« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Perdu dans les nombreuses îles dont se compose la nation de l'Eau, le roturier se retrouve par le plus grand des hasards sur la terre de l'archipel au nord de Kiri, dans la zone sauvage de la Cascade Namida. Les chutes d'eau se fracassant sur la surface paisible du lac e contre bas résonne dans la vallée, animant cet endroit dépourvu de vie humaine. Nul individu n'y réside, si ce n'est des pêcheurs opportunistes venu ferrer les gros poissons de la marre présente en ce lieu.
Un endroit libre, loin des horreurs du monde faisant de ce lieu l'un des espaces personnels les plus convoité de Mizu no Kuni.
Préférant la solitude à la compagnie du peuple bruyant et désolant, l'impétueux originaire du pays du Feu rumine au pied d'un arbre. Ses pensées sont ternies par des idées noires lui donnant comme une envie soudaine de se rendre au sein de sa terre natale pour déloger les malfaisants l'ayant pousser à la quitter. Mais la vie est assez longue pour se permettre de rêver grand. Les objectifs qu'il s'est fixé en arrivant au sein de Mizu sont multiples mais les possibilités de les atteindre sont minces. Pour l'heure, le membre du clan Hokkyokusei se contente de se reposer après une mission plutôt rude, avant de reprendre du service.
Sous l'ombre d'un tilleul centenaire, il frictionne l'allumette contre son grattoir avant de s'allumer une tige et d'expirer un nuage de soulagement, vis-à-vis de sa situation. Le temps des conflits ont saisis à la gorge son clan, faisant d'eux des errants sur les terres du Yûkan. N'étant plus aussi nombreux qu'avant, il se réjouit de leur survie maintenant assurée par Mizu et ses guerriers fiers.
Profitant de ce moment de calme, clopant en tout simplicité, l'un des pêcheurs s'approche de lui, pensant qu'il est le bon samaritain à qui l'on peut demander tout et n'importe quoi. Il n'a pas dû remarquer l'air rude et impassible sur le visage de Yami.
« Alors mon p'tit, la pêche est bonne ? ─ Fais pas chier l'vioc. Tu vois pas que j'suis occupé à rien foutre ?! »
D'un ton froid et menaçant, le Berserker belliqueux fait reculer l'ancêtre venu pourtant amicalement vers lui pour tailler un bout de discussion. Ce qu'il faut préciser, c'est que ce n'est pas la mentalité du gaillard. Surtout en compagnie de personne quasiment morte. Cela ne sert à rien ...
Dernière édition par Hokkyokusei Yami le Mer 12 Déc 2018 - 15:04, édité 1 fois
Il était rare pour le Shireikan de se balader dans la nature, mais s'il fallait bien avouer quelque chose, c'est que le cinquantenaire commençait à se sentir vieux. Son corps et son esprit comprenaient très bien qu'il lui fallait du repos de temps en temps, bien qu'il ait toujours été contre une pareille idée, la dernière mission qu'il avait pu effectuer sur Obon l'avait sérieusement mis sous pression. C'était d'ailleurs pour cette raison que le gladiateur avait finalement décidé de s'accorder du répit, loin du village, vers la cascade qui se faisait de plus en plus connue au fil des mois, la fameuse cascade Namida qui avait été découverte l'an passé par un Yuki actuellement considéré comme déserteur. Cet homme, Inja ne l'avait jamais rencontré, mais sa légende résonnait encore et toujours à travers le village comme celui qui avait affronté un Nara Alderan à la force seule de son Katon de bas rang... Une scène mémorable disait-on.
Non loin du cinquantenaire, une petite agitation se faisait entendre, pas comme une altercation, mais plutôt comme un rejet incisif, une petite dispute sans conséquente apparemment. Curieux, l'homme au regard dur et stoïque dévia de sa trajectoire pour s'approcher de l'eau, gravissant les fourrées pour se frayer un chemin vers l'origine des bruits.
En y arrivant, Inja pu constater le bruit singulier de la cascade se rapprocher. Il l'avait trouvé, le fameux endroit béni dont le son ne faisait que lui titiller l'ouïe depuis près de deux-cent mètres. Non loin, deux hommes. Un veillard s'apprêtant à quitter les lieux, le regard décomposé, à ses côtés, un shinobi dont le visage lui était bien plus que familier : Yami. Le gladiateur même avec qui il avait passé sa dernière mission, venue se poser proche de la cascade Namida, comme par hasard, le même jour.
Décidément, le berserker semblait ne plus quitter le boulot, toujours dérangé par des indices mesurant sa productivité et lui rappelant qu'il avait une armée à diriger durant l'indisposition de l'actuelle Mizukage. Sa curiosité le dérangeait. Il aurait aimé savoir exactement ce que pouvais bien faire le shinobi ici, à part se reposer, et surtout la raison du haussement de voix qui venaient de se faire entendre.
"Tiens. Yami. Comme-ci on avait pas passé assez de temps ensemble récemment. Je te trouve à l'endroit même où j'avais décidé de passer l'après-midi."
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Le vieil homme s'étonne de la réaction du gladiateur, fumant son bout de tabac en toute impunité en lui crachant à la figure un épais nuage cancérigène. Lui, s'en contre fout des dangers mais en vue de la toux grasse qui s'échappe de la gorge du grisonnant, ce dernier semble être au bout de sa vie. Le retraité. Pas Yami. Lui, s'en tamponne de son avis. Il n'avait qu'à pas venir l'emmerder durant son début de sieste. Il est le seul fautif. Et puis
C'est les yeux pleurant qu'il repart dans la forêt en direction du port, sa canne à pêche sous le coude tout en continuant à cracher ses poumons. Quel petit joueur ...
« Ouais c'est ça le vieux, va crever ailleurs ! J'ai pas envie d'avoir ton corps en décomposition à côté de moi ! »
Sa voix roque résonne dans la clairière dénué de la moindre vie humaine, avant de se ré-adosser à l'arbre qu'il le cachait du soleil. L'ombrage lui adresse une fraicheur agréable, avant que de nouveaux pas viennent le tirer de son sommeil à peine entamer.
Ouvrant un oeil légèrement tout en gardant le second fermé, il constate son homologue de dons guerriers lui adresser quelques mots. A ce qu'il parait, lui aussi aurait aimé passer du bon temps ici, dans un calme reposant sans croiser le chemin d'un être humain. Pas d'bol. Yami est déjà là.
« C'est clair. Si jamais on continue comme ça, on va finir par finir nos jours ensemble. Allez-y, venez. Le ton est assez large pour deux. »
L'invitant à s'adosser à l'arbre à ses côtés, le baroudeur espère cependant que personne ne viendra les déranger. La sieste, c'est sacré tout de même.
