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Une affaire de famille [Yasei Zeref]

Asagao Jirô
Asagao Jirô

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Lun 22 Juin 2020 - 16:44
Une affaire de famille - Cluedo EditionUn père de famille est décédé récemment, des suites d’une maladie foudroyante, laissant derrière lui un héritage énorme pour une famille très grande. Il a eu pas moins de sept enfants, et chacun ont également eu des enfants à leur tour, voire même des petits-enfants. Quoi qu’il en soit, la fille la plus âgée de Monsieur Sojiko s’est rendue au commissariat pour présenter ses doutes. Elle pense que son père a été assassiné par l’un de ses frères ou l’une de ses soeurs. Difficile de déterminer si cela est vrai, ou s’il s’agit d’une façon pour elle d'évincer quelques uns de ses frères et soeurs dans le but d’avoir une plus grosse partie de l’héritage. A vous de démêler le vrai du faux et de placer les personnes adéquates en prison si cela est avéré. A savoir qu’une fausse accusation est également un crime, aux yeux de la loi.

Vous rendre dans le domicile familial dans les quartiers résidentiels
Enquêter sur la mort du patriarche
Trouver qui ment et arrêter les potentiels criminels
Faire un rapport



Jirô ouvrit la porte de son appartement, les cheveux plus en bataille que jamais, et le regard montrant clairement qu'il venait de se réveiller. Il maudissait déjà à moitié la personne qui avait troublé son sommeil, mais lorsqu'il réussir à faire la mise au point sur elle, il vit ... Un messager. Reconnaissable à sa tenue, et surtout au rouleau encore cacheté qu'il tendait. Jirô s'en saisit, marmonna un vague "merci", et le héraut disparut sans un bruit et en un clignement d'oeil.

Il fallut un moment à Jirô pour qu'il réalise quelle devait être la teneur du message qu'on venait de lui délivrer. Encore enveloppé de sommeil, il prit quelques secondes pour faire le lien entre le messager tout encagoulé et le rouleau à l'aspect solennel. Puis le déclic se fit. Et il fut immédiatement suivi d'une montée d'adrénaline. Une ... mission ? C'était bien la première fois qu'on lui en attribuait une. Il ne savait pas trop comment réagir. Sauter de joie ? Adopter un air sérieux ? Il se rappela qu'il était seule chez lui, et que tout ça n'avait pas grande importance. Il se contenta donc de desceller le parchemin, et de le dérouler.

Il le parcourut des yeux plusieurs fois, pour être sûr de bien comprendre ce qu'on attendait de lui. De lui et de son partenaire, puisque apparemment il ne serait pas seul. Yasei Zeref ? Il ne le connaissait pas. Mais ce n'était pas étonnant. Il n'avait pas vraiment cherché à se lier avec d'autres shinobis du village, à l'exception des rares qui étaient des habitués de la bibliothèque du Complexe au même titre que lui. Il s'agissait d'une enquête ? Au sein d'une famille. Les choses risquaient de ne pas être simples. Il faudrait faire preuve de finesse, pour ne pas heurter la sensibilité des suspects, et ne pas risquer de les braquer. Jirô soupira. Ca n'allait pas être simple. Il n'était pas particulièrement doué pour caresser les gens dans le sens du poil, mais il prendrait sur lui. Après tout, c'était ce qu'on attendait de sa part, non ?

Il n'avait plus qu'à se préparer, et à se rendre au lieu convenu, soit le quartier résidentiel. Il fit un brin de toilette, ne chercha même pas à mettre de l'ordre dans ses cheveux, et enfila son habituelle blouse blanche d'une pièce. Il hésita un instant en considérant son épée, emballée dans un tissu blanc. Elle ne lui servirait pas à grand chose s'il la prenait. A part peut être à dissuader les suspects d'éventuelles pensées peu charitables ... Finalement, il s'en saisit, et la glissa à sa ceinture, sous sa blouse. Ainsi, elle ne serait pas visible tant qu'il n'aurait pas décidé de la dévoiler. C'était comme une sorte d'assurance.

Il sortit, et se plongea dans le bain de la foule kirijine. Il savait où il allait. Même s'il n'était pas au village depuis longtemps, il s'était familiarisé avec son découpage assez rapidement. Pendant qu'il marchait, il tira d'une poche de son pantalon un bandeau frappé aux armes de Kiri, et le noua autour de son bras gauche. Il aurait été bien mal avisé d'oublier ce détail: comment son partenaire de mission aurait-il pu le reconnaître, sinon ? Un Yasei ... Jirô connaissait ce nom. Les archives de la confrérie de Niwa renfermaient quelques ouvrages faisant mention de ce clan. Des métamorphes animaux. Une capacité pour le moins singulière.

Il était arrivé à l'adresse indiquée. Ne lui restait plus qu'à attendre son camarade. Il s'appuya contre le mur d'une maison, et attendit, gardant un oeil sur la maison où un crime avait - peut-être - été perpétré. La journée n'allait pas être de tout repos ...

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Yasei Zeref
Yasei Zeref

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Lun 22 Juin 2020 - 21:39
A peine rentré, déjà prêt à attaquer de plus belle. Comme le forçat du travail que je deviens, enchaînant entrainements, travail à la Kenpei et visites à l’hôpital, je me trouve actuellement à mon bureau de Sergent en train de faire de la paperasse. Si cette partie du travail est obligatoire, elle n’en reste pas moins une méthode que j’utilise pour être prêt à intervenir sur la moindre mission intéressante qui se présenterait à moi. C’est donc sans grande surprise qu’une fois encore, un messager – même si la dernière fois il s’agissait d’un Major – me repère et me demande simplement :

« Zeref-senpaï, êtes-vous disponible actuellement pour une mission importante ? Nous avons là une femme qui est venue quérir notre aide ! »

Je ne lui fais pas miroiter un refus et me lève directement. La mission vient à moi, quoi de mieux pour démarrer la journée ? Je suis le soldat jusqu’à l’accueil pour rencontrer la femme. Elle m’observe un instant, puis je l’invite à me suivre dans un endroit plus calme que l’accueil du commissariat. Une fois seuls dans une pièce étroite, assis l’un en face de l’autre, je lui demande de parler sans détours, ce qu’elle fait. Son histoire semble intrigante, mais pas tant tirée par les cheveux que cela. Dans tous les cas, que ses soupçons soient avérés ou non, il faudra que nous intervenions.

« Je vous remercie madame. Je vais vous demander de regrouper votre famille au domicile familial, et je viendrai avec un collègue pour mettre cette affaire au clair. »

Elle semble reconnaissante, et son visage ne trahit aucunement un mensonge ou une tentative de ruse. Alors son géniteur ne serait pas mort d’une maladie, mais assassiné ? Il faudrait présenter le corps à un médecin légiste, mais la morgue de Kiri a récemment connu quelques soucis à ce niveau, et le dernier responsable a dû démissionner. Dans l’immédiat, il faudra se passer de cela, comme Kiri l’a souvent fait. La médecine n’est de toute façon pas un domaine où nous sommes précurseurs, à l’inverse de notre rigueur martiale et de notre système de village shinobi que tous ont copié. J’indique au soldat qu’il me faudra un équipier pour aller enquêter, et de trouver la première personne disponible qui donne l’air de savoir se battre et qui a envie de faire bonne impression.

Suite à cela, je me prépare pour me rendre directement là-bas, où j’attends mon coéquipier. Lorsque celui-ci arrive, j’ignore encore son nom, mais je me présente, des fois que le messager ait oublié de le faire pour moi :

« Bonjour, je m’appelle Yasei Zeref. Vous êtes bien le shinobi envoyé pour la mission ? Si oui, je pense que nous devrions discuter de ce dont il est question avant de s’aventurer dans cette demeure. D’expérience, je sais que les riches familles nombreuses sont pleines de vipères, et qu’il vaut mieux prendre toutes les précautions avant de foncer dans leur nid. »

J’attends donc les questions de l’homme avant de me tourner vers la demeure imposante. Après tout, nous nous trouvons actuellement devant l’une des plus belles maisons du village, parmi celles ne se trouvant pas dans le domaine Yuki.


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Asagao Jirô
Asagao Jirô

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Lun 22 Juin 2020 - 22:12

Le fameux Yasei était là, et la conversation s'engageait déjà. D'emblée, Jirô remarqua combien il semblait habitué à diriger des opérations. Son ton, et ce qu'il annonçait déjà, se conjuguaient pour donner une première impression de personne autoritaire, ou en tout cas foncièrement efficace. Une qualité qui se révélerait sans doute précieuse dans le cadre d'une mission. D'autant plus précieuse, à la réflexion, que c'était la première de Jirô, et qu'il n'avait pas vraiment d'idée de la démarche à suivre, s'il y en avait une. Lui qui était un adepte de la méthodologie, et de l'organisation de la pensée, se trouvait dans une environnement tout nouveau, avec pour seul guide son instinct et sa logique.

"Oui, c'est moi. Je m'appelle Asagao Jirô."

Il s'inclina légèrement en guise de salut. Il n'était pas particulièrement soucieux de faire bonne impression, il était simplement poli. De toute façon, il avait le sentiment que son coéquipier du jour n'était pas du genre à se faire une opinion sur la base d'une première impression, mais plutôt sur celle du comportement pendant la mission. L'enjeu était le même pour Jirô: développer ses capacités dans ce domaine. Apprendre son métier de shinobi, en somme.

"On n'est pas certains que le vieux ... Euh, le père, a été tué, c'est ça ? Il pourrait tout aussi bien être mort naturellement, et sa fille voudrait simplement tourner les choses en sa faveur concernant l'héritage en faisant accuser quelques-uns de ses proches."

