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Les fleurs immortelles d'un cerisier

Yasei Reikan
Yasei Reikan

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Lun 21 Déc 2020 - 19:51
[invisible_edit]➜ Été de l'An 204, Marécages embrumés, sur la route du Pic d’Arata

Réunifier son clan pour mieux protéger ses vies, traditions et intérêts. Yasei Reikan avait entamé ce monstrueux travail, qui avait en en quelque sorte incarné la toute première raison de son existence dans ce monde. Et maintenant qu'elle avait tendu la dextre à ses aînés de Taiyō et les avait guidé sur les pas de la Cité Brumeuse elle se devait d'assumer l'entièreté de ses fraîches responsabilités, toujours plus nombreuses et, ainsi lourdes, sur ses épaulières dorées. Parce qu'aujourd'hui, il était temps de se retourner vers d'autres pairs du Pays de l'Eau, d'autres métamorphes pouvant mettre leur pierre à l'édifice de cette alliance et de ce large ralliement du clan Yasei tout entier, sans faire d'exception pour la moindre de ses branches animales comme auraient pu le faire jadis les anciens dirigeants des enfants des Bêtes, aveuglés par une fermeture d'esprit et une soif de dominance sur autrui toujours plus fortes à travers les âges. Car la nouvelle Matriarche de ce clan entendait bien briser cette chaîne de maillons d'intolérances et de rancœurs, après que sa figure ait parcouru les terres de l'Archipel sans se faire prier. Ses griffes avaient beau être joliment aiguisées et ses crocs maîtres de folles déchirures, son espoir quant à une parfaite entente au sein de sa famille ne l'avait jamais quittée.

Et à ce jour, il devait encore briller de mille feux par elle.

Par la rencontre de ses lointains mais pourtant si proches frères et sœurs de l'ère Umimori, Reikan était sur le point de resserrer plus encore les nouveaux liens qui allaient unir les siens, par-dessus les chairs qui leur étaient bien jumelles à tous. À elle seule, notre Tigresse blanche recherchait à devenir l'être qui rassemblerait les autres dans son sillage et pourrait faire s'entendre les plus fortes et entêtées figures de son clan en rasant les inconvénients de la distance et des différences qui avaient tant pris un malin plaisir à écarteler leur confiance en une possible unification par le passé. Après avoir foulé la mer de grains du Vent et affronté Yasei Tadao, la Fille du Lion était consciente d'être encore loin de son rêve en raison de l'éparpillement considérable de ses camarades de sang à travers le globe. Mais peu importe ce que le temps envisageait de lui arracher, peu importe le poids agaçant de tout ce qui lui pesait sur son échine ; Reikan ne pouvait plus accepter cette idée de retrouver un changeforme égaré sur sa route, comme l'avait été le raton-laveur lors de son escapade à travers les rideaux de cruauté de ce monde parmi les Hommes. Et qui de mieux placé qu'un autre de ses pairs, qui lui était profondément rattaché et qui se trouvait à la veille de son véritable engagement à l'égard de son clan, pour l'aider à construire main dans la main ce pont entre tant de gens séparés par le temps, les conditions et les ressentiments?

Ses derniers pas pour atteindre la muraille de Kiri la Grande résonnèrent sur les derniers pavés de roche, à la limite d'un chemin de terre qui se frayait une existence au milieu des premières fanges si reconnues et redoutées par les natifs de l'Eau. Munie autant d'un sac à dos, de son attirail de Jōnin de la Brume que de ses ornements claniques, la Yasei aux éphélides s'arrêta juste devant les Marécages embrumés et attendit la venue du coéquipier qu'elle avait choisi de son libre-arbitre pour entériner la prochaine entente avec le meneur des Hommes-Poissons, Teva de son nom. La crinière de jais balayée et le souffle aussitôt happé par le vent estival, elle se contenta d'observer le lever du jour teinté d'orange et de saumon, où les nuages se paraissaient laineux, plus que sous la clarté de la lune. Et c'est là qu'elle entrevit, dans l'écharpe brumeuse qui n'était jamais passagère à Kiri, la silhouette émergeante de son compagnon de route.

D'un affaissement de l'échine en avant, la féline salua respectueusement ce confrère qu'elle avait vu, pour la dernière fois, sous un soleil bien plus tragique que celui en train de se lever à l'instant.

« Ketsumei. Ne perdons pas de temps et discutons en chemin. »

Yasei Reikan ne prit pas la peine de lui demander s'il allait bien ; parce qu'au lieu de faire dans de telles inutiles apparences, il ne lui fallait qu'un unique regard pour juger de l'état des autres autour d'elle. Après avoir patienté qu'il soit à sa hauteur, elle s'en alla emprunter le chemin qui les mènerait au site de la grande famille Umimori, au plus proche du Pic d'Arata. Au plus proche du havre de paix où les plus fragiles de son clan pourraient se réfugier.


Dernière édition par Yasei Reikan le Mar 22 Juin 2021 - 22:07, édité 2 fois
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Migaru
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Mer 30 Déc 2020 - 14:22
Juste avant de quitter son logement, le Yasei déposa sur la table la missive à l’origine de sa sortie. Un message provenant de sa cousine Reikan, qu’il avait rencontré en des circonstances bien particulières. Ils avaient découvert tous les deux la perte de leur ami commun. Un instant tragique qui n’avait pas manqué de créer un lien. Ce dernier devrait se renforcer avec cette nouvelle rencontre que la Tigresse proposait à son homologue.

Elle avait réussi à unifier le clan en lui faisant quitter les déserts de Kaze pour se joindre à la Brume, ou du moins une partie du clan. Même s’il n’y avait pas la totalité des membres de leur grande famille, il se posait maintenant un problème de place pour accueillir les futurs Kirijins. Par conséquent, Reikan désirait se rendre auprès d’un peuple de l’Archipel, les Umimori. Il s’agissait de cousins très proches du clan Yasei puisqu’eux aussi capables de se transformer en créatures marines. Pour le coup, Ketsumei s’était un peu renseigné et il comprenait pourquoi Reikan et lui se rendraient chez eux.

Il ne traîna pas sur la route, gagnant l’entrée du village juste avant les marécages. Là-bas, il retrouva la Matriarche qui le salua de la tête avant de l’inviter à se mettre en route sans plus tarder. Efficace et directe. Cela convenait parfaitement au zoomorphe qui s’exécuta. Ils progressèrent parmi la fange qui entourait leur village. Lorsqu’ils en furent sortis, la Chauve-Souris se mit au niveau de sa cheffe et se permit de briser le silence qui planait jusque-là.

- Je me suis permis de faire quelques recherches sur le clan Umimori. Je suis tombé notamment sur un article qui mentionnait que Zoku avait œuvré pour qu’ils se joignent véritablement à Kiri.

Le rappel de leur ami commun n’arracha pas vraiment de peine à Ketsumei. Il avait tellement ressassé ce souvenir que la douleur s’était estompée. Il mentirait s’il niait une quelconque nostalgie. Néanmoins il abordait la chose avec plus de recul et cette mention ne faisait que l’étonner. Le raton avait fait un très long chemin depuis leurs geôles de la Pluie. Même si d’un côté, il comprenait son action. Lui qui avait toujours été associable mais très attaché à ses compagnons polymorphes. Ketsumei se doutait que Reikan était déjà au courant de l’œuvre de son élève dans cette entreprise d’unification. Il reprit presque immédiatement, avec un petit sourire :

- Vous avez réalisé des merveilles avec lui ! Celui que j’ai connu à Ame était du genre grande gueule et plus soucieux de son sort que celui des autres. Jusqu’à ce qu’il nous aide à nous libérer bien sûr. Toujours aussi râleur mais avec un bon fond. Néanmoins, de là à l’imaginer épauler une communauté pour en rallier une autre, j’avoue être surpris. Entre nous, vous lui aviez promis une petite fortune ? plaisanta-t-il tout en connaissant la réponse.
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Yasei Reikan
Yasei Reikan

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Dim 10 Jan 2021 - 17:48
[invisible_edit]Rythmée par sa propre marche, Yasei Reikan n'abandonna pas un regard derrière elle à l'égard de Kiri la Grande. Bien au contraire, la féline demeurait incontestablement tournée vers la direction du Pic d'Arata, célèbre place forte des Hommes doués de métamorphoses marines qui n'attendait plus que leur venue. Peu importe les épreuves épongées par notre Cité Brumeuse, cette dernière avait toujours su trouver la force de se relever sans vaciller et de devenir plus forte, plus belle qu'avant chacune de toutes ces catastrophes, toutes ces blessures qu'on ne savait plus compter tant il y en avait. La Tigresse blanche contribuait de manière incontestable à cet esprit téméraire et en ce jour, elle tournait le dos sans crainte à son village adoptif afin de trouver un autre moyen encore pour se renforcer davantage. Que ce soit en poursuivant cette œuvre de son élève perdu pour la gloire du Brouillard ou dans l'espoir de raffermir les liens entre les changeurs de peau, peu importe les poids du temps et de l'éloignement qui pesaient sur eux, la Fille du Lion entendait bien mettre encore et encore toute sa personne dans cette nouvelle tâche considérée comme besogne pour la plupart, mais obligation naturelle pour elle.

