Luttant avec leurs dernières forces, le groupe de matelots, rapidement soutenus par Haise et son clone, continuait de se débattre contre les derniers pirates. Ces derniers, bien qu’entrainés et déterminés, se firent éliminer les uns après les autres, non sans provoquer un bain de sang au sein de l’équipage. Ce fut finalement une poignée de pirates, encerclés par les cadavres de leurs camarades et les hommes enragés qui les affrontaient, qui finit par déposer leurs armes, se jettant au sol.

- Je vous en pire, cria l’un d’entre eux, pleurant à moitié. On se rend, ne nous tuez pas !

Dans un ultime élan de survie, ils espéraient simplement survivre à cet échec cuisant, comptant sur la clémence de l’équipage pour s’en sortir. Celui-ci s’arrêta aussitôt d’agiter leurs armes avant de s’écarter des pirates au sol, reprenant leurs esprits et se remettant des efforts considérables effectués. Sans totalement détacher leur attention des criminels, ils se tournèrent légèrement vers le shinobi et le capitaine du navire, se demandant ce qu’ils étaient censés faire.


Plus loin, au milieu des vagues, le clone d’Haise ayant pris les flots, bravant les courants et la fatigue, finit rapidement par repérer deux sources de chaleur perdues dans l’ocean. En s’approchant, il put finalement apercevoir son collègue, Jiro, ainsi que le capitaine pirate. Le kirijin semblait inconscient, se noyant peu à peu. Le pirate se noyait également, mais semblait bien plus éveillé. Il n’avait pas encore perdu connaissance, mais les dégâts sur son corps de l’affrontement et de la fermeture des portes célestes avaient eu raison de ses capacités physiques. Il plongeait inexorablement vers les profondeurs marines, jetant un regard intense en direction du clone sans pouvoir réagir.

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La proposition du kirijin de punir les pirates au travers de travaux forcés calma aussitôt les ardeurs de l’équipage survolté se voyant déjà les jeter par-dessus bord. La tension était palpable entre les criminels et ceux qui leur avaient résisté, tous restaient suspendus aux lèvres d’un capitaine hésitant. Ce dernier n’avait cependant pas encore en tête le sort qu’il souhaitait les condamner, préférant tout d’abord prendre soin des blessés et s’assurer de l’intégrité structurelle de son navire.

Peu après, les clones surgirent des flots marins pour déposer sur le pont les deux shinobis ayant manqué de peu la noyade. Si le responsable de cette altercation demeurait conscient, son corps reflétait avec limpidité les conséquences désastreuses des portes célestes, complétement à la merci de quelque forme de rétribution qu’on pouvait lui imposer.

Les regards convergèrent rapidement en direction du capitaine, désigné gardien de la Justice par le héros de Mizu. Hésitant longuement, ce dernier laissait un profond silence s’installer, entrecoupé seulement par les martelements incessents des vagues sur la coque du bateau. Ce fut alors le maitre-charpentier qui interrompit sa réflexion, balançant son avis tranché sur la question :

— Nous devrions tous les jeter par-dessus bord, ces scélérats ne méritent aucunement d’être nourris et logés par notre belle nation.

Sa déclaration instaura une gêne pendant quelques instants, avant d’être rapidement suivie par des murmures puis des acclamations, nombreux étaient ceux partageant son avis. « Morts aux barbares », « Qu’on nourrisse les poissons » et autres slogans vindicatifs furent scandés à tout va jusqu’à l’intervention du capitaine. Levant le bras au milieu de ses hommes, les poussant ainsi à se taire, il finit par se prononcer avec providence.

— Vous êtes tous bien hatifs à proner la violence après en avoir subi autant ! Je ne vous jugerais pas pour vos opinions, mais respectez au moins nos camarades tombés aujourd’hui. Je me rangerais à l’avis de celui qui s’est démené pour sauver le maximum d’entre nous. Ce jeune homme nous a démontré sa force et sa clémence, je ne laisserais pas ses actes être gâchés par la haine et je me dois de vous demander d’en faire de même. Et maintenant, ceux qui le peuvent, retourner à vos postes, nous reprenons notre route.

Le discours du capitaine n’enflamma pas la foule et nombreux furent alors déçu, notamment le charpentier, mais aucun n’osa objecter. Les matelots résignés s’occupèrent alors de continuer de soigner les blessés et de surveiller les prisonniers tandis que le navire reprenait le chemin du village de la Brume qu'ils finirent par apercevoir quelques heures plus tard.

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