La routine devient vite un réel problème pour tout être humain normalement constitué. Entrée dans une croisade inarrêtable depuis maintenant plus d’une semaine, Hanae n’a eu de cesse de parler aux habitants, se donnant même en spectacle, passant pour une belle rouquine totalement perdue au milieu d’une place bondée de gens. Les hautes instances ont dû avoir vent de cela, car voici déjà la deuxième mission qu’elle reçoit en très peu de temps. La première était avec son élève et bien plus que ça, et désormais, les deux autres complétant le trio seront ses acolytes pour sa nouvelle tâche à accomplir. Tsunayoshi est son ami, voire même un mentor pour elle, et c’est donc assez étrange mais aussi très réconfortant et rassurant de le savoir à proximité, même si le fait d’en être la Sensei est toujours un peu inhabituel pour la flamboyante.

La mission, quant à elle, consiste en quelque chose d’assez spécial, le genre de demande qu’on ne lui avait jamais fait. Il s’agit en effet de démanteler un réseau de trafic de drogues, ce qui est un bon point pour la mutilée, qui déteste les trafics sous toutes leurs formes. Pour sa part, c’est un trafic d’êtres humains qui l’a menée à son état, mais la drogue, la contrebande, les bijoux, les armes… Rien ne devrait être vendu de manière illégale, surtout lorsqu’il s’agit en plus de produits qui ne sont pas censés être vendus dans un premier temps. Se parant d’une tenue noire, la Chuunin est assez vite prête à partir, comme toujours, et quitte donc sa toute petite demeure le regard déterminé. Bien sûr, la Sendai aurait beaucoup aimé que Medyūsa soit avec eux, mais il a toujours été estimé inutile d’envoyer quatre personnes sur une mission, alors cette dernière n’aura pas le choix et restera en retrait.

Le point de rendez-vous est l’arche grise, comme pour toutes les missions menant à l’extérieur du village, et la rubiconde y est en avance, n’ayant plus qu’à attendre ses deux élèves. Le second, d’ailleurs, est encore un mystère pour elle, qui n’en sait pas énormément. Disons que celui-ci n’a pas eu la chance de partager un moment magique et unique avec elle, à l’inverse de ses deux autres élèves. Le premier, le plus âgé, a pu la voir au moment où elle était au plus mal, et l’a même aidée à aller de l’avant de bien des façons, en une seule rencontre. La seconde a pu découvrir une facette de sa personnalité qu’elle-même ignorait, et lui faire remarquer un penchant qu’elle ne soupçonnait même pas. Il est possible que ce troisième élève lui apporte quelque chose, mais dans l’absolu, c’est à elle de l’aider à progresser pour devenir un soldat accompli. Alors la voilà qui attend, prête à partir à l’assaut de ces hommes mauvais… Enfin, s’il s’agit bien d’hommes.

Spoiler:

Quelques journées aux extrêmes variantes étaient passées depuis la réunion et la formation de l’équipe. Un emploie du temps que le Tsunayoshi avait finit par apprécier, d’une part il avait pu faire quelques entraînements et apprentissages, ce qui avait pu lui donner une nouvelle expérience en plus d’avoir rencontré une ancienne du village, de son nom Yamiko. Quand je dis une ancienne du village, ce n’était pas au sens propre du terme mais plutôt au sens figuré, de la même manière que Yahiko et en Hanae, en quelque sorte. Cette abrupte rencontre, qui n’avait été qu’une bataille a sens unique, lui avait aussi permis d’acquérir un savoir quant à ses limites et aux capacités impromptues des différents adversaires qu’il pouvait rencontrer. En effet, bien qu’il avait longtemps combattu, peu d’ennemi avait fait usage de ninjutsu ou autre variante. La plupart s’étaient limité à la maîtrise d’arme ou du Taijutsu, sa mémoire étant revenu, son expérience à ce sujet n’en était que vierge.

D’autre part, le blondinet avait passé des journées bien calme et reposante. Son sens aiguisé de la violence et du sang n’avait que légèrement sourcillé, il n’était sortit en cachette qu’une seule fois afin d’aller chasser sa propre viande et satisfaire ses désirs carnassiers, qu’ils soient physique -et non dans un sens malsain.- ou psychologique. Rappelez vous, c’est un homme, un vrai. La flemmardise, l’esprit procrastinant semblait être une situation qui allait et complaisait de mieux en mieux au Sawada. Bien que ceci était subjectif et teinté d’une légère ironie. Peut-être était-ce l’effet d’appartenance à un village, le fait de ne pas avoir à chasser, à se battre pour vivre et survivre qui ralentissait l’activité synaptique de la pathologie qu’il avait développé. Ses crocs semblaient s’arrondir au même rythme que son ventre grossir du au manque d’entretien corporel. Mais le destin fait bien les choses.