La Matriarche du clan Yasei était loin d'entendre ralentir son pas, malgré la curieuse prise de parole de son cousin. Touchée par ses souvenirs à l'entente d'un seul nom, il semblait pourtant que toute la haine qui l'avait imprégnée ce jour funeste avait muté en une émotion bien plus positive, mais pas moins supportable pour autant vis-à-vis de n'importe qui. Le raton-laveur était mort pour défendre le village en qui Reikan avait réussi à lui faire placer tant d'espoirs ; pour cause, Ketsumei n'était pas dans la nébulosité en faisant mention de toutes les recherches que son ami déchu avait entrepris au sujet de la famille Umimori, à même la terre de l'île-mère de l'Archipel. Pendant que la Tigresse blanche avait battu corps et âme les terreurs de ses pairs au Pays du Vent, le natif de la Pluie avait pris à cœur de préparer son retour, de travailler sur toutes ces rencontres et pourquoi pas alliances entre les changeformes issus du Désert et ceux de l'Eau.

Les remarques de la Chauve-souris passèrent par ses oreilles, avant de caresser son cœur encore fragile d'un baume familial qui lui rappelait celui dont ils avaient injustement pleuré la perte.

Mais aujourd'hui, Yasei Reikan avait délaissé les larmes pour se remémorer la fierté qu'elle portait après être parvenue à changer le fameux Zoku, têtu comme une mule, avant de subir le trépas. De solitaire à solidaire, elle avait su pointer de la griffe l'urgence pour son apprenti de laisser une place de choix à une famille en son existence. Et, par la foi d'une vie meilleure, il avait décidé de grossir sa croyance en la force du Tigre blanc pour la vie tout comme pour la mort. Contre toute attente, la changeforme à la chevelure d'ébène se dessina un sourire plutôt maigre en coin, apaisée par la caresse de la nostalgie après avoir affronté tous les tourments de ce choc désormais passé. Tout en continuant de marcher, à travers une flore en train de changer et de se rendre moins embrumée, plus lumineuse, la jolie brune prit la parole dans le but d'entretenir la conversation.

« N'importe qui aurait pu lui proposer une somme d'argent, pour la plus banale des aides. Mais pas moi. Je lui ai avancé une famille qui le protégerait et l'aimerait pour ce qu'il est et non pas pour éplucher et expérimenter jusqu'à la torture ses talents de métamorphose comme l'ont trop fait certains Hommes. J'ose imaginer que c'est bel et bien ce détail, qui a contribué à le convaincre. Ce jour-là, où il a vu naître ce changement en lui et a accepté la main que je lui tendais, je me suis sentie différente. C'était la toute première fois que je le voyais heureux et épanoui, enfin guidé par quelque chose. À vrai dire, il m'a fait comprendre que c'est en voyant les membres du clan Yasei hors d'atteinte et épanouis que je me sentais la plus vivante. »

La sincérité avait investi tous ses pores. Mais autour d'eux déjà, fangs et marécages avaient laissé place à un terrain plus ferme, plus arboricole. Si le brouillard n'avait jamais réellement déguerpi, les bourbes étaient en voie de disparition et les feuillages qui ne filtraient que peu la luminosité du jour se faisaient plus nombreux, témoignant de leur parcours à l'extérieur du village. Même des fleurs avaient fait leur discrète apparition, multipliées au fur et à mesure que leurs pas les guidaient un peu plus loin à chaque seconde de la Brume. Qui plus est, l'odeur d'iode dégagée par les remous des vagues était revenu se tapir dans leurs narines, preuve d'une approche inévitable avec la côte et donc, le fameux endroit bercé par les fleurs de cerisier.

Après plusieurs minutes de marche, le plat du chemin dans la nature se fit oublier pour la montée.

« Que recherches-tu toi à Kiri, finalement? Es-tu également en quête d'une famille? D'ailleurs, nous ne devrions plus être très loin d'une partie de celle qui partage notre sang. »


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Mer 3 Fév 2021 - 22:46
Le duo zoomorphe s'avançait selon le rythme imposé par la Tigresse. Malgré son jeune âge, elle portait en elle toute la détermination d'une famille. Celles qui l'avaient mené où elle en était aujourd'hui. Ketsumei ignorait tout de ce charmant minois qui ne pouvait parfaitement dissimuler une puissance sourde. Le raton n'avait pas dû jouer les fiers très longtemps avec elle. Il avait en général toujours été craintif des personnes comme elle. Mais elle n'arborait pas le visage ou les actes de ceux qui profitent de leurs capacités. Elle se contentait de les exploiter. Le regard du Yasei était posé sur la Matriarche de son clan. Elle apportait réponse à son questionnement précédent, bien qu'il en est déjà trouvé la réponse mentalement.

- Nous avions traversé une période difficile de notre vie. Dans les geôles de celui qui nous a inculqué la haine des Hommes, il avait dû y perdre toute estime de soi. Je pense que c'est pour ça qu'il s'est réfugié dans le banditisme. Il ne devait plus avoir la valeur de sa propre personne. En son nom, je vous remercie.

Il ne lui avait pas échappé un tressaillement chez son interlocutrice lorsqu'il avait mentionné le raton-laveur. Il s'était donc gardé d'aller plus loin encore dans sa réflexion. La Tigresse avait de quoi être fière de son parcours, en plus de l'épreuve d'avoir fait entendre raison à une tête de mule qui aurait pu en avoir le totem. Ils devaient maintenant progresser vers l'avenir dont Zoku avait dû rêver. Les marais cédèrent du terrain à un sol plus ferme et à de la végétation plus saine. Derrière ces derniers, une bute s'entamait et se retrouvait soufflée par un air salin. Un instant que la Matriarche mit à profit pour interroger la Chauve-Souris sur sa présence ici. Ou plus exactement sur ce qu'il recherchait au sein de la Brume.

Un soupir s'extirpa des entrailles du zoomorphe. Non pas qu'il éprouvait une difficulté physique particulière à grimper, mais plus par abandon face au sujet qu'il refoulait au plus profond de lui depuis plusieurs jours. Il avait choisi de rester dans un premier temps pour retrouver son ami d'enfance. Chose vite conclue qui l'avait mené à remanier ses priorités. Il avait passé un moment à Kiri pour essayer de retrouver des traces des actes du raton, et ce qui avait pu l'amené à considérer cet archipel comme un potentiel foyer. Ketsumei avait encore du mal à y trouver réponse. Cette expédition marquerait sûrement la conclusion de cette quête. Le peuple Umimori avait plusieurs contacts avec Zoku. Une fois la boucle achevée, que resterait-il à la Chauve-Souris ?

- J'ai abandonné l'idée d'une famille quand je l'ai rencontré. Il m'avait brièvement rendu la foi mais je réalise aujourd'hui que je n'ai guère confiance en ce principe. Néanmoins, je dois m'incliner face à la vérité que notre sang est lié avec beaucoup d'autres. Par conséquent, je me dis que le meilleur hommage que je puisse lui rendre est de m'investir dans la protection du rêve que vous lui aviez transmis.

Et peut-être y trouver enfin une place ? Ketsumei en doutait. Il n'avait rien du sentimental. Zoku s'en serait offusqué, bien qu'il en caressait l'espoir secrètement. Pour sa part, il n'était pas aussi sensible. Mais sa place ici devrait lui trouver une nouvelle raison d'être. La réunification du clan ne serait que la première marche vers un sommet encore inconnu. Tandis que celui du Pic du Cerisier se profilait sous les yeux des deux zoomorphes.
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Ven 5 Fév 2021 - 21:35
Nul ne pénètre sur le territoire des Umimori sans que ceux-ci ne soient au courant. Rapidement, vous sentez des regards se poser sur vous. Furtifs, virevoltants, ils suivent votre avancée sans réellement se dévoiler. Vous pouvez apercevoir quelques ombres et silhouettes qui se faufilent entre les arbres fleuris.
Néanmoins, l’atmosphère n’est pas oppressante. Ses yeux ne semblent pas vous vouloir du mal. Ils vous accompagnent seulement lors de votre progression.

En arrivant à une centaine de mètres des premières habitations, quatre hommes finissent finalement par montrer leur identité. Ce sont bien les hommes-poissons que vous alliez visiter. Affublés de vêtements de fortune et de lances légères fabriquées par des mains amatrices, ils se positionnent à proximité de vous en silence. On dirait une sorte de bataillon d'éclaireurs élémentaire. Encore une fois, les armes sont abaissées et ils ne montrent aucune hostilité. Ils ont aisément remarqué votre appartenance à Kiri. Les relations envers les kirijins sont cordiales depuis l’arrivée du jeune Arata. Seulement, les agressions de villageois entêtés et n’acceptant pas encore la présence de ces semi hommes les ont poussé à se montrer prudent envers les visiteurs.

L’un d’eux prend les devants et accélère sa course pour finalement vous distancer. Finalement, une voix s’élève pour s’adresser à vous. C’est le plus affûté du groupe qui prend la parole.

