Ayant récemment intégré le Kyôi en qualité de membre officiel suite à l’annonce du chef de l’unité, son senseï Koshin no Keisuke en personne, Saji est désormais investi d’une responsabilité encore plus grande dans les opérations de Kiri. Il s’y est préparé, dans une certaine mesure, grâce à la mission à Horo qui leur a permis de tisser un réseau d’information afin de prévenir toute tentative d’intrusion sur leur territoire… Une première étape dans la reconnaissance du Nobuatsu en tant que « sans-visage ».

Ceux-ci se définissent premièrement par une identité camouflée, qui n’est connue que de la Mizukage et d’un cercle plus fermé. On peut d’ores et déjà constater que le sabreur masqué remplit ce premier critère, puisque son visage n’est connu de personne, même pas de ses amis les plus proches. Pourquoi ? Seuls ceux l’ayant suffisamment fréquenté peuvent deviner la raison de cette discrétion, de ce refus d’ôter le masque.

Un handicap devenu qualité. Un muet, qui porte un masque qui plus est. Un élément prometteur qui s’est rapidement distingué pour sa discrétion dans sa promotion de genin, lorsque Keisuke l’a invité pour un entretien auquel son confrère Sabreur Meiyo a aussi été convié. C’est lors de leur première mission ensemble, que les deux premiers juniors de l’unité spéciale ont mis en place un système de langage des signes afin de mieux communiquer.

Suggestion émise par Meiyo qui a trouvé peu pratique pour le muet de lui parler via son carnet, surtout s’ils doivent échanger des mots en situation de combat. Il paraît aussi que l’Académie compte prodiguer des cours de langage des signes pour aller dans le sens de la furtivité et de l’intégration des handicapés. Une mesure applaudie par le représentant des Sabreurs et l’ensemble de la communauté des sourds-muets.

Une missive parvient jusqu’au Grand Dojo. A la vue du messager, Saji hoche de la tête et reçoit la lettre en ses mains, reconnaît le sceau de la Mizukage et déplie. Une mission de la plus haute importance, où il sera chargé d’accompagner deux autres chuunins en qualité de membre du Kyôi. Une opportunité pour lui de mettre en pratique ses connaissances accumulées dans le domaine de l’infiltration.

Et il sait que l’un de ses partenaires excelle aussi en matière de détection, aussi bien qu’en dissimulation. Il n’a donc aucun doute sur leurs chances de réussite sur ce qui semble être une mission d’exploration sur une île dont il a déjà foulé la terre. L’île d’Ue, un lieu où il a effectué son l’Epreuve des Lames afin d’intégrer le clan des Sabreurs. Un lieu où il s’est entraîné avec Kuzan une fois. Il a donc déjà une certaine connaissance de l’environnement.

En arrivant au point de rendez-vous, Saji aperçoit le Hokkyokusei qui répond déjà présent, avec sa clope entre les dents, le saluant lui et Akane avec son tact légendaire. Lâchant un soupir, le sabreur muet a déjà des doutes sur le chef d’équipe qui leur a été assigné, pour avoir été témoin de son impétuosité. Un hochement de tête léger pour dire bonjour au gaillard en débardeur, il se tourne vers Akane pour la saluer en langage de signes.

Le bateau émerge de l’horizon brumeux, et les futurs passagers sur le quai s’agitent déjà. Les trois chuunins parviendront-ils à travailler efficacement ensemble ?

Chûnin. Voilà qu'elle était désormais chûnin de la brume. Et en tant que telle, elle avait proposé un projet à la mizukage. Un projet qui germait dans son esprit depuis un bon moment et qui faisait office de conclusion à tous ces mois passés dans le village shinobi. Shiori avait été d'accord avec elle, et lui avait même permit de mettre en place certaines choses. Cette expédition sur l'île d'Ue en faisait partie. Quoi de mieux qu'une île tropicale pour trouver des plantes médicinales rares ?

Ce n'était pas le seul objectif, évidemment. Mais c'était celui qu'elle avait proposé, et pour sa part elle s'y rendait principalement pour cette raison. Et aussi car sa Bête avait soif de nature sauvage. C'était bien pour ça que depuis son entrevue avec la mizukage elle avait préparé son expédition sur l'île. Quelques semaines durant lesquelles elle lut plusieurs livres afin de se renseigner sur ce qu'ils trouveraient sur place. Elle en avait aussi emprunté un, celui dont lui avait parlé Ito la première fois qu'elle avait mit les pieds dans la bibliothèque. Il lui serait certainement très utile. Elle espérait juste ne pas l'abîmer là bas.

Elle avait aussi acheté de la crème anti-démangeaison – faute de savoir la préparer -, ainsi que du répulsif à insectes. La jeune femme avait aussi préparé quelques vêtements de rechange : des tenues noires toutes simples de base qui ne craignaient pas grand chose. Elle avait aussi prit un peu de viande séchée, et différentes armes : kunais, parchemins explosifs, entre autres. Ses saïs étaient restés sur place, chez elle. Elle ne s'en servait plus depuis un moment, voire quasiment plus depuis son arrivée au village. Et le premier ordre réel de gradé qu'elle avait reçu était « pas de meurtre », de la part de Wutu-Fuku. Elle s'était alors détachée peu à peu de ces objets d'une autre époque, qu'elle avait finalement accroché à un mur chez elle, en guise de relique de son passé.

La jeune femme n'était pas démunie pour autant puisqu'elle portait toujours des kunais sur elle. Mais l'impact psychologique était moindre. Et puis elle avait ses griffes. Devrait-elle s'en servir, là bas ? Pour une fois, son rôle ne serait pas de tuer qui que ce soit. Elle serait accompagnée, et les shinobis étaient certainement plus doués qu'elle au corps à corps. Pour sa part, ses points forts étaient ses sens aiguisés dû à son animal. Oh elle savait se débrouiller au taijutsu, c'était certain. Elle savait faire parler ses griffes ou ses crocs. Mais son ouïe et son odorat étaient encore meilleurs.

Devrait-elle montrer ce qu'elle était vraiment à ses coéquipiers avec qui elle allait certainement passer plusieurs jours ? Cette idée l'angoissait. Elle appréhendait déjà leurs réactions. Mais elle savait très bien que dans son élément, sa panthère finirait par pointer le bout de son nez. Que son côté humain le veuille ou non. C'était aussi en partie pour ça qu'elle avait prit des vêtements de rechange. Depuis son séjour chez les Umimori, elle la contrôlait bien mieux. Mais se méfiait tout de même des réactions qu'elle pourrait avoir là-bas.

