avez pour mission de rejoindre immédiatement le Port Naragasa pour aider les marins présents à extraire les marchandises encore récupérables de la cale d’un bateau et de les ramener au stand. Est-ce bien compris genin Kaigara Shinju ? »

L’ordre de mission était clair, cette maudite tempête n’avait pas seulement ruiné le sommeil de l’héritier Kaigara mais également ravagé le port. Bien sûr en tant que shinobi du village caché de la brume il était de son devoir d’aider, et puis qui sait ? Peut être qu’en aidant les marins son nom sera cité à la taverne d’Aato, son île natale.

« Oui Monsieur, prêt à partir »

Après quelques recommandations additionnelles adressées par le vieux membre du conseil du Mizukage au chunin Ryuma, le duo partit en direction du port sans traîner.

Durant leur parcours Shinju décida de se présenter convenablement, après tout le vieil homme avait bâclé son travail et n’avait nullement mentionné le clan du jeune homme.

« Je me présente, Kaigara Shinju, héritier du clan Kaigara d’Aato, possesseurs du pactes des palourdes et protecteurs du phare d’Aato »

Accompagnant sa présentation d’un large sourire enfantin il tendit sa main vers son supérieur pour une poignée de main amicale.

« Et toi tu es Nagamasa Ryuma ! Le papy l’a dit tout à l’heure. Nagasama… Ça me dit un truc. Ton clan est connu ? D’ailleurs ton kimono est trop stylé, il vient d’où ? »

Comme à son habitude, Shinju enchaîna de question le ninja lui faisant face sans prendre en compte la hiérarchie de leurs grades.

La discussion s’arrêta entre le duo ninja lorsqu’ils arrivèrent en vu du port et des dégâts occasionnés.
De nombreux navires avaient chavirés ou c’étaient tout simplement disloqués face à la force des éléments qui les avaient touchés.

Même le dock n’avait pas été épargné puisque certains toits c’étaient écroulés.
Les deux ninja pouvaient apercevoir ça et là quelques attroupements de marins essayant de sauver ce qui pouvait l’être.
Au fond du port un attroupement de marins un peu plus large que les autres attira l’attention de Shinju: un grand nombre de marins s’activaient autour d’un bateau qui avait l’air partiellement immergé, rendant son accès difficile et dangereux.

Devant la complexité de l’opération le jeune héritier Kaigara se tourna vers Ryuma et lui demanda comment celui ci souhaitait opérer.

« Tu as déjà une idée ? Même si j’imagine que les marins ont déjà leur propre plan en tête, l’association de nos compétences devrait pouvoir grandement aider ! ».

Spoiler:

Ryuma était de bonne humeur, comme à son habitude, mais aujourd’hui n’était pas une journée comme une autre, en effet, il s’était vu confier une mission. Pas une mission des plus complexes, ni dangereuse, mais une mission tout de même, de quoi le satisfaire. Après tout cela faisait quelques jours qu’il était inactif, et la routine s’étant installée avec ça en devenait pesante.

Ses pas le guidèrent dans la cuisine de son petit appartement, où il se prit un thé vert, s’installant à sa table pour le boire tranquillement. Après tout, il avait encore un peu de temps. C’est suite à ce qu’il se leva et enfila le haut de son kimono, s’attachant ensuit les cheveux comme à son habitude en les nouant en une queue de cheval avec un fin fil de soie noir. Enfin bref, une foi tout cela fait, il s’en alla récupérer son katana, déposer sur un meuble au fond de sa chambre, sur un socle, pour le mettre à sa ceinture de façon presque religieuse.

Une fois cela fait, ses pas le guidèrent donc vers la porte de son appartement, qu’il poussa tranquillement pour sortir, passant une main devant son visage pour bloquer les rayons du soleil qui l'agressent et chauffant celui-ci, avant de sourire un peu. Il aimait la vision du village à ce moment de la journée, à l’aube. Son regard se posa ensuite vers sa prochaine destination, le bureau du Mizukage. Ses pas l’y guidèrent calmement, son avant-bras droit déposé sur le manche de son katana comme un accoudoir alors qu’il fermait un peu les yeux, laissant le soleil réchauffer son corps un peu froid. Peut-être que suivre les conseil de son maître et chercher une femme ne serait pas une mauvaise idée dans le fond, bien qu’à l’heure actuelle, son esprit était dirigé vers tout autre chose, sa mission.