- C’est toujours un plaisir que de recevoir une délégation de Kiri, mais nous n’attendions pas de visite de votre part. Avant de vous faire rencontrer notre chef, je vais devoir vous demander la raison de votre venue et surtout, qui va-t-il recevoir. Dit-il tout en continuant de marcher.
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Yasei Reikan
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Jeu 18 Fév 2021 - 22:26
[invisible_edit]Il est de ces personnes en ce monde qui requièrent l'attention d'une famille à tout prix. D'autres, qui n'ont jamais été aussi heureux et libres que sur les sentiers de notre solitude, loin de toute attache jugée effrayante et même inutile à tort. Si Yasei Reikan oscillait entre les deux et se sentait à l'aise aussi bien dans l'une que l'autre de ces configurations, notre fameux Ketsumei avait pris le parti du retranchement et n'était nullement en quête d'un cocon familial, qu'il avait déjà abandonné depuis bien trop longtemps. Cette flamme clanique, qui consumait la Tigresse blanche depuis toujours, ne brillait finalement en lui qu'à travers le souvenir de leur défunt ami qui s'était battu jusqu'au bout pour défendre le tournant que son existence avait emprunté, au sein de Kiri la Grande. À l'entendre parler, sa présence en ces lieux et aux côtés de la féline ne relevait que d'une révérence purement personnelle, d'un hommage strictement individuel délaissé à notre raton-laveur. C'était là un choix qu'elle ne pouvait que respecter, en dépit du maigre espoir qui se profilait derrière ses côtes et son amulette ; celui que le ténébreux cesserait peut-être un jour de se voiler la face, en arrêtant de se terrer dans l'ombre d'un être cher dont seule la mémoire empêche la réelle perdition.

Yasei Ketsumei demeurait libre de ses actes, mais certainement pas de son hérédité.

Très vite, les sens de la Yasei aux éphélides se mirent en alerte sous le joug de ces regards et de ces bruissements du tapis et du tableau de verdures qui habillaient la sortie des marais embrumés. Si dans n'importe quel autre endroit, elle aurait nourri une inquiétude au sujet de leurs intentions, elle n'en fit rien sur l'île-mère de l'Archipel de l'Eau. Malgré le poids de toute leur attention intrusive mais légitime, Reikan choisit de continuer à avancer sur la grimpée du mont vers le Pic du cerisier, alors que les ombrages de certaines bâtisses se dessinaient au-delà de ces lianes et du lichen qui parasitaient cette jungle pour autant rendue lumineuse par le soleil estival. Loin d'avoir déchiffré un intérêt à arrêter leur marche, elle intima ainsi à son camarade du jour de faire à son image et de ne pas marquer de temps d'arrêt, alors que les prunelles mouvantes ne cessaient de les accompagner à travers la forêt. En attendant que l'un d'entre eux daigne s'offrir à elle, l'enfant des Bêtes garda en tête l'importance du temps qui s'écoulait et qui, un peu plus à chaque minute, la rapprochait d'une meilleure sécurité pour les siens. Sa satisfaction s'avéra méritante, à l'instant où l'un de ces Hommes métamorphosés s'extirpa de la pénombre environnante en vue d'intégrer le sentier et ouvrir la discussion, sans animosité. La changeforme reconnut bien là le pacifisme propre à la famille Umimori du pays, qui jusque-là avait réussi à demeurer en paix avec le Brouillard malgré les nuisances de quelques trop effrontés.[invisible_edit]

La crinière de jais répondit d'une voix limpide, sans toutefois amputer sa marche.

« Navrée de ne pas avoir trouvé le temps d'établir un contact pour vous prévenir de notre venue, guerriers Umimoris. Je suis Yasei Reikan, la Tigresse blanche. Je viens au nom de Kiri mais c'est surtout l'intérêt de notre clan dont il est plutôt question. J'aimerais faire la rencontre de la tête pensante de votre patrie et m'entretenir avec elle, mais aussi vous tous, en vue de tisser des liens entre mes pairs et les vôtres. Mais je viens aussi pour vous faire part d'une requête, pour le bien des changeurs de peau qui ont fui le Désert depuis longtemps ou peu. »

Loin d'entretenir une posture désinvolte ou hostile, Reikan tint à faire preuve de sa compréhension et de sa franchise en allant droit au but pour être guidée le plus vite possible au chef des Hommes poissons.


Dernière édition par Yasei Reikan le Mar 22 Juin 2021 - 22:10, édité 4 fois
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Mer 3 Mar 2021 - 22:26
Il n'avait pas fallu longtemps pour que le duo zoomorphe ne soit accueilli par leurs semblables maritimes. Des silhouettes qui avaient laissé place à des visages curieux. Pas forcément agressifs mais plutôt intrigués de cette visite. Qu'ils soient circonspects à la vue de la Chauve-Souris, il pouvait le comprendre mais il devait forcément connaître la Tigresse. De plus, les informations qu'il avait réussi à réunir sur ce clan lui avait permis de connaître l'implication de son ami dans leur intégration aux affaires de la Brume. Cet accueil aurait pu s'avérer tendu pour certains mais la sérénité guidait les pas du duo.

Ketsumei ne pouvait que laisser sa supérieure s'exprimer en premier. Pendant ce temps, il observait les visages de leurs hôtes. Il cherchait à trouver une personne, celle qui avait été secouru par le raton. Il ne semblait pas y avoir de femme présente, elle ne faisait donc pas partie de cette assemblée. Par conséquent, il doutait de la croiser aujourd'hui. Il aurait aimé discuter avec elle, même peut-être pouvoir lui annoncer de vive voix la nouvelle. Mais ils risquaient d'être occupés à d'autres affaires.

Après les présentations et explications de sa cheffe, la Chauve-Souris put percevoir quelques regards qui le dévisageaient. Au-delà de son accoutrement atypique, ils devaient être dans l'attente d'une déclinaison d'identité de sa part. Le but de cette rencontre étant de fortifier leurs liens, il ne venait même pas à l'esprit du zoomorphe de créer une tension, comme il aurait aimé le faire dans d'autres circonstances.

- Yasei Ketsumei. Je me permets d'accompagner notre Matriarche. En l'hommage d'un allié de votre clan : Zoku.

Il doutait que l'évocation de son prénom ne serait immédiate auprès des guerriers présents. Néanmoins, leur interlocuteur leur avait demandé de se signaler pour savoir qui il devait annoncer. La mention de leur ancien allié pouvait inciter le chef Umimori à les recevoir avec un peu plus d'empressement. La suite ne se jouerait que selon le bon vouloir de leurs hôtes. Même si le cœur de la Chauve-Souris battait à un rythme des plus lents. Il n'avait aucune forme d'inquiétude quant à la suite de cet entretien.
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Lun 8 Mar 2021 - 14:27
En entendant la présentation de la Tigresse blanche, le garde ne put s’empêcher de démontrer un sentiment de surprise sur son visage pourtant sérieux jusqu’à maintenant. Celui-ci avait visiblement déjà entendu ce nom malgré l’autarcie quasi complète du village des Umimoris. Loin des affaires de Kiri, les exploits de Reikan étaient tout de même parvenus jusqu’à leurs oreilles.
La requête des deux voyageurs semblait sérieuse et motivée par de bonnes intentions. Le chef de la troupe pressa le pas.

Vous arrivez finalement au village de vos hôtes. Les habitations sont rudimentaires, faites de bois et de terres séchées. On peut apercevoir plusieurs rangées de cultures de légumes et de fruits. D’ailleurs, plusieurs habitants sont occupés à entretenir les plantations, mais tous relèvent la tête au moins quelques secondes en vous voyant arriver. Ils n’ont pas l'habitude de recevoir de la visite. Une sorte de tannerie improvisée expose des peaux animales en train de sécher. Des sons métalliques continus vous informent de la présence d’une forge dans les parages. En observant un peu plus, vous pourrez constater que d'autres constructions utiles à la communauté sont présentes. Les Umimoris disposent d’un village aux allures primitives mais qui comporte tout ce dont ils ont besoin pour être indépendant.

Le garde vous fait signe de vous arrêter et vous informe qu’il va prévenir le chef. Après quelques minutes passées dans une habitation plus cossue que les autres, vous voyez Teva, le dirigeant du clan, sortir en trombe et venir vers vous avec un air inquiet. Autour de vous, plusieurs habitants vous observent sans rien dire.

- Soyez les bienvenus dans mon village, la visite de kirijins est toujours appréciée, encore plus quand ce sont des Yasei. Dit-il en les saluant avec respect. Mon nom est Teva, mais j’imagine que votre ami Zoku vous l’a mentionné. D’ailleurs… Il regarda votre guide. Mon garde a-t-il peut-être mal compris vos propos mais...vous venez en hommage à Zoku ? Demanda-t-il en observant Ketsumei. Lui serait-il arrivé quelque chose ? Il est vrai que nous n’avons plus de visite de sa part depuis quelque temps… Ajouta-t-il un peu gêné en réalisant que la nouvelle risquait d’être d’être attristante.

D’une main, il pousse la porte de son habitation.

- Venez, entrez. Nous serons plus à l’aise à l’intérieur pour échanger. Je ne m’attendais pas à vous recevoir dame Reikan, mais j’ai hâte d’écouter vos dires. Votre dévouement pour la cause de notre clan est une inspiration pour tous ici. Mon garde m’a informé d’une requête de votre part, j’aimerais en savoir plus. Après tout ce que nous avons vécu, le bien-être des Yasei est une préoccupation que nous avons en commun.