Ses sceaux chargés d'affaires en tous genres – vêtements, armes, livres, médicaments de base, bandages -, elle se rendit au point de rendez-vous. Non sans avoir vérifié une dernière fois si elle n'avait rien oublié. Elle fut à la fois ravie et inquiète de voir Saji sur place, qu'elle salua d'un hochement de tête, accompagné d'un sourire. Elle était contente de faire cette expédition avec lui. Elle connaissait ses compétences et avait toute confiance en lui. Bientôt un autre homme qu'elle connaissait fit son apparition. Mais lui, ne la connaissait pas. Du moins, pas sous cette forme.

- « Oui, c'est bien ça. Merci. »

« Les filles ? » Cet homme était totalement dans la provocation. Se connaissaient-ils, avec Saji ? Si c'était le cas, ça promettait...

- « Bien, allons-y. »

Maintenant que tout le monde était là, ils pouvaient prendre le bateau et se rendre sur l'île dont les secrets n'attendaient que d'être découverts.

Quittant les grands rochers noirs que baise la marée, le vaisseau en bois navigue promptement à travers les vagues, manifestant par la splendeur de son architecture, tout le savoir-faire du chantier naval kirijin. La lumière naturelle vient se refléter sur le côté de la visière impénétrable du Sans-visage, lequel a sorti Baransu de son fourreau pour en nettoyer la lame à l’aide d’un tissu blanc. Avec le plus grand soin, il repasse les souillures qui se sont estampillées sur l’acier, et qui assombrissent la rutilance du métal. Pour passer le temps, en attendant que le calme laisse place au tumulte du combat.

Comme on pouvait s’y attendre d’une équipe formée sur le tas, les premiers instants sont relativement silencieux, un calme lassant qui motive le Hijin à prendre la parole pour galvaniser les troupes. Avertissant ses collègues des dangers qui les attendront probablement sur l’île, qu’il s’agisse des bêtes sauvages, ou du climat tropical qui risque de causer bien des désagréments. Il poursuit, évoque le fait qu’il ait parcouru les dossiers de chacun, afin de s’informer sur leur profil.

Probablement le « visage » que Saji arbore en public, celui du représentant officiel des Sabreurs, et un humble chuunin au service de son village. Son entrée dans l’unité spéciale du Kyôi devant rester secrète et connue seulement de la Mizukage et de ses pairs, ses collègues ne devraient pas être au courant. Pas même Akane avec qui il s’est lié d’amitié, et Yami avec qui il s’est récemment réconcilié.

Un simple geste pour exprimer son approbation. Le muet lève le pouce en réponse à l’encouragement de son comparse kirijin puis se tourne afin de s’installer près de la rambarde, retournant à ses réflexions. Il essaie de se souvenir de quelque chose… Cela lui revient. Il rejoint alors la kunoichi pour lui parler à travers les signes.




Il enchaîne ensuite pour lui demander.




Terre en vue. Les trois Kirijins descendent la passerelle pour rejoindre la plage et faire un premier briefing avant de s’insinuer plus loin dans la forêt. La sueur parcourt déjà le front du Black Bull qui ressent déjà la chaleur lui agresser le corps. De même pour Saji qui aurait été tenté de retirer le haut de son shôzoku noir s’il ne devait pas compter de présence féminine dans leurs rangs. Le débardeur, quoique moins élégant, lui paraît tout de suite plus attrayant que son bel uniforme de ninja. Le cuir noir captant davantage les rayons de soleil, il serait préférable de se réfugier à l’ombre pour ne pas étouffer sous la chaleur humide qui assaille leurs sens.

Leur chef d’équipe suggère de commencer par trouver un point en hauteur. Ce à quoi le muet répond par des signes traduits par Akane.

Les trois shinobis montèrent à bord du bateau. Et comme à leur habitude, Saji et Akane se murèrent dans le silence. Ce qui n'avait pas l'air d'être de l'avis du berserker pourpre, qui était du genre un peu plus... Bruyant. Il prit la parole afin de les informer des dangers potentiels de l'île sur laquelle ils se rendaient. Akane hocha la tête, avant de prendre la parole à son tour.

- « Oui. J'ai essayé de me renseigner le plus possible depuis que j'ai su que je venais ici. Il y avait beaucoup d'informations à la bibliothèque, mais j'imagine qu'on aura des surprises. »

Elle avait passé tout son temps libre des ces derniers jours dans ce bâtiment, le nez plongé dans les livres. Concernant la suite de sa phrase, elle fut un put surprise mais tenta de ne pas le montrer. Un inconnu qui faisait des compliments, c'était assez étonnant. Du moins, lui n'était pas censé la connaître. Car pour sa part, elle l'avait déjà vu plusieurs fois. Mais comment aurait-il pu savoir qu'il s'agissait d'elle ?

- « Merci. J'ai confiance en vous deux aussi. »

Et aussi étrange que cela puisse paraître car elle était censée le rencontrer pour la première fois, c'était vrai. Elle s'éloigna cependant de lui et de sa fumée meurtrière afin de s'isoler au calme. Mais elle fut bientôt rejointe par Saji qui s'adressa à elle via quelques signes. Et elle lui répondit en souriant. Comme chaque fois qu'elle s'adressait à lui, même si elle n'en avait pas vraiment conscience.

- « Oui. Et j'ai aussi pu discuter avec elle d'un projet auquel j'ai longtemps réfléchi. Vous savez, Kuzan m'avait demandé ce que je voulais faire dans l'avenir, et je n'ai pas arrêté d'y penser depuis. Mais je crois que j'ai enfin trouvé. C'est la raison de ma présence ici. »

Il lui demanda ensuite si elle pouvait traduire ce qu'il disait à leur troisième coéquipier. Avec une tournure de phrase qu'elle n'aimait pas trop, et qu'elle devait clarifier.

- « Bien sûr Saji. Vous ne serez jamais un poids pour moi. »

La suite de la traversée se passa de nouveau dans le silence, chacun s'affairant à ses propres tâches. Yami fumait, Saji nettoyait son arme, et Akane tentait de se remémorer ce qu'elle avait lu dans les livres de la bibliothèque concernant l'île sur laquelle ils débarquaient. Et bientôt ils arrivèrent sur l'île d'Ue. Une île qui n'était autre qu'une immense forêt. Un sourire aux lèvres, la métamorphe parcourait du regard la végétation dangereuse mais qui l'attirait comme un aimant. Puis elle reposa les yeux sur ses coéquipiers lorsque Yami prit la parole. Il avait déjà chaud, à en juger par la sueur qui coulait sur son front. Saji devait certainement être dans le même état sous sa tenue intégrale de cuir noir. Quant à elle, elle portait également une tenue noire, mais plus légère que le sabreur. De plus, elle ne lui recouvrait pas le visage et sa condition de demi-panthère vivant normalement en forêt tropicale, mangroves ou dans la savane lui permettait certainement de supporter d'avantage la chaleur que ses deux coéquipiers.

