Une fois encore, les pas de l'ascèse arpentèrent les détours de la Cité Ancestrale, avec cette limpide familiarité de retrouver à chaque aurore le paysage d'Hayashi ; cette terre qu'il avait quitté tant de fois, mais où son cœur semblait toujours trouver le moyen de revenir se loger. Son regard éthéré longea les dédales brisés qui semblaient s'être amoindris au cours des semaines qui avaient suivi la naissance de la Coalition, poussé par la volonté de fer des moines que la Forêt Millénaire bordait de sécurité. Comme toujours, elle semblait répondre présente pour ceux qui gardaient foi en elle. De tout temps, des histoires telles que celles-ci avaient été contées aux âmes héritières de ce bois, certaines relatant même que chaque être qu'il aurait vu naître retrouverait toujours son chemin dans ce berceau sylvestre, et leur offrirait une prospérité fondée sur la paix et l'entraide.
Lorsqu'Aditya observait les visages des moines, il lui était impossible de ne pas distinguer des brides de ces légendes au cœur de la ferveur avec laquelle chacun cherchait à apaiser les tourments de son prochain, apporter sa pierre à la reconstruction de la fierté et de la grandeur de leur foyer que l'on connaissait désormais sous le nom de Cité Brisée, depuis l'ouverture du gouffre l'ayant dissimulée pendant tant de temps. On ne la pensait être qu'une légende, racontée de bouche à oreilles, dont l'existence même n'aurait été qu'un mirage. Mais ce spectacle de vie qui se dérobait devant ces yeux... cela n'avait rien d'un mirage. Le peuple d'Hayashi n'avait jamais été une entité s'élevant comme un seul homme à l'image de tant d'autres nations qui courraient ce monde. Pour autant, ils étaient bien plus que cela. Il lui semblait que tous partageaient un idéal commun, œuvrant pour le bien de ceux que l'on aurait placé sur le chemin.
Au fond de lui, Aditya ne pouvait qu'espérer qu'Hikari retrouverait un jour sa magnificence d'antan où la paix régnerait à nouveau dans cet espace hors du monde ; et comme un encouragement à ces pensées, un léger souffle vint frôler les détours de ses épaules, faisant légèrement frissonner sa peau laissée découverte par son sari. Un fin sourire se glissa sur ses lèvres tandis que ses iris s'abreuvaient de la vue magnifique que lui offrait ces bois ancestraux, ne serait-ce qu'une dernière fois, avant que le devoir ne le guide auprès de cette même bâtisse ayant vu naître la plus grande coalition shinobi que ce monde ait connu jusqu'ici.
Alors, presque à regret, il s'arracha à la contemplation de la nature et laissa ses pas le guider à l'intérieur, où chacun de ses mouvements résonnerait dans le silence impérial qui habitaient les murs.
Depuis toujours, Aditya s'était promis de ne pas s'impliquer dans les affaires des hommes, de se refuser à détenir quelque impact sur l'histoire du monde. Aujourd'hui encore, il chérissait cet engagement au plus profond de son âme ; que ce soit sous l'égide de ses devoirs envers la Brume ou poussé par la liberté que lui offrait Hayashi, l'ascèse n'y voyait que peu de différences. Malgré l'importance que revêtait une telle mission, celle d'apprendre à sceller les divinités ayant régi ce monde, rien de cela ne changeait à ses yeux. Il ne demeurait qu'un homme parmi tant d'autres, dont l'existence ne devrait jamais influer sur le cours des choses.
Et pourtant, alors que sa marche prenait fin au centre de cet édifice vide de toute présence, il ne pouvait ignorer le fait qu'il se trouvait là devant l'avènement d'un renouveau pour ce monde qui n'avait connu que les affres de la guerre et la souffrance qu'engendrait la perte d'un proche, à l'aube de changement qu'il espérait se poursuivre au-delà de l'accomplissement de leur but commun. Au cours des dernières semaines, il avait eu la chance de retourner sur les traces de son passé et serrer au creux de ses bras la silhouette chaleureuse des siens. Il ne pouvait qu'imaginer la douleur de tous ceux ayant eu à vivre au-delà d'un tel déchirement.
Aditya n'était pas un de ceux cherchant à inscrire son nom dans l'histoire, ou espérant fonder un héritage dans le sillon de son existence. Il ne priait que pour la rupture de ces conflits d'ego perpétuels, qui mettaient en jeu les êtres dont ils n'avaient aucun droit de gouverner la vie.
Sa paume vint glisser sur les contours boisés de la table centrale, dans un air absent ; et les yeux clos, il laissa ses poumons se gorger de l'air humide et poussiéreux qui habitaient la pièce, si silencieuse que sa propre respiration lui semblait aussi lourde et assourdissante que ne l'était le poids de ses pensées. Pourtant, au-delà de ce capharnaüm, un écho résonnant perça les tourments de son esprit ; celui de pas, semblant rejoindre l'abri de ces murs à leurs tours.
Ses talons pivotèrent face à l'entrée de l'édifice, et au travers des mèches d'or qui encadraient son visage, ses iris glissèrent sur la silhouette silencieuse qui semblait se joindre à la sienne, sans qu'aucune ne cherche à rompre l'atmosphère apaisante de ce lieu. Pourtant, lorsqu'elle se rapprocha davantage et que les rayons du soleil révélèrent le visage de la jeune femme et sa chevelure écarlate, Aditya reconnu en elle les traits d'une de ses connaissances que jamais il n'aurait pensé pouvoir croiser à nouveau, d'autant plus ici, au cœur de la Forêt Millénaire.
« ...Hanae ? », murmura-t-il dans un souffle, étonné.
Les pas de la rougeoyante la guident dans ce grand hall qu’elle ne connaissait pas jusqu’alors. La ville, en elle-même, lui est inconnue, et la raison de sa présence ici n’est un fait connu que depuis deux jours. Alors qu’elle visitait la ville d’Urahi, découvrant la capitale de l’Empire, qu’elle n’a rejoint que récemment, un shinobi est venu à sa rencontre. S’attendant à une mission, la jeune femme a soupiré en le voyant se présenter à elle. Néanmoins, ce n’était pas aussi simple que cela. Celui-ci a d’abord fait mention d’une réunion s’étant tenue à la capitale du pays du bois, regroupant les dirigeants de Kiri, Iwa, du Teikoku mais aussi du groupe appelé « Fukkatsu ». Il y avait aussi cet homme, que la sauvage recherche depuis que Hokazuka Rie lui a donné son nom : Hayai Taishi. Au cours de ce sommet des shinobis – car c’est bien le nom que l’on pourrait lui donner – une coalition a été créée dans le seul but de terrasser l’ennemi public numéro un : l’Homme au Chapeau.
Un peu abasourdie par ces informations, la Sendai a commencé à se demander pourquoi quelqu’un est venu lui transmettre toutes ces informations. Certes, l’avenir du monde la concerne comme tout un chacun, voire même plus encore que les autres lorsque l’on considère ses ambitions de paix, mais elle n’est encore personne, aux yeux de l’Empire. A moins que sa mission de livraison d’armes pour l’Empereur n’ait plu aux hautes sphères d’Urahi ? Quoi qu’il en soit, ce sommet a également permis à un homme de transmettre des informations sur des Dieux qui existeraient en ce monde. La Kazejine a déjà entendu parlé d’histoires du genre, à Kaze, avec le Dieu du désert, mais n’ayant jamais été confrontée à cela, elle n’a pas vraiment idée de la menace que cela représente. Ce qu’elle a retenu, cela dit, c’est que l’ennemi de tous possède une capacité lui permettant de contrôler le temps, dont la seule faiblesse est son coût en chakra. Il est cohérent de penser qu’un tel pouvoir demande beaucoup de ressources.
Enfin, le messager a fini par venir à l’essentiel : le Dieu renard, qui donnerait un chakra illimité à son détenteur. Entre le fait de pouvoir sceller l’un de ses Dieux dans un être humain, et cette histoire de chakra illimité, Hanae est un peu perdue, et trouve ces informations à la fois folles et terribles. Donc, sa mission consiste à aller à Hikari pour apprendre auprès du Saint-Père – un homme qui, par le passé, a pris une Kumojine en otage dans le seul but de récupérer un ouvrage sur ces mêmes dieux – un Kinjutsu qui permettrait de sceller ces entités absolues. La rougeoyante a été sélectionnée du fait de son puissant Fuinjutsu, sans aucun doute, et doit être la seule à même d’y parvenir au sein de l’Empire. De quoi flatter son ego, si elle avait la moindre envie qu’on le flatte, mais ce n’est pas le cas.
C’est donc quelques jours plus tard que l’ex Chûnin de Kumo pose un premier pied au pays du bois, ou un moine l’accueille pour la guider jusqu’au bâtiment où on l’attend. Trop attirée par le spectacle féérique et la magie du décor qui l’entoure, elle ne sait même pas combien de temps elle marche avant d’arriver à cet endroit. C’est d’ailleurs une voix qui la tire de ses pensées, alors que son accompagnateur décide qu’elle n’aura plus besoin d’être guidée. Elle n’en croit pas ses yeux, et son visage le montre bien, dans ce pays inconnu où elle n’a jamais posé les pieds, voilà qu’elle retrouve une connaissance, qui, malgré leur seule rencontre, l’a marquée. Énormément. Prise de court, elle regarde autour d’Aditya s’il n’y a pas quelqu’un d’autre, presque gênée, plus qu’excitée, mais ne la voit pas. Se recentrant alors sur la seule présence connue depuis son arrivée, elle recouvre ses esprits et lui adresse un sourire chaleureux :
« Aditya… Quelle joie de te revoir. Reikan n’est pas avec toi… ? »
Une autre surprise, comme celle de revoir quelqu’un qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années, aurait été grandiose, mais cela ne semble pas être le cas. Néanmoins, la seule présence de l’Eiseinin suffit à la rassurer à la lui procurer une grande joie :
« As-tu aussi été appelé pour apprendre ce Kinjutsu ? Pour ma part, cela a été une très grande surprise. Il faut dire que j’ai appris toute cette histoire de sommet des shinobis et de coalition en même temps que j’ai reçu l’ordre de me rendre ici, par les autorités de l’Empire… »
Elle s’interrompt en entendant des bruits de pas dans son dos. D’autres personnes sont conviées à cet apprentissage ? Eh bien, les chances de les connaître également sont très maigres, mais le Kirijin assurera au moins une tête connue dans cette mission.
Depuis son retour à Hayashi, la kunoichi n’avait pas lésiné sur les tâches. Depuis que Toph l’avait proclamée responsable de l’hôpital part ce parchemin, sa vie avait pris un tournant. Elle savait bien que l’ombre de la réunion planait sur leur tête, et qu’elle-même se sentirait concernée par cette coalition. Pourtant, elle continuait de vivre au jour le jour, organisant au mieux l’hôpital de la manière dont elle le voyait. Aimi ne négligeait pas les conseils de ses aînés, mais se gardait le droit de prendre les décisions. Pour autant, tout se passait plutôt bien et avoir Harumi dans l’équipe donnait un nouveau vent et du répits à la doucereuse qui ne courrait plus entre les urgences et les consultations. Pour couronner le tout, la jeune femme avait deux nouveaux membres de son équipe, elle était donc responsable de leur ascension au sein de la Roche. Le fait d’être débordé ne l’aidait pas, mais il s’agissait là d’avoir une organisation quasiment parfaite.
Mais le sort en avait décidé autrement et la voilà convoquée, comme elle le redoutait pour une mission en lien avec la coalition. La Chiwa se doutait bien qu’on enverrait des iwajins auprès d’Hikari pour apprendre sur ces techniques interdites. La rousse se disait que c’était pour le bien du village et que même si elle devait travailler avec ce saint-père étrange, elle le ferait. Ses capacités en fuinjutsu n’était plus à douter et elle se sentait capable de pouvoir surmonter cette épreuve. Avant de se préparer pour la mission, la kunoichi rédigea un long document qui recensait tout ce qu’il y avait à faire durant son absence. Tout étant normalement à jour, elle pouvait se permettre cette absence qui prendra sûrement plusieurs jours.
Après être rentrée à la boutique pour vérifier que le renardeau qu’elle gardait, allait bien et avait de quoi manger, elle quitta celle-ci et salua l’Hayai qui y vivait pour se diriger vers les portes. Elle attrapa d’ailleurs son manteau noir qui descendait jusqu’à ses cuisses, histoire de se réchauffer en cette période
hivernale. Une grande émotion la parcouru en repensant à sa mère qui lui avait cousu ce vêtement. Il avait été revu pour aller à sa taille et le portait la couvrait d’une nostalgie certaine. Pour cette quête qu’elle redoutait étrangement, elle sera accompagnée, mais de qui ? Il lui fallut quelques instants pour se poser la question qu’une touffe rouquine, arborant un tenue chaude qui lui allait à merveille, mais toutefois très surprenante, la rejoigne. La chunin ne put s’empêcher de sourire en voyant le Miyamoto arriver. Savoir qu’il sera à ses côtés réchauffait son cœur déjà bien stressé.
S’il était là, il devait sans doute avoir appris ce qu’il s’était passé durant le sommet et connaissait ce terrible secret qui tiraillait la kunoichi. Mais pas ici, pas maintenant.
