— « YÛÛÛÛÛGA !!! » Crie la trentenaire.

La jeune femme rejoignait son frère qui était arrivé avant elle. Une première. Les deux Denkou recevaient l’ordre de mission. En sa qualité d’ainée, le parchemin contenant les informations fut remis à l’ancienne tenancière du bar à chat de la cité militaire du pays de la Foudre.

— « En route ! » Dit-elle.

Rei connaissait bien son cadet, elle savait que cette mission n’emballerait clairement pas ce dernier. Mais une mission était une mission. Il était clair que les kumojins avaient la basse besogne à effectuer, pendant que les envahisseurs et les sympathisants de l’Empire du Feu avaient les quêtes les plus palpitantes et importantes. Néanmoins, l’utilisatrice des Portes Célestes s’en moquait, elle ne voyait pas cela d’un mauvais œil que de devoir … déblayer puis reconstruire un bâtiment pour l’académie.

Le frère et la sœur se mettaient en route. La zone n’était pas loin, il ne fallait qu’une vingtaine de minutes pour arriver là-bas. Pendant leur marche, les deux jeunes adultes pouvaient voir les nombreux stigmates qu’arboraient les façades des bâtiments, mais également les routes et les commerces avoisinants. La cité militaire du pays de la Foudre avait perdu de sa superbe. De plus, les deux kumojins croisaient des soldats de l’Empire, heureusement Yûga ne faisait pas trop de vague. Néanmoins, une fois arrivés au chantier, le rouquin s’était permis une réflexion sur le Teikoku.

— « Les tâches ingrates nous sont confiés. Après tout, nous sommes les vaincus. » Dit-elle avec sérieux.

Il fallait être réaliste sur la situation future des hommes et des femmes comme les Denkou, ils étaient sous occupation et cela signifiait de nombreux changements. Mais pour le moment, il fallait trouver le chef du chantier. Les prunelles dorées de la trentenaire se baladaient de droite à gauche pour trouver l’individu et elle le trouva.

— « Je pense que c’est lui. » La jeune femme le pointait du doigt.

Rei prenait les devants et se dirigeait vers l’homme qui portait une sorte de casque orange et il avait également des plans sous le bras. D’un pas silencieux, la trentenaire arrivait dans le dos de l’individu et lui tapotait l’épaule doucement.

— « AAAAAH ! Mon Dieu, vous m’avez fait peur. Qu’est-ce qui vous prend de surgir dans le dos des gens comme ça ? J’ai failli faire un arrêt cardiaque en plus il fait une chaleur aujourd’hui. On doit être en pleine canicule. » Dit l’homme qui s’épongeait le front de peur ou de chaleur.

— « Une vieille habitude. Nous sommes missionnés. » Dit-elle en tendant le rouleau contenant l’ordre de mission.

— « Je vois. » Le chef du chantier lisait en marquant une pause. « Vous voyez la zone ? Il faut la déblayer. Le terrain doit être vierge. Une fois cela fait, revenez me voir pour que je vous dise la suite. » Dit l’individu.

Les Denkou pouvaient se mettre au travail.

— « Et moi je suis une ancienne tenancière d’un bar à chat et ça ne me pose de problème de faire du nettoyage. » Dit la belle à son frère cadet.

Combien de temps restait-il avant que le rouquin ne fasse une bêtise ? Rei savait que tôt au tard, la marmite finirait par exploser et que le jeune homme tenterait une action stupide qui risquerait de le mettre en danger voir pire. La trentenaire savait qu’elle devait garder un œil sur celui qui avait été recueilli par sa famille il y a dix-huit années de cela. S’il arriverait malheur à Yûga, la Denkou ne se le pardonnerait pas. Son objectif principal était de réussir à canaliser la colère de son cadet et de la transformer en quelque chose de positive.

Il y avait de nombreuses quêtes à faire dans la zone qu’avait attitré le chef du chantier aux deux Genins, la liste était exhaustive. Le rouquin conseillait qu’ils utilisent leurs maîtrises des arts ninja pour se faciliter la tâche. Il n’avait pas tort, de cette manière les avancées seraient plus rapides. Même si la mission était toute sauf glorieuse, la jeune femme comptait réussir cette dernière. De plus, elle était à la recherche d’un bon curriculum vitae afin de perdre ce statut de Genin et d’obtenir celui de Chuunin. Néanmoins, elle ne savait pas si cela sera éventuellement possible dans la mesure où les instances de la cité militaire du pays de la Foudre avaient été vaincues par le Teikoku.