Une fois sur place, il poussa les portes doucement et se présenta à la secrétaire, avant de se diriger vers le bureau du kage, s’inclinant respectueusement devant celui-ci avant d’ouvrir la bouche pour la première fois de la journée, parlant d’une voix calme.

“- Bien le bonjour maître Mizukage”

Par la suite, ledis maître Mizukage lui expliqueras un peu avec qui il participerait à cette mission ainsi que le contenu de celle-ci. Pas besoin de le laisser dans l’ignorance en attendant l'arrivée de son partenaire après tout. C’est après quelques minutes que le fameux partenaire fit son apparition dans le bureau, Ryuma s’inclinant brièvement pour saluer celui-ci. Suite à cela, un nouveau briefing rapide de la mission, et le départ des deux shinobis de la brume. C’est d’ailleurs avec enthousiasme que le genin se présenta de nouveau auprès du Nagamasa, ayant été coupé dans son élan plus tôt par le Mizukage. Il écoute donc attentivement la présentation et lui serre calmement la main lorsque celui-ci la lui tend, avant de prendre la parole pour répondre à sa question.

“- C’est un clan qui vient de base du même endroit d’où je tire mon kimono, le pays du fer. Quant au fait qu’il soit connu, j’aurais tendance à dire que oui, il est celui qui est maître dans la maîtrise des arts du bushido.”

Il relâcha sa main calmement par la suite, avant de reprendre la marche, direction le port. Après tout, mieux vaut ne pas trop traîner, les bateaux risquent de couler pour certains si les choses prennent trop de temps. Une fois sur place, il composa une série de signes et créa donc deux clones consistants, regardant le genin du coin de l'œil.

“-Il va falloir agir vite et avec prudence. Tu disais avoir le pacte des palourdes non ? Est-ce que tu pourrais en invoquer une pour inspecter les bateaux par en dessous, que l’on puisse savoir quel bateau est le plus apte à couler, et ainsi établir un ordre d’intervention.”

Technique utilisée:

« Whoooow ! Un vrai Kage Bunshin ! Trop cool !! »

Le jeune homme ne pût retenir son excitation à la vue du jutsu que venait d’exécuter Ryuma.

Le Kage Bunshin est un jutsu universel que pratiquement tout les shinobis savent réaliser. Shinju s’entraînait dur pour le réaliser mais pour le moment il ne pouvait que faire des clones sans consistances.

Les deux clones du chunin reproduisaient parfaitement leur concepteur et semblaient tout aussi tangible que n’importe quelles autres personnes présentes au port.

Mais alors que Ryuma l’épéiste exécuta un rapide coup d’œil autour de lui, semblant calculer l’ordre des priorités du duo, enfin, du quatuor avec les deux clones, il demanda à Shinju d’invoquer une palourde pour les aider à repérer les bateaux les plus en danger de couler.

Le jeune Kaigara sa frotta l’arrière de la tête, son visage affichant un certain malaise.

« Heu… Invoquer une palourde… Oui, heu… Non. » Balbutia-t-il avant de finalement avouer au chunin lui faisant face qu’il ne possédait pas encore le pacte des palourdes.

« Je… Mon clan possède effectivement le pacte des palourdes qui l’aide à protéger les eaux d’Aato et qui fait sa renommée. Mais je ne suis pas encore jugé digne d’en hériter. C’est pour cela que je me suis enrôlé en tant que ninja de la brume. »

Le temps de leur discussion le groupe s’attroupant autour du navire a moitié immergé au fond du port continuait de grandir.
Le duo devait se presser d’intervenir.

« Si je peux me permettre Ryuma, il est déjà trop tard pour la plupart de ces navires. Nous devrions nous concentrer sur notre mission, à savoir sauver la marchandise restante dans la cale du bateau du stand Igoyugaso san. J’imagine que c’est celui où les nombreux marins se rassemblent là bas. »

Le jeune homme pointa le rassemblement du doigt.

Au même moment un marin sembla les apercevoir et s’approcha d’eux.

«  Et les jeunes c’est vous que le Complexe Shinobi a envoyé ? »

Une pointe de déception de la voix. Shinju ne pouvait lui en vouloir: Ryuma et lui, en plus d’être jeunes, n’avaient pas une carrure particulièrement imposante et partageaient tout les deux des traits assez enfantins.