« Bonjour Teruyo, je suis contente de savoir que c’est avec toi que je vais accomplir cette mission. Si tu veux bien, on pourra en discuter davantage sur le chemin, mais pas ici. »
D’un simple signe de la tête, la jeune femme lui proposait de la suivre. La rubiconde ne comptait pas donner d’ordre au Miyamoto, ils étaient à égal pour cette mission et elle espérait qu’il en soit de même pour lui. De son souvenir, il fallait une bonne journée de marche pour se rendre au pays du bois et la kunoichi comptait bien user de ses talents ninjas pour diminuer le temps et arriver au plus vite pour en finir avec cette mission. Préoccupée, le rouquin à ses côtés le remarquera très vite. Elle était silencieuse et perdue dans ses pensées et se contentait de garder une allure soutenue. Mais c’était Teruyo, et si quelqu’un était à même de l’écouter, c’était bien lui. Alors doucement, la responsable de l’hôpital calma sa course et tourna son visage froid vers son précieux ami.
« Désolée… Depuis ce sommet, j’ai été prise de nouvelles responsabilités et mon cerveau est en bouilli. Je suis un peu tracassée par ce qu’on y a appris. Je suppose que tu dois aussi en savoir pas mal, pour être présent pour cette mission. Je t’avoue que je ne suis pas la plus rassurée. Même si je ferai tout pour protéger Iwa, je ne peux pas m’empêcher de me demander si c’est la bonne solution. Pourtant, je n’en vois pas d’autres. »
Peut-être que les mots du père de famille sauront revigorer la kunoichi. En tout cas, c’était dit. Peu importe ce qu’il lui répondrait, elle savait qu’il trouvera la réponse à ses doutes, ou peut-être que lui aussi ne savait pas quoi en penser. Apprendre cela si soudainement ne devait pas être facile à encaisser, elle pourrait le comprendre.
Cela ne les empêcha pas de continuer leur chemin, prenant parfois une pause ou deux avant de se rendre jusqu’à la frontière où la verdure commençait à prédominer le terrain grisâtre qui tirait sa révérence devant l'hiver verdoyant. Une vague de souvenirs se joignit dans ses pensées brumeuses. Elle se souvenait très bien du chemin, bien que plus immaculé qu’auparavant. C’était un pays très surprenant et Aimi aimerait bien y rester un peu après la mission. Elle avait peur que le froid tue les plantes qu’elle cherchait, mais savait aussi que certaines y résisteraient.
Leur arrivée à Hikari se fit plusieurs heures après leur arrivée. Son coeur tambourinait autant que sa surprise agréable traversa son regard écarlate. Bien qu’on pouvait encore voir des signes de la souffrance matérielle que la cité avait subie, on pouvait aussi constater une nette amélioration des travaux de réparation. Aimi ne put s’empêcher de sourire doucement devant ce spectacle sous ses yeux. Un moine arriva très rapidement à leur rencontre et les invita à les suivre, comme s’il savait déjà pourquoi ils étaient présents. La kunoichi se disait qu’elle pourrait retourner voir les deux ouvriers qu’elle avait aidé. Mais ce n’était pas le moment d’y songer plus, tandis qu’ils se rapprochaient du bâtiment qu’elle reconnaîtrait entre mille.
La rougeoyante tourna son visage vers le Miyamoto et lui sourit doucement avant de voir son visage recouvert par l’ombre du plafond. À peine arrivés sur les lieux que les deux iwajins pouvaient faire face à la salle de réunion. Mais le plus surprenant fut alors la présence de deux âmes sur les lieux. Si la première lui fut familière, lui rappelant cette agréable sensation qu’elle avait eue lors de sa rencontre avec le blond, l’autre fut tellement déconcertante que la Chunin s’arrêta nette.
De longs cheveux rouges ressemblant aux mèches qu’elle avait reçu dans cette lettre, un visage de porcelaine, des yeux aussi sanguins que les siens. Et ce petit nez retroussé qu’elle n’aurait jamais pu oublier. Mais non, ce n’était pas possible, ce n’était pas… possible. Sa bouche ne pouvait sortir ce mot, cette dénomination qui était peut-être pas la sienne, ce prénom qu’elle aurait aimé prononcer le jour où elle la reverrait. Pourtant, même si une dizaine d’années étaient passées, elle ne se trompait pas. Son regard commença à briller, elle ne savait pas si le saint-père était là, si on lui adressait la parole. Son attention était marquée par cette écarlate présence. Il fallait qu’elle sache, il fallait qu’elle le dise.
« Tu sais, il faut pas être triste comme ça, je pars pas si longtemps que ça. Et puis, tu seras pas toute seule, y’a papys et mamies avec toi, et Konéko aussi. » « Je suis même pas triste, j’ai de la poussière dans les yeux !» répliqua Saya, les yeux humides justement. « Et puis si je suis triste c’est à cause de Konéko, il a pas l’habitude, que tu partes si loin si longtemps. »
Si ces quelques mots étaient vrais pour ce fameux chat, ils pouvaient également s’appliquer à mon petit bout de choux qui se tenait devant moi, la gorge nouée, la mine triste et un nez prêt à renifler. M’accroupissant à sa hauteur, je l’enlaçais fortement d’un câlin paternel débordant d’amour, l’embrassant sur la joue et retenant quelques larmes.
« Tu sais pourquoi je sais que je peux partir tranquille ? » « Non » renifla-t-elle « Car je sais que tu es une fille courageuse et que tu prendras soin de toute la famille. Et puis, tu sais ce que ça veut dire quand je reviendrais ? » « Ça sera bientôt mon anniversaire ? » « Voilà, c’est ça. Je compte sur toi pour surveiller tous ces vieux qu’on aime hein. »
Alors que je lui embrassais le front, Saya couru dans sa chambre, revenant avec un gros paquet entre les bras.
« Comme il fait froid et que tu vas voyager, je t’ai fait un cadeau. Comme ça tu auras chaud. »
Tenue de Teruyo pendant ce RP:
Déballant avec enthousiasme, j’offrais une énième accolade à ma fille avant d’enfiler ces nouveaux vêtements chauds qui, à n’en pas douter, seraient sûrement bien agréables pour ce voyage hivernal. Enfin paré, nouvelle tenue sur le dos, besace de voyage pleine, que ce soit d’artifices ninja ou d’artifices culinaires. Souriant une dernière fois à ma famille, leur offrant des saluts chaleureux, je leur tournais le dos pour rejoindre les portes du village, prenant dès lors une mine grave, sûrement mon attitude la plus sérieuse depuis des années.
Comment en étions-nous arrivés là ? Comment le monde avait-il pu tourner ainsi ? Comment avions-nous pu laisser faire ça, engendrer de telles choses. Et voilà qu’aujourd’hui la colère des Dieux nous menaçait tous. Il y a quelques jours de cela, lorsqu’un jonin était venu me voir afin de savoir dans quelle mesure je maîtrisais le fuinjutsu, je ne pensais pas que dévoiler mon niveau d’expertise m’amènerait à tout ceci. Un choc. C’était ce qui m’était arrivé lorsque j’avais pris connaissance de la mission qui m’était attribuée. C’est à ce moment-là que je me rendis compte que jusqu’à présent, je vivais dans une bulle dorée. Une si lourde menace sur nos épaules. Et Toph face à cela. Quels lourds secrets devait-elle encore porter sur ses épaules. Malheureusement, tout ceci ne faisait que confirmer mon ressenti du monde shinobi. Nous avions besoin d’un profond changement. Une fois que nous nous en serons sortis, le temps de remédier à tous les problèmes qui aujourd’hui apparaissent futile arrivera. Pour notre survie, pas seulement nos village, mais ce que nous sommes, notre culture, nos enfants, les générations future, nous avons besoin de changer, d’évoluer, d’accepter.
Emmitouflé dans ma veste, bonnet vissé sur les oreilles, la mine grave, j’arrivais enfin aux portes du village où mon binôme m’attendait, une personne que je reconnaissais immédiatement et qui par sa simple présence réchauffa mon cœur et me fit décrocher un large sourire malgré la situation.
« Aimi ! Je suis heureux de te voir. Heureux que ce soit toi en quelque sorte. Tu as raison, mettons-nous en route et discutons plus tard. En revanche, je te suis, on m'a dit que mon coéquipier connaissait la route. »
Une fois à une distance raisonnable du village, à distance des oreilles indiscrètes qui pourraient nous écoutais, la rubiconde prit la parole. C’était quelque part un soulagement pour moi qu’elle fasse le premier pas, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, son attitude toute aussi préoccupée que la mienne ne présageait rien de bon. Deuxièmement, sachant qu’elle connaissait déjà la route, elle devait faire partie des personnes qui avait accompagnée Toph et donc elle connaissait toute cette situation depuis maintenant quelque temps. Ce qui m’amenait au troisièmement. Si elle n’avait pas pris la parole, je n’aurais pas su si je devais le faire, et surtout comment le faire.
« Je … J’en sais rien. Tout ça, c’est si brutal pour moi. Il y a encore quelques jours de cela j’étais en train de faire un barbecue hivernal dans notre jardin avec toute la famille, à rire, à boire et à manger plus que de raison, et aujourd’hui, j’ai peur que ce moment soit le dernier que je passe en famille, de manière aussi radieuse. J’ai le sentiment d’avoir été dans une bulle et que cette dernière vient d’éclater. Si je ne sais pas ce que tu vis avec toutes tes responsabilités, je comprends ta situation. Ce que je vais dire n’aura aucun sens dans la mesure où je n’aurais rien pu faire jusqu’ici, mais je me sens mal vis-à-vis de tout cela. Je vivais tranquillement dans mon ignorance alors que j’aurais pu aider, je ne sais pas comment, mais j’aurais dû faire quelque chose. »
Pris dans notre course, je stoppais net, levant les yeux vers les nuages blancs au-dessus de nous, menaçant de faire tomber une fine couche de neige. Les yeux rougis, je gardais mon regard levé, évitant de croiser celui de ma jeune amie. Elle avait tant fait alors que je me prélassais. Je n’avais pas le droit d’afficher une telle mine.
« Si j’ai accepté, c’est pour protéger Iwa aussi. Ma famille, les générations futures, toi. Compte tenu de l’ampleur de la menace, je ne sais pas ce qui nous attend chez ce Saint-Père, mais je suis prêt à me sacrifier pour vous tous, pour un avenir meilleur, pour votre avenir. Alors je ne sais pas si c’est une bonne solution, mais malheureusement, j’ai peur que ce soit la seule solution. »
Après quelques secondes de silence …
« Mais je suis heureux de vivre cette épreuve à tes côtés. Ton amitié m’est chère et vivre ça avec toi rendra les choses plus faciles. »
Baissant rapidement les yeux, regardant le sol pendant que réajustais mon bonnet, une goutte tomba au sol.
« Tiens, il pleut. Allons-y, reprenons la route. »
Ce fut la seule et unique goutte de pluie de la journée.
Reprenant la route, le reste du voyage se passa sans mal, nous permettant de parler de tout et de rien jusqu’à ce que nos pas nous amène finalement à destination. Hikari. J’avais rapidement vu ce nom sur des cartes récentes, mais par manque de temps, je n’avais pas eu l’occasion de pousser plus. Accueillie par quelqu’un qui ressemblait à un moine, notre arrivée devait être fortement attendue compte tenu de la solennité de la chose. Alors que nous déambulions, je ne pus m’empêcher de me rapprocher d’Aimi qui marchait devant moi et de lui chuchoter quelques mots.
« C’est vraiment ici ? Dans ces ruines ? »
Puis finalement notre destination finale, un grand bâtiment qui me permit d’entrouvrir mon manteau et de retirer mon bonnet. Si je me sentais comme un étranger au milieu de tout ceci, mon ressenti s’accentua d’avantage lorsque l’eisenin prit la parole à la vue de deux autres personnes présentes dans les lieux. Si le premier, un jeune homme aux traits fins, ou une jeune femme, je ne saurais trop dire se tenait là, mes yeux interloqués dévisageaient d’avantage la seconde personne qui ressemblait à s’y méprendre à Aimi. Ainsi, les trois autres protagonistes se connaissaient. Une nouvelle fois, cette situation me montrait à quel point, j’étais insignifiant. Mais cela me permit de me noter intérieurement qu’il fallait que je discute avec Toph à notre retour.
À quelques pas derrière tout le monde, comme pour ne pas dérange, levant une main à mi hauteur d’un salut timide et d’une voix presque étouffé bien que compréhensible, j’adressais quelques mots au trio.
La voix rauque vous interpella. Et puisque vous saviez tous pourquoi vous étiez ici, vous n’eûtes nulle surprise de voir à qui elle appartenait. Le Saint-Père était apparu et vous dévisageait. Assis, les jambes et les bras croisés, il semblait presque dégoûté de vous voir. On se souvenait alors que toute sa vie il avait été l’ennemi d’une pensée commune et adepte d’une religion aux extrêmes certains. Vénérer les Dieux et punir les Hommes, les fondements de son Ordre de Fanatiques qui avait fait de nombreuses victimes innocentes. L’ironie était qu’à l’heure où les Dieux se dévoilaient au monde et que la menace commune de l’Homme au Chapeau était trop importante, le Saint-Père était devenu l’allié forcé des Shinobis.
Malgré que ses pensées fussent toujours désintéressées et dirigées de par ses croyances profondes, Suzuri Wo ne pouvait s’empêcher d’haïr cet Homme au Chapeau qui l’avait trompé. S’il ne pouvait publiquement l’admettre, il savait bien que l’idée que l’on se soit joué de lui était insupportable. Un affront qui ne saurait être lavé qu’une fois que cet ennemi serait vaincu.
