Soutenez le forum !
1234
Derniers sujets
» Fangs & claws | Raizen
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyMar 5 Sep 2023 - 6:50 par Meikyû Raizen

» Dernier voyage solitaire vers l'avenir
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyLun 7 Aoû 2023 - 23:31 par Chinoike Katsuko

» AOS et son futur
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyVen 21 Juil 2023 - 3:05 par Yuki Misaki

» Higure Onkyou ✘ L'écho du crépuscule
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyMer 31 Mai 2023 - 21:17 par Zaiki Minako

» La Revanche d'Hayashi ? [Yamiko]
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyLun 29 Mai 2023 - 5:28 par Meikyû Raizen

» [Alerte] La Marée de Buntan
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyMer 24 Mai 2023 - 19:24 par Imekanu

» [Mission D] Stand en Péril [Ryuma]
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyMar 23 Mai 2023 - 16:40 par Nagamasa Ryuma

» [MinaYoshi] ✘ Carnet d'absence
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyDim 21 Mai 2023 - 15:08 par Unagi

» [Mission B] Subarashiiiii [Equipe Zenmetsu]
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyMar 9 Mai 2023 - 23:08 par Yuki Mamoru

» [Mission D] Théâtre du Silence [Kenpachi+Guest]
Secret bien gardé [Natsumi] EmptyLun 8 Mai 2023 - 14:27 par Ibara Keshi

Partagez

Secret bien gardé [Natsumi]

Nagamasa Ippo
Nagamasa Ippo

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Jeu 23 Déc 2021 - 12:50
Secret bien gardé [Natsumi] Gt7b

百科事典



Le secret d'un homme devait être bien gardé. La chance lui avait souri, Ippo, de nature diplomate, voulait entendre l'histoire d'un inconnu. Son espérance ? Obtenir une soirée riche en information. Pour sonder les pensées les plus franches du géant de fer, il suffisait de connaître son histoire. Il n'en avait que faire qu'une personne veuille retrouver les siens, ou possède le mal du pays. Ce qu'il désire par-dessus tout, c'est une histoire. Il avait choisi ce lieu, discret et bordé par des hauteurs, car la pleine lune le rendait fabuleux, propice à une conversation ouverte. Seulement, il devait y prendre ses dispositions pour sa propre sécurité.

Ouvrant un parchemin, il apposait la paume de sa main gauche sur celui-ci avant de le lancer, rejetant un amas de limaille venant s'éclater contre les arbres face à lui. Ses paroles étant prêtes et son terrain préparé au pire, ce sont les mains dans le dos qu'il contemplait le chemin en contre bas, respirant d'une bouffée l'air frais qui se dégageait de cette nuit illuminée par l'entièreté de la lune.

Dos au potentiel arrivant, il profitait de ce calme plein pour se ressourcer. Son maître, Kuro, était dissimulé non loin, afin d'écouter la prochaine discussion qui aurait lieu. Le natif du pays du fer aurait certainement besoin de conseils avisés dans sa prise de décision. Le temps et l'attente se faisaient longs. Ne sachant pas si la venue d'un inconnu était sûre, il s'asseyait, préférant être à son aise au bord de la falaise. Les craquements des branches et les bruits de déplacement pouvaient être celui qu'il attendait ou simplement un animal sauvage.

Il continuait d'observer le sentier de terre situé plus bas et qui menait jusqu'à sa position. Il était facile de le repérer en le cherchant, ne serait-ce qu'un petit peu, ayant opté de se poster à cet endroit particulier avec tous les intérêts et avantages que cela amener. Finalement, d'un sourire curieux et enthousiasmé, il tournait que très légèrement sa tête pour avoir un point de vue sur la silhouette qui arrivait.

« Vous êtes celui qui s'apprête à me conter une histoire cette nuit ? Prenez place près de moi sans vous souciez de la poussière de fer. C'est une simple précaution. » Précisait-il en souriant. « Nagamasa Ippo, de l'unité Coloniale. Je suis ici pour vous écouter, mais j'aurai surtout quelques questions à vous posez. » Il se décalait un petit peu sur la gauche, pour laisser à l'individu, si il le souhaitait, la place adéquat pour s'installer au bord de la falaise à ses côtés.
Technique(s):
Revenir en haut Aller en bas
Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Mar 28 Déc 2021 - 2:17



D’un pas claudiquant, je foulai petit à petit ce chemin de terre sinueux serpentant entre les arbres aux branches partiellement dénudées de leur feuillage en cette fraîche soirée automnale. Déformées par l’éclat de la pleine lune, leurs ombres s’étiraient jusqu’à moi comme autant de créatures avides de se délecter d’un peu plus du courage que j’avais tant bien que mal rassemblé dans le but d’affronter le destin inconnu qui m’attendait au bout du sentier. Chaque pas me rapprochant de celui-ci me délestait d’un peu plus de cette énergie qui m’avait permis de tenir le coup depuis la réception inopinée d’une réponse à l’endroit de mon précédent appel à l’aide. Ne sachant pas qui était cet « ami » ayant omis de lever le voile sur son identité réelle, je ne pouvais réprimer l’angoisse qui me hantait désormais et cette forte appréhension quant à la finalité de cette intime rencontre au clair de lune. S’agissait-il d’un piège visant à me démasquer? Devais-je craindre pour ma sécurité ou ma survie? Les réponses à ces questions ne pouvaient être moins évidentes. Je devais me tenir prête à toutes éventualités.

C’est pourquoi, lorsque le chemin en vint à s’élever doucement, indiquant une arrivée prochaine au point de rendez-vous, je pris l’initiative de m’écarter de la route, m'enfonçant, le pensai-je, hors du champ de vision de quiconque, à même les arbustes et la végétation tapissant l’orée des bois. Dans la pénombre, la petite silhouette encapuchonnée que j’étais en vint à composer les mudras nécessaires à une métamorphose pour le moins cruelle, prenant l’apparence de celui que j’avais tant aimé étant encore kumojine, des mois auparavant. Mes mains se joignirent ensuite en un unique et ultime signe incantatoire faisant surgir, de par les discrètes volutes blanchâtres, un trio de Kappa Tengoku parfaitement identiques. L’un resta sur place tandis que je me dissimulai derrière un tronc en retrait, au plus près possible du lieu indiqué. Loin de moi l’idée d’attenter à la vie de l’inconnu, je me devais, néanmoins, de prévoir le pire… en laissant le second ersatz s’accaparer le rôle principal de cette histoire. Je ne pouvais, de par mes expériences passées, placer une confiance absolue en quiconque.

Installé sur le bord d’une falaise surplombant le couvert forestier et la route que je venais de franchir se dessina bientôt la silhouette d’un jeune homme aux traits tirés par l’éclairage céleste. Une déformation conférant au personnage une aura à la fois angélique… et terriblement sinistre. Le sol aux alentours, quant à lui, paraissait s’illuminer avec la même force que l’astre régnant sur ce royaume nocturne… Un phénomène des plus étranges, bientôt expliqué par les mots de ce… Nagamasa Ippo. De la poussière de fer, donc.

Ne cédant point à la panique, j’inspirai longuement, humant une dernière fois le parfum des feuilles en décomposition et des plantes desséchées avant de m’avancer en direction de celui qui s’était présenté comme soldat de l’unité coloniale. Tout sourire, il m’apparaissait un peu moins menaçant qu'au premier regard. Et pourtant…


« U-Un s-soldat..? »

Lorgnant l’espace vide à ses côtés, j’eus un léger mouvement de recul face à son invitation non-verbale. Ce n’était donc pas Kumo qui avait répondu à mon appel de détresse. Misère. Comment pouvais-je me sortir de cette situation, à présent? Devais-je l’écouter, lui répondre? Devais-je le combattre et tenter de fuir vers le nord, jusqu’à la frontière du pays?