Le vieillard, l'air penaud, quittait l'endroit sans demander son reste, laissant les deux guerriers seuls proches de l'eau. Le son de la cascade, toujours aussi résonnant, prenait le pas sur l'environnement, laissant paraître une impression rarissime de sérénité, malgré le vacarme généré. S'il était rare de voir ça, il était encore plus rare d'observer eux grands combattants se prélasser proches de l'endroit, les armes rangées. Face à lui alors qu'il s'en approchait, Inja pu entendre la réponse de Yami, l'invitant à le rejoindre sans trop de problèmes, alors qu'il venait à l'instant même de rembarrer un autre homme, certes bien plus âgé, mais surtout loin d'être kirijin. Le ton sarcastique de son ancien équipier avait son effet, pas au point d'amuser l'imperturbable Shireikan, mais au moins de le faire oublier la formalité du travail qu'il s'adonnait à exercer d'arrache pied chaque jour.
Pliant les genoux, Inja se mit à s'asseoir dans l'herbe, au dessus d'un rocher enfoncé dans le sol, à peine à quelques mètres de son homologue. Il prit soin de ne pas être gêné par la hache qu'il arborait en permanence dans son dos, et se mit à retirer l'épaisse cape noire qu'il portait souvent autour de lui pour masquer ses équipements et son accoutrement ninja. A vrai dire, c'était mieux pour lui de ne plus avoir cette cape handicapante. Si elle donnait un certain style, le noir n'aidait pas du tout à se protéger de la chaleur, bien au contraire.
"Je t'avoue que ça fait bien des mois et des mois que je ne me suis pas véritablement reposé. La fonction prend toujours le dessus sur le fatigue. Mais aujourd'hui, pas question de me faire déranger par quoique ce soit."
Observateur, le Shireikan se mit à épier l'occupation de son interlocuteur. Il pêchait ? Ce n'était pas un loisir qu'Inja affectionnait particulièrement, mais il fallait avouer que pour trouver à manger sans rien avoir à faire, c'était plutôt pratique. Pas besoin d'aller chasser un énième ours à travers la forêt pour tenir un repas, voire deux à tout casser, maximum.
"Tu t'es remis de cette virée à Obon ? Ce n'était pas banale comme voyage... On aura connu plus serein."
Il fallait dire que combattre une telle force de la nature, aidée de son petit gang de néo-poissonnier écologiste, ce n'était pas de tout repos. Une telle lutte aurait été envisageable dans des contrées où la pêche ne constituait pas une des formes de repas les plus prisées du pays. Mais ici, aucun poisson n'était gâché. Tout était mangé. Quelle cause perdue... Ils auraient mieux fait d'aller combattre leur lutte à Iwa, le commerce y étant roi, ils auraient du soucis à se faire au niveau du traitement de la dignité animale.
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
C'est à quelques pas, contre un amas rocheux important, que le Shireikan se pose acceptant l'invitation de l'Hijin. Retirant l'épaisse cape noire de son dos, il dévoile l'arsenal qu'il porte en permanence sur lui. Arsenal que le Chûnin a eu la chance de voir à l'oeuvre lors de leur mission sur l'île d'Obon. Et en parlant de cette dernière, Inja l'impétueux lui demande comment il se sent depuis cette fameuse après avoir avouer qu'un peu de repos lui est agréable. Quelque chose que le fendeur comprend avec facilité.
« C'est sûr que ça n'doit pas être évident tous les jours avec ta fonction. Et l'âge ne rend pas la chose aussi facile qu'avant j'présume. »
Une pic que l'on peut qualifier d'amicale. Après tout, s'ils doivent passer plus de temps ensemble, il va falloir qu'Inja se fasse au manque de tact dont peut faire preuve le jeune gladiateur.
« Depuis Obon ? Ça s'passe. Mais j't'avoue que ça n'a pas été aussi sympa que c'que j'avais pu imaginé. Ça m'aurait fait de l'exercice tu me diras. »
C'est clair qu'ils ont connus plus serein comme mission. Mais cette dernière a eu pour but d'éveiller un peu plus le potentiel de l'Hokkyokusei. Cette puissance qu'il a pu mettre en oeuvre sous les yeux séduit du Kagai. Une aubaine qu'il saisira à chacune de leur rencontre s'il le faut, pour intégrer le Shiden. Faire parti de l'élite, marcher aux côtés des plus grands, et l'un des objectifs mineurs mais tout de même important que Yami s'est donné depuis son arrivé à Kiri. Sa dernière nomination en tant que Chûnin est la preuve de son appétence hiérarchique.
Soudainement, la canne qu'il a amené afin de pécher la moindre bestiole dédié à son estomac d'ogre se met à bouger. La ligne tend vers le fond du lac, attirant l'attention du Fendeur des Mondes. D'un poigne ferme, il saisit alors le bambou de fortune avant de contracter ses biceps d'une pleine puissance et de prendre appui sur ses jambes.
Tirant de toutes ses forces, la proie ne se laisse pas faire si facilement. Alors pratiquant la méthode Vasalva, constituant à se mettre en apnée tout en contractant ses muscles, le kirijin saisit l'occasion d'un moment de faiblesse de la part de la poiscaille pour le retirer de son habitat. Volant sur la longueur de la baie, l'écailleux termine sa course aux pieds du barbare, gesticulant et souffrant de son manque d'air aqueux.
Yami s'avance alors, clope aux lèvres et arrache la tête du futur festin d'un geste sec et assuré.
Alors même que Yami commençait déjà à essayer de le titiller sur la dualité de sa fonction et de son âge, le cinquantenaire restait de marbre, observant la pêche de son ancien camarade de mission. Il aurait pu réagir de plein de façon différentes, mais ce n'était pas son genre, plutôt l'inverse même... Inja savait très bien que son cerveau n'avait d'yeux pour le concret et que les piques ou les insultes ne pourraient jamais rien lui faire. Et pour preuve étaient toutes les victimes qu'il avait pu faire au combat, la plupart aimant se croire plus fortes qu'elles n'étaient, simplement car il s'agissait de partisans du grand banditisme, des malfrats habitués à combattre des innocents et des faibles. Deux choses que le Kagai était bien loin d'être.
"Je préfère tout de même être au combat sur Obon qu'à gérer de la paperasse pour le village... Je sens d'ailleurs que je vais engager des gens pour ça lorsque j'aurais concrétisé mes idées de projets."
Mais alors qu'il disait ça, le cinquantenaire avait le loisir de voir Yami à l'oeuvre, luttant contre la poiscaille avant de la remonter sur la berge d'un coup sec, malmenant l'animal pour se préparer à le manger.
"Belle bête."