Mais pour ce faire, il faudrait l’empêcher de mettre la main sur le Dieu Renard et l’affronter. Et pour l’un comme pour l’autre de ces objectifs, la possibilité de compter sur les Dieux permettrait aux shinobis déjà drastiquement plus nombreux de combattre à armes égales.
« Si vous voulez bien vous avancer… »
Vous pûtes voir que devant le Saint-Père quatre rouleaux de parchemin avaient été déroulés. Les inscriptions pouvaient vous faire comprendre qu’il s’agissait d’un Fûinjutsu où sur chaque exemplaire un espace semblait y avoir été laissé exprès.
« … et y verser un peu de votre sang. »
Terrifiante demande mais pourtant Suzuri Wo ne semblait nullement plaisanter. Son regard froid qui ne cessait de vous dévisager pouvait vous faire hésiter sur le bienfondé de sa pratique. Mais si vous aviez connaissance de qui était en face de vous, alors vous saviez que c’était l’un des plus éminents maîtres en sceaux.
Dans tous les cas, devoir verser quelques gouttes de votre sang sur le rouleau de parchemin qui était devant vous était une première étape qui vous faisait comprendre qu’apprendre un Kinjutsu n’avait rien d’habituel.
« Ne me dites pas que vous avez peur ? s’amusa presque votre maître du moment. »
Les prunelles d’Aditya prirent le temps de retrouver les traits de l'écarlate, croisée par hasard il y a bien des lunes, lorsque leurs corps appartenait encore aux territoires de la Brume. La bienveillance qui couvrait le visage de l’ascèse ne manqua pas de redoubler lorsqu’elle mentionna la féline si chère à leurs deux cœurs, bien qu’une certaine mélancolie ravit ses pensées à cette adresse. Depuis leurs retrouvailles au sein de l’Eau, aucune de ces deux âmes de s’était éloignée de l’autre pendant tant de temps.
« Non, malheureusement. », souffla-t-il avec délicatesse. « Elle a été envoyée au cœur des Dunes peu après que l’on m’ait convié ici pour assisté au sommet, il y a quelques jours. J’ignore si elle les arpente encore. »
L’éclat de l’Empire traversa ses paroles, révélant le biais par lequel la jeune femme s’était jointe à cette expérience déroutante ; mais reléguée à un coin de son esprit, cette pensée patienterait, à l’orée d’une heure où les discussions posées retrouveraient leur majesté. Déjà, il apercevait les silhouettes de deux autres envoyés, que la lumière tamisée du temple ne tarda pas à lui dévoiler comme étant celles de l’envoyée de la Roche, Chiwa Aimi, et celui qu’il devinait être l’une de ses connaissances, considérant la sympathie avec laquelle elle le traitait. Ce ne fut que quelques instants plus tard, lorsque la surprise s’était emparée de tous les visages qu’il apprit son nom ; Teruyo. Mais à l’orée d’un couloir, une voix rauque parvint à ses oreilles, assurant la présence de celui que tous avaient attendu pour poursuivre la quête qui leur incombait. Alors, avec un sourire sincère et chaleureux dont seuls ses yeux avaient le secret, Aditya se contenta d’aviser ces deux nouvelles présences en guise de salutation, avant d'accorder à nouveau son attention à l’homme ayant vaincu la mort.
Son regard s'attarda sur les rouleaux que l'homme disposait devant eux, dont la surface vierge se trouvait encrée de bien des symboles. Des Fūinjutsu, cela-même pour lequel tous s'étaient réunis ici. Le temps d'un instant, les sourcils du blond se plissèrent sous le joug de la réflexion, lorsque la demande du Gardien perça le silence que le respect avait imposé en ces lieux. S'il était loin de la trouver insensée ou surprenante, conscient que le sang de tout un chacun était parfois un élément nécessaire pour l'avènement de sceaux où l'on engageait sa vie ou la formulation de pactes, il devait avouer qu’une part de doute s’était instiguée en lui. Mais à l’éveil de la réplique de l’homme, Aditya retint un soupir et laissa sa voix faire écho à ses paroles.
« Je ne parlerais pas tant de peur que de manque de connaissances. », glissa l'ascèse, tandis que ses pas le guidaient calmement auprès de l'homme.
D'un geste empreint par l'habitude, l'une de ses mains vint trouver le repli du tissu de son sari et empoigna le contour d'une arme avec légèreté, tandis qu'il s'avançait. Méticuleusement, la lame couru sur la surface de la peau de sa paume, laissant un chemin carmin s’écouler le long de son passage métallique. Néanmoins, alors qu’il se trouvait désormais devant celui qui détenait tous les secrets de leurs présences, ses doigts se recourbèrent sur le flux si précieux qui s’échappait de cette large entaille, plongeant son regard dans les yeux ombragés de son vis-à-vis. Contrairement à bien des âmes de ce monde, nulle lueur de défi ne bordait l'attitude du blond ; seule la curiosité et l'humilité pouvaient se retranscrire dans ses gestes.
« Après tout, il est toujours bon de savoir quelle promesse nous formulons, ne trouvez-vous pas ? »
Pour autant, l'ascèse guida les contours de sa paume auprès du cœur du second parchemin, dans cet espace exigu réclamant la présence de leur sang et, sans un mot de plus ou explication de la part du Gardien, ses doigts se délièrent pour laisser entrevoir l'onde écarlate qui ne tarda pas à s'en échapper et tâcher le parchemin de sa présence.
« J'imagine que ces explications viendront plus tard, à une heure où nous pourrons nous permettre de telles « futilités ». »
Les faits rapportés par Aditya sont cohérents, dans l’esprit d’Hanae. Reikan avait justement parlé de retourner dans le désert prochainement, lors de leur échange épistolaire, et ce n’est pas le genre de femme à dire des choses en l’air. La rubiconde aurait probablement eu d’autres informations à demander ou à transmettre au flavescent, mais des bruits de pas coupent court à ces retrouvailles. Des pas venant de derrière, auxquels elle fait rapidement face, et lorsqu’elle aperçoit cette jeune femme dont la beauté éblouissante et la chevelure de feu ravivent des souvenirs parmi les plus heureux de son existence, elle n’a pas une seconde pour douter. Lorsque son propre nom est prononcé, elle sait qu’il s’agit d’elle, car il n’y a pas d’autres possibilités.
« Aimi… ? »
Mais les retrouvailles seront pour plus tard, et malgré tout ce qui se chamboule dans l’esprit de la Sendai, dont son envie de lui sauter dans les bras sans plus attendre, l’heure n’est pas aux embrassades, loin de là. Tous autant qu’ils sont, les quatre ninjas ici présents, qu’il s’agisse d’Hanae, d’Aditya, d’Aimi ou de ce Teruyo – qui a tout l’air d’un homme sympathique, ce qui est plutôt louche – ont une mission, et son importance est cruciale. Le saint-père, Suzuri Wo, l’homme qui est venu un jour à Kumo pour prendre une pauvre kunoichi en otage afin de récupérer un ouvrage dont la rougeoyante ignore le contenu, se trouve devant eux tous. Il est là pour les former à la maîtrise d’un Fuinjutsu d’un niveau inouï, et de ce fait, il vaut mieux pour eux qu’ils soient concentrés.
Balayant ses pensées à l’attention de celle qu’elle appelait sa jumelle, il y a dix ans de cela, elle écoute les propos du vieillard qui mériterait d’être au fin fond d’une cellule à l’heure qu’il est. Quatre parchemins se trouvent ouverts sur une table, devant l’ancien chef des fanatiques, et il demande simplement au quatuor de donner de son sang. Si la démarche en elle-même ne paraît pas si extravagante aux yeux de la sauvage, c’est celui qui le demande, qui la dérange. Aditya prend la parole le premier pour répondre à la légère provocation de celui qui en sait long sur les dieux, et la Sendai se permet de compléter, après s’être approchée également :
« Manque de connaissances, et de confiance, si je puis me permettre. »
De la confiance, elle n’en a aucune à son égard. Pas plus qu’en les personnes qui lui ont demandé de venir ici, à savoir les dirigeants de l’Empire. Et pourtant, elle se trouve ici même, face à l’une des personnes qu’elle a juré de faire juger, et dans la foulée de son ami Kirijin, elle entaille sa propre main pour y laisser couler le sang. Sa présence est due à deux raisons simples : sa curiosité vis-à-vis du Fuinjutsu, qu’elle aime utiliser depuis son arrivée à Kumo, et son envie de protéger le monde de la menace de l’Homme au Chapeau. Sans un mot de plus, elle attend de voir la suite des événements.
Aimi comprenait totalement le sentiment de son ami. Apprendre tout cela avait brisé quelque chose dans le cœur de chacun. La peur, le doute était de mise et pouvoir s’en sortir était une vraie épreuve. La rousse sourit doucement et tapota l’épaule du Miyamoto, il ne devait pas s’en faire pour elle, c’était une dure à cuire.
« Il ne faut pas culpabiliser, tu n’aurais pas pu savoir. Le plus important est d’agir et non de se morfondre. Et nous serons forts ensemble, soutenons-nous, battons-nous pour Iwa et allons rencontrer ce Saint-Père. Par contre, hors de question que tu te sacrifies ! »
Un conseil qu’elle mettait aussi en pratique pour elle. Il fallait être fort dans ces moments sombres et emplis d’incertitude, il le fallait. La Chiwa ne fit pas de remarque sur cette soie-disante pluie et se contenta de le soutenir intérieurement. Elle le comprenait comme personne, lui qui avait des amis et une famille à protéger, cette situation était plus qu'alarmante et désespérante.
Arrivés à destination, les deux iwajins furent accueillis par un moine qui semblait s’être préparé à leur venue. Des ruines, lui disait Teruyo. Un air triste s’afficha sur le minois de la rubiconde qui hocha doucement de la tête. Bien qu’Hikari se remettait petit à petit de la résonance et de l’attaque de l’homme au chapeau, on pouvait encore remarquer les stigmates de la destruction. Une fois arrivés dans le bâtiment, les deux amis croisèrent alors deux silhouettes qui étaient familières à la rougeoyante. Complètement déstabilisée par la chevelure écarlate, celle-ci n’en croyait pas ses yeux et se demandait si c’était un rêve. Pourtant, lorsque la jeune femme la nomma, elle comprit. Son regard se remplit d’émotion à son encontre, mais pas le temps de pouvoir fêter leur retrouvaille que des pas lourds et une silhouette imposante vint à leur rencontre. Il déchira ce moment qu’elle avait tant attendu d’un revers de parole bien sarcastique. Si la kunoichi avait du katon, elle l’en aurait aspergé avec ses yeux. Cet homme les jaugeait et les juger, les mettant au même titre que tous, sans les connaître. Pourtant, il fallait travailler avec lui et coopérer, car à la fin, ils avaient le même but.
Pour en venir au sujet principal, le voilà qui posait quatre parchemins sur la grande table en marbre blanc. Cela ressemblait à une forme de fuinjutsu, mais que la rousse n’avait jamais connu auparavant, bien qu’elle ait beaucoup travaillé sur le domaine. Y verser du sang ? Haussement de sourcil, voici une manière de faire bien différente d’utiliser l’art des sceaux, si s’en était bien un et le connaissant, oui. Aditya s’approcha le premier, profitant de ce moment pour lui répondre de manière à faire comprendre que ses provocations ne marcheraient pas ici.
La peur ? Qu’était-ce dont lorsqu’on se battait pour protéger les autres ? Sans plus d’explication, chacun devait s’atteler à la tâche ou bien fuir. Mais s’attendait-il à avoir de coriaces shinobis bien déterminés face à lui ? Qui n’hésiteraient pas à rétorquer sans peur, à donner leur sang sans hésiter ? Sans plus d’information alors, le quatuor s’approcha d’un parchemin. La kunoichi attrapa une lame avant d’ouvrir sa main et de l’observer longuement. Elle n’avait pas confiance en cet homme, il ne semblait pas tant que ça leur en donner aussi, mais la mission commune les poussait à agir ensemble.
« N’est-ce pas ? Si vous pensiez nous faire peur, alors vous êtes tombé sur les mauvaises personnes. »
Lâcha-t-elle doucement, mais suffisamment pour se faire entendre. La lame caressa la paume de la doucereuse, alors qu’une larme écarlate s’échappa de l’entaille. Fermant son poing alors qu’elle lançait un regard plus que déterminé sur ce Saint-Père dont elle ne savait rien, elle apposa son sang à l’endroit destiné à le recevoir. Parce que leur destin était lié, car ils aspiraient tous à sauver le monde à leur manière, ils étaient rassemblés pour sceller leur lien avec ce parchemin et cet homme mystérieux.
« Tu as raison, ne pas savoir était pour moi une sorte de cocon. Mais je ne peux m’empêcher de penser que si j’avais fait plus, chercher à m’investir d’avantage, j’aurais pu apporter ma pierre à l’édifice bien plus tôt. »
Puis, d’un sourire amusé, de mon épaule, je bousculais légèrement la rubiconde en rigolant.
« Si on peut plus dire qu’on se sacrifie pour sa famille et les gens qu’on aime, alors je dis plus rien. Promis ! »
Pour autant, si ces derniers mots étaient prononcés sur le ton de l’humour, le fond de ma pensée lui, n’avait pourtant pas changé. Le dire n’était pas anodin et le penser encore moins. Face à la situation qui menaçait, se sacrifier pour protéger ceux que l’on aime, ceux pour qui l’on se bat était une éventualité à garder en ligne de mire. Faire de Saya une orpheline me déchirerait le cœur, mais si cela pouvait lui permettre de vivre une vie meilleure, c’est un sacrifice que je serais prêt à faire. Et puis, je ne doute pas que dans cette situation, elle ne serait pas seule à surmonter cette épreuve. Ses grands-parents, Aimi, Masami d’une certaine manière, ils seraient là pour l’aider à affronter cela.
