Tu te redresses puis, sans chercher à te rhabiller ni à adresser le moindre mot à Shirō, tu te diriges vers la salle de bain, ramassant une des deux bouteilles de saké délaissées sur la table basse au passage. Sereine et comblée, tu disparais du regard du Renard tout en buvant au goulot telle une mauvaise fille …
Alors que les deux amants s’affaissèrent après l’effort, leur élan de plaisir s’étant évanoui. Ils se séparèrent, la Vipère ne s’attardant pas sur des discussions ou des gestes tendres. Ce qui ne dérangeait pas le scientifique plus que ça. Ils avaient passé un agréable moment, toute bonne chose ayant une fin. L’hôtesse du légiste prit une bouteille de saké qui traînait encore sur la table basse puis elle se dirigea vers ce qui devait être la salle de bain. Lorsqu’elle enclencha la lumière, Shirō eut la confirmation de cette information. Il se redressa, passant une main dans ses cheveux ébouriffés par l’action et un peu collés à cause de la sueur. Une fois debout, il se dirigea vers la poubelle pour y jeter sa protection avant de revenir du côté du salon.
Les habits gisaient encore là. Il tâcha de rassembler les siens. Au loin, il perçut le bruit de l’eau qui coule. La Vipère se préparait sa douche. Il aurait aimé en faire autant. Ses dernières affaires ramassées, il s’apprêta à les renfiler. Il eut un instant d’hésitation. Si son hôtesse le prendrait bien de le voir disparaître ainsi. Doute rapidement éludé. Au vue de la personnalité de cette dernière, il n’avait pas à s’en faire pour ce genre de considération. Elle-même ne lui avait pas accordé un mot et s’était contenté de profiter des installations de sa demeure. Etant lui aussi désireux de rejoindre la sienne, il décida quand même d’alerter cette dernière de son départ.
Il se glissa jusqu’à la salle de bains, la plupart de ses habits encore dans les bras. Il poussa la porte légèrement entrebâillée pour chercher la Vipère du regard. Elle s’était déjà réfugiée sous le filet d’eau bouillante, la vapeur prenant déjà ses droits sur l’endroit. Il déposa ses affaires à l’entrée de la pièce, puis s’approcha du rideau qu’il écarta légèrement. Il n’y avait plus vraiment de pudeur à avoir après ce qu’ils avaient partagé. Aussi Shirō ne s’interdit pas de regarder la demoiselle en train de se laver.
- Je vais te laisser. Merci pour le verre et pour cet agréable moment. Au plaisir de te revoir un de ces jours.
Il se rendit alors compte qu’il s’était mis à la tutoyer. Il réalisa qu’il l’avait même fait avant. Il faut dire que la proximité qui s’était créée avait banni le concept du vouvoiement. Elle-même le tutoyait depuis qu’ils s’étaient rencontrés alors il n’avait pas à s’empêtrer de belles politesses. Il s’éclipsa de la pièce, sauta dans ses habits et quitta finalement l’appartement. L’air frais de la nuit contrastait avec la chaleur pesante qu’il venait de vivre. Le vent lui fit du bien alors qu’il reprenait la direction de son appartement où il n’espérait pas tomber sur sa sœur, et affronter un interrogatoire auquel il n’aurait pas l’intention de répondre de toute façon.