Il fallait avouer que si Inja vait pu observer des poissons bien plus gros que ça, il n'en avait jamais vraiment pêché lui-même, ou peut-être quelques fois, des moments si lointains et si peu importants qu'ils apparaissaient dans sa tête comme des rêves dont il ne savait plus la véracité. Les avaient-ils simplement rêvés ou avait-il passé déjà un après-midi à utiliser une canne à pêche ? C'était trop loin... Et surtout, ça prenait trop peu de place dans son cerveau comparé à toutes les horreurs qu'il avait pu voir durant ces trentes dernières années à se battre sur le continent.
Inja avait fini par s'autoriser une retraite anticipée au village de la Brume, quittant son élève de l'époque pour aller se reposer à Mizu. Bien loin de se douter que l'instabilité du pouvoir de l'endroit ferait du village un nid à putsch, le forçant à se battre pour les shinobis, les aider à se défendre... les sauver... Pour finalement être propulsé à une fonction prenante qui lui convenait moins bien que sa vie de nomade.
Au fond de lui, le Kagai repoussait ses idées et le temps avec lequel il vivait, sachant très bien qu'il ne survivrait pas longtemps dans un village qui le ronge de par le travail. Il lui faudrait partir à nouveau en vadrouille, explorer le monde, prendre l'air, comme il l'avait fait la grande majorité de sa vie.
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Le victuaille frétille sur les bords du lac alors que la pression artérielle de l'Hokkyokusei redescendant petit à petit. Fier, il affiche une mine réjouit de ce qu'il a pu pêcher, alors que le cinquantenaire lui fait part de sa volonté de délégué le travail qui l'encombre. Une solution qui pourrait le décharger de la paperasse s'accumulant sur office pour lui permettre de se consacrer à ses projets personnels, pouvant très certainement aider le village de le Brume par la même occasion. Une idée trouvant grâce aux yeux de Yami, trouvant à cette possibilité une aubaine dont il pourrait tirer partie.
« Ce serait pas mal en effet. Moi qui souhaites voyager pour le bien de Kiri, on pourrait faire équipe qui sait. Prendre connaissance des secrets du Yûkan, trouver les artefacts légendaires ou j'sais pas trop quoi encore. C'est une occasion en or. J'peux en parler auprès des membres de mon clan si tu l'souhaites. »
La poiscaille fraichement tuée, le gladiateur dépèce la bête afin d'en tirer les meilleurs parties avant de monter un feu de fortune pour la faire cuire. L'estomac du bougre se fait entendre, communiquant aux deux alliés et à la faune environnante son appétit d'ogre pointant le bout de son nez. Embrochant alors la bête écailleuse sur un bout de bois quelconque récupérer sur le sol vert de la clairière, il fait cuire le repas après après allumer un feu au préalable.
Terminant son bout de foin, il l'écrase sur un rocher avant de la balancer à un endroit quelconque, avant de trancher en deux parties la barbaque cuite parfaitement. D'un geste singulier et amicale, il le donne au Kagai, avant de se repositionner dos au tronc sur lequel il se trouvait.
Commençant à manger, il lui vient une idée qu'il avait proposer à l'impétueux, au début de leur mission en direction de l'île d'Obon. Un entrainement commun. Une chose qu'il compte bien mettre en oeuvre pour démontrer sa parce et son potentiel à l'homme qui est à la tête du Shiden.
« Dis moi ... Cet entrainement. dont on a pu parler. On s'le fait après cette bouffe ? Histoire d'se mettre en jambe. Même si je sais que tu aimerais bien te reposer. Mais ça peut être l'occasion d'passer du bon temps à faire parler le fer. »
Louper une telle occasion ? Le belliqueux à la cigarette ne l'envisage pas une seule seconde.
Dernière édition par Hokkyokusei Yami le Mer 12 Déc 2018 - 18:54, édité 3 fois
Ecoutant, Inja sentait venir les idées de son ancien partenaire de mission. Décidément, entre la proposition de faire équipe, et le combat dont ils avaient dû parler il y a un moment, il était difficile pour le Shireikan d'avoir un seul moment de répit pour lui. Il fallait croire que le travail et surtout son rôle de Chef des Armées, le mèneraient toujours et encore à devoir s'occuper de questions militaires liées au village. En même temps, comment en vouloir au second gladiateur ? D'abord une mission avec Inja, ensuite une rencontre fortuite, tout semblait briller pour qu'il soit forcé à s’entraîner avec le combattant à la hache. Mais cette fois-ci, il était dur d'y couper.
"Si je pars sur le continent, ça serait plutôt dans le genre discret. Pas besoin d'ameuter la majorité de ton clan. Je partirai en groupe restreint."
Alors que le Kagai se mettait à manger la part qui lui avait été servie, il ne pu s'arrêter de penser au combat mené sur l'île d'Obon. Tous deux auraient pu y passer à de nombreuses reprises, si le professionnalisme de chacun n'avait pas primé sur l'initiative personnelle, il aurait été difficile d'imaginer les deux hommes revenir en vie face à de pareils combattants. Non pas qu'ils eurent été si impressionnant, mais bel et bien nombreux. Et si, tout de même, la gladiateur fou leur avait donné du fil à retordre, une véritable force de la nature. Quel talent gâché... Voué à une mort si brutale.
"Si ça t'amuse. Tu n'en as pas assez eu contre l'autre dingue d'Obon ? Ça, c'était du sport."
Au fond de lui, le cinquantenaire avait envie de se battre, il était né pour ça, avait vécu tous les jours de sa vie à risquer sa vie. C'était sa nature principale, la mort et le sang, sa dualité intérieure, son Ying et son Yang, qui, loin d'être opposés, étaient ici complémentaires à leur manière.
Puis une idée lui vint à l'esprit. La proposition de combat rappelait au Shireikan l'envie de Yami de faire partie intégrante du Shiden. Et à vrai dire, l'un de ses membres avait décédé quelques jours plus tôt, libérant ainsi une place potentielle. Mais enfin, si le Chûnin avait un véritable potentiel, avait-il vraiment l'étoffe pour être considéré comme l'un des meilleurs ? Un léger doute subsistait.
L'expression ne disait-elle pas qu'il fallait laisser le bénéfice du doute ?
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Le repas se passe paisiblement, alors que le soleil printanier fait son apparition et réchauffe l'épiderme des deux gladiateurs. Dans leur moment de détente, le fumeur dépendant fait référence à son clan pour proposer une solution au problème du Déchu; proposer une personne de son clan pour gérer la paperasse s'empilant sur le bureau de ce dernier. Néanmoins, il tourne mal la phrase qu'il énonce et son interlocuteur pense alors que le jeune Berserker propose les membres de son clan pour partir en voyage avec lui.
Se trompant, Yami doit rectifier le tire.
