Arborant désormais le symbole luciférien des Hommes sur son front, Uzumaki Gozen avait prit le temps avant de quitter les terres désolées de Tsume no Kuni de bander son tour de tête afin de ne pas laisser cette marque à la vue de tous. Se faire repérer dès maintenant par l'ennemi serait bien fâcheux. Et le Balafré déteste lorsque quelque chose ne se passe pas comme il l'a complétement prévu.

C'est un voyage retour un peu différent qui l'amène à traverser de nouveau le pays de ses aïeux, là où il y a plus d'une semaine déjà, il rendait hommage à ses parents en compagnie de Kogami Akira ─ retourné pour sa part au cœur du pays du Feu.

Non, s'il revient aujourd'hui au pays du bois c'est pour une toute autre raison. Dans un premier temps, il souhaiterait retrouver certains bienfaiteurs pour voir si la renaissance de son bras gauche est possible afin de retrouver l'entièreté de sa puissance. Lui qui est désormais diminué physiquement comme spirituellement souhaiterait pouvoir retrouver le peu de chose faisant de lui un être redoutable. Du moins, en surface et de ce que peuvent s'imaginer ses ennemis ...

Dans un second temps, Gozen souhaiterait ré-apprendre à connaître un peu plus le pays de ces ancêtres et peut-être, trouver le secret de son clan. Si les Uzumaki possède des dons de soins et de vieillissement altéré, peut-être qu'il pourrait se trouver capable de faire repousser son bras grâce à ses secrets. De ses souvenirs, il y a un temps du clan enfouit au cœur du pays capable de dévoiler l'entière vérité sur les enfants du tourbillons.

Ayant longer l'Entaille du Monde, le Balafré se dirige donc vers le centre du pays pour se rendre dans un premier temps à Hikari, là où il pourra se reposer quelques heures avant de repartir explorer les terres boisés d'Hayashi.

Peut-être qu'une rencontre fortuite se fera désirer sur le chemin, qui sait ...

« ... »

Spoiler:

Brodant pas à pas le sol naturellement vert du Pays du Bois, le Balafré vient à atteindre le bout de l'Entaille du Monde après plusieurs longs jours de marche. De nombreux jours dont les seuls personnes croisés n'étaient que des marchands et autres civils du pays et étranger à ce dernier. Aucune menace n'était venue à lui et si auparavant le guerrier élémentaire aurait tué pour une affrontement mortel, en cette journée d'été l'Uzumaki souffle de soulagement de ne pas avoir rencontré un tel défi.

Depuis qu'il en a perdu son bras gauche, l'ancien lieutenant du Feu voit en ses capacités un grand pouvoir lui échapper jour après jour. Et rien qu'à l'idée de ne plus pouvoir user du chakra pour faire ce dont il a en tête le débecte quelque peu. Du moins ... avant de faire disparaitre ce dernier par ce dernier d'ici quelques mois. Car en rejoignant l'homme le plus recherché du monde, Uzumaki Gozen se place comme désormais ennemi de la coalition et en somme, adversaire légitime des siens. Les remords lui empêchent-ils de fermer les yeux la nuit ? Aucunement. Ses choix, il les assume et les clame haut et fort. Même si pour l'heure, il n'ose pas encore dévoiler au monde ce symbole au centre de son front.

Ayant établi un campement dans une maison abandonnée à l'extérieur de la ville de la Citée Brisée dont le sous-sol lui sert de laboratoire de recherche, l'amputé prend son temps et analyse la flore environnante, laissant quelques crapauds des Monts Brumeux jouant le rôle de patrouilleur bien discret. Qui pourrait se méfier de crapauds après tout ?

Dans un premier temps, Gozen avait eu le temps d'appréhender sa blessure, de la connaître véritablement et surtout, de travailler la sensation de membre fantôme. En ce jour, il est totalement libéré de cet esprit gênant et de plus, il commence à connaître ce qu'il lui faudrait pour faire repousser ce bras qui lui manque. Plongé dans un vieux livre de médecine qu'il a pu dénicher dans les boutiques de la capitale Hijin, le Balafré s'instruit toujours un peu plus au fur et à mesure.

« La régénération cellulaire, technique interdite de l'iroujutsu. Elle permettrait de recréer les tissus et organes d'un corps pour retrouver ce dernier dans son état d'origine ... Que c'est intéressant. »

Tournant page après page, le guerrier troque sa place de soldat pour celui du bon chercheur, faisant tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à ses fins.

Page après page, c'est de manière studieuse que le Balafré se berce chaque jour pour en apprendre plus sur les arts médicaux des shinobi. Différentes méthodes venant de différentes régions du monde et en voyant l'étendue des connaissances des quelques ouvrages qu'il a pu se procurer avant de partir d'Urahi, Gozen apprécie de voir que les arts médicaux sont bien plus complexes qu'ils n'y paraissent. Et fort heureusement, en vue du danger qu'ils représentent.

Moduler son chakra jusqu'à le rendre chirurgicalement tranchant, se procurer une force surhumaine ... maitriser les poisons. De nombreux aspects de ce domaine l'intéressent mais le temps jouant en sa défaveur, le guerrier ne peut se permettre de s'éparpiller pour son plaisir personnel. Il le ressent de plus en plus, mais cette blessure est le destin que ses tristes actes amènent. La sentence venant à petit feu pour mieux le faire succomber au chevet de sa chère et tendre; Izanami イザナミ. Lui échappant depuis bien des années, la perte de ce bras a réduit grandement l'écart qui les séparait et désormais, avant qu'il ne puisse expirer son ultime souffle de vie, Uzumaki Gozen cherche à accomplir sa dernière volonté.