Après les avoirs toisés de haut en bas il soupira avant d’ajouter:

« Rah je suppose qu’il ne faut pas juger les Shinobis à leurs accoutrements… Bref, nous avons réussi à extirper le plus de marchandises possible mais comme vous pouvez le voir le bateau commence à couler, ça devient dangereux pour les hommes d’intervenir et les marchandises restantes sont coincées dans la cale… Nous nous trouvons face à une impasse… »

Le marin sembla effectivement pessimiste face aux chances de succès de sauver la moitié des marchandises restantes coincées dans la cale. Il ne put retenir un « Foutu tempête de mes… »

Shinju se retourna vers Ryuma après avoir écouté l’explication du marin, et d’une mine sérieuse dénotant de sa fougue naturelle, le questionna:

«  Pfff ça va être un vrai calvaire ! Tu as une idée ? Je pourrais plonger dans l’eau et faire fondre une petite partie de la quille pour accéder aux marchandises mais cela accélèrerait irrémédiablement le temps que le navire mettrait à couler… Raaah je sais pas quoi faire ! »

Ne connaissant par les capacités de son partenaire Shinju se concentra sur ce qu’il pouvait faire. Après tout si il avait été missionné pour aider c’est que sa capacité à produire de la vapeur corrosive devrait pouvoir les aider.

Se triturant le cerveau dans tout les sens, le jeune Kaigara finit par conclure:

«  Je ne vois que deux manière de procéder. On peut, premièrement, essayer de nous introduire dans le bateau et sortir les marchandises à la main avant qu’il ne coule. Ou alors, deuxième option et je sais qu’elle est un peu tordu, mais on peut également songer à sortir le bateau de l’eau en espérant que la quille ne soit pas trop endommagée et puisse soutenir brièvement le navire… Ce serait dangereux et je ne sais même pas si c’est possible. En tout cas avec tout ces marins on a de la main d’œuvre ! Qu’en penses tu Ryuma ? »

Le shinobi ignorait un peu le commentaire vis à vis du kage bunshin, il faut dire qu’il n’était pas là pour étaler sa force, mais bien pour remplir sa mission. Il croise les bras contre son torse et soupire un peu, l’idée de laisser les autres navires et marchandises en plan parce qu’une seule personne avait les moyens de payer leur services n’était pas vraiment à son goût, mais il n’avait pas le choix, la mission avant tout. Enfin bref, suite à cela ils se dirigèrent donc vers le navire de l’employeur, qui explique la situation.

- Je vois le problème… Sortir le bateau de l’eau n’est pas une mauvaise idée en soi, mais c’est laborieux, et dangereux sans connaître le contenu de la marchandise et l’état du navire en lui-même. Il faut donc agir avec prudence. Dans un premier temps, amarrer le navire et inspecter l’état de la coque, pendant ce temps, je veux une liste complète des produits, ou, au moins, savoir si les marchandises sont fragiles ou non.

Après tout le but du jeu final était de rapporter la marchandise de façon intacte, si la moitiée était perdu dans le processus, c’était un échec. Il dégaine alors lentement son sabre et désigne le navire, calmement, posant ensuite la lame contre son épaule droite sans un mot.

- Je vais de mon côté trancher les parties inutiles du navire pour le maintenir à flot, ça allégera et faciliterait ainsi sa sortie de l’eau. Pendant ce temps, toi tu vas plonger comme tu l’as proposé et inspecter le navire, tu travailleras avec un des marins qui estimait le temps qu’il nous reste grâce à tes observations.

Le samouraï se dirigerait donc vers le navire, bondissant pour atterrir souplement au niveau du pont, observant le mât du navire. De ce qu’il savait, ce n’était pas une pièce importante pour le maintenir hors de l’eau, et le fait d‘alléger le navire devrait permettre d’offrir un peu plus de temps pour extraire les marchandises.

- Pendant que je m’occupe de trancher, envoyez des marins pour faire évacuer la zone, et d’autres pour extraire les marchandises, plus on en extrait, plus on en sauvera. Le navire est fichu dans tous les cas, donc ça ne posera pas de problème que je le découpe un peu.