L'affaire était épineuse, en effet. Il leur faudrait envisager la possibilité que chaque personne à laquelle ils allaient parler pouvait leur raconter un mensonge. Il leur faudrait de la rigueur, mais la tâche ne serait sans doute pas impossible. Après tout, s'il y avait bien eu un meurtre, il faudrait qu'un grand nombre de suspects aient accordé leurs violons. Ils étaient plus enclins à faire un faux pas. Il suffirait de déceler l'incohérence dans leurs témoignages, et de creuser cette piste.

"En soit, le problème n'est pas compliqué: soit une personne nous ment, soit toute une famille va essayer de nous convaincre d'une mort naturelle. Je ne pense pas qu'il serait opportun de tirer des conclusions avant d'avoir écouté les témoignages de chacun. Et il faudra les interroger séparément. Ca devrait nous permettre de repérer les incohérences éventuelles."

A la réflexion, il y avait peut être une procédure établie concernant les interrogatoires.

"Enfin, c'est pour ce que j'en dis, bien sûr ..."

Toujours prendre des pincettes. Jirô ne voulait pas risquer de contrarier son collègue ...

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Yasei Zeref
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Mar 23 Juin 2020 - 20:44
Après qu’il m’ait confirmé son identité, dont je me doutais de toute façon, Jirô commence par prendre la parole. Un Genin pas mou du bulbe, voilà quelque chose qui change de l’ordinaire. La plupart des personnes de son grade préfèrent se laisser porter par les gradés et ne pas prendre d’initiatives, ce qui fait déjà un bon point pour l’Asagao. Toutefois, marquer un bon point ne servira à rien, car je ne suis pas ici pour donner une note à quiconque. S’il travaille bien, et a un bon sens de la déduction, peut-être que je le proposerai pour la Kenpei, si seulement cela l’intéresse, mais du reste il n’a rien à gagner à être bon, si ce n’est pour son développement personnel. Je le laisse donc déblatérer toutes ces informations, et le fruit de sa réflexion, avant de prendre la parole à mon tour.

« Je suis plutôt d’accord avec tout ce que tu as dit. Tu permets que nous nous tutoyions, d’ailleurs ? Enfin, ce n’est qu’un détail, alors n’y prêtons pas attention. »

Je m’égare, ne sachant jamais comment agir en tant que chef, au niveau des conventions sociales et autres manières d’agir. Pour ma part, je n’ai des contacts verbaux avec les autres que depuis environ un an, et il est encore difficile pour moi de deviner la façon à employer pour m’exprimer correctement. Je sais simplement que dans une situation similaire, dans les romans policiers, les personnages abandonnent vite le vouvoiement pour le tutoiement, qui est plus efficace.

« Avant d’entrer, il faut que je te parle de ce que je sais. Il y a sept enfants, et quatre petits-enfants. Ces derniers sont trop jeunes pour avoir un quelconque lien, le plus âgé n’ayant que onze ans. La plus âgée des enfants a quarante-sept ans, et est celle qui nous a appelés pour confier ses doutes. Je pense qu’il va falloir que nous nous séparions, mais avant tout, il faudra l’accord de nous déplacer dans la demeure. Vu la taille, il doit y avoir deux étages, en plus du rez-de-chaussée. Je pense m’occuper de ceux-ci tandis que tu iras au niveau le plus bas… »

Une fois les choses mises en ordre, je frappe à la porte. Un majordome ouvre, et après nous avoir inspectés, il nous laisse pénétrer l’immense demeure, nous guidant jusqu’à trois personnes, dont l’une d’elles est l’aînée de la fratrie. Les deux autres sont des femmes, d’environ trente ans pour l’une et à peine vingt pour la seconde.

« Bonjour, Zeref-kun, j’ai déjà parlé de vous à mes sœurs. Il en manque une, mais j’ignore où elle se trouve actuellement. Pour ce qui est de mes trois frères, deux d’entre eux ne tarderont pas à arriver, et le dernier est également introuvable. Ces deux-là sont toujours ensemble, il faut dire qu’ils sont jumeaux. »

Elle s’étend un peu plus sur l’introduction, mentionnant l’âge de tous. Les deux qui sont jumeaux sont âgés de vingt-cinq ans. Le frère aîné en a quarante, et le dernier frère dix-huit, il est donc le benjamin. Je regarde vers Jirô, puis vers l’aînée :

« Très bien, mon camarade va poser quelques questions à vos sœurs et à vous-même. Pour ma part, puis-je inspecter les étages ? Et pourriez-vous m’indiquer la chambre de votre père ? »

Elle hésite un instant avant de me donner cette autorisation. Elle m’indique donc que la chambre du patriarche étai celle sur la gauche de l’escalier central, au deuxième étage. Je laisse donc mon équipier seul avec ces deux jeunes femmes, dont la plus jeune lui lance déjà des regards charmeurs. Que nous réserve donc cette demeure ?


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Asagao Jirô
Asagao Jirô

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Mer 24 Juin 2020 - 11:36

Alors qu'ils pénétraient dans la riche demeure, Jirô essayait de retenir ce que Zeref lui avait dit sur la famille. Sept enfants, soit autant de suspects. Et de tous les âges. Mais le plus jeune lui semblait déjà assez mature pour pouvoir risquer d'être corrompu par l'avidité, jusqu'au point de perpétrer un meurtre. Enfin, ce n'était pas exclu de l'équation, en tout cas. Quant aux quatre petits-enfants, il était aussi d'avis de les écarter, du moins pour l'instant. Il ne les oublierait pas complètement, cependant. Après tout, si quelqu'un dans ce foyer avait pu aller jusqu'à tuer ... Impliquer des enfants dans l'acte d'assassinat n'était peut être pas ce qui le dérangerait le plus.

Jirô salua leur hôtesse, et écouta ce qu'elle avait à leur dire. Tout le monde n'était pas là. Il aurait préféré que ça soit le cas, pour ne pas être interrompu dans les interrogatoires qu'ils auraient à mener, et surtout pour éviter que les différents suspects puissent se croiser et échanger des informations. Oh, ils avaient bien dû avoir le temps de le faire, déjà. Mais maintenant qu'ils savaient que des enquêteurs étaient dans leur maison, peut être que ça les agiterait. Comme un coup de pied dans un nid de guêpes.

Jirô sourit quand Zeref annonça qu'il allait s'occuper des interrogatoires tout seul, et hocha la tête avec entrain. Puis il s'arrêta, son sourire figé et ses sourcils se fronçant un peu, et se tourna vers son camarade:

"Euh ... Quoi ?"

Mais le Yasei prenait déjà la direction de l'étage, sur autorisation de la soeur aînée, et avec l'indication de la chambre du patriarche mort: deuxième étage, tout de suite à gauche. Jirô se retrouvait donc face aux trois soeurs. Les deux plus jeunes commençaient déjà à lui lancer des regards ... aguicheurs, vraiment ? Elles faisaient battre leurs paupières si vite qu'il avait l'impression qu'elles auraient pu s'envoler, si elles l'avaient voulu. La situation n'était pas exactement pour le détendre.

"Bon, allons-y alors ... Euh ... Vous avez un salon où on pourrait s'installer ?"

L'aînée hocha la tête, et conduisit son cortège jusqu'à une pièce toute proche. Elle était meublée très sobrement, dans le plus pur style aristocrate. En son centre, sur des tatamis, il y avait une table basse entourée de coussins.

"Ca sera parfait, merci. Je vais commencer par vous poser quelques questions à vous."

Il avait désigné la soeur aînée. Les deux autres parurent un peu déçues. D'un geste, il l'invita à prendre place à la table. Puis, voyant que les deux autres soeurs ne bougeaient pas, il s'adressa à nouveau à elles, les sourcils légèrement froncés.

"Euh ... A tout à l'heure."

Et il leur ferma la porte coulissante au nez.

Il alla s'asseoir derrière la table basse, face à la soeur aînée. Tout en prenant place, il tira de sous sa blouse son épée enveloppée de tissu, mais dont le manche dépassait, et la posa sur la table. Un argument d'autorité plus qu'une menace, mais il avait bien l'impression que ce simple geste avait eu son petit effet: l'aînée, qui avait un visage de glace, et parfaitement hermétique, ne put retenir une moue en voyant l'arme qu'on mettait sous ses yeux. Jirô lui sourit, néanmoins, et entama les hostilités:

"Je m'appelle Asagao Jirô. Comme vous l'aurez compris, j'assiste mon collègue dans cette enquête. Vous êtes celle qui nous a confié ses soupçons, c'est ça ?"

Elle confirma d'un signe de tête.

"Très bien. Alors je vais vous demander de me donner votre version des faits, sans rien omettre et, s'il vous plaît, sans mensonge."

Le sourire qu'il afficha alors sonnait faux. Cela n'empêcha pas la dame de se lancer dans son récit:

"Nous sommes une très riche famille, voyez-vous. Les Sojiko se sont forgé une réputation et un nom à la sueur de leur front, dans l'industrie du textile."

Jirô ne put s'empêcher de hausser un sourcil à la lumière de cette révélation. Il avait justement trouvé les goûts vestimentaires des trois soeurs particulièrement immondes. L'aînée, pour vous dire, portait un kimono couleur lilas, qu'elle avait cru bon d'accompagner d'un obi orange vif, et de broches de toutes les formes et couleurs. Mais son étonnement passa inaperçu.

"Mon père était un homme dur, mais droit. Mes frères, mes soeurs et moi-même n'avons peut être pas reçu de sa part autant de tendresse que le commun des enfants, mais nous avons toujours vécu dans le confort. Nous n'avons jamais manqué de rien. Il se montrait toujours généreux lorsqu'il s'agissait de nous offrir de dont ..."

Le temps paraissait bien long, tout à coup. Jirô s'était attendu à des accusations puantes de vitriol, à du drame familial, à des déchirements irrémédiables. Et voilà qu'elle lui racontait sa vie, et combien il était bon d'être riche. Mais il n'osa pas l'interrompre. Il se contenta donc de faire bonne figure, le regard un peu dans le vide, jusqu'à ce qu'elle en vienne à parler de ce qui l'intéressait vraiment. Alors, seulement il tendit l'oreille un peu plus.