« Quand je parlais de mon clan, je voulais dire te proposer quelqu'un pour s'occuper des dossiers du Shiden. Quelqu'un de fiable et de sérieux bien tendu. Mais ça pourrait te débarrasser d'un poids énorme et te laisser du temps pour bon nombre de chose. Enfin, si ça t'tente. »
Continuant alors de grignoter sa demie barbarque, il profite du temps ensoleillé pour ce réchauffer d'un hiver fraichement passé, rude et difficile. Enfin les beaux jours sont de retours.
Quand à la demande d'entrainement en compagnie du cinquantenaire, le Hijin obtient une réponse quelque peu ... intéressante. Inja fait référence à la dernière mission à laquelle ils ont participé. Un temps passé à deux un brin difficile par l'animosité dont faisait preuve leur ennemi commun. Du sport à l'état pur, comme le mentionne le Shireikan. Mais pour Yami, ce n'est tout simplement qu'un étape dans sa course à la puissance. Cette même puissance qu'il ne cessera d'amplifier tant qu'ils n'aura pas atteint le nirvana de son autorité divine.
Une envie qui se ressent de plus en plus.
C'est par un sourire rapide qu'il se met en accord avec les dires de son supérieur hiérarchique, avant de jeter l'arrête dorsale du poiscaille dans le bassin à leur côté. Il s'allume un nouveau stick avant se s'allonger complètement au pied du conifère. Après tout, le Kagai ne souhaitait pas se reposer ?
La balle est dans son camps, mais le Belliqueux n'est pas contre une petite passe d'arme. En tout cas, ça pourrait le décrasser un peu. C'est pas tous les jours qu'on peut se battre contre un monstre.
Il fallut pas longtemps avant que Yami tente de rectifier l'incompréhension qui planait, chose qui n'allait pas non plus pour rassurer le Shireikan qui avait déjà du mal à trouver une personne de confiance de l'armée à qui déléguer et se voyait mal accorder ça à des personnes qu'il ne connaissait même pas, d'autant plus si ceux-ci n'étaient pas kirijins. Les secrets de l'armée se devaient de rester bien gardés.
„Oh je vois. Non, je trouverai bien, c'est à moi de me faire ma sélection.“
Laissant un court instant de pause pour se remettre paisiblement à manger, le Kagai entra dans phase de réfléxion intensive. Yami lui avait parlé de son désir de trouver des artefacts... Oui, encore une personne qui semblait facinée par le pouvoir de ces armes de légendes rarissimes. Comment tomber sur une chose pareille ? Inja n'en avait pas la moindre idée, mais surtout, il avait du mal à imaginer une quelconque façon de tomber sur une arme du genre.
„Tu m'as parlé d'artefacts... Que connais-tu de ces choses si réputées et pourtant si mystérieuses ?“
A ça, le cinquantenaire possédait une idée propre qu'il n'était pas facile de partager à tout le monde. C'était pourquoi il voulait s'assurer de rechercher la même chose que son collègue avant d'en dire davantage. S'ils étaient tous les deux présents pour se reposer au même endroit, il était bon de pouvoir faire la discussion sans avoir à parler de travail. Et bien que partir en quête puisse être considéré comme tel, ce n'était pas la vision d'Inja... Lui serait prêt à faire des centaines de kilomètres à ce moment même seulement pour pouvoir mettre la main sur une de ces reliques de fables.
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
De sa voix roque et stricte, le Kagai comprend l'incompréhension dont a pu faire preuve l'ancien chasseur de prime mais refuse l'aide de ce dernier. Chercher par lui même celles et ceux qui intégreront son unité, prendront en charge les tâches administratives ou encore tout simplement participer aux différentes missions que le Shiden proposées par la police des polices, est le rôle qui lui ai attribué. Compréhensif face à cet opinion, Yami continue de tirer sur sa clope, pour profiter d'une digestion des plus parfaites.
Le ventre gonflé, allongé sous le conifère bordant le lac Namida, entrain d'apprécier un après-repas des plus paisibles, l'Hokkyokusei est interpellé une seconde fois par le Déchu. Ce dernier semble lui aussi s'intéresser aux artefacts que cache le Yûkan et remplie intriguer par ce qu'avait mentionné un peu plus tôt dans la journée le Chûnin.
Semblant souhaiter de connaitre l'avis de l'impétueux junior, le barbu à la carrure imposante parait de plus en plus intrigué par les motivations du gladiateur se trouvant en face de lui. Peut-être une bonne occasion de se faire remarquer une bonne fois pour toute.
« Les artefacts hein ?! Alors comme ça toi aussi tu convoites ces trucs ? »
Prenant une inspiration de fumée de tabac, il poursuit alors, lui avouant son grand intérêt pour ces armes légendaires.
« J'ai entendu pas mal de chose sur ces trucs. Et ça m'intéresse. Des armes aux pouvoirs tous plus puissants les uns que les autres. Des armes qui pourraient changer le court des guerres, du monde. C'est un avantage qui, en tant que village ou même en tant que simple shinobi, je ne peux laisser passer sans m'y intéresser. C'est pour ça, en partie, que je souhaites voyager aux quatre coins du monde, mais il me faudrait une autorisation de dame Shiori pour ça ... »
Une silence intéressé se place entre les deux baroudeurs, comme une future entente commune entrain de naitre.
« Mais il n'y a pas que ça. Découvrir le monde, les secrets du Yûkan ou encore traquer les criminels de la nation sont des choses que je convoites. Reprendre les terres de mes ainés ... Retrouver mon neveu enlevé par des Iwajin ... Je dois t'avouer qu'il me faut un moyen de me rendre plus puissant pour arriver à mes fins. Pour protéger les miens. Pour protéger Mizu no Kuni. »
Tirant une nouvelle latte, le Belliqueux termine de préciser l'avis qu'il se fait des artéfacts mais également de sa vision du monde et des différentes promesses qu'il s'est faite. Une idée propre qu'il assume totalement et souhaite désormais connaitre ce que pense Inja de tout ce qu'il vient de dire.
« Et toi alors ? T'en penses quoi de ces artefacts ? »
Comme il fallait s'y attendre, Yami donnait maintenant son avis sur les artefacts, les décrivant comme des armes, non pas seulement au grand pouvoir, mais surtout à la capacité de pouvoir changer le monde et les guerres. Une idée loin d'être fausse qui avait toujours titillé l'esprit du Kagai, lui qui avait peur de ces choses, de ce que pouvait en faire une personne mal intentionnée.
"Les artefacts doivent être écartés d'une quelconque mauvaise utilisation. C'est tout ce qui compte pour moi. J'ai suffisamment arpenté le monde pour combattre le banditisme, et je redoute la puissance d'une de ces choses entre les mains des personnalités que j'ai pu affronter."