« Q-Que voulez-vous… r-réellement? Q-Quelles questions? »

S'il voulait ma coopération, cet Ippo se devait d'obtenir ma confiance. Pour l'heure, ce n'était pas gagné...


Technique(s) utilisée(s):


Dernière édition par Harusame Natsumi le Mer 29 Déc 2021 - 0:40, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t9255-harusame-natsumi-terminee https://www.ascentofshinobi.com/t10943-dossier-shinobi-harusame-natsumi#93917
Nagamasa Ippo
Nagamasa Ippo

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Mar 28 Déc 2021 - 2:44
Secret bien gardé [Natsumi] Gt7b

百科事典


La lune annonçait une nuit pleine de saveur et de surprise. À la venue de ce mystérieux personnage, le géant de Fer déroula un nouveau parchemin. Une technique ? Une attaque sournoise ?! Non rien de tel. D'un simple touché de la paume de sa main, il déstockait depuis ce papier trois tasses et une théière encore chaude, qu'il avait préparée avant sa venue ici. Appliqué, il servait le thé via des mouvements gracieux : digne d'un serviteur de l'élite. Mais il n'était pas bien content de la réponse qu'avait pu apporter l'inconnu. Celui-ci semblait oublier que le Nagamasa était ici en ami. « Prenez place jeune ami. » Cette fois-ci, c'était sous un ton légèrement plus autoritaire, mais tout de même amical, qu'il réitérait sa précédente proposition... Toujours un large sourire en coin.

Il avait lui-même pris ses dispositions. La lettre qu'il avait obtenu auparavant, sans savoir qu'il s'agissait d'une soldate du Teikoku, avait été remise à Kuro, son maître, attendant plus loin dans la zone, à portée d'écoute. Démunis de toute capacité au combat, il n'avait cependant pas repéré le subterfuge de la Kunoichi qui était bien hésitante à la vue d'un homme, face au vide, prêt à avoir une conversation.

« En temps normaux et avant de commencer, j'aurai sans doute pris la peine de vérifier que vous êtes bien venu seul. » Il buvait sa première gorgée de thé. « Mais, j'ai pris mes précautions. Un ami de confiance détient votre lettre, il attend de mes nouvelles d'ici deux heures avant de prévenir les autorités compétentes. Cela nous laisse un peu de temps pour discuter ensemble. » Un simple bluff, qui lui faisait oublier le principal. « Pardonnez-moi, j'ai omis d'apporter le sucre ahahah. »

La passivité, ainsi que la diplomatie d'Ippo pouvait laisser au premier abord... Un malaise. Une sensation sournoise. Mais il n'en reflettait seulement son éducation martiale et civique qu'il obtenu au Pays du Fer. Formé à conseiller les plus braves guerriers, il devait lui-même prendre un certain recule sur les événements qui pouvaient se présenter à lui. Ce soir-là en était un. Bien qu'il pouvait attaquer d'une centaine de façon ce jeune homme et le livrer aux plus offrants, il avait fait le choix du savoir : connaître les vérités et l'histoire.

« Je suis natif du Pays du Fer et ne suis arrivé ici que récemment. J'aimerai par ce fait, connaître votre histoire et celle du Teikoku. Je n'accepterai cependant que la vérité. Pour être franc, votre quête de liberté ne m'intéresse pas plus que ça. Je pourrais moi-même vous faire voler par-dessus les postes frontières grâce à ma limaille si l'envie m'en prenait.» Une courte pause, quelques secondes, pas plus.
« J'ai besoin d'une bonne conversation. D'apprendre et de connaître. C'est ma représentation du Yin et du Yang tel qu'on me l'a enseigné. » Il finissait sa tasse de thé et se resservait sans attendre, tout en continuant son dialogue. « Alors qui êtes-vous ? Et que souhaitez-vous vraiment ? Kappa Tengoku. »

Revenir en haut Aller en bas
Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Mer 29 Déc 2021 - 23:17



Sous l'égide du clair de lune, rien de plus que l'angoisse de l'appréhension. La crainte d'une menace pour mon existence. Une bouffée d'air aigre, un cœur battant la chamade au creux de ma poitrine, des mains moites, excessivement moites. Face à l'apparition du rouleau de parchemin, un bref instant de panique. Un énième recul, un battement cardiaque manqué, une déglutition laborieuse. Lentement, oui, tout doucement, une connexion semblait s'établir. Telle une chorégraphie parfaitement orchestrée, nos mouvements entraient en synchronie. Tandis que la paume de sa main se rapprochait de l'objet jusqu'à en frôler le papier, la mienne s'écartait de l'avant-scène, se frayant petit à petit un chemin jusque dans le confort de la besace shinobi pendue à ma ceinture. Une confrontation à venir? Un kunai bientôt tiré? Que nenni ! Car le thé était enfin servi.

« V-vous ne comptez pas m-m'empoisonner, si…? »

Ma méfiance envers cet homme ne dérougissait pas. Pour contrer son insistance, j'initiais une nouvelle plongée temporaire dans le mutisme. Pas question de prendre place à ses côtés. Pas dans l'immédiat. Pas sans certaines garanties.

À sa première gorgée, je brisai donc le silence.


« J-je me répète : Que… Que voulez-vous, réllement? V-vous n'êtes pas au service de Joo Jun? Du V-valeureux? »

Une courte pause, ma mâchoire se contracta. Il me fallut inspirer, me libérer de l'effroi. Puis, je repris.

« Je… Je n'ai pas l'intention de v-vous faire quoi q-que ce soit. M-Mais je préfère être honnête : J'ai… J'ai eu assez de m-mauvaises expériences avec les m-membres de votre empire… pour savoir qu-qu'il ne faut pas vous faire confiance. A-Assurez-moi que… que vous ne me ferez au-aucun mal. Retirez votre… votre poussière de fer et j-je prendrai place à vos côtés pour discuter. »

Mon visage, pourtant sous le joug d'une capuche rabattue, trahissait la tension qui m'habitait encore. Je savais, cependant, qu'il me faudrait concéder afin de reçevoir. Tendre la main pour que mon vis-à-vis en fasse de même. Ainsi, ma dextre relâcha son emprise sur l'arme dissimulée dans la pochette, abandonnant la froideur du métal pour la fraîcheur de la nuit et la douceur des fibres du tissu qui me drapait toujours le crâne. D'un geste qui aurait pu être lu comme maladroit, je dévoilai au soldat mes traits faussement masculins, arborant une fière chevelure orangée. Un masque, une fausse identité, celle d'un Kappa Tengoku tel que je l'avais autrefois connu.

« V-vous voulez une bonne c-conversation, en échange d-de quoi, vous m'aiderez à… r-rentrer à Kumo? C'est… C'est tout..? »

Jaugeant quelque peu le natif du pays des samouraï - que je ne connaissais déjà que trop bien - d'un œil circonspect, l'ombre d'un sourire parut se dessiner sur mon joli minois. Je m'avançai alors d'un pas, observant l'homme se resservir un peu plus de cette infusion fumante. J'étais curieuse... et effrayée.

« Un… Un Nagamasa de T-Tetsu no kuni, hein... »

Des mots soufflés en un murmure à peine audible, un timbre de voix en disant long sur le lien qui me rattachait à ce pays où il ne régnait plus que le chaos et la violence.

« Je… Je ne sais pas si je suis la… la bonne personne pour v-vous parler du Teikoku. J-Je n'y suis revenue qu-que récemment. Et p-pas de la meilleure des manières. Qu-Quant à vos questions... »

Une demi-seconde de silence, histoire de trouver les mots justes.