Teva s’assit sur un petit tabouret en bois formant un cercle autour d’un tapis de tissu tressé. Il vous invite à faire de même tandis que l’odeur d’un thé fleuri fumant embaume la pièce et vous prévient qu’une boisson chaude vous sera bientôt servie.
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Yasei Reikan
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Lun 8 Mar 2021 - 21:29
[invisible_edit]Assez tardivement, notre Tigresse blanche attacha son regard myosotis auprès de la silhouette de cet éclaireur Umimori. A priori convaincu par cette première approche et la venue en personne de Yasei Reikan au Pic du Cerisier dans sa saison fleurie, il avait délibérément pris cette décision de presser le pas de la troupe ; chose qui, concernant ses plus profondes motivations, ne put déplaire à notre chère métamorphe, si bien qu'elle emboîta ses traces sans se faire prier plus longtemps. Du demi-jour tamisé par le plafond d'émeraude de la forêt, ils se mirent à baigner dans une lumière côtière qui brillait sans merci sur les toits et flancs de ces bâtisses qui, si elles se montraient modestes par leurs matériaux et structures, n'en semblaient pas moins sûres pour leurs occupants. Ses pas la guidaient, à travers un petit chemin de terre qui comptait bien l'emmener vers la raison de son arrivée dans cet humble hameau où semblaient régner les enfants des Bêtes. Les deux n'osèrent même pas ralentir l'avancée de leur guide, afin de ne pas intimer en son cœur une potentielle mauvaise vision des guerriers de la Brume. Mais ses pupilles éthérées, elles, furent happées par tout ce qui grouillait parmi l'amas d'habitations ; cultures agricoles, utiles occupations pour cette vie en communauté, savoir-faire trouvable nulle part ailleurs. Ces changeurs de peau se trouvaient à mille lieues de cet océan de sable, qui avait bercé ses premiers pas.

À mille lieues de la misère de ce Désert, qui n'avait rien offert aux siens si ce n'est le trépas.

Tout sur ces territoires détenait une allure d'agencement heureux et équilibré, insufflant une brise d'eurythmie aux oreilles de la changeforme dont le visage se détachait de son marbre. Peu importe les titres, les statuts, les exploits parmi les Hommes. Les différences, les craintes, les appréhensions parmi les Bêtes. La Jōnin du Brouillard tint à croiser les miroirs d'âme de tous ceux qui voulaient bien tenir son regard dans son sillage, se voulant aux antipodes d'une personne trop outrecuidante et tachée par son propre orgueil. D'aucuns auraient très bien pu se rendre médisants à la vue de la facilité avec laquelle ils parvenaient à prospérer en toute simplicité, en toute pureté. Mais pas l'enfant du Tigre blanc, qui sentait la surprise se muer en félicité derrière ses côtes. Au point qu'elle regretta même de ne pas avoir emmené l'un des changeurs de peau du Pays du Vent avec elle et son élève, en ce jour de renouveau. Après avoir jonglé des yeux entre les minois de ces individus, dont la mer parfois voulait bien embellir les chairs et les sangs, la féline marqua un temps de pause à sa progression suite à l'avertissement du garde. Sitôt, la tête pensante de ce phalanstère sortit de l'obscurité de son logis rien que pour les accueillir.

Plutôt habituée à se voir reçue dans le sang et la cruauté avec le Scorpion noir, Yasei Reikan retint son étonnement et demeura silencieuse face à l'attitude et le ton de voix inquiet de Teva. Suite à un coup d'œil délaissé à son camarade, la Yasei aux éphélides s'obligea à une parenthèse de cils de jais avant de courber l'échine afin de répondre au respect inégalable du chef Umimori envers eux, avant de pénétrer son abri. Soudain, ses premiers mots à l'égard du raton-laveur frappèrent l'esprit de la douce féline, à coups de térébrants souvenirs. Mais au-delà de cette peine qui ne disparaîtrait jamais, le glas de la fierté n'avait de cesse de résonner à l'intérieur de son carcan de chair. Rendue assise à raison de l'invitation conviviale de son vis-à-vis, la métamorphe au teint presque doré par le soleil ne se permit pas l'insolence de reluquer les recoins de ce qui était sûrement sa demeure. Seule la silhouette de Teva, façonnée de respect et de bienveillance à leur égard, méritait sa pleine attention pour l'heure. Ses narines ne purent se protéger de ces effluves florales qui se dressaient entre ces murs ; pour autant, ses perles demeuraient rivées sur lui et tout le potentiel qu'il voulait incarner afin de raffermir la préservation du clan Yasei.

Ses lèvres charnues pétrirent ses pensées en paroles, d'une voix simplement sincère mais témoin du barrage qui retenait ses émotions.

« Hélas, Yasei Zoku n'appartient plus au monde des vivants. Mais pour avoir défendu la Cité Brumeuse et son pays tout entier, sans manquer de se rendre utile auprès des siens, j'ose espérer qu'il restera autant ancré dans nos mémoires que les vôtres. Sa perte reste une tragédie, que je refuse d'entretenir en abandonnant les efforts qu'il a fourni pour nous rapprocher malgré mon absence. Umimori Teva, je suis enchantée de faire votre connaissance. Et je ne peux mettre à l'abri de votre curiosité ce qui m'a fait me déplacer jusqu'à vous, outre une telle révérence à notre ami perdu, à qui de pauvres missives n'auraient pas su se rendre à la hauteur. Comprenez qu'il me fallait vous rencontrer en chair et en os en vue de vous faire part de qui j'étais et de ce que j'entreprenais encore pour les enfants des Bêtes de notre monde. Il est vrai que les métamorphes d'antan n'ont rien su faire d'autre que se déchirer, se diviser, se haïr. »

Une mélodie la coupa dans ses mots.

Les boucles d'oreilles en forme de magatama de Yasei Reikan se mirent à luire comme ses yeux et à cliqueter, sous le jeu de la lumière et de son mouvement de tête auquel nul n'aurait su s'attendre venant de cette guerrière aux épaulières dorées qui avait fait trépasser Yasei Tadao et hier comme aujourd'hui, entendait bien établir table-rase de ce passé plein de tourments qui rongeait ses pairs. Promptement, élégamment, la Fille du Vent s'était penchée vers l'avant jusqu'à ce que son front ne finisse par toucher le coin de la table qui les séparait de l'Umimori, pendant que ses mains restaient liées à son bord. Une partie de sa crinière de jais couverte de mystiques parures s'était étendue sur ce bois, alors que ses paupières demeuraient fermées pour mieux continuer sur sa lancée et ainsi, montrer de la manière la plus transparente possible son état d'esprit qui, au-delà de toute fierté ou tout égo trop colossal à porter, cédait sous le joug de ses sentiments les plus forts. Si bien que ses propos s'étaient rendus bien plus fermes, sans être moins empreints de sensibilité.

« Mais je veux que ce temps soit définitivement révolu. Je veux que les métamorphes des quatre coins du monde puissent vivre en paix, autant entre eux qu'avec le reste des Hommes. Je veux qu'après ces souffrances et ces peines endurées, ils puissent enfin mener une existence où ils sauront vivre abrités de tous les affres et stigmates que les monstres du Yuukan entendent encore projeter sur toute sa surface. Au pied de notre stupide genre humain qui parfois nous recouvre de vices et de ces anciens temps de guerres entre les combattants de notre famille, je veux qu'ils deviennent la preuve vivante qu'une entente a toujours été possible malgré un tel héritage délabré que nos aînés nous ont laissé à côté de notre don bestial. Au-delà des divergences, des colères et des remontrances, je veux leur montrer qu'ils peuvent à nouveau avoir confiance en d'autres peuples en qui malgré tout coule le même sang que le leur. Je souhaite qu'ils puissent vous faire confiance autant qu'ils m'ont fait confiance à moi. Le périple de ce rêve que j'ai toujours nourri a démarré avec les métamorphes du Pays du Vent. Et si je me tiens devant vous aujourd'hui, c'est pour vous demander de leur accorder votre aide. De faire oublier à la plupart d'entre eux les horreurs de cette mer de grains parmi vous, en acceptant de vous lier à moi afin d'assurer leur protection. Je vous en prie, Umimori Teva. Je suis prête à tout réaliser pour le clan des métamorphes et j'aimerais que notre rapprochement puisse briser ces siècles passés à s'écorcher. Entendez l'appel de ceux qui ne souhaitent que trouver un refuge. Entendez l'appel de la Tigresse blanche, celle qu'ils ont suivi de si loin pour arriver jusqu'ici. »

Difficile de croire que la Tigresse blanche en personne, celle qui avait pour habitude de se battre et de garder la tête haute pour défendre les siens, avait osé se livrer à une telle marque de respect envers cet homme. Mais en ce jour, ses griffes et ses crocs ne trouveraient pas la moindre utilité. Seule sa volonté de fer et son cœur sur la main afin de préserver le clan Yasei sauraient montrer à quel point elle se vouait à lui, corps et âme.