Pourtant, souriant, de façade, notre route se poursuivait.
Quelque part dans Hikari …
Finalement, en arrivant sur place, la situation des lieux m’avait interpellé. Pour autant, ce qui en quelque sorte, me mettait le plus mal à l’aise était cette espèce de relation entre les trois jeunes femmes qui se connaissaient déjà. Dire que j’étais au Manazuru et que je n’y connaissais presque rien aux relations extérieures. Finalement, faire cette réunion avant de partir, demander à ce que l’on renoue avec les autres pays me semblait de plus en plus nécessaire.
Quelque peu en retrait de la situation, j’attendais sagement jusqu’à ce qu’un homme d’une certaine stature fasse son entrée. Même si je ne le connaissais pas, j’avais le sentiment que l’inconnu était ce fameux St Père que nous attendions. Outre sa tenue, il était indéniable qu’il dégageait une certaine aura et un certain charisme qui faisaient de lui quelqu’un quelque peu hautain et sur de lui. Son intervention et sa demande, concernant les rouleaux, confirmèrent la situation.
Écoutant sagement, l’androgyne et les deux rubicondes agirent avant que je ne me décide à me lancer après quelques secondes de réflexion. Souriant d’un air satisfait, je regardais l’homme qui me dépassait d’une tête facilement.
« Peur ? Non. Je ne suis pas vraiment étonné de devoir donner mon sang pour apprendre un jutsu qui est considéré comme interdit. Ce ne serait pas la première fois que je rencontre cette demande. N’importe qui sait qu’un pacte animalier nécessite une opération similaire. Je me demande juste quel genre de pacte, tu nous obliges à acter et quelles sont ses conditions. À moins que ne pas savoir dans quoi on s’engage fait partie du plan pour ne pas nous faire fuir, car bon, je ne doute pas un seul instant que tu puisses nous flouer à l’heure actuelle étant donné la situation désastreuse dans laquelle nous sommes. »
Tout en donnant ma petite explication, d’un kunai je m’entaillais légèrement le pouce avant dessiner quelque chose dans la paume de ma main avec mon propre sang. Finalement, j’apposais ma marque de manière satisfaite avant de rejoindre ma précédente position.
Il y avait des raisons de se poser des questions. Il y avait de quoi se questionner, même de s’inquiéter. Et de par sa provocation envoyée à votre figure, le Saint-Père s’était peut-être attendu à ce qu’elle fonctionne. Peut-être même que c’était d’ailleurs son objectif, de provoquer chez vous l’envie de passer outre l’inconnu pour afficher une volonté sans faille.
« Je préfère ça, dit le Fanatique en souriant. »
Vous aviez donc tous accepté de prendre l’arme à la main et de vous couper suffisamment pour laisser couleur plusieurs gouttes de votre sang. Il ne se produisit pas grand-chose sur le moment. A dire vrai, rien de suspect ou anormal n’arriva. Votre sang était en place sur le parchemin.
Suzuri Wo se pencha pour les ramasser, un par un. Bien entendu, il les enroula à chaque fois. La remarque du jeune Teruyo n’était pas idiote, pensa-t-il, même s’il parlait beaucoup. Le parallèle avec les pactes des animaux shinobis, aussi bien que la fourberie du leader des Fanatiques, étaient des hypothèses plus que fiables.
Mais le Saint-Père n’aurait probablement pas fait tout ça pour trahir ceux qu’il avait conviés pour apprendre le mythique Kinjutsu.
Il posa les rouleaux au sol, puis s’assit. Pendant qu’il composait une série de mudrâs, il ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Et lorsqu’il eut terminé sa série de signes incantatoires, il se redressa, laissant par terre les quatre rouleaux de parchemin.
« Bien, quatre est un bon nombre. Vous serez donc ensemble… »
Le Saint-Père fit un bond qui l’amena à l’opposé des shinobis. En se retournant, il leur lança un sourire mesquin et provocateur.
« … contre moi. »
Suzuri Wo leva son index droit, son rictus toujours présent pour vous énerver.
« Vous gagnez si vous me touchez physiquement, avec ou sans technique. »
Vous pûtes légitimement croire que le leader des Fanatiques vous prenait de haut ou même qu’il était devenu fou. Vous étiez quatre, lui était seul. Et si le monde entier avait redouté son Ordre, c’était bien parce qu’ils étaient nombreux et sans foi ni loi. Difficile de croire que Suzuri Wo serait capable de rivaliser avec vous, qui faisiez peut-être partie des meilleurs shinobis de vos villages respectifs.
Pourtant, tandis que son sourire disparaissait, le Saint-Père ne semblait ni vous craindre ni plaisanter. Il attendait. Et s’il vous avait effectivement sous-estimé…
… il ne tenait qu’à vous de le lui prouver.
Spoiler:
Un seule technique par tour par personnage pour commencer. Bon RP.
Du sourire cynique du Fanatique jusqu’aux gestes de ses paumes se liant sous le joug d’un signe incantatoire, aucune miette de cette scène atypique ne fut délaissée au regard du blond, dont les iris longeaient chacun des mouvements de leur vis-à-vis commun. Aussi, lorsque celui-ci déclara changer la donne de cette rencontre pour la placer sous l’égide d’un affrontement, aussi court pourrait-il être, Aditya ne dit rien.
Plus encore, l’expression calme ancrée sur les traits de son visage demeura inaltérée. Il se contentait simplement de darder l’espace de coups d’œil avertis, tâchant de s’assurer de l’amplitude de la scène laissée à leur disposition ; et le plus simplement du monde, avec une légèreté empreinte d’habitude, ses doigts se lièrent ensemble pour revêtir la forme d’un mudrā.
Il ignorait encore jusqu’où cela allait les mener, si ce prérequis en était seulement un considérant l’apprentissage dantesque qui leur restait à terminer. Peut-être était-ce simplement un moyen de faire danser leur corps au sein de ce pacte tacite qu’ils venaient de prononcer au prix de leur sang ; peut-être était-ce simplement un passe-temps, pour écouler les minutes nécessaires à l’avènement de ce contrat. Peu importait, pour l’heure. L’enfant du bois laissait simplement son esprit vagabonder au rythme de réflexions orpheline, jusqu’à ce que ses paumes ne se délient et qu’il n’accorde un regard à la Sendai et à ses pairs. L’esprit alerte, il demeurait conscient de la présence du Saint-Père face à eux.
« Il semblerait que nous ne soyons en proie à aucune illusion, pour l’instant., avança-t-il d’une voix humble et posée. Néanmoins si l’un d’entre vous maîtrise le don de sensorialité, il serait bon de l’utiliser pour s’assurer que la personne que nous avons en face de nous est bel et bien celui que l’on croit. », déclara l’ascèse avant de laisser ses pas paver le chemin jusqu’au Fanatique.
Il était peu probable qu'il cherche à les blesser par ce simple jeu de poursuite, à la lumière de ses déclarations de plus tôt. Il l'était encore moins que ce quatuor pourrait parvenir à le toucher aussi facilement dans une attaque de front. En tant que maître de l'art des sceaux, invoquer une muraille de l'un des sigles certainement placés sur son corps ou ailleurs relevait d'un jeu d'enfant. Il leur faudrait user de stratégie ; cela, Aditya en était conscient.
C'est pourquoi, à l'aube d'un affrontement dont il ignorait encore toutes les raisons et les sous-entendus, il préférait la prudence à la précipitation. À quoi cela aurait-il bien pu leur servir, de se jeter corps et âmes dans une manœuvre tactique alors que leur esprit aurait pu être prisonnier d'une illusion, ou que la cible qu'ils semblaient poursuivre n'était qu'une pâle copie de l'original ?
C'est pourquoi Aditya s'était avancé face à cet homme dont nul ne connaissait le fond de l'existence et des machinations, et que désormais, ses yeux céruléens perçaient la distance qui les séparaient à travers les mèches d'or parcourant son visage. Et s'ils trahissaient l'ombre d'une certaine flamme de détermination sourde, nuls autres que l'humilité et le calme n'étaient les maîtres de son âme ; ils se retranscrivaient, à chaque mouvement de son corps, à chaque pas qu'il fondait en sa direction. Il demeurerait ainsi, assez proche pour pouvoir faire appel au don sylvestre qui courait dans ses veines, tout en demeurant suffisamment éloigné afin de ne pas se faire prendre de court par une attaque soudaine, à moins que ses sens ne lui fassent défaut en cet instant.
Ni plus, ni moins.
récapitulatif:
Résumé : Aditya tente une rupture d'illusion, afin de s'assurer de n'être en proie à aucun Genjutsu avant de commencer l'avancée stratégique. Il se place à proximité du Saint Père, et patiente.
Des quatre shinobis présents, aucun ne rechigne à donner son sang. Ce n’est pas quelque chose qui peut aisément les tuer, et pour sa part, Hanae ayant l’habitude d’invoquer ses amis en entaillant son pouce, cela ne lui paraît pas incohérent qu’un Kinjutsu nécessite un procédé similaire. Celui en qui elle n’a pas confiance, toutefois, c’est le Saint-Père. Ancien fanatique et Kumojin, il est le premier responsable de la situation actuelle, d’après le rapport qu’on a fait à la rubiconde à la suite de ce sommet d’Hayashi. Les recherches sur les Dieux sont de son fait, et l’Homme au Chapeau n’aurait peut-être pas pu trouver le Dieu des éléments sans son aide, ni causer la résonnance. Néanmoins, rien ne dit qu’avec le temps, ce grand antagoniste n’y serait pas parvenu par d’autres moyens, et dans l’instant présent, le vieil homme forme un soutien important qui en sait long sur l’ennemi à affronter. C’est cet équilibre qui fait que la Sendai n’attaque pas littéralement l’homme qui lui fait face.
Mais la demande qui suit – sans parler de la façon dont elle est formulée – intrigue la rougeoyante. Un contre quatre ? Sans même mentionner l’orgueil dont doit faire preuve Suzuri Wo, est-il conscient qu’il a en face de lui des ninjas puissants, qui n’ont pas été envoyés ici pour prouver leur force mais pour aider la coalition à vaincre leur ennemi commun ? En quoi l’affronter pourrait être utile à l’apprentissage d’un Kinjutsu ? D’un autre côté, Hanae n’a aucune idée de comment doit s’apprendre une telle technique. Aditya est le premier à agir, et parler. Il dit ne pas être pris dans une illusion. Une idée intéressante, car si le traître Kumojin est si sûr de lui, c’est qu’il cache quelque chose. Dans le cas contraire, à quatre, il sera trop aisé de le toucher juste une fois, peu importe sa puissance.
« Je ne maîtrise pas la sensorialité, mais je vais tenter d’exaucer son souhait, ça nous fixera sur ses défenses possibles. »
Le blesser ne la dérange pas, et ça pourrait même la défouler un peu. Les actes passés de cet homme méritent jugement, il est le même genre de personne que Yamanaka Rei. Du genre à se ranger du côté de celui qui veut la fin du monde, à commettre des crimes, pour finalement revenir la bouche en cœur et vouloir aider les ennemis de son ancien allié. Elle effectue une suite de signes et fait apparaître un shuriken assez grand, de couleur rouge comme son chakra, qu’elle contrôle totalement. Elle le dirige directement vers celui qui a décidé de jouer l’ennemi, temporairement, afin de le blesser légèrement. Lorsque le projectile arrivera à un mètre de lui, elle le dirigera pour faire une courbe par sa droite, donc la gauche du Saint-Père, et lui entaille un bras légèrement. Cela permettra au moins de voir s’il a un « truc » ou des défenses spéciales… Sans doute.
résumé:
Hanae envoie un shuriken de chakra pur vers Wo, en le faisant tourner lorsqu'il s'approche de lui, pour le surprendre et tenter de le blesser de manière minime, pour accéder à la requête sans pour autant le blesser trop.
Face à ce symbole qui avait perturbé tout le Yuukan, les quatre figures représentatives d’une partie des peuples du Yuukan se tenaient fières et ne se laissaient pas intimider face à lui. Chacun prit la parole d’ailleurs pour le prouver et le tour se termina par le rouquin qui se montrait assez sûr de lui quant à la nature de la requête du Saint-Père. Personne était étonné et l’expérience de chacun était une preuve à cela. Un petit sourire en coin naquit sur son visage à la fin de ses mots. Il était temps de se concentrer et d’attendre le verdict, car elle supposait bien que le test avait déjà commencé.
Sans grand étonnement, le fanatique fut satisfait tandis que la rousse s’assurait que la petite entaille ne saignait plus, petite habitude de médecin. Le manipulateur d’encre récupéra un à un les rouleaux sous les regards patients des shinobis réunis. Chaque esprit se remettait entre les mains du Suzuri qui avait leur destin entre ses mains. Celui-ci s’installa sur le sol et réalisa des signes incantatoires qui mirent chacun sur la méfiance. Alors qu’il ne termina pas sa phrase, l’homme marqué par les années se releva et bondit avant de leur offrir un sourire qui ne rassurait vraiment pas. Contre lui ? Aimi fronça des sourcils et ne quitta pas son regard pour essayer d’y lire une quelconque trahison, une mimique. Mais non, il était très sûr de lui. Celui-ci annonça alors que pour gagner, il devait toucher celui-ci. Cela ne semblait pas vraiment difficile présenté comme cela, mais chaque présence se doutait bien qu’il y avait anguille sous roche. La carrure imposante attendit alors une quelconque réaction de chacun. S’il pensait qu’ils réagiraient instinctivement sans réfléchir, c’était sans compter sur leur priorité à préparer le terrain plutôt que se lancer à l’aveugle.