« Je… Je suis née ici, je suis hijin d-de naissance. Mais, m-ma véritable maison, c'est… Kumo. Ma… Ma famille s'y trouve. Elle… Elle m'att... »

Un détail, si anodin que je n'avais pu le remarquer au premier abord, m'interrompit dans mon élan. Une fois de plus, le manche du kunai se retrouvait prisonnier de ma poigne. Sous l'égide du clair de lune, une menace planait.

« Le… Le t-thé..? P-pourquoi y a-t-il t-trois tasses? »
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t9255-harusame-natsumi-terminee https://www.ascentofshinobi.com/t10943-dossier-shinobi-harusame-natsumi#93917
Nagamasa Reira
Nagamasa Reira

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Ven 31 Déc 2021 - 5:26
À une époque où l'Humanité, à peine éveillée, n'avait conscience des déités et entités. En ces temps immémoriaux aux êtres antérieurs à cette ère, le soir du quinzième jour du huitième mois lunaire était appelé, Jugoya [十五夜]. Puis les Hommes, à qui les démiurges de cet univers se révélèrent, renommèrent le soir du quinzième jour du huitième mois lunaire, O-tsukimi [お月見]. Mais vint le temps où hommes et femmes s'émancipèrent de leur influence, et avec cette indépendance, commencèrent à oublier ceux qui n'étaient plus que mythes à leur mémoire. Et ayant perdu de leur ferveur, n'appelèrent plus que le soir du quinzième jour du huitième mois lunaire, Tsukimi [月見].

Tsuki [月], pour "lune". Mi [見], pour "regarder".
En cette période de l'année la coutume Tetsujin veut que vous placiez dans vos maisons, près d'une fenêtre faisant face à la lune, une assiette Tsukimi Dango [月見団子], que certains d'entre vous décorez parfois, pour leur donner l'allure de petits lapins.
L'assiette de dango, s'accompagne d'un vase dans lequel sont arrangés quelques branches roseaux appelés, Susuki [すすき], pour symboliser les épis de riz et l'automne. Des bols de châtaignes, Edamame [枝豆] "fèves de soja", Kabocha [かぼち] "potiron" et Satoimo [里芋] "taro" sont posés au sol près des pâtes de riz et roseaux.
Vous dégustez les Tsukimi Ryōri [月見料理], "plats du Tsukimi". Les Satsumaimo [薩摩芋] "patates douces", s'invitent également à la fête. Et une bouteille de Sake [酒] vint assortir ce festoyant repas.

Ce soir, la lune était en Mangetsu [満月] "pleine lune".
Tu avais arrangé ta maison comme le voulait folklore, et apprêtée élégamment en ce jour d'ode à la nature. Emballas soigneusement les mets et le breuvage. Puis quittas votre demeure conjugale, sans bruit. Cette nuit, tu ne pouvais la passer avec Tsuneyoshi, réquisitionné par l'Empire… alors tu t'en allais la passer avec celui que tu apprends à découvrir, partages les origines. Car le Nagamasa te convia à une bien étrange festivité.

Du vent te parvient les murmures et confessions des convives, qui sont à l'anormal nombre de six. Sept avec toi. Et dont quatre partagent la même aura tandis qu'un étrange chat te suit du regard, avant de te présenter ses hommages.
Alors tu comprends. Prends la précaution d'avancer sur un chemin écarté, dissimulée dans la pénombre, secondée par les brises étouffant le bruit de tes sandales de bois. Jusqu'à atteindre les principaux invités.

« Vous parlez d'honnêteté et demandez à ce que cette poussière de fer soit retirée. Mais quand est-il des trois dont vous partagez l'aura ? Par ailleurs, il est d'usage de boire le sake lors du Tsukimi. Mais il semble que nous ayons de bien jeunes invités, alors buvons le thé. »

Après ces mots, tu viens t'installer auprès du gardien des Nagamasa en veillant à ne pas empiéter sur la place réservée au jeune blond. Sors les divers repas que tu as préparé pour l'occasion, réservant ta bouteille pour ton compagnon.
Pendant que les rayons de lune t'éclairent. Gratifiant ton être d'une silhouette irréelle.


Technique(s):


Dernière édition par Nagamasa Reira le Dim 2 Jan 2022 - 22:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t12493-nagamasa-reira-yamato-nadeshiko
Nagamasa Ippo
Nagamasa Ippo

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Ven 31 Déc 2021 - 14:11
Secret bien gardé [Natsumi] Gt7b

百科事典


La lueur de la lune se reflétait sur la poussière de fer inactive. Celle-là même qui agitait toutes les craintes du Kappa. Les feuillages tombaient, balayés par la brise de la nuit à la fois douce et pénétrante. Le thé était réchauffant, c'était sous plusieurs gorgées qu'il écoutait les réclamations d'un " homme " bégayant, craintif, très peu confiant. Ses demandes égoïstes commençaient à agacer le Nagamasa qui ne perdait pas patience pour autant, éduqué aller au-delà de ses propres mœurs.

Il tapotait le sol terreux à sa gauche, pour réitérer l'invitation à prendre place auprès de lui. Mais, prêt à entamer la phase finale d'une conversation qui commençait à tourner en rond, voici que les deux personnes était rejoins par une troisième au clair de la lune. Un poète au parfum enivrant que le géant de fer pu reconnaître. Bien que lui ayant confié l'événement, il ne s'attendait pas à ce qu'elle vienne réellement sur place, mais toujours dans la précaution, il avait préparé une troisième tasse de thé.


« La troisième tasse était pour notre invité de marque. Dame Reira, prenez place je vous en prie. » Elle se hissait alors à ses côtés. « Vous parlez donc de confiance, mais semble-t-il que vous ne soyez pas " seul ", Kappa Tengoku. Le mensonge est une base très malsaine, sur laquelle nous ne pouvons forger aucun lien, aucun compromis. »

Buvant à petites gorgées les nouvelles saveurs de son thé, il se levait finalement sous les nouvelles informations du membre de sa famille qui était arrivée à un moment opportun. Déposant délicatement sa tasse de porcelaine, il se tournait entièrement pour faire face au blondinet. Les mains derrière le deux, il les déliaient, entremêlant ses doigts. Une infime quantité de poussière de faire se lever, manipuler par le brun au regard désavoué. Cinq kunais affûtés furent crées, se dirigeant droit vers le visage de Tengoku. Mais, avant que ceux-ci deviennent blessant ou meurtrier, leur course était stoppée.

« Cette poussière de fer dont vous parlez, possède de nombreuses formes. Des possibilités infinies : agressive, utilitaire, défensive... ou poétique. » Les projectiles avaient laissé place à de petits papillons à la teinte noir, tournoyant autour du blond. « Me demander de vous faire confiance alors que vous avez abusé de la mienne est culotté. Surtout dans " votre " position. Soyez honnête, retirez vos autres auras et cessez de bégayer, alors... je réfléchirais à ce que cette limaille reste inoffensive et charmeuse, par un clair de lune si lumineux. »

Les papillons, revenaient à leur manieur, se transformant alors en baguette de fer. « Je comptais disposer d'une conversation et d'un bon repas avant de vous renvoyez chez vous. Vous préférez peut-être, finir emprisonnée ou tuer face à cette pleine lune ? En tant que Shinobi, vous devriez être capable de cerner vos options et surtout, lesquelles sont possible ou non. » Il envoyait ses baguettes à Reira, qui elle, se contentait pour l'instant, de déballer un soupé bien préparé.