Le problème avec ces artefacts était qu'ils pouvaient se trouver n'importe où et déjà être possédés par certains des pires crapules du monde shinobi. Un drame qu'il serait dur d'endiguer.
"Et bien sûr... Je n'en reste pas moins fasciné par ces choses. J'aimerais que Keisuke, un de nos gradés, en ait un, rien que pour voir ce que sa sciences arriverait à en retirer. Si nous pourrions apprendre davantage de choses dessus. Leur origine, leur fonctionnement..."
Après ces mots-dit, le cinquantenaire donna un grand coup de croc dans la part de viande qu'il lui restait à finir. Celle-ci diminuait bien plus vite qu'il aurait pu le croire, peut-être aidé par le simple fait que le repos lui laisse plus de force pour manger férocement.
Mais alors qu'Inja venait de répondre, une autre question lui vint à l'esprit. Elle le taraudait.
"Yami, quels sont tes projets au sein du village ? Qu'attends-tu véritablement de Kiri ?"
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Le Kagai semble être en accord avec ce que pense Yami de ces artefacts légendaires. Pour l'ex chasseur de primes, ils sont un moyens de mettre un terme au guerre mais pas seulement. Et comme le mentionne si bien son ancien coéquipier de mission, entre de mauvaises mains, ses armes peuvent être extrêmement dangereuse.
« Je suis d'accord avec toi ... Si on donne ce genre d'arme à un malade mentale, le Yûkan court à sa perte ... »
Tirant une nouvelle latte, le Belliqueux tend l'oreille attentivement à ce que poursuit le Berserker Déchu. Il pose le nom d'un certain Keisuke, dont Yami a pu entendre parler très vaguement et en conséquence, ne connait aucunement l'individu. Mais écoutant les dires de son interlocuteur, l'Hokkyokusei apprend qu'il met en oeuvre de nombreuses expériences et que ce dernier pourrait tirer avantage en en possédant une.
« Je vois ... Si on peut sécuriser un artefact tout en le faisant examiner par les nôtres, ce serait un bon moyen d'en savoir un peu plus sur leurs origines. »
Inna marque soudainement une courte pose, un moment bref, fait d'un silence intéressé. C'est alors qu'il fait part de son envie intime de connaitre un peu plus le Hijin, connaitre ses intentions, ses objectifs. Une séquence émotion qu'il n'aime pas mettre en avant. Il se contente d'être bref et neutre dans ses sentiments; comme il l'est toujours.
« Et bien ce que j'attends de Kiri ? J'aimerais en être à la tête pour tout te dire. Ou du moins être une figure importante de ce dernier. Le pays au sein duquel j'habitais à été souillé et détruit par les criminels diverses du Yûkan, chassant à l'occasion mon clan. J'aimerais le reprendre. Reprendre le pays du Feu. »
Suite à cette révélation qui le fait paraitre très certainement pour un égoïste se servant de la nation qui l'a recueillit, le Berserker Pourpre poursuit.
« Nous nous sommes alors retrouver aux pays des tourbillons, entre Mizu no Kuni et Hi no Kuni où nous avons passés quelques temps paisibles. Mais ça n'a pas durée. On a été prit dans un conflit entre Kiri et Iwa, ce qui a fortement diminué nos forces. Beaucoup d'entre nous sont morts. Nous avons beau être un clan non officiel, recueillant les endeuillés de la guerre, nous sommes avant tout une famille. Qu'elle soit recomposée ou non. Et ce fameux jour, nous avons perdu un membre proche de cette dernière. Un membre de ma famille, génitale. Mon neveu fût enlever par des hommes d'Iwa. »
Nuage de fumée après nuage de fumée, il termine son monologue.
« Depuis, je ne cesse de faire en sorte de le retrouver mais pour l'instant, rien n'y fait. Comme ci la chance voulait pas d'moi. Cette salope. Et malgré tout ce que peut dire les autres membres de mon clan, que je perds mon temps; au fond, je sais qu'il est toujours en vie. »
Inja restait silencieux, écoutant la réponse de Yami, lui qui partageait maintenant une partie de son histoire et surtout, la réponse aux questionnements d'Inja sur ce qu'il voulait vraiment à Kiri. Sur ce qu'il espérait vraiment tirer du village. Personne ne se retrouvait dans un village caché par hasard, en tout cas pas sans y être né. Non, les histoires de shinobis étaient toujours plus compliquées, aidées par le sang et les larmes, deux des pires piliers du monde, responsables de la personnalisation de certains des plus grands guerriers du monde. C'était le cas d'Inja, et semblait être de même pour le Chûnin Gladiateur dont l'ambition n'était pas à cacher.
"Je vois..."
Inja perdit son regard dans l'eau, s'échappant du monde réel pendant un instant de réflexion intense.
Yami avait une idée précise de son évolution au sein de Kiri et quelques en soi ses idées pour le village, qu'elles paraissent néfastes ou de bonne guerre, il n'était pas possible pour Inja de mettre de côté la simple liberté de chacun. Kirigakure no Sato n'avait pas encore trouvé sa voie, elle restait irrémédiablement le centre d'une agitation qu'elle ne pouvait contrôler. Le pilier d'un système dont elle était la victime. Comment en vouloir à quelqu'un qui voulait faire du village un outil pour sa pensée, alors que celui-ci n'était même pas encore emplie d'une stabilité suffisante. Non, la vérité était, qu'aujourd'hui, n'importe qui pouvait avoir des projets pour Kiri et tenter d'en faire ce qu'il voulait. Seul, Inja, parmi les gradés, semblait s'en moquer éperduement, voulant simplement protéger les gens des méfaits du banditisme et, pourquoi pas, l'éradiquer entièrement.
"Et bien. C'est un grand projet que tu me partages là. Je ne peux pas m'y opposer et te souhaite de réussir ce que tu tentes d'entreprendre. Malheureusement, ça sera sûrement bien compliqué à mettre en place. Il te faudra y aller sans étapes."
Cependant, Inja n'avait pas eu l'élément de réponse qui l'intéressait. Certes, Yami voulait monter en grade, devenir une des grosses têtes du village. Mais, actuellement, où en était-il, que prévoyait-il ? Cette chose restait un mystère et au final, était-ce vraiment intéressant ?
Prenant une grande respiration, le cinquantenaire se préparait à perturber son envie de repos, les idées fusant dans sa tête à toute vitesse. Des projets, des aspirations... Toutes sortes de lueurs d'espoir qui emplissaient son envie de parcourir le monde... De quitter sa fonction.
"L'autre jour. Tu m'as parlé du Shiden. Qu'est-ce qui t'intéresse dans cette unité si tu veux simplement augmenter en grade pour diriger Kiri ? L'unité spéciale reste pas mal dans l'ombre, malgré qu'elle soit composée des guerriers les plus performants du village."