Suite à cela, le sabre du samouraï s'enveloppe de chakra futon, alors qu’il donne un coup horizontal sur la base du mât, de façon à le faire tomber vers la zone la moins risquée, et ainsi alléger le navire tout en votant les dégâts inutiles. Pendant ce temps, ses deux clones commencent alors l’extraction des marchandises dans la cale. Après tout étant shinobis, même des clone sont plus de capacités physiques que les marins, et peuvent donc ainsi extraires des marchandises qu’il leur serait de base impossible à sortir.

technique:

Ryuma avait établi son plan: devant l’urgence de la situation le chunin avait réalisé un choix rapide, se précipiter pour sortir les marchandises manuellement du bateau avant que celui ci ne coule.
Il demanda à Shinju de plonger pour estimer les dégâts et le temps restant au navire avant de sombrer dans le port de Kirigakure.

Le capitaine de mission s’élança rapidement sans plus de discussions avec le jeune Kaigara et, tout en donnant quelques consignes aux marins, sauta agilement sur le bateau.
Le genin constata rapidement que les clones de l’épéiste l’avaient suivis et commençaient déjà à transporter des marchandises à l’extérieur, les faisant parvenir aux marins attendants en une longue file à l’extérieur du bateau, ce faisant passer de mains en mains les denrées.

Alors que les clones de Ryuma s’activaient, l’original dégaina son sabre et se mit à trancher le navire en commençant par le mât.
Celui ci, bien que large, fût instantanément coupé, la partie haute tombant dans l’eau avec fracas.

« HÉÉÉÉÉ ?! »

Shinju resta plusieurs secondes, pourtant si importantes, la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Comment cela pouvait il être possible de couper un si gros morceau de bois avec un simple katana ? Si Ryuma avait était un de ces grands et costauds barbare du Nord armés d’une large hache de guerre, Shinju pouvait comprendre mais le jeune homme n’aurait jamais pensé qu’un jeune homme encore plus jeune, plus petit et mince que lui puisse couper si facilement une telle structure.

« Hoï, gamin ! Tu comptes laisser ton collègue tout faire ? »

Le marin qui l’apostropha le tira de fait de sa torpeur. Ryuma lui avait effectivement confié une tâche: pouvoir lui faire un rapport sur l’état de la coque immergée du bateau.

L’héritier des Kaigara quitta son large manteau avant de sauter sans plus de bavardage dans l’eau sombre du port. Il se mit à nager pour se rapprocher du bateau tandis qu’une partie des marins continuaient à aider à décharger le navire et les autres tiraient sur de gros cordages reliaient au bateau afin de le tenir amarré le plus longtemps possible, les plots d’amarrage ayant été emportés par la violence de la tempête qui avait frappé le village de la brume.

Arrivé proche du bateau, Shinju plongea en dessous du navire après avoir pris une longue inspiration.
Il commença à longer la coque latérale, essayant de repérer les éventuels dommages qu’elle avait pu subir.
Le jeune homme, bien que loin d’avoir le savoir nécessaire à la conception d’un tel bateau, avait passé beaucoup de temps à observer les chantiers navals sur son île d’Aato, lui permettant de connaître les points de faiblesses d’une telle structure.

Il remonta à la surface pour retrouver un peu d’air. Les marins présents sur le dock le hélèrent rapidement afin d’entendre son rapport.

«  Aucun dégât sur cette partie, je vais aller voir en dessous ! »

Sans attendre de réponse de la part des marins le jeune homme replongea sous le bateau.
Continuant son inspection il s’aperçût rapidement de l’étendu des dégâts: le dessous du navire était profondément et assez largement éventré.
Certainement dû au fait que les points d’amarrage du pont aient été arrachés par la tempête entraînant sa dérive vers des rochers marins. Les marins avaient déjà dû batailler pour le rapprocher du port. Le jeune ninja d’Aato ne pût qu’imaginer dans quel état de fatigue ces derniers devaient se trouver.

Remontant à nouveau à la surface il cria pour que Ryuma sur le navire puisse l’entendre:

«  Ryuma ! Le dessous du bateau est éventré, il ne nous reste moins d’une dizaine de minutes avant que ça ne devienne trop dangereux d’intervenir ! ».

La situation, bien que préoccupante, était tout de même loin d’être aussi catastrophique que ce qu’il aurait pu imaginer: grâce à leur force supérieure à la moyenne les deux clones du chunin avaient pu sortir une grosse partie des marchandises.

Le jeune homme attendit dans l’eau les nouvelles consignes de son supérieur.