Mais pour se faire, la reconquête de son membre perdu est primordiale. Cependant, les connaissances sur la régénération cellulaire sont à moitié lisible sur cet ancien ouvrage qu'il tient entre ses mains, assit en tailleur au milieu de ce sous-sol crasseux semblant n'ayant pas vu la vie depuis bien des décennies.

Des réponses il lui en faut. Des connaisseurs, il en connait.

Pinçant son pouce de ses deux aiguisés, le Balafré vient invoquer de son sang les doyens qui lui sont si cher, démontrant qu'il ne faut pas être un être supérieur pour réussir l'exploit d'un ou plusieurs kuchiyose. Et apparaissant au sein de deux petits nuages de fumée, voilà que les anciens font preuve d'un trait d'humour.

思索 Shisaku-sama & 厨 Kuriya-sama
Doyens du Mont Myôboku

« Et bien Gozen, on dirait que pour une fois je ne vais pas devoir user de mes cordes vocales.
─ Oh mon poussin, pourtant que je sais que j'aime quand tu chantes mais c'est vrai Gozen, il a raison. Faudrait que tu commences à prendre des cours pour user de cette technique toi-même. »

Marquant un léger silence, appréciant leurs présences à ses côtés, le futur chanteur prend alors la parole.

« Bonjour à vous aussi mes amis. Et oui, je sais ... Peut-être qu'un jour je chanterais aussi bien que vous deux mais mes premiers essais étaient ... quelque peu décevant. dit il en leur souriant.
─ Ne sois pas si modeste ! Tu as un talent indéniable et je sais reconnaître le futur enfant du Mont Myôboku ! Avec un peu d'entrainement, il est certain que tu y parviendras. Et pas que le chant des crapauds. Lorsque tu maitriseras parfaitement nôtre art, tu seras en possession d'une nouvelle force que bien des personnes t'envieront et d'autres, te craindront. Sois en sûr. »

Prenant bonne note des conseils de Kuriya-sama, Gozen en vient aux choses plus sérieuses. La véritable raison de leur invocation.

« Dites moi, vous qui vous y connaissez en médecine ancestrale ... il y a t-il un moyen de maîtriser la régénération cellulaire ? J'aimerais bien récupérer mon bras gauche mais malheureusement, les méthodes que j'ai déjà utilisé sont fastidieuses. Et puis, je me vois mal avec une prothèse ou ce genre de chose. Ce que j'aimerais ... c'est que mon bras puisse repousser. »

Un long silence retentit alors et sans même se concerter du regard, les deux crapauds répondent de concert.

« C'est impossible.
─ C'est impossible. »

Rêves d'homme se volatilisent.
Instantanément.

Même s'il s'en doutait d'une certaine manière, les mots des doyens lui brisent tout espoir de retrouver un beau jour le bras qu'il chérit tant. Non pas parce qu'il était son bras de prédilection ni même son préféré, non ... Simplement parce qu'un manque du membre en question se fait grandement ressentir. D'ailleurs, en invoquant les deux doyens à ses côtés, ce n'est pas sa réserve de chakra qui le fait suer à grosse goutte après une dépense conséquente de ce dernier. Simplement l'effort d'une technique d'invocation lui nécessitant, à ce qu'il parait, ses deux mains.

Tombant de son front, une nouvelle goutte de sueur s'éclate au sol à ses pieds, venant imposer l'idée d'une frustration certaine au vue de l'incapacité cellulaire se présentant à lui. Mais il s'en doutait un peu après avoir lu les quelques articles dans ce livre poussiéreux lui paraissant quelque peu désuet.

« Hm ... pas étonnant. »

Comme s'il savait déjà tout à la médecine. Mais la simple question de régénération cellulaire comme certaines espèces animales reste du degré de l'utopie au vue de l'immensité des travaux voulus. Ici, rien ne doit-être laissé au hasard et si le guerrier élémentaire veut s'impliquer un peu plus dans la reconquête de son bras gauche, il va de soit que la médecine, il va devoir faire l'impasse. Ce n'est nullement son domaine et il va devoir trouver un expert en la matière.

« Te fallait-il d'autres réponses à tes questions mon enfant ? demande le vieux crapaud.
─ Non c'est bon, c'est tout ce que je voulais savoir. Du moins ... la seule réponse souhaitée pour le moment. »

Et alors qu'il se veut libre de repartir à ses recherches, son front vient lui faire éprouver une forte chaleur partant de son crâne jusqu'à se répartir dans l'ensemble de son corps. Le point centrale de cette cause ? Le tatouage du ningen posé sur son front. Un message vient de lui parvenir.

« Qu'y a t-il Gozen-san ?!
─ Argh ... Je ... Je dois retourner au Pays des Griffes. Le devoir m'appelle. »

Comprenant que son rôle doit reprendre le dessus sur sa mission personnelle, les doyens profitent de quelques heures pour faire route en compagnie de l'Uzumaki vers la frontière Tsumejin, avant que ce dernier ne les abandonne pour effectuer une future mission ... en partance pour le pays du Feu.