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Les révélations viennent d'être faites. Désormais, le cinquantenaire connait les principaux objectifs du Chûnin, ce qui l'animent jusqu'à maintenant. Ce qui le pousse à agir comme il a agit jusqu'à maintenant. Une confession qu'il ne partage pas si facilement, lui qui a sans cesse l'habitude de garder tout pour lui. Même à sa soeur, dont il est extrêmement proche, Yami ne dévoile jamais la moindre parcelle des idées qui peuvent naitre dans sa tête.
Très certainement l'égo et la fierté de l'homme qu'il est. Ah, les hommes.
Et c'est impressionné, qu'Inja partage son ressentit sur les projets de l'Hijin. "Ce p'tit a d'l'ambition. Il va amener KiriGâkure no Satô au sommet du Yûkan, j'en suis persuadé." est très certainement e qu'il doit penser d'après le Belliqueux. Pourtant, il n'en ai rien, ou presque.
l'Hokkyokusei, écoutant avec intention la réponse de son collègue, reçoit les encouragement de ce dernier avec toute fois, un avertissement quant au temps et aux difficultés que cela va pouvoir prendre. Mais les défis ne font aucunement peur à l'homme. Il en rigole même.
Néanmoins, L'impétuosité de Yami est retenue par le Jônin alors qu'il souhaite en apprendre plus sur son désir d'intégrer le Shiden.
« JPourquoi intégrer le Shiden ? Et bien je pense avoir les capacités pour en être un digne et fier membre. Comme tu dis, pourquoi en faire parti si mon but est d'être à la tête du village ... C'est juste que vos objectifs m'intéresse, que cela pourrait peut-être m'aider à trouver des traces sur la disparition du fils de ma soeur et tout simplement rendre Justice à Kiri, en éliminant les néfastes qui l'ont désertés. Ce village a accueilli les miens, je lui en suis reconnaissant jusqu'à ma mort. Car avant de m'assoir sur le trône, je veux parcourir le monde, aider ce pays à se redresser et combattre pour lui. »
Terminant sa clope, il termine son discours d'un regard perçant, confiant de ses capacités.
« je ne mourrais pas tant que je n'aurais pas réussis à rendre ce monde meilleur et atteindre mes idéaux. Puis comme on dit, Si je meurs avant d'avoir réussit, et bien j'bougerais mon cul et me relèverais. »
Une détermination sans précédente s'affiche sur la faciès de Yami, démontrant au cinquantenaire à la mine stricte et interrogée, qu'il est prêt à tout pour atteindre ses rêves.
Et voilà ! Telles étaient les idéaux et l'ambition de Yami. La soif d'en savoir plus sur ceux qui ont fait du mal à sa famille, l'envie d'apporter une certaine reconnaissance au village pour ce qu'il a pu faire de bien, et surtout, le désir de voyager pour faire progresser le pays. Tout ce que le Shireikan recherchait secrètement et dont les idées étaient bien trop rares pour être partagées avec qui que ce soit.
A l'intérieur de l'esprit étroit du Shireikan germait d'ors et déjà ce qui semblait être un projet de grande envergure. Il avait envie d'en parler à ceux auxquels il pensait, mais surtout, il fallait qu'il soit sûr à cent pour cent de la réussite d'une telle entreprise.
Appuyant sur ses larges jambes, Inja se mit à se lever, prenant ainsi de la hauteur au dessus du col pour mieux observer la flore de l'endroit. La cascade possédait quelque chose de magique, comme si elle était l'inquisitrice de toute une idéologie de liberté et d'émancipation.
"Découvrir le monde. C'est ce que je voulais entendre..."
A ces mots, le cinquantenaire se tourna de plus belle en direction de Yami, le regard dur et décidé quant à ses idées.
"Tu as fait tes preuves lors de notre dernière mission. Et tes projets semblent aller de pair avec une idée qui naît actuellement chez certains gradés de Kiri. Il nous faut explorer les continents, non pas seulement pour le village, mais pour nous élever. Devenir plus puissants et plus ouverts. Telle est la seule façon de progresser dans notre pensée et de gagner expérience. Rester cloîtrés dans un village ne nous avancera à rien, ni pour nous, ni pour Kiri."
C'était lancé. Le projet n'était qui n'était alors qu'une simple graine, avait aujourd'hui la possibilité de prendre vie pour devenir un grand arbre millénaire dont aucune arme ne viendra à bout du tronc. La seule résistance de l'écorce agissant comme un moteur pour avancer.
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
La cascade, le bruit apaisant du brouhaha des chutes, la clairière, les arbres et la faune environnante. Les conditions sont parfaites pour prétendre à une sérénité éternelle entre les hommes hommes e tenant fièrement au sein de ce lieu prospère.
Phrase après phrase, Yami montre son intérêt à aider le village, ses proches et d'un autre manière, lui-même. Les rêves du Belliqueux sont réalisables et il le sait. Les connaissances qu'il possède déjà et sa détermination le pousse à être un homme meilleur que celui qu'il était hier. Et toutes ces conditions, ses aveux, font alors sourire le cinquantenaire qui semble être en accord avec lui. Parce qu'il est important de dire, qu'Inja ne révèle pas grand chose depuis le début de leur conversation. Devait-il attendre es bonnes réponses de la part du Belliqueux.
Alors lorsqu'il entend l'envie du jeune Gladiateur à vouloir sillonner les terres inexplorées du Yûkan, son intérêt pour lui illumine sur son visage. C'est à ce moment là qu'il se livre.
Complimentant le Chûnin de ses exploits lors de leur mission partagée, tout en étant intéressé par ses projets et en l'encourageant, le Kagai explique alors les ambitions actuelles du Shiden. L'organisation dont Yami souhaite être un membre influent.
L'exploration du monde et la recherche des artefacts sont un fait. Un fait qui permettra l'expansion de Kiri mais aussi l'évolution culturelle et psychologique de ses fiers combattants. L'élévation de la nation est primordiale en ces temps rudes ayant affectés grandement le village. Car il faut le mentionner, si les nations étaient un vélo, Kiri est actuellement la troisième roue du bicycle.
Faire en sorte qu'elle devienne la première puissance du Yûkan est une évidence, pour les deux Gladiateurs.
« Je suis content d'entendre ça de ta part. C'est vrai qu'intégrer une des forces spéciales de Kir n'est pas évident, étant donné qu'elles restent extrêmement discrètes, ce qui reste normal. Mais ... Si mon profil t'intéresse, fait moi signe. Ce serait un honneur d'intégrer les rangs du Shiden. »
Les qualités du Berserk avaient été montrées lors de cette fameuse mission, ses envies et ambitions lors de leur présente conversation. Ne manque t-il pas la confrontation entre les deux hommes pour déterminer la force et le plein potentiel de l'Hokkyokusei ?