Le samouraï range alors son sabre tranquillement, alors que son regard se retrouve dirigé vers son collègue qui l'interpelle alors. Il ferme un peu les yeux et se gratte le menton, tranquillement, l’air pensif. La coque était donc bien percée, comme il le soupçonnait… Donc il n’y avait plus que dix minutes pour tout sortir. Il ordonne donc à ses clones d'accélérer le rythme, pour cela, il devrait voir une autre approche.

- Hm, trancher le navire en deux horizontalement pour libérer la cale pourrait être une idée, mais je risque d’endommager la cargaison… Bien faites une chaîne, je vais tenter de trouver une solution.


Il s’assied en tailleurs par la suite et ferme les yeux pour réfléchir. équilibrer le poids du navire, c’était fait, il n’y avait donc pas grand chose qu’il pouvait faire de plus dans l’immédiat. Il soupire alors et ordonne à ses clones de le suivre. S’enfonçant donc dans la calle, il commence donc à aider au déchargement, chaque seconde était précieuse, et si lui se retrouvait coincé, il avait toujours la solution de trancher le navire pour sortir. De toute façon ce n’est pas comme s’il avait d’autres solutions en tête, tranchée le navire était trop risqué, et le soulever risquerait de mettre l'intégrité du bateau en péril.

- Soulager le navire du poids du mât devrait nous accorder un petit répit, je vais trancher ce qui bloque le passage donc comme je l'ai dis au début, faites une chaîne humaine avec mes clones pour décharger.

Une fois ses directives données, il s’enfonce dans le navire et déblaie le passage avec son sabre, tranchant les diverses poutres de bois et autre bloquant le passage. Les clones, eux, se répartissent dans la chaîne de sorte à être à une distance égale et ainsi partager la charge de travail de façon équitable. Après tout de cette façon, il n’y aurait pas de problème d’épuisement trop rapide des marins, et lui pouvait se concentrer sur la partie vidage de la calle

- Il me faut deux plongeurs, prenez la voile du navire et étalés là sous l’eau le long de la coque ça va limiter l’infiltration d'eau pour nous accorder un peu plus de temps. Ensuite il faut deux volontaire pour vider l’eau déjà infiltrer, chaque seau en moins, c’est un temps précieux d’ajouter

Maintenant que tous les ordres étaient donnés, il n’avait plus qu’à se concentrer sur son boulot à lui, à savoir sortir la cargaison et la faire tourner dans la chaîne. Il espérait simplement que les marins seraient assez malin pour prendre planches et clou pour fixer la voile en limitant le risque de déchirement de celle-ci, sinon son plan serait aussi utile que des lunettes de vues pour un aveugle.

L’opération se déroulait pour le moment sans accrocs, l’espoir était de mise et cela ce voyait sur le visage des marins.
Alors que les marchandises rescapées s’amassaient au bout de la chaîne humaine, on pouvait voir ici et là quelques sourires et de nombreux soupirs de relâchement.

Shinju aida quelques marins l’ayant rejoint dans l’eau à tendre la voile sous la coque afin que celle ci puisse, tel un pansement, bloquer ou du moins retarder l’immersion du bateau. Le procédé fût épuisant, les plongeurs devons sans cesse revenir à la surface pour reprendre leur respiration. Sans parler de la manipulation de la voile dans l’eau. Ce fût laborieux mais leur acharnement paya.

A la vue de la voile se plaquant contre le trou sous la coque, le jeune Kaigara ne put retenir un large éclat de rire comme il en avait l’habitude. Seul problème: il était sous l’eau. Buvant un peu la tasse, il remonta précipitamment à la surface.

Il ressortit de l’eau avec les quelques marins qui l’avaient accompagné dans son opération. L’un d’eux claqua franchement l’épaule du genin.

« Bien joué p’tit gars ! T’es plus costaud qu’t’en à l’air ! » Un sourire chaleureux au visage.

Devant une telle honnêteté, le jeune homme ne pu s’empêcher de rougir légèrement. Il en fallait pour arracher un compliment honnête de la part d’un marin.

Les dernières marchandises étaient enfin extirpées du navire sous les acclamations des marins.

« Bon travail Ryuma ! Tu es vraiment impressionnant ! Entre tes clones et ta technique au sabre t’es vach’ment balaise. »

Le genin et son supérieur chunin venait de se retrouver sur le quai. Le jeune Kaigara était satisfait du déroulement de sa première mission avec l’épéiste.