L’intervention d’Aditya se corrélait avec la réflexion de la Chiwa. Elle avait bien trop foncé tête baissée dans le passé pour se laisser de nouveau avoir. Peut-être qu’il cherchait à les déstabiliser face à autant d’assurance, qu’il les poussait à réfléchir ou que le quatuor se prendrait sûrement trop la tête, mais n’était-ce pas là important de travailler ensemble pour mieux réussir ? La thèse de l’illusion était probable et le kirijin semblait les rassurer sur ce point. Pour écarter le plus d’éventualité, il conseilla d’user de la sensorialité pour s’assurer que la figure face à eux était bien réelle. En tant que manipulatrice du Fuinjutsu, elle se doutait bien qu’il pouvait les surprendre. Fort heureusement pour elle, son apprentissage pour améliorer ses sens allait pouvoir rendre service au groupe. C’était d’ailleurs bien à cause de son camarade Teruyo qu’elle en était venue à se lancer dans ces arcanes sensoriels. Etant donné que sa jumelle -retrouvaille assez déstabilisante et surprenante d’ailleurs- confiait ne pas maîtriser ce domaine, celle-ci se décida à répondre à sa requête en faisant apparaître un shuriken de chakra rouge qui lui rappela leur premier rencontre.
La jeune femme resta un peu en retrait pour pouvoir se concentrer.
« Je m’en occupe dans ce cas. Le plus important est de nous accorder ensemble et de ne pas se précipiter, mais je suppose que vous le savez déjà. »
Joignant ses mains pour réaliser les signes incantatoires qui permettraient de lier son chakra à ses sens, la rubiconde se concentra pour ignorer quelques secondes les présences qu’elle connaissait et chercha une autre marque de chakra. Son cœur battait un peu plus vite face à l'engouement de découvrir quelque chose ou de comprendre où voulait en venir Wo dans cette confrontation. Il était vraiment difficile à cerner et cachait très bien son jeu, cela pourrait désarçonner les moins habitués, mais pour Aimi, c’était une raison de plus pour redoubler d’efforts. Après tout, l’apprentissage de ce kinjutsu était le tremplin pour venir à bout des maux de ce monde.
Spoiler:
Santé : Comme sur des roulettes Chakra : 1B Résumé : Aimi suit les conseils et se concentre pour chercher une autre présence chakratique que celles déjà là.
Sans suspens, celui qui se faisait appeler Saint Père, de son ton légèrement hautain, pour ne pas dire, nettement, ramassa les parchemins qu’il avait déroulé devant nous, nous offrant un visage serein, qui pourrait presque nous faire penser que nombre de choses étaient encore cachées à nos sens. La suite me laissa en revanche totalement perplexle. Assis face à nous, l’homme d’âge mur œuvra manifestement à la réalisation de quelques mudras avant de se relever, laissant là les vélins marqués de notre sang.
Plus étrange encore était cette volonté de nous affronter. Si je comprenais la nécessité d’affronter un mentor pour éprouver une technique défensive, ou pour prouver l’efficacité d’une technique offensive, j’étais quelque peu surpris de voir ce fameux Gardien, aussi fort soit-il, nous inciter à l’attaquer ainsi tout en restant confiant. Il ne faisait nul doute que tout ceci était un test et que ses précédents mudras étaient eux liés à une technique qu’il avait lancé.
Restant quelque peu en retrait, je réfléchissais et observais calmement la scène, essayant de comprendre de manière moins littéraire, plus profonde, les paroles de notre mentor si particulier. Si la jeune femme blonde semblait prendre les devant encore une fois, elle leva le doute sur une possibilité que je n’avais pas envisagée. Nous n’étions pas sous l’emprise d’un genjutsu et pour n’y avoir jamais été confronté, du moins à ma connaissance, je n’aurais pas un seul instant songé à cette éventualité.
La fausse Aimi, sembla agir de manière plus radicale, une méthode qu’aurait pu appliquer Masami. Si le Fanatique nous avait incité à l’attaquer avec nos techniques, cela voulait sûrement dire qu’il avait prévu de quoi palier à nos actions et qu’il pouvait s’en prémunir avec une certaine facilité. Concrètement, la rubiconde inconnue il y a quelques heures encore propulsa vers notre interlocuteur ce qui semblait être un fuma shuriken formé de rien du tout, et pourtant solide à première vue.
Ne restait plus que ma chère amie qui, sur les recommandations du jeune homme et de son clone s’adonna à une technique de détection. Sa remarque me fit d’ailleurs sourire, car lors de notre seul entrainement en commun, mes facultés avaient données à Aimi quelques difficultés. La savoir avec désormais des dons dans la détection provoquait en moi comme un sentiment de satisfaction, comme si j’y étais un peu pour quelque chose.
Maintenant, ne restait que moi. Mais que faire ? Notre homme venait d’être attaqué et le reste ne semblait pas avoir donné de résultats probants. Finalement, après de longues secondes de réflexion, quelque chose m’apparut comme une idée lumineuse, concept assez amusant compte tenu de mes dons. Je n’avais aucune idée de la véracité de mon hypothèse. Délaissant mon pilier sur lequel j’étais adossé et, passant entre mes compagnons d’apprentissage, je m’approchais du Saint Père, les mains bien en vue pour montrer que je n’utilisais nullement mon chakra.
« À voir tout le monde s’afférer, j’ai réfléchi, et je me suis dit une chose. Tu as fait quelques mudras avant de nous inciter à attaquer, quitte à utiliser nos techniques. Sachant que tu es sensé nous apprendre un fuinjutsu en mesure de sceller la puissance d’un dieu, je doute sincèrement que la moindre de nos attaques te touche réellement. J’imagine bien que tu as dû activer un sceau sur toi, et compte tenu de ce que l’on doit apprendre, je l’imagine bien absorber ou sceller notre chakra lorsque l’on te portera un coup. »
Je continuais à me rapprocher jusqu’à finalement me trouver à une distance raisonnable, me permettant de lui poser la main sur l’épaule si je le souhaitais.
« Maintenant, si même physiquement, tu te sens en confiance, peut-être, est-ce parce qu’un simple coup de taijutsu académique nécessite également une certaine dose de chakra. Mais que se passerait-il si j’essayais juste de te toucher du bout du doigt, sans user de mon chakra ? »
Alliant le geste à la parole, baissant la main droite, d’un geste lent, je tentais de toucher le Saint Père de mon index, lui offrant un large sourire.
Suzuri Wo fut quelque peu surpris de voir le comportement que les shinobis avaient décidé d’adopter. S’il pouvait peut-être saluer la précaution prise, cette dernière était poussée à l’excès et hors de propos. Pourquoi, d’un seul coup, se mettaient-ils à douter qu’ils avaient bien le chef des Fanatiques en face d’eux ? Le principal concerné en était presque vexé. Fallait-il qu’il en tue un pour qu’au moins les trois autres ne doutent plus ? Et lui qui pensait qu’ils étaient venus dans l’objectif d’apprendre un Kinjutsu…
Le Kai d’Aditya ne révéla rien. Les shinobis n’étaient pas dans une illusion. Et ce faisant, contre l’assurance de quelque-chose dont ils n’auraient jamais dû douter, le Kirijin venait de gâcher une chance… que prit la Sendai de l’Empire du Feu.
En effet, cette dernière avait formé une sorte de shuriken de grande taille avec son chakra. C’est là que l’on reconnaissait l’art des Sendai. Et en envoyant ce projectile, la dénommée Hanae s’assurait de rester à bonne distance.
Mais le souci pour les shinobis était désormais que le Saint-Père était agacé du leur comportement. Et cela allait se voir très vite. Suzuri Wo composa des mudrâs tandis que le shuriken lui arrivait dessus…
… jusqu’à toucher sa cible, sans parvenir à la blesser. En effet, le Saint-Père était désormais entouré d’une sorte d’armure aux formes courbées mais composée de quelque-chose qui était bien connu de tous : du chakra.
« C’était une technique intéressante, dit-il à la Sendai. »
Mais en voyant l’Iwajine utiliser une technique de détection et participer à cette folie collective qui faisait perdre du temps à tout le monde, le Saint-Père était encore plus agacé. Et la goutte d’eau pour le criminel fut sans aucun doute les longues allégations de l’autre shinobi de la Roche qui pensait que s’approcher tout doucement et sans crainte était la solution pour apprendre l’une des techniques les plus interdites de ce monde.
C’en était trop.
« Regardez-vous… vous êtes pitoyables. »
Alors que Teruyo s’approchait tranquillement du Saint-Père, ce dernier créa deux flèches de chakra qu’il n’hésita pas à propulser à bout presque portant. Et sans attendre, il continua avec quelques mudrâs avant de créer… un shuriken de bonne taille, encore une fois constitué de chakra, semblable à celui que la Sendai avait utilisé plus tôt.
Et il le lança vers Aditya, le premier des shinobis à l’avoir agacé.
« Vous devez me toucher, et surtout vous battre ! PENSEZ-VOUS QUE VOS ENNEMIS VONT VOUS LAISSER LE TEMPS DE JOUER AUX DEVINETTES ?! »
Spoiler:
Vous êtes toujours limités à une technique par tour, mais pouvez néanmoins en utiliser une supplémentaire pour vous protéger ou protéger un allié.
Technique n°1 de rang A Sendai ─ Spéciale ─ Continue L'utilisateur exécute quelques mudras, puis fait jaillir son chakra autour de lui, se recouvrant d'une solide armure de chakra pur, permettant de la protéger des attaques ennemies.
Technique n°2 de rang B sur Teruyo Sendai ─ Spéciale ─ Simple L'utilisateur crée deux flèches de chakra pur de taille moyenne, qui vont se propulser assez vite vers un seul adversaire pour tenter de le perforer et ainsi lui infliger des dégâts pouvant être de légers jusqu'à importants selon la zone touchée.
Technique n°3 de rang B sur Aditya Sendai ─ Spéciale ─ Maintenue L'utilisateur effectue des mudras puis vient former un shuriken de chakra pur d'assez grande taille (comme un shuriken fûma) qu'il va lancer vers son adversaire et qui va le suivre selon les mouvements de la main de l'utilisatrice. Le lanceur doit avoir un visuel sur le projectile pour le contrôler, sans quoi il disparaîtra en très peu de temps.
Votre mission ne se déroule pas bien : vous agacez le Saint-Père et lui faites perdre du temps.
Si il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’était sûrement la réaction du Saint Père face à nos vaines tentatives de réponses quant à ce qui était désormais clair comme une injonction à son encontre où il nous sommait de l’attaquer. Face aux remontrances de ce qui s’apparentait désormais bien plus à un adversaire qu’à un professeur, je stoppais mon avancée vers lui. Ce soudain changement d’humeur fut sûrement ce qui me sauva de blessures graves. Alors que le Fanatique enchaînait ses mudras, attentifs, je m’attendais au retour de bâton lorsque le mot « pitoyable » fut lâché pour nous décrire.
Deux flèches d’une texture semblable à celle du shuriken lancé par cette Hanae furent créés et projetés sur moi. Bien qu’attentif, la soudaineté de l’attaque faillie me prendre de court et d’un geste de torsion du dos, j’esquivais les deux flèches qui me visaient. Du moins, c’est ce que je pensais, car l’une d’elle vint lacérer mon ventre bedonnant laissant une fine entaille sanguinolente tandis que la seconde m’avait frôlée le dos, déchirant ma veste dans sa largeur. La blessure n’était pas si grave que cela, douloureuse un peu, mais rien de réellement handicapant.
Si désormais les choses étaient claires quant à ce que nous devions faire, je n’démordais pas et trouvais la réaction du vieil homme peu pertinente par rapport aux objectifs que nous avions. Agir ainsi sans la moindre explication ne faisait pas sens. Nous étions tous là pour apprendre un fuinjutsu considéré tellement dangereux ou difficile à maîtriser qu’il en était interdit et voilà que l’on devrait se battre. Si ce Saint-Père voulait tellement évaluer notre potentiel, pourquoi ne pas simplement nous tester sur le fuinjutsu. Qu’adviendrait-il dans ce cas-là d’une personne considérée comme un génie en matière de sceaux, mais qui en situation de combat serait dans la moyenne du potentiel de n’importe quel shinobi. Serait-il recalé pour un manque de force ?
Quoi qu’il en était, en première ligne, je n’avais que peu d’options. Si mes derniers entraînements venaient de montrer une partie de leurs fruits, j’étais encore loin de pouvoir palier mes faiblesses. Malgré tout, malaxant mon chakra rapidement tout en réalisant quelques mudras, je rassemblais l’air autour de moi dans ma main et, le concentrant, tirais vers notre cible vociférant une lame perforante. Pour l’avoir éprouvé sur Fuyumi, je savais que cette technique était en mesure de percer la plupart des armures. Si cela ne me permettait pas de le toucher directement ou de le blesser, cela pourrait donner aux autres l’opportunité de réussir.