"La maladie qui a frappé mon père a été redoutable. Elle s'est déclarée un matin, et en une semaine il était mort.

-Quelle en était la nature ?

-On ne sait pas trop, encore. Quelque chose qui a atteint son coeur, sans doute. Il se plaignait de douleurs à la poitrine. Toujours est-il que c'était d'autant plus étonnant qu'il se portait comme un charme la veille du jour où se sont montrés ses premiers symptômes. Pendant la semaine de son agonie, tout le monde s'est rendu à son chevet, et s'est montré attentif. Mais ce sont des faux-semblants, à mon avis. Un de mes frères ou une de mes soeurs a provoqué cette mort, j'en suis convaincue."

A nouveau, Jirô haussa un sourcil.

"Pourquoi ça ?

-Pour l'argent. L'héritage que nous devons toucher est ... conséquent. Je crains même pour ma propre vie. Qui sait ? S'ils ont tué mon père, ils pourraient aussi vouloir me tuer moi, pour récupérer ma part. D'autant plus que j'ai des soupçons."

Jirô hocha la tête, essayant de garder son sérieux. Mais elle lui semblait psychoter un peu trop pour qu'il puisse lui accorder toute la crédibilité qu'elle réclamait.

"Une dernière question avant que j'interroge vos soeurs: est-ce que vous prenez tous vos repas en famille ? Je veux dire, avec tout le monde à table. Et qui se charge de les préparer ?"

Elle parut légèrement surprise, mais répondit sans détour, cette fois:

"Nous mangeons toujours en famille. Mon père y tenait. Mais nous ne nous chargions pas de la cuisine: nous avons des domestiques pour ça.

-Evidemment. Ca sera tout, merci."

Jirô lui fit signe qu'elle pouvait partir. Quelques hypothèses commençaient déjà à naître dans son esprit fécond. La thèse de l'empoisonnement était la plus probable, à ses yeux. Mais il fallait encore s'assurer qu'il y avait eu un assassinat, avant de crier au scandale ...

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Yasei Zeref
Yasei Zeref

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Jeu 25 Juin 2020 - 1:50
Après avoir laissé Jirô de côté, pour qu’il s’occupe d’interroger les trois premières sœurs présentes, je prends la direction du premier étage. Dans cette inspection, j’ai deux objectifs : trouver des indices pouvant laisser croire à une mort non naturelle, et trouver ces deux jumeaux qui semblent introuvables mais bien dans la demeure. Les premières pièces que j’inspecte à cet étage sont sans intérêt. Je ne flaire rien de particulier, et il s’agit pour la plupart de chambres et de salles de bain. S’il était si simple de trouver le fin mot de l’histoire, alors mon métier ne serait qu’un long fleuve tranquille. Je finis donc le tour de cet étage en n’ayant rien de concluant, et à part une domestique qui n’avait pas l’air bavarde, je n’ai pas non plus croisé âme qui vive. Ainsi, je continue mon enquête en me dirigeant vers l’étage le plus haut, et directement je me dirige à gauche.

Dans la chambre du défunt chef de maison, je sens une odeur particulière, même si on a tenté de la cacher. Celle de la mort. Il a sans doute passé ses deniers instants dans cette pièce, se tordant de douleur suite à cette maladie foudroyante, avant de rendre son dernier souffle. J’observe les décorations, les draps du lit qui n’ont pas encore été refaits, sans doute par manque d’intérêt étant donné que personne ne viendra plus y reposer avant un bon moment, ou encore l’armoire et les vêtements du vieil homme. Rien ne sort de l’ordinaire à part cette odeur persistante, que seul mon flair réussit à capter. Je ne trouverai rien d’utile par ici, alors… Un cri retentit alors dans l’étage. Il semble s’agir d’une femme, et ne sachant pas si la personne est en danger, je me rue vers la chambre d’où il provient, ouvrant la porte à la volée.

Le spectacle est plutôt étonnant. Un vrai numéro d’acrobatie, regroupant trois personnes, dont une domestique d’à peu près mon âge, et deux autres personnes, un homme et une femme, s’affairant autour de celle-ci. Outre la présence de trois personnes dans une chambre, qui peut paraître étonnante, de prime abord, c’est le manque de vêtements et la posture des personnes qui me pose problème. Ce cri n’était pas un appel à l’aide, et je pense avoir trouvé les deux jumeaux, qui semblent utiliser leur employée du mieux qu’ils peuvent. Je referme doucement la porte, et fais demi-tour, comme si de rien n’était. Je reprends la direction des autres pièces, et en fait le tour, en quelques minutes, avant de me reporter sur l’escalier central. Une voix douce et amusé m’interpelle alors :

« Monsieur l’agent, vous ne voulez pas vous joindre à nous ? »

Je me fige un instant, avant de fixer celle qui doit être l’une des quatre sœurs. Elle ne cache aucunement son amusement avec cette proposition, pourtant son regarde a l’air sérieux. Je lui réponds simplement :

« Je vous attend en bas. Descendez habillés, vous et votre frère. J’aurai quelques questions à vous poser. »

Professionnel jusqu’au bout des ongles, j’ignore cette proposition absurde qui n’était probablement pas sérieuse, et je reviens vers le rez-de-chaussée pour les y attendre.


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Asagao Jirô
Asagao Jirô

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Jeu 25 Juin 2020 - 14:33

Jirô fit un signe à l'une des deux soeurs - la plus jeune - de rentrer, une fois son aînée sortie. Pendant le court laps de temps où la porte coulissante resta ouverte, il put entendre une sorte de cri très atténué, qui venait des hauteurs de la maison. Il haussa les sourcils. Ce n'était pas exactement un cri de douleur. Impossible de savoir si son partenaire du jour avait quelque chose à voir avec ce son. Jirô en doutait, mais allez savoir ... Il n'était pas spécialement doué pour cerner les gens rapidement. Peut être que Zeref n'avait rien contre un peu de détente au milieu d'une mission. Une pensée qui fit naître une grimace sur le visage de Jirô. Il préféra la chasser, et retourna dans le salon.

La jeune soeur s'était déjà assise derrière la table basse. Elle ne prêtait pas la moindre attention à l'épée, qui reposait toujours, enveloppée dans son linge blanc, sur la table. Ses yeux étaient trop occupés à dévorer Jirô de toute leur avidité. Le remarquant, le jeune homme fronça imperceptiblement les sourcils, et lorsqu'il reprit place face à la suspecte, il prit grand soin de se tenir aussi loin que possible d'elle.

"Alors, hum ... Je m'appelle Asagao Jirô, je suis chargé d'enquêter sur la mort de votre père. Je vais donc vous poser quelques questions.

-Avec plaisir ..."

Jirô refit une grimace embarrassée lorsqu'il remarqua qu'elle s'était remise à papillonner du regard avec une telle rapidité qu'il se demanda un instant si c'était là un jutsu d'une nature inconnue. De toute évidence, elle n'avait pas été le moins du monde affectée par la porte qu'il lui avait fermée au nez. Malheureusement ...

"Euh ... Très bien ... Expliquez-moi ce qui s'est passé alors.

-Oh, c'est tout bête ! Mon père était vieux, vous savez. Et tout son argent ne pouvait pas le maintenir en vie indéfiniment. En plus, il avait une alimentation pas du tout équilibrée ... Non, non, il abusait de tout ! Ca ne m'étonne pas qu'il soit tombé malade. Même si c'est très triste, bien sûr !"

Elle lui avait fait cette dernière affirmation sur le même ton que si elle lui avait parlé d'un poisson particulièrement savoureux qu'elle avait acheté au marché.

"Donc pour vous, il est mort d'une mort naturelle ?

-Ca me paraît évident. C'est ma soeur qui vous a dit l'inverse, n'est-ce pas ? Elle a toujours eu un côté paranoïaque. Je ne prêterais pas trop attention à ce qu'elle vous a raconté, si j'étais à votre place."

Jirô remercia le ciel que ça ne soit pas le cas.

"Une dernière question: est-ce que votre soeur a une animosité particulière à l'égard d'un autre membre de la famille ?"

La réaction fut immédiate: la jeune femme éclata d'un rire cristallin - et assez assourdissant - et répondit avec une légèreté teintée d'acide:

"A mon égard, c'est certain ! Elle est jalouse de ma jeunesse, de ma beauté. Ca se comprend, vous ne trouvez pas ?"

Jirô était particulièrement tenté de répondre "non", mais il sentait que ce n'était pas la meilleure attitude à adopter s'il voulait obtenir des résultats satisfaisants. Il se contenta donc d'un sourire poli, mais bien loin d'être sincère.

"Ca sera tout."

Il se releva, et, ayant fait sortir la jeune soeur - qui s'était remise à papillonner des paupières avec entrain - il fit signe à la dernière de prendre place. Il sentit aussitôt que l'ambiance n'allait pas être la même. Celle-ci semblait avoir abandonné le charme. Il mettait en cause la porte qu'il lui avait refermée au nez. Elle affichait un air pincé, qui la faisait paraître plus vieille qu'elle n'était vraiment. Et lorsque Jirô se fut présenté, elle ne réagit que d'un haussement de sourcils dédaigneux.

Le récite qu'elle lui fit fut sensiblement le même que sa jeune soeur, quoique sur un ton différent. Pour elle, leur père était mort de sa belle mort. Enfin, c'était son âge qui avait causé sa maladie. Cependant, lorsque Jirô lui demanda si, à son avis, sa soeur aînée avait une dent contre quelqu'un en particulier dans la famille, elle n'eut pas la même réaction:

"Ma soeur est une personne respectable. Je sais ce que vous insinuez. Mais je ne crois pas qu'elle accuserait quelqu'un d'un crime qu'il n'a pas commis pour servir ses propres intérêts, qu'il s'agisse d'un inconnu ou d'un membre de notre famille.