— « Yûga ! On peut s’amuser quand même. YATAAAA !!! » Cri-t-elle.

La trentenaire venait de donner un violent coup de pied à un pilonne de bois qui était planté dans le sol, vestige du bâtiment et qui s’effondra dans un grand brouhaha. La belle avait le sourire, la première partie de leur mission consistait à tout détruire et ensuite déblayer, alors autant prendre du plaisir comme le pensait Rei.

— « On peut se faire plaisir. TATATATATA !!! » Toujours en criant.

L’ancienne tenancière du bar à chat qui se trouvait dans le quartier commerçant avant l’attaque de l’Empire du Feu abattait les murs abimés en lançant de nombreux coups de poings sur ces derniers. Sans vraiment le voir, la Denkou créait la stupéfaction vis-à-vis des ouvriers qui observaient ce spectacle abasourdi. Ils n’en revenaient pas de voir une femme agir de telle sorte, surtout une personne de son âge. Rei se comportait comme une adolescente, d’une certaine manière elle était restée jeune dans sa tête et n’avait aucun problème à jouir d’un manque de maturité.

La Kunoichi s’amuse devant la tâche qu’on lui avait confié, ce n’était pas le cas de son frère cadet qui prenait très mal la chose. Qu’importe les motivations des uns et des autres, le plus important était que la mission soit bien faite. Le rouquin mettait tout de même de la bonne volonté en formant avec son chakra des objets identiques rouges et noirs, à savoir des pelles. La belle s’amusait avec sa maîtrise du Taijutsu de détruire tout ce qui tenait encore debout. Elle devait raser et abattre la zone pendant que le cadet ramassait. D’une certaine manière les deux formaient une équipe de choc.

— « Plus rapide ? Tu es sûr de pouvoir tenir le rythme ? Tu me connais en deux trois coups, je pourrais tout raser si je le voulais. Mais où serait l’amusement ? Hahahahaha ! » Dit-elle pendant que ses poings et pieds frappaient tout ce qui lui passait sous le coude.

Le Denkou qui faisait preuve de plus de maturité n’était pas celui que l’on croyait puisque la belle ne faisait aucun effort de ce côté. Les ouvriers traditionnels parlaient entre eux tout en s’essuyant le front en observant ce spectacle peu commun.

Les minutes s’écoulaient et devenaient une heure. La zone n’était plus qu’un ramassis de gravats, il fallait tout déblayer maintenant même si le rouquin en avait fait une bonne partie, il en restait encore beaucoup. Rei s’essuyant le front avec la manche de sa tunique orange. Elle avait très chaud et l’effort qu’elle venait de faire pendant une heure l'avait bien fatigué. Puis une cloche retentissait. L’ainée ne savait pas ce que cela signifiait, puis un ouvrier arrivait près d’elle avec beaucoup d’appréhension.

— « C’est la pause. » Dit-il timidement.

— « La pause ? À TABLE YÛGA !!! » Hurle-t-elle à son frère.

Une table avait été édifiée sous une tente où tous les ouvriers se rendaient. La belle aux prunelles dorées se dirigeait à la vitesse de l’éclair sous cette tente pour retrouver les autres travailleurs. Elle s’asseyait en affichant un sourire entre deux ouvriers puis on lui servit un bol de riz.

— « Bonne appétit ! » Dit-elle en attrapant ses baguettes.

La belle écoutait les différentes conversations à table. Néanmoins, elle ne parlait pas préférant manger sans s’interrompre chaque fois. Le repas terminé, il fallait se remettre au travail et la tâche consistait à déblayer le terrain, la moitié avait été faite.

Il avait fallu deux heures aux deux ninjas de la cité militaire du pays de la Foudre récemment conquis par l’Empire du Feu pour terminer le travail. L’ancienne tenancière du bar à chats du village était satisfaite de son travail d’équipe avec son cadet et le faisait savoir, puis le chef du chantier venait à la hauteur de la femme à la peau mate et du jeune homme aux cheveux roux pour annoncer quelque chose.

