De toutes les assignations qu’un shinobi pouvait recevoir en situation de crise, être le gardien de la porte étais très certainement le poste où son importance était directement proportionnel à l’ennui ressentis par celui qui le comble… et aujourd’hui, un jeune Iranos crépitant se trouvait à ce poste, accompagnés de deux autres shinobis qui étaient tout aussi blasés que lui d’être posé là, à l’entré du village, devant des Crocs Rocheux terriblement tranquille.
Le problème avec le poste, surtout en ce moment, c’est qu’il n’y avait qu’un seul type de personnes moins représentées que les gens qui voulaient rentrer à Iwa en ce moment, et c'était ceux qui en avaient la permission. En effet, les quelques gens qui se présentaient devant les portes étaient souvent des opportunistes, venu tester les eaux maintenant que le village était dans une situation difficile, ignorant que la population actuelle d’Iwa était à 1:1 shinobi, et donc toujours aussi bien défendu, malgré le trafic inexistant.
Cependant, il y avait une lueur d’espoir dans cette journée qui trompait de par son soleil bien visible malgré la saison et ses vents tranquilles, et cet espoir prenait la forme d’une missive du village… un groupe de shinobi devrait rentrer bientôt, et la liste des gens autorisés comptait quelques noms qu’il ferait bon de revoir… et dans celle-ci, celui qui intéressait le plus Daiki était Atsushi Borukan. Un compagnon de classe, qu’il n’avait pas beaucoup revu depuis son début en tant que shinobi, séparé par le devoir très certainement, et l’idée de revoir la tignasse écarlate du Borukan ravissait le foudroyant!
Le mauvais côté de cette attente, c’est que les heures étaient très longue à attendre ce moment, et que le silence des Crocs Rocheux apportait une certaine inquiétude… pourvu qu’il n’y ai pas eu d’embûche samouraïs sur le chemin, autrement le genin aurait une nouvelle raison de maudire son interdiction de quitter le village…
Alors que son tour de garde tirait à sa fin, à l’horizon, un groupe de gens approchaient depuis les couloirs sinueux de la barrière naturelle d’Iwa… empruntant le chemin sans se cacher, un bon groupe, une cadence soutenue… ça avait là tout l’air de shinobi ! L’idée de revoir leur camarade energisa non seulement Daiki, mais ses deux compagnons, alors que la vie reprenait sa place dans leurs visages fatigués ! Enfin, les Iwajins revenaient à la maison ! L’espoir de revoir sa famille fleurissait dans le cœur de l’Iranos… ils étaient séparés depuis trop longtemps déjà.
La joie laissa la place au protocole, évidemment, ils devaient faire leur travail en bonne et dû forme! Les shinobis prirent place devant la porte, attendant alors que le groupe se présente et déclare leur intention... mais si les shinobis d'Iwa était plus souvent qu'autrement fidèle à leur poste et sérieux, le sourire des vigiles n'était que plus présent sur leurs visages.
Une route longue et sinueuse. Après de nombreux efforts fournis pour rejoindre le lieu tant espéré, les portes du village n'étaient alors plus qu'à quelques mètres de leur position. Un soulagement pour le Borukan qui commençait à avoir les jambes lourdes, la fatigue se faisant de plus en plus ressentir. Un groupe soudé qui avait pu ensemble, trouver la force de tenir et de ne pas se plaindre malgré les divers obstacles qu'ils avaient pu rencontrer.
Éreinté par cette marche intensive et par tout ce qu'il avait dû supporter mentalement durant de nombreux jours, on pouvait tout de même apercevoir son visage s'illuminer à l'approche du poste de contrôle. Un dernier rempart avant de pouvoir retrouver les siens et peut-être prendre un peu de repos.
Le shinobi à la chevelure écarlate patientait sagement. Laissant ses camarades se présenter aux gardes qui surveillaient chaque entrée et sortie, il ne pouvait cependant pas s'empêcher de regarder par-dessus l'épaule de l'homme qui se tenait devant lui. Une curiosité anodine, mais qui lui avait tout de même permis d'apercevoir un visage qu'il reconnaissait aisément et qu'il considérait comme étant amical. Daiki, un garçon qu'il avait connu à l'académie et qu'il n'avait pas revu depuis lors. Une absence de contact qui n'avait rien d'étrange, cela arrivait malheureusement très souvent, mais Atsushi n'avait jamais oublié son ami et gardait en mémoire de très bons souvenirs passés en sa compagnie.
— Cela fait une éternité que l'on ne s'est pas vu, je suis vraiment heureux de te revoir et surtout rassuré de te voir en bonne santé. Dit-il d'une voix amicale, alors que la place devant lui se libérait.