-Alors d'après vous, votre père a été tué, comme le pense votre aînée ?

-Je n'ai pas dit ça."

Jirô attendit un instant, mais elle ne semblait pas décidée à en dire plus. Il tiqua. Cette froideur était impressionnante, c'était vrai, mais trop hermétique pour ne rien cacher. Il était à peu près convaincu de n'avoir pas entendu tout ce qu'il aurait souhaité. Mais ce n'était pas grave. L'important n'était peut être pas tant les informations qu'on lui cachait, que le fait qu'on lui cachait des informations. Il eut un sourire aimable, et fit signe à la soeur que leur entrevue était terminée. Et d'après ce qu'il entendait, Zeref descendait l'escalier au même moment. Ils allaient pouvoir faire le point.

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Yasei Zeref
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Ven 26 Juin 2020 - 14:46
Ma descente de l’escalier est plutôt longue, profitant de cet instant pour faire le point sur ce que j’ai pu observer. Mis à part cette scène surréaliste, proche de l’inceste, que j’ai pu voir au dernier étage, il s’avère que je n’ai pour ainsi dire rien trouvé. S’il s’agit d’un meurtre, il n’y a pas d’indices évidents, et seules les personnes en elles-mêmes pourront donner des informations concrètes permettant de trouver le coupable. Enfin, ceci est dans le cas où il en existerait un. Si le coupable est l’un des enfants de la victime, alors celui-ci a dû administrer un quelconque poison à son géniteur pour faire passer cela pour une maladie. Je ne vois pas d’autres possibilités que celle-ci. Il reste à trouver la façon dont un tel poison aurait pu être transmis au patriarche, et une preuve incriminant le responsable.

S’agissant de ses enfants, et son âge étant avancé, ils ont pu accéder aisément à sa chambre pour le faire. Si le vieil homme prenait des médicaments, ils ont aussi pu les intervertir avec le poison pour le faire passer plus facilement. Enfin, il reste la nourriture, ou la boisson… Tant de possibilités. J’écarte d’emblée la possibilité d’avoir utilisé un gaz directement dans la chambre du défunt, car une telle pratique ne serait pas passée inaperçue vis-à-vis de mon flair. Lorsque j’arrive au bas de l’escalier, je remarque que Jirô a l’air d’avoir terminé avec les trois sœurs. Il semble rapide dans ses interrogatoires, espérons qu’il soit capable de proposer des informations intéressantes.

« Jirô, faisons un point avant de continuer. Pour ma part, je crains de n’avoir rien trouvé de concluant, mais j’ai pu tirer quelques conclusions. Si nous avons bien à faire à un meurtre, je pense qu’il s’agit d’une sorte de poison. Faire passer cela pour une maladie, je ne vois pas vraiment d’autres façons de le faire. Je n’ai décelé aucune odeur particulière, à part celle de la mort, dans la chambre du défunt. Je doute donc qu’il s’agisse d’un gaz quelconque. »

Des pas se font entendre dans l’escalier. Cette fois-ci un peu plus vêtue, avec un peignoir et… rien d’autre, la sœur jumelle descend, sans son frère.

« Pardonnez mon frère, mais il avait d’autres choses à régler avec cette domestique. En quoi puis-je vous aider ? »

Je lui fais signe de nous attendre, puis emmène l’Asagao à l’écart :

« J’ai aussi trouvé les deux personnes manquantes, et je vais me charger de les interroger. Pourrais-tu faire le tour de cet étage et surtout aller aux cuisines ? Je pense que c’est le lieu le plus logique pour avoir déposé un poison quelconque. »

J’attends les éventuelles informations, interrogations ou réponses de Jirô avant d’aller poser des questions à la dévergondée, et à son frère qui semble prendre encore son pied, deux étages plus haut.


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Asagao Jirô
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Ven 26 Juin 2020 - 17:15

Jirô fut heureux de constater que les conclusions de Zeref rejoignaient les siennes. Lui aussi pensait qu'il y avait peut être un poison impliqué dans l'affaire. En tout cas, si meurtre il y avait eu, il lui semblait que c'était la solution la plus crédible pour l'expliquer. C'était pour cela qu'il avait interrogé les trois soeurs sur les repas en famille, et sur leur préparation. En parlant de soeurs, en voilà une autre qui descendait l'escalier ... Et sans être plus embarrassée que ça de sa tenue, visiblement. Elle semblait avoir trouvé la parade au mauvais goût criant en matière de vêtements dans la famille: ne pas en porter. A l'exception de ce peignoir qui révélait ce qu'elle voulait, c'est-à-dire suffisamment de choses pour qu'on s'imagine le reste.

"Euh ... Bonjour ?"

C'était l'escalade du non-sens dans cette maison. Jirô resta de marbre autant que possible, mais intérieurement il avait envie de se prendre la tête entre les mains et d'éclater de rire. S'il avait su que les demeures de riches étaient si rigolotes, il aurait sans doute essayé de se faire inviter dans l'une d'elles plus tôt. Au moins, le mystère du cri qu'il avait entendu s'éclaircissait. Il suivit Zeref à l'écart pour qu'ils poursuivent leur conversation.

"Je suis d'accord avec toi. Il me semble plus plausible que si on a tué le père, ça se soit fait avec du poison. J'avais dans l'idée d'aller faire un tour dans les cuisines, de toute façon. Mais je ne suis pas sûr d'y trouver un poison. Ils ont eu le temps de faire le ménage. Enfin, ça ne coûte rien d'essayer. Je te partagerai mes impressions sur les trois soeurs que j'ai interrogées après."

Puis, sur un ton presque compatissant:

"Bon courage avec ... elle, là."

Il s'aventura alors dans un long couloir. Les deux premières pièces qu'il visita n'avaient pas grand intérêt, et il doutait d'y trouver quoi que ce soit qui puisse l'aider à incriminer qui que ce soit. C'était une salle à manger et une bibliothèque. L'envie ne lui manqua pas de parcourir les rayonnages chargés de la seconde, mais, tout professionnel qu'il était, il ne s'arrêta pas plus que de raison et poursuivit son chemin. La troisième pièce était, fort heureusement, la cuisine.

Elle était assez spacieuse, et désertée par les domestiques, pour l'instant. C'était parfait, il pourrait faire son inspection en toute tranquillité. Il fouilla les étagères, reniflant le contenu de chaque bocal, de chaque bouteille, lâchant parfois une grimace ou un sourire charmé. Mais il ne sentit rien qui aurait pu ressembler à du poison. Tout n'était qu'herbes aromatiques et condiments somme toute assez classiques. Il commença alors à s'aventurer dans les placards, se mettant à genoux pour écarter les lourdes marmites, quand soudain ...

"Qui ... Qui êtes-vous ?

-BWAH !"

Il avait sursauté si fort qu'il s'était cogné la tête contre le haut du placard dans lequel il était fourré jusqu'aux épaules. Il essaya avec difficulté de s'en extraire, pour se trouver face à une jeune fille, vêtue d'un tablier et coiffée d'un chiffon noué avec soin, qui braquait un féroce balai dans sa direction. Jirô leva les mains en l'air, se dit que c'était ridicule, et mit plutôt en avant son bras gauche, autour duquel était noué son bandeau frappé aux armes de Kiri.

"Pas de panique ! Je suis un shinobi missionné pour enquêter sur la mort de M. Sojiko.

-Oh ..."

Elle abaissa aussitôt son "arme", et s'inclina.

"Toutes mes excuses, je vous ai pris pour un voleur."

Jirô retint une remarque caustique, motivée essentiellement par la bosse qui commençait à lui pousser, et décida d'adopter plutôt la douceur. C'était une domestique, de toute évidence, et elle avait sans doute pas mal de choses intéressantes à lui apprendre sur la famille qu'il n'entendrait jamais de la bouche des frères et soeurs.

"Vous travaillez pour la famille, c'est ça ?

-Oui. Je m'appelle Sachiko. Je fais essentiellement la cuisine, mais il m'arrive de faire du ménage, aussi.

-Oh, très bien. Vous avez remarqué quelque chose de particulier dans les habitudes alimentaires de la famille, avant la mort de M. Sojiko ?

-Non, rien de spécial.

-Il mangeait la même chose que ses enfants ?

-Oui. Sauf pour le riz. Il me demandait toujours de lui faire une portion à part, avec des morceaux de prunes séchées dedans. Il adorait ça.

-Je vois. Vous pourriez me montrer le pot où vous gardez les prunes ?"

La jeune fille s'exécuta docilement. Elle saisit un gros récipient sur une étagère, et le tendit à Jirô. Il l'ouvrit, et découvrit qu'il était vide.

"Personne d'autre ne mange de prunes séchées dans cette maison ?

-Euh ... Si, ça peut arriver. Pourquoi ?

-Le pot est vide.

-Ah bon ?"

Elle se pencha pour vérifier, donnant au passage un coup de balai à Jirô.

"Ah oui, tiens ! C'est curieux, j'aurais juré qu'il en restait ..."

Elle n'était pas vive, pensa-t-il, mais au moins il avait mis la main sur quelque chose d'intéressant. Il reposa le pot, remercia la domestique et lui demanda de ne pas bouger de la maison avant nouvel ordre. Puis, il retraversa le couloir en sens inverse, et alla attendre que Zeref ait fini de son côté.