- « C'est une bonne idée. Saji suggère que je nous guide à l'aide de mes sens. »

Son propre rôle étant défini, elle passa alors devant en mettant ses sens à l'affût, afin de repérer tout bruit suspect dans la zone où ils se trouvaient. Le sabreur possédant lui aussi des capacités en sensorialité surveillerait certainement leurs arrières. Et Yami irait entre les deux afin de prêter main forte à l'un ou l'autre en cas de besoin. Du moins, c'était ce qu'elle jugeait être le plus probable. Mais elle n'en fit pas part à ses coéquipiers, les laissant décider. Elle venait tout juste d'être promue chûnin et n'avait pas vraiment l'habitude qu'on la laisse s'exprimer sur ses idées. Elle avait été éduquée pour suivre les ordres. La jeune femme leva alors les yeux, et tenta de repérer l'endroit le plus haut de l'île afin de pouvoir s'y rendre. Tandis qu'elle faisait attention aux bruits alentours.

Spoiler:

L'île sur laquelle vous vous trouvez est en effet très humide, de ce fait, il fait très frais malgré le soleil qui trône au-dessus de vous. Ce qui vous donne chaud, c'est l'odeur assez étrange de la flore vous envahit déjà les narines, l'odeur des arbres combinés à celle de la mousse est si présente qu'il vous sera impossible d'utiliser votre odorat pour vous déplacer et vous guider, en plus d'être si étouffante qu'elle vous donne chaud. Mais heureusement, l'homme a encore quatre autre sens, vous être loin d'être démuni face à cette forêt.

Il y a plusieurs endroits assez haut pour servir d'observatoire, l'île semble avoir en son centre un arbre plus grand que les autres sur lequels des architectures humaines semblent avoir été construit ... enfin, humaine, difficile à dire pour le moment, mais cet arbre semble disposer de plusieurs points de vues qui vous permettra de pouvoir contempler l'île dans sa totalité.

Il y a aussi une tour sur la plage où vous vous trouvez, mais elle semble avoir été construite à la va vite, difficile de dire si elle tiendra. Sans doute avez-vous des moyens pour la faire tenir, sinon, ce serait certainement une très mauvaise idée de grimper dans cette tour vu à quelle point elle gémit sous les coups de vents.

Pour le moment, le silence vous guette, seul le bruit de certains ruisseaux se font entendre, pas même un oiseau qui piaille, pas même une branche qui bouge ou qui craque. La nature ici semble silencieuse, très silencieuse. S'il y a des animaux ou des humains, ils savent se faire très discrets.

Un bref échange afin de se concerter sur quelle approche adopter pour explorer l’île d’Ue, et ils tombent finalement d’accord sur le principe de trouver un point en hauteur dans le but d’avoir une meilleure vue d’ensemble, au-dessus des épais feuillages qui surplombent tels un brouillard de guerre l’ensemble de ce territoire inexploré et potentiellement hostile. Des espèces végétales que le Nobuatsu n’a encore jamais croisées et dont l’exotisme éveille sa curiosité. Le paradis des botanistes en somme. De ces arbres, arbustes et arbrisseaux se dégage une certaine chaleur, si lourde qu’elle en vient à inhiber son odorat, et probablement celui de sa collègue kirijin.

Ponctué à certains moments par les mouvements des feuilles bercées par le vent, le silence ambiant est d’autant plus inquiétant qu’ils sont censés se trouver dans une zone sauvage, soit dominée par la faune et la flore, ou alors… Des hommes servant une autre bannière les auraient devancés dans la conquête de l’île, ce qui est une hypothèse à ne pas écarter. Sur la plage, impossible de manquer la tour qui aurait pu leur offrir un point de vue en hauteur, mais ça aurait été sans compter la fragilité de la structure qui n’inspire pas non plus confiance à l’Hokkyokusei.

Humant sa cigarette comme pour s’aider à réfléchir, ce dernier affiche un air hésitant, se tourne plutôt vers un arbre à la lisière, sur lequel il grimpe pour tenter d’apercevoir un autre point en hauteur s’élevant au-dessus du reste de l’écume végétale. Fier de sa trouvaille, il annonce au reste de l’équipe qu’un arbre de plus grande hauteur se situe au sud-ouest de leur position, et propose à la kunoichi d’ouvrir la marche tandis que ses camarades la suivront derrière. L’expression maladroite employée par le lourdaud ne provoque aucune réaction visible chez l’homme au masque, qui demeure sur place en attendant que le groupe se mette de nouveau en mouvement.

« … »

Depuis les dernières paroles du Hijin cependant, il semblerait que la main du Nobuatsu n’ait cessé de tapoter le manche de son katana. Un signe de nervosité peut-être vis-à-vis du danger qui les attend ? Ou alors autre chose ?

Le barbare avait suggéré de chercher un endroit en hauteur afin de pouvoir observer l'ensemble de l'île. Proposition qui fut acceptée par ses deux coéquipiers. Sur la plage où ils étaient, se situait une tour qui aurait peut-être pu convenir. Mais à première vue, elle semblait n'inspirer confiance à aucun des trois shinobis. Peu importait qui pouvait l'avoir construite, ou dans quel objectif, mais toujours était-il qu'elle semblait avoir été mal faite. Du moins c'était ce que semblait dire le bâtiment en grinçant dès que le vent soufflait un peu trop fort dessus.

Ils s'en détournèrent donc tous les trois, et Yami se mit à jouer à Tarzan en grimpant en haut d'un arbre duquel il observa la forêt. Il aperçut bientôt quelque chose car il descendit afin de faire part de ses observations à ceux restés en bas. S'adressant à la jeune femme, il lui indiqua avoir repéré un arbre bien plus haut que les autres, au centre de l'île. Elle hocha la tête pour acquiescer lorsqu'il lui demanda de passer devant.

- « Bien. Mais arrêtez de signaler notre présence à tout le monde avec votre fumée. »

Était-ce bien prudent de s'aventurer directement dans la végétation pour se rendre en plein milieu de l'île ? N'auraient-ils pas dû essayer d'en faire le tour d'abord ? La jeune femme garda ses réflexions pour elle, et ouvrit la marche, ses sens en alerte. Elle ressentit à son tour la chaleur des lieux dès ses premiers pas dans la végétation. Elle faisait bien attention de regarder où elle mettait les pieds, pour éviter de se prendre les pieds dans un piège ou marcher sur un animal. D'autant plus que ses pas plutôt silencieux ne feraient pas fuir d'éventuels animaux. En revanche, peut-être que ceux des shinobis marchant derrière elle le seraient. Yami n'était d'ailleurs pas du genre discret.