De trois signes incantatoires furent formés deux clones identiques à leur créateur depuis l'amas de fer présent près d'eux. Sans doute conscient que Tengoku n'avait plus d’échappatoire, il clarifiait la situation : « Mes clones vont débusquer vos autres auras et savoir ce qu'il en est. Si je juge que vous n'êtes ni digne de confiance, ni assez honorable pour l'Empire, il ne sera plus question de continuer cette conversation. Voici mes deux prochaines questions : Qui sont Joo-jun dont vous avez fait mention précédemment, ainsi que Harusame Natsumi que vous avez cité dans votre lettre ? » Il se rasseyait près de sa comparse du pays du Fer, prêt à déguster son repas. Seulement cette fois-ci, il ne tournait plus le dos à l'individu malhonnête, fixant l'homme craintif alors que ses clones se rendaient dans la forêt.

Revenir en haut Aller en bas
Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Mar 4 Jan 2022 - 4:07




Et la menace, telle une créature arpentant ces contrées sylvestres à la nuit tombée en quête d’une proie prochaine, surgissait soudainement du sinistre et sinueux sentier qu’elle avait si longuement suivi pour s’offrir en spectacle sous mes yeux stupéfaits. Sous les caresses de ces rayons lunaires épousant pourtant en douceur ses traits fins, distingués, apparut une jeune femme, à la geste noble, à l’esprit que je jugeai aussitôt des plus aiguisés, aussi affûté que la plus célèbre des lames du royaume du Bushidō. À la manière d’un splendide, mais vile serpent, d’une vicieuse vipère s’aventurant hors des broussailles pour engloutir son festin, elle ouvrit bientôt la gueule,  déployants gorge et crochets, prête à cracher son venin à mon encontre. Un poison, cruel de révélations, qui me laissa tétanisée, horrifiée par la potentielle réaction du seul représentant de la gent masculine perché au plus haut de la falaise.

Mes prunelles parcoururent tour à tour le duo de Nagamasa, se posant d’abord avec insistance sur cette ''dame Reira'' avant de s’en détacher, de voguer et dévier jusqu’à s’échouer sur les berges du visage de l’homme à la tasse de thé. Perturbée par cette apparition soudaine, je ne su dire mot, préférant la relative sécurité du silence. Une mâchoire crispée, des muscles balayés de discrets tremblements, un mouvement pulmonaire éteint, contenu, mon corps s’éveillait à l’idée, peut-être même avant ma propre conscience, qu’il ne me serait désormais plus possible de fuir ce que j’avais tant repoussé, tant craint : être ainsi prise comme en un étau, étouffant face à la brise du soir, incapable de fuir, incapable combattre.

L’expression de sa déception ne tarda point, et les accusations fusèrent comme autant de projectiles décochés à mon encontre. Des projectiles faits de pétales minuscules, impétueux alliage de fer et de clair de lune, qui auraient pu se révéler ô combien poétique si ce n’avait été de leur réelle symbolique; celle d’une énième menace, nullement voilée et néanmoins tantôt travestie sous l’égide de multiples papillons métalliques virevoltant au gré des vents. Ne sachant trop comment réagir, j’avais tout bonnement nié la réalité, les paupières closes et le visage grimaçant, rejetant leur existence pour un univers fait de lueurs et de noirceur. Ce que je faisais piètre figure, recouverte des traits de mon preux chevalier…

Rassemblant le peu de courage que les ombres avaient daigné ne pas me dérober, je me soustrayai à l’emprise de la chair, libérant l’éclat céruléen de mes prunelles pour contempler le désespoir de face. En un souffle à peine audible, un murmure aussi délicat qu’une brise printanière, j’exhalai, d’une lenteur peu assumée, un timide et unique :


« Je… Je comprends… »

Entre ce frisson qui me parcourut l’échine, cette terreur sourde qui m’envahissait de toutes parts et le festin méthodiquement dévoilée par la nouvelle venue, j’abandonnai, l’espace d’une seconde, l’aura impérieux de l’enfant du Fer pour me gaver des couleurs, des parfums émanant des plats assortis. Tous plus appétissants les uns que les autres, certains d’entre eux me rappelaient les maigres repas partagés avec la dame aux crocodiles au détour du pèlerinage en terre samouraï. Un souvenir qui, bien qu’agréable au premier abord, venait avec son lot de déplaisirs, de cauchemars. Des traumatismes, ceux issus d’un passé de captive, d’enfant de la Foudre brisée en mille morceaux tranchants par un esprit tordu par le sadisme et le désir de façonner, à même les éclats de verre restants, une arme serviable, obéissante, avide de sang. Des événements d’une violence inouïe, mais contre lesquels j’avais néanmoins survécu… en me pliant au moindre des caprices de ma geôlière.

Un exploit qu'il me fallait, à présent, répéter, envers et contre tous. Pour survivre, encore et toujours.

Ce béant état de faiblesse ne m’avait donc jamais quitté..? Étais-je ainsi restée l’exacte kumojin que j’avais délaissée entre les murs de la cité des nuages? N’allais-je donc jamais prendre mon destin à bras le corps… Peu importe ce qui allait en résulter?

Peut-être. Peut-être bien.

Pour l’heure.

Aux exigences du Nagamasa amateur d’infusions, je décidai de me plier. Face aux ersatzs conquérants s’apprêtant à investiguer le boisé, je m’inclinai, vaincue. Une respiration suivant l’autre, je fis le nécessaire pour éviter de trébucher avec les mots comme je savais si bien le faire du fait de cette jambe artificielle. Me concentrer sur mes maladresses, éviter le pire, rentrer à la maison. Et changer pour que, plus jamais, je n’eusse  à contempler ma propre impuissance dans les yeux. Ce fût le plan.


« A… Attendez ! V-vous… n’avez pas besoin de… vous prêter à cet… exercice. Ils arrivent. »

De la pénombre, le duo dissimulé s’extirpa, faisant bruisser feuilles mortes et arbustes desséchés sous leurs pas. Les mains levés comme pour démontrer leurs pacifiques intentions, ils vinrent doucement rejoindre leur confrère à l’abandon.

« Je… vais libérer le j… utsu. »

Et d’un mudra, tous deux devinrent souvenir, s’évanouissant comme autant de volutes d’une fumée blanchâtres… Pour ne laisser que ma seule présence.

« Celui… Ou… plutôt… Celle que… à qui vous parliez, était… un clone. Je m’étais cachée parmi les b-branches, pour… fuir, en cas de p… de pépin. »

Était-il réellement possible d’empêcher quelqu’un de bégayer en le lui ordonnant? Non, au contraire. Mais j’y mettais tous les efforts nécessaires, et j'espérais que cela soit suffisant.

« J’ai… bien dit ''celle'', car… »

D’une seconde liaison de mes doigts jaillissait ma véritable apparence, sans masque ni maquillage. Celle d’une jeune femme, plutôt mignonne malgré la peur qui l’assiégeait, aux iris d’azur et aux cheveux longs, soyeux, tissés en une queue de cheval sertie d’un jolie ruban bleuté. Le corps drapé d’un uniforme militaire teikokujin au pantalon laissant entrevoir la base d’une prothèse de la jambe droite tout de bois et de métal composée, il n’y avait sinon ces quelques éléments, qu’un unique détail détonant du lot : accroché à ma ceinture, sur la partie antérieure du cordon de cuir, un demi-masque, ou menpō, à l'effigie d’une gueule de kitsune, trésor acquis lors de mon précédent voyage au sein de Tetsu no kuni, servant désormais comme amulette contre les malheurs et esprits malveillants. Un ‘‘cadeau’’, de la part de ce lieutenant dont ils voulaient tout savoir.

« Harusame Natsumi, c’est… c’est moi. Tout… Tout ce que j’ai pu vous… raconter, sous les traits de… Tengoku s'applique à moi. »

Je soupirai, avant de reprendre aussitôt, abattue.