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Yasei Zeref
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Sam 27 Juin 2020 - 13:24
Un avis peut être faussé, voire carrément mauvais, s’il n’est pas partagé par d’autres personnes. Rares sont ceux qui se retrouvent « réellement » seuls contre le monde. Pour ma part, il semble que l’idée que j’avance ait été imaginée par Jirô également, ce qui me conforte dans cette direction. Lorsqu’il me souhaite bonne chance, je soupire en repensant à ce qui m’attend. Seul, face à une jeune femme presque nue… Oui, le genre de situations que je n’ai jamais vécu avant, en bref. Enfin, si, j’ai été seul avec Gine qui se trouvait presque dans le plus simple appareil, mais c’était différent… je suppose ? Quoi qu’il en soit, lorsque l’Asagao part à la recherche de la cuisine, je viens me placer face à la femme en peignoir, fixant ses yeux du mieux que je peux pour éviter toute distraction ou tentative de piège de sa part :

« Que pouvez-vous me dire de la mort de votre père ? »

Je commence sans aucune forme de présentations. Si je ne l’avais pas vue en tenue d’Eve, peut-être que j’aurais estimé devoir faire connaissance, néanmoins, j’ai l’impression de déjà la connaître par cœur, et je n’ai pas envie que la réciproque soit vraie. Elle réfléchit un instant, avec un air affichant toute l’intelligence dont elle semble dotée :

« Ben… papa est mort d’une maladie, mais je sais pas grand-chose de plus. Vous savez monsieur l’agent, moi je mords la vie à pleines dents, et les vieux machins comme papa, qu’ils soient là ou pas, c’est un peu pareil. J’aurais été plus attristée de la mort d’une domestique, elles sont tellement serviables… »

On sent dans son attitude une sorte d’impatience, comme si elle avait hâte de retourner à l’étage avec l’une de ses servantes. Je commence à me dire qu’elle doit avoir de sérieux problèmes dans sa tête pour être à ce point… libre. Cependant, avec ce que j’entends de sa bouche, je me dis qu’elle est soit tout à fait sincère, soit une parfaite menteuse.

« Bien, vous pouvez retourner à vos occupations, j’aimerais néanmoins interroger votre frère. »

Se relevant à la hâte, elle s’incline respectueusement, ce qu’elle devrait éviter de faire dans cette tenue, et reprends le chemin de l’escalier, avec une démarche digne d’un enfant qui va jouer avec ses amis. Je repense rapidement à ses propos, et me dis que si toutes les familles riches sont ainsi, alors je préfère rester loin de ces gens. Quelques minutes plus tard, le frère jumeau descend les escaliers, un peu plus vêtu que sa sœur mais tout de même peu habillé. C’est moins gênant, pour moi, et je peux donc lui poser la même question qu’à sa sœur, ce à quoi il répond, d’un ton nonchalant :

« Je sais pas, notre sœur est persuadé qu’il a été assassiné, mais je sais pas si c’est possible de rendre quelqu’un malade, tu vois ? En fait, c’est débile, tu vois ? Genre, comment tu fais pour refiler une grosse grippe à un mec, tu vois ? Moi une fois, y’a une domestique qui m’a refilé un truc, mais… »

Je le coupe directement, comprenant qu’il allait entrer dans des détails médicaux non nécessaires, et je le libère. A cet instant, je remarque Jirô qui revient, mais la porte d’entrée s’ouvre également. Deux grands gaillards, musclés et beaux garçons, pénètre la demeure. Sans doute les deux derniers. Avant de les apostropher, je fais un rapide résumé de mon avis sur ceux que j’ai interrogés, lui disant qu’ils sont, à mon sens, au-dessus de tous soupçons.


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Dim 28 Juin 2020 - 17:59

Jirô retrouva Zeref pile au bon moment: il était aux premières loges pour voir arriver deux nouveaux suspects - il devina vite qu'il s'agissait des deux derniers frères qu'ils n'avaient pas encore interrogés - et pour entrapercevoir celui qu'il n'avait pas encore vu, et qui semblait apprécier au moins autant que sa soeur la brise là où ça fait du bien. Famille de tarés. Mais avant qu'il ait eu l'occasion de s'entretenir avec l'un ou l'autre des nouveaux arrivants, Zeref le prit à part pour lui faire un résumé de ce qu'il avait pu tirer de ses propres interrogatoires. Et de toute évidence, il n'avait pas eu affaire aux plus vifs des rejetons du clamsé. Enfin, Jirô commençait à penser que tout s'était détraqué avec le temps et le nombre des enfants dans cette fratrie. Peut être même le vieux avait-il cherché à se tuer lui-même, pour échapper à ... tout ça.

"Oui, je vois ... Rien d'étonnant, donc. Enfin, faut pas juger sur les apparences, bien sûr ! Mais bon ... Pour ma part j'ai trouvé un truc intéressant à la cuisine. Je te dirai après qu'on a interrogé ces deux-là."

Et il se dirigea aussitôt vers le plus grand des deux frères arrivés à l'instant.

"Bonjour. Asagao Jirô, et voilà Yasei Zeref. On est là pour enquêter sur la mort de votre père, si vous voulez bien me suivre, j'ai quelques questions ...

-Ah ! Ma tarée de soeur vous a mis ses idées en tête, à ce que je vois. Très bien, mais faisons ça vite. J'ai pas toute la journée."

Jirô haussa un sourcil. Avait-il espéré l'espace d'un instant que les choses ne pouvaient qu'être plus faciles avec ces deux-là, compte-tenu du caractère du reste de la fratrie ? Il était déçu, en tout cas. Mais le plus important était qu'il puisse mener à bien son interrogatoire, voilà tout. Personne ne lui demandait de rester vivre avec la famille jusqu'à la fin de ses jours - et c'était tant mieux. Ils s'installèrent donc dans le petit salon, Jirô retrouvant sa place à côté de son épée encore emballée. Il ne put s'empêcher de remarquer le regard intéressé que lui lança l'autre alors qu'il s'asseyait à son tour.

"Ca doit être une belle arme que vous avez là, pour la garder enveloppée.

-C'est le cas. Mais ce n'est pas pour parler d'elle que je vous ai demandé un peu de votre temps.

-Ouais, ouais, la mort du vieux. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il est tombé malade et il a clamsé, c'est tout. Il était plus vraiment de la première jeunesse, hein. Fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre."

L'absence de tristesse totale dans la voix de l’hurluberlu n'interpella pas vraiment Jirô, mais il ne put s'empêcher de la remarquer.

"Et donc, pour vous ... La théorie selon laquelle il aurait été assassiné ...

-C'est des conneries. Ma soeur se monte facilement le bourrichon. Et puis, ça lui ferait bien plaisir de voir quelques-uns d'entre nous au froid, si vous voyez c'que je veux dire. On n'est pas vraiment une famille conventionnelle, et elle supporte pas."

"Pas vraiment une famille conventionnelle". Jirô faillit éclater de rire en entendant ça, mais il se mordit la lèvre inférieure. Oui, ça, il avait cru le comprendre.

"Une dernière question: je peux savoir ce que vous faisiez avec votre frère, avant d'arriver ?

-On jouait. On était dans un p'tit troquet bien sympa qui propose des filles et des paris bien juteux. J'peux vous filer l'adresse si vous voulez."

Il aurait pu roter en suivant que l'harmonie aurait été parfaite. Jirô se contenta d'ignorer la proposition, et fit signe à l'homme qu'il pouvait sortir. Ne restait plus qu'à savoir ce que Zeref aurait réussi à tirer du second, et ils pourraient commencer à faire quelques déductions.

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Mar 30 Juin 2020 - 10:09
Après avoir transmis les informations obtenues à Jirô, je l’écoute mentionner une piste possible. Sans savoir de quoi il s’agit, je me dis qu’il a sans doute trouvé quelque chose de concluant dans la cuisine, et que cette intuition était bonne. Néanmoins, il faut maintenant que nous interrogions les deux derniers arrivés. Si l’Asagao entraine le plus âgé à l’écart, je me retrouve donc avec l’autre frère. Après l’avoir invité à s’assoir, s’il le souhaite, je peux maintenant commencer à poser mes questions :

« Que pouvez-vous me dire de la mort de votre père ? »

Son visage semble se décomposer. Un coupable, enfin ? Non, j’en doute, quelqu’un d’assez fou pour tuer son propre géniteur ne se laisserait pas découvrir de la sorte, il aurait au moins un comportement au-dessus de tout soupçon.

« Je… Je ne sais pas vraiment, il est juste tombé malade, personne ne l’a empoisonné ou quoi que ce soit, sinon on l’aurait tous été, on mange la même chose que lui au quotidien ! »

C’est subtil, mais il y a bien une sorte d’aveu. Je doute toujours de sa culpabilité, pourtant il a prononcé un mot qui me paraît étrange. Je le remercie, sans en demander plus, et me dirige vers Jirô pour lui faire part de ma trouvaille spectaculaire :

« Ce frère-là vient pratiquement de m’avouer que la victime a été empoisonnée. Je n’ai pas fait mention de notre idée sur ce détail, et il a tenté de démentir un possible empoisonnement… C’est très louche. Il va falloir trouver une stratégie pour obtenir des aveux, mais cette fois je suis sûr de deux choses : il a bel et bien été tué, et l’homme que j’ai interrogé sait par qui. Il suffit de le cuisiner un peu et il devrait tout avouer. »

Je marque une pause, me souvenant que mon équipier avait quelque chose à me communiquer. Nous touchons au but, et le manque de finesse de certains membres de la fratrie pourrait causer la perte du vrai responsable. Pour le motif, j’ai bien ma petite idée, mais cela ne coûte rien de le demander directement.

« Tu avais trouvé quelque chose d’intéressant, dans les cuisines ? Je t’écoute. »

Une fois cette information récupérée, il nous faudra mettre en place un plan. Notre éventail de possibilités est assez étendu, mais je vais laisser Jirô proposer quelque chose pour commencer, et si cela me convient, alors nous pourrons nous en servir comme stratégie finale. Dans le pire des cas, je proposerai une autre idée.