Son odeur de tabac ne pouvait heureusement pas les trahir, puisque celle de la végétation couvrait tout le reste. Il y en avait certaines qu'elle ne connaissait pas. En revanche, celle de la mousse recouvrant les arbres était bien connue de la métamorphe, qui aurait bien aimé profiter d'avantage de cet environnement. Elle avait tant rêvé de marcher en forêt durant ces mois enfermée à Kiri ! Cependant elle devait tout de même rester sur ses gardes. Car ils n'étaient pas là pour se promener mais bien en mission, et de plus des dangers pouvaient les guetter dans cette forêt sauvage. Sans se retourner vers ses coéquipiers, elle leur adressa quelques mots.

- « Restez sur vos gardes. Je ne perçois aucune présence d'une faune éventuelle. Pas même des oiseaux. »

Ce qui signifiait parfois qu'un prédateur rôdait dans les environs. Et cette absence de vie parmi la flore ne lui inspirait rien qui vaille. À vrai dire, cela la rendait plutôt mal à l'aise. Cependant elle tentait de ne pas le montrer, et continuait d'avancer avec précautions. Guettant toujours les moindres bruits suspects.

Spoiler:

Si la forêt est silencieuse pour vous deux, Saji et Yami, Akane entend la faune de la forêt présente partout. Elle entend les battements de cœurs des herbivores et des carnivores, des battements de cœur serin et pas du tout alarmer. Si vous n'avez pas entendu les animaux de la forêt juste avant, il semblerait que l'inverse soit le cas aussi. Pas de chasse en cours on dirait, ou alors la chasse est bien silencieuse pour qu'elle ne se fasse pas entendre. Mais en parlant d'une présence dans le coin, l'une d'elle s'approche tranquillement de leur position.

Alors que Saji et Yami fument sans vergogne, voilà que deux biches, deux grosses biches, sortant d'un seul coup leur tête de leur buisson pour les observer. Si cela pourrait vous faire peur dans un premier lieu - libre à vous de crier de surprise ou non -, vous sentez petit à petit un malaise s'installer entre le regard qui semble vous jugez à propos de votre consommation de cigarette.

Mais en vérité, c'est tout autre, et Akane aussi peut sentir un certain malaise en voyant ces herbivores si craintifs si proches des humains. Pourquoi ne fuit-ils pas ? Pourquoi sont-ils si proches alors qu'ils devraient s'enfuir ? Ceci semble n'être qu'un avant-goût de cette forêt, et vous comprenez avec ce premier contact une vérité effrayante.

Cette île est purement habiter par des bêtes, et la présence des humains sont nuls. Ici, c'est les animaux qui règnent, et les humains ne sont pas les bienvenues.

Laissant une traînée de fumée derrière lui, le fumeur impulsif ne prend pas en compte la remarque de sa collègue kirijin, le prévenant pourtant que l’odeur risquait de signaler leur présence. Avec une arme d’une taille pareille sur l’épaule, cela étonnerait le Nobuatsu qu’ils n’aient pas déjà été repérés. A moins que les prédateurs ne les aient déjà détectés et veulent leur donner un faux sentiment de sécurité. Un piège plus pernicieux encore, dans lequel ils sont en train de s’engouffrer sans le réaliser… Les scénarios défilent dans la tête du stoïque qui observe les feuillages, s’attendant à ce qu’à tout moment, une embuscade ne vienne les surprendre.

Quelles espèces habitent ces contrées ? Des fauves, des bêtes enragées que l’on ne rencontre que dans les livres ? Ou faut-il suspecter pire, des créatures mutantes dans la même lignée que les crabes kamikazes que Kuzan et lui ont dû affronter lors d’une mission précédente ? Après les crabes des vases, faut-il s’attendre à des tortues ninjas ? Ou alors à des singes humanoïdes ayant recréé la civilisation ? Mais l’esprit rêveur du Nobuatsu s’égare, sûrement à cause de la fragrance florale qui se dégage des plantes exotiques jonchant leur chemin. Quand il ne s’agit pas de la puanteur du tabac qui s’exhale de la bouche fétide du Hokkyokusei.

Dégageant le passage à coups de sabre afin de taillader les quelques hautes herbes gênant la marche vers le sud-ouest, le sabreur masqué tourne son regard vers le dos de la kunoichi, qui semble toujours aussi concentrée mais qui étrangement, ne relève aucun signe particulier. Or, c’est justement ce silence, cette tranquillité qui finit par agacer le muet qui, même s’il sait apprécier la quiétude de la faune et de la flore lors de ses méditations, est dubitatif quant au caractère « naturel » de ce calme, de plus en plus pesant. Les rumeurs qui couraient sur cette île, que l’on croyait dangereuse et hostile, seraient donc fausses ?

Portant son regard à gauche puis à droite, il voit surgir du buisson deux majestueuses têtes de biches dont l’air innocent et les pupilles curieuses viennent accueillir le trio de kirijins égarés. Probablement attirés par l’odeur de cigarette émise par l’addict de la nicotine qui a refusé de s’en débarrasser avant qu’ils ne pénètrent la forêt exotique, lieu de tous les dangers. Un premier signe qu’ils commencent à attirer l’attention des animaux alentours, et qu’ils ne se font pas suffisamment discrets.

Aucune crainte cependant de la part des herbivores, qui devraient avoir le réflexe de fuir au moindre signe de danger, et surtout, à la vue de ces hommes armés. Sur un territoire aussi riche en ressources, un terrain de chasse idéal pour les prédateurs, ces biches sont des proies faciles. Et pourtant elles restent sur place, comme si elles attendaient une réaction de la part de nos trois explorateurs en herbe. Alerté par cette incohérence, le Nobuatsu rejoint immédiatement Akane à l’avant du peloton pour lui partager ses craintes :



Une île où la chaîne alimentaire aurait été renversée ? Où sont-ils seulement tombés sur un paradis de verdure pour les amoureux de la nature ?

Spoiler:

Malgré la demande de la kunoichi, Yami ne semblait pas disposé à arrêter de fumer. Difficile d'être discrets dans ces conditions. Mais que pouvait-elle lui dire de plus ? Ils étaient tous les trois du même grade. S'il ne voulait pas après qu'elle le lui ait demandé, elle n'allait pas pouvoir l'y forcer. Malheureusement... Ils s'enfoncèrent donc dans la végétation afin d'accéder à cet arbre gigantesque que le gladiateur avait vu.