Spoiler:
Résumé : Teruyo esquive une grosse majorité de l'attaque qui le visait et attaque Sacré-Papa par la suite.
Le regard céruléen du blond demeurait rivé sur la silhouette de cet homme, quand bien même le shuriken de la rougeoyante s’était répercuté contre une armure faite du même acabit, et que ses répliques vociférant déceptions et agacement emplissaient l’espace. S’il avait passé une oreille distraite sur les dires de ses comparses, n’en récoltant que les informations cruciale, Aditya retint un soupir face à de telles envolées d’un homme qu’il pensait… calme, posé. À l'image de l'ordre incroyable duquel il faisait partie.
Plus encore, lorsqu’il semblât sous-entendre que la prudence dont ils avaient fait preuve n’était rien d’autre que pitoyable, un acte odieux, qui ne revêtait qu’injure à la personne qu’était le « Saint Père ».
Car évidemment, cela devait sembler invraisemblable de penser que cet homme aurait pu faire usage d’une ruse, quand la plus grande d’entre toutes avait été de dissimuler la présence d’un Dieu dans le corps d’une femme, et de l’éveiller sur le littoral de la Brume.
Passons.
Aditya était plus que conscient des dangers d'un affrontement, et de ce que se trouver sur un champ de bataille impliquait, plus encore à l'aube d'un changement majeur qui deviendrait, s'ils réussissait, le tournant de l'Histoire. C'est pour cela que face à la colère du Fanatique et l'ombre d'un assaut lancé à son encontre, il demeura d'une sérénité à tout épreuve, égale à celle qu'il abordait chaque jour. Mués sous le joug d'un mudrā, ses doigts s'étaient liés pour donner naissance à un rempart sylvestre, tout à fait apte à éponger cette première réplique du maître des sceaux. D'un coup d’œil vers ses acolytes, il s'assura du bienêtre du dénommé Teruyo avant que sa défense érigée ne ploie l'échine, détruite par ce shuriken tout à fait semblable à celui de la Sendai ; et dans l'ombre de son déclin, de nouveaux signes incantatoires furent formés, pour laisser planer l'once d'une contre-attaque, pathétique, dirait-il encore une fois.
Près de la silhouette du Fanatique, des branchages s'émerveillèrent du sol, prenant naissance sur la surface même de ces lignes de bois recouvrant le sol ; et avec la fermeté que la nature leur avait prêtée, elles tenteraient d’encercler les poignets de cet « ennemi » du jour, d'empêtrer leurs rameaux autour de ses doigts, afin de s'assurer que ni la menace d'un mudrā ni celle d'un sceau ne vienne avorter les assauts de ses comparses. Car si cette avancée réussissait, les membres supérieurs du Saint-Père se trouveraient excentré de son buste, à l'opposé l'un de l'autre. Si ses jambes pouvaient toujours se mouvoir, ses mains, elles, auraient offert une révérence à l'effigie sylvestre.
Cet homme semblait attendre de ce quatuor qu'ils ne foncent tête baissée dans un affrontement où les inconnues se mélangeaient, où aucun d'entre eux ne connaissait le bien fondé des compétences de son adversaire. Il semblait s'attendre à un excès d'ego, de la part de shinobis confirmés conscients des risques de l'arrogance. Il y avait un monde, entre refus de se battre et user des qualités de chacun au profit d'un but plus grand que ne laissait deviner le premier coup d’œil.
Mais si cela devait être jugé comme pitoyable, si jouer de stratégie sur le long terme devait l'être ; alors soit.
Aditya serait un homme pathétique, il n'en avait cure.
récapitulatif:
Résumé : Aditya érige un mur de bois face à l’offensive du Saint-Père le visant. Il profite par la suite du temps durant lequel le mur s’effondre pour former des mudrās qui viseront à entraver les bras du Fanatique, en les gardant éloignée l’une de l’autre et de son corps.
Les actions coordonnées par les quatre shinobis ne semblent pas convenir au Saint-Père, qui s’en offusque. Cela donnerait bien envie à Hanae de lui remettre les idées en place, par le biais d’une paire de baffe, mais ce n’est pas son genre de frapper les personnes âgées, quand bien même celui-là le mériterait pour ce qu’il a fait. Néanmoins, la rubiconde hésite encore sur ce qui la perturbe le plus. Le fait que ce Teruyo ait tenté d’aller directement toucher Suzuri Wo – bien que l’idée puisse être intelligente, s’il s’agit d’un jeu de la part du maître en Fuinjutsu – ou le fait que le vieillard ait paré son attaque avec une armure ressemblant étrangement à la sienne. En fait, la façon qu’elle a de se créer est très proche de la façon qu’a sa propre armure de se créer, et à la différence de la couleur du chakra qui n’a pas l’air rouge chez lui, il y a une proximité trop gênante pour la Sendai.
Par ailleurs, n’est-il pas un Suzuri ? La maîtrise du chakra pur n’est pas quelque chose que l’on puisse acquérir, le Saint-Père attise donc beaucoup la curiosité et la méfiance de la rougeoyante, qui en oublie ce qui l’entoure un instant. Un shuriken de chakra est alors envoyé vers Aditya, et ce qui ressemble à deux flèches foncent droit sur Teruyo. Cette fois, il est certain qu’il reproduit ses techniques, mais le plus étrange est qu’il a « volé » deux jutsus qu’elle ne lui a jamais montré. Alors qu’elle s’écarte rapidement pour se mettre du côté de l’armure où son propre shuriken avait endommagé l’enseignant hostile, elle percute les rouleaux alignés au sol, et son esprit fait un lien de cause à effet un peu extravagant, mais pourtant pas illogique.
« Serait-ce lié à notre sang… ? »
Si tel est le cas, alors il faudra s’attendre à voir des attaques Mokuton, comme celles du Kirijin, ou autre chose qui pourrait être lié à Aimi et Teruyo. Néanmoins, pas le temps de réfléchir de trop là-dessus. Exécutant une série de signes incantatoires, elle produit deux flèches de chakra pur, rouge sang, qu’elle tente de lancer vers le flanc exposé de la cible. Il veut de l’action, ou il souhaite simplement étaler sa capacité à copier celles des autres ?
« Tenez, Suzuri Wo, je crois que c’est ce que vous m’avez volé. »
Lance-t-elle en même temps que ses flèches, afin que ses camarades puissent faire leurs propres déductions. S’il utilise une capacité de l’un d’eux, alors tout sera clair. Mais quels sont les artifices qu’il leur volera ? Ne pas connaître l’ensemble des compétences du groupe peut s’avérer dangereux, aujourd’hui plus que jamais. Peut-être était-ce aussi le but du vieil homme en ne leur laissant pas le temps de se préparer ? Et désormais, est-il possible de « rompre » l’éventuelle technique qu’il utilise pour voler les leurs ? En détruisant ces parchemins par exemple ? Difficile à estimer de prime abord, et cet acte pourrait ruiner les chances d’apprendre le Kinjutsu, alors Hanae ne le fera certainement pas.
résumé:
Hanae est surprise de voir le Saint-Père utiliser trois de ses jutsus. Elle commence à penser qu'il a, d'une façon ou d'une autre, copié les capacités du groupe entier (parce que pourquoi seulement elle ?) et se dit que la seule chose qui a pu servir de "medium" ce sont les parchemin signé de leur sang. Elle renvoie donc la même techniques que Wo a envoyé sur Teruyo, vers le Suzuri pour sa part.
Devant l’inconnu, le quatuor avait décidé de plutôt doser la situation que se lancer tête baissée, exception faite de Teruyo qui avait décidé de se montrer très audacieux et se présenter face au Saint-Pères pour tenter de le toucher ainsi. Après tout, n’était-ce pas la requête du Suzuri ? Au fond, la kunoichi se doutait bien qu’il faudra plus d’effort pour pouvoir le toucher au moins une fois, sinon ils ne seraient pas là pour apprendre cette technique si interdite et précieuse ? L’homme qui les avait fait signer le pacte semblait perdre patience… Pitoyables ? Aimi avait déjà relaché ses mudras, absence de présence autour d’eux constatée. Il usa alors du même don qu’Hanae et visa premièrement le Miyamoto de deux flèches de chakra. Intérieurement, la Chiwa était surprise mais ne le laissa pas paraître sur son visage qui se montrait impassible. Celui-ci continua son assaut par la création d’un projectile semblable à celui de sa jumelle qui se vit projeté vers la boucle dorée qui se protégea grâce au don du bois, une capacité qu’elle n’avait jamais vue encore. Par la suite, celle-ci tenta alors d’aller immobiliser les bras de leur adversaire et pactiseur pour l’empêcher d’essayer de se protéger.
Si la kunoichi comprenait lourdement les propos de ce vieil homme, elle haussa tout de même les sourcils. Parce que foncer tête baissée était une meilleure stratégie peut-être ? Oui c’était peut-être une perte de temps que de réfléchir et de prendre ses précautions. Mais ils n’étaient pas quatre pour rien non ? Si deux pouvaient vérifier que tout était en ordre, les deux autres pouvaient très bien tenter d’attaquer ? N’était-ce pas ça, une cohésion ? Si le fanatique voulait les tester sur leur puissance et leur volonté à le toucher, il n’allait pas être déçu. Mais jamais Aimi remettrait en question le bien fondé de stratégies qui misaient sur la prudence. Pitoyables étaient-ils alors, mais vivants sortiraient-ils si la situation l’avait nécessité. Ce fut d’ailleurs ainsi que le Miyamoto effectua une belle lance d’air qui fila vers celui qui s’était recouvert d’une armure de chakra.
Hanae parla de sang et de technique volée, Aimi ne comprenait pas tout mais se disait que cela devait avoir un rapport avec son don de chakra pur. Une chose était certaine, la Chiwa comprenait alors que cela ne serait peut-être pas si facile que cela d’atteindre cet adversaire.
Le principal objectif étant de toucher celui-ci et non de chercher à occasionner le plus de dégâts possible. La rousse décida d’utiliser sa technique la plus rapide pour se rapprocher le plus possible du but final qui était de lui accorder rien qu’une caresse. En effectuant des mudras, elle rassembla du chakra doton dans sa main et une grande lance de roche apparut avant de filer à vive allure sur le saint-père, elle évita les points vitaux bien évidemment. Après tout, ils avaient besoin de lui en vie, peu importe à quel point ils pouvaient l’avoir agacé ou inversement. Si jamais l’immobilisation avait fait mouche et que l’armure s’en verrait détruite, alors peut-être que cette offensive suffirait. Une fois chose était certaine, l'objectif était bien trop important pour se laisser déstabiliser par son coup de gueule et si le Suzuri pouvait emprunter les capacités de sa jumelle alors il se voyait là avec une nouvelle épine dans le pied. Une chose était certaine, il n’était pas question de baisser les bras.
« Dans ce cas... Préparez-vous à peut-être devoir contrer vos propres techniques... »
Si l'idée de Hanae était bonne, les voilà qu'ils se trouvaient dans une situation bien particulière. Il fallait maintenant trouver un moyen de l'empêcher de pouvoir faire cela. Qu'était l'élément déclencheur ? Les rouleaux ? Leur sang ? Devraient-ils prendre des mesures drastiques pour réussir le test du Saint-Père ?
Spoiler:
Santé : Comme après avoir mangé des coquillettes (bien) Chakra : 1B A Résumé : Aimi passe aux choses sérieuses du coup après avoir pris “les précautions” et lance une lance de terre sur le saint père qui est très rapide et qui vise l’homme emprunteur de techniques en espérant que l’armure ait été fragilisée par les autres attaques. Elle ne sait pas s'il peut vraiment utiliser leur technique et tente avant tout de le prendre de vitesse et de tester ce qu'il peut faire.
Suzuri Wo n’était pas simplement agacé, il doutait. Car en voyant les shinobis le prendre aux mots et attaquer de plus belle, il ne pouvait être confiant de leur réussite. Il pouvait au moins se satisfaire de voir enfin le quatuor passer à l’offensive après avoir d’ailleurs été capable de se protéger des différents assauts envoyés. Mais c’était à peine suffisant pour le calmer.
Car si les shinobis de la Coalition avaient enfin compris que leur « adversaire » souhaitait qu’ils combattent, ils semblaient avoir oublié contre qui. Ainsi, tandis que des mudrâs et des attaques rapides se préparaient à l’encontre du Saint-Père, ce dernier effectua une série de signes incantatoires à une main et avec une rapidité inouïe. C’était par cette vitesse d’exécution que l’on pouvait comprendre pourquoi le Suzuri méritait sa réputation et était une classe au-dessus du commun des shinobis.
En résulta une vague de chakra qui, tout autour de Wo, sembla impacter toutes les sources de chakra qu’elle pouvait rencontrer. La plupart des assauts arrivant sur lui, il enchaînait pourtant à nouveau avec un signe incantatoire, totalement serein.
Sa technique de chakra pur en avait été la raison. La lance d’air de Miyamoto Teruyo s’était évaporée, redevenant un courant d’air qui souleva à peine les cheveux du Suzuri. Les planches de bois qu’Aditya modelait et qui commençaient à s’emparer des membres du Saint-Père perdirent en rigidité et stoppèrent leur progression. Les flèches de chakra envoyées par Sendai Hanae disparurent avant de toucher leur cible.
Seule la lance de roche de Chiwa Aimi semblait tenir malgré la perte de chakra. Moins solide et commençant à s’effriter, le gros de la lance tomba sur le Saint-Père. Un nuage de poussière se souleva alors. Et lorsqu’il perdit en opacité, tous purent se rendre compte que Suzuri Wo était indemne, protégé par une armure de terre qui saurait être familière à certains de ses adversaires.