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Mar 30 Juin 2020 - 21:44

Jirô écouta en silence ce que lui révéla Zeref. Ils avaient à présent interrogé chacun des membres de la fratrie, et même une domestique en prime. Ils avaient donc recueilli a priori tous les témoignages qui devaient leur permettre d'éclaircir un peu les choses. Et Jirô devait admettre avoir sa petite idée sur ce qui s'était passé dans cette maison ... Enfin, dans les grandes lignes. Il ne savait pas trop quoi penser en ce qui concernait l'identité du coupable. Mais il était à peu près certain qu'il y avait un coupable. Et il ne tarda pas à expliquer à son acolyte ce qui le poussait à cette déduction:

"Pour tout te dire, j'ai eu l'occasion de tomber sur une domestique dans les cuisines, et elle m'a appris un élément assez intéressant, je pense, ce qui s'est confirmé par la suite. Je m'explique ..."

Il passa sous silence le moment de l'histoire où il avait été menacé avec un balai. Il lui semblait préférable de ne peut être pas en faire mention dans le cadre de sa première mission officielle. On se faisait si rapidement une réputation sur la base d'éléments aussi insignifiants, mais, il fallait bien l'avouer, assez cocasses ...

"Elle m'a dit que le père prenait bien ses repas avec toute la famille, et mangeait la même chose que tout le monde, à une exception près: il prenait un bol de riz spécial, avec des morceaux de prunes séchées. Or, quand je lui ai demandé de me montrer le pot qui contenait les prunes, j'ai pu voir qu'il était vide, et elle s'en est étonnée elle-même. En gros, comme si ce n'était pas elle qui l'avait vidé."

Il laissa une pause, suffisante pour que Zeref puisse faire la même déduction que lui. Déduction qu'il ne manqua pas de répéter pour autant:

"Je pencherais donc moi aussi pour la piste de l'empoisonnement. Ca ne me semblerait pas déconnant, en tout cas. Et il y aurait fort à parier, du coup, que la personne qui a empoisonné le vieux a cherché à se débarrasser des preuves en vidant le pot de prunes séchées, qui auraient été le vecteur parfait pour un poison. Reste à savoir qui aurait été capable de tuer son père parmi les sept enfants."

Il semblait en effet évident que le coupable se trouvait parmi ces sept individus, dans la mesure où ils étaient ceux qui avaient le plus intérêt à ce que leur père meure. L'argent. Le flouze. Les pépettes.

"Je ne pense pas qu'il faille exclure la thèse d'un crime commis à plusieurs. Je pense qu'on a compris qu'il y avait certaines complicités au sein de la fratrie ... Et je ne pense pas non plus qu'il faille exclure la possibilité que la soeur aînée soit coupable, même si c'est elle qui nous a appelés."

Il y avait réfléchi depuis qu'il l'avait interrogée, et n'avait pu s'ôter l'idée de la tête. Elle ne semblait pas absurde, même si elle pouvait paraître improbable à première vue. Et il s'empressa de l'expliquer à Zeref:

"Elle aurait tout intérêt à ce qu'un de ses frères soit exclu de l'héritage pour motif d'assassinat: sa part n'en serait que plus grosse. Et elle doit avoir conscience, à mon avis, du fait que le reste de sa fratrie puisse plus avoir l'air de coupables qu'elle. Sans vouloir faire dans le jugement ... Ils sont pas tous très nets, disons."

C'était une façon polie d'évoquer notamment les deux déglingués que Zeref avait débusqués à l'étage. Et sur ce point, Jirô était plus ou moins certain que son collègue ne le contredirait pas.

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Yasei Zeref
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Sam 4 Juil 2020 - 19:39
Cette enquête ne me plaît guère. Lorsque tout se déroule trop bien, c’est généralement qu’il y a anguille sous roche. Nous avons trouvé chacun des frères et sœurs, et tous ont répondu aux questions sans opposer de résistance, l’un d’eux montrant même des indices d’une possible complicité. Je ne suis pas la personne la plus futée de ce village – quoi que, je n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui le soit plus que moi – mais je ne me ferai pas avoir par des indices si aisément disséminé. J’écoute ce qu’a trouvé Jirô dans la cuisine et hoche de la tête à a mention des prunes séchées. Ma première réaction, intérieure et donc invisible, est de ressentir du dégoût. Je déteste les fruits séchés. La seconde de mes réactions est l’intérêt. Qu’il soit le seul à en manger ne m’aurait pas étonné outre mesure, étant donné le caractère répugnant de ce genre d’aliments, mais qu’ils aient disparus…

J’écoute la suite d’idées que propose l’Asagao, avec un silence total, sans émettre aucun son et en ne manquant pas une seule de ses remarques, toutes très pertinentes. Il ferait un bon agent de la Kenpei, c’est certain. Après avoir pris le temps de faire fonctionner mon cerveau à plein régime pour définir une liste des plus susceptibles d’avoir commis ce crime – ayant déjà éliminé la thèse de la mort naturelle au vu des éléments avancés – je finis par répondre après m’être assuré que personne ne nous écoute :

« Par ordre de méfiance, je placerais au premier plan la sœur aînée. Si mes doutes à son égard sont légitimes, alors il se peut que quelqu’un serve de bouc émissaire. Dans ce cas précis, il faudra être très prudent si nous trouvons des preuves incriminant quelqu’un. Ensuite, le frère qui a gaffé est celui qui a confirmé mes doutes. L’autre frère, l’ainé qui est arrivé après est aussi très louche. Les deux sœurs que tu as interrogées, viennent ensuite. Enfin, les jumeaux sont pour moi innocents. Ils ont l’air d’avoir un cerveau corrompu par les idées malsaines, et je doute que la simple idée de tuer ne leur ai même traversé l’esprit un jour, qu’il s’agisse de leur père ou de n’importe qui d’autre. »

Un autre élément me paraît étrange : aucun des sept n’a l’air particulièrement dévasté de la disparition du patriarche. La théorie selon laquelle ils seraient tous impliqués, et que la sœur aînée voudrait dévoiler le pot-aux-roses pour récupérer tout l’héritage.

« Bien, une fouille approfondie des chambres de chacun s’impose. Il faudra interroger plus en détails ceux que l’on estime les moins suspects, et aussi s’occuper des poubelles. Que dirais-tu de quitter les lieux en leur disant que nous reviendrons demain, mais de plutôt revenir dans la nuit, de manière discrète, pour les espionner ? En évitant la chambre des chauds lapins bien entendu, s’ils font ça de jour, j’ose à peine imaginer ce qu’il se passe la nuit. »

Je laisse le choix à Jirô de décider. Après notre passage, il y aura forcément des discussions qui donneront raison ou invalideront des théories.


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Asagao Jirô
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Dim 5 Juil 2020 - 18:18

La nuit était tombée. Le village s'était plongé de lui-même dans un calme relatif. Le coeur battant de Kiri ne cessait jamais de s'agiter, pas même lorsque la lune le baignait de son éclat. C'était là qu'on trouvait les établissements de plaisir, les maisons dont les divertissements prenaient tout leur intérêt une fois le soleil couché. L'écho de ces festivités quotidiennes retentissait dans le village comme un murmure. Un essaim lointain, dont le courroux n'avait rien de bien méchant, et qui ne dérangeait tout au plus que les oreilles des vieilles personnes. Mais, depuis leur cachette, Jirô et Zeref ne percevaient ces bruits que très faiblement.

Le quartier dans lequel se trouvait le théâtre de leurs opérations était assez reculée, et isolée dans un des quartiers les plus riches de Kiri, pour que ses habitants ne soient pas incommodés par l'agitation du bas peuple. Les deux shinobis s'étaient terrés dans l'ombre d'un angle de rue, et avaient patiemment attendu que le noir se fasse autour d'eux. A présent, ils pouvaient apercevoir les silhouettes de la maisonnée derrière les fenêtres masquées de rideaux. Leur vie en ombres chinoises.

Jirô s'extirpa de leur cachette, traversa la rue sans un bruit, et longea les murs de la bâtisse jusqu'à tomber sur les poubelles, à la sortie des cuisines. Toujours aussi discrètement, il se mit à fouiller dedans. Il y avait là tous les restes du repas du soir. Il pouvait même reconstituer le menu. Visiblement, tout ce beau monde avait petit appétit ... Il y avait littéralement de quoi nourrir un autre foyer dans ces poubelles. C'était dire à quel point ils avaient conscience de la valeur des choses ... Un jugement de valeur qui n'avait rien à faire dans le cadre d'une mission, assurément. Mais bon.

Et au milieu des carcasses de poissons, des montagnes de riz et des morceaux de viande à moitié dépecés, qu'est-ce qu'il ne trouva pas dis donc ? Un sac de toile, taché de mauve, et humide. Tiens tiens tiens ... Il le porta à ses narines. Remarquable arôme de prunes séchées, s'il n'était pas teinté d'un parfum prononcé de poison. Jirô rapporta sa trouvaille vers Zeref.

"Je pense qu'on est fixés."

Il ouvrit le sac qui contenait les prunes mortelles, et en montra le contenu à son camarade.

"Reste à savoir qui mène la danse ..."

Et, à regarder les silhouettes fantomatiques de la maisonnée qui vivaient leur vie en contre-jour, il s'imaginait que ce ne serait pas chose aisée. Car cette maison respirait la méfiance, l'étrange et le malsain.

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Jeu 9 Juil 2020 - 15:48
La nuit tombe, peu après que nous ayons quitté la maison. Nous leur indiquons que nous reviendrons le lendemain, mais il n’en est rien. Cachés non loin de l’entrée, Jirô et moi-même attendons le moment propice pour agir. Dès lors que nous nous sommes approchés du secret, il est à parier que toutes les preuves éventuelles qui pourraient rester dans la demeure se verront effacer dans les plus brefs délais. Je regarde momentanément la lune, qui laisse filtrer sa lueur au travers de la brume assez fine, ce soir. Je ne prononce pas un mot à l’attention de l’Asagao, tout d’abord pour ne pas risquer d’être entendu par les occupants de la maison ou des passants qui pourraient s’interroger, mais aussi parce que je ne sais simplement pas « faire la discussion ». Lorsque mon coéquipier se décide à se mouvoir, je le suis discrètement et le laisse agir comme il l’entend, selon les consignes que j’ai données. Il en ressort avec la possible arme du crime. Armé de mon flair, je passe outre l’odeur des déchets qui s’est collée au sachet, et me concentre sur les effluves spécifiques, avant de froncer les sourcils.