— « La journée est terminé. Je vous invite demain à revenir pour la suite. » Dit le Contremaître.

— « Mais, il n’est que quatre heures ? » Dit la kunoichi surprise.

— « Ce sont les horaires, c’est comme ça. Demain sept heures par contre. » Dernières paroles de l’homme.

La trentenaire ne savait pas quoi répondre et elle voyait bien les autres ouvriers pliés bagages à leur tour. Le chantier était terminé pour cette après-midi. Avec ses grands yeux de chat la Denkou regardait son petit frère puis elle invitait ce dernier à la suivre et de rentrer chez eux. Ils avaient quand même bien travaillé, la première partie était terminée et demain ils allaient certainement attaquer la seconde sinon le contremaître ne leur aurait pas demandé de venir à sept heures.


Rei accompagné de Yûga était sur les lieux, ils avaient de l’avance, car pour le moment il n’y avait personne sur le chantier. Au bout de quinze minutes la troupe arrivait, le chef menait la tête. La Genin s’était impatientée, elle n’aimait pas les gens en retard, l’heure était l’heure, après l’heure ce n’était plus l’heure.

— « Vous voilà enfin ! » Dit-elle. « Que faisons-nous aujourd’hui ? » Demande-t-elle.

— « Le bâtiment de gauche, il faut l’abattre. Ce n’était pas prévu, mais j’ai reçu de nouvelles instructions, le nouveau bâtiment sera plus grand et le terrain déblayer n’est pas suffisant. » Dit l’homme.

Les Denkou savaient maintenant quoi faire. Abattre un nouveau bâtiment, sauf que celui-ci était encore en bon état, il allait falloir sortir du lourd pour le détruire.

— « Bah, je croyais que tu sortais les grands moyens et donc que tu allais détruire ce bâtiment d’un seul coup ou du moins sans mon aide ? » Dit la trentenaire.

La belle pensait qu’elle n’allait avoir qu’un rôle de spectatrice, mais elle se trompait elle devait s’y mettre aujourd’hui. Cela pouvait sembler étrange que la kunoichi ne soit pas aussi motivée qu’hier pour détruire le bâtiment aujourd’hui, mais l’ancienne tenancière avait un caractère qui changeait chaque jour. Il était donc difficile de la suivre, peut-être aussi la raison qui explique son célibat malgré ses trente-trois années à fouler cette terre.

— « Soit. SHUNKÔ ! » Crie-t-elle.

De la foudre jaillissait de son corps, plus particulièrement de ses épaules et de son dos. De violents éclairs vinrent frapper les murs du bâtiment encore debout. Elle y avait mis le paquet. Dans un brouhaha du diable ce qu’il restait du bâtiment s’écroulait faisait soulever une montagne de poussière. Le dos nu, les crépitements d’électricité disparaissaient pour ne laisser visible que la peau impeccable de la belle aux prunelles dorées.

— « Je crois que l’on connait la chanson, maintenant il faut tout déblayer. » Dit-elle.

— « NON, MAIS VOUS ÊTES MALADE, MADEMOISELLE !? » Le contremaître arrivait en furie. « Vous êtes dingue d’utiliser du Raiton sur un chantier, vous auriez pu tuer mes hommes ! » Le visage de l’homme était rouge.

Rei ne comprenait pas trop, elle n’avait pas réellement estimé les risques d’utiliser son affinité de foudre sur les lieux. Bien au contraire, elle maîtrisait plutôt bien cet élément et n’avait pas la sensation d’avoir mis les vies des hommes du chantier en danger loin de là. Néanmoins, ce n’était pas l’avis du contremaître.

— « Je le vois bien dans vos yeux. Foudre et métal, ça donne quoi ? » Demande-t-il à l’ainée des Denkou.

— « Un bon conducteur. » Dit-elle.

— « Oui et ? Mes hommes, ils sont en contact avec ce métal et donc ? » Il insiste pour lui preuve conscience de son action.

— « Ça picote un peu. » Elle répond avec un air enjoué.