« Vous ne comprenez pas ? Vous ne gagnerez pas comme ça. »
Une nouvelle fois, le Fanatique enchaîna les mudrâs à une main avec une vitesse effroyable. Il écarta les mains, et la terre se mit alors à trembler. Soudain, d’innombrables pics de chakra pur sortirent pourfendre les shinobis.
En attendant de voir le résultat de cette technique, le Saint-Père le savait : s’ils ne comprenaient pas bien vite l’essence même du Kinjutsu qu’ils voulaient apprendre et comment arriver à le toucher, ils mourraient peut-être même en plus d’échouer. Car ce n’était pas en l’attaquant directement qu’ils réussiraient…
Spoiler:
Vous êtes toujours limités à une technique par tour, mais pouvez néanmoins en utiliser une supplémentaire pour vous protéger ou protéger un allié.
Technique n°1 de rang S Sendai ─ Spéciale ─ Simple Le Saint-Père effectue quelques mudras avant d'écarter les bras et de propager son chakra pur autour de lui. Toute chose composée de chakra et proche de lui en sera vidée (à l'exception des humains), ce qui aura pour effet de faire disparaître ce qui est essentiellement composé de chakra et d'affaiblir grandement les invocations.
Technique n°2 de rang B Doton ─ Affinitaire ─ Simple L'utilisateur recouvre son corps d'une épaisse armure de terre pour se protéger d'assauts mortels.
Technique n°3 de rang S sur tout le monde Sendai ─ Spéciale ─ Simple Après une série de mudras, l'utilisatrice fait surgir des pics de chakra pur du sol, sur une très large zone autour d'elle, pour transpercer tous les ennemis ou alliés s'y trouvant. L'ampleur de l'attaque et la taille des pics la rendent dévastatrice.
Votre mission continue de ne pas bien se passer : vous comprenez l'écart de niveau entre le Saint-Père et vous. Votre temps s'écoule et il semblerait que vous n'ayez pas choisi la bonne stratégie pour l'emporter et apprendre le Kinjutsu.
Une fois de plus, ils échouèrent dans cette nouvelle tentative coordonnée pour le toucher. Le Saint-Père semblait vouloir leur faire comprendre que le quatuor n’avait pas la bonne stratégie et que ce n’était pas comme ça qu’il fallait le toucher. Cette histoire de technique semblable faisait réfléchir à la kunoichi. Celles d’Hanae d’abord, puis la sienne ou chaque personne qui posséderait le doton. La directrice d’hôpital chercha au plus profond d’elle tout ce qu’elle avait pu apprendre de cet homme. Son regard s'agrandit alors légèrement alors qu’une lueur de lucidité venait pointer le bout de son nez. Mais avant de pouvoir réagir, leur coriace adversaire leur offrit là une belle et bien dangereuse offensive qui pourrait les mettre à mal s’ils ne s’en protégeaient pas. La jeune femme, près d’Aditya et d’Hanae fronça les sourcils avant d’effectuer des mudras. Sa belle jumelle l’avait aiguillé sur une hypothèse qu’il fallait essayer, mais pour cela...Ses mains se posèrent sur le sol alors.
« Aditya, Hanae, je vais devoir vous demander de me faire confiance. N’essayez pas de vous défendre, je m’en occupe. Je pourrai soigner vos blessures si on se sort de tout cela après. Teruyo… Je compte sur toi pour tenir le coup. »
Il était trop loin d’elle pour pouvoir le protéger aussi, mais elle ne doutait pas qu’il réussirait à de sortir de ces piques. La pierre sortit alors du sol, tout autour d’eux pour les encercler et les enfermer dans un cocon défensif. La puissance de la technique copiée était telle que sa défense ne suffirait pas, comme espéré. Le devant du dôme se brisa alors et laissa passer quelques piques qui vinrent lacérer ses jambes ainsi que ses pieds. Une grimace se dessina sur son visage alors que le liquide rougeâtre coulait le long des plaies. Il lui en faudrait plus pour la faire vaciller, vraiment plus. Son regard se posa alors sur le kirijin à la chevelure dorée.
« Aditya, souviens-toi de ce qu’il a dit la première fois que nous nous sommes rencontré. C’est sa capacité, de s’approprier le chakra des rouleaux techniques et d’y utiliser les techniques. Il fait sûrement de même ici, grâce à ces rouleaux. Seulement aujourd’hui, notre sang y a été ajouté et je me souviens pas qu’il en ait parlé. Peut-être que cela change beaucoup de choses… Peut-être que c’est même la clé, comme l’a dit Hanae… »
Pourtant, ils n’avaient aucun moyen d’utiliser ses propres techniques. La jeune femme fronça des sourcils, signe très caractéristique de quand elle réfléchissait. Elle ne voulait pas échouer, ni mourir ici, s’en était hors de question. Son regard écarlate se posa sur les traits marqués du Suzuri.
« Nous avons bien compris que vous ne vouliez pas être directement touché, en dépit de votre ordre, sinon vous ne vous en donneriez pas autant les moyens. Vous nous avez aussi demandé si nous avions peur de faire couler notre sang, peut-être que c'est là, la réponse? Peut-être qu’il faut utiliser ces rouleaux en notre faveur ? »
Puis, il fallait aussi le toucher… La Chiwa n’arrivait pas à savoir si elle se rapprochait de l’idée, savoir qu’ils n’avaient toujours pas compris le secret de tout cela commençait à l’agacer. Être dans l’inconnu était frustrant, peut-être que ses camarades sauront mieux comprendre, verser leur propre sang était-elle la vraie solution ? Ou fallait-il se pencher directement sur les rouleaux et leur secret ?
Spoiler:
Santé : ça picote un peu sur les jambes et les pieds. (entailles sur les jambes et les pieds et un peu plus profonde sur le pied droit) Chakra : 1B 2A Résumé : Aimi protège Aditya et Hanae partiellement de l’attaque. Avec ce qu’elle sait et l’idée d’Hanae, elle essaie de voir si le sang est le secret.
Pour une meilleure organisation niveau défensive, on a changé l’ordre en accord avec chacun !
Dernière édition par Chiwa Aimi le Mer 8 Juil 2020 - 22:02, édité 2 fois (Raison : (précision des dégâts reçus))
Un fin sourire se glissa sur les lèvres de l'ascèse lorsqu'il fut témoin de la contre-attaque titanesque de leur adversaire du jour. Là où le Saint Père n'avait vu que pathétique et doute quant aux faits de chacun, allant jusqu'à sous-entendre que les âmes face à lui n'étaient que des incapables sous le couvert d'un échec prononcé par ses mots, il venait de dévoiler bien plus que ce que l'on attendait de lui.
Une opportunité qu'Aditya avait attendu, afin de confirmer ses propres hypothèses sur le fondement de tout ceci. Lorsque ses yeux s'étaient posés sur les contours terrestres de l'armure qu'il avait érigé, conscient qu'un clan tel que celui d'Hanae était incapable de maîtriser le fondement des affinités régissant ce monde, il ne put en être plus certain. Encore plus, lorsqu'il était conscience de l'ascendance Suzuri du Dernier Gardien.
Un souffle amusé s’échappa de ses lèvres tandis que ses yeux se refermaient un bref instant, sous l'égide d'une profonde compréhension. Les souvenirs ardents de la lutte contre le Dieu de l'Eau lui revenaient en mémoire, en cette heure où ils ne pouvaient que dédier leur apprentissage à un sceau du même acabit ; car s'ils réussissaient, il était bel et bien question d'être en mesure d'enfermer l'une des divinités de ce monde dans un étau de chair ou de pierre. Il n'avait jamais perdu cela de vue. Peut-être le Saint Père avait-il lui-même tenté de les mettre sur la voie, en utilisant des techniques qu'il avait dérobé à cette assemblée. Si ce fut le cas, c'était là une réussite.
Les mots de la Chiwa parvinrent à ses oreilles tandis que ses iris azurées se révélaient une nouvelle fois au monde, pourvu d'une sérénité à toute épreuve. Il laissa l'ombre de la roche les recouvrir de son doux manteau protecteur tandis que s'érigeait une défense implacable face à l'assaut du Gardien ; mais malgré sa résistance, il ne fallut pas plus longtemps au blond pour s'assurer qu'elle ne suffirait pas. S'il en croyait ses paroles, il s'agirait avant tout ici de confiance. Mais Aditya l'avait compris, également ; la rubiconde était sur le chemin de la même conclusion, elle aussi, si elle n'avait pas été occultée à la réalité du lien unissant Dieu et Hôte.
De tous les membres des nations présents dans cette salle, il était – peut-être le seul avec le Suzuri – à avoir été témoin du profond engagement que relevait ce pacte tacite. Il avait pu voir les hurlements de la Déesse de l’Eau affecter le Dieu qu’elle protégeait et adorait tant, et la douleur du titan forger la plus intense colère dans le cœur de la Fanatique.
Une telle synchronisation ne pouvait exister autrement que par l’acceptation du sacrifice de sa vie, allant de pair avec celle de l’autre. Aditya avait observé le visage de la jeune femme lorsqu’elle eût payé le prix imposé, une fois scellée au sein du littoral de Mizu, qui n’était désormais nul autre que son cercueil.
Et quel autre gage de vie, que celui d'offrir son sang aveuglément, et sans condition ? Ce symbole même qui coulait dans leurs veines, et qui trônait désormais au cœur des parchemins.
Pour réussir, il lui faudrait briser le secret de la Brume, et le révéler, ne serait-ce qu'en partie afin que ses comparses n'éprouve à son image la réalité de leur situation ; ou tout du moins, celle qu'il pensait être. À regret.
Lorsque l'égide de terre se brisa finalement, foudroyé par l'assaut de milles pieux affligeant le sol, son regard céruléen se releva sur la figure du Saint Père, où s'éveillait une lueur de défi et de détermination égale à la sérénité de son visage. Intense, sans se dévoiler à la vue du monde.
« Nous sommes venus ici à sa demande, afin d'acquérir le pouvoir des Dieux et nous battre à armes égales contre le Chapelier, ce qui signifie faire le sacrifice du corps et de la vie de l'un des nôtres, au profit d'un pouvoir dépassant l'entendement. »
D'un coup d’œil, il avisa chacun des envoyés présents à ses côtés, avant que les pieux ne percent la couche terrestre et ne fendent sa chair sur leur passage, blessant sa cuisse et l'ombre de son bras. Aditya retint un grognement de frustration, les yeux fermés avec force. Expirant, il se redressa avec une droiture implacable, ne voulant cesser son récit.
« Un tel engagement ne peut s’acquérir qu'en choisissant de mettre sa vie et son sang en communion avec ceux d'un Dieu. Chaque blessure, chaque cri, chaque sensation se reflétera sur le corps de l'un ; car ils ne feront plus qu'un, indissociable. », il prit une brève pause, en dardant son regard sur le dernier Gardien, conscient que, peut-être, il lui ferait gage d'une nouvelle concernant son ordre. « Et lorsque l'un d'entre eux sera en proie à la mort et prononcera son dernier souffle, il en vaudra de même pour l'autre ; tout comme la Déesse de l'Eau a vu sa fin précipitée par celle de son Dieu. »
L'ascèse pouvait d'ores et déjà sentir ses mèches blondes devenir poisses au contact du liquide carmin qui s'échappait de ses blessures ; et pourtant, d'un geste empreint d'habitude et de sérénité, sa paume se glissa le long de sa cuisse, détacha le sommet d'une pochette ninja, et s'empara d'un kunai. La lame roula au creux de ses doigts, tandis qu'il la ramenait dans sa dextre.
« Un pacte que nous avons formulé envers vous, certes, à plus basse échelle, en vous faisant cadeau de notre sang aveuglément. Votre surprise vous a trahi lors de nos gestes, si cela s'avère vrai. »
Ses doigts se lièrent un instant sous le joug d'un mudrā avant que sa main s'appose sur son bras, y laissant les détours cruciaux d'un sceau.
« C'est grâce à cela que, tout comme vous avez survécu à l'assaut du Chapelier, vous possédez désormais les arcanes de chacun d'entre nous ; car il est impossible de concilier le don des Sendai et ceux des affinités de ce monde, de par leur nature de chakra si spécifique. Même un homme tel que vous serait incapable de briser cette règle fondamentale. »
Sa prise se referma sur l'arme, dont la lame tranchante reflétait la lumière que les débris laissaient transparaître.
« Je n'ose imaginer qu'un homme prêtant tant d'importance au temps qui nous reste prenne plaisir à le gâcher par un affrontement sans but. C'est pourquoi j'ai l'intuition que les parchemins que vous nous avez proposé n'ont non seulement pas ravi nos dons, mais forgent également les bases du Kinjutsu, dans un but très précis. Aussi différent soit ce Fūinjutsu que vous utilisez, il ne peut en être trop éloigné de celui unissant un Dieu à un hôte, car le seul principe d'un tel engagement est de lier une âme à une autre. »
La pointe de la lame s'apposa sur l'artère principale de son propre bras, tout aussi menaçante que le déroulé de sa pensée ne pouvait laisser supposer.