La métamorphe se mouvait entre les arbres avec aisance, comme si la végétation s'écartait à son passage. Ses pas ne faisaient craquer aucune branche tant ils étaient légers. Même si elle ne connaissait pas particulièrement cet endroit, son instinct reprenait le dessus dans ce milieu sauvage et pourtant familier à la fois. Et malgré sa forme toujours humaine, ses mouvements étaient bien plus souples et félins que lorsqu'elle était enfermée entre les murs de Kiri. Elle s'adaptait à son environnement.

La première chose qu'elle entendit en quittant la plage et en s'enfonçant d'avantage dans la forêt, fut un chant d'oiseau. Puis plusieurs. Et enfin elle perçut leurs présences tout autour d'eux. Et au fur et à mesure de leur progression, Akane put se rendre compte avec un certain plaisir que la forêt vivait de plus en plus. Sans doute qu'elle ne percevait rien au départ car la faune ne vivait pas à l'orée de ces bois. Il y avait-il un danger près de la plage ? Ou bien une autre raison qui faisait que les animaux ne s'en approchaient pas ? Toujours était-il que les lieux étaient paisibles et qu'il était agréable de s'y mouvoir. Du moins pour elle. Car ça ne semblait pas être la même chose pour ses deux coéquipiers à l'arrière. Elle pouvait entendre avec une certaine amertume une lame trancher la végétation qui leur gênait le passage.

Bientôt elle perçut deux battements de cœurs plus proches que les autres, qui se rapprochaient d'eux. Méfiante, elle ralentit le pas pour se tourner vers ce qu'elle entendait. Et deux grosses biches apparurent, sortant d'un buisson. Elle s'arrêta pour croiser leurs regards. Un premier contact avec les habitants des lieux, qui semblaient n'être que de paisibles herbivores. Mais le fait qu'elles ne s'enfuient pas était plutôt étrange. Sans doute que chaque camp était aussi surpris que l'autre de se voir ici. Yami prit la parole sans aucune discrétion, s'exclamant qu'il était bizarre qu'elle ne les avait pas perçues. Puis le sabreur vint à son tour afin d'exprimer ses doutes. Bien plus silencieusement que son coéquipier. Akane se tourna vers eux et leur répondit en chuchotant, afin de ne pas effrayer les bêtes.

- « Ce n'était silencieux qu'à l'orée de la forêt. Je les ai entendues venir. Mais ce n'est pas étonnant que vous n'ayez rien senti : elles sont chez elles. Et je crois qu'elles n'ont pas peur de nous car elles n'ont pas de raison de l'être. Nous sommes certainement les premiers humains qu'elles croisent. »

Si aucun humain ne leur a fait du mal dans leur mémoire, alors elles ne devaient pas les considérer comme des prédateurs. Du moins c'était ce qu'en concluait Akane, même si pour sa part elle avait plutôt tendance à être méfiante en présence d'inconnus. Elle se tourna d'ailleurs vers Yami, ouvrit la bouche pour lui parler mais se ravisa. Les paroles ne semblaient pas avoir d'effet. Alors elle lui ôta simplement sa cigarette, avant de l'éteindre du bout des doigts et de lui redonner. Qu'il soit ravi ou non de sa réaction lui importait peu. Ils ne se trouvaient pas à Kiri, ici. Si à priori les biches ne semblaient pas dangereuses, elle restait prudente comme à son habitude. Et contourna les animaux pour reprendre la route vers le milieu de l'île.

Spoiler:

Après cette rencontre assez dérangeante, vous continuez la route, petit à petit, Yami et Saji entendent le bruit de la faune à leur tour. L'expérience dans la nature d'Akane lui permet de différencier chaque espèce d'animal. La forêt ne contient pas d'animaux hors du commun, mais lorsque vous en croisez un, vous remarquez que chaque animal est plus imposant que leur collègue standard. Ils vous regardent tous dès que vous vous approchez, vous voyez des bêtes qui vous aurez attaqué dans une zone normale arrêter leur activité pour vous observez, toujours en vous regardant. Ours, loups, même les renards craintifs en heure normal ou les sangliers terriblement territoriaux vous observe comme s'ils vous jugeaient. L'ambiance vous sied très peu.

Cependant, alors que tout semble prendre une routine alors que vous vous rapprochez de l'arbre central, Akane entend le rythme cardiaque d'un de ses collègues s'accélérer. Il s'agit de Yami, ce dernier semble entendre une voix féminine dans la forêt, une voix qui l'envoûte et qui le fait dévier de sa route sans qu'il s'en rende compte. Il vous oublie presque en continuant à se diriger vers une zone qui semble fleuris. Quelque chose pousse Yami à se séparer, trouvez ce que s'est avant d'avoir une mauvaise surprise, qui sait quelles plantes peuvent se cacher dans cette forêt ...

Quelles sont les chances pour qu’ils soient tous les trois les premiers individus à mettre les pieds sur cette île et rencontrer ces bêtes sauvages ? Très minces, d’après le Nobuatsu, presque infimes. Que ces herbivores ne soient pas effrayés soit, mais qu’ils rencontrent des humains pour la première fois est moins probable. Ou alors… Interrompu dans sa réflexion, l’audace s’empare de la kunoichi qui, forte de son tempérament, arrache la cigarette de la bouche du barbare pour l’éteindre au sol une bonne fois pour toutes.

Un geste transgressif provoquant un réflexe défensif chez le sabreur qui aussitôt pose ses doigts sur sa tsuka (garde), prêt à dégainer à tout moment pour contenir la bête qui risque d’émerger. Lui-même ayant fait l’affront de priver le fumeur de l’objet de son addiction lors de leur dernière rencontre, a fait l’expérience de la colère de l’Hokkokyusei. Suite de quoi a eu lieu un affrontement d’une violence infernale au sein-même du Grand Dojo.

Le même affrontement qui a permis aux deux hommes de crever l’abcès et finalement, de se réconcilier avec une poignée de main amicale. Ce qui ne signifie pas pour autant que leur relation est au beau fixe, au contraire. La moindre incartade du berseker irrévérencieux risquerait de raviver les tensions toujours latentes qui existent entre les deux confrères kirijins. Une rivalité qu’on croirait marquée sous le sceau du destin, tellement leurs personnalités et convictions sont opposées. Espérons seulement que nulle dispute entre les deux alphas ne mettra en péril la réussite de la mission.

A la grande surprise du Sans-Visage, nulle réaction impulsive de la part de la brute impétueuse, laquelle adopte un comportement qui ne lui ressemble guère… Poursuit son chemin comme si de rien n’était alors que la kunoichi vient de lui retirer son mégot de ses lèvres gercées. Même pas un mouvement de sourcil, rien. L’impassibilité la plus totale, digne de son partenaire masqué. Ce dernier justement le suit des yeux, craignant un mouvement brusque de sa part. Mais ce mouvement ne viendra pas.