Il se trouvait, encore une fois, être en train de prélasser sur son lit complètement défait lorsque quelqu’un venait toquer à sa porte. Soupirant mais avec une pointe de curiosité, il s’étirait et se lever en agrippant l’une de ses haches dans le but d’accueillir le malheureux qui venait le déranger. Brutalement il ouvrait la porte en saluant et demandant d’une manière nonchalante, ce qui lui valait une visite dans ce moment intime. Ce n’était qu’un simple adolescent, le regard emplit d’une certaine frayeur, qui faisait face à notre jeune adulte à l’esprit pervertit. Bégayant des excuses, l’animal peureux annoncer de sa voix tremblotante, qu’il n’était qu’un simple messager. D’une main hésitante, le peureux tendait la missive en question au Sawada, qui la prenait de la même manière qu’il avait ouvert la porte, avant de refermer celle-ci, encore une fois, de la même manière qu’il l’avait ouverte. Pauvres messagers: entre l’aigle à moitié mort et ce jeune, personne ne voudra remettre les pattes dans l’antre du démon. Tout en se dirigeant sur sa table en bois de cerisier, il défaisait les sceaux de kumo qui fermait le parchemin. En tirant une chaise dans le but de s’assoir, ll entamait la lecture. C’était une simple convocation pour une mission à l’extérieur du village en compagnie de Koda Abura et Hanae. Le destin avait bel et bien prévu une remise en forme pour le blondinet.

Les iris dorés du blondinet arriver à terme de la lecture. L’excitation avait quelque peu réveillé ses envies passés. Se salir les mains sur des malfrats afin de purifier l’air qu’ils respiraient, il n’y avait que ça de vrai. Il s’agissait là de démanteler un réseau de drogue. Pour lui, drogue ou autres réseaux, cela revenait au même. Il avait aussi été suffisamment victime de drogue et autres substances pour ne comprendre que trop bien les effets néfastes qu’elles peuvent produire sur une personne. Certes, ce réseau ne devaient pas être relier à un énorme trafic ou ne devait pas avoir très forte influence mais quand bien même, c’était un premier pas.

Il s’habillait d’un kimono noir, le sang se voyait moins sur du noir, d’après lui. Ses lames étaient de nouveaux rangées dans ses poignets. Il regardait le soleil afin d’y vérifier l’heure et constatait qu’il était tout bonnement en avance. Son rendez vous était tout de même devant l’arche grise, à l’entrée du village. Un point de rassemblement relativement éloigné de l’habitat du solitaire. Il s’était trouvé un petit coin de paradis, dans un falaise, très peu peuplé de par le quartier mal famé. Mais ceci n’était qu’un détail, lui même devant participer à cette popularité sans son bon vouloir. Claquant sa porte d’entrée, vérifiant qu’elle était bel et bien fermé à clé, il décidait quand même de s’en aller en direction du point A. Arpentant les rues manières flamboyantes, respirants la bonne humeur, la vivacité, le plaisir, la vie, tout simplement, Tsunayoshi semblait heureux. Son sourire et son air abrutit le faisait passer, inconsciemment, pour un simple aux yeux des habitants qui croisaient son chemin. Pourtant, le jeune homme était tout à fait attrayant et agréable à regarder lorsqu’il n’affichait pas ces expressions déconcertantes.

Toujours est-il, qu’à force de navigation mentale, son automatisme l’avait menait tout droit devant l’arche grise, beaucoup plus tôt que ce qu’il ne pensait. Il cherchait aux alentours ses compagnons qui auraient déjà pu être sur place mais n’en vit aucun, il était quand même assez tôt, c’était compréhensible. Sentant son ventre crier famine, il se souvenait qu’il n’avait toujours pas manger. À cette même pensée venait se coupler une délectable odeur de viande, de brioche cuite à la vapeur. Voyant qu’il lui restait du temps à tuer, il suivait de la même manière qu’une personne atteinte de synesthésie, les odeurs jusqu’au stand qui les abritait.

Il ne pouvait s’empêcher d’y jeter un œil, de regarder ce que le cuisinier était en train préparer. Habilement, il utilisait ses deux mains en maximisant son temps sans oublier les étapes essentielles aux différentes cuissons des différents éléments qu’il travaillait. Sa rapidité de coupe et son savoir quant à la perfection de ses timing, son organisation était très impressionnante. Il n’avait jamais entendu parlé de ce stand à l’odeur alléchante et aux techniques affûtées. C’était l’occasion de s’y essayer et le jeune blondin eut l’idée d’en ramener pour ses compagnes. Pour Koda, il prenait la même chose que lui, ce qu’ils appelaient un Bao Tao. C’était un pain brioché cuit à la vapeur, badigeonnée d’un peu de gras de canard. Entre ses deux pains nous pouvions y trouver du canard confit et effiloché, une salade de choux à une sauce au sésame et à l’orange avec une mayonnaise légèrement épicée. Le mélange semblait tout bonnement délicieux et un tant soit peu gras, de quoi bien se nourrir avant de partir en mission. Il s’était tout de même souvenue qu’Hanae ne mangeait pas de viande à lui avait prit un sauté aux champignons qui semblait tout aussi somptueux.