Dernière édition par Hokkyokusei Yami le Lun 17 Déc 2018 - 23:21, édité 1 fois
Inja ne pu en cacher davantage. Il savait que Yami voulait rejoindre les forces du Shiden, et le confirmait par ses nouvelles paroles. C'était indubitablement une des possibles clefs d'un futur kirijin prospère.
„Je ne peux pas cacher que ton profil m'intéresse. Néanmoins, je ne peux pas attester aujourd'hui que tu es un des guerriers les plus puissants du village, de même que, si tes projets sont nobles, nous ne nous connaissons pas assez pour que tu puisses entrer dans la confidence des mission du Shiden.“
A ces mots, Inja prit une grande inspiration, pensif, laissant parler le projet à la place de ses propres idées. Ce n'était pas à lui de décider de l'avenir de Kiri, mais il avait de quoi aiguiller la voie que celui-ci prendra au fil des mois et des années.
„Tu es actuellement un des plus aptes à prétendre à la place d'un de nos membres d'élites... Il me faudrait te tester, et je n'ai ni le temps, ni la vocation de le faire en parallèle de la gestion des armées de Kiri...“
Non, effectivement, le Shireikan ne pouvait pas se le permettre. Un ordre de priorité prenait naturellement le pas sur tout ce qu'il devait entreprendre, rien ne pouvait le détourner de sa voie... Rien ne pouvait aller à l'encontre du futur de Kiri.
„Mais...“
Le Shireikan resta silencieux un instant, se perdant dans ses réflexions tout en se demandant s'il faisait le bon choix... S'il était bon de prendre un tel risque avec le gladiateur qu'il ne connaissait que depuis peu.
„Je peux te tester sans avoir à prendre du temps. Tu aurais juste à m'accorder du tien. Me suivre en mission... Une grosse mission. Peut-être l'une des plus importantes que Kirigakure n'ait jamais connu.“
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Elle est là. La réponse du cinquantenaire. De sa prestance colossale, l'homme confirme son intérêt envers le jeune Gladiateur, lui prêtant une considération toute trouvée. Mais il précise au Berserk qu'il ne peut l'intégrer directement au sein du Shiden. L'organisation étant bien trop secrète et difficile à intégrer, il lui faut d'abord des preuves du réel potentiel du Chûnin. Malheureusement, il manque de temps pour vérifier cet aspect ostrogoth de l'Hokkyokusei.
Cependant, son souhait d'en apprendre un peu plus sur l'Hijin pique la curiosité et l'intérêt de ce dernier. Mais comment en apprendre plus sur une personne, si on a pas de temps à lui offrir ? Le Kagai possède une solution toute trouvée.
Le complimentant sur son potentiel, le qualifiant comme le plus apte du village à intégrer la police toute puissante de Kiri, il lui fait une proposition alléchante. Une proposition, étant en fin de compte, l'une, si ce n'est LA mission la plus importante de Kirigâkure. Une mission, au sein de laquelle il pourra tester les capacités de Yami tout en apprenant à le connaitre jusqu'au bout des ongles.
Et plus il en parle, plus l'impétueux n'a qu'une seule hâte, partir du village en sa compagnie pour grandir de sa puissance, tout en devenant une grosse tête de la nation. Une aubaine en or pour le Chûnin. Plus le temps passe et plus le Belliqueux apprécie l'homme se tenant en face de lui. Ce genre de personne, faisant grandir et évoluer les autres à ses côtés, Yami ne peut que les féliciter.
« Tout ça m'a l'air bien alléchant ... On part quand ? »
Un sourire carnassier, une terrible envie de participer à l'avenir du monde se lit dans les yeux du Gladiateur. Il ne peut se contenir à afficher son enthousiasme débordant.
Il était important pour le Shireikan d'observer comment Yami considérait la proposition qu'il venait de lui faire, sans même lui en avoir donné les détails, simplement ayant usé d'adjectifs qui en attireraient bien plus d'un. La réponse de son interlocuteur ne prit d'ailleurs pas bien longtemps avant d'exploser pour aller fuser aux oreilles d'Inja. Il était impatient, motivé par ces quelques mots qui auraient un impact important sur son futur au sein du village caché de la Brume.
"Il va falloir être patient. Il y a des préparatifs que je dois gérer."
Ces mots-dits, Inja réfléchissait à son projet, sachant pertinemment que rien ne pourrait venir entraver sa volonté de partir en voyage pour la Brume, à moins peut-être que son duo potentiel ne refuse de l'accompagner... Pour ça, il fallait au berserker discuter avec la personne visée, celui qui gérait actuellement le Kyôi dans l'ombre, discret, mais disposant toujours d'une autorité sous-terraine loin d'être négligeable : Koshin no Keisuke.
"Je t'en reparlerai en temps voulu. Reste attentif, un messager pourrait venir toquer à ta porte durant les prochaines semaines."
C'était comme ça qu'il mettrait au courant Yami de l'avancement des préparatifs, et surtout, de la décision de Keisuke quant à la transformation du duo kirijin en un trio efficace prêt à parcourir les pays alentours à la recherche d'artefacts et autres reliques du passé, dont le pouvoir sur le présent pesait rien qu'à prononcer leur nom.
"...Ce qui est reposant avec cette cascade, c'est le rythme qui s'en dégage. Elle bat une mesure lorsque l'eau d'écoule, mais de temps en temps, ce rythme change, que ce soit à cause de la faune, des cailloux et autres feuillages qui peuvent être emportés par l'eau..."
Laissant un court instant de pause, avant de reprendre, Inja prit une grande inspiration.
"Tout comme Kiri. Un village militaire, avec des règles carrées, des rangs qu'il ne faut pas outrepasser. Mais de temps en temps, ce rythme est légèrement modifié par quelques personnes qui sortent du l'eau, sans pour autant perturber le rythme global du village, seulement, le transformer l'espace d'un instant, l'égayer, le rendre plus vivant."
A travers cette comparaison, le gladiateur prenait son temps pour faire passer un message à son ancien compagnon de mission.
"Ne soyons pas ces feuilles, ces shinobis lambdas qui font de leur mieux. Soyons le terrain, ce qui servira de pilier à l'eau et l'amènera à sa destination finale. Prenons en main le futur de Kiri, pour que le village connaisse l'époque la plus prospère qu'il pourrait rencontrer."
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Une impatience se lit sur le visage du Hijin. Partir explorer le monde est l'une des choses qu'ils souhaites le plus au monde, après reprendre le pays de ses paires et retrouver son neveu disparu. Mais si on enlève ses objectifs portant sur des messages bien moins glorieux que la paix, parcourir les terres du Yûkan est bien évidemment ce qui trouve le plus d'intérêt aux yeux du jeune Gladiateur.