Saji échange alors un regard circonspect avec Akane, pour lui signaler que quelque chose cloche avec l’attitude de leur chef d’équipe, en langage des signes.



Prévenant sa partenaire afin qu’elle ne fasse pas surprendre par une montée de sang de l’Hokkyokusei, ils lui emboîtent le pas et aussitôt, la kunoichi reprend la tête de la marche afin de guider ses comparses. Alors qu’ils s’approchent du belvédère naturel qui leur permettrait d’observer l’ensemble de l’île, Yami se remet à agir de façon suspecte en déviant de la trajectoire initiale, et se sépare sans prévenir des deux autres Kirijins, comme attiré par quelque chose que lui seul verrait. Dans ce cas pourquoi ne pas dire un mot à ses partenaires, comme il l’a si bien fait jusqu’à présent ? Lui qui communique chacune de ses actions en toute circonstance, ce dernier geste confirme la crainte du Nobuatsu qui fait signe à Akane.



Laissant la belle brune prendre les mesures nécessaires pour détecter toute trace suspecte dans les environs, un shinobi adepte du genjutsu, une plante exotique émettant du parfum envoûtant, … Il n’en sait rien. Ses hypothèses n’ont pour le moment aucun fondement, il doit compter sur l’aptitude de la spécialiste en sensorialité pour tirer le troisième membre du pétrin. Saji rejoint justement ce dernier en courant, et tente de l’arrêter en le tenant par l’épaule. Effectue une série de mudrâs avant de lancer au même moment deux techniques de sensorialité. Cherchant à détecter une forme de chakra étrangère, ou alors le bruit de respiration d’une créature dans la direction où avance Yami. Qui sait encore ce qui les attend dans cette forêt aux mille mystères ?

Spoiler:

La progression jusqu'au cœur de la forêt se faisait sans accrocs. Les animaux croisés un peu trop souvent étaient cependant d'une taille plus grande que la moyenne, et Akane se demandait bien pourquoi. Il y avait-il une quelconque raison à cela ? Une nourriture plus abondante ? Quelque chose de spécial sur cette île qui perturbait leur croissance ? Ou bien les animaux s'étaient-ils adaptés à leur environnement au fil des années passées seuls ici ? Autre chose l'intriguait. Les biches étaient de nature craintive et s'étaient pourtant montrées. Ça aurait peut-être pu être une coïncidence, que les deux groupes se soient surpris en se croisant sur le même chemin. Mais là ils en croisaient bien d'autres sans qu'ils n'aient l'air gênés par leurs présence, mis à part quelques regards. Des regards que leurs lançaient absolument tous les animaux croisés. Ça devenait assez dérangeant. Et il lui vint une pensée : s'ils n'étaient tout simplement pas de simples animaux ? S'ils étaient tous comme elle ? Mais cela serait tout de même étonnant d'avoir autant de diversité à un seul et même endroit, alors qu'elle n'avait jamais vu d'autres métamorphes de sa vie avant d'arriver à Kiri.

Toute à ses pensées, elle en fut sortie par Saji qui vint l'avertir du comportement étrange de Yami. Elle s'arrêta pour constater qu'il s'allumait une autre cigarette. La jeune femme soupira en observant le sabreur qui lui expliquait de faire attention avec lui, car la dernière fois qu'il lui avait enlevé ce qu'il fumait ils en étaient venus à se battre. Elle plaqua donc sur son visage son éternel foulard afin de se protéger de l'odeur nauséabonde. Pendant que Tarzan s'en allait dans une autre direction, Bagheera et Indianna Jones discutèrent du comportement vraiment étrange de celui qui n'avait aucune bonne manière. Et lui emboîtèrent bientôt le pas afin de ne pas perdre sa trace.

- « Yami ! Où est-ce que vous allez, comme ça ? Vous avez vu quelque chose ? »

Ses sens toujours en alerte, elle tentait de savoir s'il les emmenait dans un quelconque piège. Et alors que son partenaire en faisait autant, elle parcourut les environs des yeux afin de voir si elle pouvait repérer quelque chose d'éventuellement suspect. Une plante, un champignon, ou quelque chose qui ferait halluciner le Hokkyokusei. Car voilà maintenant qu'il semblait cherchait quelqu'un, alors qu'il n'avait à priori aucun don en sensorialité. Il était plutôt du genre gros balourd. Comment aurait-il pu percevoir quelque chose qu'elle n'avait pas perçu ?

Elle parcourait les lieux du regard, à la recherche d'un quelconque indice, tandis que son ouïe écoutant s'il y avait des bruits suspects dans la zone. Peut-être qu'elle pourrait reconnaître quelque chose qu'elle avait vu dans un livre étudié à la bibliothèque. Ou même dans celui qu'elle avait amené sur l'île. Puis elle fit quelques pas pour rejoindre ses deux coéquipiers et fit un kai sur Yami, au cas où.

Spoiler:

Yami, tu entends la voix devenir plus clair, tu en entends même plusieurs qui te parle, toujours avec le même effet sur ton esprit et ton coeur. Tu sens ton coeur battre de plus en plus, ton corps ne souhaite que se diriger vers ces voix. Tu sens à peine la main de ton camarade sur ton épaule qui essaie de te tenir, mais pour toi, ce n'est qu'une toile d'araignée sur ton chemin. Une question commence ensuite à se former dans ton esprit, si on pouvait vraiment dire que ton esprit créé tout ceci.

- Dis-moi guerrier, que fais-tu ici alors que tu es demandé ailleurs ?

Tu vois finalement des centaines de silhouettes féminines qui apparaissent entre plusieurs arbres, dans un cercle de bois. Un vrai harem qui ne demande que toi, quel chanceux tu fais, toutes ses femmes rien que pour toi ! Toutes ses femmes qui s'intéressent à toi, qui t'attirent, qui te plonge dans un sentiment de confort et qui veulent visiblement passer du bon temps avec toi. Evidemment que tu ne pouvais qu'accepter ! C'était pour la bonne cause !

- Que prévois-tu de faire après ton voyage ici guerrier ? Quelle quête héroïque t'attend ?

Pourquoi baisser sa garde lorsqu'on a tant de personne qui s'intéressent à ta personne ? Tant de femme à ta disposition ?