Le contrôle achevé, il s'écarta un peu laissant alors le reste du groupe se présenter aux gardes. Il aurait très bien pu partir et atténuer sa fatigue en se reposant un peu, mais la vue d'un visage aussi amical le poussait à vouloir entamer une discussion. Daiki avait été un grand ami durant la période académie et après tant de temps, le shinobi à la chevelure écarlate voulait rattraper le temps perdu, espérant que son camarade allait pouvoir satisfaire son désir de retrouvailles en lui accordant un peu de temps.
— Nous avons de nombreuses choses à nous dire, pas vrai ? Un sourire était bien présent sur son visage, montrant alors tout le bien que cela lui faisait de revoir ce vieil ami auprès de lui.
Sans savoir si une conversation allait être possible, Atsushi se tenait à l'écart des autres, gardant tout de même une certaine proximité envers Daiki.
Le groupe arriva aux portes, et comme la procédure le voulait, ils passaient les exercices d’identification comme n’importe qui souhaitant entrer dans le village d’Iwa. L’Iranos en avait quelques-uns dans sa file, et bien qu’il manquait un peu de discernement contre les illusions, il suffisait de déranger l'intégrité de l’apparence pour révéler la plupart… donc une petite pointe avec le kunai dans la main faisait l’affaire pour le moment. Il avait vu Atsushi se glisser dans sa file, et attendait avec impatience le moment où ils pourraient interagir de nouveau. Alors que le genin finissait avec son avant-dernier voyageur, ses yeux croisèrent finalement le regard du Borukan directement, et un sourire enfantin se dessina sur son visage, voyant la réaction de celui-ci être similaire.
‘’ Alors Monsieur Borukan, je vous demanderais de garder votre professionnalisme, nous somme en situation sérieuse de crise ici.’’
L’Iranos avait tenté une vague blague, accompagné d’un regard sérieux qu’il avait peine à soutenir avant d’éclater d’un rire honnête, s’envoyant vers son compagnon d’académie, lui offrant au passage une poignée de main solide, il ne le connaissait pas comme quelqu’un de facile à faire flancher, ça c'était certain.
‘’ Atsushi, tellement content de te voir! Quand j’ai vu ton nom sur la liste, je me suis dis que cette journée aux portes ne serait pas d’un ennui absolu… tu t’es bien fais attendre, je finis dans à peine quelques minutes!’’
Le Borukan mentionnait qu’ils avaient beaucoup de choses à se dire… et c'était bien peu! À l’époque de l’académie, L’Iranos était ébloui par la capacité clanique de son compagnon, qui le rendait si classe et avec un potentiel de fou… Maintenant, lui aussi avait un petit quelque chose de spécial à présenter, en dehors de son expertise avec les outils de lancers. Le foudroyant pointa du regard l’intérieur du village.
‘’ Je te proposerais bien une bonne discussion autours de brochettes cuites sur le feu, mais ba… les échoppes d’Iwa sont vides.. Par contre je te propose volontier un coup de main pour faire un petit ménage chez toi, tu serais surpris de voir comment la poussière prend vite en l’absence de la majorité du village.’’
Une offre qui avait bel et bien deux utilité… d’un côté, rattraper le retard entre les deux ferait à Daiki le plus grand des biens… et de l’autre, éviter que Atsushi se retrouve seul, ou pire encore avec son oncle, du moins pour quelques heures.
Une poignée de main sincère. Un sourire qui revenait peu à peu sur le visage du shinobi à la chevelure écarlate. Cette retrouvaille réchauffait littéralement son cœur, même si le Borukan gardait une certaine maîtrise de soi. Revenir au village était déjà un soulagement, mais revoir un vieil ami ne faisait qu'embellir la situation et lui raviver de très bons souvenirs en sa compagnie.
— En tout cas, tu es resté le même à ce que je vois. Dit-il d'une voix rassurée, esquissant un petit sourire au passage.
Une alchimie qui malgré les années, ne cessaient visiblement d'exister entre les deux shinobis. Atsushi était heureux de voir son ami rester le même. Blagueur et si souvent enjoué. C'est grâce à la personne qu'il était que le Borukan avait réussi à s'ouvrir au monde. Il lui en était infiniment reconnaissant, bien que cela restait encore difficile pour lui de l'exprimer clairement. Le garçon au pouvoir magmatique n'avait jamais été doué pour se confier, dire ce qu'il ressentait réellement. Un travail à faire sur lui-même et qui n'avait rien d'anodin, mais qui prenait tout de même, un chemin encourageant.