« Kappa Tengoku était… C’est un genin de… Kumo, comme moi. Mon co… équipier. Mon ami. Et… mon amoureux. »

Résignée, j’en vins finalement à me déposer aux côtés du tandem Nagamasa. Au-devant du paysage magistralement illuminé en cette veillée nocturne, mon regard s’éleva, haut, si haut qu’il en accrocha la lune nous tutoyant de sa splendeur naturelle, là, suspendue dans l’immensité de la voûte céleste. Je poursuivis ainsi mon récit :

« Quant… à cette Joo Jun. C’est… la femme aux cro…codiles de la lettre. »

Une brève pause sous le joug d’un malaise profond, d’une souffrance intérieure. Mes doigts se liaient et se déliaient en une éternelle lutte contre la nervosité.

« C’était… une samouraï, une rônin. Un… lieutenant de votre… unité, Nagamasa Ippo, œuvrant avant... cela... en t-territoire annexé; chez moi, à… Kumo, sous les ordres… de la régente, Hokazuka… Hokazuka Rie. Une femme… brutale, violente, c-cruelle et… sadique. Mais aussi… parfois… je crois… réaliste. C’est… elle qui m’a arrachée à… mon village, au printemps dernier… »

Une respiration accablée. Des souvenirs désagréables, douloureux, insupportables. Une torture.

« Avant de… m’entraîner de force… jusqu’à Tetsu no kuni. »

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t9255-harusame-natsumi-terminee https://www.ascentofshinobi.com/t10943-dossier-shinobi-harusame-natsumi#93917
Nagamasa Ippo
Nagamasa Ippo

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Sam 22 Jan 2022 - 2:12
Secret bien gardé [Natsumi] Gt7b

百科事典



Il regardait l'usurpatrice se dévoilait, annulant les arcanes de son sobre camouflage. Sous la lueur d'une pleine lune, le repas était accompagnée de surprise que le Nagamasa ne pouvait réellement prévoir. Cependant, il eut compris les intentions de cette dernière : survivre et fuir. Mais il était compliqué en ces temps de laisser une potentielle fugitive aux mains d'alliés pouvant devenir de futurs opposants.

La stratégie était donc des plus simples. Sa quantité d'information ne semblait pas être assez grande pour pouvoir gêner l'empire. Tout ce qui restait à faire après sa libération, serait de diversifier les potentiels systèmes militaires qu'elle connaissait pour rendre son rapport d'information à Kumo caduc et par-là même, piéger la nation de la foudre si elle souhaitait entreprendre un quelconque mouvement basé sur des informations erronées.

C'était un moyen de lui faire confiance et de lui rendre sa liberté. Mais il n'était pas maître de ce qui pouvait se passer sur le territoire du feu. Ainsi, après ce repas amplement mérité et cette conversation " diversifiée ", il ne répondait plus des actes de celle qui s'appelait en fait Natsumi. Et il tenait à lui en imposer la règle avant toute décision.

« Une histoire remplie de mensonge. Mais, je vais vous faire confiance cette fois-ci. » Il mangeait sa dernière bouchée. « A condition que lorsque vous raconterez comment vous avez pu quitter cet endroit, vous précisiez que l'Empire du Feu n'est pas une menace. Les mots de votre lettre peuvent être apparenter à de la traîtrise... de l’incitation à la haine. » Il déchirait devant elle la dite lettre, révélant l'étendu de son bluff précédent.

Le vent soufflait quelques feuilles et le géant de fer se relevait de sa position. Il scrutait l'opposante emprunte à la liberté totale.

« Je ne suis pas garant de ce qui pourrait vous arrivez après que vous ayez franchi ces bois. Alors, vous n'avez qu'une solution : vous hâtez. Et prier, pour atteindre les frontières sans encombre. Je n'aiderai cependant pas une menteuse potentielle. Sachez bien une chose, ce que vous connaissez de l'empire n'existe plus. Inutile de ramener des informations à votre nation. »

D'un signe de main, il faisait geste à Natsumi de prendre congé, ou plutôt, de disparaître. Il ne la connaissait pas, mais elle, n'avait sans doute plus beaucoup de temps avant que son absence ne soit remarquée. C'était une course contre la montre et il fallait qu'elle se fasse discrète, car l'assassin pouvait la poignarder dans le dos. Et c'est en attendant qu'elle s'éloigne, que son maître, Kuro, se dévoilait à son tour, lui qui était resté discrètement à l'écart.

« Tu ferais mieux de la tuer tant que tu le peux. »
« Je sais. Mais il est plus intéressant de montrer des bonnes intentions à nos alliés de la coalition. Par ailleurs, ses informations ne sont pas importante et plus encore, si nous modifions ses connaissances, elle mènera ses terres à dévoiler leurs véritables intentions face à nous. Que l'Empire se sert d'elle plutôt que de l'éliminer me semble être plus judicieux. »

Revenir en haut Aller en bas
Nagamasa Reira
Nagamasa Reira

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Dim 23 Jan 2022 - 7:01
Vérité après vérité, votre curieux invité dévoile peu à peu sa véritable identité.
Le jeune garçon n'était pas un garçon. Blonde illusion dont les traits fondent, disparaissent dans la brume pour dévoiler ceux d'une demoiselle. Brune et frêle aux pupilles couleur ciel. Livide et blême. Au corps mutilé par des stigmates, cruels. Et ton cousin, bien qu'insatisfait de cette fable, la congédie sans plus d'histoire. Il voulait un récit de vie authentique, et n'a eu en retour de sa sympathie, que tricheries et tromperies. Un écœurement qu'il exprime en déchirant brutalement le bout de papier, symbole d'espoir, comme pour la blesser. Rétablir une égalité. Mais ta main glacée, doucement, emprisonne celle de l'esseulée. Tandis que le Nagamasa s'éclipse dans l'obscurité.

Harusame [春雨], "pluie du printemps" ou "nouilles fines". Natsumi [夏美], "beauté de l'été". Natsumi [夏海], "mer d'été".
Tu traces ces caractères à sa droite, sur sa paume abîmée. Trop de fois violenté. Trop de fois usée, souillée.
Avant d'apposer ta droite gelée sur sa joue maculée.

« Pauvre petite chose malmenée. Vous aurez besoin de force, et de ce qui vous reste de patience, avant que vous ne puissiez retrouver votre foyer. Finissez de manger et profitez encore avec moi de cette festivité... »

Ton pouce frotte sa pommette. Une apaisante et terrifiante caresse. Vicieux stratagème, traîtrise déguisée en flatterie, elle fut la première à faire preuve de duperie.

« Seulement, je vais encore devoir vous effrayer. Comprenez que je ne peux vous renvoyer dans votre contrée. Pas encore. Pas comme cela. Harusame Natsumi, contez-moi une nouvelle fois votre récit. Parlez-moi de vos maux, du Teikoku, de Tetsu. Pour que vous puissiez, l'âme sans crainte et apaisée, rejoindre les vôtres et Kumo.»

Car contrairement à ton cousin, ni Colère, ni Frustration, n'obstruait ton jugement.

Sans aucune Emprise sur cet Empire, tu t'âpretais à porter le poids des décisions à venir, prise dans la nuit.
La responsabilité de cette vie meurtrie.


Technique(s):
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t12493-nagamasa-reira-yamato-nadeshiko
Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Mer 26 Jan 2022 - 20:39





L’agacement du Nagamasa se répercutait en moi comme une évidence. Un sinistre écho. Ses manières, sa geste; son corps entier renvoyait, bien qu’en d’infimes subtilités, à un trop-plein d’impatience qu’il peinait désormais à contenir. À trop s’abreuver de mes piètres mensonges, de cette pathétique mascarade, bien plus que du thé qu’il avait apporté en cette splendide veillée sous le clair de lune, l’homme avait succombé au démon de la lassitude. Il prit donc congé de sa cousine, se délestant de sa proie, ma personne, non sans établir les dernières règles du jeu, un ultime avertissement en la destruction d’un appel à l’aide couché sur papier. Un long frisson me parcourut, au même moment, l’échine, mais je demeurai silencieuse.