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Lun 8 Mar 2021 - 22:33
L'invitation du chef Umimori n'avait pas tardé, aussi bien que les questions. L'homme qui leur faisait face avait bien entendu réagi à l'évocation du nom de l'ami du duo de la Brume. Une peine étouffée que la Chauve-Souris dissimulait derrière l'étonnement et la fierté. Ce petit bonhomme malaimable avait réussi à marquer ces gens autrement que par son excentricité ou son impolitesse. L'exploit était là. Ketsumei accorda un regard en biais à la Tigresse qui dévisageait leur interlocuteur. Elle qui était pourtant si jeune parvenait à unifier une famille que tout opposait. Il y avait de quoi s'inspirer.

Même si en soit cette noblesse d'esprit n'atteindrait pas le cœur froid de la Chauve-Souris. Il justifiait sa présence par respect pour leur perte commune, afin que son héritage perdure. Ketsumei avait suffisamment goûté de la haine des Hommes envers les Bêtes. Le genre de passé qui dissuade d'une potentielle réconciliation. S'il n'était pas passé sous l'égide de Kiri, son indépendance d'antan l'aurait certainement poussé à exacerber encore plus cette rivalité. Par le meurtre gratuit et l'enrôlement de confrères pour donner de l'importance à sa cause. Le Destin fut clément de présenter la Tigresse sur sa route. Il préservait son avis bien tranché mais n'outrepasserait pas la légitimité de la Matriarche. Elle avait prouvé par bien des actes de son dévouement sincère pour leur cause, aussi se retiendrait-il de briser tant d'efforts.

Elle était venue dans un but bien précis. Celui de demander de l'aide au clan des hommes poissons pour l'hébergement des leurs. Une discussion qu'elle devrait mener avec tout le tact dont elle semblait pourvue. Ketsumei ne pouvait en dire autant. Il observait et écoutait les propos de cette femme au tempérament bien trempé mais capable d'une grande sagesse. Elle qui avait bataillé physiquement se retrouvait ici à parlementer et quémander de l'aide auprès d'autrui. Ils avaient beau faire partie de la même famille, une scission s'était faite indubitablement. Autrement, les deux Yasei ne feraient pas face à un Umimori. De leur lien dépendrait la suite de cette rencontre.

Ce qui amena la Chauve-Souris à s'interroger sur ce qu'il adviendrait d'une éventuelle réponse négative. Comment Reikan réagirait-elle ? Si jusque là elle avait présenté le visage de la femme sage qu'elle était, qu'en serait-il si le chef Teva se montrait réfractaire à sa demande ? Si un sourire aurait pu se glisser sur les lèvres du zoomorphe, il préféra taire lui aussi cet instinct. Dans l'attente d'une réponse positive, il voyait mal en quoi sa présence pourrait influencer l'Umimori à accéder à la requête de la Tigresse. Jusqu'à ce que l'instinct s'exprime. Assis aux côtés de sa supérieure, Ketsumei s'était montré parfaitement stoïque jusque là, profitant de son ouïe développée pour guetter d'éventuelles discussions au dehors, sans perdre une miette de ce qui se passait. Son air presque désinvolte fut brisé par son timbre de voix étrangement sérieux :

- J'ai connu Zoku il y a longtemps. Pour l'avoir bien connu, j'ai été surpris d'apprendre qu'il avait œuvré pour votre cause. Bien que la condition de notre clan l'a toujours préoccupé, j'avais quitté un jeune homme égoïste et lâche, qui a prouvé tout le contraire sur ces terres. Si j'ai tenu à assister à cette réunion c'était pour vous transmettre quelques paroles. Celles d'un ancien ami forcé de constater qu'une telle rencontre ne serait possible que par le labeur de deux entités bienveillantes. Pour que Yasei Zoku s'investisse dans cette relation, c'est qu'il y croyait dur comme fer. Et croyez-moi : ce n'était pas chose aisée ! se permit-il de dire avec un air malicieux.
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Jeu 11 Mar 2021 - 13:06
En apprenant la disparition de Zoku, vous pouvez constater que Teva est affecté. Vos mots provoquent chez lui un geste instinctif plein d’humilité. Il porte sa main à son cœur et ferme les yeux quelques secondes, affichant une tristesse discrète mais réelle.

- Avec les Umimori, Zoku n’avait rien de l’homme que vous venez de décrire. Dit-il calmement en regardant Ketsumei. C’était une personne profondément compréhensive de notre situation vis-à-vis de Kiri et de notre mode de vie. Vous me voyez attristé d’apprendre sa disparition. C’est en effet grâce à ses actes que nous sommes ici, en train de nous découvrir.

Dans la pièce, une femme, probablement la compagne du chef, vous salue avant de vous servir une tasse de thé d’une herbe cueillie sur le pic surplombant les lieux.

Silencieusement, Teva avait écouté les paroles de la Tigresse blanche. Son ardeur pour défendre sa cause l'honorait. Il constata qu’elle n’était pas venue uniquement pour se présenter. Sa visite avait un objectif bien plus grand qu’une simple rencontre. L’Umimori avait entendu des récits sur les Yasei de Kaze. Des rumeurs dont il fallait démêler la réalité des faussetés. Avec une fougue qui n’avait d’égal que sa beauté, Reiken lui demandait de l’aide. Cependant, cela ne faisait que quelques années que son village s’était ouvert à l’extérieur. En constatant les réactions à leur arrivée, le duo kirijin devait se douter qu’une telle avancée dans les relations avec ce qui était étranger au village ne pouvait être prise à la légère.
Magnanime et sincèrement ouvert à la discussion, Teva afficha tout de même un visage préoccupé.

- Votre combat mérite la reconnaissance de tous les métamorphes et les Umimori se joignent à ce qui vous est dû. Les Yasei peuvent être fiers d’avoir à leur tête une personne qui est prête à tout pour le bien-être et la prospérité des siens. Il marqua une légère pause et le ton apaisé qui accompagnait ses mots devint plus soucieux. Nous serions honorés de porter notre pierre à l’édifice que représente votre épopée. Seulement, vous devez être consciente de nos relations avec l'extérieur du village. Nous vivons depuis des décennies en autarcie. Quel genre d’aide souhaitez-vous obtenir de notre part ? Habituellement, nous ne donnons rien à personne, mais également, nous ne demandons rien. Afin de préserver notre indépendance et notre sécurité. Peut-être pourriez-vous me donner plus d’informations sur ces Yasei venant de Kaze, racontez moi leur histoire.
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Yasei Reikan
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Sam 20 Mar 2021 - 18:10
[invisible_edit]Umimoru Teva se révéla être un foisonnement de questions et un puits d'interrogations aux détours duquel une méfiance native semblait se délivrer aux griffes de la Tigresse blanche qui avait osé se pencher à son bord. Parce que la sagesse de ce peuple ne parvint néanmoins pas à dissimuler ses appréhensions seulement tournés vers un extérieur bien plus secoué que leur petit havre de paix, Yasei Reikan dut faire face aux prémices des craintes inavouées de son vis-à-vis, malgré toute la bonne volonté du monde employée dans sa toute première approche entre ces murs humbles mais sûrs. Jamais, elle n'avait osé courber l'échine devant un autre homme autre que son père afin de lui prouver ses meilleures intentions encore à venir. Pour autant celui qui se tenait devant elle et en qui coulait ses sangs les plus lointains méritait une telle révérence de sa part, rien qu'au nom de toute l'attitude pacifiste et bienveillante qu'il entendait abandonner à l'égard de ces deux combattants de la Brume, leur voisine et, malgré tous leurs dires, leur protectrice envers et contre des Dieux et des Démons au beau milieu de l'Archipel, quelque part. Lentement, la métamorphe avait entrepris de relever son visage de cette table afin de confronter son regard et la curiosité qui serpentait autour de ses iris et peinait à ne pas faire fourcher sa langue. Mais il lui fallut au moins un petit instant de répit dans l'espoir de regrouper les mots qu'elle allait lui offrir, avec pour seul but de le convaincre à s'ouvrir aux enfants des Bêtes auprès desquels il avait bien plus que la chair en commun.

Auprès desquels ils avaient également un avenir à construire, s'ils le voulaient bien.

Les paupières de la féline se plissèrent à l'instant même où ses fins doigts s'étaient mis à caresser d'un unique geste l'un de ses longs voiles orientaux qui parsemaient son haut de kimono, au dos duquel trônait le symbole du Tigre blanc. Rien qu'à lui, ce satin aussi noir que sa crinière de jais trahissait ses origines et coutumes sentimentales accordées au Pays du Vent et son Désert qui, cependant, n'avait rien su délaisser de mieux à son clan avant qu'elle ne décide de s'y rendre. Quel genre d'aide je souhaite... obtenir? Comment faire, pour lui ôter cette fichue idée de seuls et pauvres intérêts de la tête? Par sa méticulosité et son attention, à l'abri du monde extérieur et des yeux qui avaient tendance à y vagabonder, son esprit piochait au sein des tiroirs les plus fournis de son langage, sans que ne soit laissée de côté toute la sincérité dont elle entendait les garnir. Puis son ton, claire et limpide, s'apprêtait à répéter une énième fois leur périple encouru sur ces dunes, celui qui avait engendré une absence assez longue parmi la Cité Brumeuse pour que la nouvelle meneuse des changeformes ne puisse empêcher la mort de cet individu qui leur avait ouvert la voie vers le Pic du Cerisier. Bien loin des champs de bataille habituels, la combattante devrait lutter en vue de faire entendre la voix d'Aguni, Mizuchi, Kazushige et de tous les Yasei de Taiyō qui avait cru en elle au point d'imaginer une autre vie que celle qui leur avait été injustement imposée.