— Un coup de main ne serait pas de refus, mais... tu es sûr que cela ne te dérange pas ? Je pense que tu es assez occupé comme ça, même si je serais honoré de pouvoir partager un moment en ta compagnie, mon ami. Dit-il amicalement, posant alors sa main droite sur l'épaule de Daiki.
Au final, il se moquait pas mal de ce qu'ils allaient faire. Tout ce qui comptait pour le shinobi à la chevelure écarlate était de pouvoir passer du temps avec celui qu'il considérait toujours comme un ami proche. Ils avaient beaucoup à se dire, afin d'échanger comme autrefois, d'en savoir plus sur leur vie respective.
— Je pense que tu te souviens encore de l'emplacement de mon lieu de vie, alors une course te tenterait ? Au moins, cela pourrait nous dégourdir les jambes en souvenir du bon vieux temps.
Ne patientant pas avant d'attendre la réponse de son acolyte, Atsushi se mit alors à courir subitement espérant alors surprendre Daiki. La course était lancée et malgré le fait qu'ils n'étaient plus des enfants, faire une telle activité allait certainement remémorer de nombreux souvenirs aux deux shinobis. Le Borukan à l'épaisse carapace pouvait enfin être lui-même l'espace de quelques heures, avant de voir son oncle rentrer à son tour au quartier du clan. Un moment de liberté avant de reprendre à nouveau l'entraînement de manière brutale, de mettre son corps et son esprit à rude épreuve.
Daiki affichait un sourire amusé alors que son compagnon commentait sur le fait qu’il ne changeait pas… alors là, il avait bel et bien une surprise pour lui. Il trouverait bien une façon de lui annoncer, mais pas simplement avec des mots… il avait la surprise, et n’allait certainement pas être ennuyant dans son utilisation de celle-ci! Il préféra donc hocher la tête avec un rire franc, car il y avait bel et bien des choses qui ne changeraient jamais, et ça incluait son humour qui, malgré les jours difficiles que Daiki avait pu vivre récemment, en ressortait indemne par une sorte de miracle personnel.
‘’ Eh non! Pas question de devenir un shinobi au visage de marbre comme nos professeurs! Je préfère mourir jeune que devenir vieux et chiant! ‘’
Une pensée qui pouvait paraître plus sombre qu’elle ne l’était réellement, si une personne ne comprenait pas que Daiki insinuait qu’il refusait de devenir chiant en vieillissant… mais bon, ça définition de chiant n’était pas non plus exactement claire…
Atsushi accepta son offre, au grand bonheur de l’Iranos qui espérait ne pas passer une autre soirée à faire du ménage préventif pour préparer le retour de sa famille… Après tout, qu’il fasse la poussière ce soir ou demain, elle y sera toujours. En réponse à la remarque de son ami, l’Iranos balaya sa main devant lui.
‘’ Occupé? Ma foi, tu n’es pas prêt pour l’ennui qu’est le village en l’absence de la majorité de sa population… on attend tous des nouvelles de la nouvelle Tsuchikage, mais celle-ci est à peu près autant présente que l’ancienne… et je ne saurais même pas te dire le nom de l’ancienne, ou ce à quoi il ou elle ressemblait, pour être franc.’’
Bon après, pourquoi un genin comme lui aurait des nouvelles de ce qui se passe dans les plus hautes sphères du village? Aucune raison, mais le statu quo du village commençait à être inquiétant. L'hôpital était le centre nerveux du village, tous les grands joueurs y étaient rassemblés… et si ça c'était le centre nerveux alors… Daiki n’était qu’un globule blanc, protégeant un corp malade.
C’est alors que Atsushi lui proposa une course… Il se rappelait effectivement où se trouvait le domicile du Borukan, et l’idée de faire une course contre son ami activait enfin l’Iranos! Un peu d’action après cette journée ennuyante, ça lui ferait le plus grand bien.
‘’ D’accord, je fais vite fait mon rapport, attend moi sur le haut de la porte, je te rejoins vite fait!’’
Après cet arrangement, Daiki et Atsushi furent ramenés à l’ordre pas l’un des autres shinobis, car il y avait bel et bien quelques autres personnes à passer avant de finir le travail. L’Iranos offrirait alors au Borukan une poignée de main jusqu’à l’avant-bras, quelque chose de bien fraternel, avant de retourner à son travail.
Quelques minutes plus tard, et celui-ci gravissait à l’horizontal la porte pour atteindre le sommet et y rejoindre à priori celui qui l’avait défié à la course. Si Atsushi était encore visiblement en meilleur forme physique que lui, maintenant, Daiki avait un as dans sa manche.
‘’ Prêt à voir comment ce lanceur de shuriken à progressé depuis la graduation~?’’
Il lança en arrivant au sommet, une petite provocation pour garder les choses intéressantes.
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