Naviguant entre effroi et soulagement, je jetai une rapide oeillade en direction de la vipère, installée à mes côtés, avant de reporter mon regard, soulagé d’un poid incommensurable, sur la silhouette du soldat s’effaçant bientôt, avalée par la pénombre pour devenir souvenir. À l’instar de ce passage marqué au sein de mon pays natal.

Du moins, je le croyais.

Car, malheureusement, rien ne se déroulait jamais comme prévu entre les frontières du royaume de la fourberie et de la tromperie. Aussi le contact d’une main, aussi froide que les steppes gelées de Yuki no kuni, me rappela-t-elle cette glaçante leçon. S’affairant à tracer dans le creux de ma paume ce que je compris trop tard être des kanjis, cette Dame Reira demeura d’abord muette. Mon attention se perdit sur ses mouvements, avant qu’on ne la rappelât à l’ordre, d’un second contact, celle d’une dextre frigorifique posée contre ma joue empourprée. Paralysée, tremblotante, je ne savais que croire face à cette étrange caresse. Et bien que mon irrépressible envie de fuir ne semblait se tarir, je ne savais que faire en cet instant, en ce moment précis. Mes prunelles se jetèrent alors dans celles de ma vis-à-vis, incapable de déterminer si j’avais affaire à une bienfaitrice empreinte de compassion, ou à un démon affublé des plus viles intentions.


« Pou… Pourquoi..? échappai-je faiblement, dans cette lutte contre la tourmente. »

La réplique ne tarda point, ravivant cependant le malaise, cette impression de ne savoir sur quel pied danser, de ne plus saisir la réalité qui émanait de la bête drapée d’angéliques parures.

Je contemplai ensuite ma tasse, encore fumante, et le festin entamé soigneusement apprêté, là-devant, jonglant brièvement avec l’idée de m’y risquer. Délaissée par la crainte du poison ou d’une quelconque tentive d’assassinat par la nourriture, je ne pus que succomber face à l’étrange invitation de la native des terres de Fer. Sans une indication de plus, sinon une unique larme libérée, malgré moi, par un excès d’angoisse, je pris finalement une première, mais timide, gorgée de thé, suivie d’une maigre bouchée de potiron. L’infusion était réconfortante, et le plat, savoureux.


« C’est… hm… délicieux, soufflai-je, presque à contrecœur. M-Merci… »

La caresse d’un pouce, délicate, me tira malgré moi un peu plus loin de la méfiance dont j’avais su faire preuve depuis mon arrivée sur la falaise. À l’image d’une mère apaisant, à la nuit tombée, les craintes d’une enfant effrayée par tant de maux, tant de cauchemars qu’il lui était impossible de trouver le repos, la dame avait su dénicher les failles dissimulées au sein de mon armure de survivante. J’acceptai donc de coopérer, de dévoiler mes mésaventures, mon récit, ou peu importe ce que la soldate désirait entendre, si cela me permettait de regagner, en un seul morceau, la sécurité de ma patrie d’adoption.

« Je… Je ne sais pas par où c-commencer… »

Un soupir, celui d’une gamine résignée, puis une bouchée de dango. Ce qu’il me fallait pour nourrir ma mémoire, davantage que mon estomac. Une seconde de plus pour trouver les mots justes, scruter un peu plus les traits, les expressions de la kunoichi. Y chercher, fût-ce t’il possible, un peu de courage pour affronter un passé houleux, des images traumatiques.

« Hm… Je… Bon, alors… Je… vais reprendre du d-début. »

Une demi-seconde de pause, puis une nouvelle gorgée de thé. Ce qu’il me fallait pour délier mes lèvres, davantage que pour étancher ma soif. Et je me lançai enfin :

« C’était… C’était à l’époque où les t-troupes du Teikoku se retiraient de Kumo. On… On ne savait pas ce qui était en train d’arriver. Je… Je devais rejoindre K-Kappa Tengoku, à son logement… Et j’ai croisé la route du lieutenant Joo Jun, q-qui était sur son départ. Il y a eu quelques échanges… p-pas particulièrement agréables, entre nous d-deux. Une invitation à la suivre, puis un ordre, et des menaces. Je ne voulais pas… Mais, j’ai suivi. Elle était ma supérieure… Et je… J’étais faible et effrayée… murmurai-je, abattue. J’ai… J’ai compris, plus tard, qu’elle connaissait mon sensei, un chûnin, Nakamura Syoto, et qu’elle le détestait… au point de lui vouloir du mal. »

Sans que je ne puisse m’en rendre compte au premier abord, trop absorbée par les images de cette infernale journée, mon corps s’était passablement raidit, mes muscles tendus et ma mâchoire crispée. J’inspirai donc un grand coup avant de poursuivre, jetant un coup d'œil vers l’immensité de cette céleste scène, parsemée d’une infinité d’étoiles toutes plus scintillantes les unes que les autres. De quoi m’élever plus haut que les ombres tapis en moi.

« A-avant de partir, sans que l’impériale p-puisse me voir, j’ai pu placer un appel à l’aide, caché dans mon… dans mon bandeau frontal. Je l’ai abandonné à l’entrée du village, s-sous l’Arche Grise… Dans l’espoir… Dans l’espoir que quelqu’un le retrouve. Je… Je n’ai pas eu de nouvelles de Kumo, d-depuis… »

Mes billes d’azur quittèrent l’emprise des cieux, croisant le visage de Reira, comme pour y dénicher une quelconque réaction, une quelconque information. Et pour m’y agripper solidement, sachant la suite.

« D-Dites-moi, ‘‘Dame Reira’’... Vous a-t-on déjà g-gavé d’alcool, s-sous la menace d’une lame, d-déposée contre votre p-peau nue? Est-ce que… Est-ce que l’on vous a déjà p-pourchassée en pleine nuit, dans les rues d’un hameau de Tetsu, parce que l’on voulait vous empêcher de… de fuguer, avant de vous restreindre au sol, un k-katana sous le cou? Est-ce que… Est-ce qu’on vous a déjà appris à tuer… en vous forçant à le faire, contre votre gré..? En égorgeant un… un bandit à deux pas de vous, p-par pur sadisme? »

Le choix des mots, comme le ton désobligeant, laissaient transparaître toute la colère, la honte et l’effroi qui me parcouraient alors. J’aurais pu égorger mon ancienne geôlière, ici et maintenant, si celle-ci avait été présente, en chair et en os, par cette nuit de… festivités? À la place, je laissai libre cours à mon chakra Mitsudo, libérant autour de moi tant de cette mystérieuse puissance que toute chose en contact avec le sol en fût soudainement bien plus lourde. Même l’ambiance en était étouffante, pesante.

« À moi, à moi… si… En plus d’être contrôlée sur t-tout ce que je faisais, disais… ou pensais… »

Finissant le peu du breuvage qu’il me restait, j’exhalai à nouveau par les narines. L’histoire continua.

« Ce fût… ainsi… Dès mon dé… Départ de Kumo, puis à Tetsu, et à Hi… jusqu’à la disparition de Jun. Au p-pays du Fer, elle… Elle devait faire de moi sa lame… me f-former dans les arts samouraïs. On a voyagé un peu, de village en village, mais… je ne sais plus… Je… C’est… Flou. J-Je me souviens avoir été très… attachée, au lieutenant, durant cette période. Je ne comprends p-pas pourquoi. Sinon, on… on a fait la rencontre d’une femme. Une… certaine T-Taira Sakina, qui a aussi disparu ensuite. »

Un haussement d’épaules, comme si ce dernier détail importait peu. Et pourtant, mes souvenirs étaient très clairs à son sujet. Sa beauté, aussi pure que le cristal, ne m’avait pas laissé indifférente, après tout.