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Le Kaï d'Akane n'a pas fonctionner, il ne s'agissait pas d'une illusion, mais tu n'as pas besoin de voir plus loin que ça : là où se dirige Yami, tu vois de grandes fleurs, de la taille d'une tasse de thé, et des animaux se rouler dedans. Tu ne sens qu'une plaisante odeur qui émane de ses fleurs, mais sans plus, et en observant d'avantage les animaux qui se roulent dans ses fleurs, tu vois qu'il n'y a que des mâles qui sont attirer par ces fleurs. Pas que des insectes, des mammifères, des reptiles, même des oiseaux venaient se rouler dans ses fleurs. Tu voyais cependant aucun danger potentiel, tu voyais juste certains animaux reprendre leur esprits, puis partir, recouvert de pollen qu'ils dispersent dans leur sillage.

D'ailleurs, si Saji n'est pas touché, c'est uniquement grâce à son masque sur lequel tu pouvais voir une quantité assez ahurissante de graines de pollen, changeant la couleur noire de cet habit bien pratique en une couleur jaune. Ce n'était pas une illusion, juste une réaction chimique en chaîne qui manipulait l'esprit de Yami pour l'attirer juste ici. Comment le sortir d'ici cependant ? Mieux valait éviter de trop s'approcher de Yami, certains animaux deviennent parfois fous en présence de phéromones, mais Akane, ça, tu sais.

Surenchérissant sur son étrange comportement de tout à l’heure, le barbare à l’épée titanesque se sépare du groupe, comme sous l’emprise d’un sortilège. Le Nobuatsu a beau secouer l’épaule du balourd, celui-ci ne semble pas réagir. Sa partenaire à son tour le rejoint, tente de rompre un éventuel genjutsu qui aurait été lancé sur lui. Echec critique. La détection des deux ninjas encore conscients ne semble rien donner… Indiquant que celle-ci est insuffisante, que la menace est imperceptible ou alors… Il s’agit tout simplement du signe que leur ennemi n’est ni shinobi, ni humain. Très vite, l’étau se resserre, et un nouvel indice vient s’ajouter aux premiers.

Tandis qu’il suit l’Hokkokyusei en marchant, il remarque des traces jaunes tâcher sa propre combinaison. Levant sa main vert lui, il remarque cette matière poussiéreuse s’agglutiner à ses doigts. Celle-ci finit par le recouvrir presque entièrement d’une fine pellicule jaunâtre, qui est facilement reconnaissable, même sans être un expert en botanique. Du pollen. Cela explique que la source de l’affliction n’est pas d’origine humaine, mais bien végétale. Il se tourne vers la kunoichi, qui réalise en même temps que lui la situation dans laquelle ils se trouvent. Une situation délicate qui requiert d’agir avec précaution, afin que leur partenaire soit sauvé.



Ou alors éliminer le problème par la racine, en trouvant directement la plante qui est à l’origine de cette émission de pollen, et du mal qui ronge désormais l’Hokkyokusei, lequel semble-t-il est en train de perdre la raison, puisqu’il se met à délirer. Il se lance soudain dans un monologue, racontant le coup d’état d’un certain Kewashiioke, nom qui n’évoque rien à Saji. Sans transition aucune, il se met à parler à des êtres invisibles, leur demandant si ceux-ci souhaitent recevoir une fessée. Vivement qu’ils mettent un terme à son délire, se dit l’homme masqué, qui se tient déjà la tête rien qu’à entendre toutes ses absurdités.

Comme si cela ne suffisait pas, le gaillard possédé par son délire se jette au sol et se roule en boule dans une des fleurs par terre, s’enduisant complètement de la substance flavescente, imitant les autres animaux à proximité. Un spectacle inédit aux yeux du Nobuatsu qui se demande quels dangers la nature leur réserve encore. Des animaux plus grands que la normale, et maintenant des fleurs aux émanations toxiques. Il est clair qu’elles sont la source-même du problème… Mais avec ces animaux et le gorille qui se roulent carrément dedans, difficile de ne pas les blesser s’il tente d’éliminer les plantes avec une de ses techniques Katon.

En voyant certains de ces animaux se relever puis partir comme si de rien n’était, Saji se demande s’ils partent encore sous l’effet de l’envoûtement ou de leur plein gré… Rien ne dit que Yami ne continuera pas son cirque s’ils le laissent allongé sur la fleur. En tous cas, les animaux ne semblent pas devenir agressifs. Faut-il le laisser ainsi en attendant qu’il se réveille de son songe ? Ou alors le tirer d’ici de peur que son état s’aggrave ? Avant toute chose, le Nobuatsu effectue quelques sauts sur place et tape sur les moindres recoins de sa combinaison afin de retirer tout le pollen qui s’est collée au cuir.

Il faut le tirer de là. Prenant la grosse brute par les jambes, Saji use de toute sa force pour le traîner loin de la fleur, afin de retourner vers là où ils sont venus. Sur le chemin, il demande à la kunoichi de lui prêter une serviette, un masque, un foulard, qu'importe... puis couvre les orifices respiratoires de Yami en attendant qu’il retrouve ses esprits.

Spoiler:

Malgré les appels de la kunoichi et la tentative d’arrêt du shinobi, Yami continuait sa route. Il semblait voir des choses qui n'existaient pas. Pourtant le kai de Akane ne marcha pas, indiquant qu'il ne s'agissait pas d'une illusion. Qu'est-ce que ça pouvait bien être d'autre ? Lançant des regards alentours, la jeune femme cherchait des yeux ce qui pouvait bien être à l'origine du comportement étrange du berserker. Et bientôt elle eut la réponse à sa question, car il les amena dans un endroit où de nombreux animaux et insectes se roulaient dans leurs fleurs. Même si « se rouler » n'était pas forcément le mot exact lorsqu'un mâle était prit du genre de pulsions que ces plantes leurs donnaient.

Reportant son attention vers le fumeur, elle l'écouta délirer, se demandant bien de quoi il pouvait parler. Un coup d'état ? Elle ne connaissait pas le nom qu'il donnait. Ce n'était pas très étonnant puisqu'elle ne connaissait pas grand monde dans Kiri, étant plutôt du genre solitaire, voire sauvage. Mais le fait que quelqu'un veuille mettre le village à feu et à sang l'intriguait, ou plutôt, l’inquiétait. Car si Yami répondait à des voix invisibles, ce n'était pas pour autant qu'il mentait dans sa discussion.

Malheureusement l'urgence était actuellement ailleurs, car Yami imita les autres en venant se rouler dans les fleurs avec les autres. Un spectacle qui aurait pu être plutôt comique en d'autre circonstances. Akane porta son attention vers les plantes dont la taille en coupe contenant une quantité impressionnante de pollen, que les animaux disséminaient ensuite dans toute la forêt. Même si la façon de se reproduire de cette plante était fascinante car elle n'utilisait pas les insectes contrairement à la majorité des autres, la jeune femme fut attirée par un autre « détail ». Qu'elle fit part à voix haute – mais pas très assurée - de son coéquipier.