Au point d'émigrer jusqu'au bout du monde, sous ses pattes rendues gardiennes de tout un clan.

« Vous devez bien vous imaginer que le Désert n'est de tout repos pour nul Homme en ce monde, même pour celui qui se découvre à moitié Bête. De mes plus lointains souvenirs caressés par les ergs, ma mémoire n'a de cesse de me rappeler les conditions de vie de ce milieu meurtri par son soleil et battu par ses tempêtes. Pour des raisons qui ne tiennent qu'à mes parents, j'ai été mise sur les sentiers du monde et écartée de Kaze no Kuni pendant de nombreuses années, jusqu'à y revenir au cours de ce dernier hiver. Ce jour, je ne l'oublierai jamais. Parce que c'est celui où j'ai découvert à quel point la misère des métamorphes de la Capitale du Vent avait pu être considérable, sous la fanatique impulsion de Yasei Tadao. Bannis dans l'exil des hauts quartiers à travers la honte et la déchéance par le Scorpion noir, meurtris par la faim à cause de ses agissements directs, tous ceux qui ne voulaient pas se rendre combattants à sa botte étaient vus comme des ennemis de la Porte du Vent de l'Est dont il était le fier Gouverneur, à ses yeux. Dévoré par la gloire et devenu imbu de lui-même, j'avais compris qu'il ne voulait que mener les racines du clan à leur perte, à travers une mort lente et douloureuse de ceux qui demeuraient, selon lui, trop faibles pour lutter et lui faire honneur. »

Yasei Reikan serrait le poing, sous la myriade de souvenirs qui lui revenaient.

« Aucun peuple ne mériterait de vivre un tel déclin, une telle atrophie. Encore moins sous le joug de son propre meneur. En retournant vers Kaze... je me trouvais bien à mille lieues de m'imaginer qu'une souillure aussi folle avait été proférée à l'égard des nôtres. Mais une fois sur place, j'ai fait face à ce terrible constat, étalé sur des années et imprégné dans le cœur de plus jeunes enfants des Bêtes qui ne connaissaient pas même une signification du mot espoir. Cette vue, elle m'a été insupportable. Et la seule idée de me convaincre de mon impuissance, en tant que guerrière de la Brume et non pas du Désert, me paraissait inconcevable. J'ai d'abord décidé de me battre avec des mots, pour les convaincre de me suivre jusqu'à Kiri la Grande et laisser derrière eux cette vie si laide d'indignité et de souffrance, pour une existence plus paisible au creux de l'Archipel. Mais ce n'est que lorsqu'ils ont accepté d'entreprendre la voie que je leur avais montré que j'ai dû lutter par les griffes et les crocs, dans un duel à mort exigé par le Scorpion noir. Cette promesse de tous les sauver, je n'ai pas su la respecter en étant incapable de sauver Yasei Tadao de son propre poison, furieusement lancé au cours d'un dernier assaut suicidaire qui voulait amener tout son clan dans sa tombe. Pourtant, son trépas et celui de l'un de ses fidèles lieutenants m'ont permis d'assurer la survie d'une centaine de changeformes et mes élèves. Et si aujourd'hui, je devais réitérer ce choix qui me tourmente encore... je choisirai la même voie même au prix de la vie de ce tyran, pour le bien du clan Yasei. »

Ses sourcils s'étaient froncés, non sans manquer de faire briller ses yeux de détermination.

« Umimori Teva, vous comprenez maintenant quel a été le calvaire subi par nos pairs dans l'enfer de grains. Après ce périple, j'ai confronté les difficultés matérielles pour leur établir une place de choix entre les murailles du Brouillard. Et pour cause, avec les architectes les plus talentueux dans ce domaine et l'aide du Gardien Sylvestre, je suis déjà à l'œuvre pour dresser la venue du véritable Quartier clanique en son cœur. S'il pourra convenir à bien des changeurs de peau de Taiyō, dont les plus combatifs, j'ose douter qu'il n'y aura pas assez de places pour tous et que certains voudront peut-être rencontrer leurs homologues de l'Eau. Pour toutes ces raisons, je me tourne vers vous dans l'espoir d'obtenir une aide tant physique que spirituelle. Je ne vous demande pas de tous les accueillir et d'en acquérir l'entière charge, loin de là. En tant que cheffe de clan, je saurai assumer la moindre de mes responsabilités. Tout ce que j'espère en ce jour, ce serait qu'apparaisse une bonne entente de vous à moi, une entente qui pourrait tisser des liens entre les enfants des Bêtes du Désert et ceux de l'Eau. Mais ne pensez pas que cela s'établirait sans toute contrepartie. Notre expérience au combat, notre savoir sur toutes nos traditions et cultures, leur savoir-faire sur l'utilisation du don bestial, j'aimerais que nous puissions partager tout ceci pour rendre plus concrète encore une unification du clan Yasei tout entier. Au même titre que ceux issus des dunes, je serai ravie de vous voir accéder au Gakuryoku no Sōkutsu que je suis en train de faire sortir de terre afin de balayer toute la poussière sur la gloire d'antan des enfants des Bêtes. Et vous en faites indéniablement partie, vous, les Hommes poissons. »

Ses paroles se ponctuaient par la sortie de plans et schémas réels sur un papier satiné et raffiné, dont la principale figure restait ce Nid du Savoir à qui la féline entendait bien donner forme dans toute sa splendeur, au milieu de la Brume. Entre temps, ses perles d'éther étaient remontées dans celles de son vis-à-vis, à l'ombre de toute défiance.

« En cet instant, ce n'est pas une kunoichi de Kiri qui s'adresse à vous. Mais bien la Tigresse blanche, qui a foi de vous voir faire dans l'intérêt du clan Yasei sans perdre une seule miette de cette indépendance que vous chérissez tant. Sachez néanmoins que, peu importe que vos craintes ralentissent l'arrivée de votre main tendue, qu'elle veuille bien accepter la mienne en son creux dès maintenant, la protection de Yasei Reikan est vôtre. »

Et sur ses derniers mots, son pouce s'était levé en direction de son propre front pour témoigner de l'absence de son bandeau Kirijin.

*Gakuryoku no Sōkutsu (学力の巣窟, litt: Nid du Savoir)


Dernière édition par Yasei Reikan le Mar 22 Juin 2021 - 22:20, édité 5 fois
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Lun 12 Avr 2021 - 23:00
Il aurait été surprenant, voire même louche, que le chef Umimori accepte simplement la demande de la Tigresse. Depuis longtemps, son peuple s'était forgée une fière indépendance qu'ils avaient craqueler pour s'ouvrir à la Brume et à leurs cousins Yasei. Les traditions étaient tenaces et il devait être encore compliqué pour eux de se fier pleinement à des étrangers. Au-delà de ça même, Teva s'interrogeait sur ce qu'il pouvait apporter. Le dialogue ne serait pas évident au vu de ce qui leur annonçait. Eux-mêmes ne cherchait rien à avoir. Tout s'organisait pour une parfaite autonomie et une suffisance à leur famille. Mais il devait accepter que leur arbre généalogique ait déployé ses racines hors de l'eau.

Un exercice ardu attendait la nouvelle dirigeante de la famille Yasei. Elle avait déjà dû s'y confronter sur les terres arides mais la revoilà plongée dans l'adversité au sein même de la Brume. Elle avait la tête sur les épaules, elle devait se douter que le combat ne s'arrêterait pas à des discussions sur les immensités sablonneuses. Et si la perspective de rallier une famille derrière elle n'avait rien d'enviable, celle de convaincre un peuple n'ayant besoin de rien de se joindre à eux allait lui demander de redoubler d'efforts. Dans cette épreuve, Ketsumei se voyait mal intervenir. Teva avait interrogé sa senseï et elle prit le temps de formuler sa réponse qui s'avéra construite et pleine de bonne volonté. Toujours aussi attentif et ouvert à son environnement, la Chauve-Souris croisa les bras sur son poitrail alors qu'il jugeait des arguments de la Tigresse.

Son discours était sage, pour une jeune fille de son âge. Qu'elle reparte victorieuse aujourd'hui, ou non, elle n'avait pas à rougir de sa performance. Non pas qu'il s'agisse d'un concours mais elle s'exprimait à merveille. De ses propos jaillissaient toute la bonté qu'elle avait en elle. Une vertu qu'elle voulait transmettre à tous. Une arme qui lui avait permis de convertir les cas les plus particuliers. La présence de Ketsumei à ses côtés en était une preuve irréfutable. Même si ça, Teva ne pouvait en avoir conscience. Ce qui était sûrement un manquement pour la balance de son jugement. S'étant assuré que la Tigresse avait terminé de s'adresser au chef Umimori, la Chauve-Souris sortit de son mutisme passager pour joindre quelques mots à ceux de sa senseï.