Néanmoins, celui qui semble devenir peu à peu son maitre et mentor le stop dans sa frénésie, lui faisant accepter l'idée que toutes ces bonnes choses n'arriveront pas aussi rapidement qu'il le souhaites. Du temps, il va en falloir pour organiser une telle expédition. Il va falloir prévenir ce fameux Keisuke, dont Yami aimerait bien rencontré et ainsi régler les derniers détails du rêve qu'ils convoitent tant, ce rêve qu'ils commencent à toucher du bout des doigts.
S'en suit alors tout un discours aux allures philosophique que la brute qu'incarne le Hijin a du mal à comprendre. Pourtant, tout de même, il n'est pas un idiot et comprend ce que son interlocuteur souhaite lui dire. Comparant cette cascade au village de la Brume, Inja l'impétueux partage son ressentit vis à vis de ce dernier. Kiri doit prospérer, mais de la meilleure des manières. Ils doivent faire les choses, justes et bien. Même si il peut y avoir des aléas, qui font la vie ce qu'elle est, ils ont une route toute tracée qui une fois bâtit, sera le pont de leur ascension. L'ascension de la nation, celle de la nouvelle génération.
Ce n'est pas parce qu'ils seront hors du pays durant un moment, que la cité cessera toute activité, que le sors du pays sera scellé et prédestiné à une fin tragique. Yami le comprend bien et ne coupe pas son supérieur, appréciant ce moment malgré le comportement caverneux qu'on peut lui prêter.
C'est alors, une fois le monologue non moins captivant du Déchu, que le Berserk Pourpre fouille dans sa sacoche gauche afin de faire apparaitre la chose qui pourra les liés à jamais. Une bouteille de saké ainsi que deux coupelles de tailles moyennes.
Découchant la flasque de son bouchon de liège, il verse une quantité no négligeable au sein des deux verres de substitution avant d'en tendre un à son interlocuteur, devenu son acolyte.
« A nous. A Kiri. Gloire & Prospérité ! Que la fortune et la réussite nous sourissent ! Longue vie à Mizu no Kuni. »
Droit dans les yeux, de homme à homme, il tend alors sa propre coupelle vers le cinquantenaire afin de trinquer symboliquement à leur réussite ainsi qu'au règne de la nation qu'ils chérissent.
Inja fixa le regard sur son acolyte, le voyant sortir une flasque de ses équipements, comme s'il en possédait toujours une sur lui, au cas où... Et c'était sûrement le cas. En un rien de temps, le bougre avait rempli deux coupelles de ce qui sentait le saké. Un alcool réputé dont la provenance lui était inconnu, bien qu'il soit au courant des diverses productions qui étaient trouvable sur l'île d'Obon, principale source d'alcool de l'archipel.
Si un jour une armée devait attaquer Kiri, elle devrait commencer par là pour assécher les nerfs des guerriers kirijins. Plus d'alcool... plus de Brume.
Prenant la coupe entre ses doigts de brute, le Shireikan le remercie d'un geste de la tête avant de trinquer.
"Kiri prospéra !"
A ces mots, Inja pu ressentir toute l'émotion de ses futurs projets s'emparer de lui. Du courage, de la motivation et surtout, de l'espoir. L'espoir de faire de Kiri un village durablement puissant. Le top du top de la pyramide des villages. Rien ne pourrait à l'avenir aller à l'encontre de ce qui fait de l'archipel le plus beau des lieux.
La prochaine étape serait de rencontrer Keisuke. Inja devait être sûr que tout se déroulerait comme il le prévoyait, et que le plan tenait la route. Pour ça, il aurait besoin de la science de l'homme qui gérait l'unité spéciale du Kyôi, une personne de confiance qui faisait partit de l'élite de la nation. Sans conteste, ses capacités n'étaient pas négligeable, tout comme son sens de la gestion et sa soif d'apprentissage. Les expérimentations semblaient être sa tasse de thé, lui qui passait tant de temps à l'intérieur de son laboratoire, toujours prenant la peine de travailler sur des recherches dont seul lui connaissait le but final.
Dans quelques temps, Inja quitterait le lieu de la cascade.
Si discuter avec Yami ne lui posait pas de problèmes, il devait tout de même se reposer davantage et une bonne randonnée lui permettrait de se perdre dans ses esprits, assez pour s'échapper suffisamment de sa fonction et revenir revigoré de sa journée de pause.
« Le plein potentiel d'une personne ne se prouve pas à l'aide des paroles qu'il peut se permettre de faire influencer sur les autres. Il se résout à la puissance qu'il donne lorsqu'il frappe l'ennemi de toute ses forces. »
Servant les coupes de saké, le Hijin et son potentiel futur maître trinque à la vie, au succès, à Kiri. Un air de bienveillance s'élève dans l'atmosphère comme pour les conforter dans leurs plans prochains et leur confirmant que la marche qu'ils sont entrain de suivre est la bonne. Comme si, pour une fois, le destin et la chance revenaient enfin entre les doigts des Kirijins. Une bonne étoile n'étant pas passé au dessus des toits de la Brume depuis un bon moment.
Mais désormais, par cette action symbolique, ils forcent la chance et la provoquent, afin que leur bonne fortune soit concrète.
Buvant tout deux l'alcool de riz, c'est un silence conciliant qui s'installe par la suite. Comme si par ce manque de parole, ils savent tout deux que ce qu'ils prévoient pour l'avenir fonctionnera à coup sûr. Ils le savent, ils le sentent. Mais par ce silence, Yami comprend alors que le cinquantenaire ne va pas tarder à quitter les lieux. Par ce silence qui se prolonge toujours un peu plus.
Néanmoins, le Berserk Pourpre se rappelle également qu'il doit se rendre auprès des siens, pour participer à une réunion de crise. Les Hokkyokusei doivent parler de sujet délicat et l'absence de Yami à ce conseil risquerait d'empirer les choses s'il n'est pas là pour les contrôler.
Se levant alors, il fixe la cascade comme un endroit potentiel de leurs futures rencontres et se grille une nouvelle cigarette. L'impétueux se retourne alors vers son major et met fin à ce moment de détente pour laisser se reposer le vieil homme. Lui étant si occupé par ses nombreuses fonctions.
« Inja. Ce fût un plaisir. En espérant se voir très prochainement pour discuter de tout ça plus en détail, j'vais te laisser profiter de cet après-midi au pied de la cascade. J'ai une réunion au QG de mon clan et si j'suis pas là, ça risque de mal tourné. Y'a qu'des fous parmi eux. De vrai dégénérés .. »
De son index et son majeur, il lui fait signe d'un au-revoir et non d'un adieu. Car ils savent très bien que leurs destins respectifs sont liés pour la renaissance de la Brume.
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