- « On dirait qu'il n'y a que des mâles. »

Heureusement le sabreur était masqué et n'avait pas été atteint. Le voyant s’épousseter, elle en fit de même. Elle n'avait aucune intention d'exciter tous les individus mâles qu'elle croiserait dans cette forêt. Le pouvoir de ce pollen était intéressant. Sans doute que bien dosé il pourrait servir d'aphrodisiaque plutôt puissant. Ça avait son utilité pour certaines personnes. Elle en ramassa un échantillon qu'elle stocka précieusement, dans le but de l'étudier d’avantage les propriétés plus tard. Après tout, elle était venue dans le but d'étudier la flore, peu importe leurs propriétés.

La jeune femme prenait tout de même grand soin de ne pas approcher et surtout pas toucher les individus touchés par le pollen. Sans même qu'ils aient besoin d'en parler, ce fut d'ailleurs Saji qui se chargea de sortir Yami de là afin de l'emmener plus loin, où ils se trouvaient un peu plus tôt. Akane suivait en surveillant les environs, afin que personne n'en profite pour les attaquer. Et une fois que le sabreur eut mit le futur roi des pirates en sécurité, elle le laissa l’épousseter à son tour, avant de lui tendre son foulard qu'elle portait elle-même. Le point positif était qu'elle n'aurait plus besoin de se couvrir pour éviter la fumée nauséabonde puisqu'il ne pourrait plus fumer. Il restait maintenant à savoir qu'elle réaction il aurait en se faisant enlever sa cigarette de la bouche pour la seconde fois...

Spoiler:

Après avoir sorti Yami, lui avoir couvert les voies respiratoires alors qu'il se débat comme un diable en voulant se battre avec une des jeunes femmes qui l'a mal regardé, vous sentez qu'il se calme. Vous voilà maintenant devant un sabreur, fumeur, visiblement très fatigué après sa séance de "roulade", recouvert de la tête au pied de pollen de fleur. Visiblement, même frotter ne suffirait pas à faire partir le pollen qui semble avoir fusionné avec les habits de Yami, mais aussi avec sa peau et ses cheveux ainsi que son sabre. Il va falloir un bon bain maintenant pour retirer tout ce pollen qui commence déjà à se semer. Mais vous remarquez qu'il n'a pas vraiment de souvenir de ce qui vient de se passer, juste qu'il a passé "un bon moment".

Enfin, vous voilà maintenant avec Yami de "sauver", mais Akane commence à entendre des bourdonnements plus graves, plus sourds, plus nombreux se diriger de votre côté. Visiblement, les insectes de l'île semblent s'être "réveillés". Tu as du mal à déterminer leur nombre avec certitude, mais une chose est sûre : c'est un vrai essaim qui commence à se regrouper. Soyez sur vos garde, avec un semeur de pollen comme le sabreur fumeur, vous risquez de facilement attirer l'attention.

L'arbre est plus près désormais, vous voyez que ce qui semblent être des infrastructures humaines ne sont que des sortes de nids extérieurs sur lequel vous pouvez voir plusieurs insectes se poser. Il y en a beaucoup autour de cet arbre, visiblement, l'endroit est gardé, mais pour quelle raison ?

Satanées plantes de l'île d'Ue. Après l’avoir extrait de la fleur maléfique, Saji tente de réanimer son collègue, d’abord en tapant sur son vêtement afin d’épousseter le pollen agglutiné à son corps, puis en apposant sur son visage un foulard en tissu confié par Akane. En espérant que cela suffise à le réveiller. Un moment de suspense puis enfin, la belle au bois dormant revient à la réalité, extirpée de son songe érotique, les joues rougies par les images encore vives dans son esprit de jeunes femmes qui l’invitaient à leur orgie.

Les paroles de l’Hokkyokusei sont on ne peut plus claires et explicites sur son voyage onirique, il semble même ragaillardi. Tant mieux. Ils vont avoir besoin de lui en pleine forme pour compléter leur exploration de la forêt. Si les choses semblent enfin s’arranger, le Nobuatsu a le sentiment que d’autres surprises les attendent encore. Soucieux, il emboîte le pas de ses deux camarades, en partance pour l’objectif qu’ils se sont fixé avant cet intermède cocasse.

Pendant la marche, il remarque que Yami tient toujours le tissu contre son nez, ne tenant pas à réitérer son expérience, même si celle-ci lui a semble-t-il paru agréable. Il a beau poncer le pollen accroché à son débardeur, les particules ne s’enlèvent pas comme il le souhaiterait. Au vu des autres tâches sur son corps, il n’a pas le choix, il va devoir continuer ainsi, et ne pas enlever le foulard de son visage.

En voyant Akane s’arrêter, les deux hommes l’imitent, se demandant ce qu’elle a bien pu détecter. Des bourdonnements viennent dans leur direction, tout un essaim d’insectes risquant d'être attirés par le pollen qui abonde sur toute la surface du corps du gaillard puisque celui-ci s’en est enrobé lorsqu’il s’est roulé dans la fleur tout à l’heure. Il doit donc rester à l'écart, éviter d'attirer l'attention. Tout autour de l’arbre, des nids d’abeilles dont la position ne semble guère être une coïncidence. Comme si ces bêtes cherchaient à garder le passage vers l’arbre. Agissent-elles de façon instinctive?

Le Nobuatsu répond à la suggestion de l’Hokkyokusei par un hochement de tête et sort les deux sabres de leur fourreau dans un seul temps. Il avait justement la même idée, et Yami est bien placé pour savoir de quoi il est capable puisqu’ils se sont déjà affrontés. Résultat, comme un seul homme, ils conviennent du fait que Saji sera chargé de leur ouvrir le passage en raison de sa maîtrise affinitaire du Katon, mais aussi parce que le bonhomme de pollen ne doit pas s'approcher de l'arbre. En principe, le feu devrait suffire à éliminer ces ruches et carboniser les nuées d’insectes flottant devant elles. Mais on ne sait jamais.

Il passe alors devant ses deux camarades et concentre son chakra qui circule à travers ses bras pour s’insinuer dans l’acier de ses armes. Faisant tournoyer ses deux lames devant lui, de façon à couvrir les deux côtés de l’arbre, il fait émerger deux tigres de feu géants. Les crépitements des flammes dont le bruit pourrait se confondre avec des rugissements, les puissantes bêtes s’élancent avec une allure intimidante, sur le point de brûler et dévorer tous les nids et les abeilles sur leur passage, sans la moindre once de pitié.