Entourés de jeunes marins, Anaï Eyana, Genin de Kiri était actuellement entrain de former ces derniers à la navigation. S’étant faite remarquée auprès des Capitaines de divers navires Mizujines, la Céleste avait rapidement commencé à fréquenter de plus en plus le Port de Naragasa sur son temps libre. Temps libre qui était très limité vu l’entraînement intensif au Ninjutsu qu’elle se retrouvait à suivre auprès de sa nouvelle Chef d’équipe, Yuki Misaki.
De sa dextre, elle montrait quelques formes de nœuds complexe qu’elle avait pu apprendre au fil de ses aventures en mer. Les marins s’efforçaient de tenter de les reproduire, mais ils manquaient encore cruellement de l’habilité mécanique pour parvenir à le faire aisément. Eyana : « Non mais regarde, tu fais passer une fois en dessous, ensuite tu croises cette boucle, tu la maintiens entre ta paume et ton pouce puis avec tes autres doigts, tu viens passer l’autre par-dessus, comme ça. »
La Anaï rêvait un jour d’avoir son propre navire. Elle avait tenté d’amorcer des mesures administratives dernièrement pour essayer de se faire attribuer un petit navire et elle était en attente de la réponse des autorités. Mais elle se doutait que quelque soit ses compétences, son statut de Genin n’était pas vraiment pour jouer en sa faveur.
Au port, il y avait des déchargements de passager et de marchandises toute la journée. Mais l’un des navires se fit remarquer de part une arrivée en trombe et des marins qui se hâtaient de mettre pied sur le quai. Etant la première représentante militaire de Kiri au port. Ils vinrent naturellement vers elle pour l’aborder.
Marin terrorisé : « Des pirates m’dame, ils ont pillé notr’ navire dans la brume. Nous avions les cales pleines et ils sont repartis avec toute notre marchandise. C’est l’Captaine de ce navire là-bas qui nous a sauvé sinon nous étions à la dérive sans voile. »
La Combattante accordé un regard en direction du dit Capitaine qui était accompagnée de plusieurs individus, tous avaient l’air de marin, sauf d’un. Un qui émanait d’une énergie étrange qui provoquait des retournements dans l’estomac d’Eyana. Son Démon intérieur n’appréciait vraiment pas la présence de cet individu en particulier.
Démon : « Ne t’approche pas de lui, il nous ferait du mal. »
C’était typiquement le genre de chose qui poussait la Céleste à y aller. Il serait aisé de penser que le passager clandestin finirait par la connaître avec le temps, mais il la surprenait à chaque fois à proférer avertissement et menace quand quelque chose n’allait pas dans son intérêt uniquement à lui.
Lâchant quelques indications au petit Marin qui lui avait rapporté l’histoire de cette attaque de Pirate. La Genin se levait et abandonné son atelier de cordage pour se diriger droit vers l’équipage qui accompagnait l’Onmyoji. L’Anaï était peu vêtue, elle ne portait en réalité rien au niveau du haut, ses cheveux se chargeant de couvrir par moment sa poitrine, vu le vent présent sur le port, c’était vraiment par moment. Et en bas, elle portait un simple short noir moulant recouvert d’une jupe fendue en toile. Des bandages en jutes recouvraient également ses avants bras avec de nombreux sceaux de Fûinjutsu inscrit. A son humérus droit, un bandeau de Kirijine était solidement fixé.
Eyana : « Bonjour Capitaine, je peux savoir quelle est cette histoire de bandit ? Vous avez croisé des marchands qui ont été attaqué ? »
Puis la Céleste adressé un regard en direction de l’Hakurei, le regard froid, professionnel. Elle semblait assurée du haut de son mètre soixante dix de toute l’autorité dont elle était investie, malgré sa faible place dans la hiérarchie. Eyana : « Et vous, qui êtes-vous ? »
L’Argos arrivait en trombe au Port Naragasa, annonciateur de nouvelles bien funèbres, tel un oiseau de mauvaise augure. En effet, la piraterie ne se reposait jamais sur les mers céruléennes du Yuukan, et le pays de l’Eau en savait quelque chose. Tandis que le vent soufflait de son râle zéphyréen, et que les mouettes rieuses s'esclaffaient avec fougue dans un écho aussi salé qu’hypnotique, le point portuaire se présentait avec une grandiloquence digne des plus illustres shinobi. Une chose sautait aux yeux du Hakurei, qui remarquait à quel point ce bastion des abysses était novateur en ces temps de troubles. Apparemment, la nation aqueuse avait mis le paquet de ryô dans cette infrastructure afin de marquer les esprits. Enfin, cela manquait un peu d’élégance dans les traits, mais c’était suffisamment efficace pour marquer les esprits. Sans compter la légion de navires flambant neufs et surarmés qui flottait avec mélancolie dans la crique de fer, appelant désespérément à être utilisés afin de semer la mort et la destruction aux quatre coins du Yuukan. Après tout, le village caché du pays de l’eau était connu pour être le plus militaire de ceux connus jusqu’à ce jour, ce qui amenait son lot de noirs desseins.
C’était tout de même un peu surprenant que des pirates s’échinent à piller des navires dans des environs si proches d’un port aussi bien garni militairement. Il fallait croire qu’ils étaient soit sacrément couillus, soit bêtes comme leurs pieds.
Heureusement, l’Argos jetait l’ancre dans le port, déchargeant l’équipage traumatisé qu’il avait recueilli en mer et annonçant la terrible nouvelle. Cela devait être une habitude dans ces contrées que de voir un navire ramener de pauvres bougres ayant été sauvagement attaqués en mer.
Alors que le Capitaine et quelques autres matelots descendaient du navire, toujours accompagné de Suijin qui n’avait rien de plus palpitant à faire que de suivre toute cette sombre tragédie, une femme à l’air assez nonchalante fit irruption. Surement une de ces Kunoichi, à en croire son allure de combattante effrontée, mais aussi et surtout le bandeau caractéristique qu’elle arborait de manière peu conventionnelle. Elle commença à enquêter auprès du Capitaine dégarni en posant quelques questions sur la situation. Chose surprenante, elle demandait au Hakurei qui il pouvait bien être. Sûrement qu’elle avait remarquait qu’il faisait tâche parmi la troupe de marins qui étaient tous à l’image de leur vocation.
« Un simple voyageur. » -dit-il, en la fixant-
Laissant le Capitaine expliquer la situation à la jeune femme, le Hakurei ne savait pas vraiment quoi ajouter de plus, attendant la suite des événements pour aviser.
« Nous faisions route vers Kiri Madame et voilà qu’on trouve un navire les voiles esseulés et incapable de naviguer. Ces derniers avaient été pillé par des maudits voleurs et laissé à mourir au milieu des flots. On les a donc accueilli pour les décharger et prévenir les autorités. Nous n’avions personne en capacité de faire face aux Pirates à bord du navire. »
La Anaï écoutait le Capitaine attentivement utilisait un de ses sceaux présent sur son bras pour faire sortir un calepin et un crayon. Telle une professionnelle, elle notait ce qu’il lui racontait ainsi que l’heure, le lieu d’arrivée et posait plusieurs autres questions concernant les détails. C’était en soi chose courante à Kiri, mais il était important de faire le plein d’information pour lancer ensuite les expéditions punitives. Si les eaux de Mizu s’avéraient être trop dangereuse, les marchands cesseraient de faire route chez les habitants de la Brume, c’était déjà partiellement le cas d’ailleurs. La criminalité rampante étant un problème depuis des années dans la région, les Kirijins traitaient le problème avec le plus de sérieux possible.
La deuxième personne présente qui sortait du lot des marins apeurés pensait pouvoir s’en sortir avec sa maigre réponse. Il semblait visiblement oublier qu’il était ici dans un village militaire et que la Soldat n’allait certainement pas laisser quelqu’un d’aussi atypique descendre sans devoir rendre des comptes. Attaque de pirates ou non, il allait devoir s’expliquer et faire acte de bonne foi.
« D’accord un voyageur, vous pensez vraiment que je vous ai posé cette question pour avoir cette réponse élusive ? Dites-moi qui vous êtes et ce que vous venez faire au village caché de la Brume avant que vous ne commenciez à m’agacer jeune homme. »
Faisant glisser ses doigts le long du crayon qui dessinait des courbes afin de rapidement faire les Kanjis, la Céleste venait réaliser une prise de note plus détaillé concernant cet individu. La Genin était en effet particulièrement intéressée par les éventuelles menaces extérieures et n’hésitait pas à voir un espion dans le moindre voyageur. Après tout, les temps étaient à la guerre. Si une attaque de pirate n’avait rien de curieux, le charme placide du jeune homme l’était entièrement.
La jeune femme commençait à enquêter sur la sombre affaire qui venait de faire rage sur les flots céruléens du pays de l’Eau, sortant un parchemin ainsi qu’une plume comme par magie de sa tenue si échancrée qu’elle ne disposait certainement pas de poche. Les arts obscurs étaient tout aussi mortels qu’utiles, mais ça le marmoréen le savait déjà. Il fallait se méfier des Shinobi sauvages, mais encore davantage des Kunoichi qui étaient plus dangereuses que les hommes, de ce qu’il avait pu constater lors du tournoi interdit qui s’était déroulé au pays du zéphyr ardent et sablonneux. En quoi pouvaient-elles être plus terrifiantes que leurs homologues ? Il s’agissait là d’une énigme sibylline qui ne connaîtrait sans doute jamais de réponse tangible. En tout cas, la soldate des mers griffonnait avec un zèle qui contrastait avec la légèreté de sa tenue. Le Hakurei eut l’espace d’un instant un mauvais pressentiment, car la demoiselle semblait ne pas plaisanter quant à sa mission de traquer les hors-la -loi ne répondant point au règlement de fer de la nation aqueuse. Après tout, la réponse qu’il avait fournie n’était pas vraiment satisfaisante en elle-même.
Le Hakurei se gratta la tempe, réfléchissant à ce qu’il venait faire dans ces terres si exotiques à ses yeux. Allait-il révéler les secrets de sa personne, de son histoire, de son éternelle odyssée ? Mystère. Néanmoins, le terme qu’elle venait d’employer pour le désigner était assez étrange, mais cela était assez flatteur.