— « Elle se fout de ma gueule en plus, ça picote ! Pfff, déblayer moi tout ça. » Le ton de l’homme est sec, très sec.

La belle se retourne vers son frère les épaules relevées.

— « Je crois qu’il est en colère. On va terminer tranquillement et sans Raiton. » Dit-elle ironiquement.

Le frère et la sœur devaient maintenant nettoyer cette dernière zone avant de participer à la vraie seconde partie de la mission qui leur avait été confié hier en amont.

N’ayant pas les mêmes capacités que son frère à savoir matérialiser avec son chakra des formes, la belle aux prunelles dorées n’avait pas le choix que de passer par la voie traditionnelle, à savoir utiliser le matériel mise à disposition sur le chantier comme les pelles et les brouettes. Elle poussait un profond soupir en attrapant une pelle tout en pelletant dans les tas de gravats. Rei préférait clairement détruire que nettoyer.

Depuis combien de temps faisait-elle le même mouvement ? Elle n’en avait aucune idée, le soleil commençait à taper fort et la trentenaire avaient de nombreuses gouttes qui perlaient son front, ses temps, son dos. Elle avait chaud, et cet exercice le lui rendait bien. La Denkou plantait dans un geste sec sa pelle dans un tas puis elle pris une grande inspiration. Ses mains glissaient le long de son corps et petit à petit, la femme enlevait des couches de vêtements pour ne plus être qu’en body noir, le dos, les épaules et les cuisses nues.



— « J’ai tout de suite moins chaud comme ça ! » Dit-elle tout sourire sans se rendre compte de l’ampleur de son geste.

— « Eh matte un peu la kunoichi ! » Dit un ouvrier à son comparse discrètement.

— « Ah ouais, elle n’est pas farouche celle-là, je te le dis tout de suite. » Réplique l’autre.

— « Oh ! On ne vous paye pas pour glander, messieurs ! » Hurle le chef de chantier. « Elle est vraiment irrécupérable celle-là, dernière fois que l’on m’envoie une femme sur un de mes chantiers ! » Dit-il en reprenant son poste initial.

Tout sourire, la sœur ainée de Yûga se remettait au travail. Elle faisait rouler sa brouette pour amener les déchets dans la zone réservée justement pour ces derniers. Elle devait avoir fait au moins une cinquante d’aller-retour si ce n’est plus, pour tout dire elle avait arrêté de compter à cinquante justement.



— « Super la zone est enfin nettoyée ! Bien joué mon Yûga ! » Dit-elle en attrapant son petit frère.

La nouvelle zone était belle et bien terminée. Les Denkou avaient fait un excellent travail, il avait détruit et nettoyer en un temps record, mais la mission n’était pas achevée pour autant. Ils avaient fait la moitié ce qui signifiait qu’il restait encore une autre partie à faire. Le chef du chantier s’approchait des deux Genins.

— « C’est du bon boulot. On va commencer la reconstruction, pour cela il faut que vous plantiez ses poutres dans le sol. Il y en a une vingtaine, quand ce sera fait on verra ce qu’il vous restera à faire. » Dit-il.

— « Parfait, c’est bon pour moi. » Dit celle à la chevelure violette en faisant un clin d’œil au chef.

L’homme poussait un profond soupir avant de regarder le rouquin.

— « Elle est toujours comme cela ? » Demande-t-il au cadet.

La belle aux prunelles dorées attrapait sa première poutre, cette dernière n’était pas trop lourde et son entraînement lui permettait de la porter sous les yeux ébahis des ouvriers qui devaient être deux pour en porter une.

Rei portait une poutre et son jeune frère lui proposait un petit jeu. Une course, mais le le sabreur au chakra noir et rouge avait déjà commencé.

— « TRICHEUR ! » Dit la trentenaire furieuse.

Le rouquin n’aurait pas dû faire cela, la belle aux prunelles dorées était une très, très, très mauvaise perdante, alors il était hors de question qu’elle perde. Il y avait vingt-une poutres au total et Yûga venait d’en poser une, et la Denkou en portait une, il suffisait donc d’en attraper dix autres et elle gagnait mathématiquement. Ni une, ni deux l’ancienne tenancière allait faire parler la bête qui sommeillait en elle. Dès qu’elle posait sa poutre, elle concentrait son chakra.