« Je ne peux pas dire avec certitude si c’est empoisonné, mais il est clair qu’il n’y a pas que l’odeur des prunes… Quelque chose y a été mélangé. Mon avis est que l’arme du crime traine encore, et j’ai quelques idées sur le lieu et la façon de le confirmer. »

J’observe les mouvements perceptibles par les jeux de lumière, et fais signe à Jirô de se cacher derrière les poubelles avant d’en faire de-même. Deux personnes sortent, il s’agit des jumeaux, qui sont habillés de façon bien étrange, très peu vêtus, et qui se tiennent la main comme un couple. Allez savoir dans quel coin du village ils vont se perdre, et combien de règles morales ils vont enfreindre en une seule soirée. Je me tourne alors vers le Genin et lui lance :

« Ces deux-là sont innocents, c’est maintenant certain. Attendons encore quelques minutes avant de faire une petite visite surprise. Je m’explique : en les interrogeant, on a mis un grand coup de pied dans la fourmilière. Il est donc logique de penser que le ou les coupables agiront bizarrement. Déjà, je doute qu’ils aient jeté l’arme du crime, se débarrasser des prunes étant suffisant. Attendons donc de voir si d’autres sortent, pour encore réduire le nombre de suspects. »

Après une bonne trentaine de minutes d’attente, deux autres sortent. Le frère le plus âgé, et l’aînée… Ma nyctalopie me permet de bien distinguer leurs visages, et je constate que l’homme est assez en colère. Allons-nous assister à des aveux ?


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Asagao Jirô
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Ven 10 Juil 2020 - 15:27

Jirô acquiesça à l'idée de Zeref, mais n'eut pas le temps de surenchérir: les deux silhouettes des aînés sortaient de la maison. La cachette des deux shinobis était idéale - si on faisait abstraction des restes de repas qui les gratifiaient de leurs effluves pour le moins raffinées - car depuis les poubelles qui leur servaient de barricades ils pouvaient entendre parfaitement ce qui se disait, entre le frère et la soeur. Et vu le ton de la conversation, ils n'échangeaient pas des politesses ...

"Je t'avais dit que ça tournerait mal !

-Mal ? Mais en quoi ça tourne mal, espèce de vieille chouette ? Ils sont juste venus mener leur enquête et nous ont interrogés, c'est tout ! C'est pas ce qu'on avait prévu ?

-Ils ne sont pas bêtes. Enfin, pas le petit. L'autre a l'air d'être un grand benêt. J'ai entendu une servante dire qu'elle l'avait surpris dans la cuisine avec la tête dans un placard."

Jirô haussa un sourcil, et dut retenir un éternuement.

"Ils y verront que du feu. Tout le monde a joué son rôle. Et c'est pas les deux erreurs, là, qui vont faire capoter le plan. S'il y a des gens à suspecter dans cette famille, c'est eux, non ? Tu sais ce que je les ai surpris en train de faire, avant-hier ?

-Epargne-moi les détails, j'ai déjà ma petite idée. Crois-moi que s'ils ne risquaient pas de tout éventer ... Enfin."

Jirô échangea un regard avec Zeref. Il lui semblait bien que tout ça ressemblait à des aveux, mais ... Ils ne les avaient pas vraiment entendus dire qu'ils avaient tué leur père. De ce qu'il comprenait, quand même, il semblait que toute la fratrie était dans le coup. Toute la fratrie sauf les deux autres déshabillés partis se butiner le pistil, là.

"Détends-toi. Ils reviendront demain, ils trouveront ce qu'on voudra qu'ils trouvent, et ils nous laisseront tranquilles, c'est tout. Et après ... Bye-bye."

Et même s'ils ne pouvaient pas le voir, Jirô aurait juré entendre un sourire carnassier ponctuer cette dernière phrase. Il se tourna à nouveau vers Zeref. Que faire ? Leur sauter dessus et les arrêter, ou attendre encore un peu, pour fouiller la maison ? Il était son supérieur hiérarchique. Et, à vrai dire, dans cette situation Jirô n'était pas tout à fait certain de la conduite à tenir.

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Ven 10 Juil 2020 - 16:10
Aveux… ou pas. Si les propos tenus sont évidemment incriminants, il n’y a rien qui indique qu’ils parlent bien du meurtre de leur père. Je n’ai aucune preuve, si ce n’est ce sachet de prunes qui sont probablement imbibées de poison. Encore une fois, je n’en ai pas la preuve. Ni moi, ni Jirô d’ailleurs. Il faut dont un flagrant-délit pour les coincer, et surtout un mobile. Le meurtre, à la rigueur, démontre un profond désir de s’approprier toute la fortune, mais pourquoi venir crier au loup alors que leur plan se déroulait bien ? Je les vois rentrer, préparant sans doute la suite de leur stratégie, et je me tourne vers l’Asagao.

« Il est évident qu’ils vont faire porter le chapeau à quelqu’un parmi eux. Ceux qui ne sont pas au courant sont sans doute les jumeaux, alors il faudra procéder intelligemment. Si nous réussissons à avoir un seul des vrais coupables, les autres tomberont. »

Je suis désormais persuadé qu’il y en a cinq dans le coup, mais il faut encore que j’en trouve des preuves claires et sans contradiction possible. Il faut donc passer à l’action, pour les pousser à l’erreur, sans se faire repérer bien entendu. Sans doute le sabreur remarquera une action quelque peu étrange, à côté de lui, du fait de ma transformation totale en loup. J’en viens presque à disparaître, à cause du manque de luminosité et des ténèbres du pelage me recouvrant, et je m’exprime normalement, même sous cette forme :

« Je ne sais pas si tu es doué pour te dissimuler, mais si ce n’est pas le cas je compte sur toi pour attirer l’attention d’une partie des frères et sœurs. Je vais suivre l’aînée, elle semble sur le point de mettre à exécution un sombre plan pour nous berner… »

Je bondis alors sur le mur, et l’escalade jusqu’à arriver au toit. De là, je remarque une entrée, qui est plutôt une cheminée, mais soit. Je m’y engouffre et descends rapidement, tel un ninja – ce que je suis d’ailleurs – et arrivé en bas, je me déplace dans l’ombre pour ne pas être vu, et loin de la vue des occupants de la demeure, je m’attelle à repérer l’odeur de l’aînée. Il me faut quelques minutes pour la remarquer, au deuxième étage, dans la chambre où se trouvaient les deux jumeaux incestueux, un peu plus tôt. En silence, je l’observe placer une seringue dans une table de chevet, ricanant comme la mégère qu’elle est. Avant qu’elle ne pose l’objet, je me déplace vers elle en silence, et finis par saisir son poignet de ma mâchoire, la forçant à lâcher prise, tout en poussant un hurlement de terreur. L’odeur émanant de la seringue et de la bouteille qui vient de s’écraser par terre ressemble fortement à celle des prunes séchées… Si simple. Je prends délicatement l’aiguille dans ma gueule et me précipite vers la porte d’entrée, où j’espère retrouver mon équipier avec toute ou partie de la fratrie.


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Ven 10 Juil 2020 - 18:55

En l'espace d'un battement de cil, d'un mouvement de nuages, Zeref s'était changé en loup. C'était donc ça le pouvoir des Yasei ? Jirô en avait entendu parler, avait lu des choses à leur sujet, mais jamais il n'avait été témoin de la métamorphose de ses propres yeux. Un phénomène pour le moins curieux ... Et certainement pas inintéressant. L'intérêt manifeste qu'il avait pour la transformation ne lui fit cependant pas oublier d'écouter les instructions de Zeref. Il les approuva d'un hochement de tête, et regarda son camarade disparaître dans la nuit, sans un bruit et sans un aboiement.

Il se retrouvait seul derrière ses poubelles. Bien évidemment, il n'avait aucune capacité de sensorialité qui aurait pu lui permettre de monter la garde, ou de surveiller efficacement tout le beau monde qui habitait la bâtisse. Tout ce qu'il pouvait faire, donc, c'était détourner l'attention de la fratrie. Ca ne devrait pas lui poser de problème ... Il était assez doué lorsqu'il s'agissait de ne pas se montrer discret, et particulièrement quand il essayait justement de l'être. Alors, volontairement ... Il avait d'ailleurs une petite idée de la façon dont il allait procéder.

La maisonnée était calme. Chacun des frères et des soeurs s'occupait de ses affaires dans ses quartiers, à l'exception des deux zigotos incestueux, partis faire on-ne-sait-quoi (en fait si, on sait très bien). En somme, tout le monde s'occupait de ses affaires, et laissait les autres aux leurs, et c'était très bien comme ça. Quand soudain ...

Dans le silence des longs couloirs vides, une sorte de plainte retentit. Plusieurs des frères et soeurs l'entendirent, mais crurent naturellement à une brise particulièrement étrange, ou à un grincement de la baraque. La deuxième occurrence du bruit leur fit lever la tête, tous. Cette fois, c'était bien un cri qui avait retentit. Un cri rauque, et profond. Et d'une voix qui leur semblait étrangement familière. Plusieurs eurent des frissons. Surtout lorsqu'ils entendirent la voix se déplacer dans le couloir, et passer devant leur porte ...

Alors, ils eurent tous la même réaction. Ils se ruèrent sur leur porte pour l'ouvrir d'un mouvement sec, et passer la tête dans le couloir. Elle était là. Dans la pénombre du couloir, seulement éclairé par de rares rayons de lune, la silhouette vêtue de blanc poussait sa plainte. Une plainte sinistre. Une plainte lugubre. Une plainte ... de mort. La silhouette descendit les escaliers. Tous les frères et toutes les soeurs sentaient la même frayeur courir soudain le long de leur échine. La même goutte de sueur perler à leur front. Et tous, d'un même mouvement, ne purent faire autrement que suivre la silhouette de leur père fantomatique.