- Si je puis me permettre chef Teva, je comprends parfaitement votre situation ayant été moi-même indépendant jusqu'à il y a maintenant quelques mois. J'ai arpenté le Continent à vagabonder de ci de là. J'ai cherché Zoku la plupart du temps mais il m'échappait. Il avait une vie houleuse à l'époque. Sa route l'ayant mené ici, j'ai préféré attendre avant de me lancer à l'assaut de l'océan. Lorsque je me suis décidé, j'ai rencontré Reikan ici présente. C'est là que j'ai appris la vérité. Même plus que ça, lorsque j'ai discuté avec elle et qu'elle m'a dépeint un portrait similaire à celui que vous en avez fait. Et je puis vous assurer, à défaut de me répéter, que le Zoku que j'ai connu n'aurait jamais adhérer à une cause commune. Pourtant sa route a croisé celle de la Tigresse Blanche, et c'est après que vous l'avez rencontré. Vous l'avez dit vous-même, vous n'avez pas reconnu le descriptif que je vous ai fait. J'ai moi-même abandonner cette indépendance, que je prenais pour de la liberté, afin de me rallier à la cause des Yasei. Nous avons des racines communes, c'est un fait avéré. Nous avons maintenant la chance d'être rassemblés et proches plus que jamais. Faisons l'essentiel pour que cette proximité ne s'arrête pas à une simple donnée géographique. Les vagabonds du désert auront sûrement des connaissances à partager avec vous, comme le disait Reikan. Et vous en avez également à transmettre. L'idée est de nous permettre de construire un avenir durable jamais atteint dans notre histoire. Triomphons de nos ancêtres, apprenons de leurs erreurs et unissons nos efforts pour que plus jamais un zoomorphe n'ait à traverser ce que des personnes comme nous ont dû affronter.

Ketsumei ignorait si le raton s'était montré bavard sur ce sujet. Il avait pris connaissance d'une mission de sauvetage d'une ressortissante Umimori. Il avait apparemment transgressé des règles pour la ramener à bon port. Une telle quête avait dû l'amener à s'ouvrir un peu. Il n'en serait que peu étonné depuis qu'il avait conscience de tous les changements opérés chez le raton. Ketsumei se réserverait d'ailleurs l'opportunité d'un entretien avec cette dernière. Cela attendrait pour l'instant peut-être, par peur de se montrer impoli. Non pas que l'éventualité le gênait mais elle pouvait représenter un frein à la négociation de Reikan si le chef Umimori était très à cheval sur les principes. Teva avait un meilleur aperçu du passé des réfugiés et de l'avenir envisagé. Que ce soit par les mots ou les plans disposés sur la table, la Tigresse ne se présentait pas à son vis-à-vis avec seulement quelques étoiles dans les yeux.
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Lun 3 Mai 2021 - 17:19
L’épopée salvatrice de la Tigresse blanche fut conté avec justesse et authenticité. Deux caractéristiques qui permirent à Teva de voir plus clair sur les desseins de son hôte. A mesure qu’elle parlait, on pouvait constater que son visage tracassé laissa doucement place à une mine pleine de compassion. Le triste parcours des Yasei de Kaze comportait de nombreuses similitudes avec les déboires de sa propre famille. Combattre la misère sociale pour trouver une terre d’accueil était une lutte quotidienne dont beaucoup ne se relevaient jamais. Sans l’arrivée quasi divine de Reikan, qui sait combien de temps ces pauvres changeformes du désert auraient survécu. A sa mesure, Teva se vit à travers la Tigresse. Elle suivait les mêmes idéaux que lui, mais à l’échelle toute entière du clan. Une responsabilité colossale qui semblait évidente quand on l’entendait parler. Elle ne doutait pas.

Les mots de Ketsumei concernant Zoku lui firent comprendre que la femme qui se tenait devant lui avait un réel pouvoir : celui de changer les âmes même les plus meurtries. Aucune cause ne semblait perdue pour elle. Au contraire, lorsqu’elle posa du concret sur ses ambitions en dévoilant les plans du quartier en construction, Teva fut surprit de l’avancement de ceux-ci. Cette perspective d’avenir au sein même de Kiri, démontrait à quel point sa volonté de rassembler, d’unir et de partager était forte.

L’Umimori se leva de son tabouret, on pouvait constater le doute sur son visage. Il porta sa main à son menton et commença silencieusement à faire les cent pas, sans un mot. Ses yeux regardaient le sol, ses sourcils se fronçaient. Il était en pleine réflexion. Et si c’était le moment pour sa famille de s’ouvrir au monde extérieur ? Qu’avaient-ils à perdre ? A gagner ? Tant de questions s’entrechoquaient dans son esprit bouleversé par l’arrivée de la Tigresse blanche et de son compagnon.

Soudain, il s’arrêta, et pouffa un petit rire qu’il tenta de dissimuler. Une réaction pour le moins étonnante venant de sa part. Teva venait d’être frappé par une évidence.

- Savez-vous pourquoi ma famille et moi-même restons seuls ? Il marqua en silence, observant le vide, avant de regarder Reikan. La peur. Depuis toutes ces années, les miens ont eu peur du monde extérieur. Bien sûr, celui-ci ne nous a pas toujours bien rendu nos écarts. Mais je ne peux blâmer une poignée d’ignorants pour tout ce que pourrait nous offrir les autres. Et...je ne veux plus que les Umimori vivent dans la peur. Les futures générations des enfants de l’Eau doivent être des citoyens libres. Vos exploits ont montré que même dans les cas les plus extrêmes, il y avait toujours une lueur d’espoir. Si le chemin qu’ont choisi les Yasei de Kaze peut nous montrer la voie à suivre, alors je veux bien tenter le coup. Affirma-t-il avec un brin de méfiance.

Teva reprit sa place sur son tabouret. Cette étape cruciale dans l’histoire de sa famille était un réel chamboulement dans leur façon de vivre. Par conséquent, même s’il avait pris sa décision, il ne put s’empêcher de montrer quelques signes d’inquiétude. L’avenir pouvait être radieux, mais personne n’était capable d’affirmer que ce serait un voyage tranquille.

- Je rassemblerais les miens pour leur conter votre parcours et tenter de transposer au mieux votre vision du clan afin de les préparer. Je propose ensuite, dans un premier temps, que les échanges se limitent à des rencontres autour du partage de nos connaissances, de notre histoire ainsi qu’un soutien moral pour ceux dont l’adaptation à la vie à Mizu serait la plus difficile. Je ne peux m’engager si tôt à accueillir immédiatement, en tant qu’habitant permanent, et même s’ils font partis des nôtres, les enfants du Désert. J’ai peur que le choc soit trop brutal pour les miens. Cependant, si le temps passé ensemble s’avère fructueux, nous pourrons rediscuter d’un accueil permanent de ceux souhaitant vivre à nos côtés.

Le chef opta pour un accord allant étape par étape. La précipitation pouvait mener le projet à sa perte.

- Je serais également honoré de pouvoir venir visiter, avec quelques membres de ma famille, ce quartier plein de promesses.
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Yasei Reikan
Yasei Reikan

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Sam 5 Juin 2021 - 20:13
[invisible_edit]Une partie du destin du clan Yasei ne se trouvait désormais plus entre les mains salvatrices de la Tigresse blanche. L'instant était court, mais charnier. Car c'était en son creux qu'allait être décidée une opportunité à valeur inestimable pour l'avenir des siens parmi le peuple du Pays de l'Eau. Et la tête de la famille Umimori, qui était parvenue à prospérer au fil des années près du Pic du Cerisier, avait été assez futée pour sentir le poids de toutes les responsabilités qui pesait sur les épaulières dorées de son homologue venue du Désert, et aimée du Brouillard. A tel point qu'aux détours de ses traits et de sa gestuelle, Yasei Reikan eut vite fait de saisir tout le doute qui essayait de s'emparer d'Umimori Teva, malgré toute la sagesse et la bonté qui semblait l'imbiber depuis qu'elle avait pu se permettre de voir le visage de ses pairs et de pénétrer son logis. Confiante d'accoutumée, la féline sentit la paume de l'hésitation et son flottement tâter de ses doigts et menacer de ses ongles son cœur, elle qui espérait tant offrir aux enfants des Bêtes un autre bol d'air frais, une autre occasion de se reconstruire après avoir tout perdu sous le rideau de la trahison et de la disgrâce. Et le début du discours de son vis-à-vis, meurtri par l'empreinte de cette peur, eut vite fait de resserrer cette terrible poigne pour lui faire ressentir l'incertitude de repartir de ces paisibles terres avec le sourire et la quiétude de savoir ses frères et sang un peu plus à l'abri qu'à son arrivée.

Mais la suite de ses mots cogna peu à peu la pierre qui régnait en son sein, jusqu'à la fissurer.