« Sans compter votre insolente prudence face à quatre shinobis confirmés – celle-là même que vous avez critiqué, plus tôt – afin de ne laisser entrevoir aucune blessure sur votre corps. Cela peut tant être un excès d'ego démesuré que la dernière pièce du puzzle… »
La lame s'enfonça avec violence dans sa chair jusqu'à l'orée du manche. Sans laisser le temps à la douleur de courir ses nerfs et l'adrénaline d'arrêter son geste, Aditya fendit ses muscles sur toute la langueur, ouvrant jusqu'aux vaisseaux qui la parcourrait. Jusqu'à ce que l'os, en lui-même, ne soit visible par la lame ; une blessure, qu'assurément, même le Saint Père couvert d'une armure ne pourrait dissimuler, tant la douleur était grande.
Une douleur qu'il ne pouvait endiguer, forçant l'héritier du bois à ployer son buste sous le choc d'un tel sentiment venant envenimer ses nerfs et révolter sa chair. Son souffle court résonna dans la pièce, dans le même temps que des grognements d’affliction. Mais après une poignée d’instant où le corps perdit son contrôle sur l’esprit, où toutes les traces de ses gestes disparurent de son visage pour laisser revenir la quiétude sous l’égide d’un air souffrant, son regard revint darder la silhouette du Gardien, où dansait une infaillible certitude.
Tout cela n'était que pari, basé sur la déduction de plusieurs occasions laissées pour entrevoir le potentiel de leur adversaire, et les souvenirs des affres et discussions passés. Néanmoins, s'il s'avérait vrai, alors le quatuor pourrait affirmer avoir outrepassé la condition du Saint Père : celle de le toucher, par n'importe quel moyen.
« …signifiant qu’aussi éloigné soit ce pacte de celui unissant la Déesse et du Démon à Trois Queue, vous souffrez des blessures que nous nous infligerons. »
récapitulatif:
Résumé : Conscient d'être protégé par la défense de la Chiwa, Aditya décide de rassembler les informations dont il dispose et en vient à une infaillible conclusion. Après s'être apposé un sceau de soin qu'il n'active pas encore, à titre de prévention, il déroule le fond de sa pensée avant d'entailler son bras en longueur, assez profondément pour le rendre à la frontière de l'inutilisable.
Santé : Muscles du bras profondément en taillés, os à vif, nerfs sectionnés. Lacérations plus ou moins légères à la cuisse. Chakra : 1A 3B
Si le fait de ne pas réussir à blesser sa cible, ou que celui-ci les invective ne semble pas déranger Hanae plus que cela, son esprit tentant de se concentrer sur une solution somme toute assez difficile à deviner, n’en déplaise au Saint-Père, c’est le fait que ce-dernier utilise bon nombre de ses jutsus qui dérange la rubiconde. Des techniques qu’elle a passé des heures, des jours, voire même des semaines à peaufiner, durant ces quatre dernières années, si facilement reproduites par ce vieillard grincheux, il y a de quoi enrager. Le plus frustrant doit être l’utilisation de l’absorption divine, qui ne fait que lui montrer que même la plus grande des défenses qui existe sans doute dans le Yuukan peut être volée aussi aisément. Il a fallu deux mois à la Sendai pour qu’elle enregistre sa capacité à dérober du chakra à toute chose, ainsi que pour l’utiliser d’une façon aussi incroyable qu’elle lui a permis de retirer le chakra des éléments environnants.
Voyant les signes du fanatique, la jeune femme s’apprête à agir, mais les mots de sa jumelle adorée lui font arrêter tout mouvement. Elle semble avoir une idée, liée à ce que la Teikokujine a dit plus tôt. Des informations jusqu’alors inconnues de l’ex Kumojine sont distillées, à la fois par Aditya et Aimi, faisant un peu plus de sens dans l’esprit de la rougeoyante, alors que sa propre technique qu’elle a ironiquement nommée « La mort vient d’en bas », lui lacère les chairs, arrachant une grimace à son doux visage. Le sang perle, mais les deux Irounins sauront soigner cela une fois que tout sera terminé. La douce Kazejine ramasse alors les rouleaux, car si tout est vraiment lié à ces derniers et que le plan de ses deux alliés ne fonctionne pas, alors il faudra être plus radical.
« Je vous fait confiance, et je pense que vous avez vu juste, les rouleaux sont la seule chose que nous ayons touché ici, nous n’avons même pas été en contact avec Wo, alors il n’a pas pu placer de sceau sur nous… »
A moins qu’il n’existe en ce monde une capacité à apposer un sceau à distance, mais la jeune femme n’en a pas connaissance. Quoi qu’il en soit, elle range les quatre parchemins dans sa sacoche, pour libérer ses mains, prête à briser leur contenu en ôtant le chakra de ceux-ci, si la solution cohérente ne donne rien. Une chose interpelle aussi la flamboyante dans ce qu’a dit Aditya. Il a parlé de ce fameux démon à trois queues. La seule information que détient l’Empire à ce sujet est ce qu’aurait dit le fanatique lors de ce sommet. Que Sanbi est scellé à Mizu, voilà tout ce que sait Hanae. Cependant, l’analogie que fait le Kirijin au Kinjutsu laisse à penser que la créature ne s’est pas retrouvée là-bas par hasard. Ce vieil homme est probablement responsable de son arrivée, et cette déesse dont le rapport parlait devait être son émissaire, d’une certaine façon. Enfin, tout ceci n’avance en rien la situation actuelle, l’important est que la seule finalité logique a été trouvée grâce aux informations de chacun, et un peu de réflexion de tous, et la sauvage est assez confiante sur leur réussite. Qu’en sera-t-il vraiment ?
résumé:
Hanae encaisse les dégâts superflus, comme demandé par Aimi, et se contente de récupérer les rouleaux, prête à les détruire si le plan présent ne fonctionne pas.
Santé : Entailles importantes aux jambes. Chakra : 2B
J’étais quelque peu perdu par la situation. Je ne pouvais que l’être après tout, tant face à celui qui fut notre ancien ennemi, aujourd’hui sensé être notre mentor et qui se comportait comme l’ennemi d’avant, mais aussi par mon ignorance du monde qui nous entourait. Concernant le premier point, la facilité avec laquelle il s’était défait de l’ensemble de nos actions, comme si nous n’étions que poussière négligemment retirée de sa veste me laissait quelque peu pantois. Même si j’arrivais globalement à évaluer le niveau technique de ce qu’ils venaient de produire, pour notre Fanatique se sortir de cette situation sans, mal, avec tant de facilité me démontra une nouvelle fois à quel point j’étais faible et insignifiant. Pourquoi donc apprendre ce Kinjutsu alors ? Pour ces fameux Gardiens dont on m’avait parlé ne s’en occupaient pas ? Si ce Saint Père était si déterminé à nous aider, pourquoi ne pas le faire franchement ? Mieux, pourquoi ne pas le faire lui-même ? S'il avait accepté de partager son savoir, pourquoi ne pas agir de lui-même ?
Le deuxième point concernait mon ignorance totale du monde extérieur. En écoutant vaguement les explications des uns et des autres quant à nos échecs, je me rendais compte que si ma volonté d’appartenance au Manazuru était belle et bien là, mes connaissances étaient pratiquement nulles. La jeune fille blonde me le démontra rapidement quand elle, ou il rappela avec une certaine aisance orale les expériences passées, le tout jumelé avec ce que nous vivions dans l’instant présent. Et moi que faisais-je à cette époque.
Même minime, ce léger laps de temps de réflexion failli m’être fatal lorsque notre adversaire après s’être admirablement débarassé de nos attaques, après nous avoir humilié d’une certaine manière se lança dans une contre-attaque spectaculaire. Seule solution pour m’en sortir sans bénéficier de la protection qu’offrait le dôme d’Aimi, user d’une technique que j’avais mise au point il y a peu et que je n’avais jamais vraiment éprouvée dans une situation réelle, juste quelques essais réussis sous les coups furieux de Bersekyr.
D’un mudra, une épaisse armure de terre se modela autour de moi, me protégeant du brutal assaut, si impactant que le choc me fit vaciller sans mal avant que ma protection ne se brise et s’effrite en quelques instants. Sans cette protection, il n’y avait aucun doute à avoir, je serais mort. Ce Saint Père nous testait avec des techniques mortelles, cela en disait long sur la situation dans laquelle nous étions.
Si mes camarades d’infortune eux venaient d’être blessés, l’armure dont notre mentor s’était affublé ne permettrait peut-être pas d’être témoin des blessures que chacun avait reçues et qui selon le kirijin devraient s’être transmises à notre ennemi. Dans le doute, sortant un kunai de ma besace, je me lacérais légèrement le visage sous l’œil, une entaille relativement profonde qui me fit lâcher un petit tic de douleur et qui n’avait que pour but de servir de témoin à la théorie mise en avant. Ainsi, si l’armure de pierre nous empêchait d’être témoin de nos théories, son visage, lui, a priori visible, permettrait de s’assurer des effets de ma propre blessure sur lui.
Tout ceci, était-ce la solution ? Silencieux, me reculant vers mes partenaires, j’attendais les résultats.
Spoiler:
Résumé : Teruyo se protège de l'attaque du St P. et se lacère le visage pour avoir un visuel rapide de la théorie d'Adi.
Santé : Charge mentale importante, lacération au visage Chakra : 1B + 1A + 1S
Sans vraiment s’en rendre compte au départ, le Saint-Père ne put que se rendre à une évidence surprenante : les shinobis qui étaient devant lui venaient de changer. Drastiquement. Car pour la première fois depuis le début de cette épreuve ô combien particulière – et son concepteur en avait conscience – les quatre apprentis avaient décidé de changer de méthode. Cela ne pouvait être que ce qui les motivait à refuser de se protéger totalement et surtout de contre-attaquer.
Alors il les regarda. Si l’Iwajine tentait de limiter les dégâts, les autres ne firent rien pour riposter. Même l’envoyée de l’Empire du Feu accepta de subir une partie de l’attaque. Le quatuor était donc légèrement blessé dans son ensemble. Et c’était véritablement l’absence de résistance et d’envie de céder aux provocations et à la ferveur de ce combat pourtant si important qui surprenait leur adversaire.
Mais ce fut bien la suite qui changea tout. Et qui fit comprendre au Saint-Père à quel point il s’était trompé sur le compte des shinobis.
Aditya s’enfonça une lame dans le bras sans hésiter. Teruyo se lacéra le visage avec une détermination sans faille.
Pourtant, contrairement à leur prédiction, ni le bras ni le visage du Saint-Père ne furent altérés de quelque manière que ce soit.
C’était finalement Sendai Hanae qui, en prenant les parchemins de pacte de sang, fit basculer le destin de cet apprentissage du Kinjutsu.
« Nous pouvons nous arrêter là. Vous avez réussi. »
Il n’y avait aucun doute que quelqu’un comme Mokkô aurait empêché les shinobis de se blesser furieusement d’eux-mêmes. Mais le Saint-Père n’aimait pas les shinobis et n’était pas des classiques « alliés » de la Coalition dont il participait par intérêt religieux extrême.
Il pointa du doigt les rouleaux de parchemins captifs de la Teikokujine.
« J’avais effectivement capté vos techniques grâce à ces parchemins. En voulant m’affronter de front, vous n’auriez jamais réussi à l’emporter. La seule solution pour vous était de cibler les rouleaux. »
Suzuri Wo eut un regard plus sévère vers les shinobis, tandis qu’il expliquait les fondements de sa méthode.
« Si vous n’êtes pas capables de me toucher, n’espérez pas rivaliser avec un Dieu. Or, ni les Dieux ni les alliés de l’Homme au Chapeau attendront gentiment que vous les scelliez. Vous serez attaqués de toutes parts et pourtant, vous devrez concevoir ce sceau combiné pour sceller une Divinité. Cette épreuve visait à vous faire comprendre cela et à vous montrer que le jour décisif, pour sceller un Dieu, il vous faudra faire abstraction de tout le reste. »
Le Fanatique se tourna vers Aditiya et Teruyo. Plus particulièrement, il regarda avec un air dérangé leurs blessures respectives. Puis finalement, cette gêne le fit sourire, comme si leur comportement venait de prouver à lui seul ce qu’il avait si souvent cherché à démontrer.
« Vous vous êtes ouverts les membres sans vergogne pour rien… Et c’est moi que l’on appelle « Fanatique » ? Vous, Shinobis, êtes bien les êtres les plus terrifiants de ce monde. »
Il soupira. S’il y avait une chose qui avait changé, c’était bien son assurance que ces quatre shinobis n’étaient pas à craindre…
« Allez vous soigner, nous travaillerons l’élaboration du sceau en question à votre retour. »
Ils avaient réussi, mais à quel prix ?
Spoiler:
Votre raisonnement n'était pas le bon, mais la conclusion est la bonne. C'était bien sur les rouleaux de parchemin de pacte de sang que vous deviez vous focaliser. Lorsque vous affronterez un Dieu et que vous devrez le sceller, vous devrez à tout prix faire abstraction des attaques et événements extérieurs pour établir le sceau sur la durée, c'était là l'esprit de l'épreuve que le Saint-Père avait concocté.
InRP, vous vous soignerez et apprendrez le sceau en lui-même.
Félicitations, vous avez appris le Kinjutsu Scellement Divin. Ce dernier est gratuit pour vous quatre et sera ajouté à votre Fiche Technique dynamique. Tous les shinobis de la Coalition (qui ont le Domaine Fûinjutsu de rang A minimum) pourront, jusqu'au lancement de l'Event n°5, acquérir le Kinjutsu au prix d'une technique de rang A. Ce processus d'apprentissage sera sûrement modifié après l'Event n°5.
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