Ils arrivèrent tous au rez-de-chaussée ensemble, les soeurs se cramponnant aux bras de leurs frères. Tout était sombre. La plainte s'était arrêtée, la silhouette avait disparu.

"Qui ... Qui est là ?"

La voix de l'aîné avait retenti avec force. Même s'il essayait de la dissimuler, on sentait bien l'angoisse dans son ton. Alors, une voix murmura tout près de lui, juste dans le creux de son oreille, dans un souffle:

"C'eeeeeeeeeest Johnyyyyyyyyyyyy !"

Et ils sursautèrent tous en même temps. Et Jirô fut particulièrement fier de son petit tour de passe-passe.

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Lun 13 Juil 2020 - 15:10
La famille réunie au grand complet, devant un être qui les effraie tous. Coupables ou non, voir leur défunt paternel sous cette forme fantomatique ne les laisse pas indifférents, et je peux les comprendre sur ce point. De mon côté, n’ayant jamais cru aux faits occultes, je comprends vite qu’il s’agit là de la stratégie de diversion de Jirô. Je relâche la seringue devant lui, et fixe la fratrie presque au complet, avant de reprendre forme humaine, sous leurs yeux encore plus choqués (oui c’est possible). Il est temps de faire cracher les aveux, peu importe la façon dont je m’y prends. Je ne prête même pas un regard au faux fantôme, pour simplement m’adresser aux frères et sœurs, en jouant l’ignorant, pour commencer :

« Bien, tout ceci est un peu grotesque, mais sachez que j’ai découvert qui est responsable de la mort de votre père, et comment il a procédé. »

L’apparition de leur cadavre de géniteur ne les dérange plus, ils sont désormais tous concentrés sur moi. Défiance, méfiance, accusation, et même un peu de haine. C’est tout ce que je peux ressentir dans leurs regards, tous différents, mais pourtant bien nets sur leur implication. Aucun n’est innocent, et ceux qui récolteront la richesse familiale sont les dépravés, voilà bien une chose que je trouve désolante.

« Votre sœur aînée a assassiné votre père en l’empoisonnant avec le produit contenu dans cette seringue. Elle en a placé dans les prunes séchées qu’il appréciait tant, et la toxine a fait le reste. »

Deux des quatre se tournent vers elle, feignant un air choqué, accusateur. Pas un ne tente de démentir ou de la protéger. Quelle serait la meilleure solution après tout ? J’entends le rythme cardiaque de l’accusée augmenter. Bingo, en voilà une. Une des sœurs, la plus jeune, semble transpirer, et son souffle saccader. Elle détourne le regard, a du mal à supporter ce qu’il se passe, mais ne dit rien. C’est le plus vicieux de tous qui prend la parole.

« Vous n’avez aucune preuve, ma sœur est innocente, comme nous tous ici, et vous allez maintenant nous laisser tranquille. »

Lui, c’est un sacré adversaire. Je décèle à peine le mensonge dans les variations de respiration et de ses battements cardiaques, pourtant je sais qu’il ment. Alors il est temps de sortir ma carte secrète : frapper le pilier fragile, et le temple s’écroule. Je pointe du doigt la sœur fébrile :

« Malheureusement, votre sœur a déjà tout confessé, avant que nous partions, plus tôt. Sinon comment aurions-nous su qu’il fallait chercher dans les poubelles, et que votre aînée tenterait de se débarrasser des preuves ? »

Oh, la petite crise d’anxiété qui se déclenche arrive au bon moment. Enfin, je me doutais qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elle craque, et elle ne démentira pas. Voyant l’état paniqué de sa jeune sœur, la plus âgée vient lui mettre une violente gifle, qui la fait tomber à terre. Voyons maintenant les accusations transverses. Elle ne tombera pas seul, c’est une certitude… Elle se tourne vers l’homme fort de la maison, s’apprêtant à dire quelque chose sur lui…


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Mar 14 Juil 2020 - 20:36

Un instant, Jirô songea à arrêter la soeur aînée, qui semblait partie pour donner une bonne volée de baffes à sa cadette. Mais il ne céda pas à cet élan. La perspective de voir les liens - dont il ne doutait pas de la solidité, c'était certain - qui unissaient ces frères et ces soeurs s'effriter le réjouissait plutôt qu'elle ne l'attristait. Et puis, si elle avait participé à l'assassinat de son père, ma foi, elle avait bien mérité une gifle ou deux. Même si elles venaient d'une autre meurtrière ... Si professionnel qu'il soit, Jirô ne l'était cependant pas assez pour n'éprouver aucun plaisir à voir des criminels scier la branche sur laquelle ils étaient assis. Car c'était bien ce qu'ils étaient en train de faire, sur incitation express de Zeref. Diable, il était pernicieux le bougre.

Et à présent, la furie de l'aînée se tournait vers le nouveau patriarche. Elle avait l'air plus courroucée que jamais. Si ses yeux avaient pu lancer des éclairs et cracher des flammes, ils l'auraient fait à coup sûr. Fort heureusement, ils étaient à peine capables d'exulter quelques larmes de rage.

"Je te l'avais dit ! Cette petite blatte ne sait pas tenir sa langue ! Si elle avait seulement été capable de se taire !"

Elle sembla amorcer un geste comme pour donner un bon coup de pied à sa soeur. Jirô, estimant que, cette fois, il aurait l'air fin bête s'il ne faisait rien, prit l'aînée par les épaules à temps pour la reculer et lui faire balancer sa jambe comme une danseuse, à quelques centimètres de l'épaule de la cadette, encore à terre.

"Wopopopopo ! On va se calmer un peu, hein.

-Lâchez-moi vous ! Vous êtes peut être bien le plus stupide dans cette pièce !"

Et elle lui cracha au visage. Jirô haussa les sourcils, et s'efforça de garder une expression parfaitement neutre, alors que le molard lui glissait joyeusement le long de la joue.

"Je ne prétends pas être le plus vif d'esprit, mais je suis à peu près certain qu'il y a plus bête que moi ici. Regardez un peu autour de vous, et vous comprendrez ..."

L'aînée avait l'air tellement furieuse qu'elle sembla d'abord ne pas avoir entendu ce que Jirô avait dit. Puis elle détourna son regard de lui et, tout en continuant à se débattre, observa ses frères et soeurs, puis la cadette à terre. Alors, la déconfiture se tartina sur ses traits. Il semblait que le patriarche avait compris aussi, car il sembla d'abord prêt à exploser de colère. Il enfla littéralement, dans une inspiration d'enfer, avant ... d'éclater en sanglots. Décidément, cette famille était pleine de surprises.

Jirô resta interdit un instant, se demandant bien si c'était donc là la fine fleur des assassins de Kiri, avant de tourner son regard interrogateur vers Zeref. Ils avaient sans doute maintenant suffisamment d'aveux pour considérer qu'ils tenaient leurs coupables. Quelle était la démarche à suivre ? Les emmener au poste, ou offrir un mouchoir au meurtrier ?

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Jeu 16 Juil 2020 - 12:59
Je passe mon tour, lorsque la sœur commence à incendier son grand frère, avant de vouloir frapper de nouveau sa sœur. Je fais probablement un mauvais policier en agissant de la sorte, mais l’aînée pourrait tout aussi bien la passer à tabac que cela ne me ferait ni chaud ni froid. Les criminels ne sont pas les personnes pour qui j’ai le plus d’égards, et aussi désorientée puisse-t-elle paraître, elle n’en reste pas moins complice du meurtre qui a été commis. C’est donc Jirô qui intervient pour l’empêcher d’amocher encore plus sa cadette. Ce qui suit aurait presque pu m’arracher un sourire, entre le fait que l’Asagao se fasse traiter d’idiot, et le fait que l’aînée soit finalement la plus bête du lot. Néanmoins, il en faudra beaucoup plus pour défaire ma mine habituelle.

Tout ceci nous mène donc à trois coupables, mais il en reste deux qui ne sont pas exempts de tous reproches. Je ne compte pas m’arrêter à une presque affaire résolue, alors je fixe les deux derniers, réfléchissant bien à mes mots. Je pourrais les incriminer, mais sans aveux, cela reviendrait à brasser de l’air pour rien. J’opte donc pour une solution un peu plus vicieuse, afin de rester dans le thème :

« Eh bien, Jirô, nous allons pouvoir emmener ces trois criminels. La bonne nouvelle, c’est qu’ils finiront leurs jours dans les geôles du clan Yuki, vu qu’ils n’ont rien à nous apporter de plus. Après tout, nous les avons tous eus sans nécessiter de conclure un quelconque accord avec l’un d’eux. »

Je saisis l’épaule du plus âgé des frères, m’apprêtant à l’emmener avec moi, quand une voix s’élève :

« Attendez ! Nous ne sommes pas les trois seuls. Ces deux-là aussi sont dans le coup, et je ne compte pas les laisser s’en tirer ainsi. »

Bingo… Vraiment, rien de plus simple que laisser entendre un arrangement pour que les masques tombent. Encore une fois, cette folle n’est pas futée. Il n’y aura aucun arrangement. La justice se veut droite et inflexible, mais je n’ai jamais promis de ne pas mentir, de mon côté. Elle se plaindra à Nâam, si cela lui déplaît. Je fais signe à Jirô de rester là le temps que j’aille chercher quelques soldats pour escorter ce petit groupe là où on les attend.

A mon retour, ils sont tous appréhendés, et nous sommes donc libérés de cette mission. Une fois le rapport fait, je glisse quelques mots à mon coéquipier :

« Tu t’es bien débrouillé durant cette mission, tu ferais un bon soldat de la Kenpei. »

Sans un mot de plus, je le laisse dans mon sillage, pour rentrer chez moi, afin de me reposer après cette longue journée.



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