— « KEIMON ! Porte de la Contemplation ! » Hurle-t-elle.

Une quantité dantesque d’énergie venait de jaillir en elle. La kunoichi n’avait pas beaucoup de temps si elle ne voulait pas se blesser. Mais ce laps de temps qu’elle avait, serait suffisant pour attraper ses poutres. Avec une vitesse prodigieuse faisant s’envoler la poussière, la trentenaire était déjà arrivée sur le lieu des poutres et avec sa force prodigieuse elle en attrapait et en portait dix au total. Le reste n’était qu’une formalité.

— « J’ai gagné ! » » Dit-elle en refermant la sixième. « J’ai posé onze poutres et il y en avait que vingt-et-une. Ce qui signifie que je suis la MEILLEURE ! Hahahaha ! » » Le rire est tellement bruyant qu’on peut l’entendre jusqu’aux portes du village.

La trentenaire soufflait, elle ne s’était pas blessée. Le chef du chantier arrivait voyant ou plutôt en ayant entendu que le travail avait été fait.

— « C’était rapide. Soufflez un peu vous deux, dans dix minutes je vous donne la suite. » Dit l’homme en pointant le baraquement des ouvriers.

Étant donné qu’elle avait dix minutes devant elle, la jeune femme en profitait pour aller satisfaire un petit besoin naturel. À son retour, elle tombait sur une étrange machine. La kunoichi examinait cette dernière.

— « Je dois injecter du chakra ici ? » » Dit-elle tout en s’interrogeant sur la manipulation à faire.

La Denkou appuyait sur la gâchette tout en injectant du chakra dans le drôle d’objet et un clou s’en échappait avec une vitesse prodigieuse. Une idée machiavélique venait de naître dans l’esprit de la femme à la peau mate.



Discrètement, Rei se faufilait avec sa trouvaille et arrivait très silencieusement dans le dos de son frère. Elle pointait l’objet sur Yûga et refaisait la même manipulation, un clou se plantait dans le fessier du rouquin.

— « Hahahaha ! Je veux le même à la maison ! » » Dit-elle tellement fière de sa blague.

— « Je rêve, elle joue avec le prototype de lance-clous ! Il coûte plus de sept millions de ryôs. » Dit le chef de chantier. « Qui veut arrêter cette femme ? » Demande-t-il à ses ouvriers.

Les mouches voulaient, personne n’osaient approcher la Denkou surtout armer du prototype de lance-clous. Rei était incorrigible et le chef de chantier commençait à être à bout, qui avait dit que les shinobis étaient toujours irréprochables ?

La mission touchait bientôt à sa fin, Rei exprimait une mine déconfite à cette annonce, elle s’amusait plutôt bien depuis le début. Le chef du chantier venait d’expliquer les dernières mesures tout en prenant des mains le lance-clous que la trentenaire tenait. Personne n’avait eu le courage de se désigner, le chef n’avait pas eu d’autre choix que de faire lui-même.



— « Vous n’êtes vraiment pas drôles les gars ! Tant pis. » Dit-elle d’un air blasé.

Rei et Yûga devait donc poser de nombreuses planches sur le terrain du nouveau bâtiment. Étant donné qu’il était la fusion de deux terrains, il y avait beaucoup de planches à mettre en place.

— « Petite question, comment elles vont tenir si on les pose juste ? » Demande-t-elle au chef.

— « Mes hommes vont s’occuper de cette partie, vous n’avez pas les compétences requises mademoiselle. » Dit l’homme qui contrôlait tout.

— « C’est Madame, je n’ai plus l’âge d’être appelée mademoiselle. » Dit-elle en fusillant du regard son interlocuteur.

La Denkou était vexée depuis qu'on lui avait retiré le prototype, elle avait adoré l’objet et comme les enfants elle boudait dès qu’elle ne l’avait plus. La femme à la peau mate se dirigeait donc vers les planches avec son frère. Elle n’était plus d’humeur à jouer et sans un mot elle se mettait au travail.