Devenue plus légère par son annonce et le retournement de la situation, Yasei Reikan se retint de pousser un soupir trop expressif ; à tel point que rien n'entendit sortir de sa gorge, si ce n'est son souffle régulier. Quant à ses paupières de jais, elles, manquèrent de retenir toute la luisance de ses perles d'éther qui brillaient d'émotions sous le coup de la nouvelle. Habituée à lutter par les griffes et les crocs par honneur pour les enfants des Bêtes, elle faisait enfin face pour leur bien à travers le poids des mots et d'eux seuls, écartant tous les préjugés qui avaient bien pu par le passé faire défaut à leurs ancêtres et diviser plus encore leurs familles. En ce moment précis, la métamorphe du Tigre blanc ressentit un profond soulagement sans pareille ; parce que, même si l'approbation d'héberger une partie de ses cousins et cousines du Pays du Vent ne voyait pas encore le jour, la promesse de resserrer les liens avec les Hommes-poissons se voulait plus brillante que jamais. Que cela puisse se réaliser sous les fleurs de cerisier de l'Umimori ou sous le toit du Nid du Savoir de la Tigresse blanche, les relations entre les changeformes du Désert et ceux de l'Eau venaient de trouver de ces attaches respectives plus que solides et séduisantes sur les épaules de Teva et de Reikan. Cette entente déjà merveilleuse à ses yeux, la Fille du Lion l'imaginait déjà se prolonger et se fêter au berceau même du clan Yasei. Car c'était là le premier ralliement d'ampleur après celui de Taiyō, où la Meneuse réussissait à réconcilier les esprits et renouer les cœurs suite à toutes les déchirures passées. Lentement, elle réitéra une telle révérence et courba échine vers l'avant pour honorer l'accueil de la famille Umimori et la maturité dont avait bien voulu faire preuve leur chef. Et lorsqu'elle releva son faciès, un sublime et franc sourire se dessina sur ce dernier afin de témoigner de toute sa gratitude. Tant envers cet homme, qu'envers les efforts de Yasei Zoku.

« Il n'y a rien de plus humain que la peur, Umimori Teva. Mais ensemble, j'espère que nous pourrons montrer aux métamorphes qu'il n'y a plus besoin d'en ressentir pour le monde extérieur. Ses affres et ses calamités, j'entends bien les combattre tant que je serai en vie pour eux, pour vous et pour le clan Yasei tout entier. Pour que nous devenions soudés et que nous le restions. Je ferai en sorte que nos frères et sœurs puissent se découvrir sous le meilleur angle possible et que nos relations ne fassent que s'améliorer avec le temps. La prochaine fois, j'espère que la rencontre pourra se réaliser sous les cieux du Nid du Savoir plutôt que dans votre intimité. Je suis d'ailleurs navrée pour cette venue un peu inopinée, mais je doute que l'encre de mes mots aurait pu mieux porter mes convictions que ma voix. »

La crinière de jais se releva de son tabouret, au rythme de ses boucles d'oreilles griffues.

Et sa dextre se mit à s'avancer dans le vide, dans l'espoir de trouver foyer dans celle de Teva.

« Umimori Teva, je ne sais comment vous remercier pour avoir accepté notre venue. Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais en découvrir plus votre village et vos habitants, avant que le coucher de soleil ne nous montre chemin de notre retour. Et surtout... pourrions-nous profiter de cette visite, pour contempler les fleurs du Pic du Cerisier de cet été? »

Dans ses pupilles, une part de bonheur se mit à reluire. Parce que loin de ces champs de bataille gorgés de morts, Yasei Reikan voulait profiter d'une parenthèse en ce jour de bénédiction pour son clan ; celle du calme et du repos que lui offrait l'Archipel, dans sa plus resplendissante nature.

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Migaru
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Mar 22 Juin 2021 - 22:46
La Tigresse ne déméritait pas de son titre de cheffe. Elle avait su mener sa négociation avec autant de bienveillance que de pouvoir de persuasion. Si elle s’était montrée aussi performante lors de l’approche des autres membres du clan, sa place était on ne peut plus légitime. Ketsumei embrassait la cause qu’elle défendait, bien que certains points de vue divergeaient. La cohabitation avec l’Homme lui paraissait par définition impossible. Néanmoins, la Tigresse n’avait pas l’air bornée au point de vouloir absolument lui faire rentrer l’idée contraire dans le crâne. Il avait au moins la possibilité de préserver ses opinions. Heureusement d’ailleurs sans quoi il n’aurait pas pris la peine de rester sur ces terres.

Le chef Umimori s’inclinait devant la proposition qui lui était faite, bien qu’il émettait encore quelques réserves quant à l’accueil des populations de Kaze. Ce n’était qu’un premier pas. Ketsumei avait déjà pu observer ce genre de comportements chez l’Homme. Un premier pied dans le grand bain avant d’y plonger la tête. Combien de personnes avaient menti par amour pour obtenir ce qu’elles voulaient ? La tête pensante du peuple des Hommes-Poissons était sage de ne pas se plier entièrement à la proposition. Ce genre de geste inconsidéré pourrait mener à une remise en cause de sa souveraineté. Même si déjà, il s’aventurait à des critiques suite à cet accord. L'échange culturel devrait poser problème, de manière très sommaire et mineure, chez certains. Si les rapports s’avéraient bons, il y aurait possibilité d’envisager que les Umimori ouvrent leurs portes.

Reikan remercia en bonne et due forme leur hôte. Il aurait pu se montrer véhément dès les premiers mots échangés mais il avait eu la sagesse d’écouter et surtout d’argumenter ses choix face à ceux de la Tigresse Blanche. Ketsumei ressentait un certain respect pour cet homme qui semblait aussi humble que bienveillant. Le genre d’être qu’il aurait aimé rencontrer plus tôt dans sa vie. Ainsi ne serait-il pas cette personne sceptique et narquoise. Néanmoins il était satisfait de ces échanges qui prouvaient une chose essentielle : Zoku n’avait pas agi en vain. Sa pensée l’amenant à lui, Ketsumei profita de la demande de la Tigresse pour s’inviter à un tour du village.

- Merci pour votre ouverture d’esprit et votre hospitalité. Je serai également ravi de visiter votre village. J'aimerai également savoir s’il serait possible de nous rendre auprès d’Umimori Namiko.

La jeune femme avait elle aussi été en contact avec le raton. Ce dernier l’avait sauvé lors d’une mission où il s’était retrouvé en porte-à-faux avec les autorités pour insubordination. Tant que cela servait la cause animale, Zoku ne reculait devant rien. Son contact semblait avoir été excellent avec cette dernière et il aurait aimé lui annoncer la nouvelle. À moins que le chef n’en prenne la responsabilité. Peu importe ce qu’il venait à décider, Ketsumei se rangerait volontiers à son choix.
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Lun 30 Aoû 2021 - 23:45
La Féline maniait la raison aussi bien que la fougue. Teva fut enjoué de voir ses conditions acceptées sans négociation. Sur ses gardes, il craignait de voir son interlocutrice demander plus qu’il ne pouvait en proposer. La balance entre les projets grandioses de Reikan et l’appréhension des Umimori était parfaitement équilibrée. L’homme-poisson ne put contenir sa fierté de voir son peuple faire un pas qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait fait avant. Une ouverture sur le monde qui changerait à jamais le quotidien des siens. Il posa sa tasse sur la table à ses côtés avant de porter ses deux mains à son cœur. Là, en signe de respect et pour sceller cette amitié naissante, il fit à son tour une révérence pleine de retenue dont l’aura chaleureuse emplit immédiatement la pièce.

- Je ferai tout ce qui est possible pour que les relations à venir deviennent de vrais liens. Après tout, nous partageons le même sang. Il est temps que nous soyons des Yasei.

Teva se leva de son tabouret et invita ses hôtes à le suivre vers l’extérieur. D’une main, il poussa la porte, faisant pleinement pénétrer la lumière du jour, et sortit de son foyer.

- Vous avez bien fait de venir en personne, Reikan. Nous autres Umimori préférons les discussions de vive voix plutôt que les intermédiaires. C’est probablement dû à notre mode de vie. Mais je conçois qu’à l’avenir je devrais m’adapter à ces méthodes plus...modernes.

Bien que l’écriture ne soit pas une barrière pour le chef du clan, ce n’était pas dans ses habitudes d’utiliser ce moyen de communication. Loin des relations à distance que pouvaient entretenir les shinobis, il était tout de même prêt à se mettre au diapason pour faire entendre la voix de son village.
Tout en discutant, il progressait lentement au milieu de ses pairs qui vaquaient à leurs occupations. En observant l’attitude détendue et courtoise de leur chef, on pouvait sentit qu’eux-mêmes semblaient moins sur leur garde.

- Je vais moi-même vous accompagner jusqu’au Pic du Cerisier. C’est une belle journée pour aller le visiter et lui rendre hommage. Je serais ravi que nous scellions notre entente auprès d’un être qui nous est si cher. Il a vu plusieurs générations d’Umimori le contempler et j’espère que d’autres Yasei le chériront autant que nous.

Quant à la demande inattendue de Zoku, Teva leva les sourcils, surpris d’entendre ce prénom sortir de sa bouche.

- Namiko ? Vous la connaissez ? Hmm. Elle ne doit pas être très loin. Elle est partie à la pêche ce matin avec les autres mais elle devrait revenir bientôt. Vous le verrez au retour.

Ainsi, concluant cette journée mémorable pour les Umimori, le groupe prit la direction de l’arbre légendaire.
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