Nouveau point.
La situation le méritait bien. Depuis combien de temps maintenant souhaitait-elle atteindre le Pays du Bois ? C'était chose faite, et dans la foulée bien d'autres attentes avaient été comblées. Ou du moins amorcées.

Hayashi. Elle y avait plusieurs choses à accomplir... Au delà de son enquête sur la Résonance, ce lieu chargé de mystère entretenait toujours de nombreux questionnements sur l'origine du chakra et son impact sur un environnement, la flore comme la faune. La cartographie de cette terre aux contours encore troubles restait une mission phare.

Deuxième chose : la denrée du pays. Ce produit manufacturé particulièrement intéressant qu'étaient les parchemins vierges représentaient un filon pour tout travaux dont la portée englobait un certain nombre d'individus. Par un partenariat ou un commerce quelconque, Teikoku saurait détenir une matière première capable de transformer le système de formation de ses soldats. La vision de Rei était simple et directe, mais ne saurait réellement concurrencer celle des Villages Cachés. Par les parchemins et des maîtres d'arme compétents, la transmission des connaissances et leur application seraient démultipliées et représenterait un gain de temps phénoménal. Elle devait conclure un accord avec les moines ou des autochtones pour donner vie à cette stratégie.

Troisièmement, son propre perfectionnement.

Les problématiques s’enchaînaient et se mélangeaient parfois, si bien qu'il fallait se réinventer constamment et apprendre de chaque changement. Ni naïve ni obscurantiste, la Suzuri partait du principe qu'elle avait toujours été une étudiante éternelle. Cela serait d'autant plus vrai ici, en cet endroit où elle concentrerait toutes ses forces.

Par l'intermédiaire de Wo, elle saurait creuser ses connaissances sur l'Histoire Ancienne et se constituer un avis sur ces Dieux et leur traitement. En apprendre sur ses Ordres aux volontés contradictoires. Ajouter à sa gamme des Kinjutsu qui lui permettraient de jouer sa partition et la soutenir dans ses propres messages.
Par celui de Raizen, enfin, s'il y consentait. Car une chose demeurait certaine, les ancêtres Meikyû étaient des précurseurs en ce qui concernait l'exploration des limites de ce monde. A tord ou à raison, Takara, passionnée, s'était toujours considérée comme une héritière de leur volonté à défaut d'en posséder le sang. Ici aussi il existait une source oubliée de connaissances, mais il lui fallait déjà disposer des bases pour enfin passer un cap dans cette voie plus technique et gagner en stature.


Son planning serait donc aussi varié que serré.
Un avantage : Elle n'avait pas à quitter le pays du bois. Ce lieu serait donc son nouveau bastion d'ici qu'un retour à Urahi s'impose. Déjà bien des gens des tierces délégations s'étaient éclipsés, et elle ne savait pas encore si d'autres que Sora et elle-même s'installeraient sur place de façon provisoire.

Un nouvel acte s'enclenchait.
Elle n'avait pas besoin d'être au milieu de tous pour y contribuer - Seulement de pouvoir coopérer avec les bonnes personnes.

Dans l'ordre, l'approche des moines d'Hikari et la demande d'accès aux parchemins vierges s'imposait.
Le plus simple à mettre en place, bien que là encore ce ne serait peut-être pas si facile...

Mais de ce sommet impromptu aux objectifs précis et pressants, on observait une fois encore des relents de Conscription.
Des difficultés toujours plus grandes. Des effectifs toujours plus délicats à rassembler. Takara ne serait peut-être pas l'une de ces héroïnes de la première heure caractérisant cette Coalition naissante, mais elle s'était toutefois engagée auprès de l'Empire. Si ses actes lui appartenaient et qu'elle était prompt à condamner ceux des autres - surtout des leaders -, elle n'était pas extrémiste au point d'en devenir nihiliste. Il y avait des sentiments sincères parmi les personnes en présence, et à n'en point douter, il y en aurait d'avantage encore parmi les plus basses castes.

Les Gardiens s'efforceraient de transmettre leur savoir. Une belle avancée.
Mais de nombreux protagonistes restaient désireux d'apprendre et de contribuer... et eux aussi, méritaient d'avantage de moyens.