La journée touchant à sa fin, la belle et le rouquin avaient terminé de déposer toutes les planches. Le nouveau bâtiment commençait à prendre forme, les fondations étant posées.
La kunoichi s’asseyait sur le plancher qui venait d’être posée par ses soins et ceux de son petit frère. Elle était en position du lotus. Le chef du chantier se dirigeait vers les deux ninjas tout en souriant.



— « Félicitations, vous avez fini ! » Dit-il d'un air enjoué sans doute est-il heureux de se débarrasser de l’ancienne tenancière ?

— « Super, on peut donc faire notre rapport Yûga. » Dit la femme à la peau mate d'une voix sèche.

Rei se levait accompagner de son cadet, il était temps pour les deux de faire leur contre-rendu. Mais avant qu’il ne parte, le chef du chantier tendait un papier au rouquin pour prouver que la mission était terminée, que les tâches qui avaient été demandées ont bien été réalisées par les deux individus de la même famille.

Il ne restait plus qu’une chose à faire pour les deux Genins, faire leur rapport et après la récompense de cette mission pouvait être donnée aux deux individus et ils l’avaient bien mérité.

Rei partait en compagnie de son coéquipier et frère du chantier. Les ouvriers les saluaient tout en remerciant les deux genins. Les Denkou avaient abattu une charge de travail d’une semaine en l’espace de deux jours, ce qui aidait considérablement les hommes qui étaient assignés au chantier de l’Académie.

— « On a fait du bon boulot. On va au quartier pour y faire notre rapport. » Dit la trentenaire.




Les deux shinobis étaient enfin arrivés à destination. Yûga possédait le précieux sésame qui permettait de prouver que la mission avait bien été accomplie. L’administration de Kumo n’était plus celle d’autrefois, on voyait des hommes et des femmes de l’Empire tenir les positions stratégiques du bâtiment, mais également des soldats se balader. L’occupation était réelle et ce lieu en était le parfait exemple.

Le rang de la mission étant faible, l’ancienne tenancière et le cadet de cette dernière étaient reçu dans un petit bureau. Ils y firent la connaissance d’une femme appartenant au Teikoku qui tenait ce bureau, peut-être même que Rei et le rouquin allaient la revoir lors de leurs prochaines missions dans le futur ?

— « Bonsoir, je suis Retsu Misuto, celle qui va s’occuper de votre mission. Puis-je avoir les détails de cette dernière ? » Demande-t-elle poliment.

Entendre le prénom de Misuto avait fait réagir de l'intérieur la belle aux prunelles dorées qui pensait automatiquement à son amie décédée, néanmoins elle sut masquer ses émotions pour pas que ces dernières soient visibles.

— « Voici le rapport. » Dit Rei en tendant le contre-rendu qu’elle avait rédigé plus tôt.

Rapport de Mission : Démolition & Reconstruction par Denkou Rei & Denkou Yûga

— Se rendre sur les lieux et prendre le pouls de la situation : l’équipe a été accueillante et le chef du chantier a donné rapidement les directives à suivre. JOURNÉE 01

— Déloger le terrain des nombreux débris : une partie de la zone (A) avait encore des fondations à détruire, ces dernières ont été abattues, puis la zone a été nettoyée intégralement. JOURNÉE 01

— Briser les anciennes structures et fondations afin de nettoyer le terrain : un bâtiment supplémentaire (B) a dû être abattu afin de permettre la construction d’un bâtiment plus grand sur la zone A et B. Une fois le bâtiment B détruit, ce dernier a été nettoyé. JOURNÉE 02

— Participer aux débuts de la reconstruction de l'académie : le terrain du nouveau bâtiment remplaçant A et B nettoyé, les poutres ont été installées ainsi que le plancher dans son intégralité. Le chef de chantier a mis un terme à la mission une fois ces tâches accomplies. JOURNÉE 02

— « Parfait, je vais lire tout ceci et vérifier si votre mission s’est déroulée sans accroc. L’administration reviendra auprès de vous et informera de la réussite ou non de cette dernière. Sur ce je ne vous retiens pas. » Dit la femme.

Les Denkou quittaient le bureau. Il était temps pour les deux de rentrer et de se reposer. Les deux journées avaient été intensives et puis, ils ne comptaient pas s’arrêter là, d’autres missions viendraient.