« Maintenant il ne manque plus qu’à tous ramener au stand Igoyugaso san et on est bon ! ».

En regardant en direction des marins attroupés devant le tas de marchandises, se congratulant les uns les autres, Shinju se mit à leur hurler dessus d’un ton autoritaire:

« HOÏ ! LES TOCARDS RAYÉS ! VOUS CROYEZ QUE C’EST L’MOMENT DE SE CHATOUILLER LE MOCHI !? FAUT ENCORE TRANSPORTER LES MARCHANDISES AU STAND, ALLEZ HOP AU BOULOT ! »

Satisfait, le jeune homme se tourna vers Ryuma un air accompli au visage.

« Tu vois Ryuma, j’ai grandi au milieu des marins sur mon île d’Aato, je sais exactement comment leur parler » Assura-t-il a l’épéiste sans porter attention au regard noir des marins et à leurs: « Il a dit quoi l’autre débile là ? » « Y cherche l’embrouille la face de marsouin ? » et autres invectives du même champ lexical.

Malgré un certainement énervement ambiant, la prise de parole autoritaire eut, de manière surprenante, pour effet de remettre un coup de boost aux marins qui se mirent en route vers le stand les bras chargés de marchandises d’un pas étonnamment léger pour des hommes qui avaient lutté contre la tempête toute la nuit et ses répercutions depuis le petit jour.

Il hochait calmement la tête en ordonnant à ses clones d’aider au transport de la marchandise. Pendant ce temps, il regardait le ciel et vint alors soupirer légèrement. La pluie allait bientôt venir, et il n’aimait pas vraiment. Enfin, sauf la nuit, le bruit de la pluie contre la vitre était très agréable pour dormir, mais là, ce n'était pas le cas. Il respire alors fortement, avant de prendre la parole d’une voix pour le moins détonante.

- Si tout est ramené avant que la pluie arrive, je m’occupe du repas, et je paie la tournée !

Il croise les bras contre son torse, puis se dirige vers une des caisses pour la portée et ainsi aider au convoi de la cargaison jusqu'à la zone finale de livraison. Le plus dur était fait, maintenant, il ne restait plus qu’à livrer. C’était en soit la partie la plus simple de la mission, donc rien de bien compliqué, tout ce qu’il fallait, c'était le faire avant la venue de la pluie. Pourquoi ? Parce que si la pluie est forte, les routes deviennent glissantes, la visibilité est réduite, et surtout, le moral en prend un coup. Ayant en profiter tant que le soleil éclaire la route, n’est-ce pas ? Enfin bref, il marche donc aux côtés de son collègue, qui semblait fasciné par son maniement du sabre.

- Je viens d’un clan de samouraï souviens toi, donc ma maîtrise au sabre est plutôt normale. Au contraire, tout ce que tu as vu est à la portée de n’importe qui maîtrisant le futon. Quant aux clones… C’est rien de bien folichon non plus, juste une version améliorée des clones qu’on apprend à l’académie.

Il hausse les épaules et sourit un peu en regardant son camarade, avant de regarder devant lui tranquillement, haussant même les épaules légèrement pour faire comprendre que cela n’était pas vraiment digne de louanges. Tout ça, ce n’était que des techniques accessibles à plus ou moins n’importe qui.

- Si tu veux une technique propre à mon clan.. On est capable d’améliorer nos sens, dans une certaine mesure, et de trancher le chakra lui-même, ainsi que le modeler autour de nos armes. Je dois encore étudier les arts de mon maître pour en avoir une meilleure maîtrise, tout comme j’envisage de devenir un épéiste de la brume. Après tout ça me siérait à merveille.

Il rit alors un peu en se disant qu’avec du recule, sa perte de mémoire n’était pas une si mauvaise chose. Il vivait une vie vagabonde avant, de ce qu’il avait compris aux travers les divers indices, et n’avait probablement plus de famille ou d’amis, il n’avait pour lui que son prénom et son instrument avant ça. Maintenant, il a un nom, un clan, et même une affiliation au village de la brume.

- Et puis si tu veux en savoir plus sur moi, mes motivations dans la vie sont des plus simples. Je ne vise pas le prestige ou autre, non, ce que je désire plus que tout, c’est fonder une famille et devenir assez fort pour assurer sa protection. Même si pour la partie fonder une famille, ce n’est pas en très bonne voie je dois dire.