En cela, Teikoku était une bonne base pour repenser le système de formation. Beaucoup étaient issus du peuple et même si la frontière restait trouble, ils prêtaient une certaine vigilance quant à leur vocation afin de ne pas répéter les mêmes erreurs que les shinobi. Une thématique qui méritait de nombreux débats, en réalité. Mais dans les faits actuels, la parole ne suffisait pas - Takara ne le savait que trop bien. Le peuple Hijin se redressait et souhaitait se renforcer.
Sa mission à la Recherche ne se cantonnerait donc pas à une odyssée personnelle. Alors elle les soutiendrait.

Si l'Empire comptait parmi ses rangs des adeptes du ninjutsu ou d'arcanes spéciaux, le gros des effectifs restait encadré que par des formations sommaires portés sur le taijutsu et les déplacements tactiques. Dénigrer les livres ou le système académique shinobi, pourquoi pas, à condition seulement de savoir par quoi le remplacer - Ou de baisser ses exigences. Or il n'en était pas question, bien au contraire. Le remplacement.
Comment ?

Le compromis parfait : Les parchemins. La meilleure option selon la Suzuri, tant qu'elle n'approfondirait pas les tierces possibilités imaginables au travers du fonctionnement d'apposition des sceaux Meikyû - une autre thématique effroyablement intéressante, une fois détournée pour d'autres usages ou effets. Les parchemins donc ; courir après ceux existants représentait une perte de temps, ils étaient rares et pas déchiffrables par tous.
Si l'on souhaitait exploiter leur plein potentiel, il fallait en maîtriser la chaîne de production. Tout simplement.

A partir de là, définir des axes d'apprentissage et les marquer soi-même par des savoirs utilitaires vastes.
Où comment transformer la complexité et l'exclusivité en un outil simple et fiable que tout un chacun saurait exploiter. Ne resterait que sa diffusion au corps-armé et un travail d'autodidacte parmi l'ensemble des recrues, sous une tutelle par conséquent moins chronophage de leurs supérieurs hiérarchiques. Fluidifier le système tout en l'ouvrant aux non-initiés, n'était-ce pas plus intéressant comme cela ?
Evidemment, cela représentait un coût.
Un coût que l'on pouvait diminuer au gré des circonstances... Voilà longtemps que la trentenaire lorgnait sur les parchemins vierges et envisageait de venir en ces terres pour conclure un marché. Mais ce qu'elle n'avait pas prévue, c'est que Mokko lui-même généralise un appel à la mobilisation des shinobi...

Il voulait des soldats ? Soit.
Alors il n'avait plus qu'à donner de quoi les former...

Mais cette pensée n'était sans doute pas la plus douce... et charger ce sanglier de Mokko via un tel angle d'attaque risquait fort de faire échouer les négociations.

Puisqu'il y en aurait probablement, des négociations.
Par expérience, elle savait que rares étaient ceux qui, souverains d'un territoire grand ou petit, étaient prêts à offrir la moindre "possession" sans rechigner. Si d'ordinaire la Suzuri ne forçait jamais la main à qui que ce soit, elle se montrait depuis peu de moins en moins subtile quant à ses souhaits. Le besoin de progression, de savoir où elle en était et sur quoi ou qui elle pouvait compter. Car suffisamment de temps s'était écoulé.
Et elle n'avait pas quitté l'enceinte de Kumogakure pour finalement faire preuve de timidité ou d'angoisse quant à la suite.

Pour polir les angles au besoin, il y avait Sora. Les yeux de ce garçon suffisaient à démontrer que l'on pouvait aimer sa terre natale et respecter ses vœux tout en partageant un autre idéal bien plus vaste. Celui d'un Empire naissant sous l'impulsion d'individus de divers horizons. Mokko pouvait se montrer méfiant à l'égard de la trentenaire, mais pas de ce jeune homme.

Quant au reste, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'équilibrer une balance afin de satisfaire les deux partis. Chacun avait ses souhaits, ne s'agissait donc plus que d'y répondre.

Que désirerait l'Ordre Monial ?
Le soutien à la Coalition, le rétablissement de leur stèle, la reconstruction de leur cité... L'Empire s'était déjà engagé à leur côté concernant les deux premiers facteurs et pouvait également déployer des efforts civils afin de les épauler dans leur propre renouveau "urbain" ; aussi il y avait toujours l'argent, utile en toute situation quoiqu'on en dise. En réalité, tout demeurait possible à condition de ne pas essuyer un refus net d'entrée de jeu.