Enfin, il retournait en direction de son lieu de rendez vous ou il y apercevait sa jeune amie et son nouveau compagnon. Il savait qu’il n’était pas en retard, loin de l’être même, mais pressé tout de même le pas jusqu’à arriver à leur hauteur, par soucis de garder la chaleur des plats qu’il avait ramené. Le Sawada les saluer, en leur demandant comment ils se sentaient en cette journée. Lui même faisant preuve d’autant de gaieté semblait être quelque chose d’inhabituelle et pouvait paraître étrange mais le but de cette mission couplé au Bao Tao qui attendait d’être mangé, le plaçaient pratiquement au sommet de l’échelle du bonheur.

Après ces joviales salutations et politesses, voyant qu’il restait encore du temps, il distribuait les plats en expliquant leur contenu. Il avait fait preuve d’une gentillesse et générosité qui ne reviendra pas de si peu alors il espérait qu’ils en profiteraient. Et si l’un d’eux n’aimaient pas ce qu’ils mangeaient alors lui le ferait avec un plaisir béant. Le Blondin se léchait les babines, salivant à l’idée de commencer son repas. Peut être que son sensei en profiterait pour faire un petit tour et un rapide résumé de la mission, afin que Koda et Tsuna puissent avoir son point de vue et connaître les attentes qu’elle avait envers les deux recrues et la complétion de cette mission.

Un Sensei se doit d’avoir une ponctualité sans failles. C’est du moins ce que pense Hanae, et c’est la raison pour laquelle elle est arrivée un peu avant l’heure prévue. Être la première, néanmoins, n’est pas une obligation, selon la propension de ses élèves à être en avance ou de n’avoir rien à faire de leur temps libre. A première vue, cependant, elle était la première sur place – sauf problème d’observations de sa part – et a donc attendu Abura et Tsunayoshi bien sagement. Le premier à se présenter à elle, est le premier cité, et il s’annonce de façon à ne pas la surprendre. Une bien sage décision au regard du passé de la Chûnin qui pourrait mal réagir à l’arrivée d’un homme non loin d’elle à son insu.

« Bonjour Abura, je pense que Tsunayoshi ne va plus tarder ! »

Dit-elle avec un léger sourire aux lèvres. Le blond, d’ailleurs, ne la fait pas mentir et se montre à peine quelques secondes plus tard, les mains chargées de mets différents, mais le plus important à noter est son visage plus gai qu’à l’accoutumée, cette journée étant possiblement plus joyeuse pour lui qu’à l’ordinaire. Cette seule pensée rend la jeune femme heureuse. Elle lui rend ses salutations et accepte chaleureusement son cadeau, le dégustant à un rythme ni trop lent, ni trop rapide, pour profiter du goût sans faire attendre ses élèves quant à l’explication sur la mission. Une fois rassasiée, elle remercie son ami et complimente le plat qu’il a réussi à trouver, puis débute son discours :

« Merci à vous deux d’être venus pour cette mission. Je vous ai choisis pour des raisons évidentes : déjà parce que vous êtes mes élèves, et ensuite pour vos capacités et personnalités respectives. Abura, tes compétences de marionnettiste te donnent, si je ne me trompe pas, quelques connaissances en poisons, cela nous aidera concernant cette drogue, en cas de problème sur place. Tsuna, je sais que tu exècres ce genre de réseaux, et je compte sur toi pour utiliser ton expérience dans la traque de ce genre de personnes pour nous aider à retrouver plus facilement leur repaire. »

Avant même d’expliquer ce que les deux savent déjà, la rougeoyante commence par leur dire ce qu’ils ignorent peut-être. Tout d’abord, qu’elle ne les a pas choisis juste pour le lien qui les unit à elle, mais bien pour leurs compétences, mais aussi qu’elle ne se contente pas de hocher la tête lorsqu’elle entend leurs réponses à ses questions, et qu’elle les écoute bien. Vient ensuite l’explication de la mission et la marche à suivre :

« Je vais vous épargner les consignes habituelles, vous savez sans doute déjà qu’en cours de mission, mes ordres sont absolus et qu’il vaut mieux éviter de se séparer outre mesure, sauf indications contraires de ma part. Pour ce qui est de la mission, nous devons nous rendre à Datsu pour enquêter sur un trafic de drogues plutôt dangereuses. Sur place, nous devrons trouver des indices menant à l’endroit où elle est fabriquée et démanteler le réseau. Cette mission ne sera pas simple, mais le plus difficile sera de trouver le lieu en question sans se faire remarquer, voilà votre mission principale. De mon côté, je vous observerai et n’interviendrai que pour la partie « destruction ». Je vous expliquerai cela plus en détail lorsque nous aurons avancé… Maintenant, en route, si vous avez des questions, posez-les en chemin. »

Sans plus attendre, elle amorce la marche vers le village en question. Il faudra un peu moins d’une demie journée pour s’y rendre, mais sur la route, il ne devrait pas y avoir trop d’aléas, la présence de l’Empire ayant calmé beaucoup de bandits de grand chemin.