Il se disait qu’après tout, briser la glace en parlant un peu de lui ne pouvait pas faire de mal sur le long terme, et puis, son camarade de mission semblait être quelqu’un de bien, alors a quoi bon rester dans son coin à se focaliser uniquement sur la mission ? Il n’y avait aucun risque d’attaque, pas plus qu’il n’avait de raison de rester fermer à la conversation avec le genin plus âgé que lui.

Si Ryuma prit une caisse de marchandises afin de participer au convois, Shinju, lui, se contenta de marcher à côté de son supérieur les bras croisés derrière la tête. Après l’état d’urgence qu’il venait de vivre le jeune homme devait décompresser et il souhaitait profiter des derniers rayons de soleil afin de se sécher. C’est dire que nous sommes encore en hiver et les eaux du port du village de la brume n’était pas des plus chaleureuses.

Alors que Ryuma commençait à expliquer au Kaigara que son maniement du sabre n’avait rien de surprenant venant d’un samouraï, le jeune homme d’Aato ne put se contenir de lui poser moult questions, impuissant à se retenir face à sa curiosité:

« Ah ouais samouraï ! Ça a l’air chouette ! D’ailleurs c’est quoi le « Bouchido » dont tu parlais tout à l’heure ?  »

Maintenant la cadence, les deux ninjas continuère de discuter, Ryuma lui faisant part de son souhait de devenir un des terrifiants membres du clan des sabreurs.
Le samouraï s’épancha d’avantage en parlant a l’héritier Kaigara de son vœu de fonder une famille. Souhait somme toute banal aux yeux de Shinju, pour lui un ninja devrait rechercher la grandeur, que son nom soit cité dans les livres d’Histoire pour les générations futures. Mais le jeune homme ne confia pas ses pensées au chunin préférant faire preuve d’ouverture, si il ne comprenait pas un objectif aussi humble cela ne lui en donnait pas moins la force de devenir un redoutable shinobi du village de la brume.

Perdu dans ses réflexions le jeune homme eut soudain une idée brillante qu’il confia immédiatement au samouraï tout en tapant son poing dans la paume de son autre main, enthousiasmé:

« Oh Ryuma ! Je viens d’avoir une idée de génie shishishi… Il faut que je te présente mon Senpai, tu la connais déjà peut être il s’agit de la célèbre sabreuse Mawehara Miyuki. La rencontrer pourrait t’aider dans ton envie de devenir propriétaire d’un sabre démoniaque… Et… »

Baissant le ton de sa voix et se penchant vers l’épéiste il continua d’un air de confidence tout en maintenant un large sourire étrangement malaisant:

« Qui sait… Tu pourrais peut être rencontrer celle que tu considèreras comme l’amour de ta vie. »

Il s’esclaffa à sa propre blague. Enfin ce n’était pas réellement une blague, Shinju lui même sût au moment où il rencontra sa senpai que jamais il ne rencontrerai une femme aussi électrisante qu’elle. Mais bien sûr c’était sans connaître son caractère bien trempé qui l’a rendait aussi inaccessible qu’attractive.

Le temps de leur discussion les premiers marins avaient atteints le stand commissionnaire et commençaient à entreposer les marchandises dans l’entrepôt à l’arrière du stand. Le patron, un petit homme dans la cinquantaine à la grande moustache et bedonnant, semblait tout à fait ravie et s’exclama à l’approche des deux ninjas:

« My, my, my, les voilà ! Les héros du jour ! Merci ! Merci mille fois ! Sans ces marchandises c’était la clef sous la porte et vu l’état du navire ce matin je ne pensais jamais les revoir ! Qu’est-ce qu’il vous ferais plaisir, gentlemen ? »

Shinju ne pût se retenir, son ventre criait famine depuis qu’ils c’étaient mis en marches. C’est donc dans un cri de détresse que le jeune homme demanda au patron de leur faire à manger.