Trop de réflexions... La vérité, c'est qu'il fallait à nouveau rencontrer Mokko. De préférence avant que la Coalition se mette au branle-bas de combat.
Aussi Takara ne perdait pas d'avantage de temps, laissant parler son encre à sa place. Une simple note, concise, qu'elle remettrait à l'un des moines - Le Charpentier y répondrait ainsi lorsqu'il le désirerait, et surtout s'il le désirait.

Citation :

Sen’sei Mokkô,

Cette lettre vous est adressée à propos du savoir-faire Hayashijin : La confection de parchemins perméables au chakra.
L'Empire et son Unité de Recherche sont intéressés par ce produit, jusqu'ici peu accessible. Nous souhaiterions que son libre commerce s'étende au Pays du Feu, ou dans une moindre mesure procéder à des commandes plus conséquentes à destination d'Urahi.

Par transparence, je vous informe par avance que l'une des fonctions premières de ces parchemins consistera à renforcer l'organisation militaire Teikokujine ainsi que le potentiel de ses recrues. Outre l'aspect politique de cette manœuvre, prenez bien en compte qu'elle sera hautement profitable à la Coalition. Notre engagement auprès de cette dernière nécessitant des réformes afin d'être honoré au mieux.

Le Pays du Feu vient tout juste de se reconstruire et doit encore combattre quelques lacunes avant de se lancer pleinement dans d'autres batailles. Cette requête n'étant pas à sens unique et nos relations étant vouées à évoluer en raison de la Coalition, nous sommes à votre disposition concernant une contre-partie : Qu'elle soit financière, matérielle ou implique de la main d'oeuvre.

En espérant que ce partenariat sera scellé,
Prête à en discuter de vive voix selon votre gré,

Suzuri Takara

Plus qu'à attendre la suite.
Et ainsi aiguiser son opinion sur la teneur exacte de cette Coalition.

~~~~

Et si...
Et si tout cela était une erreur ? Une faute.

Takara attendait toujours la réponse de Mokko quant à l'aboutissement d'un accord sur les parchemins vierges. Mais roder la nouvelle vague de combattants Teikokujin par l'instauration d'un tel système d'enseignement ne serait pas sans conséquence. Si tout était clair en son esprit et qu'elle s'était un instant sentie habité par la volonté de soutenir Rei et son Empire, son sens de l'introspection reprenait le dessus.

Puisqu'en s'engageant dans une telle voie, elle ne ferait que servir le chaos.
Ce chaos déjà servi par tous. Ce chaos loué, encensé par les anciens et admiré par les plus jeunes. Ce chaos qui corrompait les âmes maladives du Yuukan.
Ils naissaient, se laissaient corrompre, s'engrenant les uns les autres. Qu'accomplissaient-ils ? Rien, puisqu'ils n'agissaient pas. Réagissaient juste. Qui dans leur désir apparent de solution, accumulaient les dommages collatéraux et remplaçaient constamment un problème par un autre sans jamais se questionner sur les raisons.

La Suzuri ne devait pas ployer sous quelque influence. Non elle ne contribuerait pas au meurtre de l'Homme au Chapeau. Non elle n'abandonnerait pas sa quête de l'origine de la Résonance. Non elle ne déconsidérerait pas les affres du passé afin de complaire les puissants dans leur médiocrité politique.
Une nouvelle page devait se tourner pour l'autodidacte...
Maintenant qu'elle était à Hayashi, elle s'approprierait ce lieu. Non pas en surface... mais intégralement. S'imprégner du lieu. Échouer, poursuivre, échouer, poursuivre, échouer, poursuivre... trouver. Ce pays mystique regorgeait encore de nombreux secrets ; centre du monde ; zone tellurique débordante de chakra à priori sans propriétaire, si ce n'était la terre elle-même.

Elle en aurait assurément pour longtemps. Craignait-elle la mort ? Oui, toutefois fatalement moins que l'ignorance.
Par conséquent, rien au Pays du Bois ne saurait lui faire rebrousser chemin.
Son rôle n'était pas le même que celui des shinobi, ni même des guerriers refusant de porter ce nom mais s'entravant pourtant de la même philosophie.
Alors aucun remord ne suivrait sa disparition. Peut-être reviendrait-elle tôt ou tard... si cela faisait sens. Peu probable. A ce Sommet comme par delà le monde, l'heure était à la conscription. Une ère qui se poursuivrait de la sorte jusqu'à atteindre ses propres abysses.

Citation :

Takara s'engage seule dans les profondeurs de Hayashi - DisparitionnoJutsu :=