« Certes, ma réponse peut vous paraître élusive, car je ne pensais pas que cela vous intéresserais outre-mesure, mais je peux rentrer dans les détails. » -dit-il, d’une voix assez cristalline pour qu’elle paraisse en ce monde irréelle- « Je me nomme Hakurei, Suijin Hakurei. Hajimemashite. Mon clan est originaire de Yu no Kuni, ou du moins la branche à laquelle j’appartiens, pour être précis. Ma famille m’a envoyé explorer le monde, entre autres, afin de trouver des opportunités commerciales, mais malheureusement, mon navire à coulé. N’étions pas au parfum de cette étrange zone… la… heu… comment vous l'appelez déjà ? le triangle … enfin, vous voyez. Après cet épisode fort tragique, j’ai cherché où trouver un nouveau navire afin de rebondir. Voyez-vous, il est impensable que je rentre chez moi de la sorte sans avoir réussi à trouver une opportunité pour la famille. »
Le Hakurei lui racontait un peu sa vie pour le coup, mais c’était la Kunoichi qui lui avait demandé. Elle ne pouvait donc pas réellement s’en plaindre.
« Et donc me voici, car on m’a conseillé d’y passer si je veux trouver un nouveau navire, ainsi qu’un équipage. De plus, j’aimerais voir ce que le Pays de l’Eau peut offrir en termes d'opportunités commerciales. Voilà, vous savez tout, ou presque… »
Le jeune homme avait terminé sa présentation, mais savait que la Kunoichi devait surement lui réserver d’autres questions assez introspectives. Passer la douane allait être compliqué, tout comme le vieil homme à la chariote lui avait expliqué.
Le Cristallin craignait d’être tombé dans un bastion de fanatiques, c’est pourquoi il se permit de poser une question à la Kunoichi.
« Si je puis me permettre, quels sont les dogmes en vigueur dans vos contrées ? »
Étant Onmyonji, il était tout à fait naturel de poser la question afin d’éviter tout problème. Si le Pays était aux mains des Jashinistes ou autres démons tout aussi effroyables que les longues-canines de minuit, il n’aurait pas été très judicieux d’y séjourner plus que de raison.
Laissant ses pupilles aigue-marine déceler la silhouette de l’étranger, l’Anaï cessait peu à peu de prendre des notes de façon effrénée alors que le voyageur venait terminer un monologue à son sujet. Partant un peu dans tous les sens, la Céleste semblait ne pas se laisser totalement happer par l’apparence angélique de l’Hakurei et était plutôt concentrée à essayer de recueillir des informations crédibles dans ce flot continue de paroles. Lorsque l’être onirique eut fini de délier sa langue, elle vint faire honneur à la sienne en se présentant.
Eyana : « Enchantée également, je suis Anaï Eyana de Mizu, soldat de Kiri. »
Le questionnement sur la ferveur des Kirijines et du Pays de l’Eau vint faire sourciller Eyana qui ne put s’empêcher de s’esclaffer légèrement à l’idée de telles priorités à une arrivée dans une terre inconnue. Si la marrade aurait pu être moqueuse, il était là plutôt une affaire de surprise.
Eyana : « Les Dogmes ? Il n’y ici aucune religion qui impose ses dogmes. La loi est celle de la sécurité et de la bienséance. Comportez-vous bien et ne mettez en péril la sécurité de personne et tout se passera bien. Pourquoi cette question ? Vous êtes un Pèlerin ? Un Prêtre ? Le village accueille bien quelques « temples » mais aucun qui n’impose ici ses dogmes. »
Laissant toujours son professionnalisme relatif s’exprimer, douteux aussi bien en rapport à sa tenue qu’à sa capacité d’adaptation hasardeuse. La Anaï venait tout de même ne jamais négliger ses missions quand il était question de sécurité. Les temps étaient troubles et elle ne pouvait que reconnaître que cette arrivée était des plus suspectes. Le Pays des Sources chaude, elle ne l’avait jamais visité, ni même connu personne venant de là-bas. En réalité, son existence ne lui était qu’une vague mention et elle ne serait même pas capable de le placer sur une carte, elle qui était pourtant une baroudeuse expérimentée. Vu les affaires récentes avec le Ningen et des agents de plus en plus surprenants, la Genin ne voulait certainement pas être la résultante d’une infiltration sur le territoire de la Brume et elle savait que la nation la soutiendrait toujours quand il était question de sécurité.
Eyana : « Votre histoire ne me semble tout de même pas totalement claire. J’aurais besoin de plus d’informations concernant votre famille, ses origines et ses intérêts au sujet de ces opportunités. C’est tout de même étrange d’envoyer ses enfants se balader seul de la sorte. Yu No Kuni n’étant pas vraiment la porte à côté. »
La posture de la Céleste était toujours vigilante, elle se tenait prête à la moindre tentative de l’Hakurei et cela était visible pour n’importe quel combattant qu’elle l’assimilait à une menace éventuelle. Même lors de l’arrivée d’une équipe composée d’un Chûnin et de deux Genins, la combattante ne quittait pas des yeux les mains de leur invité inattendu.
Chûnin : « Ohayo Gosaimasu Anaï-San, vous semblez avoir pris contact avant nous ? Que se passes-t-il ici ? Nous prenons la situation en charge. »
Adressant que l’espace d’une seconde un coup d’œil de prise en compte aux trois soldats qui prenaient place sur le quai, elle leur délivra tout de même ce qu’elle avait pu recueillir jusqu’ici.
Eyana : « Bien, le Capitaine et son équipage ont recueillis des marchands ayant été attaqués sur la route. Ils transportaient ceci dit ce « voyageur » curieux dont je ne vois aucune trace sur les manifestes. Je vais éclaircir cette histoire avec lui, je vous laisse gérer cette affaire de Pirates. »
D’un petit pas sur le côté, l’Anaï se décaler pour ouvrir une voie dans la cité de la brume à l’Onmyonji vers une nouvelle forme de coercition après qu’il se soit libéré de l’entrave de bois qui l’avait mené jusqu’ici.
Eyana : « Vous pouvez me suivre et si tout concorde, il n’y aura pas de problèmes. »
Se glissant à son côté mais légèrement en retrait, Eyana allait le mener, s’il se soumettait jusqu’au poste militaire du port afin de procéder à un questionnement un peu plus poussé concernant la nature du voyageur.
Quelle sombre histoire que de passer la douane Kirijine sans être soumis à la questionnette par la soldatesque casquée locale. Le Hakurei avait pourtant fait un exposé assez étoffé pour satisfaire les plus gourmands, mais la Kunoichi était sûrement assez intransigeante pour ne pas laisser l'ombre du moindre doute planer sur les intentions des visiteurs qui désiraient pénétrer au plus profond du village caché. C'était bien légitime, surtout en ces temps troublé où des monstres tentaculaire et autres démons aux moult queues turgescentes se déchainaient aux quatre coins du Yuukan.
On pouvait entrevoir dans le regard de la jeune femme qu'elle ne laisserait rien passer. Elle se présentait sommairement une fois que le cristallin eut terminé son monologue digne des plus grands soliloques. Eyana Anaï de Mizu et bras armé de Kirigakure no Sato, était sans aucun doute la formulation militaire pour se présenter aux civils.
Le questionnement sur les dogmes pouvaient surprendre, ce qui ne manquait pas de susciter un peu plus d'attention de l’Anaï sur l'individu qui lui faisait face. Néanmoins, selon ses dires, il n'y avait aucune secte occulte ou autre mouvement de fanatiques assoiffés de diverses déviations sibyllines. Cela était un bon début si les mains griffus des Yokai n'avait pas encore planté ses racines dans les Ombre du pays de l'eau.
« Ah mais c'est parfait ! » -dit-il, en affichant un certain soulagement- « Je ne suis pas prêtre, encore moins Pèlerin. Juste croyant d'une divinité, tout au plus. »
Le Hakurei avait beau faire preuve de bonne fois, la Kunoichi semblait ne pas vouloir valider son visa touristique. Décidément, cela allait tôt ou tard se terminer, mais le Suijin sauvage avait l'étrange impression que la belle n'allait pas arrêter jusqu'à trouver quelque chose à l'encontre du cristallin.
« Bien, je vous suis. »
N'ayant pas vraiment le choix,le Hakurei devait se plier à la procédure de la questionnette au poste militaire. La Kunoichi devait avoir une idée bien précise en tête, mais le Hakurei ne savait pas vraiment laquelle. Elle devait le prendre pour un hors la loi ou un espion, ou on ne sait quel genre de zigotos. En tout cas, n'ayant rien à se reprocher, l'aventurier acceptait de se plier à ces étranges formalités administratives.
Soudain, un collègue joufflu accompagné de comparses encore plus outrageusement joufflu furent irruption dans l'arène maritime. L’Anaï leur fit un récapitulatif, confiant la sainte mission de terrasse les pirates des mers afin d'assurer la paix et la justice sur la nation toute entière.
On pouvait voir que le pays était assez bien organisé et efficace, prenant rapidement les choses en mains avec fougue.
Après cet interlude, la Kunoichi invita le Hakurei à la suivre, prenant ses précautions en le suivant de manière assez équivoque pour ne laisser point de soupçons à une interpellation tacite. Décidément, les Kirijines étaient sombres et emplis de terreurs à n'en point douter. En tout cas, on ne pouvait leur enlever un certain charme sur le côté balnéaire. La plage devait être un endroit assez intéressant, surtout lors des vacances.
« Je ne pense pas qu'il y en aura. » -affichant un air de marbre assez énigmatique que remplit de conviction-
L’Hakurei se soumettait sans broncher aux injonctions de la Céleste. Les deux se dirigeaient donc en direction du poste de garde du port. A l’intérieur, attendait le voyageur étranger, un traitement dont il se serait probablement bien passé.
Se baguenaudant le long du quai, les mirettes de l’Anaï restaient en attention furtive sur les faits et gestes de son touriste. La Combattante ne souhaitant pas se retrouver prise de stupeur face à une action agressive du jeune homme à la beauté printanière. Elle attirait tout de même sa concentration en lui adressant une épigramme.
Eyana : « Tout cet intérêt pour la religion est bien étrange. Vous allez me parler un peu de cette divinité dont vous êtes le doux croyant. »
Arrivant à deux au niveau d’un petit poste de garde en bois, avec la symbolique de la soldatesque de Kiri sur un écriteau. Eyana venait se poser tel une Gentleman sur son flanc gauche, entrebâillant l’accès au bâtiment militaire pour Suijin. Lui livrant une nouvelle injonction à son encontre.
Eyana : « Entrez. »
Les deux individus aux traits lovelace entrait dans un petit vestibule d’une trentaine de mètre carré avec un bureau singulier derrière lequel se tenait un homme de forte stature, dépassant le mètre quatre-vingt dix avec une musculature imposante. Il avait l’apparence d’un ours mal léché mais on pouvait voir sur son côté un bandeau de Kirijin qui pendait, avec un grade de Chûnin. D’une voix rauque et balourde, il s’adressa aux deux arrivants.
Kawaguchi Kahuro - Binôme d'Eyana
Kahuro : « Eh, qu’est ce que tu nous ramènes ma belle !? Il est bien gringalet pour être ta prise celui là, on dirait presque une fille. »
L’Anai ne semblait pas étonnée par la présence de l’homme et elle venait légèrement pousser Suijin de son index et majeur dans le dos, pour l’amener en direction du sauvage. Eyana : « Une fouille, vérifies moi bien qu’il n’ait rien sur lui. »
Pouffant de rire et dévisageant l’Hakurei avec attention en plissant les yeux, signe d’une vue imparfaite, il vient se redresser de son siège et passer devant le bureau pour se planter devant le binôme.
Kahuro : « Eh, t’en fais pas, je vais vérifier intégralement, on verra même si c’est un garçon eh eh… »
Secouant la tête à l’attention de son camarade, Eyana libère alors Suijin de la maigre contrainte exercée par ses deux doigts pour venir se figer devant lui et l’examiner avec une attention plus détachée que le Géant.
Eyana : « Kahuro-San, je ne pense que la fouille intégrale soit nécessaire. Vides juste ses poches, ses effets personnels, palpes le. Bref, voyons avec quoi il voyage. »
Glissant une patte sur la tête de l’Onmyojin pour lui ébouriffer les cheveux, il vient ensuite lui mettre exercer une pression sur le bras droit pour l’emmener en direction de la salle de fouille.
Kahuro : « T’as d’la chance mon joli, elle a l’air de bien t’aimer la Princesse Céleste. D’habitude elle est moins douce. »
Puis si Suijin se soumet, il l’emmènera en salle de fouille, afin de vérifier l’intégralité des effets personnels de l’Hakurei. Eyana, ne souhaitant visiblement pas en manquer une miette se collera dans l’interstice de la porte pour examiner ce que possède le voyageur, mais aussi, voir visiblement sa dignité se faire happer sous les mains du Chûnin.
Décidément, la réputation assez spéciale de la région ne semblait pas être totalement fausse. En effet, le Hakurei se serait bien passé de faire ce passage au poste, malgré la charmante compagnie de la Kunoichi. Cependant, avait-il le choix ? Pas vraiment. Surtout que durant le trajet qui longeait le port, il sentait le regard assassin de la demoiselle qui le surveillait avec une attention qui ne laissait point de doute sur ses intentions. Elle attendait sûrement le moindre faux pas du Cristallin pour le mettre au fer, séance tenante. Heureusement, Suijin n’avait rien à se reprocher, ou du moins il n’en avait pas conscience. A un moment, l'ingénue mit en exergue le point religieux de l’histoire de Suijin, démontrant ainsi une curiosité assez singulière. Quelles en étaient les raisons ? Mystère. Ça ne devait pas être la première fois qu’elle croisait quelqu’un vouant un culte à une divinité sibylline, car le Yuukan était sombre et moult entités y faisaient rage.
« Hum, vous êtes curieuse sur ma divinité ? » -esquissant un sourire aussi doux que sa croyance- « Je vous l’expliquerais dans les moindres détails, cela ne me dérange guère. Peut-être y trouverez vous une certaine forme d’inspiration. »
La jeune femme était d’une méfiance assez affûté sur cette histoire de divinité, ce qui n’était pas vraiment étonnant quand on savait que certains étaient fanatiques de Jashin ou bien pire encore.
Arrivant finalement au fameux bastion de l’ordre et de la paix, la Anaï invita l’étranger à rentrer dans la bâtisse qui leur faisait fièrement face. Bien sûr, le marmoréen acceptait cette invitation sans broncher, n’ayant pas vraiment son mot à dire. Pénétrant dans le lieu, on pouvait constater le style de décoration minimaliste qui y régnait. Bien sûr, le Hakurei ne s’attendait point à voir de la bohème dans un repaire militaire, mais là il ne pouvait que se rendre à l’évidence que la soldatesque casquée n’avait pas fait l’effort d’employer le moindre décorateur d'intérieur pour mettre une petite touche dans le marbre de ce palais. Néanmoins, le pire était la présence d’un colosse d’au moins deux mètres, tout en muscle, qui était en train de garder les lieux. Il s’agissait sûrement du coéquipier de la belliciste, à en croire la situation, mais surtout la conversation qui s’entama. Suijin était un bel homme, mais c’était bien la première fois qu’on mettait l’accent sur un flagrant manque de masculinité. Apparemment, la renarde prévoyait de faire passer à Suijin un mauvais quart-d’heure, jusqu’à ce qu’elle commence à montrer quelques signes de clémence. L’ours mal léché se permit même d’ébouriffer la magnifique crinière du marmoréen, ce qui lui parut assez désagréable à en croire la moue qu’il affichait alors. Finalement, direction la salle de torture… ou de fouille, cela dépendant de comment on voyait les choses. C’est alors que le géant dit quelque chose qui interpella le Hakurei, qui commençait à se faire les pires scénarii dans son esprit.
« Princesse Céleste ? C’est son surnom ? » -dit-il, se grattant la tempe- « Moins douce ? Vous voulez dire qu’elle est assez dure d’habitude ? »
Suijin n’avait aucun doute sur le fait que cette dénommée Eyana était surement une Tsundere. Cependant, il avait un peu de mal à l’imaginer plus dure encore que ce qu’elle avait été avec lui. Heureusement, si comme le titan le disait cette Kunoichi l’aimait bien, cela devrait normalement bien se terminer. Du moins, en théorie.
Étant dans la fameuse et truculente pièce servant aux fouilles, le Hakurei ne perdit pas une minute, puis commença à vider délicatement et sans geste brusque le contenu de ses poches, l’étalant sur la table qui était disposée vers l’un des murs.
Il sortit quatre rouleaux assez anciens et indéchiffrables de prime abord, puis, il termina en sortant sa bourse de ryos et un autre parchemin qui semblait visqueux et dégoulinant d’une encre qui faisait froid dans le dos. Heureusement, le fier Cristallin avait déjà usé du reste de son maigre arsenal contre le tentacule de l’effroi et n’avait pas eu l’occasion de se réapprovisionner. Cela aurait pu mal finir s’il avait encore eu son parchemin explosif.
« Ce sont des parchemins que je comptais échanger ou vendre, selon le cas. » -désignant les bouts de papiers- « le reste c’est ma bourse, et comme vous pouvez le constater, j’aimerais la dépenser pour faire un peu de lèche vitrine dans votre beau port. La réputation d’un magasin qui vend des souliers avec des semelles rouges est arrivée jusqu’à Yu no Kuni, voyez-vous. »
Soudain le Hakurei se déshabilla, ne montrant aucune once de pudeur, finissant par exhiber son outrageant tentacule avec fierté.
« Et comme vous pouvez le constater, je suis bel et bien un homme. » -dit-il, alors que son gros appendice ballottait entre ses cuisses comme un pendule hypnotisant-
On pouvait remarquer des sortes de tatouages assez étranges qu’il portait sur son corps, mais un sortait du lot, recouvrant presque l’intégralité de son dos, ressemblant à une sorte de soleil stylisé dans un concept assez traditionnel.
En effet, les habitants du Pays des Sources chaudes n’avaient aucune pudeur, car ils étaient complètement à poil les trois quart du temps lorsqu’ils se livraient à la culture locale, à savoir les fameuses Sources chaudes. Le pire était qu’ils présentaient donc une peau aussi soyeuse et douce que nul ne pouvait rivaliser le moindre instant, et surtout pas des habitants d’un port où l’air salin érodait tout sous ses caresses. C’était sans doute la raison pour laquelle le tas de muscles le vannait sur son apparence assez féminine qu’il avait imaginée. Une chose pouvait jouer en défaveur du Hakurei, et il s’agissait bel et bien de ce physique si atypique, car malgré son manque de volume, sa musculature était assez choquante, mais le pire était qu’il était sec et présentait même des veines saillantes qui prouvaient qu’il s'entraînait à un niveau assez élevé pour ne pas être anodin.
Remettant assez rapidement son pantalon, car n’aimant pas vraiment être reluqué par un homme, le Hakurei se gratta la tempe une fois de plus, avant de demandait si c’était bon.
« Bien, je crois que vous avez tout vu. Si on peut éviter la palpation, je ne dirais pas non, à moins que ce ne soit la Princesse Céleste qui s’en charge. Je n’aime pas trop être touché par un homme, vous devez me comprendre si vous êtes dans la même équipe que moi. » -affichant un sourire pour mieux faire passer le message sur un ton assez léger-
Esquivant les questions sur sa divinité ou son culte, l’Hakurei suivait cependant la demoiselle Céleste jusque dans les locaux pour la fouille afin de vérifier la légitimité de sa venue dans le pays de l’eau. Il fit une remarque d’ailleurs sur le surnom de l’Anaï mais ni elle, ni le colosse ne réagit. Ils avaient un travail à effectuer et la proie était désormais cernée.
Seul Kahuro se départit d’un bref commentaire avant de mettre ses mains expertes à la tâche.
Kahuro : « Disons que d’habitude, elle aime bien que j’y aille profondément mon mignon. »
La fouille commença, le Géant venant faire chaque poche de Suijin à mesure qu’il se déshabillait. Tout était retourné dans le cadre de cette vérification administrative de la situation. Le Chûnin vérifiait par ailleurs la présence de pièces d’identités ou de sceau de passage aux frontières, quelque chose qui pouvait attester des déplacements de l’homme des sources chaudes.
La trouvaille fut le petit lot de parchemin que la Céleste examinait du coin de l’œil, dès lors qu’ils furent écartés le long du chêne de la table de fouille. Elle vint du bout de sa dextre s’en saisir pour commencer à les examiner un à un tout en gardant d’un coin de ses mirettes l’œil sur le déroulement de la visite corporelle de l’Hakurei.
Kahuro : « Ouais, bah tout tes petits parchemins, on va regarder ce qu’ils contiennent, s’assurer que ce n’est pas de la contrebande Ninja ou de l’espionnage, qui sait. La p’tite ici s’y connait bien en Fuinjutsu, elle va s’en occuper. »
Et en effet, la Possédée venait examiner les recoins des parchemins à la recherche du moindre piège ou sceau pouvant dissimuler quelque chose. Elle s’y connaissait plutôt bien en techniques de dissimulation d’information, ou encore d’attrape-nigaud pouvant se trouver sur des coins de papier. Sa vérification était minutieuse, comme une horlogère, elle disposait son œil expert sur chaque pli et centimètre de tissu.
Mais son œuvre fut interrompue par le Yujine qui venait se dépaître de ses derniers apparats pour venir révéler son imposante virilité dans la salle de fouille. Si doute il existait auparavant sur la nature de son genre, c’était désormais chose entièrement balayée par la proéminence d’un monstre de chair et de sang tombant jusqu’en dessous des genoux du voyageur.
Kahuro : « Oooooh putain de merde ! Je vais complexer toute ma vie après avoir vu ça… »
Les yeux écarquillés, le Géant ne pouvait détacher son regard pendant plusieurs secondes de la machine à plaisir de Suijin. Il ne pouvait s’empêcher de probablement penser à ce qui pendait entre ses jambes à lui, qui était sans doute plus modeste.
Eyana : « Mmmh… Pas mal… »
Rougissant à la vue de la chose, Eyana ne pouvait désormais plus avoir le moindre doute sur son orientation quand elle constatait les réactions de son corps à la vue d’une telle beauté. La peau de l’Hakurei venant ajouter à la magnificence de tout son corps. Elle plaidait coupable de toujours avoir eu un petit faible pour les hommes n’explosant pas de virilité comme Kahuro mais plutôt de charisme et de douceur comme Suijin. Malgré son commentaire modéré, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir rapidement chaud et sa réaction pouvait se constater par ses tétons qui commençait à pointer.
Mais rapidement son professionnalisme reprenait le dessus et elle retournait à la vérification des parchemins. Elle les consulterait par ailleurs une fois ces derniers levés de tout doute concernant une éventuelle farce.
Suijin venait ensuite solliciter de ne pas subir de palpation. Il n’y avait en soi pas de motif vu qu’il s’était déshabillé intégralement et que Kahuro venait terminer la fouille de ses vêtements. Mais il glissait alors une petite provocation que la Céleste ne pouvait que relever.
Eyana : « Ah ? Tu veux que je m’occupe de ta palpation ? Sans problème. »
Kahuro la regardait surpris, c’était assez inhabituel, mais il ne pouvait s’empêcher de sourire sachant que rien n’était jamais gratuit.
Kahuro : « Hé, Eyana, ce n’est pas très réglementaire, c’est un homme… »
La Genin s’approchait et lui posait un doigt sur les lèvres en venant tout simplement émettre une petite onomatopée.
Eyana : « Shhht.. Ne t’inquiète pas… »
Puis elle vint au contact de Suijin, un petit sourire aux lèvres avant de venir débuter une petite palpation par celle de sa joue. Armant son bras gauche, elle venait décrocher une énorme gifle en direction du Yujine afin de le mettre dans l’ambiance.
Eyana : « Retournes toi. »
Sans même attendre qu’il le fasse, elle vient le saisir par les épaules pour le tourner et le plaquer contre le mur. La Céleste n’y va pas de main morte et le palpe en se tenant de biais à lui, le palpant d’abord à gauche, puis ensuite à droite. Avec le bras en opposition, elle vient tenir de sa main le coude du côté qu’elle palpe afin d’éviter tout coup de coude surprise. Son bassin est collé contre celui de l’Hakurei et son coude bloque sa nuque pour éviter tout coup de tête en arrière. De sa main libre, elle vient effectuer la palpation.
D’abord les zones prioritaires, le creux lombaire, la ceinture abdominale, les dessous de bras, puis elle vient palper les bras, les jambes et finalement, elle remonte vers son entrejambe en fin de palpation et vient lui saisir violemment la paire ainsi que son membre entre son index et son pouce.
Eyana : « Eh bah alors ? Je croyais que tu voulais te faire palper ? »
Tordant sa prise afin de lui provoquer une douleur désagréable, elle arrête assez rapidement le supplice si Suijin se laisse faire. À tout moment, si pendant la mesure, il vient à se rebeller, Kahuro et elle font usage de la force.
Bien sûr, les mystérieux parchemins attiraient l’attention de la douane, mais le commerce de rouleaux n’étaient pas interdit à travers le Yuukan. Du moins, si c’était le cas, le Hakurei l’ignorait. La Kunoichi s’occupait de les examiner, tandis que la fouille se poursuivait. Malheureusement, alors que le Suijin sauvage se pensait à l'abri et avoir traversé le plus dur, un coup de théâtre dantesque se produisit. En effet, les mots du marmoréen provoquait pire encore qu’une simple palpation, car la Princesse Céleste venait s'intéresser de plus près au Cristallin, qui était surpris et complètement stupéfait par l’approche goguenarde de la demoiselle.
« Nannnniiii ? » -dit-il, alors qu’une clé de bras pour le moins démoniaque venait le happer-
Fichtre, les Kunoichi étaient assez sauvages dans leur genre, ou du moins, cette Eyana était une femme d’un caractère assez extravagant. C’était bien la première fois que le parangon était confronté à une situation du genre, mais si au début cela était assez plaisant dans un sens, ou douleur atroce que seuls les hommes pouvaient connaître fit rage lorsque la belle lui attrapa violemment les parties avec un sadisme certain.
Malheureusement, même si la pratique du sado-masochisme était l'apanage d’un clan cousin qui avait fait fortune dans le thé et pratiquait aussi les arts sibyllins du Shoton, il n’en était rien concernant les Hakurei. Surtout que Suijin était loin d’être masochiste, alors la situation qui paraissait en ce monde comme irréelle était assez choquante pour lui faire perdre tous ses moyens. Happé par la douleur de se faire tordre le tentacule, le jeune homme tomba à moitié dans les pommes, les yeux révulsés. Se faire broyer le tentacule était une expérience fort désagréable, mais heureusement qu’il n’était pas excité à ce moment-là, car cela se serait certainement traduit par un membre fracturé.
Décidément, le Yuukan était sombre et empli de terreurs, mais le Pays de l’Eau était sans contexte la bouche de l’enfer. Reprenant peu à peu ses esprits après un court silence assez déstabilisant pour figer le temps et l’espace, le Maître du Cristal répondait à la Anaï qui continuait son étreinte de fer.
« Non mais on est où là ? » -semblant fort contrarié- « Je ne sais pas dans quel monde vous vivez, mais ce n’est certainement pas le même que le mien si vous appelez ça palper ! Vous avez failli m’arracher les parties… »
En tout cas, l’accueil de la soldatesque casquée était pour le moins spéciale, ce qui n’augurait rien de très attrayant.
Voyant la réaction de l’Hakurei, l’Anaï vient mettre fin à sa pression sur sa personne. Elle le relâche, elle n’était pas là pour le torturer après tout, mais uniquement répondre à ses provocations. De son côté, le Géant Kahuro s’esclaffait de rire face à la situation après tous le complexe qu’il avait pu ressentir à la vue des attributs virils du voyageur.
Kahuro : « Bah alors ! Pourtant tu l’avais demandé non ? »
Restant froid et parfaitement impassible, la Céleste venait prendre ses distances et faire un signe à Suijin en direction de ses affaires. Elle ne semblait pas éprouver de remord en ce qui concerne son action précédente.
Eyana : « Quand on joue, on prend le risque de perdre. »
Quittant la pièce pour venir se coller dans l’encadrure en bois du poste de garde, maintenant que tous les risques étaient écartés, elle allait pouvoir se poser avec lui et le questionner afin de valider, ou non, son visa d’arrivée dans le village caché de Kiri. La guerrière gardait son côté froid et rude, fidèle représentante de l’administratif glacial et de l’impitoyable soldatesque aux voies insondables.
Eyana : « Reprenez vos affaires. Kahuro, nous allons l’emmener en salle d’interrogatoire pour valider ensuite ou non son entrée. Tu peux garder le poste après, je saurais m’occuper de lui. »
Et si Suijin venait coopérer, c’est ainsi que cela allait se passer. Il n’était désormais plus vraiment sous l’effet de la coercition de la part de Kahuro. Ce dernier ayant pu vérifier ses affaires et l’Hakurei ne semblant pas représenter de menaces pour les deux Shinobis, ils étaient plus détendus. Il avait plus de liberté de mouvement et donc potentiellement plus de fenêtres d’ouvertures pour s’enfuir si tel était son désir.
Eyana de son côté venait prendre place dans une salle à part, qui ressemblait plus à une salle de pause et de détente qu’une salle d’interrogatoire. Il y avait des tables et des chaises, certes, mais aussi des caisses probablement des saisies, ou encore des étagères avec des biens personnels et de l’alimentaire. On pouvait entendre dans un coin le grattement des pattes de souris ou peut-être de rats. Visiblement, l’endroit devait subir une occupation clandestine particulièrement dur à chasser.
Ne prenant pas vraiment en compte ces conditions dont elle avait cruellement l’habitude, la Céleste prenait place autour d’une table et attendait que Kahuro lui amène le demandeur de visa d’entrée. Elle allait revenir sur les questions concernant ses capacités et sa religion. Elle allait attendre patiemment qu’il prenne place avant d’enchaîner les questions. Toujours de son air glacial et impénétrable, elle ne voulait pas qu’il se sente à l’aise, non plus.
Eyana : « Alors, racontez-moi tout concernant votre religion, vos intérêts pour les cultes et les divinités. Que savez-vous des Dieux du Yuukan ? Avez-vous des informations concernant les apparitions de Dieux ayant lieux un peu partout ? Avez-vous des liens avec le Ningen ? »
Elle enchaînait les questions pour ensuite lui laisser le temps de répondre à chacune à son rythme, ou d’en éluder certaines mais ce qui ne passerait probablement pas inaperçu.
Eyana : « Êtes-vous un Shinobi ? Maniez-vous le Chakra ? Quels domaines maîtrisez-vous ? »
La réponse à ces questions et la véracité des informations qu’allait avancer l’habitant du pays des sources chaudes auraient sans aucun doute une conséquence très directe dans son entrée autorisée ou non dans le Village caché de la Brume.
C’était bien la première fois que le Hakurei était traité de manière aussi humiliante, surtout en sa qualité fort respectée en temps normal d’Onmyonji. Il fallait croire qu’en dehors du Shangri La de Yu no Kuni, les convenances et les us et coutumes étaient bien différents. Finalement, l’habitant du Pays des Sources chaudes pu ranger son tentacule et récupérer ses affaires, car les deux soldats semblaient en avoir fini avec cette partie-là de l’inspection. Cependant, il restait encore un interrogatoire où pire encore, même s’il était impensable que cela se fusse, pouvait se produire. En tout cas, ce n’était pas comme si l’aventurier du crépuscule avait le choix sur le déroulement de la procédure. Il se contenta donc d’acquiescer sans un mot et de suivre la démone dans la mystérieuse salle d’interrogatoire. On pouvait lire le désespoir sur son visage marmoréen, chose qui devait sûrement ravir les deux sadiques en uniformes. Le Yuukan était sombre et empli de terreurs, à l’image de ce poste militaire grouillant de rongeurs affamés qui se tapissaient dans les ombres. Une fois dans la pièce de torture, le Suijin sauvage prit place sur une inconfortable chaise, écoutant les questions malicieuse de la demoiselle à l’air intransigeante.
« Et bien vous connaissez sans doute la légende du Grand Kami Impérial Illuminant le Ciel, et donc le culte qui en découle. Et bien je fais partie de celui-ci. Bien sûr, officiant en qualité d’Onmyonji de Yu no Kuni, je connais bien le sujet des légendes et déités de la culture locale, cependant du peu que j’en ai constaté, celles-ci semblent assez différer selon les contrées… La seule chose dont je suis certain, c’est que le Yuukan est sombre et empli de terreurs, mais fort heureusement le Grand Kami Impérial illuminera tôt ou tard le Yuukan afin de disperser les ténèbres. » -dit-il, avec une conviction paraissant fanatique- « Je ne sais rien des apparitions dont vous parlez… À part quelques rumeurs comme quoi des apparitions d’entités se sont produites, mais à mon avis, cela est plus sibyllin que cela. » -se grattant la tempe, peu convaincu par ces histoires- « Le Ningen ? Jamais entendu parlé. Je n’ai entrepris mon voyage hors de Yu no Kuni qu’assez récemment. »
Vint alors des questions plus sournoises, mais le vaillant défenseur du soleil allait y répondre en toute franchise.
« Je comprends votre question, mais comme vous le savez, le Pays des Sources Chaudes est assez petit et traditionaliste, les termes chakra et Shinobi n’ont pas de sens là bas. »
En effet, les villages cachés et autres histoires de Genin joufflus n’avaient aucun sens en ces terres où les Sources Chaudes étaient la loi.
« Certaines familles disposent de dons semblables à ce que vous nommez… Chat-Kra, mais nous ne les utilisons pas de façon militaire, mais afin d’assurer de meilleurs lendemains. Par exemple, je dispose de l’art du Cristal, qui me permet de modeler certaines constructions, ce qui est très utile pour servir le Grand Kami Impérial illuminant le Ciel, en construisant des temples de cette pierre se mariant à merveille avec le Soleil. Vous entendez quoi par domaines ? Je suis encore en formation dans la voie de l’Onmyonji et du commerce, et justement voyager à travers le Yuukan en fait partie. Commercer du Cristal et amener l’illumination au nom du Fantabuleux Kami sont mes domaines de prédilection. »
Evidemment, les réponses devaient paraître étranges aux yeux d’une Kirijine, mais le Hakurei n’avait pas vraiment de connaissances culturelles en commun avec l’ingénue.
Face au discours de l’Hakurei, les deux Kirijins venaient échanger un regard de circonspection. Il ne faisait à leurs yeux pas beaucoup sens et la suite du traitement laissait légèrement supposer à un tour à l’hôpital plutôt qu’un séjour en geôle ou une remise en liberté anticipé. Surtout à la mention de ce fameux culte de type qui illumine le ciel.
Pinçant ses deux lèvres, absente de toute idée de réponse à fournir après le monologue de l’étranger, Eyana jetais un bref rapide coup d’œil par la fenêtre extérieur alors qu’un chat était entrain de courir après un petit rongeur. Distraction suffisante pour la sortir de la conversation. Ce fut le Chûnin responsable du poste de garde du port qui venait la sortir de sa torpeur en apportant une question simple qu’ils se posaient probablement tous les deux.
Kahuro : « Tu connais le Grand Kami Impérial ? »
Haussant les deux épaules en tournant son regard lapis lazuli dans celui du grand blond costaud, elle venait secouer la tête tout en répondant brièvement.
Eyana : « Non »
Eyana avait eu l’occasion de beaucoup voyager et surtout de rencontrer des tonnes de cultes et foi différentes, mais jamais elle n’avait entendue parler des croyances de ce pays des sources chaudes. Si leurs habitants avaient dans le représentant qu’était Suijin, de très beaux physiques, il semblait plutôt évident que leurs coutumes étaient plus qu’étrange pour la Kirijin.
Kahuro haussait les épaules à son tour et confirmait ce qu’elle pensait.
Kahuro : « Moi non plus »
L’attention de l’Anaï était cependant de nouveau captée lorsque Suijin aborda le thème de ses capacités et même s’il tentait d’étouffer tout cela en déclarant ne pas être un Shinobi ou manipuler ce qu’ils appellent le Chakra, la mention était évidente pour Eyana qu’ils avaient à faire à un combattant doué de cette capacité. Ce qui le rendait d’autant plus suspect et dangereux pour le village.
Kahuro : « Ah donc c’est un Ninja avec un Kekkei Gekkai en plus »
Toujours à soulever l’évidence, la Céleste pointait le bureau du chef de poste et lui donnait une instruction sur un ton injonctif. Ton qui ne semblait pas spécialement plaire à Kahuro mais qui semblait faire bouger un sein à Eyana sans toucher l’autre, ou quelque chose dans le genre.
Eyana : « Oui, notes le dans le registre. »
Gonflant son torse et tentant de prendre une once d’autorité après quelques balbutiements, le blondinet lui répondait tout en se dirigeant vers son bureau.
Kahuro : « Euh… C’est moi le gradé normalement, donc je le fais parce que je décide de le faire. »
Eyana elle, se contentait de secouer la tête tout en venant replonger son regard dans celui de l’Hakurei qui était encore quelques minutes auparavant dans une position des plus dégradantes. Elle n’y pensait pour sa part plus vraiment, elle était concentrée sur le fait de ne pas manquer le moindre détail sur cette entrevue afin de prendre la décision la plus éclairée possible.
Eyana : « Oui.. Oui si tu le dis. »
La Céleste venait tenter de rassembler toutes les pièces, le culte, sa qualité de Ninja, son rite initiatique… Tout correspondait à faire de lui un espion potentiel du Ningen, il avait abordé des sujets et une contrée peu connue, ce qui même en cas d’interrogatoire limitait le nombre d’incohérence qui pouvait être trouvé si ce n’était là qu’une couverture. Ce qui ne tenait pas debout était cette histoire de Kami et de Yuukan sombre, quoi qu’il en dise, l’Anaï était curieuse de le voir développer.
Eyana : « Et donc êtes vous venu à Kiri faire du prosélytisme pour votre secte ? Ou bien est-ce toujours pour votre histoire de voyage initiatique ? »
Se faire passer pour à moitié fou, c’était aussi une bonne façon de passer inaperçu malgré des caractéristiques problématiques. Qu’il soit un espion ou un missionnaire, aucun des deux ne pouvaient être tolérés au village. Mizu traversait déjà son lot de trouble.
Mais quand il parlait de tout cela, une petite question à vue plus personnelle piquait tout de même l’intérêt de la Possédée. Elle qui avait senti Zushakon se faire si petit depuis l’arrivée de l’Hakurei ne pouvait que se demander si ce dernier sentait quelque chose, un danger ? Souvent quand il tentait de se faire oublier c’était face aux personnes dont il craignait la présence.
Donc Eyana venait poser une simple question, permettant d’en apprendre un peu plus sur le curieux voyageur et peut être pouvant la servir personnellement.
Eyana : « Vous y connaissez-vous en démon et possession ? »
Apparemment, les explications du marmoréens n’étaient pas du tout au goût de la soldatesque casquée du Pays de l’Eau. Pire encore, plus il se montrait de bonne foi et transparent sur ses intentions, plus les deux Shinobi paraissaient méfiants et intriqués. Déjà qu’ils ne semblaient point connaitre le Grand Kami Impérial, ils continuaient de penser que l’Hakurei était un Shinobi venu avec de mauvaises intentions. Cependant, la demoiselle aux formes nubiles voulait creuser cette histoire plus en profondeur, pour des raisons obscures.
« Je suis venu à Kiri par un malencontreux concours de circonstances. Je ne suis là ni pour faire du prosélytisme, ni pour mon voyage initiatique à proprement parler. Mon navire et mon équipage ont été confrontés à un monstre dans le triangle des tentacules, et on m’a dis que trouver un nouveau navire et un nouvel équipage serait simple au Pays de l’Eau vu son expertise maritime. »
Tout cela était un simple malentendu, mais il était tout à fait de bon aloi que les gardiens de la Brume Sanglante se montrent particulièrement sur le qui vive en ces périodes de troubles.
La Kunoichi posait alors une question intéressante, bien qu’un peu étrange, ce qui éveillait la curiosité de l’Hakurei.
« Si je m’y connais en démon et en possession ? Et bien oui, en tant qu’Onmyoji. Néanmoins, les démons et les possessions varient fortement selon les endroits. Je ne peux pas vous certifier connaître ceux en dehors du Pays des Sources Chaudes. Cependant, même si les noms et les histoires diffèrent, il y a toujours des racines communes. Du moins c’est ce que j’en ai conclu personnellement. »
Le Suijin sauvage connaissait bien le sujet, mais d’un point de vue particulier. Il fixait la Anaï en lui répondant, assez intrigué par cette question pour le moins peu commune.
« Je sens que vous ne me faites pas confiance, ce qui est regrettable. Tout ce que je veux c’est un peu commercer et faire un peu d’argent, afin de pouvoir financer une nouvelle expédition afin de prendre la mer. Comment puis-je vous prouver ma bonne foi ? Je peux peut être vous aider dans un domaine de mon expertise, que ce soit le cristal ou bien les démons. Qu’en dites-vous ? »
La proposition était sincère, mais il avait conscience que cela ne suffirait sûrement pas à étancher la soif de ses hôtes.
Toujours suspicieuse mais volontaire à l’amener sur le chemin d’une vérité qui lui sied, l’Anaï gardait son regard azuréen sur l’Onmyôji. Kahuro de son côté semblait se désintéressait de tout ce petit spectacle et commençait à aller se poster à l’extérieur, laissant un peu plus d’intimité entre les deux personnes.
Si l’ensemble du discours de Suijin semblait sincère et pouvait convaincre n’importe quel interlocuteur sensé, Eyana était plutôt du type incisive et allait plonger jusque dans la moindre des portes entrouverte surtout quand il s’agit de contrespionnage. Elle savait elle-même, apprentie espionne, qu’il fallait être un espion pour en reconnaître un autre.
Les pires d’entre eux étaient les espions qui s’ignoraient, c’est-à-dire ces personnes aux intentions pour le moment innocentes mais qui pourrait dans le futur utiliser ces informations contre le village ou ses Shinobis. C’est pourquoi il était particulièrement important d’être regardant dans l’enquête de moralité effectué sur les potentiels Shinobi de la Brume.
Toujours avec un ton inquisiteur, l’Anaï venait continuer sa série de question.
Eyana : « Et si vous n’êtes ici que par détour, où étiez vous donc entrain de vous rendre initialement ? Quel est votre plan de voyage ? »
Il avait cependant abordé le sujet des démons et des possessions qui était d’un intérêt tout à fait singulier pour Eyana. Toujours volontaire à tester de nouvelles méthodes pour lutter contre son démon intérieur, la Céleste se devait cependant d’être vigilante sur la façon d’aborder le sujet en la présence de Kahuro. Très peu de Kirijin étant au courant de sa situation, pas même les membres de son équipe même si Misaki avait probablement des doutes.
L’Homme originaire du Pays des Sources Chaudes prenait cependant un peu trop son aise au goût de la Combattante qui venait le rappeler quelque peu à l’ordre pour prendre son offre sans vendre la mèche devant son camarade qui avait probablement encore une oreille dans la pièce.
Laissant glisser ses deux mains sur le bureau de l’entrée, elle réajustait son regard dans le sien avant de prendre, d’un ton plus détaché.
Eyana : « Ce n’est pas vous qui décidez comment se passe les choses et vous n’êtes donc certainement pas en position de faire de quelconques propositions. »
Elle venait ensuite enchaîner directement par une nouvelle invective accompagnée d’une injonction. Celle-ci pouvait paraître étrange mais il était innocent de penser qu’il s’en sortirait aussi facilement après un passage aux douanes aussi musclé.
Eyana : « Mais ce que l’on va faire, c’est que je vais vous libérer et vous accompagner quelque peu, histoire de voir ce que vous comptez faire et surtout que nous ayons le temps de voir si vous êtes, oui ou non, un danger pour notre village. »
Elle l’invitait alors à se lever et se joindre à elle, en direction de la sortie, une fois qu’il eut rassemblé ses affaires. Avec un dernier passage devant le géant blond pour quitter le poste de garde du port.
Le Hakurei comprenait bien que la Kunoichi était dans une optique de lui voler dans les plumes depuis le début de son arrivée au port qui jamais ne sommeille, mais il s'efforçait de tenter de faire amende honorable en répondant le plus sincèrement possible à ses questions pernicieuses. Il venait alors une question assez précise, qui allait mettre en exergue toute la beauté d’une odyssée éternelle.
« Initialement, nous entreprenions un voyage initiatique. Nous n’avions pas vraiment de plan de route. »
Dis comme ça, bien sûr que cela paraissait un peu louche, mais il s’agissait de la pure vérité dénuée de malice.
« Nous prévoyions à la base de passer par le pays de la terre, qui est réputé concernant les opportunités commerciales. Mais malheureusement, tout ne s’est pas passé comme… escompté… »
En effet, les affaires sont les affaires. Passer par le Pays de l’Eau n’était pas vraiment dans les plans du marmoréen, mais le destin en avait voulu autrement. Lorsqu’on se fait attaquer par des tentacules de l’effroi, il fallait savoir rebondir malgré l’adversité.
Le caractère bien trempé de la Kirijine venait frapper d’estoc, alors qu’il n’était pas nécessaire de rappeler à l’étranger sa place.
« En effet, c’est à vous d’en juger. »
Pour sûr, le Hakurei n’avait pas voulu se faire tordre les parties, et pourtant, c’était arrivé bien malgré lui. Déjà que cela était cocasse en soi, là on pouvait dire qu’il s’attendait au pire. Cependant, étrangement, la guerrière aux formes aussi nubiles que son tempérament tout feu tout flamme proposait quelque chose qui semblait raisonnable. Évidemment, le Suijin sauvage ne s’attendait pas à ce que le bras armé de la Brume Sanglante le lâche comme ça sans surveillance. Néanmoins, de là à ce qu’elle le surveille personnellement, ne pouvait laisser le doute sur des intentions serpentines. Elle lui réservait sans doute un mauvais tour ou un test dont elle avait le secret afin de percer le voile de mystère nimbant le cristallin. Fort heureusement, le parangon n’avait rien à cacher.
« Fort bien, je vous prouverais ma bonne foi. »
Acceptant l’invitation de la gardienne des mers céruléennes, le Hakurei se leva et pris la direction indiquée après avoir pris ses effets personnels.
La première chose à faire était de trouver un endroit où se poser le temps du séjour, et fort heureusement il avait une guide, bien que sadique, pour l’accompagner dans les sombres dédales labyrinthiques d’un port au sombre passé ensanglanté. A la sortie du bastion militaire, le Hakurei put profiter de l’air frais et des rayons du soleil caressant le marbre de son visage. Prenant une grande inspiration, il se tournait vers la jeune femme qui le surveillait toujours d’un zèle goguenard.
« Je me posais une question… Enfin, ne le prenez pas mal mais… Vous semblez… un peu préoccupée. »
C’était une question assez ambiguë, mais le Suijin se posait tout de même des questions sur la Kunoichi qui semblait tendue, outre le fait qu’elle faisait son travail.
Eyana écoutait attentivement les dernières justifications de l’Hakurei sur la voie de sortie. Elle adressait un bref signe de tête à Kahuro alors qu’elle venait reprendre officiellement sa patrouille. De façon bien plus officieuse, elle en venait à escorter et surtout se renseigner sur les capacités réelles de l’Onmyôji.
Elle ne réagissait pas à ses paroles concernant son voyage, tout cela était bien suspicieux mais si ce dernier pouvait l’aider, elle allait peut-être lui accorder le bénéfice de ne pas finir au fond d’un cachot le temps qu’il justifie la vraie raison de sa venue. Même s’il était sincère, il n’était définitivement pas très doué dans l’art de se justifier efficacement.
Alors qu’ils parcouraient tous les temps les premiers pavés du Port Naragasa, l’Anaï se surprenait à humer une fois de plus l’air marin qu’elle affectionnait tant. Les récits de vagabondage du Marmoréen lui rappelait ses propres péripéties à travers le Yuukan et à quel point, l’air de chez elle avait pu lui manquer. Bientôt, elle serait libre d’aller où elle le souhaite, et son premier arrêt sera Obon, pour revoir ses parents. Retourner fouler à pied nu les sables fins jonchés d’algues de sa ville natale. Son port de pêche et de plaisance animés par des personnes aux passions simples, loin de la complexité d’une Capitale. D’un temps où les seuls soucis étaient jusqu’à quelle heure elle pourrait jouer dehors et s’il y avait suffisamment de friandise pour le goûter.
Son imaginaire fut interrompu par l’intrusion de Suijin qui voulait lui poser une question. Fermant la bouche, terminant d’humer cet oxygène iodé, elle venait de nouveau se revêtir d’un masque de glace en plongeant ses deux iris teintées en leur cœur de l’habitat de Yuki.
Eyana : « Non, pas de question. Seulement des réponses. »
Elle n’allait probablement pas aborder le sujet par quatre chemins, mais avant cela, elle devait leur trouver un peu plus d’intimité.
Eyana : « Où comptez vous séjourner à Kiri ? »
Une question simple, mais elle ne comptait certainement pas l’emmener chez elle. Non pas que cela donnerait mauvaise image au reste du village, Eyana n’était pas une jeune femme connue pour afficher une retenue dans ses désirs, surtout pas depuis son retour dans la Brume. Mais déjà, il y aurait probablement Fuso sur place et puis surtout, il y avait une question de sécuirité. Elle ne laissait pas les inconnus rentrer chez elle.
Quelque soit sa réponse, une auberge, un ami ou une petite ruelle sombre, elle le saisissait nonchalamment pour le pousser devant elle, comme si elle manipulait une poupée de chiffon tout en lui pointant le doigt devant elle.
Eyana : « Allez, on se rends directement là bas. »
La brutalité de la Céleste n’était au finale qu’une extériorisation de son stress par rapport à toute la situation. Elle se savait désespérée, ou du moins en quête d’un maximum d’information. Les pensées qui l’envahissaient étaient celles de son entretien avec le Raikage quelques mois auparavant. Un événement où elle s’était trouvée être dans la position de Suijin avec une jeune femme tout aussi atypique en face d’elle avant de faire la connaissance d’un homme gentil et bienveillant à la tête de la Foudre.
Elle allait le laisser guider un peu, prendre ses aises dans le village avant qu’une fois installée, elle aborde le sujet. En attendant, la Genin resterait silencieuse et surtout, dans ses pensées, à converser avec un démon intérieur bien peu présent.
Au moins, le Hakurei avait passé le plus difficile, à savoir la questionnette et la fouille. Enfin, c’est ce qu’il pensait sur le moment, mais la Kunoichi n’allait sûrement pas le lâcher comme ça et le pire planait encore au-dessus de sa tête. Apparemment, la jeune femme n’était pas encline à répondre à la moindre question de l’habitant des Sources Chaudes, mais cela n’était pas vraiment surprenant vu son fort tempérament.
Si le pauvre voyageur ne pouvait pas avoir un peu d’aide pour se repérer, cela allait être un long chemin de croix. Néanmoins, il valait mieux ne pas contrarier la guerrière, comme il avait pu le constater un peu plus tôt.
Où séjourner à Kiri ? Il s’agissait d’une excellente question. La seule solution à cette énigme était de trouver une auberge dans un premier temps. Ce n’était pas comme si le marmoréen comptait s’éterniser au bastion de la Brume Sanglante et une solution temporaire et simple était la meilleure option.
« Hum, je pense que trouver une auberge serait plutôt pas mal. De préférence près du bord de mer. »
Le Suijin sauvage aurait peut-être pu demander un conseil sur le meilleur choix d’auberge, mais il s'abstenait en raison de la volonté implacable de la Kirijine.
Soudain, la nubile le poussait de manière nonchalante en mettant en exergue son empressement. Évidemment, la demoiselle devait avoir mieux à faire que de se balader et de surveiller un zigoto même si ce dernier lui paraissait louche. Pourtant, bien qu’elle demeurait indéchiffrable, la Kunoichi laissait émaner le fait qu’elle semblait particulièrement tendue pour une raison obscure. Si elle était comme ça par nature, cela devait être pesant pour elle-même.
Finalement, le voyageur de l’éternelle Odyssée pouvait découvrir le port Nagarasa et son architecture très Kirijine. Il fallait reconnaître que l’endroit en imposait, même s'il était plutôt austère en comparaison du charme des paysages fantasmagoriques du Pays des Sources Chaudes. On pouvait cependant voir que le bastion de l’Eau était très animé et que pas mal de commerces portuaires étaient légion. Il y avait même des magasins qui vendaient des chaussures bien connues à travers le Yuukan, ayant la particularité d’avoir des semelles rouges.
Le Hakurei marchait, tandis que la Anaï lui pressait le pas avec une insistance démoniaque. Finalement, le jeune homme au visage de marbre s'arrêta comme happé par quelque chose de particulièrement intéressant. Se tournant vers la combattante à la crinière de soie, il affichait un air gêné avant de lui dire quelque chose qu’il avait sur le cœur depuis un moment.
« Ah ah ah, ça vous dérange si on s'arrête à ce stand ? Je n’ai rien mangé depuis des jours. » -dit-il en pointant du regard l’endroit, tandis que son ventre gargouillait de manière fort prononcée-
Il semblait assez déçu de la réaction d’Eyana quand à ses interrogations. Ne souhaitant céder à un quelconque rapport autre que celui de dominant-dominé, la Céleste laissait ses prunelles apposer une pression constante sur le Marmoréen. Non sans le pousser régulièrement pour le faire avancer plus vite mais aussi entretenir une véritable relation de soumis sur lui.
Eyana : « Une auberge ? Il y en plusieurs sur le port. Principalement pour les marins et autres membres d’équipages. »
Elle n’allait pas non plus lui en conseiller une, elle avait ses connaissances à certains endroits et il n’était pas question de mêler les torchons et les serviettes.
Si elle pouvait apprécier l’air marin, elle se délectait également d’un usage excessif du pouvoir social qu’elle pouvait exercer sur ce pauvre voyageur. Il avait simplement eu la malchance de croiser une Démone d’une humeur gourgandine. Mais peut être que les réponses qu’il lui apporterait viendrait déclencher un comportement moins sauvage de la Céleste.
A un moment, il vint à s’interrompre, pour lui soumettre une requête. Quelque chose des plus habituels, un repas, ce dernier venait se plaindre de n’avoir pu satisfaire sa panse depuis des jours, ce qui était curieux. Etait-il prisonnier ou esclave sur l’embarcation avec laquelle il avait fait route ? Ou bien respectait il un jeûne pour sa curieuse religion. Sans aucune intention de l’écarter de la lumière impériale, elle venait poser pied en première au niveau du stand.
Eyana : « Allons-y, mais soyez bref, ce n’est pas un dîner mais uniquement un repas. »
La différence était subtile mais importante, sans vouloir revêtir le plat d’un caractère convivial, elle venait insister sur un objectif de sustentation. Le voyageur aurait très bien pu attendre l’auberge, la Céleste le savait, mais elle pouvait également lâcher un peu la laisse en récompense d’un bon comportement. L’Anaï n’était pas non plus contre une gourmandise. Si bien qu’elle venait se commander des mochis glacés pour accompagner l’Hakurei.
La Kirijine de dérivait pas ses yeux de son objectif, elle prospectait l’idée que sa cible puisse s’enfuir, de peur ou de désir de liberté. Elle avait des réponses à soutirer, et elle espérait bien que ce moment d’accalmie lui offre le songe nécessaire pour supporter l’instant présent. Il ne semblait pas accepter de bonne foi sa position, mais il ne pouvait pas vraiment y faire quoi que ce soit non plus.
Un silence de mort accompagnait le duo jusqu’à ce que la nourriture arrive, du moins, il n’y aurait aucune interruption d’Eyana, pas même pendant le repas. Elle venait simplement délecter ses papilles de la pate de riz et du sorbet glacé se trouvant en son sein. Vigilante et soucieuse de ce qui allait suivre.
La Kunoichi était assez pressante avec le voyageur des mers du sud, car elle n'arrêtait pas de le pousser afin qu’il avance. C’était assez désagréable pour le Hakurei, mais il ne pouvait pas vraiment rétorquer s’il voulait mener à bien sa mission de trouver un nouveau navire afin de reprendre son Odyssée. La jeune femme aux formes sensuelles répondait de manière assez évasive sur l’interrogation du cristallin. Il s’y attendait un peu, mais cela l’intriguait un peu, cette manière d’être si autoritaire. Bien qu’elle était une représentante des forces militaires et le bras armé de la justice du Pays de l’Eau, il transparaissait un peu trop de zèle pour que cela soit anodin. Il n’y avait que deux solutions possibles aux yeux du marmoréen, soit sa figure ne lui revenait pas du tout, soit il s’agissait d’une acharnée du règlement et des lois.
La requête de Suijin était acceptée, ce qui le surpris dans un premier temps, s’attendant à un refus catégorique si ce n’était pire.
« Parfait. »
Prenant place sur l’un des rares sièges qui faisait face au petit stand de nourriture, le Hakurei était surpris par le choix de la Anaï qui était assez perturbant. Elle venait de commander des mochis glacés, ce qui dénotait toute la gourmandise d’une jeune femme au cœur pur. En effet, on pouvait s’attendre à tout lorsque l’on voyait avec quelle dureté elle effectuait ses interrogatoires, n’hésitant pas à broyer d’une main de fer la fierté d’un homme. C’est à cet instant précis que le marmoréen réalisait qu’il s’était peut être trompé sur cette Kirijine au fier caractère. Néanmoins il fallait faire un choix quant à sa commande, ce qui n’était pas évident vu l’avertissement de la soldate qui était assez trouble. Pas un dîner, mais uniquement un repas ? Quel pouvait être le sens de ces mots ? Finalement, le cristallin commandait la même chose que la demoiselle, mais avec un plat de raviolis frits.
Un silence de mort planait en attendant la commande, et même lorsque celle-ci arriva, la Anaï se contentait de manger ses boules boules sucrées et colorées avec une application sans faille. Suijin la fixait par moment, tandis qu’il croquait ses raviolis frits avec un sentiment assez sibyllin. La combattante du Pays de l’Eau était une très belle femme, et il aurait presque pu l’oublier après tant de véhémence de sa part, mais ce moment précis où elle se délectait de ces friandises venait le rappeler. Et ces lèvres pulpeuses qui brillaient à cause du malicieux sucre commençaient à être terriblement captivantes, à la manière des plus sinueux Genjutsu de la nuit des temps. Terminant ses raviolis, l’explorateur de tous les péril se penchait sur les mochis, qu’il entamait avec une certaine envie tout en continuant de fixer par moment la Kirijine.
« Vous êtes… Il y a quelque chose en vous que je n’arrive pas à décrire… » -laissant échapper quelques mots par mégarde-
Bien sûr, il évoquait ce côté Tsundere assez particulier, doublé de son désir de dominance et son esprit d’amazone.
. « Vous avez du sucre glace. » -approchant naturellement sa main sans même y penser, afin d’essuyer la poudre scintillante qui s’était déposé au coin des lèvres de la Kunoichi-
Catastrophe ! Le héro dont la légende n’avait pas encore réellement débuté venait de prendre un risque inconsidéré pour son intégrité physique, et certainement psychologique. Finir avec un bras fracturé était une des possibilités, et c’était peut être un plan machiavélique de la Anaï pour avoir une raison de le torturer dans une prison où la lumière jamais ne se présente, et ce pour l’éternité.
En effet, comme dans la légende de Shiro-Hime où une Sorcière l’empoisonne avec un mochi glacé, le destin du Hakurei était sur le fil du Kunai.
De délicates petites boules de riz au goût absolument onctueux. La première bouchée venait apporter fraicheur et un goût sucré à des papilles gourmandes. La pate venant se tordre sous l’effet de l’index et du pouce la comprimant lors de l’inexorable contact avec la mâchoire. Une affaire de destruction, ne laissant plus qu’un charnier multicolore. Un annulaire venant pousser le produit un peu plus proche des lèvres qui voyait la langue les caresser afin de ne pas en laisser une miette. Une prochaine bouchée, hâtive, signe d’une satiété qui ne saurait être comblée par un seul et unique coup de croc.
Un silence palpable, pas un mot, tous étaient concentrés dans un repas visant à satisfaire les besoins physiologiques les plus primaires. Une petite gorgée d’eau avec un bruit d’aspiration et le bruit des baguettes claquant contre la céramique ou le bois venait interrompre cette cacophonie silencieuse.
Un jeune homme posait sans cesse son regard sur celle qui était couverte de tatouages. Comme s’il n’était pas déjà impoli de fixer quelqu’un, il était peut être encore plus osé de poser son regard sur une femme nue sans y avoir été invité. Mais bien peu d’homme n’avait que faire de ce genre de coutume quand il s’agissait de satisfaire un besoin peut être encore plus instinctif que celui de manger. La conquête du corps féminin semblait être une pulsion que beaucoup ne savait contenir et une conquête parfois simplement par un regard. Un regard de trop, qui fait que l’on se sent déshabillé, voir pénétré.
Mais qu’en est il du regard de l’amant, de son toucher, de la sensation exquise de se sentir désirée par celui que l’on absout de ces règles sociales déconvenue. Une exception parmi la règle avec laquelle on ne peut s’empêcher d’avoir envie de flirter.
Un doigt qui vient se poser sur un coin de lèvre inviolable. L’exécution d’un serment de souffrance qui ne fait que profiler le destin funeste d’un étranger trop bien intentionné. Un regard de la Céleste qui dévie plein de rage sur le jeune homme des sources chaudes. Puis, derrière lui, les deux prunelles bleu glaces aperçoivent quelqu’un dont le mépris est infini.
Toma le Chûnin, cet énorme porc qui lui mène la vie dure dans ses affectations. Ce sac à merde du bureau d’ordre et d’emploi qui ne fait que de la draguer et de se venger quand elle repousse ses avances. Quelle copieuse haine de désir qui se dessine sur son visage quand il s’arrange pour la faire travailler à ses côtés et au final passer la journée à lui imposer des massages car elle aurait l’air tendue ou à fixer ses formes au moindre de ses mouvements.
Il y avait là un repas froid à consommer, une cuisson à feu vif qui aurait sans aucun doute l’effet d’un coup de poignard au cœur. La scène se déroulait au ralenti, elle pouvait voir qu’il l’avait vu et se tourner vers elle. D’un unique geste vif, Eyana venait glisser son avant bras droit derrière la nuque de Suijin et elle penchait en avant.
Eyana : « Surtout, laisses toi faire. »
Il lui avait frotté la lèvre, il finissait avec ses deux pressées contre les siennes. Elle venait même y mettre la langue, glissant un goût de sel marin et de mochi sucré. Un baiser volé, imposé, mais qui avait toute la saveur d’une revanche. Manquant de tomber de son siège, l’Anaï venait même poser une main sur la cuisse du Marmoréen.
Un œil qui s’entrouvre, un salopard qui tourne le dos et se barre l’air furibond de ce qu’il venait de voir. Son petit sourire pervers bien loin de lorsqu’il l’avait entrevue. Un mouvement arrière de la Kirijine et l’ouverture complète de ses deux yeux, une main toujours sur la cuisse. Un échange de regard gêné. Puis, ne sachant pas trop comment expliquer tout cela, elle vient faire la première chose qui lui vient à l’esprit : Lécher le visage de Suijin.
Un petit coup de langue délicat, le long de la joue jusqu’à l’œil avant de tourner la tête et de retourner à ses mochis. Un haussement d’épaule et une simple phrase, coupant toute question potentielle.
Dès les premières secondes, le temps semblait ralentir afin de mettre en exergue le fait que le Hakurei venait de franchir la limite ultime qui le mènerait sans nul doute devant les portes d’un autre monde, celui des défunts. C’était donc ça la sensation que tous les genin joufflu connaissait juste avant de périr dans d’atroces souffrances lors de missions se déroulant mal ? En tout cas, le marmoréen était à deux doigts de découvrir le secret ultime de l’univers, à savoir ce qu’il y a derrière le voile de la nuit des temps. A mesure que les yeux de la Anaï s’écarquillaient en venant prendre une teinte emplie de rage et de colère, l’espace et le temps se distordaient dans une catharsis aussi effrayante que excitante. Sans doute l'adrénaline venait ajouter un soupçon de frénésie dans l'événement qui prenait place. Soudain, la réaction de la Kirijine prenait une tournure surprenante, qui était loin d’être escomptée, mais pas désagréable pour autant. Elle venait coller ses lèvres sur celles du cristallin, lui roulant une pelle mémorable de façon assez fougueuse pour choquer quiconque pouvait assister au spectacle. Suijin restait assez bête, complètement choqué par la réaction assez étrange de la mystérieuse Kirijine.
Pire encore, la demoiselle venait lécher goulûment la joue du jeune homme de manière à la fois obscène et sensuelle. Décidément, le Hakurei était dans un Pays dont il avait bien du mal à comprendre les règles.
« Heu… Je ne m’attendais pas à ça… Mais soit… » -complètement décontenancé-
Il était clair que cette Eyana était une femme de fort caractère, mais même vu sous cet angle, ses réactions était totalement imprévisibles. Il s’agissait sans nul doute de ce qui faisait le plus peur à l’habitant des sources chaudes. Bien que charmante, il ne fallait pas oublier que la demoiselle pouvait sûrement fracasser quelqu’un avec une facilité déconcertante vu son affiliation militaire à un village caché. Trop traîner en sa compagnie pouvait s’avérer néfaste pour son intégrité physique, comme venait de prendre conscience le Hakurei. Néanmoins, ce baiser venait contrebalancer le dilemme de ce qu’avait à offrir la Anaï.
Se concentrant sur la situation actuelle, Suijin devait trouver une solution à cette affaire de douane le plus rapidement possible s’il ne voulait pas y laisser des plumes. Après s’être fait broyer les bijoux de famille, s’être fait lécher la joue comme une friandise, il ne savait plus à quoi s’attendre de la part de la Kunoichi, mais le pire pouvait arriver à tout instant, et ça il le savait bien.
« Hum… Il y a une question qui me taraude l’esprit. » -fixant Eyana avec un air assez vaporeux- « Ça fait longtemps que vous êtes Kunoichi… Enfin, je veux dire, pourquoi ce choix de carrière ? »
En effet, le Hakurei se demandait qu’est ce qui pouvait pousser quelqu’un sur la voie des ombres et des arcanes interdites. En réalité, l’habitant du pays des Sources Chaudes ne savait vraiment plus trop quoi dire après l’événement qui venait de se passer.
La tension redescendait un peu moins vite que la chaleur et l’effet des phéromone dans le corps de la jeune femme. Une attraction céleste envers le marmoréen laissait présager comme une envie de plus, comme si tout ceux qui se nommait Suijin était comme condamné à être un aimant à Eyana.
Mais les désirs étaient rapidement balayés par le devoir. L’amour est la mort de ce dernier après tout et bien assez rapidement, la moue dépitée du Chûnin du bureau d’ordre des missions vallait tout l’or, le ridicule et la gêne du monde. Il y avait une jubilation intérieure impossible à effacer, des regardes échangeait qui perdurerait alors pendant des mois et des mois. Ses yeux avaient posé leur focal sur un affront qui était mutuellement connu des deux parties. Peut être qu’alors, ses songes iraient à la vengeance, mais son égo, lui, était irréparable et ce grâce au concours fortuit et probablement peu consenti d’un homme inconscient même de son implication dans toute cette machine.
Pour répondre une seconde fois à une surprise qui devait être totale, après s’être tenu prêt à céder son âme au Kami de la Mort, la moue joueuse et taquine de la Kirijine ne pouvait que venir être encore plus imprévisible dans toute cette situation burlesque.
Eyana : « Je me sentais d’être une pieuvre qui absorbe sa proie. Un peu comme un contact avec une tentacule dont la ventouse sont nos lèvres. Laissant derrière cela un petit goût humide indélébile. »
Une référence lunaire présageant que d’une connaissance académique des fonds marins pour une experte en navigation se sentant plus à son aise à la barre que les deux pieds sur terre. La curiosité de son nouvel amant était cependant désormais autorisé, après une délicate caresse langue contre langue, il fallait dire que certaines clés ouvraient les portes de l’intimité et levé un voile d’hostilité.
Peut être aussi une envie et un charme, une certaine saveur tirée d’un petit paradis quitté trop tôt où la native d’Obon aimerait y retourner, mais même pour elle, il y avait une limite à ce qu’elle se sentait capable de prendre sans avoir le tracas qui y impose son empreinte et bloque alors ses actes à venir.
Eyana : « Pourquoi ce métier ? Pour l’action, pour le plaisir de la violence. Et puis découvrir des personnes de cultures différentes et les tuer. Je voulais être la première fille de mon quartier à avoir tuer quelqu’un. »
Honnête à défaut d’être correcte. Il ne serait que folie de s’engager dans la carrière de Shinobi sans avoir le goût du sang, mais peu admis de le reconnaître de façon aussi franche. La Céleste pourrait également mentionner son nationalisme, le goût de sa patrie, l’envie d’aider les autres et un certain affect pour la rigueur et le sens de la hiérarchie. Cela était cependant bien moins clownesque que de citer ce qui ne pouvait normalement être dit.
Un certain goût pour l’incorrect, une affection pour la provocation.
Eyana : « Et toi ? Est-ce uniquement une obligation familiale ou bien tu fais tout ceci par envie ? »
Maintenant qu’il y pensait, le Hakurei avait rarement conversé avec quelqu’un d’autre n’étant pas originaire du Pays des Sources Chaudes, étant toujours accompagné de son acolyte au bandana coloré ou de l’équipage avec qui il naviguait. Cependant, ces fantômes appartenaient désormais au passé après le terrible naufrage en mer qu’il avait été contraint de traverser. Il y avait peut-être Benihamaru qui avait été une rencontre assez spéciale, mais lui aussi avait disparu dans de biens tristes circonstances. La Anaï représentait une nouvelle personne assez singulière aux yeux du marmoréen, car outre son tempérament pour le moins atypique, elle était totalement imprévisible. Il n’arrivait pas à comprendre ses actions, surtout après l’horrible interrogatoire qu’elle lui avait fait subir et la délicieuse étreinte qui venait semer davantage de trouble dans l’esprit du voyageur. Devait-il la détester ou bien l’apprécier ? Il subsistait un doute, car après tout elle ne faisait que son travail, même si elle s’était montrée particulièrement désagréable au début, ce qui était parfaitement compréhensible en ces temps de trouble à travers le Yuukan. Cependant, avec ce bref échange, même si rien ne venait en expliquer la raison, Suijin commençait à réellement vouloir en apprendre plus sur la mystérieuse guerrière. Bien que de toute évidence, il fallait se méfier des dévots des villages cachés, car leurs noirs desseins étaient sombres et emplis de terreur, mais encore davantage des kunoichi selon les rumeurs.
« C’est une métaphore… originale… » -dit-il, un peu surpris par les paroles de la guerrière-
Il n’était pas surprenant que les tentacules suscitent l'intérêt de la gent féminine, et ce pour des raisons tout à fait mystérieuses, mais aisément faciles à comprendre.
La Kirijine commençait un peu à s’ouvrir, avouant adorer la violence et le meurtre. Suijin restait un peu perplexe par cet aveux, qui était un peu abrupt. Néanmoins, du peu qu’il en avait été témoin, la jeune femme semblait tout à fait correspondre à l’introspection dont elle venait de faire part.
« Je vois… A chacun ses petits plaisirs. » -se grattant la tempe, un air pensif qui se dessine finement sur ses traits-
Une chose était sûre désormais, cette habitante de la Brume était une personne dont il fallait se méfier. C’était peut-être la première fois qu’elle croisait un voyageur originaire du Pays des Sources Chaudes, ainsi elle comptait peut-être le tuer à la moindre occasion. Du moins, ça venait expliquer la raison pour laquelle elle l’accompagnait malgré le fait que cela devait ne pas être très passionnant de surveiller un étranger cherchant un logement. Cela était peu probable, car elle n’aurait pas raconté ses passions inavouables si elle comptait réellement commettre un crime à l’encontre du parangon. Enfin, rien n’était sûr….
« Un peu des deux. » -posant ses yeux sur ceux de la demoiselle-
La Anaï avait vraiment du charme, sous ses airs de sadique aux passe-temps douteux. Suijin était assez cartésien dans l’âme pour ne pas se faire avoir par ce puissant attrait que pouvait susciter la beauté sauvage de la jeune femme.
« Hum… Mais je suppose que l’envie prévaut sur les obligations familiales, du moins à mes yeux. Ironique, non ? Mais fort heureusement, les deux coïncident me concernant. Vous semblez bien aimer les tentacules… C’est votre animal préféré ? »
Le Triangle des Tentacules - Part II - Arrivée à Kiri
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