« Manger ? Mais bien sûr jeune homme ! Luigi ! Vient là ! »

Suite à l’injonction un jeune homme, d’un âge a priori similaire à celui des deux ninjas, sortit de l’entrepôt. A son arrivée le patron reprit:

«  Voici Luigi, mon fils, il fait ma fierté en reprenant la boutique familiale. Il fait les meilleurs brochettes de poulpes épicés de la ville ! »

A la mention des brochettes de poulpes Shinju se mit à baver, littéralement, imiter par la majeure partie des marins présents. Ceux qui ne passa pas inaperçu aux yeux du patron.

« Bien sur les brochettes sont pour tout le monde! »

A ces mots les marins se mirent à pousser des cris de joie. Sautant même en l’air en signe de contentement pour certains. Quand au patron il continua à sautiller sur place,s’égosillant en remerciement à qui voulais bien l’entendre.
Luigi se mît immédiatement au travail, sortant dans la rue son matériel de cuisine. Les marins l’entourant commencèrent à rassembler à assembler planches, tonneaux et tréteaux avoisinants afin de réaliser à la fois une surface de travail suffisamment grande pour Luigi et à la fois une tablée géante qui descendait la rue du stand et pouvant largement accueillir tout les marins.
D’ailleurs certains riverains curieux commençaient a s’approcher, probablement attirer par les remerciements appuyés du patron du stand.

A la vue de tout ce petit monde qui s’organisait à la manière d’une large fourmilière Shinju se tourna vers son camarade et lui proposa d’aider Luigi:

« Hoï ! Ryuma ! Tu es balaise avec tes sabres mais voyons si ta maîtrise des lames s’étend à celle des couteaux shishishi ! Allons aider Luigi, il va avoir besoin d’un sacré coup de main ! En avant Shinobis de la brume ! »

A leur approche, Luigi s’exclama:

« Venez messieurs, je vais vous enseigner la recette des brochettes de poulpes épicés de la Mama… Vous ne trouverez rien de meilleur dans l’Archipel ! »

Cette fin de mission s’annonçait des plus trépidante, sans compter que les nuages noires, annonciateur de pluie, étaient repartis, leurs promettant une après midi des plus ensoleillées.

Le samouraï se grattait le menton en observant la situation qui s’offrait à lui. La mission était un succès, son plan d’utiliser la voile et d’alléger le navire avait prouvé son efficacité et permis l’évacuation de tous les biens du navire, maintenant, il ne restait plus que deux choses. La première, répondre aux attentes du cuisinier en soulageant les marins de la faim et en récompensant par la même occasion leurs efforts avec un somptueux repas. Il y avait aussi cette histoire de rencontre arrangée qui avait pris de cours le samouraï, en effet, il était même possible de voir ses joues se teindre un peu de rouge alors qu’il toussa légèrement dans sa main, fermant les yeux tranquillement.

- Je veux bien que tu me la présente à l’occasion, pour l’art du sabre selon les traditions de ce village.

Il se dirige ensuite vers la cuisine, après tout, il avait lui-même fait la promesse d’offrir le repas aux marins, et il était un homme de parole. Pendant que le cuisinier faisait son poisson aux épices, Ryuma lui, se contenta de faire des onigiris en vitesse pour aider à la préparation du plat par la suite. Brochette de poulpe épicé et onigiri, ça devrait plutôt bien fonctionner ensemble, non ? Bref, son regard se posa sur les divers ustensiles présents, alors qu’il observait le fameux Luigi à l'œuvre, pour ensuite venir l'imiter calmement. C’est donc au bout de plusieurs dizaines de minutes que le duo arriva avec toute la nourriture, qu’il déposa sur les tables avant de rejoindre son compagnon de mission du moment. Tout ça était bien beau, mais plus vite le rapport serait fait, mieux ce serait. Il ferma alors les yeux et mangea une brochette de son côté, afin de ne pas partir les mains vides, pour ensuite adresser la parole à Shinju.

- Profites de la petite fête, je vais faire notre rapport à maître Mizukage. Après tout, le plus tôt serait le mieux. De toute manière, je me dois d’aller nourrir mon renard, et m’occuper de mon sabre. Ce fût un plaisir de travailler en ta compagnie. Sur ce.

Le jeune Nagamasa fit donc demi-tour et s’en alla, sans vraiment laisser le loisir à Shinju de répondre. Après tout, tout ceci était vrai, et puis, au fond, il ne se sentait pas vraiment à l’aise, il était certes jovial, mais dans sa tête, il n’avait pas fait grand-chose durant cette mission, et il devait donc compenser ça en se chargeant au moins du rapport.