« C’est… peu de temps après n-notre arrivée à Urahi, que Jun s’est v-volatilisée. Sans jamais r-réellement m’intégrer aux forces du Teikoku. J’étais… déprimée. D-désespérée. Confuse. D-Dépouillée de tout. Mais, j’ai fait la rencontre d’un… d’un autre lieutenant : Sendai Hanae. Elle m’a… encouragée à ne r-rien tenter de stupide, comme partir, r-rentrer à Kumo. Elle me p-promettait de f-faire de cet endroit, un lieu où je p-pourrais me reconstruire une vie. Je… Je… lui ai fait confiance. Mais… Elle est partie, elle aussi. »

Épuisée par le poids des mots et des souvenirs, je touchais désormais à la conclusion de mon récit.

« A-avec l’arrivée du nouvel empereur… j’ai pris p-peur. J’ai… j’ai préféré me fondre dans la masse, dans la p-population, jusqu’au jour où le moment opportun se présenterait… pour… pour fuir. J’... J’offrais mes services, comme… comme apprentie eiseinin, à l’hôpital… jusqu’à ce que le c-chaos s’abatte sur le pays. Jusqu’à aujourd’hui. »


Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t9255-harusame-natsumi-terminee https://www.ascentofshinobi.com/t10943-dossier-shinobi-harusame-natsumi#93917
Seiun
Seiun

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Dim 30 Jan 2022 - 23:49
Automne 204
Secret bien gardé [Natsumi] JprE4f5

- Dâme Seiun, des soldats réclament votre intervention à la baie de Jade

L'or de ton regard se soulève et envoloppe le corps tout entier du messager. Corps fébrile, voix hésitante, yeux déviants. Tu n'arrives pas à savoir si son approche respectueuse te répugne ou te plait ; mais le juste milieu entre les deux t'ordonnait de le dévisager comme s'il avait franchi une frontière interdite.

- J'ai que ça à foutre d'aller là-bas
- C'est au sujet d'une désertion avortée... de la soldate Harusame Natsumi.

Cette fois-ci, un sourire carnassier dessina sur ton visage une réelle satisfaction : Le soldat osait te répondre, et quelque part, ça te plaisait. Qui plus est, sa précision était nécessaire, vitale pour te faire bouger du bureau pourri qui supportait le poids de tes expériences. Tu savais à quel point l'Empire avait la trahison en horreur, et le verdict qu'il réservait à ceux qui ne savaient pas se cacher était l'un des plus savoureux du Yuukan. Les prisons étaient vides : parce que seules les têtes étaient ramenées et enterrées à vif.

Ton intérêt piqué, tu te lèves et frôle l'intervenant qui ne manque pas de frémir à ton contact : Savoureux moment que de sentir la peur qui dégouline des ses pores. Une odeur un brin acidulée, mais goûtue.

►►►

La baie fait honneur à son nom, même en ce temps d'hiver précoce ; ou d'automne sur sa fin. Il ne te faut que quelques minutes pour retrouver les soldats, et épier la conversation tout en te rapprochant sans nulle discrétion de la scène. Les derniers propos deviennent alors très clairs et te plongent déjà dans le scénario classique d’interrogatoire : Pourquoi ? Avec qui ? Comment ?

- Beaucoup d'excuses, pas vraiment de concret. Tu devrais pourtant savoir ce que l'Empire réserve à ceux qui daignent partir comme si le monde leur appartenait.. Notre Empereur en a fait l'exemple il y a peu.

D'un sourire viscéral, tu replonges dans l'image d'Hanzo, brandissant de chaque main des têtes arrachées à leurs corps, dont le sang avait caillé sur la route, ne laissant qu'un carmin délavé au bout de leurs cous tranchés.

- On aurait coupé à peu prêt là

Tes doigts s'amusent à se promener vers la nuque de la jeune soldate, presque à l'unisson avec l'autre femme dont la paume jouait avec ses fossettes. Ces emprises multiples, elles n'ont qu'une seule réalité : La fuyarde était un lapin en proie des loups. Et dieu sait ce que les canidés pouvaient être affamés.

- Maintenant, nous allons vérifier si tes aveux tiennent la route, pour que ta tête tienne droit.

Ta paume survole alors un cahier, comme sorti de nulle part. D'origine complètement vierge, il vient s'habiller grâce à l'encre de ton corps et change perpétuellement de visage. Des archives défilent à une vitesse folle, que seul un lecteur avisé pouvait suivre. Des visages, des textes, des primes. Le tout s'arrête d'abord sur le nom évoqué par la soldate. Joo Jun. Pas de nouvelles. Une samurai. Les faits coïncidaient. D'autres écritures s'enchaînent, le nom de Natsumi apparaît sur une autre page, dont la lecture est rapide. Une lettre d'un certain Meikyu Raizen, s'inquiétant du départ précipité de ladite Kumojine.



Un grognement manifeste ton insatisfaction. Tu avais fait tout ce chemin pour tomber sur une présumée innocente.. Et bien que son histoire manque en cohérence, les faits marquants correspondaient... et elle était bel et bien recherchée par son propre pays... Or l'Empire n'avait nul besoin d'un enième incident politique.

Le bouquin se referme dans un clap audible : et ton regard jauge avec sévérité.

- A partir d'aujourd'hui, Joo Jun est déclarée traître à l'Empire, et sa tête sera mise à prix... Maintenant...

Certains points méritaient vérification, et ton attitude le faisait comprendre.

- Taira Sakina a-t-elle un quelconque lien avec Taira Fugaku ? Es-tu toujours en lien avec Sendai Hanae ? Répond avec honnêteté, et tu rentrera chez toi indemne.

Deux questions posées avec impertinence, mais qui marqueraient l’issue de cette entrevue, et le future de cette fuyarde en devenir.
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t10147-seiun-fichee-terminee#86391
Nagamasa Reira
Nagamasa Reira

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Mer 16 Fév 2022 - 2:31
Tu ne pourras jamais comprendre sa peine. C'est un fait. Ni cette invisible détresse, libérée en un sourd et lourd hurlement. Celui même qui chercher à broyer ton corps sous le poids des ces effroyables ressouvenances. Elles qui n'ont cessé de dévorer cette enfant, du bout de sa chair jusqu'à ses os effrités dont il ne reste plus qu'une enveloppe vidée — à l'âme qui, pareil au corps mutilé, est égarée…

Livrée en pâture à un démon dont la récompense fut de la laisser pour morte…

Seul un écho résonne à ton Atrabile. Abject synonyme de félonie. Ire d'une mélodie irascible — tes mains lentement se lèvent pour enserrer la maigre proie de leur froid… un mensonge pour rassurer celle qui de sa bouche t'as esquinté…

Mais c'était sans compter la bile noire qui, de sa dextre, marqua de la mort le cou de la lapine.

Et d'un geste tu l'arraches de son emprise.
Appose ta palme hiémale sur sa nuque, pour conjurer la condamnation, proclamée par l'Obscène Pie — cause de révulsion.
Mais le ciel t'est bon, et provoque son irritation tandis que tu enserrés l'Adoptée des Nuages, et lui susurrer, à l'abri des oreilles et iris urines :

« N'aie crainte Enfant de Kumo et Hi. Continue de clamer ta vérité, sans défauts, ni tromperies. » avant de délacer la lapereau. Pendant que ta droite glisse de sa nuque, en suivant le tracé de l'artère pour venir relever son menton. Qu'elle puisse voir la lune éclairer tes traits presque maternels.

Qu'elle puisse défendre avec véracité, sa réalité libre de toute imposture et inauthenticité.

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t12493-nagamasa-reira-yamato-nadeshiko
Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

Secret bien gardé [Natsumi] Empty
Dim 6 Mar 2022 - 19:23



Une bourrasque, soudaine, bouscula cette soirée sous le clair de lune. Portée par les vents, une volée de feuilles mortes balaya les hauteurs de la falaise jusqu’à s’échouer parmi les arbres bordant le sentier en contrebas.
Mes prunelles s’illuminèrent, humides. Ce que je leur enviais de pouvoir ainsi s’envoler, s’enfuir loin, si loin, sans avoir à rendre de comptes. J’appréciais le thé offert, ses arômes, sa saveur, mais aucun breuvage ne pouvait étancher cette insatiable soif de liberté.
Mes ongles se plantèrent dans ma paume, mes lèvres se serrèrent.
Mon récit touchait à son terme, mais mon calvaire, lui, semblait résolu à me pourchasser, encore, et encore. À restreindre le moindre de mes désirs, aussi légitimes fussent-ils.

J’avais, de toute évidence, troqué un monstre pour un autre. Similaire, mais différent.

Il s’annonça d’abord sous la forme d'un bruissement timide, lointain, s’intensifiant lentement. Des ombres, il s’échappa bientôt, et jusqu’à moi, il s’avança. Un pas à la fois, doucement, doucement, savourant chaque seconde de son interminable approche comme un appétissant, mais cruel repas.
Un long frisson me parcourut l’échine. Je retins ma respiration. Des sueurs froides perlèrent sur mon visage livide. Son souffle, dans mon cou, était celui d’une bête affamée, au sourire carnassier. Elle réclamait ma chair, pour une histoire de trahison. Quelle trahison?
Ma déglutition se fit laborieuse. J’écarquillai les yeux, terrifiée, osant à peine contempler la chose.
Celle-ci empruntait les traits d’une jeune soldate, déformés sous les rayons lunaires, à la crinière d’un blanc délavé, tirant sur le gris sous cet éclairage lugubre.  Ses iris, à la teinte d’urine, me fixaient dans toute leur répugnance, désireux de voir ma tête tomber sous ses griffes. De trop nombreux gribouillis noyaient son torse et ses bras sous d’abyssales quantités d’une encre aussi noire que la nuit; et menaçaient désormais de m’engloutir.
J’étouffai. Au fond de mon être, je savais déjà ce qu’elle était : un oiseau de malheur, de mauvais augure. De ceux qui apportent avec eux la mort. Plus qu’une obscène pie; elle était, sans nul doute, le corbeau, présage au dernier repos.

Ses premiers mots me glacèrent les sangs tandis que la froideur de ses doigts hantait, sur toute sa largeur, ma nuque, tel le baiser glacial de la lame d’un bourreau.
Ma respiration reprit, davantage saccadée, désordonnée, puis s’accéléra. Au bord des larmes, je tremblais. La panique me guettait. Je plongeai alors mes prunelles dans ceux de Reira, l’interrogeant en silence, presque supplicative. Tu n'as pas fait ça, pas vrai? Rassure-moi. Dis-moi que tu ne l'as pas fait…
Ma mâchoire se crispa, je montrais presque les crocs. Une colère sourde s’éveillait en moi. Menacée et sans issue, la proie sans défense que j’étais à cet instant s’apprêtait à mordre. Je n’avais plus le choix que de combattre, au péril de ma vie, pour en assurer sa continuité. C’était inévitable.

Or, dans un violent élan, la vipère m’arracha brusquement à l’emprise du canidé. Je sursautai, impuissante face à l’ampleur du mouvement, toujours sous le choc malgré la paume rassurante de la Nagamasa. Pourquoi cette teikokujin volait-elle à mon secours?

L’attente du jugement commença dès lors, de longues secondes durant lesquelles je songeai, larmoyante, à mon parcours pitoyable, à mes proches, à Tengoku, à Kumo. De longues secondes durant lesquelles je vins maudire ma propre faiblesse à nouveau. Celle-ci allait peut-être, dans un avenir rapproché, m’entraîner malgré moi dans la tombe. Quel triste sort que le mien.

Mais un grognement vint rapidement déchirer le silence oppressant qui s’était abattu sur la clairière. La déception se lisait sur le faciès du démon au masque humain. Il lui faudrait, ce soir, bouder son plaisir. Visiblement frustrée, elle déclara alors la mise à prix d’une traîtresse.  La chasse au crocodile s’ouvrait ainsi. Je soupirai…
Devais-je en rigoler, sourire, ou déverser toutes les larmes de mon corps? Je ne savais plus trop, à vrai dire, mais je n’eus pas le temps de m’y attarder. À défaut d’obtenir ma tête décapitée, la bête s’entêtait à me tirer les vers du nez. Elle ne comptait sans doute pas laisser sa proie de sitôt.

L’interrogatoire reprit donc, non sans l’appui, cette fois, de la native des terres du Fer, qui de sa douce étreinte, me susurra quelque encouragement, à l’image d’une mère craignant pour la sécurité de son enfant.

Mes doutes à son encontre se dissipèrent d’un coup.  

Enfant de Kumo et de Hi…

Je pinçai les lèvres, émue. Elle était bien la première à me voir ainsi, dans mon entièreté. À se faire muraille, pour me protéger des assauts de l’effroi. À partager, outre le plaisir de ce somptueux repas, un peu de chaleur et de compassion en cette froide nuit d’automne.
Lorsqu’elle releva mon menton avec délicatesse pour offrir à mon regard apeuré la bienveillance de ses traits maternels, je décidai de m’y accrocher. Ne la quittant pas des yeux, je clamai donc, ainsi qu’elle m’avait encouragée à le faire, ma vérité, sans défauts, ni tromperies.

« Je… Euh… J… Je ne sais pas… dis-je, tremblotante. Je… Je sais q-que Jun l’appelait ‘‘princesse’’. Elle… Elle se cachait dans une g-grotte, à Tetsu no kuni. Elles… Elles avaient l’air de b-bien… de bien se connaître. M-Mais je n’en sais p-pas plus… J-Je vous le jure. »

Je pris une courte pause. Mes prunelles céruléennes toujours plongées dans celle de ma vis-à-vis, quelques larmes s’en échappaient.

« Je… Je n’ai p-plus aucun lien avec Hanae, d-depuis son départ… J-Je vous l’assure. A-Absolument aucun. S-Sinon, je… Je serais déjà loin d’ici. Un soupir. Je… Je veux seulement r-rentrer chez moi… »

Ma voix se noua. Je rompis le contact visuel avec Reira, pour lorgner le vide, au ras du sol. J’en avais assez. Je ne voulais que la paix et la sécurité de mon foyer… Mon véritable foyer. Je n'étais pas une menace pour le Feu. Et je n'avais jamais été leur soldat. Allaient-ils enfin le comprendre?

« S… S’il-vous-plaît, laissez-moi p-partir… »


Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t9255-harusame-natsumi-terminee https://www.ascentofshinobi.com/t10943-dossier-shinobi-harusame-natsumi#93917

Secret bien gardé [Natsumi]

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Un secret bien gardé [=> Kaguya ]
» [Mission B] Un secret bien gardé (PV Yamanaka Tokage ; Yuki Misaki)
» 03. Un palais bien gardé [ Victoire : Iwa ]
» [Mission] Le sanglier, c'est pas bien et bien à la fois // ft Ryoiki Yoji
» Le secret des diables

Ascent of Shinobi :: Territoires du Feu :: Hi no Kuni, Pays du Feu :: Baie de Jade
Sauter vers: