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01. Le Sommet de la Coalition

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Mokkô
Mokkô

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Sam 6 Nov 2021 - 19:21
« Ha ! Ha ! Vous parlez trop, je n’arrive plus à suivre ! »

Le rire du vieux membre des Derniers Gardiens surprit la tablée. Pas seulement pour son volume, mais bien parce qu’il contrastait avec la gravité de la situation et des échanges auxquels représentants et accompagnateurs des plus grandes puissances du monde avaient proposés. Un contexte critique auquel Sen’sei Mokkô avait pourtant bien en tête. En effet, son sourire eut vite disparu, tandis qu’il croisait ses mains pour mieux se concentrer.

Tout le monde put comprendre qu’en cet instant, il cherchait à répondre à chacune et chacun, sur ce qu’il avait appris, sur ce qu’il avait remarqué et sur ce qui l’avait… choqué.

« Le Conservateur… Je ne savais effectivement pas pour ce « sceau d’amnésie ». Ses informations auraient pu nous aider, mais si Sakaze Tôsen les avait obtenues – directement ou en lisant le futur – nous aurions peut-être déjà perdu. Je ne sais pas quoi en penser, hormis que j’ai perdu un frère… »

Une tristesse rapide, à l’image du regard que le moine jeta vers les représentants Kazejins. Car s’ils étaient restés plutôt silencieux, ce que venait d’énoncer Sharrkan avait une importance capitale.

« … tout comme vous perdrez nombre des vôtres, Ashina Mitsuhide. Il n’est PAS possible de tuer un Dieu. »

Les acteurs présents les plus attentifs avaient pu remarquer l’agacement qui gagnait le Charpentier. Que ce soient par ses poings par instants serrés, ou sa mâchoire âgée et pourtant plus crispée : l’arbitre de ce Sommet de la Coalition avait du mal à conserver son calme.

« Si nous vous avons transmis notre savoir, si nous vous avons appris comment affaiblir et sceller un Dieu, ce n’était pas pour rien. Pensez-vous que vous êtes les premiers à avoir réussi à vaincre le Dieu du Désert, vous qui… »

Sen’sei Mokkô ne finit pas sa phrase. Mais ses paroles trahissaient un sang-froid perdu qu’il tentait difficilement de retrouver. Il ferma longuement ses yeux. En apparence, il était difficile de savoir s’il voulait refuser ce qu’il avait entendu, ou s’il s’en voulait. Les mots étaient puissants et il avait au moins arrêté ses reproches avant qu’ils n’affectent profondément la tenue de ce Sommet.

Il tentait de se raisonner. Et en rouvrant les yeux, croiser le regard de Wutu-Fuku lui rappela certaines de ses paroles, à juste titre. Ces Shinobis n’avaient pas toutes les informations que l’ordre des Derniers Gardiens possédait. Ils n’avaient pas leur histoire, eux qui venaient de villages fondés quelques années auparavant à peine. Ce n’est pas de leur faute, se convainquait-il à mesure qu’il se calmait.

« Je m’excuse. Comme l’a souligné l’hôte du Dieu de l’Eau lui-même, vous ne connaissez pas l’histoire des Derniers Gardiens. Et compte tenu des récents événements et la présence du Gardien des Gardiens lui-même, je vous dois des réponses. »

Le vieil homme hésitait encore. Mais comme il l’avait dit, les enjeux dépassaient tout raisonnement trop long, et tout héritage.

« Taiyô, capitale de votre pays, a vu naître le Dieu du Désert il y a presque deux siècles. Face à ce que beaucoup virent comme un monstre, et face à l’inconnu, une terrible bataille opposa les Hommes face au Dieu. Nos ancêtres avaient une maîtrise du chakra moins poussée que la nôtre aujourd’hui, mais le nombre eut raison du Dieu du Désert qui fut vaincu… »

Mains à nouveau croisées, le moine les vit se crisper à nouveau, l’espace d’un instant.

« … jusqu’à ce qu’il réapparaisse quelques saisons plus tard. Sa rage dévasta une partie du pays. Cette part d’histoire, vous la connaissiez déjà. Mais vous la connaissiez sous la version du Premier Cercle, qui tenta de dissimuler l’existence du Dieu en plaçant le peuple Asaara comme fautifs de par leur maîtrise du sable. Certains membres de ce cercle furent des Derniers Gardiens. »

La Grande Prêtresse Shima, morte lors des premiers sacrifices de l’année 202, en était le parfait exemple. Mais est-ce que l’utilité du secret préservé pouvait excuser les atrocités commises ?

« Lorsque le Dieu du Désert réapparut, des guerriers dirigés par un Héros, parvinrent à le sceller. Une solution inévitable face à l’immortalité de ces monstres divins. Une solution… qui devait être transmise. »

Représentants comme accompagnants, toutes et tous recevaient différentes pièces du plus tragique et pourtant beau puzzle au monde. Celui de leur Histoire.

« Très vite, les Hommes comprirent qu’il existait d’autres Dieux. Et si face à ce que l’on ne peut pas tuer il était évident que le scellement était l’unique moyen de protéger les Hommes, le pouvoir inouï que les Dieux possédaient était tout aussi une évidence. Tout comme celle que, mis entre les mains de dirigeants ou simplement libéré, le monde pourrait sombrer. »

Toutes et tous devinaient la naissance à laquelle le vieil homme faisait référence.

« Garder l’existence des Dieux secrète pour écarter leur pouvoir des convoitises, sans pour autant perdre les connaissances pour les affronter si nécessité. C’est sur cette base que sont nés les Derniers Gardiens, gardes à la fois des savoirs, de l’Histoire et des armes nécessaires. »

Le regard de celui qui contait l’Histoire croisa à nouveau celui du jeune Kaguya Wutu-Fuku. Cette fois-ci, il s’adressa à lui directement.

« Le peu d’informations que nous disposons sur nos confrères et consœurs repose sur ce principe. Et si les Derniers Gardiens ont perduré jusqu’à aujourd’hui, c’est parce que chacun d’entre nous a une place, un rôle et un savoir unique. Savoir comment sceller un Dieu ou comment l’affaiblir, savoir comment le réveiller, savoir où ces divinités se trouvent… Même au sein de notre ordre, notre héritage est scindé pour que même l’un d’entre nous ne puisse tendre vers ce que nous voulons éviter. »

Sous ses paupières ridées, les yeux du Dernier Gardien prenaient le temps de passer d’un convié à un autre. S’ils ne le mesuraient certainement pas, lui savait que ce qu’il était en train de dire était historique. Avant d’être un simple partage d’informations, c’était avant tout un héritage, une promesse qui était en train de se rompre.

Mais l’intéressé poursuivit.

« Même sans les capacités de prédiction de notre ennemi commun, le secret peuplant le serment que nous, Derniers Gardiens, ont passé fut pour le salut du monde. Ne croyez pas qu’il ne fut jamais pénible pour moi d’assister à certains événements sans pouvoir rien faire. Il en va de même pour chacun d’entre nous. »

Mokkô marqua une pause, là où certains pouvaient penser à de l’émotion.

« Un Dernier Gardien a pour mission de désigner et de former son successeur, pour qu’il hérite de sa connaissance unique. Cette vie est difficilement souhaitable, car elle s’accompagne de fardeaux qui nous font presque perdre notre humanité. Sans ça, comment regarder un Dieu décimer les siens en sachant qu’en rompant le pacte des Derniers Gardiens, on aurait pu apprendre à chacune et chacun comment l’affronter… »

Certains purent comprendre que le Dernier Gardien s’adressait presque à lui-même. Hikari, la ville lumière des moines, où le réveil du Dieu des Éléments en avait fait la ville brisée.

Sen’sei Mokkô pointaa du doigt l’entrée par laquelle les membres de la Coalition Shinobi étaient arrivés. En ce sens, il montrait l’extérieur et par conséquence, tout le monde put deviner qu’il parlait du Gardien des Gardiens.

« Mais pour cet homme, c’est encore pire. Là où un Dernier Gardien doit veiller sur un héritage, une technique, une connaissance particulière, le Gardien des Gardiens doit veiller sur nous et sur tout notre ordre. Il est celui qui jauge et juge les Derniers Gardiens, celui qui a la responsabilité et la vie des nôtres dans ses mains. C’est aussi lui qui trouve un remplaçant au rôle d’un Dernier Gardien qui serait mort avant d’avoir désigné son héritier. Et pour se tenir éloigné de toutes les tentations et choses qui pourraient altérer son jugement ou ses principes… »

La voix du vieil homme tremblotait.

« … le Gardien des Gardiens fait le serment de ne jamais se mêler au reste des Hommes. »

Une révélation qui emmenait sur le chemin de l’émotion. Directe pour Mokkô, sûrement moins pour les autres, qui ne pouvaient que commencer à comprendre ce dont il était question.

« Oui, le Gardien des Gardiens hérite de l’énergie si particulière du Héros qui a vaincu le Dieu du Désert il y a si longtemps. Mais il ne peut pas l’utiliser. Il n’a pas le droit d’influer sur le monde. Il se doit d’être éloigné, lui qui est l’ultime socle de notre héritage et de notre Histoire. »

L’humidité gagna l’un des yeux du vieil homme.

« Son stupide enthousiasme de tout à l’heure n’avait rien de faux. Il n’a d’ailleurs rien de stupide. C’était la première fois qu’il voyait des Shinobis. Et en dehors de certains Derniers Gardiens, c’était même la première fois qu’il voyait des Hommes. »

Pour Mokkô, qu’importe si certains saisiraient ou non tout le sens de cet homme que certains avaient moqué. Lui savait.

« Son envie d’avoir des amis, bien qu’incompatibles tant avec le lieu qu’avec le devoir des Shinobis, n’était pas non plus feinte. Alors que nous sommes tous en danger et que les liens qui nous unissent sont nos dernières armes… Alors que nous nous battons pour protéger nos frères, nos sœurs, nos amis… »

L’arbitre du sommet toussota, presque sur commande, pour restreindre le sentiment qui le gagnait.

« … lui n’en a jamais eu. »

Pourtant si décidé au départ à reprendre toutes les choses importantes qui avaient été dites ici, Mokkô s’arrêta là. Il aurait pu discuter de l’analyse peut-être diablement pertinente de l’Eclair Vert, tenter de deviner de quelle faille le Conservateur avait pu avoir connaissance ou encore rebondir sur les nombreuses informations amenées par le jeune Aditya.

Mais il n’avait pas la tête à ça. Lui qui avait réussi à cacher ses douleurs et sacrifices derrière son personnage de vieil obsédé moqueur, n’était-il pas le mieux placé pour comprendre le Gardien des Gardiens ?

Protéger les Shinobis, que l’on connaisse leur nom ou non.
Le Gardien des Gardiens, lui, n’en avait même pas.

Spoiler:
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Chiwa Aimi
Chiwa Aimi

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Dim 7 Nov 2021 - 14:54
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Le Sommet de la Coalition
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Cela faisait bien longtemps que le Yuukan n’avait pas entendu des fanatiques. Si le Saint-Père était parti à leur recherche, cela serait un problème à ajouter aux nombreux tracas de la Coalition. L’information que l’un d’entre eux était enfermé dans les geôles de la brume resta enregistrée dans l’esprit de la rubiconde.

« Concernant les fanatiques, l’une d’entre-elle a attaqué Iwa il y a un peu plus d’un an et elle a pris la fuite et nous n’avons plus jamais entendu parler d’elle. Elle maîtrisait le pouvoir de la lumière. Il est probable qu’elle soit encore en vie, ou victime de la résonance et personne ne le saura, tombant alors dans l’oubli... »

La manipulatrice de la lumière qui avait blessé Taishi, forçant alors leur rencontre, n’avait plus témoigné de son désir de s’en prendre à la Roche. Savoir que le Chapelier avait perdu l’amour de sa vie dans des contextes peu élégants permettait à la rousse de peut-être mieux comprendre le personnage qui terrorisait le Yuukan. C’était un fait vraiment triste, parce que personne ne méritait de perdre sa moitié. Wutu-Fuku se demandait s’il n’aurait pas pu empêcher cette fin, cela raisonnait pour Aimi comme quelque chose d’horrible : pourquoi n’aurait-il pas essayé ?

Un frisson parcoura l’échine d’Aimi qui préféra rester silencieuse durant leur échange. Le Kirijin en savait beaucoup sur les derniers gardiens ou du moins sur un secret qui semblait tous les lier. Cela semblait avoir un rapport avec les dieux et l’homme au chapeau. Tous ces mots étaient source d’informations et la Chiwa s’en déléctait, en apprendre plus sur les sombres faits du passé était presque savoureux pour quelqu’un qui avait soif d’aventure et de mystères. La perte du Conservateur sonnait-elle vraiment la fin des plans de Tôsen ? Personne n'était au courant de ce secret en dehors de lui ? Si c’était le cas, alors, ce serait une nouvelle vraiment la bienvenue. Pour autant, cette mort ne posait aucune touche de joie, bien au contraire. Mais perdre la localisation du dieu renard permettrait à l’Homme au Chapeau de ne pas le savoir non plus. Mais pouvaient-ils en être vraiment certains, depuis le temps qu’il résidait dans ce monde, n’avait-il pas d’autres atouts en main ?

Aimi savait que lui laisser la parole devant une telle assemblée, dans un tel pays, avec un tel passif, cela ne plairait guère à Taishi. C’était sa manière de se venger de lui avoir fait des frayeurs. Depuis leur dernière conversation, une certaine complicité s’était installée, toujours en innocence. Sans savoir pourquoi, la Chiwa se sentait plus légère. Bien qu’il semblait agacé, ses mots furent très sages et impactants, surprenant d’ailleurs la jeune femme face à cette éloquence de qualité.

Une Tapisserie… Comme sûrement une bonne partie des présences sur les lieux, la rubiconde s’imagina alors ces fils se séparant et prenant des chemins différents. Éphémères, à tout moment, les différentes voies pouvaient s’éteindre, s’ouvrir pour de nouveaux futurs possibles, et en cela, la douce comprenait un peu plus l’impact du pouvoir de l’Homme en Chapeau. En effet, en touchant un fil, il pouvait influencer tellement d’avenirs en même temps, que c'en était effrayant. En effet, comme le disait son compagnon d’armes : cela rendait Tôsen d’autant plus redoutable.
Imaginer Yanosa avec une bombe dans son corps fit frissonner la kunoichi, elle lança un regard vers celui qui la faisait en bourrique, elle savait ce qu’il allait dire. Le plus important étant ce qui s'ensuivit, et sachant que l’Oterashi allait bien, la douce se concentra sur les mots suivants. Cela semblait évident qu’il ne verrait pas l’argile explosive, mais il aurait pu voir son futur, sa blessure. Mais c’était là, la petite faille qu’on pouvait déceler. Les fils avaient été coupés, d’autres avaient poussé, en cet instant.

N’était-ce pas une faiblesse d’être trop arrogant et de se sentir invincible ? D’une certaine manière, cela le rendait aveugle et c’était ce qui avait coûté au Chapelier ce jour-là. Toujours à compter sur son futur, qu’il n’avait pas pensé une seule seconde que deux têtes brûlées seraient plus malignes que lui. Dans un sens, la Taisho pouvait être fière de ses camarades pour ce fait.

Le regard rubis de la demoiselle contempla le kunai retiré de la table. Son explication était compliquée à suivre, mais chaque mot était pertinent et important. Concluant son monologue sur son opinion concernant les pouvoirs de l’Homme au Chapeau, Aimi pu ensuite échanger un long regard avec lui, terminant par un sourire satisfait de celle-ci.

Le représentant de la brume fit le lien entre cette faille et le fait que Tôsen pourrait ne pas connaître la localisation du Dieu Renard. Son attachement pour Rei Yamanaka semblait évident aux yeux de tous aujourd’hui, cela pourrait être une carte à jouer. Pour autant, Aimi n’avait pas envie de se couvrir les mains de sang.

Le nécromancien était lui aussi une vraie tâche indélébile, sa puissance était effrayante, d’autant plus qu’il était capable de faire apparaître des morts sans grande difficulté. Ce que proposait le Kaguya semblait cornélien, intervenir sur le lien entre Reijirô et chaque être ramené à la vie pourrait s’avérer difficile. Même si l’idée de les voir se retourner contre leur créateur pourrait s’avérer intéressante. La rousse hocha de la tête suite à cette idée.

L’ignorance, pourrait-elle s’avérer une arme redoutable contre l’Homme au Chapeau ? Peut-être, mais elle pourrait être fatale pour eux aussi. La douce ne savait pas si c’était là une bonne idée. Pour autant, le fait que Taishi ait agi avec autant d’imprudence et d’inconscience avait atteint le Chapelier. Mais comme il avait dit juste après, cela ne ferait pas gagner une guerre.


« Je pense que nous réunir et travailler ensemble, lie le destin de chaque personne, et pourtant, chaque personne a son propre chemin. Des fils qui se tissent alors en nombre… astronomique… À en entendre les dires de Taishi, il ne peut se permettre de suivre chaque corde, nous pourrions peut-être essayer dans ce cas, de l’attirer vers de mauvaises directions… »

Profiter de cette alliance pour semer des graines un peu partout, lui en faire voir de toutes les couleurs, le rendre fou ? La douce ne comprenait pas forcément le pouvoir de l’Homme au Chapeau dans sa totalité, mais c’était là une simple idée.

Kaze avait réussi à terrasser le Dieu du Désert et la rousse était plus que stupéfaite par ce fait. Quand elle voyait le mal qu’ils avaient eu à repousser Yonbi, accompagné de cet homme venant d’une autre planète… C’était là un fait exceptionnel et qui donnait de l’espoir. Pour autant, la rousse avait essayé de se mettre à la place de ces créatures qui n’avaient rien demandé. Mais quand Yonbi avait blessé ses amis et touché son village, il était difficile de chercher à comprendre. Au moins, l’opinion du Kirijin qui avait beaucoup à dire et la sienne se rejoignaient quant aux Dieux. Elle se permit par ailleurs de s’exprimer à ce sujet, pour y mettre son positionnement.


« Je serais de ceux qui préféreraient les laisser dans leur coin, tant qu’ils ne font de mal à personne. Quand je vois ce qu’un seul réveil peut engendrer, je préfèrerai éviter cette solution. Mais je ne peux m’arrêter de penser qu’à tout moment, un lieutenant pourrait se servir de leur technique pour les éveiller et semer le chaos, pour nous faire perdre du temps. »

Le manipulateur du bois interpella l’écarlate qui revint durant quelques secondes dans un passé pas si éloigné que cela. Bien sûr qu’elle se souvenait des paroles de Toph et de la promesse qu’elle avait faite lors du précédent sommet. Elle hocha la tête devant les citations présentées au cercle, liant les mains par ailleurs à la rubiconde face à ces promesses qui n’allaient pas être rompues du jour au lendemain.

Le représentant de la foudre interrogea la Terre et l’Eau sur la finalité de leur combat face aux Dieux. Elle avait, en accord avec Tsuyoshi et Teruyo, le droit d’en parler, mais sans entrer dans trop de détails par précaution. Aimi était quelqu’un qui aimait la franchise et l’honnêteté, mais n’étant pas la seule à décider, elle se retiendrait. Elle prit donc la parole, posant son regard rougeoyant sur l’éclat océanique qui perçait le teint hâlé de Sharrkan.


« Le Dieu singe a été éveillé par le Lieutenant du Chapelier. Malheureusement, celui-ci sommeillait depuis tout ce temps… sous le village… Je vous laisse imaginer les dégâts astronomiques que cela a engendrés et l’urgence de la situation. Nous nous sommes unis pour affaiblir Yonbi, mais comme je l’ai dit, Sens’ei Ketten avait réussi à repousser les barrières Kinjutsu, ne nous laissant que le scellement. Scellement qui a été un succès.

Comme l’a mentionné Aditya, Hyûga Toph avait fait le serment de ne jamais utiliser tout ce qui lie un Dieu pour attenter la vie de quiconque, et cela, peu importe le passé, le présent et le futur qui nous unie. Et je suis ici pour confirmer qu’il en va de même pour moi ou pour ceux du Triumvirat. Si je dois mettre ma vie en gage à mon tour, pour honorer les paroles de celle qui fut mon mentor, je le ferai. Il n’y a donc rien à craindre du côté de la Roche de ce côté, l’essence du Dieu est en sûreté.
»


Le mention de Nagamasa Chogen effrita l’esprit de la délégation iwajin. Comment le Shodaime Tsuchikage s’était retrouvé ramené à la vie et attaquant Mizu ? Cela échappait totalement à la kunoichi. Ses sourcils se froncèrent, comment pouvait-on jouer avec les défunts de cette manière ? Silencieuse sur le moment, on pouvait lire dans son regard une certaine tristesse, ses pupilles pourtant rougeoyantes semblaient perdre de leur éclat.
Ce fut à ce moment-là que Mokko prit la parole et annonça qu’il était impossible de tuer un Dieu. La Chiwa n’était qu’à demi-surprise et comprenait mieux l’importance de ces kinjutsus. L’histoire qu’il raconta, animée par un souvenir qui semblait douloureux, était plus qu’importante. Il dévoilait là le passé de Kaze et ramenait la vérité sur certains faits. Une chose était certaine, le scellement semblait donc le meilleur moyen de ne pas se risquer à la perte de ce monde. Pour autant, cela voulait dire que ces créatures continueraient à être enfermées dans une cage.

On comprenait aussi mieux l’homme qui était venu à leur rencontre à leur arrivée au QG de la coalition. Être tenu à l’écart de ce monde et loin des hommes ne devait pas être évident. Tous ici avaient des motivations différentes, mais souvent, la famille, les amis, l’amour y était lié. Lui, n’avait aucune de ces raisons parce qu’il avait toujours été seul.


« Merci Aditya, bien que cette annonce me laisse amère, il était important de le savoir.
Merci Mokko de nous permettre de mieux comprendre l’histoire d’un pays qui aujourd’hui se voit une nouvelle fois acculé par l’éveil du Dieu du Désert et de mieux comprendre le Gardien des Gardiens.

Je trouve cela triste… Avoir des proches pour qui nous nous battons est sûrement l’un des plus beaux objectifs d’une vie. Le sien concerne bien tous les shinobis de ce monde, sacrifiant alors ce lien avec les hommes, avec tout ce qui va avec, leur qualité comme leur défaut. Je ne peux que respecter cela car je suis quelqu’un qui pourrait parfaitement se lier les mains si cela pouvait permettre aux miens d’aspirer à la vie qu’ils méritent. Aujourd’hui, un homme brave tout ce en quoi vous avez travaillé, n’hésitant pas à réveiller les créatures pour atteindre le Dieu Renard. Cet homme vit dans le passé et dans le futur, le rendant aveugle sur notre présent. Il est déterminé à faire cette guerre et à arriver à ses fins. Il fait du mal à tout le monde, êtres vivants comme défunts, comme Dieux ; à la hauteur de sa propre souffrance.

J’aimerais tellement pouvoir lui prouver qu’il a tort...
»


La rousse cessa ses mots en cet instant. Bien qu’il y ait une part d’ombre en ce monde, elle ne pouvait s’empêcher d’y voir la lumière et ne voyait que par elle. Combien de fois avait-elle douté ? Et pourtant, en entendant les mots de Mokko aujourd’hui, c’était comme si ces questionnements s’étaient évaporés.

« Mais peut-être que nous aurions une chance du côté du jeune Tôsen ? Peut-être que nous pouvons influencer le jeune pour influencer celui du Futur ? »

C’était une simple supposition, une idée qui lui avait traversé l’esprit et la barrière de ses lèvres. Après tout, elle n’avait pas envie de voir encore du sang sur ses mains, s’il y avait d’autres éventualités, autant les présenter maintenant.

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Dernière édition par Chiwa Aimi le Lun 8 Nov 2021 - 18:48, édité 1 fois
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Seiun
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Lun 8 Nov 2021 - 18:22
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L'euphorie du moment fut balayée en un instant. L'image du tapissier s'efface alors au profit de palabres à n'en plus finir. Que sa prose était douce, que son style était délicat : mais dieu que le monologue était long. Une dizaine de mots auraient pu résumer l'interminable prise de parole du conteur des mers qui ne s'écoutait pas parler : Non, je ne pense pas, je ne crois pas, impossible, ,non, encore non. L'éphèbe prenait un malin plaisir à s'imaginer une histoire pour prôner son contraire dans la foulée. Conclusion : A l'entendre, l'inaction était votre seule chance, car toutes les autres solutions seraient forcément mauvaises. Erreur de débutant, ou de bien pensant à la con, qui n'avait sûrement pas compris que l'objet du jour n'était pas de choisir le meilleur : mais de prévoir le moins pire. Et dans moins pire, il y avait toujours pire. Des morts, des échecs, il y en aurait encore, plus qu'avant même, mais si ces sacrifices apportaient la rédemption, alors la stratégie adoptée aura porté ses fruits.

Tu ne peux réprimer un vulgaire soupir d'impatience, peut désireuse de repartir dans une guerre des maux avec celui qui ne faisait décidément que de relancer tes idées noires. Ton regard ne s'attarde même plus à confronter le sien ; c'était une perte de temps. Impatiente, colérique ; désireuse que la relève s’attelle à des remarques plus déterminantes, tes doigts martèlent ta propre chair dans l'espoir de donner un rythme nouveau à cette discussion.

Malheureusement, la suite ne fait qu'empirer ton ressenti. Un nouveau monologue au nom des gardiens, de leur rôle, de ce fou furieux qui se trouvait à l'entrée. Il venait d'avouer en plaidant l'ignorance que toute votre intervention au sein de Kaze n'avait servi à rien, et appelait désormais à l'empathie vers un homme isolé par ses propres fondements.

- Oh le pauvre petit n'a pas d'amis.... Quelle tristesse...

Outre-caricaturant le drame, des larmes invisibles qui coulent sur des joues aussi pales que celles des morts. Ta gestuelle mime un cœur qui se brise, un poignard qui se plante dans une poitrine victime de ces révélations.

- Vous vous foutez de nous ? Des pays entiers ont étés envoyés à la morgue parce que vous vouliez garder vos secrets pour vous mêmes. Mais j'imagine qu'il était trop compliqué de prévenir qu'un dieu ne meurt pas AVANT qu'une faction s'y essaye ? Ou peut-être était-ce une curiosité mal placée, une forme d'égocentrisme de moines passifs qui vivent dans leur propre monde et s'y complaisent ?

Le ton est marqué de rancœur, contre ces gens qui appellent à l'empathie et qui ne reflètent pourtant que du mépris.

- Mais observez le résultat : Même sans être encadrés, même sans être prévenus, chaque faction a su mener son combat et s'en sortir victorieux. Vos révélations ne veulent dire qu'une seule chose : Votre temps est révolu, et celui des secrets sur les dieux aussi ; L'Histoire ne sera plus écrite selon VOS choix.

Et finalement, ton regarde se pose sur l’emblème d'Iwa

- On peut l'influencer en le faisant taire à tout jamais, oui

Un appel sans équivoque, tuer le passé pour que le futur s’estompe avec lui.


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Hayai C. Taishi
Hayai C. Taishi

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Mar 9 Nov 2021 - 2:52
L’Hayai s’était relevé dans son siège brièvement. Ce qui lui avait permis de garder le silence jusque-là était surtout les révélations de Mokkô – qui venait essentiellement d'avouer d’avoir avoir sciemment gardé le secret de l’invulnérabilité des dieux au prix des vies de kazejins – mais aussi le monologue précédant venant de la Brume. L’Éclair Vert avait déjà rencontré Aditya dans le passé, et celui-ci semblait fidèle à lui-même; probablement plein de bonnes attentions, mais incroyablement suffisant à lui-même. À écouter l’homme, il était le vieux sage qu’ils étaient tous venus écouter pour s’abreuver de son gospel.

Mais ce n’était pas le cas.

Les yeux verts de Taishi restèrent fixés sur sa cible, ce qui était probablement préférable au regard que devait lui lancer Aimi à cet instant.

« Pour l’amour du Yuukan… Il aurait été suffisant de simplement confirmer le scellement de la bête… Le Chapelier n’a que faire de tes dilemmes moraux, Aditya. Toutes ces belles paroles qui prônent au final bien peu. J’ajouterai que les conjectures et incertitudes, comme tu les as décrites nous ont menés bien plus loin face au Chapelier que ton interminable discours. Je ne prétends pas avoir davantage que des suppositions à demi-confirmées, mais considérant que j’ai risqué ma peau et celle de mes semblables, un peu de respect pour ceux qui ne font pas que resasser pour ou contre ne serait pas malvenu. »

Il se rassied en secouant la tête, un peu exaspéré.

« Un discours pas entièrement dénué de substance heureusement peut-être. Simplement rester dans l’ignorance n’empêcherait pas le Chapelier d’atteindre ses buts, selon moi. Peu importe vos opinions sur le sort des démons à queue, vos engagements sur leurs usages et tout le reste, il est clair que si nous ne trouvons pas le Dieu Renard, il le fera. Si Tôsen a appris une leçon après Iwa, c’est de ne pas se reposer uniquement sur ses pouvoirs. Il mènera des efforts actifs pour trouver les neuf queues.. »

Son regard défila vers Seiun, l’intrigante femme de l’empire. Son attitude détonnait des autres, et pour la peine, il était définitivement en accord avec elle sur plusieurs de ses cinglantes remarques. Les gardiens avaient peut-être réussis leur rôle pendant un certain temps, mais ils avaient carrément, et complètement échoués désormais. Il hocha la tête devant les mots d’Aimi. Simplement laisser les dieux tranquilles par peur de voir Rei ou une autre lieutenant les manipuler n’était pas mieux que de chercher à les sceller. Quant à sa perception de la tendance du futur, elle avait décelé une piste que Taishi avait également explorée, de manière théorique du moins.

« Quel que soit votre décision sur la marche à suivre, ma suggestion restera de diversifier nos efforts. Plus la tapisserie est grande, plus il aura du mal à en percevoir chaque fil. Même en poursuivant nos options les moins plausibles, nous pourrions l’amener à perdre du temps à s’y intéresser, comme Aimi le propose. Lui, et ce fameux refuge de l’Humanité. »


S’ils avaient su à l’avance que les dieux étaient impossibles à tuer… Mais qu’est-ce cela voulait dire au juste, sinon que personne n’avait réussi à en tuer un, jusqu’à présent ?Tout comme le Chapelier jusqu’à tout récemment…

Tout le monde était invincible jusqu’à preuve du contraire.

Les yeux verts de Taishi se posèrent sur Mokkô, moroses.

« Il n’y a pas de mots pour justifier la quantité de secrets que vous avez gardé pour vous pendant tout ce temps. Lors de l’émergence du dieu singe à Iwa, le scellement a failli échouer et nos shinobis ont pris des risques proche du suicide afin de tenter de le blesser, voir le tuer. Et ils en ont payé le prix. Certains ne peuvent plus se regarder dans un miroir sans qu’il se brise désormais. Grâce à vos secrets. Avec le Conservateur hors-jeu, vous êtes peut-être notre meilleur lien avec le savoir des gardiens, mais je connais quelques personnes qui ne seraient pas vos plus grands fans à ce moment précis. Si votre exercice est de nous faire sentir mal pour vous ou le gardien des gardiens… Il y a de meilleures manières.»

Taishi secoua la tête en s’enfermant dans le silence. Il ne pouvait se prononcer sur le sort du jeune alter-ego du Chapelier. Le phénomène le dépassait complètement. Taishi avait concentré tous ses efforts sur la maîtrise du temps de Tôsen, et aucun sur cette aberration temporelle.

« S’ils sont du même fil, tuer le jeune ferait peut-être disparaître le vieux. Mais si ce n’est pas le cas… Aimi aurait raison, et la meilleure manière de l’utiliser, c’est contre sa version plus âgée. »

Il aurait voulu en dire plus mais ce n’était pas sa place de le faire. Et… Le jônin jeta un regard vers Aimi en jaugeant sa réaction, ou plutôt, son niveau de désapprobation. À quelque part, il pensait que la femme était du même avis que lui. La différence, c’est qu’elle s’exprimait avec respect et sollicitude. La Chiwa était véritablement sage, avertie. Et en ce sens, peut-être que c’était à lui de s’avancer trop loin si nécessaire. Elle ne manquerait pas de le réprimander plus tard dans tous les cas. Il songea que cette discussion, ce sommet, était peut-être la seule chose qui l’empêchait de trop réfléchir à sa précédente rencontre avec la représentante d’Iwa. Tout avait changé depuis.

Il aurait voulu poser sa main sur la sienne, pour peut-être y trouver la moindre assurance. Mais il n’y a avait pas de place pour ce geste.

Y en aurait-il une un jour ?
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Sharrkan
Sharrkan

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Jeu 11 Nov 2021 - 1:23
C'est l'accompagnateur de la Brume qui s'avança et répondit finalement aux questions posées à son représentant. Traits délicats, presque féminins, une voix douce ; contraste étonnant pour celui qui parlait comme un vieil homme ayant déjà vécu plusieurs vies. Car il parla longuement, du Nécromancien, de l'Homme au Chapeau, du chakra, de la paix, de la guerre. Un monologue qui paru certainement long à certains. Pour Sharrkan, il était plus facile de retenir son attention lorsque l'orateur était aussi plaisant à... écouter.

L'argenté se contenta d'écouter, menton appuyé sur sa main, acquiesçant parfois. Rendant évidemment chaque sourire et regard qui lui était adressé.

« Votre compassion est impressionnante, Aditya-san. »

Même si son point de vue n'était pas forcément partagé par le manieur de chaleur, notamment sur les Dieux. Ils avaient laissé le bénéfice du doute à Ichibi, comme l'avait ordonné l'Impératrice, avant de se rendre compte de leur erreur en voyant la moitié de la Capitale ensevelie par la vague de sable. Parfois, c'était tuer ou être tué, sans autre option possible. Il n'allait néanmoins pas plomber l'ambiance avec une telle fatalité.

Les prunelles de l'enfant du désert brillèrent d'un nouvel éclat, démontrant son intérêt en entendant le nom de son ancienne Raikage, mentor et amie. Où qu'elle soit, il se doutait bien que ces anciennes promesses étaient le cadet de ses soucis et il espérait bien qu'elle profitait de sa retraite anticipée loin de ces préoccupations. Ne sachant pas si sa situation était connue internationalement, Sharrkan se garda d'émettre un commentaire. Néanmoins, son regard se fit plus dur suite aux paroles du Kirijin, assumant que Raizen avait hérité de ce serment. Il s'apprêta à répliquer lorsqu'il fut coupé par une nouvelle citation, reconnaissant son auteur sans efforts. Après tout, le Meikyû aimait bien mettre sa vie en jeu pour tout et n'importe quoi ; mais cela n'était qu'une bonne raison supplémentaire pour avoir tué le Dieu au lieu de créer un Jinchuriki : la vie de Raizen ne pouvait pas dépendre des actions d'une autre personne.

« Quelle mémoire, pour être capable de retranscrire ces paroles au mot près. Je n'ai aucun doute sur le fait que Raizen tienne sa promesse, même si... la situation a bien évoluée depuis. Mais je comprends votre souhait de garder confidentielle l'identité de vos hôtes. Même entre alliés, chacun doit avoir ses secrets, hmm ? Merci pour ces informations. »

Affichant un sourire de défaite, le Kazejin avait compris qu'il serait difficile d'obtenir des noms. Il avait tenté, implicitement, d'en savoir plus sur ces fameux Jinchuruki, et même s'ils n'avaient confirmé que le scellement sans préciser dans un être humain, il se doutait que les autres factions en possédaient tous un ; sauf Kumo et Kaze. Il n'y aurait probablement pas eu autant de mystère si leurs Dieux avaient été scellés dans autre chose.

Ce fut au Charpentier de reprendre la parole ensuite, visiblement sur les nerfs. Et il semblait bien décidé à mettre tout le monde de mauvaise humeur, en annonçant que les Dieux ne pouvaient pas être tués. Sharrkan pencha la tête sur le côté, haussant un sourcil. Un fin sourire impertinent se glissa même sur ses lèvres en entendant l'homme perdre son sang-froid. Il semblait réellement tenir à son scellement... au point de dénier un fait ? Car c'était bien réel : Ichibi n'était plus. Sa tête avait explosé, en même temps qu'Ashura.

L'argenté ne passa néanmoins pas à côté du surnom donné au représentant Kirijin. Comme l'excentrique à l'extérieur, il venait d'annoncer que Kaguya Wutu-Fuku était l'hôte du Dieu de l'eau. Il confirmait au moins une théorie, si cela était vrai : ces Jinchuriki ne portaient pas de marque distinctive. Pas de difformité physique, pas de symbole apparu au milieu du front... autrement dit, un humain d'apparence normale.

Reportant son attention sur Mokko, Sharrkan ne pouvait pas croire ce qu'il entendait. Il sous-entendait qu'Ichibi était destiné à réapparaître à Kaze dans quelques saisons, mais... c'était impossible. Il avait été vaincu. Il avait disparu. Ceux du passé n'avaient pas dû faire le travail correctement... car la possibilité de sa réapparition était une idée insupportable à entendre.

Les mains de Sharrkan se crispèrent, sa mâchoire se contracta. Ils avaient tant perdu avec ce réveil... et cela pourrait recommencer à tout moment ? L'anxiété le gagna alors que les souvenirs affluaient dans sa tête ; le goût métallique du sang gagna sa bouche. Si l'argenté aurait pu être furieux contre le porteur de secrets, comme ses pairs, il n'en était rien. Sur le principe, une telle rétention d'informations était impardonnable. En réalité... il ne pensait pas que cette connaissance aurait pu changer quoi que ce soit. Ce groupe avait été trop disparate, hétéroclite, pas assez formés aux Kinjutsu. Ils n'auraient jamais pu réussir à le sceller.

« Toutes les traditions ne sont pas bonnes à être perpétuées. Il faut savoir faire preuve de discernement et de bon sens, parfois sacrifier les doctrines pour pouvoir avancer. »

Il était inconcevable de se dire que pendant tout ce temps, cet ordre avait assisté au pire de leur histoire sans broncher, pour le bien de leur stupide promesse. Ils pouvaient bien essayer d'attrister avec leur fardeau ; ils l'avaient choisi sciemment.

« Cette rencontre avec le Gardien des Gardiens prouve à quel point ces principes sont absurdes. Malgré son isolement forcé, il avait des idées, des espoirs, des attentes sur les shinobis car malgré tout, il reste humain. En quoi lui offrir l'ouverture sur le monde d'un bambin lui donne un meilleur jugement ? Au contraire, s'il avait vu, vécu... »

Rien de tout ceci n'avait de sens. Ils nageaient en plein délire.

« Enfin, je pense que nous ne sommes pas concernés par la façon dont vous gérez votre ordre. Ce qui nous concerne par contre, c'est que vous nous envoyez nous battre sans avoir toutes les cartes en main. Vous cachez un homme d'une puissance incroyable alors que nous sommes en guerre contre un être qui nous dépasse. En bref, vous nous demandez de nous abandonner corps et âme à la cause, alors que ce n'est pas réciproque. »

Sans vouloir s'avancer dans des théories du complot, il y avait définitivement des choses qui clochaient. Pourquoi l'Homme au Chapeau avait conclu que les moines devaient survivre, s'ils étaient ennemis ? Pourquoi semblaient-ils autant décidés à les aider qu'à leur mettre des bâtons dans les roues ? Mais aussi...

« Donc selon vous, le scellement des Dieux est la seule option viable ? En faisant cela, ne jouons-nous pas justement le jeu de l'Homme au Chapeau ? Ses Lieutenants libèrent des Dieux, les Shinobis les scellent ; sans oublier que l'Homme lui-même a aidé au scellement à Tsume. Pourquoi préfère-t-il avoir les Dieux scellés dans des humains ? Et quelle est la place des Moines dans ses plans ? »

S'il avait voulu empêcher les shinobis d'accéder aux connaissances des Moines sur les Dieux, nul doute que l'ennemi numéro un aurait tenté de les réduire au silence. Il restait donc plusieurs possibilités...
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Kaguya Wutu-Fuku
Kaguya Wutu-Fuku

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Ven 12 Nov 2021 - 12:06
Sous l’impulsion des différents participants à cette réunion, pour qui l’ordre des Derniers Gardiens reste un groupe très mystérieux, la langue de Mokkô finit par se délier. Plusieurs mois après le premier sommet. Presque sous la contrainte, c’est du moins de cette manière que Wutu-Fuku le perçoit. Loin de rassurer le Kaguya, les informations données par l’arbitre de la réunion ont plutôt l’effet inverse. Combien de personnes sont mortes parce que le Charpentier a estimé qu’enseigner les Kinjutsus aux shinobis étaient une manière claire de leur dire que les Dieux étaient impossibles à tuer ?

L’hôte de Sanbi est arrivé au QG de la Coalition avec l’idée qu’il n’accorderait pas une totale confiance à ses interlocuteurs. Mais il ne pensait pas un seul instant qu’il arriverait à la même conclusion pour le Seigneur du Pays du Bois. La localisation des derniers Dieux est une information très sensible, que Wutu-Fuku ne prévoyait en principe pas de transmettre aux autres. Il aurait pu faire une exception pour les semblables du Conservateur, mais Mokkô a réussi l’exploit de convaincre le Kaguya de ne pas lui transmettre cette donnée à lui non plus. Les derniers gardiens doivent avoir le moins d’informations possibles sur les secrets gardés par leurs collègues ? Ainsi soit-il.

Alors, quand Sharrkan demande à Wutu-Fuku si le Conservateur lui a donné la moindre information concernant la localisation des Dieux restants, le Kaguya répond par la négative.

-Rien de plus.

Mais l’information n’est peut-être pas condamnée à rester secrète… car quiconque a entendu le discours du Conservateur peut supposer que Kumo a un Dieu sur son territoire, « au nord, là où la foudre frappe le plus souvent ». L’homélie d’Aditya n’est pas dénuée de sens. Wutu-Fuku aimerait aussi éviter au maximum de réveiller les Dieux. Mais si ceux qui sont encore scellés sont des cibles pour l’Homme au Chapeau, qui souhaite aux dernières nouvelles que ces derniers soient enfermés dans des hôtes vivants, il vaut mieux que ces forces de la nature soient scellées dans des shinobis de la Coalition. Et puis… ce Sharrkan fait jusqu’ici preuve d’une certaine sagesse, même dans sa réaction aux propos du charpentier. Une sagesse feinte, qui sait. Mais la suite des événements prouvera peut-être la bonne foi du Kumojin. Le Heidan n’est pas contre communiquer la localisation du sixième Dieu à la délégation de la foudre... mais plus tard, loin d’oreilles qui pourraient faire mauvais usage de cette information.

L’annonce de l’immortalité des Dieux fait évidemment réagir les autres représentants. Seiun est particulièrement piquante dans sa réaction mais peut-être Mokkô réalisera-t-il ainsi la maladresse de ses propos. Wutu-Fuku se permet d’enchérir, restant cordial comme à son habitude même si ses mots résument bien sa perception de la situation.

-Vous comprendrez bien, j’espère, que la tragédie qui touche le Gardien des Gardiens est minime comparée aux milliers de morts provoqués par votre décision de ne pas partager l'information cruciale qu'est l'immortalité des Dieux. Et comme le dit Sharrkan, le choix de couper cet homme du monde extérieur peut très bien avoir plus d'inconvénients que d'avantages.

La réaction des représentants de Kaze est à venir, mais nul doute qu’elle sera la plus véhémente de tous. Si Mokkô a été capable de cacher une telle information, qu’est-il capable de ne pas partager ? Est-il seulement digne de confiance ?

-Y a-t-il d’autres informations de ce genre que vous nous cachez ?

Pourquoi en serait-il autrement ? Mais Wutu-Fuku n’en a pas terminé avec le Charpentier. Il se tourne ensuite vers Sharrkan pour répondre à sa dernière phrase.

-Il me semble avoir compris, d’après l’allocution de Tôsen, que ce dernier pense pouvoir « effacer » les Dieux s’ils sont scellés dans des humains au moment de la disparition du chakra…

Wutu-Fuku se tourne ensuite vers le chapelier.

-Qu’en est-il de ce plan d’ailleurs ? Comment peut-il être si certain que l'éveil du Dieu Renard provoquera la disparition du chakra, et des autres Dieux avec ?

À moins qu’effacer un Dieu en supprimant le chakra ne compte pas vraiment comme une mort aux yeux de Mokkô. Mais Wutu-Fuku s’étonne que l’Homme au Chapeau soit certain qu’avoir le Dieu Renard en lui lui permettrait de supprimer le chakra. Pour l’affirmer, il faudrait avoir été témoin d’un précédent… à moins que les pouvoirs de Tôsen ne soient encore à l’oeuvre ? Mais il est difficile de croire que l’Homme au Chapeau pourrait connaître les pouvoirs d’un hypothétique hôte du Dieu à neuf queues tout en étant dans le même temps incapable de localiser ce dernier.

Une autre idée fait son chemin, lancée involontairement par Chiwa Aimi, qui propose d’agir sur le Tôsen du présent pour influencer l’Homme au Chapeau. Idée bien vite détournée par Seiun, qui propose purement et simplement l’assassinat du Tôsen de cette ère.

-Je pense plutôt, comme le suggère l’éclair vert, qu’ils ne sont pas sur le même « fil » et dans un tel cas, tuer le jeune ne changerait rien. Si ce n’est disperser les forces de la Coalition. Mais même dans le cas contraire...

Wutu-Fuku a beau y réfléchir, il ne voit aucun cas de figure où cette idée est une solution pertinente. Bien entendu, il est fermement contre l’idée de tuer un individu pour des crimes qu’on lui reproche dans le futur. Mais il se garde bien d’afficher aux autres participants ce qui pourrait être considéré comme de la naïveté et de la faiblesse. Alors le Kaguya se contente d’être rationnel.

-Si la mort du Tôsen du présent entraîne la mort du Tôsen du futur, je ne vois pas pourquoi ce lien de cause à effets serait la seule conséquence. En suivant cette théorie, si le Tôsen du futur meurt, l’Homme au Chapeau n’existe tout simplement plus et nous n’avons donc plus aucune raison de chercher à éliminer le Tôsen du présent, qui « revient » donc à la vie et qui aura tous le loisir de devenir comme son prédécesseur sans que nous ne puissions rien y faire, puisque toute l’histoire à partir de son apparition dans notre époque risquerait elle aussi d’être réécrite, effaçant l’individu de toutes les mémoires. On ne sait pas depuis combien de temps l’Homme au Chapeau est dans notre temporalité et ce que sa non-venue dans notre époque changerait précisément. Certains d’entre nous pourraient même disparaître rétroactivement, qui sait.

De la simple logique. Et puis si Seiun tient vraiment à vérifier cette théorie, blesser le Tôsen du présent suffirait en théorie. Si on lui entaille la joue, l’Homme au Chapeau devrait logiquement présenter la même blessure.

Mais il reste une autre cible que la coalition peut cibler, avec un effet positif certain et sans devoir trancher moralement.

-Cibler Kojima Reijiro reste pour moi la meilleure option.
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Han Musashi
Han Musashi

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Dim 14 Nov 2021 - 0:43
Silencieux depuis le début du sommet, le samouraï se contentait d’écouter ce que les uns et autres disaient, en s’efforçant de retenir ce qui paraissait le plus important à ses yeux.

Ainsi, Tôsen, Ketten, Keijiro et Rei furent rapidement au centre des débats. Si les noms de tous ces antagonistes lui parlaient, Musashi n’apprit pas moins bien des choses les concernant. Il n’en attendait de toute évidence pas moins de ce sommet, aussi il attendait naturellement le moment où des solutions concrètes seront proposées par les différentes délégations. Après tout, c’était pour cela qu’ils avaient fait le déplacement…

Finalement, outre les discours parfois creux, mais non dépourvue de « bonnes » intentions, de certains, qui avaient peut-être simplement omis que ce sommet n’existait que pour vaincre un ennemi commun, et rien d’autre, le samouraï constata également une certaine forme de colère, voire de mépris chez le charpentier, dès lors que l’assemblée faisait mention de Kaze. Un détail que le Han gardait dans un coin de sa tête, attendant le moment propice pour creuser davantage.

Aussi, en attendant, tout ce qu’il préférait vraiment retenir, parmi toutes les choses qui avaient été dites, c’étaient les informations autour des différents antagonistes, et la théorie fort intéressante émise par Taishi, concernant l'étendu du pouvoir de Tôsen. Cette théorie venait en effet confirmer et compléter ce que l’Oterashi lui avait révélé lors de leur récente rencontre à Tsume.

Quoi qu’il en fût, l’ex-shinobi de la roche démurait silencieux, toujours tapis dans l’ombre du gouverneur Mitsuhide, son regard dévisageant à tour de rôle ceux qui prenaient la parole.

Finalement, il aura fallu attendre l’insistance du fils du désert, Sharrkan, pour que Mokkô ne s’agace davantage, avant de « craquer », en leur faisant part de révélations qui eurent l’effet d’une bombe. En effet, les dieux seraient immortels, et ce malgré l’exploit de l’organisation Suna no Fukaku-sha, qui était parvenue à pourfendre Ichibi. Si Musashi se refusait de croire celui qui se considérait comme « l’arbitre » de la coalition sur parole, les explications du vieil homme l’invitaient tout de même à prendre en considération une bonne partie de son discours.

Alors que Mokkô poursuivaient son monologue, centré cette fois-ci sur l’histoire de leur ordre et le mystérieux gardiens des gardiens, Musashi, lui, glissa instinctivement sa main à l’intérieur de sa veste, pour venir la poser sur la garde de son katana. Il se remémorait cette tempête, ce tsunami de sable qui avait tout englouti sur son passage. Ces enfants, ces femmes, ces personnes âgées, ils auraient peut-être tous survécu si les Kazejins et leurs alliés avaient eu la confirmation de l’immortalité des « dieux » par Mokkô. Seulement, celui-ci avait préféré garder cette information secrète, pour finalement leur révéler aujourd’hui, comme si de rien était ; Pire, aucune forme compassion, aucun regret n’émanait de ses paroles, alors même que lui et son ordre semblaient être à l’origine de tous les maux des shinobis.

La main ferme sur la garde d'Enma, le samouraï s’imagina, l’espace d’un instant, parcourir la faible distance qui le séparait du vieil homme et le trancher pour faire justice à tous ceux qui avaient péri lors de la bataille contre Ichibi. C’était le cœur qui parlait. Un coeur qu'il savait désormais « gérer », puisqu'il parvint rapidement à raisonner pour prendre les faits dans leur globalité, mais aussi d’autres paramètres, pour en déduire que Mokkô leur était pour le moment « indispensable »...

« … Votre mépris pour les shinobis, ou du moins pour les nôtres, me sidère, seigneur des bois… » Finit-il par glisser, retirant en fin sa main de son arme, dissimulée à l’intérieur de sa veste. « ... Finalement, ce que je retiens, c’est que vous n’êtes pas qu’un arbitre. Vous n’avez rien à arbitrer ici, et en d’autres circonstances, nous serions tout à fait en droit de vous juger pour tous les torts que vous nous avez causer par vos cachoteries… » Reprit-il, en s’avançant légèrement pour que tout le monde puisse le voir, l'air hautain.

Il exécuta un mudra à l’aide d’une main, celle dissimulée dans sa veste, maximisant ainsi l’effet de surprise. Un miroir de cristal se dressa alors sur la grande table, incliner dans la direction de Mokkô.

« Voyez ce que vos révélations auraient pu empêcher. Voyez ce que vos secrets ont permis… » Reprit-il, en lui faisant voir le dieu du désert et la façon dont ses assauts avaient tout balayer, notamment une bonne partie de Taiyô. « ...Kaze ne l’oubliera pas, soyez en certain, seigneur des bois. » Ajouta -t-il, en plongeant ses iris flamboyants dans ceux du vieil homme.

Roulant des yeux pour croiser à tour de rôle le regard des autres membres de l’assemblée, il s’arrêta finalement sur celui de son frère d'arme, Sharrkan.

« Vos interrogations sont pertinentes, Sharrkan-san. S’il préfère avoir ces abominations scellées dans des humains, c’est en effet parce que, comme l’a souligné l’hôte de Sanbi, il espère les supprimer en même temps que l’éradication du chakra qui fera disparaître les shinobis.

... Ce qui veut dire qu’Iwa et Kiri, en optant pour des hôtes humains, ils n’ont fait que jouer à son jeu. C’est peut-être aussi l’une des raisons pour lesquelles les gardiens ont préféré les maintenir des stèles… Dans tous les cas, c’est un point qui mérite que l’on s’attarde dessus. Ce qui me fait à une chose : qu’adviendrait-il si un hôte humain venait à mourir ?
» Fit-il, en roulant de nouveau des yeux pour regarder les uns et autres, avant de les arrêter sur le charpentier. « Oui, s’il est impossible de les tuer avec la force brute, comme nous l’a désormais confirmé le seigneur des bois, qu’est-ce qui se passerait si on les scellait dans des hôtes humains et qu’on en venait à les sacrifier ? Si nous pouvons les tuer de la sorte, les choses seraient bien plus simples, et cela résoudrait le cas d’Ichibi s'il décidait de revenir après sa pause goûter, dont j’accepterai volontiers d’en être l’hôte avant d’être sacrifié. Je le ferai volontiers pour mon pays. Pour l’humanité. Et je suis persuadé que d'autres shinobis accepteraient de faire le même sacrifice, pour le bien des leurs. » Fit-il, regardant Mokkô avec insistance.

Il espérait qu’il ne se défilera pas, et qu’il lui donnera une réponse concrète. Dans le cas contraire, c’était une théorie qu’ils se devaient d’expérimenter…

Ne préférant même pas se prononcer sur le cas des moines, dont chacun aura probablement compris le rôle, le samouraï laissa les autres s’exprimer, avant de tourner son regard sur l’hôte de Sanbi. Il lui avait servi l’une de ses préoccupations sur un plateau.

« Je vous rejoint entièrement. Le laisser de côté pour l’affronter lors de la guerre, dont Tôsen espère décider du jour et de l'heure, serait absurde. Comme vous l’avez déjà souligné à maintes reprises, cet homme est l’une de ses pièces maitresses. Il faut en l'occurrence le neutraliser pendant qu’il en est encore temps. En procédant ainsi, si l’on parvient à nos fins, on se facilitera la tâche à n’en point douter. Et, dans le pire des cas, cela forcera Tôsen à prendre d’autres risques inconsidérées. Sa récente incursion à Iwa a sûrement du quelque peu l’épuisé, alors acculons-le et ne lui laissons aucun répit, en nous en prenant directement à ses meilleurs éléments. » Lui rétorqua -t-il, avant de rouler des yeux pour juger la réaction des autres. « … Je vous propose que chacun de vos villages choisisse deux de ses meilleurs soldats pour mettre en place une escouade qui sera chargée de traquer et d’éliminer le nécromancien. » Conclut-il, cédant ainsi la parole aux autres membres de l’assemblée.


Spoiler:
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Ashina Mitsuhide
Ashina Mitsuhide

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Mar 16 Nov 2021 - 23:12


Catharsis
Dextre et sénestre entrelacées, tu contemples, une fois de plus, le paysage politique offert par cette tablée, pleine de représentants. Un rictus amer vient altérer ton faciès face à ce sempiternel constat qui te dérange. Comment une telle réunion pourrait être négligée par les Ombres de chaque grand village ? Cette pensée résonne comme une aporie incompréhensible à tes prunelles de rubis. Rien ne demeure plus important que le destin sordide de ce monde en proie à la fange. L’aréopage devient stérile sans les encéphales du Yukan. Hormis l’échange d’informations à ne pas négliger, aucune décision ne pourra être prise en ces lieux. Seulement des messages à relayer, amenant dans leur sillage l’inertie si coûteuse, si avantageuse pour celui qui dompte le temps.

Perdu dans les limbes de ton esprit, les nombreuses paroles de tous les intervenants glissent sur ce cocon éthéré que tu te forges. Le simple fait de devoir narrer les événements du désert ramène à la surface des affres douloureuses, qui ne cicatrisent pas à travers le temps, comme un long stigmate lancinant. Les réminiscences arrachent des abîmes cette image qui marqua ton mésencéphale au fer rouge. L'œil doré de la Bête. Un fragment de ta mémoire qui invite à plonger, de nouveau, dans la sauvagerie de cet affrontement.

Seuls les mots de Mokko te sortent de ta stase et ces derniers sonnent comme une estocade en plein myocarde. Devant tes pairs, tes dents grincent, tes poings se serrent de tout ton être. Au fur et à mesure que les émissaires s’expriment, tes ongles pénètrent l’épiderme pour laisser déverser le liquide écarlate animant ton corps. L'hôte se réveille alors, dans le palais mental où deux facette d'une même pièce se croise, le temps d'un instant

Plus rien n’a d’importance.

Tout ce que nous avons fait. Toutes les vies sacrifiées… En vain. Qu’allons-nous faire ?

Nous allons arrêter de suivre ces règles pathétiques puisque les rouages de cette grande machinerie sont aussi immuables qu’abscons.

Un poing cinglant s'abat avec fracas sur la table de ce conclave. Une réaction qui force le silence et les regards inquisiteurs. Tes prunelles fixent inlassablement le prétendu arbitre de ce convent, avec une rage débordante. Les prémices d’un anathème dévorant.

Comment osez-vous ?

Un silence. Fort, appuyé, insistant.

Comment osez-vous éructer une telle information de la sorte, en manifestant votre colère de surcroît ?

Non. Si une entité ici peut s’octroyer le droit d’arborer sa haine viscérale, c’est bien le pays du Vent.

Ajustant ta posture, la catharsis débute.

N’importe quel stratège novice pouvait prévoir qu’en alliant des armées disparates sous un même étendard, sans un leader assigné et compétent, les individualités allaient prendre le dessus et c’est ce qu’il s’est passé face au Dieu du désert. Pensez-vous réellement qu’une telle tentative aurait été exécutée si nous connaissions l’immortalité de ces divinités ?

Un léger soupir en guise de ponctuation.

Vous qui possédez le fardeau de la connaissance, vous avez une responsabilité envers la Coalition que vous avez fomentée. Vous êtes le diapason censé accorder toutes les voix de cette entente pour que d’un concert, elles produisent l’unisson désiré.

Index braqué sur ton devancier.

Vous avez failli à votre rôle en omettant une telle information, Seigneur.

Extrémité rengainée, tu reprends.

Avez-vous idée du nombre d’âmes qui se sont éteintes dans le désert ? Avez-vous une idée du nombre de blessés qui jonche nos dispensaires de fortunes, encore aujourd’hui ? Avez-vous conscience des tourments qui habitent les survivants d’une telle barbarie ?

La réponse n’est pas attendue, tu la connais déjà.

Non, cela ne vous intéresse pas, je présume. Vous préférez vous complaire dans votre cité aussi brisée que votre ordre, prônant l’honneur de respecter des serments immuables dans un monde en constante évolution. Contemplez, maintenant, ce que vos machinations pour voiler la vérité ont engendré.

Les voix des honorables ne disparaîtront pas.

Êtes-vous à ce point inconscient pour négliger une donnée si capitale ? Ou bien, êtes-vous, à ce point, sadique pour sciemment omettre une telle information ? Depuis combien d'années vous vous délectez d’observer les Shinobis échouer, alors que vous possédez de nombreuses clés pour comprendre ce monde et que vous mettez tout en œuvre pour les ensevelir ? Je ne sais pas lequel de ces scénarios est le pire.

Même si vous sortez de votre mutisme pour glaner notre empathie, vous n’obtiendrez que mon mépris. Vous pouvez retourner vous terrer dans votre cloaque insalubre avec votre Gardien des Gardiens et tous les sombres desseins que vous osez dissimuler.

Une rage dénuée d’intelligence. Un simple défouloir. Il fallait trouver des coupables capables d’assumer cette cruauté. Essuyant le sang émanant de ta plaie, tu te tournes vers la représentante de la Roche et ses homologues appuyant son idée. Un ricochet de ton animadversion.

Les laisser dans leurs coins… Nous devrions appliquer cette même technique avec l’homme qui tient sa renommée de son couvre-chef et nous verrons jusqu'où cela nous mène...

Tête prise dans les mains face à cette proposition, tu écarquilles les yeux avant de reprendre.

Nous sommes des parasites à leurs yeux. Une telle paix ne peut exister.

Tu le sais mieux que quiconque. La preuve en est, le Démon renaîtra de son sable, bientôt et il te faut réagir.

Nous nous occuperons, une nouvelle fois, d’Ichibi. J’en parlerais directement avec les autorités de Kumo pour reformer notre entente et sceller cette divinité.
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Mokkô
Mokkô

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Sam 27 Nov 2021 - 19:20
Un arbitre se doit de bien souvent rester muet. Il doit écouter ce que chacun a à dire. Et en cas de désaccord ou de décision à prendre, il se doit de trancher.

Mais Sen’sei Mokkô s’en rend bien compte : la seule chose qu’il a tranché, c’est la confiance infime qui le liait avec tous les Shinobis. Peut-être que certains tenteront de comprendre pourquoi il fallait agir ainsi, mais ce n’est de toute façon pas sa priorité.

Ce n’est plus tant par sa position d’arbitre mais par le respect qu’il porte aux référents de la Coalition Shinobi qu’il se force à rester de marbre. Les critiques pleuvent, la colère s’abat. Etrangement, les représentants présents usent d’armes plus puissantes que leurs jutsus eux-mêmes : les mots.

Le visage du Charpentier, si malicieux à l’accoutumée, se fond. A chaque réponse qui fustige, une ride naît sur son visage qui encaisse. Il en arrive même à fermer les yeux. Ils ne peuvent pas comprendre, aussi faut-il les entendre.

Pire encore, les mots qui lui arrivent le font imaginer la scène à Kaze no Kuni. Le Dieu du Désert, les corps, le chaos. Il tente de se sortir de cette horrible vision, presque trop réaliste.

« Nous vous avons appris à les sceller, pas à tenter de les tuer… dit-il tout bas. »

Mais Mokkô le sait. De par leur prisme, leur vécu et surtout les sacrifices menés, les Shinobis ne peuvent qu’être dans cet état de colère. Il le sait, il doit continuer à porter son rôle. Ses yeux se rouvrent, son visage arrête de s’assombrir.

Il se retint de leur expliquer le pourquoi. Il y en a même tellement. A commencer par l’Homme au Chapeau, qui aurait pu agir bien plus vite et d’une façon autrement terrible s’il n’y avait pas eu tous ces secrets portés par les Derniers Gardiens.

« Je ne sais pas comment Sakaze Tôsen a tant d’informations sur les Dieux. Sa défunte femme n’était pas la Gardienne du Savoir. »

Soudain conscient que les Shinobis ne pouvaient pas savoir de quoi, ni de qui il parlait, il se reprit aussitôt.

« Mais comme l’a souligné dame Seiun, l’époque des Derniers Gardiens et de leurs secrets est révolue. Aussi je vous indiquerai où trouver la Gardienne du Savoir, dont la tâche au sein de l’Ordre est de garder cacher les écrits historiques secrets. »

Mais cette Grande Guerre qui était sur toutes les bouches ne pouvait se gagner qu’avec des alliés. Les Shinobis étaient d’ailleurs parfaits pour cela. Ils avaient toujours eu, depuis que Mokkô les connaissait, ce réflexe de penser aux scénarios les plus obscurs. Assez manipulateur pour le comprendre et avoir appuyé la création de cette Coalition Shinobi, le Dernier Gardien l’avait dit : c’était eux, les acteurs principaux de la lutte à venir.

Les deux principales cibles sont définies par les shinobis eux-mêmes. La première est Kojima Reijirô, celui qui est capable de ramener les morts à la vie. En plus de toutes les raisons éthiques ou religieuses qui opposent le vieux moine à ce savant fou, c’est bel et bien l’idée de toute une armée d’anciens combattants qui apparaît comme un terrible handicap à venir.

« Kojima Reijirô est, de ce que vous en dites, un homme qui ne cesse d’expérimenter. Il se pourrait bien qu’il ne soit pas du genre à se cacher en attendant l’affrontement final. Le traquer, avec peu d’hommes mais des spécialistes comme le suggère sieur Musashi, me paraît une bonne idée. »

Mokkô ne veut pas trop savoir comment son avis est reçu. Il doit avancer et remplir son rôle. Aussi passe-t-il rapidement à la seconde cible dont les Shinobis n’ont de cesse de parler. A la fois plus évidente et en même temps « double », elle est fruit d’hésitations infinies.

« Le « jeune » Tôsen, comme vous l’appelez, représente à la fois une chance et un risque. S’il meurt, peut-être que l’Homme au Chapeau l’accompagnera. Ou peut-être que non, auquel cas nous aurons perdu tant de moyens dans cette entreprise. Néanmoins, j’aimerais souligner une chose. »

Il prit une respiration profonde. Mais aucune phrase ne suit.

Quelqu’un vient d’arriver.

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Gardien des Gardiens
Gardien des Gardiens

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Dim 28 Nov 2021 - 19:20
« Navré de vous interrompre. »

Tous les regards convergent naturellement vers celui qui vient d’entrer. Sa voix, reconnaissable pour l’ensemble des représentants et accompagnants, trahit l’identité de celui qu’ils ont quitté quelques temps plus tôt.

Le Gardien des Gardiens.

Moins familière est la façon dont, encore une fois, il a pénétré la pièce sans que les shinobis sensoriels ne soient alertés. Même chose pour sa présence elle-même, que vient-il faire ici ? A-t-il quitté les autres dehors ? Ou est-ce un clone ?

Sen’sei Mokkô lui n’était finalement pas tant surpris que cela. Il savait pourquoi le Gardien des Gardiens s’était cloné. Ou du moins, il le pensait.

« Deux Sakaze Tôsen, l’un de notre époque, l’autre du… futur ? Cela me fait me poser la question suivante : s’il maîtrise le futur, maîtrise-t-il aussi le passé ? »

Une question qui avait déjà sa réponse. Certains avaient vu l’Homme au Chapeau arrêter le temps pour le rembobiner, allant même jusqu’à renvoyer des techniques jusqu’à l’aube de leur incantation pour les annuler. D’autres, plus rares, avaient même vu l’homme le plus dangereux du Grand Continent remonter le temps sur son propre corps pour récupérer d’une grave blessure.

Oui, le Chapelier maîtrisait le temps. Et alors ?

« Si oui, quelles sont les limites de son pouvoir ? Ne pourrait-il pas remonter le temps sur les lieux d’un affrontement passé pour, par exemple, ramener leurs acteurs défunts à la vie ? »

Certains parmi les Shinobis peuvent entrevoir ce que le Gardien des Gardiens cherche à démontrer, ou plutôt à questionner.

Néanmoins, ce qui frappe le plus, c’est le changement d’attitude de l’homme qui leur parle. Il a toujours son large sourire, mais sa positivité n’est plus aussi éclatante qu’à l’accoutumée. Son enthousiasme débordant s’est rafraîchi, là où des pointes de sérieux semblent être nées. Ce qu’il a à vous dire en devient plus impactant.

« Est-il possible d’imaginer qu’il puisse se rendre là où le Conservateur est mort ? Et qu’ensuite, il remonte le temps pour le ramener à la vie ? »

Une hypothèse que chacun jugera, mais qui s’avèrerait terrible si elle était réalisable. Certains la trouveront néanmoins improbable, puisqu’une telle prouesse de la part de l’Homme au Chapeau lui aurait sans doute valu d’être déjà essayée et usée. Non, il ne peut sans doute pas remonter aussi loin dans le passé. Et même s’il y arrivait, il y a sûrement une contrainte de temps, d’énergie… Et le Conservateur aurait toujours le sceau d’amnésie, à moins qu’il se soit définitivement brisé lors de sa mort ?

Mais les plus perspicaces ont déjà compris qu’il ne s’agit pas que du Chef, mais également de ses Lieutenants.

« Si oui, qu’importe le laps de temps ou la présence d’un quelconque sceau d’amnésie, votre ennemi dispose d’un maître de l’esprit parmi ses lieutenants. »

Le Gardien des Gardiens le sait, puisqu’il assiste au combat de Yamanaka Rei à l’extérieur. Mais étrangement, il ne semble pas vouloir alerter le Sommet sur ce qu’il se passe.

Mais c’est trop tard. Car dehors, les trois shinobis ont réussi à neutraliser la technique du lieutenant ennemi. Chez les shinobis présents au sommet, des déclics commencent à se faire. Informations via des oreillettes chakratiques, clones arrivant au bâtiment pour alerter, secousses perceptibles pour les plus attentifs : le Sommet Shinobi est attaqué, et désormais, tout le monde le sait.

« S’il vous plaît, restez calmes ! »

Le Gardien des Gardiens les a à peine rencontrés mais le sait déjà bien : les Shinobis sont souvent impulsifs. Il n’a qu’une minute pour dire ce qu’il a à dire, puis ils partiront tous vers le front.

Ce serait une erreur.

« Vous êtes effectivement attaqués, par un moine et le maître de l’esprit. Mais aussi surprenant que cela vous paraîtra, j’aimerais que vous restiez tous ici. »

L’incompréhension menace. Il faut leur faire comprendre, et vite, pense le mystérieux guerrier.

« Vos deux ennemis dehors ne semblent pas penser, ou du moins vouloir, tous vous attaquer. Votre Sommet a déjà été lieu de tant d’informations et de décisions. Et c’est loin d’être fini. Comme je l’ai entendu, l’époque des Derniers Gardiens est révolue. J’ai donc, moi aussi, des choses à vous dire. »

L’Homme au Chapeau pensait-il vraiment que ses deux Lieutenants pourraient vaincre l’élite rassemblée des Shinobis ? Ou alors…

« Je pense que cette attaque a pour objectif d’interrompre ce sommet et d’empêcher les échanges d’informations qui vont encore s’y produire. »

Soudain, le Gardien des Gardiens se met à genoux.

« S’il vous plaît, veuillez rester ici et poursuivons ce sommet. »

Il veut en dire plus. Il veut leur faire savoir que s'ils restent ici, il leur offrira une chance face à leur terrible ennemi. Mais il ne le peut pas.

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Chiwa Aimi
Chiwa Aimi

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Mar 7 Déc 2021 - 11:54
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Le Sommet de la Coalition
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La Taisho ne releva pas les paroles à l’encontre d’Aditya, même si elle respectait le kirijin sincèrement, cela serait cracher sur les actes des iwajins durant l’attaque de Rei. Elle n’avait pas été présente et savait que sans cette prise de risque, ce sacrifice de leur part, les dégâts auraient pu être bien plus conséquents... Elle espérait simplement que cet échange en resterait là.

Les réactions étaient diverses et étonnamment, la rousse s’était montrée très passive et compréhensive. Pourtant, intérieurement, c’était presque comme si l’affinité Katon venait de s’éveiller. Si elle avait exprimé un autre pan de ce que signifiait le sacrifice du gardien et qu’il était sali par l’Homme au Chapeau aujourd’hui, les autres représentants montrèrent du doigt la gravité et les conséquences de ce secret. Car il était certain qu’en connaissance de cause, tous auraient agi différemment. La rousse se disait que si Yanosa avait su, il serait en chair humaine et pas couvert de bandages. La jeune femme serra les mains, elle ne pouvait pas blâmer cet ignorant qui voulait simplement se faire des amis. Alors que Mokko… Et pourtant, la rubiconde avait choisi une carte plus calme, plus posée et tenta de proposer une solution concernant le Chapelier.

Seiun avait exprimé haut et fort ce qu’elle n’avait pu faire. Elle ne comprenait pas pourquoi, lors du premier sommet, il n'avait rien dit. La jeune femme se souvenait seulement qu’il avait insisté sur leur scellement. Mais comment auraient-ils pu lire entre les lignes ? Taishi était du même avis et la mention des événements durant l’attaque de Yonbi pinça le cœur de la kunoichi. Elle grimaça, alors que ses jambes, encore traumatisées, tremblaient machinalement, comme si la douleur s’éveillait en même temps que les souvenirs.

Les mots de Sharrkan furent à la fois tristes et plaisants à l’oreille, défendant presque le Gardien des gardiens de cette ignorance totale, tout en dénonçant les conséquences tragiques de ce secret. Suite à ses mots, elle hocha donc de la tête, en approbation avec ses dires.

L’idée de tuer le jeune Tôsen sonnait acide et désagréable dans l’esprit de la rubiconde. Il s’agissait d’un innocent qui n’avait rien demandé, qui vivait dans l’ombre de son futur complètement meurtri et endoctriné par ses sombres objectifs. Il avait une conscience, une âme, des sentiments : alors pourquoi ne pourraient-ils pas essayer d’arrêter le Chapelier d’une manière moins sanglante ? Taishi et Wutu-Fuku semblaient aussi de cet avis et le représentant de l’Eau alla même plus loin.


« Les lieutenants du Chapelier et lui-même posent déjà un vrai problème. Sceller les Dieux amoindrit grandement leur puissance, nous en avons eu la confirmation avec Ketten qui est parti dès qu’il s’est rendu compte que le Singe avait été scellé. Si les éveiller permet de trouver le démon renard, il ne va certainement pas se salir les mains : il préfère sacrifier nos vies, car il sait que nous ferons tout pour protéger nos pays. Cela lui permet par ailleurs de gagner du temps sur nous et de se rapprocher de son but final.

Alors oui, on a sûrement joué à son jeu les deux pieds joints, mais nous avons agi tous ensemble dans un seul but : protéger le village et arrêter le massacre le plus vite possible. Yanosa a d’ailleurs tenté le tout pour le tout et n’est même plus capable aujourd’hui de sortir sous le soleil sans être couvert de la tête aux pieds de bandages.

Pour répondre à ta question Musashi, si nous prenons l’exemple de la destruction de la stèle dans laquelle avait été scellé le Dieu des Éléments, alors les autres Dieux en seraient libérés aussi, c’est ma théorie.
»


Son regard rubis se posa sur ceux du représentant des indépendants. Aimi n’était pas du genre à juger qui que ce soit et encore moins blâmer. S’il avait envie d’exposer sa haine et sa souffrance, trouver des dos assez larges et solides pour le faire, qu’il fasse. Mais elle ne répondrait pas.

La rousse, de ses dix-neuf années, avait déjà vu bien trop de chaos et de sang rien qu’avec l’éveil d’une créature divine. L’opinion de chacun sur le sujet était légitimement différente ; les éveils des Dieux étaient récents, on ne maîtrisait pas vraiment tous les secrets qui y étaient liés. Elle restait d’avis que courir à leur réveil n’était pas forcément une chose nécessaire. Après tout, elle avait vu ses jambes être broyées, en lambeau alors que celles de ses camarades s’étaient retrouvées arrachées de leur corps, criant de douleur, saignant jusqu’à remplacer la boue par un liquide rougeâtre. En cela, elle ne pouvait se permettre d’aller les traquer et les réveiller : mais était-ce la bonne solution ?

Tous savaient d’ailleurs très bien que laisser l’Homme au Chapeau dans son coin était impensable. Il mentionna alors le scellement du Dieu du désert. Mokko interpella le groupe en mentionnant l'existence de la gardienne du Savoir et les plus curieux savaient à quel point posséder des informations capitales pouvait être une chose dangereuse. La douce était donc curieuse de savoir ce que cette inconnue avait à offrir. Il confirma par la suite et soutint les propos de Musashi, que traquer le nécromancien était nécessaire.

La rousse ferma les yeux avant de fixer à nouveau le blondinet, puis sa main blessée. Il avait autant à jouer que n‘importe qui ici, et elle le savait.


« Nous apporterons notre aide si vous le souhaitez, après tout, nous avons élevé cette coalition pour mener tous ensemble de front ce combat.
Concernant le nécromancien, je pense que nous sommes tous d’accord. Atteindre cette calamité fera beaucoup de mal au Chapelier. Concernant Iwa, nous ferons en sorte de pouvoir rendre deux de nos meilleurs éléments en sensorialité et discrétion disponibles.
»


Le Charpentier continuait dans sa lancée expliquant que le choix concernant le Tôsen du présent était à double tranchant. La Coalition devait décider de son sort et réfléchir à celui qui engendrerait le moins de conséquences néfastes par la suite. Aimi attendait d’entendre ce qu’il avait à ajouter, mais il ne put. Une voix familière attira le regard écarlate de la kunoichi, surprise de ne pas avoir remarqué sa présence. Comme si de rien était, il vint échanger à propos de l’Homme au Chapeau, posant des questions, présentant des hypothèses…

Est-ce qu’il pouvait impacter le passé au point de ramener des morts à la vie ? Dans ce cas, il pourrait poser sa main sur le détenteur de la position du démon renard et tout serait finit… Alors que la jeune femme était concentrée à son extrême à ce sujet, oubliant tout ce qui l’entourait, ses oreilles se débouchèrent et que son esprit sortit d’une prison insonorisée. La réalité semblait alors la frapper, comme pour la plupart des participants à la réunion. Il se passait quelque chose et Le Gardien des Gardiens le confirma aussitôt.

Sans grand étonnement, le QG était attaqué et les trois accompagnateurs étaient sûrement encore là-bas. Son inquiétude commença à monter, notamment concernant son élève qui se retrouvait devant le Yamanaka et un moine. Il y en avait pas des milliers qui combattaient aux côtés du Chapelier, la Chiwa se fit sa propre conclusion et on pouvait alors voir ses poings se serrer.

Cependant, et armé d’un calme olympique, leur invité souhaiterait que personne ne bouge. Étrange proposition lorsqu’on savait que dehors, il y avait danger imminent. Mais au fur et à mesure, la rubiconde comprenait la profondeur de sa demande et n’oubliait pas le but de cette rencontre. Cela en devenait alors frustrant, parce qu’elle aurait aimé aller défendre cet endroit, arrêter ces hommes puissants et effrayants.

L’enjeu était bien trop important, elle le savait.

Fermant les yeux et inspirant profondément, la douce se tourna légèrement vers Taishi. Ses rubis brûlaient ardemment et son regard se voulait très expressif, elle savait qu’elle allait lui demander d’aller risquer sa vie. En cet instant, elle devait mettre de côté ses sentiments et faire passer en priorité la nécessité d’intervenir et d’empêcher l’intrusion des deux ennemis.


« Taishi… Je n’aime pas donner des ordres ainsi, mais la situation me l’impose : rends-toi à l’extérieur, rejoins Yugure et prête main-forte à nos camarades qui protègent actuellement ce Sommet. Les informations sont si précieuses et peuvent nous permettre d’atteindre notre but commun… Il faut que je reste pour écouter ce qu’ont à dire Seigneur Mokko et le Gardien des Gardiens, même si j’aimerais pouvoir faire mordre la poussière à ceux qui s’en sont pris à Iwa. Je compte sur toi pour leur faire passer le message et… vous n'avez pas le droit de mourir. »

La fin de ces mots était un clin d'œil à leur précédente conversation et à la prise de risque effectuée face à Rei à Iwa. Enfin, la jeune femme se tourna vers les autres.

« Ceux qui souhaitent rejoindre nos camarades : nous ferons en sorte que vous puissiez obtenir les informations présentées ici. Tout ce qu’il faut faire, c’est empêcher les lieutenants d’accomplir leur objectif. Je m’en remets à vous. »

Si son visage semblait ferme et neutre, ses mains tremblaient et son regard débordé d'étincelles. Elle n’avait pas peur, bien au contraire : deux des individus les plus dangereux étaient à quelques mètres d’ici et elle aurait aimé leur faire ravaler leur attaque sur le territoire de la Terre. Pourtant, aujourd’hui, la douce avait un rôle bien défini et devait prendre sur elle et laisser faire ses accompagnateurs, en qui elle avait totalement confiance. La Taishô porta alors son attention sur le Gardien des Gardiens.

« Si le but de l’Homme au Chapeau est d’entraver cette réunion alors vous savez que nous n’avons pas de temps à perdre. Nous devons savoir tout ce que vous pouvez nous dire, tout ce qui pourra nous permettre de gagner de l’avance sur Tôsen, tout ce qui pourra nous permettre d’atteindre notre but à tous : protéger ce monde.

Concernant votre questionnement, s’il pouvait maîtriser le passé, pourquoi n’a-t-il pas sauvé sa femme ? L’enjeu qu’il souhaite défendre est-il si titanesque qu’il se refuse de sauver l’amour de sa vie ? Pourquoi avoir besoin de Reijiro s’il peut revenir dans le passé et ramener quelqu’un à la vie ? Le conservateur possède des secrets essentiels au combat que nous menons, si vous nous parlez de lui, c’est qu’il y a une chance minime qu’il puisse revenir, par les mains du Chapelier ou du Nécromancien...
»


Et si c’était le cas, serait-il toujours entravé par ce sceau d’amnésie ? Cela devenait très compliqué et dans ce cas, il faudrait s’assurer qu’il n’y avait aucun risque à cela.


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Seiun
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Dim 12 Déc 2021 - 22:52
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Des secrets, d'autres secrets, toujours des secrets. Ce mot semblait serpenter sur les lèvres pincées des moines comme s'ils jubilaient à l'idée de raconter une fin que vous ne connaissiez pas. Ces scénaristes indélicats, lents et gras, jouaient de votre situation pour vous amener les pièces d'un puzzle qu'ils avaient déjà complété, puis détruit, puis balancé, incomplet, pour vous distraire de vos réalités propres.

Une nouvelle gardienne, une énième, est citée. Peut-être était-ce trop difficile de la ramener directement au sein de cette réunion, peut-être les moines eux mêmes se perdaient dans leurs propres pièges.

L'impatience te fait serrer le poing, le vieillard n’éprouvait aucun remord à avoir été flou sur ses instructions, pire, il semblait vous prendre pour des ignares ; jugeant presque votre destin mérité pour avoir ainsi tenté quelque chose d'inédit. Ces hommes étaient les ennemis de la science, du progrès et de la folie. Terrés comme des rats en silence, confus par leurs propres règles : et pourtant bien incapables de gérer la situation actuelle.

L'apparition du curieux enfant-seul-qu'il-faudrait-pleurer tourne alors une autre page de cette réunion, vous questionnant sur la possibilité pour Tôsen d'aller et venir dans le passé comme il lui plaisait.

- Conneries...

Ta mauvaise humeur ne peut contenir ton jargon sauvage. La probabilité de cette théorie t'effraie au point qu'elle en devienne une vulgaire blague ; Si l'homme au chapeau pouvait se permettre une telle souplesse, alors jamais vous n'auriez le dessus en quelconque occasion ; car il saurait et reviendrait jusqu'à ce que vos réponses s’essoufflent. Alors que son hérésie ronge la pièce ; il annonce finalement qu'une attaque vous cible à l'extérieur. Avait-il jugé que cette information ne vienne qu'en second plan pour ne l'aborder que si tardivement ? Sa requête est l'apothéose qui te fait craquer : Rester ici et débattre, pendant que le monde se fend en deux sous vos pieds.

- Discuter et regarder de loin la guerre qui fait rage ; C'est un art dans lequel vous les moines vous excellez, alors je vous laisse perpétuer ce talent.

La colère te fait enfoncer la porte avec une force non maîtrisée, qui cède et craque dans un bruit sourd. Tu en avais assez vu, assez entendu pour conclure que la hiérarchie moniale se foutait allègrement de vous : et ne méritait que ton indifférence.

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Kaguya Wutu-Fuku
Kaguya Wutu-Fuku

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Mar 14 Déc 2021 - 22:42
Wutu-Fuku reste de marbre tandis qu’Han Musashi pourfend Mokkô avec ses mots, même s’il est évident qu’il aimerait faire de même avec son katana. Ashina Mitsuhide laisse également éclater sa colère. Une colère légitime aux yeux du Heidan, qui ignore s’il pourrait faire preuve de retenue dans un cas similaire. Heureusement, les pertes à Kiri ont été minimes à chaque attaque de Sanbi, même si chaque mort est une mort de trop.

Musashi profite de sa prise de parole pour pointer du doigt le fait que Kiri et Iwa auraient « joué le jeu » de Tôsen. Cette formulation n’est évidemment pas anodine et sonne comme un reproche. Insensible à la provocation, le Kaguya se permet tout de même de réagir pour apporter sa vérité.

-L’hôte humain nous paraissait avec nos connaissances de l’époque être le meilleur compromis. Avant ça, Sanbi était, suite à sa première attaque quelques mois plus tôt, scellé sur l’île principale de Mizu no Kuni et il a suffit d’une seule technique lancée par Raonaka Ao pour le libérer de sa prison.

Une « stèle » immobile est donc une cible bien plus facile pour qui veut libérer le Dieu qui s’y trouve. Quant à l’hypothèse de la mort du Dieu en cas de mort de l’Hôte… Wutu-Fuku aimerait intérieurement éviter d’en arriver à une telle extrémité mais serait prêt à s’ôter la vie si aucun compromis n’était possible avec son « invité ». Le Kaguya jette un regard en coin au Seigneur du Bois.

-J’imagine que si c’était le cas, les Derniers Gardiens auraient déjà essayé.

Non. Il n’y a pas l’air d’avoir de solution de facilité. Seulement l’implacable immortalité de ces créatures surpuissantes.

Wutu-Fuku accordera au moins à l’intervention de Musashi le mérite de creuser la question de Kojima Reijiro. Tant que le nécromancien est vivant, n’importe quel membre du Ningen peut potentiellement revenir d’entre les morts. Le Kaguya hoche la tête.

-Kiri mobilisera les forces nécessaires.

Mokkô a seulement le temps d’informer l’assemblée de l’existence d’une nouvelle membre de son ordre que le Gardien des Gardiens fait irruption dans la pièce, rattrapant le débat sur les pouvoirs de l’Homme au Chapeau au vol et le cas du « jeune » Tôsen. Mais l’avis de cet homme, pas dénué de réflexion pertinente selon le Kaguya, prend rapidement un autre sens : et si son discours n’était motivé que par l’idée de gagner du temps ? Puisque dehors, un combat s’est lancé. Et les belligérants ne sont pas des inconnus : Yamanaka Rei et le moine Ketten, deux lieutenants de l’Homme au Chapeau. Et pourtant… le Gardien des Gardiens demande aux shinobis de continuer le sommet comme si de rien n’était.

Wutu-Fuku tourne la tête vers Aditya, qui peut comprendre en un instant que le Heidan n’a pas l’intention de rester ici. Sans un mot, le Kaguya quitte son siège et regarde au-dessus de lui pour bien s’imprégner de l’architecture du QG : une tour de plusieurs étages. Il compose ensuite l’unique signe incantatoire du multi-clonage pour faire apparaître deux copies de lui-même. L’original et une de ses copies partent immédiatement pour les étages supérieurs, aidés de leur maîtrise du chakra qui leur permet de grimper aux murs. Le dernier clone reste et fait face à l’assemblée, tout en étant témoin du départ de plusieurs participants au sommet donc Han Musashi, qui synthétise la pensée du représentant de Kiri.

Le clone se tourne vers sens’sei Mokkô.

-Effectivement, Mokkô, comme vous l’avez dit plus tôt, je me bats pour protéger mes frères et mes sœurs.

Tandis que le vrai Wutu-Fuku et son premier clone arrivent dans les étages et cherchent des fenêtres pour avoir une vue d’ensemble de la situation à l’extérieur, le second clone poursuit, cette-fois à destination du Gardien des Gardiens.

-Vos théories sont intéressantes. Kiri mobilisera des effectifs pour investiguer la question. Mais j’imagine que pour nous demander de rester les bras croisés, vous ne devez pas être d’une grande aide à ceux qui se battent à l’extérieur. L’apparente invulnérabilité que vous avez montré plus tôt est-elle réservée à vos alliés ? Ou êtes-vous si solitaire que même vous attaquer ne vous fait rien ?

Pourquoi les lieutenants de Tôsen attaquent-ils ? Est-ce vraiment pour empêcher la tenue de ce sommet ? Cela aurait pu être fait en attaquant le QG directement mais ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Non, ils ont cherché à attaquer à l’extérieur, sans se faire remarquer. Il est donc probable que leur cible soit en ce moment dehors… Wutu-Fuku doute que Reikan, Aizen ou Yugure soit leur objectif. Il ne reste plus que le Gardien des Gardiens.

Le clone se tourne ensuite vers les personnes encore attablés, avant de revenir vers les deux gardiens.

-Il y a à cette table une dizaine de combattants parmi les plus puissants de leurs entités respectives. Dehors, trois autres. Et vous deux, membres de l’ordre des derniers gardiens. Nos effectifs à Kiri étaient similaires en nombre mais moins puissants lorsque nous avons vaincu Sanbi et Ao, en même temps, à Mizu no Kuni.

Les forces en présence sont bien plus équilibrées aujourd’hui. Si à eux tous, ils sont incapables de vaincre deux lieutenants de Tôsen, comment pourraient-il prétendre pouvoir gagner la guerre qui s’annonce ?

-Comme l’a dit sieur Musashi, nous pouvons les vaincre. Maintenant, si nous sortons tous. Si nous mettons enfin en pratique le concept même de cette alliance : se battre ensemble contre un ennemi commun. Nous reviendrons discuter une fois cela terminé. Et si nous ne revenons pas…

Faut-il jouer la prudence ou se jeter dans la bataille ? Chacun ne peut faire le choix que pour lui-même.

-Fuyez. Donnez les informations qu’il y a à donner à la Coalition. Ou fuyez maintenant, avec l’un d’entre nous, loin d’ici, qui se chargera de partager ce qu’il y a à partager. Choisissez.

La réunion se vide peu à peu de ses participants. Chiwa Aimi restera-t-elle à l’intérieur ou suivra-t-elle l’effet de groupe ? Mais la grande inconnue reste les deux gardiens.

-Ou cachez-vous derrière une pseudo-neutralité si vous le voulez : vous êtes déjà intervenu. Vous n’êtes plus un arbitre depuis longtemps. Cette coalition n’existerait pas sans vous.

Le clone prend finalement lui aussi la route de la sortie frontale du QG. Il s’arrête au niveau du clone du Gardien des Gardiens.

-Vous ne comprendrez pas pourquoi je sors mais je vais tenter de vous l’expliquer. Je me battrais pour défendre les miens avec la même vigueur que si je me battais pour défendre ma propre vie.

Un individu qui a vécu toute sa vie seul peut-il seulement comprendre cette dévotion ? Le clone pointe du doigt la direction de la sortie.

-Vous craignez les pouvoirs du maître de l’esprit ? Il est là, dehors. Maintenant.

Puis le clone se précipite vers la porte.

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Hayai C. Taishi
Hayai C. Taishi

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Mar 21 Déc 2021 - 17:57
Si Taishi avait pensé avoir un peu trop exprimé sa frustration face aux révélations de Mokkô, il fut rapidement rassuré en voyant celle des autres représentants et accompagnateurs. Si le prix qu’il avait payé – ses propres jambes, en occurrence – avait été élevé pour un secret si maladroit, d’autres avaient perdus des vies dans de vaines tentatives, autant de vies qui auraient pu être épargnées s’ils avaient su ce qu’ils savaient maintenant.

Le Taishi d’aujourd’hui n’était pas l’inexpérimenté genin d’il y a quelques années, ou l’impétueux déserteur qu’il avait jadis. Mais même en faisant preuve de patience, d’essayer de comprendre, il ne pouvait cerner pourquoi les gardiens avaient laissé autant d’information hors de la table d’une coalition qu’ils avaient eux-mêmes cherchés à créer.

Par ailleurs, leur vision semblait si… Obtuse. Ne pouvaient-ils pas se douter que les shinobis tenteraient d’affaiblir les démons pour les ralentir ? Qu’ils seraient prêts à tenter de les tuer si cela voulait dire de protéger leur patrie ? Si une grande intrigue se cachait pour justifier ces actions, l’Hayai d’aujourd’hui, dans toute sa modeste sagesse, ne pouvait la percer à jour.

Évidemment, il n’eut d’yeux que pour Aimi à partir du moment oû elle prit parole, apportant des points très importants, et qui selon Taishi expliquait ce qu’il pensait tout bas. Aimi ne cessait de prouver une maîtrise poussée du sujet, particulièrement sur la manière que le Chapelier avait à ainsi exploiter l’émergence des démons pour se rapprocher sur son but. L’Hayai avait toujours vu les manœuvres de l’homme comme celle d’un jeu d’échecs, et leur Némésis avait toujours pris un malin plaisir à utiliser les pièces de son adversaire en plus des siennes.

Tout le monde semblait d’accord pour traquer le Nécromancien. Taishi réfléchissait déjà à de potentiels candidats. Yanosa, évidemment. Masami, peut-être. Quelques autres noms lui vinrent en tête, et il aurait à y penser davantage plus tard.

Et beaucoup de choses se passèrent dans un court laps de temps. Mokkô amenait peu de nouvelles informations sur la table, et rien pour apaiser la colère des gens autour de la table. Hormis Aimi, tous semblaient atteindre un point d’ébullition.

Mais c’est ce mystérieux Gardien des Gardiens qui prenait désormais la parole, un clone manifestement. Taishi se crispa mais resta assis alors qu’il décrivait ce qui semblait se passer dehors. Le regard vert de l’Éclair Vert glissa vers Aimi, partageant son regard : Yugure.

Et cet ordre qu’elle lui donna. Taishi souffla doucement. Il n’aima pas l’idée de la laisser ici, mais il ne pouvait pas nier le sens de ses directives. Ni l’autorité qu’elle dégageait. L’aura d’un Tsuchikage. Au final, il lui fit un léger sourire. Sympathique. Affectueux. Comme s’il ne savait pas comment la réconforter, mais essayait quand même.

« Ah, si nous n’avons pas le droit, dans ce cas… »

Il allait se lever pour obtempérer, mais fut pris de vitesse par les autres participants. Il ne fallut que quelques instants pour réaliser qu’ils allaient tous ou presque tous partir, en dépit de l’avertissement du Gardien sans nom. Ce n’était pas une surprise, mais Taishi resta silencieux. La situation ne se prêtait pas au moindre commentaire de sa part. Ils avaient tous un choix à faire.

Mais cela changeait beaucoup de chose pour l’Hayai. Il y a quelques secondes, il partait en sachant que certains des shinobis les plus puissants du monde serait là, avec Aimi, pour l’aider et la protéger au besoin.

Mais désormais, c’était uniquement la belle rousse, et ces deux gardiens. Taishi doutait que les deux derniers représentants restent, pas après tout ce cirque et leur colère manifeste à l'égard de Mokko et son enfantin comparse.

« … Aimi… Je n’aime pas l’idée de te laisser seule avec eux. Pas parce que tu ne peux te défendre, au contraire, mais parce qu’ils ne sont plus dignes de confiance. Qui plus est, si cette attaque à l’extérieur est une diversion, il me semble important de ne pas diviser nos forces. Au final, ma responsabilité est de te protéger, toi mais aussi la coalition, et je suppose que cela inclus nos homologues gardiens. »

Il se releva tout de même. Avec la plupart des sièges vides et le décorum laissé de côté, il pouvait rester plus alerte. Son regard s’attarda sur sa supérieure et il parla à voix plus basse.

« Yugure est ton élève. Il a ta force. Il portera la voix d’Iwa comme nul autre. »

Avec un simple hochement de tête, Taishi reporta son attention vers les autres. Son regard vert était brillant, et d’un sérieux plus tranchant que toute lame dans la pièce. L’heure n’était plus à la plaisance, pas quand des vies étaient en jeu, là dehors.

« …Vous m’obligez à questionner les ordres d’une représentante d’Iwa, à risquer la vie de son élève. Ces affronts… vous ne valez ni un ni l’autre. Je n’ai pas plus d’honneur que vous, mais mon insubordination aura des conséquences, alors je vais m’assurer que ce ne sera pas pour rien, cette fois. »

Il secoua la tête.

« Je ne saurais mieux dire qu’elle. Nous ne sommes plus ici pour entendre vos hypothèses et vos questionnements plus longtemps. Iwa a eu plus de succès sur cet angle que vous, et ce sans votre aide. Alors contentez-vous de partager ce que vous savez. À commencer par les réponses aux questions de ma… D’Aimi.

…Et la localisation de cette gardienne du savoir. »

Ayant dit ce qu’il avait à dire, il fit quelques pas en arrière, commençant à propager son chakra sensoriel de manière préventive. Aimi avait son rôle ; il avait le sien.

Oh, il fallait rester réaliste. Personne ne pouvait arrêter le Chapelier s’il apparaissait dans cette pièce à cet instant, via l’un de ses étranges portails.

Mais si quelqu’un pouvait le faire hésiter un moindre instant, toutes les chances étaient du côté de Taishi.

Du moins, l’équivalent d’un bras de chance.

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Metaru Anzu
Metaru Anzu

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Mar 21 Déc 2021 - 18:13
Anzu ne dit rien après avoir repris par Sharrkan, non pas qu'elle lui en voulait malgré sa nature très rancunière, ni même qu'elle était choquée, elle avait compris qu'elle ne devait pas en parler, et sous les ordres de Raizen qui parle à travers lui, elle l'écouta. Elle comprit que la diplomatie n'a jamais été son truc et que sa nature de rat de bibliothèque a vouloir rajouter des précisions a été très risqué, et heureusement que Sharrkan a pu rattraper son erreur. Non, c'était une erreur qu'elle a fait et elle acceptera toutes les punitions qui iront derrière une fois rentrée à Kumo. Elle resta silencieuse, immobile telle une gargouille sur son toit tandis qu'elle attenda le moment de se manifesté, accordé par Sharrkan. Ce moment ne vint pas, probablement parce que la discussion ne le lui permettait pas. Des informations intéressantes en sont ressorties, mais la discussion devint de plus en plus avares d'infos intéressantes. Mokko est toujours aussi avare en information visiblement, et comme l'a bien souligné Sharrkan, ils n'ont pas toutes les cartes en mains, alors à quoi bon se réunir ici pour discuter et essayer de trouver un moyen de s'occuper d'un homme dont la puissance est inégalée jusque-là ?

Elle l'ignore, et malheureusement, la discussion allait devoir s'arrêter pour elle, alors que le gardien des gardiens finit par venir, l'homme leur dit qu'ils se font attaqués, mais qu'ils doivent restés ici pour continuer la réunion. Est-ce nécessaire de faire une telle chose ? Elle comprend que la réunion est importante, mais a-t-elle encore une raison de continuer, alors que deux des portes-paroles de deux pays sont déjà partis ? Anzu comprit cependant que sa place doit se trouve là-bas, avec Aizen, afin de protéger Sharrkan et cette réunion, mais surtout s'occuper des lieutenants. Malheureusement, elle n'aura pas l'occasion de leur en dire plus, elle va devoir se rendre sur le front. Qu'il ne fait pas bon en ce moment d'être une amatrice de connaissance.

- Je m'en vais me rendre là-bas prêter main forte à Aizen.

Dit-elle en suivant discrètement le porte-parole de Kiri à Sharrkan sans attendre sa réponse, libre à lui de l'arrêter s'il le souhaite, mais ne sentant aucunes objections, elle continue sa route vers la sortie de la salle de réunion. Elle continue de suivre Wutu-Fuku alors qu'elle déploie son ombrelle pour se préparer déjà à l'utiliser.

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Sharrkan
Sharrkan

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Mer 22 Déc 2021 - 1:11
Accusations, dénonciations ; torts inavoués, excuses refusées. Il n'y avait plus d'explications à attendre sur les drames passés, plus rien à attendre non plus de ce personnage. Pour couronner le tout, le fameux Gardien des Gardiens fit son apparition dans la salle. Et étrangement, ses interrogations furent pertinentes, bien plus informé sur le monde que ne l'avait suggéré Mokko - comme s'il s'était moqué d'eux, une fois de plus.

Cerise sur le gâteau : ils étaient attaqués. Personne ne fut choqué de cette annonce, pas plus que ne l'était Sharrkan, alors qu'un mince sourire était apparu sur son visage. Prévisible, la question n'avait jamais été de savoir s'ils allaient être attaqués, mais plutôt quand ; et pourtant, ni cette réunion ni ce QG ne semblaient avoir été préparés à cette éventualité. Ah, tout cela était épuisant.

Certains représentants et accompagnateurs ne tardèrent pas à quitter la salle malgré les suppliques du Gardien, mais l'argenté resta hésitant. Il comprenait et partageait la vision du Kirijin, pourtant...

Le départ d'Anzu le fit réagir, et il attrapa la main de la Sendai avant qu'elle ne rejoigne la bataille. Il ne comptait pas l'interdire de sortir, elle était une shinobi de bien assez d'expériences pour décider ce qu'elle souhaitait faire ; seulement...

« Sois prudente, sensei, tu as quelqu'un qui t'attend à la maison. Itagami m'arrachera la tête si je rentre sans toi. »

Il déposa un bref baiser sur le dos de sa main avant de la libérer. Sharrkan était bien placé pour savoir à quel point Anzu était impulsive, mais elle restait une combattante hors-pair.

Mais tout était loin d'être réglé, car il devait encore prendre une décision sur ses propres actions. Il bascula la tête en arrière, fixant le plafond ; hah, ce qu'il donnerait pour être à la maison plutôt qu'ici. L'image de Kaze s'imposa à son esprit, qu'il tenta de chasser rapidement. Il semblait que les retrouvailles avec Mitsuhide et Musashi l'aient rendu plus nostalgique qu'il ne l'aurait cru. Mais il ne pouvait pas, il avait fait une promesse.

D'ailleurs, qu'aurait fait Raizen à sa place ? Difficile à dire. Il avait l'habitude de foncer au devant du danger, pourtant parler était probablement la chose qu'il aimait le plus. Mais il avait envoyé Sharrkan ici pour récolter des informations avant tout, ce que le Gardien semblait détenir selon ses dires - même si une autre farce n'était pas à exclure. Quant à son avis personnel, l'argenté se fichait bien de l'Homme au Chapeau, de ses plans et de ses copains. Il n'avait aucune raison de les combattre, si ce n'était pour protéger ceux qui lui étaient chers. Ce Gardien avait effectivement intérêt à leur offrir de pertinentes révélations.

Mais en fait, même de tout ça, il s'en fichait pas mal. Rester dans cette pièce était étouffant. Devoir défendre des valeurs qu'il ne partageait pas ne l'intéressait pas. Porte-parole, ha ! La seule parole qu'il devait porter était la sienne. Toute cette mascarade était fatigante ; mais il avait tenu plus longtemps qu'il ne l'aurait cru. Maintenant, devoir rester assis dans cette salle avec le vieillard et les représentants d'Iwa, ressemblait plus à une blague grivoise qu'à une réunion du Sommet. Tout ceci, était profondément ridicule. Et Sharrkan refusait d'en faire partie.

Il se leva, repoussant sa chaise ; s'inclina brièvement vers les acteurs encore présents dans la pièce, puis s'en alla sans un mot. Une fois à l'extérieur, de l'autre côté du QG où se déroulait l'affrontement, il activa son oreillette.

« Anzu, Aizen, on se retrouve à Kumo. »

Puis il la désactiva et la rangea dans sa poche. Sharrkan se para de ses traits félins ; pour avancer plus discrètement, plus vite, à travers la forêt Hijine - et laissa la Coalition derrière lui.

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Dernière édition par Sharrkan le Mer 26 Jan 2022 - 1:55, édité 1 fois (Raison : changement de plans)
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Aditya
Aditya

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Jeu 30 Déc 2021 - 2:43

Il n'avait été, pour l'enfant du bois, d'aucune autre volonté que d'exprimer ce qui tenait en son cœur de plus pure vérité : qu'une âme de ce monde ne puisse détenir les épaules suffisante pour en gouverner d'autres, qu'il ne revenait là ni de leur devoir ni de leur nature de le faire. Au cours de nombreux voyages, ces spectacles s'étaient donnés à lui en offrande amère que d'être témoin du caractère impie de certains, de la bonté d'autres dont le fer d'une lame fut le dernier goût à tamiser leur langue. L'avarice de concurrents, de guerre en conflits, de colère en ire froide des calculateurs. L'âme humaine était belle, chaleureuse ; elle avait de cela que cette facette si particulière que de pouvoir aimer à en perdre la raison, à embrasser son prochain de toute la candeur et l'affection qu'un corps pouvait porter. Mais elle avait, à l'image de ces qualités, l'aigreur de la trahison, de l'ambition. Du bon vouloir du sang et des possessions. Elle était changeante : non pas que l'on ne pouvait lui faire nulle confiance, mais qu'il revenait à chacun de faire ses propres choix, de décider à quel axe il porterait sa foi.

Pour certains, c'était une ode à protéger les siens. Pour d'autres, cette promesse avait été ornée de lettres encrées par l'hémoglobine de leurs opposants.

Comme tout autre, Aditya avait ses parts de défauts, comme de qualités : aussi jamais ne se plaçait il comme un juge clamant être meilleur qu'autrui. Peut-être était-ce pour cela, en un sens, qu'il lui semblait retrouver une certaine proximité de caractère avec le Gardien des Gardiens, d'une âme n'ayant d'autre but que d'être l'observatrice solitaire d'un monde en déclin. De ne jamais souhaiter impacter la course du monde, de ne laisser aucune trace de son existence en ces terres – car ce serait avoir existé et changé l'arche des âges.

Lorsque son attention vogua tour à tour sur les traits de l'envoyé de la Roche, celui des Nuages plaçant sa bienveillance comme si surprenante qu'elle lui était naturelle, l'éphèbe ne put retenir ses traits de s'affaisser, brièvement. De ce poids cinglant que de ne pouvoir comprendre le cœur comme la psyché des hommes ; que cette différence avait ainsi, poussée à l'extrême, éveillé tout ce qu'elle cherchait empêcher. La colère. L'amertume. Le jugement.

Dusse l'ordre des moines avoir commis une erreur, il ne serait pas celui qui leur en tiendrait rigueur. Là n'était ni sa place, ni son devoir. Ni même son rôle.

D'un voile à un autre, celui du silence fut remplacé par celui du mirage : et par le prisme d'un miroir se brisant sur la réalité, ses yeux s'écarquillèrent de la plus franche des surprises, ses doigts se révoltèrent, crispés, sous le joug de l'urgence, ses sens placés en alerte jusqu'à l'exacerbé. Ce fut comme si, en un instant, ses alentours paraissaient lui être revenus ; comme s'il devenait... ou plutôt, redevenait pleinement conscient des choses qui l'entouraient. Cette petite voix filant dans ses pensées, il ne put l'empêcher de lui murmurer qu'il avait été victime d'un art illusoire, pour lui qui les avait tant étudiés par le passé.

Son attention s'écrasa instantanément sur la porte qui les séparaient de l'extérieur, où, quelques instants plus tôt, tous avaient laissé derrière eux les présences de trois âmes. De l'Eau, des Nuages, de la Terre, si bien qu'il sembla qu'elles trouvaient désormais à leurs yeux les reflets de martyrs.

Reikan.

Au creux de la sylve du Feu, il lui parut percevoir l'odeur du sel de la mer. Sentir l'ondine écume de l'eau glisser contre sa peau, être assailli de l'innocence candeur d'une pluie de déluge : que son ouïe, elle, n'entende l'écho d'un cri déchirant le ciel de sa colère. Celle d'une bête dont il fallut sceller la chair par deux fois. Celui d'un homme envoyé pour la libérer de son étau de sigles et de sang.

La vue d'une main empoignant le corps d'une des enfants de la Brume, pour la plongée dans les dédales des abysses. L'emmener, aux cieux les plus profonds de l'océan. De cet instant où l'ascèse avait ressenti une ire des plus pures, pour la première fois de sa vie de mortel ; où il avait cru, plongé dans les tourments d'une guerre dans laquelle ils avaient été forcés à combattre, que le cœur battant de vie de celle qui lui fut si chère s'était éteint.

Une nausée s'empara de lui, une tétanie régit ses muscles incapables de s'assouvir à l'accalmie que son esprit lui dictait de respecter comme un mantra d'or. Il était incapable de penser, d'agir : d'ôter son regard pétrifié de l'aube que cette porte paraissait dessiner tant il craignait qu'elle ne lui dévoile ce qui le terrifiait tant.

Il sentait, autour de lui, les ombres d'hommes et de femmes s'agencer, se mouvoir selon leur instinct le plus primaire. Il pouvait percevoir l'écho de leurs pas s'écraser contre le sol, la terre tambouriner sous leurs envolées. Les paroles de certains s'élever dans ce capharnaüm qui le rendait sourd à toute cohérence.

Il se souvint. De la force qu'elle avait démontrée, de la confiance qui coulait dans ses veines aux côtés de la noblesse de sa lignée ; et petit à petit, l'affolement se tarit face à l'apaisement, à ce murmure sourd qui lui confiait qu'elle était ô si apte à repousser les maux qui se plaçaient sur son chemin. L'air emplit ses poumons, une fois, deux fois. Ses yeux se fermèrent avec force, ses sourcils froncés par la douleur avant qu'une nouvelle expiration n'expulse avec elle cette toxine infâme qui l'avait poussé à la tétanie.

Elle s'était faite bien plus sourde, reléguée au second plan de son esprit le temps qu'il ne puisse réaliser l'ampleur de la situation. Ses yeux allèrent trouver ceux du Gardien des Gardiens, dont un doppelgänger paraissait avoir retrouvé la ligne de ces lieux pour les informer de ce qu'il se tramait à l'extérieur... tout en les priant de demeurer ici, de poursuivre ce sommet qui tenait tant d'importance aux yeux du monde. Non seulement pour le présent, mais pour le futur – peut-être même le passé qui se rejouait comme une boucle inlassable dans la psyché du Chapelier.

Il ne fallut pas longtemps à l'enfant du bois pour faire son choix.

Son attention trouva, un temps, le visage de la rubiconde, de l'envoyé des sables comme du tonnerre qui demeuraient attablés à cette salle, dans un au revoir priant sa consœur de ne pas succomber au-delà de ces murs ; et dans une expression presque jumelle du regret, la mâchoire tendue d'Aditya se délia, comme pour soupirer ses dernières paroles à leur encontre.

Il s'assurerait qu'il ne leur arrive rien, à l'image de cette féline dont il désirait garder les flancs de toute douleur.

Sa langue ne put formuler ni l'ombre, ni le son de ses pensées. Gisant au creux de sa gorge comme une ode qu'il ne pouvait chanter, l'amertume avait empli sa bouche, l'alerte et l'urgence révoltaient ses pensées comme si elles furent siennes depuis toujours. Lui qui n'avait que le propre du calme et de la quiétude, ce fut comme si ces sueurs froides qui avaient fait frissonner son échine s'étaient mises à paver chaque once de peau qu'il leur était donné d'atteindre.

Il lui fallait la rejoindre.

Alors, de cette simplicité qui gardait son être comme une mère aimante, son visage ploya finement vers l'avant, sous l'ombre discrète des mèches d'or qui l'encadraient au souffle d'automne qui l'avait vu naître. Un salut banal, ascétique, qui était là la seule chose que son corps lui permettait de fomenter, ses sourcils froncés par l'inquiétude sur le point écarlate qui décorait son front comme un troisième œil.


Ses pas enjoignirent ceux de ses confrères à l'écho de son départ, son échine demeurant la dernière à se détourner des présences demeurées entre ces murs.

Le « Gardien Sylvestre » n'était que l'un des nombreux être de ce monde. Il n'était en rien exceptionnel.
Il allait où vont tous les hommes : là où leur destinée leur dira de mourir.


informations:
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Gardien des Gardiens
Gardien des Gardiens

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Ven 4 Fév 2022 - 23:01
Passif, le regard feignant l’impuissance, le Gardien des Gardiens – ou plutôt son clone – se résignait à voir les Shinobis partir les uns après les autres. Il n’était pas surpris, mais ressentait quelque-chose d’étrange. La déception. Celle de voir que ce que Mokkô avait pu lui dire sur ces ninjas était finalement assez vrai. Leur soif de combat les aveuglait. Ou bien peut-être étaient-ce les Gardiens qui s’étaient trop assagis ?

Seul le village caché de la Roche pouvait se vanter d’avoir presque tous ses représentants toujours dans les échanges. Un bien maigre lot de consolation qui portait déjà un risque évident : si ces Iwajins décidaient de ne rien dévoiler de ce qui allait être dit dans cette pièce, la Coalition serait perdue.

Car Mokkô et son Gardien le savaient bien : les chances de l’emporter face à Sakaze Tôsen et les siens étaient déjà très faibles. L’étaient-elles trop ?

Le Gardien des Gardiens semblait plongé dans ses pensées. Mokkô prit le relai.

« Cela ne vous surprendra pas d’apprendre que notre histoire à nous, Gardiens, n’a pas toujours été unie. Si nous nous sommes toujours battus pour préserver les Dieux des Hommes, certains de nos lointains prédécesseurs ont un jour convoité leurs pouvoirs. »

Le Charpentier se grattait les mains. C’était comme s’il cherchait à se défaire d’une démangeaison qui n’était pas visible. Celle du passé.

« Ce faisant, ils ont trouvé un moyen de forcer un Dieu à se réveiller. Soit via des sceaux et des sacrifices abjects… »

Il pensait évidemment aux Fanatiques, au Saint-Père et à la Clé, son fils, qui avaient reproduit cette atrocité. Et dire que c’est ce qui avait permis à l’Homme au Chapeau de s’emparer du Dieu des Éléments…

« … soit, pour de rares élus, via une technique interdite. Un Kinjutsu qu’à chaque génération de Gardiens, l’un d’entre nous a continué d’apprendre. Le Gardien du Réveil. La défunte femme de Sakaze Tôsen était la dernière représentante. »

Un contexte choc pour une transition toute trouvée vers les interrogations de Chiwa Aimi, la représentante d’Iwagakure no Satô.

« Pourquoi n’a-t-il pas ressuscité sa femme ? Peut-être ne maîtrise-t-il pas le passé, effectivement. Ou peut-être qu’il ne voulait pas que vous appreniez sa technique interdite. Si vous pouviez réveiller le Dieu Renard sans chercher à ce qu’il enclenche une Résonance, son plan serait sûrement compromis. »

Mokkô ne put poursuivre. Le Gardien des Gardiens lui coupa la parole.

« Ou peut-être a-t-il vu des futurs où sa femme était torturée par les Shinobis pour obtenir ce savoir… »

Il ne regardait personne. Ses yeux tutoyaient le sol. Son air évasif témoignait de quelque-chose. Des incertitudes, des hésitations ?

« Le successeur de la Gardienne du Réveil devait être son enfant à venir. Ainsi, ce fameux jour… les shinobis n’ont pas tué un, mais deux Gardiens. »

Comme un déclic, le Gardien des Gardiens sembla soudain revenir parmi ceux avec qui il échangeait. Il regarda aussitôt les autres participants du Sommet avec un air désolé.

« Oh, veuillez m’excuser, c’était une remarque assez moribonde ! Nous devons regarder de l’avant, désormais ! »

Avec une allure bien plus fière, comme celle à laquelle il avait habitué les Shinobis depuis son arrivée, le mystérieux combattant s’adressa à l’Éclair Vert.

« La localisation de la Gardienne du Savoir ? Oh, elle ne devrait pas être si difficile à trouver. Et surtout, bien plus disposée à vous aider que sa prédécesseuse ! »

Il lança un regard vers Mokkô que ce dernier comprit comme une autorisation à en dire plus. Bien plus.

« La Grande Prêtresse Shima, comme vous le savez sans doute désormais, faisait partie des Derniers Gardiens. Et nous avions toujours eu de tristes doutes sur les infâmies qu’elle commettait, y compris à son peuple. Mais plus que l’absence de preuves, si nous n’avons jamais rien mené contre elle, c’est parce que c’était elle… »

Encore une fois, les mots de Mokkô allaient pouvoir former une évidence, tant les tristes indices avaient pu être à la vue des Shinobis.

« … la Gardienne du Savoir. »

Le Gardien des Gardiens croisa fièrement les bras et conclut avec un sourire des plus larges.

« Sa disciple doit donc se trouver à Kaze no Kuni ! »

Mais c’était encore loin d’être la dernière chose que le Gardien des Gardiens allait pouvoir leur dire…

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Chiwa Aimi
Chiwa Aimi

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Sam 5 Fév 2022 - 14:18
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Le Sommet de la Coalition
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La guerre passait par plusieurs étapes… Bon nombre des présences ici avait déjà décidé d’où serait leur place. Aimi le comprenait totalement et peut-être que si elle savait que les gardiens avaient des informations aussi importantes, elle serait la première à courir aider les siens. Est-ce que le Shimajima comprendrait son choix ? Mais il fallait faire confiance à Yugure et Taishi le rejoindrait sûrement. Quant à elle, elle observait ceux se retirant avec ferveur, déterminés à défendre leur camarade.

Son regard ne laissait rien transparaître. Mais lorsqu’elle ordonna à l’Hayai de se rendre à l’extérieur et qu’il n’en fit rien, elle le choisit au point qu’elle aurait pu le tuer sur place si elle avait pu. Comment pouvait-il discuter ses ordres à un tel instant ? Cependant, elle ne dit rien, il n'avait pas totalement tort, mais cela ne justifiait pas cette insolence. Et il savait que cela aurait des conséquences pour la suite.

Son regard écarlate croisa celui d’Aditya, elle pouvait lire à quel point son inquiétude dominait la possibilité de dire quoi que ce soit. La douce hocha de la tête, comme lui disant qu’elle comprenait et qu’elle ne lui en tenait pas rigueur. Après tout, elle lui vouait un profond respect. Et rapidement, la salle se vida… ne laissant que les deux iwajins dans un face-à-face des plus sordides. Il y avait Taishi, qui n’avait pas hésité à leur faire savoir que leur parole ne valait presque rien et la Taisho du Shishiza qui était déchirée entre se rendre à l’extérieur et écouter ce qu’ils avaient à dire.

Tout ce qui se dirait en cet instant, seuls les iwajins en auraient connaissance, leur donnant une sorte de pouvoir sur les autres.

Mokko prit la parole, laissant sous-entendre qu’il n’y avait pas que chez les hommes que les conflits fusaient. La recherche du pouvoir était partout, même chez les gardiens et ce n’était pas surprenant. Après tout, sans leur capacité et leurs secrets, ils ne restaient que des hommes. À entendre le discours du charpentier, ils étaient même pires… capables de faire des choses horribles pour réveiller des créatures effrayantes et puissantes. La mention du Kinjutsu ne surprenait pas non plus la rubiconde, mais elle se demandait s’ils avaient encore des choses à cacher. La fiancée de Tôsen possédait ce secret, mais en mourant, elle l’avait emmené avec elle. Il était possible que cela soit une des raisons pour lesquelles l’Homme au Chapeau n’avait rien fait pour la sauver.

Le visage de la jeune femme tourna sur le clone du Gardien des Gardiens lorsqu’il sous-entendit que les shinobis auraient été capables de torturer cette femme pour obtenir des informations. Elle n’était pas naïve et savait que certains en auraient été capables, mais ce n’était pas son cas. Mais lorsqu’elle apprit qu’en plus de mourir, l’être qui grandissait en elle avait été fauché aussi, son regard se brisa presque. C’était vraiment horrible.

La gardienne du Savoir possédait des secrets qui attisaient la curiosité de la rousse, même si elle se disait qu’ils feraient mieux de rester là où ils étaient. Mais si ce n’était pas eux qui mettraient la main dessus, ce serait le Chapelier et qu’elles en seraient les conséquences ? L’impératrice n’était plus, laissant sa place à sa disciple qui devait se terrer au Pays du Vent. Une information de plus qui allait les mettre sur la piste les menant à leur but. Mais cela ne suffisait pas… plus elle en apprenait et plus elle était révoltée.

Son corps et son cœur agi instinctivement alors qu’elle se levait vivement de sa chaise. Son poing tapa sur la table, la douleur était vraiment sommaire en comparaison à sa fureur.


« C’est une tragédie… »

Glissa-t-elle entre ses lèvres rosées, ses pupilles rubis se perdant sur le blanc immaculé du marbre de la table.

« C’est révoltant… »

Continua-t-elle, ne comprenait pas comment elle avait pu naître dans une ère aussi sombre. Elle se souvenait de l’époque où elle gardait espoir sur le bon de ce monde et continuerait toujours à se battre pour cela, mais elle ne pouvait pas nier qu’à force d’en apprendre sur certains faits, cela devenait difficile de défendre cela.

« Regarder de l’avant quand on sait le nombre de cadavres que nous laissons derrière nous… Les vies humaines ne devraient pas être fauchées aussi violemment, ni torturées. Si cela semblait évident pour vous que nous ne pouvions pas tuer un Dieu, cela n'excuse pas les vies perdues injustement. Et les enfants… ces innocents êtres qui n’ont pas pu avoir leur mot à dire dans ce monde actuellement si déchiré… »

Un brin de silence vint reprendre sa place au sein de cette entrevue qui n’avait presque plus de sens, sans la coalition dans sa totalité. Mais le temps leur était compté et il fallait agir.

« C’est pour cela qu’il faut mettre un terme à cette guerre. Je ne suis pas naïve, je sais bien qu’il y aura toujours une raison pour les hommes de se battre, de créer des conflits, c’est notre nature. Je ne suis pas hypocrite, j’ai pris des décisions difficiles et cela me révulse de devoir en arriver là parce qu’un homme prend une décision extrême et désespérée qui met en danger des innocents.

J’ai décidé de rester pour obtenir des informations, pour obtenir ce qu’il faut pour pouvoir agir, et cela, sans devoir torturer ou tuer qui que ce soit.
»


Un soupir se glissa d’entre ses lèvres… Elle ne savait pas pourquoi elle s’ouvrait autant en cet instant. Parce qu’elle sentait que la fin arriverait plus vite qu’elle ne l’aurait pensé ? Parce qu’à tout moment, ce plafond pouvait s’écrouler sur leur tête ? Parce qu’elle voulait qu’ils comprennent à quel point leur choix, leur secret, faisait du mal au monde d’aujourd’hui ?

« Regardez, nos camarades se battent à l’extérieur pour leur valeur, pour leur vie, pour ce qu’ils veulent protéger, qui risquent leur vie ! Vous avez agi pour vos raisons quand il le fallait, mais aujourd’hui, vous savez que c’est entre nos mains que la suite se dessinera. Plus de secrets, plus d’hypocrisie, c’est fini tout cela. »

Qui était-elle pour dire ce qu’ils devraient faire ? Une simple femme dotée d’un don qui pouvait sauver des vies, qui avait pris une place importante dans l’histoire qui pouvait peut-être, avec de la volonté et des moyens, influencer la suite sans verser de sang.

« Et je ne veux pas sortir de cet endroit et retrouver le cadavre de mon précieux élève ! »

Termina-t-elle d'exprimer alors que le ton de sa voix s’était endurci.

« Ce combat n'apporte que le mal. Il faut y mettre un terme. Il me faut plus, il faut que je puisse avoir la force de pouvoir les sauver, de pouvoir donner une chance à ce monde, sans qu’un Homme brisé par le passé, le présent et le futur dicte sa loi !
Il veut limiter l’homme pour que nous soyons sur un même pied d’égalité, mais n’hésite pas à user de terrifiants pouvoirs pour le faire et nous reproche d’en faire de même… C’est franchement ironique. Pourquoi sommes-nous nés si c’est pour passer notre vie à nous affronter, alors que nous pourrions tous construire ensemble ? Cela n’a pas de sens…
»


Sa voix se brisa presque sur cette phrase. Elle se rendit compte que ses bras tremblaient, ainsi que ses poings. Et qu’elle avait laissé les mots sortir, briser le silence dans lequel elle se murait depuis trop longtemps. Qu’en avaient-ils à faire de ses états d’âme ? Tout le monde avait subi… mais beaucoup le faisaient en encaissant en silence. Aimi voulait parler, voulait briser ce mutisme.

« Excusez-moi… »

Déclara la kunoichi sobrement. La jeune femme s’installa de nouveau, se raclant à moitié la gorge, presque embarrassée par son discours. Alors elle termina de revenir sur le sujet principal de cet échange…

« Donc nous devons trouver la disciple de la Gardienne du Savoir pour en apprendre plus sur les écrits liés aux Dieux, mais une fois que cela sera fait, que devrons-nous faire ? Y a-t-il une solution qui ne fera pas verser de sang sur ces terres déjà bien imbibées de ceux que nous avons perdu ? »
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Hayai C. Taishi
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Dim 6 Fév 2022 - 5:24
Taishi avait fait face à bien des choses dans sa vie. Des fanatiques enragés, des kages, un littéral démon de lave, et avait même eu affaire avec le Chapelier… Deux fois.

Pourtant, rien de cela ne semblait se comparer avec le frisson qui le secoua face à la colère qui agitait la Rousse une fois qu’il avait refusé d’obtempérer pour quitter la pièce. Aimi le cachait assez habilement, mais l’Hayai la connaissait trop bien à ce stade. Il allait avoir droit à de très cinglantes remontrances d’une manière ou d’une autre, et ce temps n’était que sursis pour le condamné en devenir qu’il était.

Pour l’heure, la chambre s’était vidée et il n’y avait plus que lui, Aimi et les Gardiens. Que fallait-il en retenir ? Taishi songea qu’il aurait été osé de prétendre que les shinobis étaient impatients. Les Gardiens avaient progressivement détruit leur propre réputation et le lien de confiance qui les liait à cette coalition. Coalition qui, après cette rencontre… Serait-elle du passé ?

C’était une question franche. Kaze n’allait pas oublier de sitôt le prix qu’avaient coûté les secrets des Gardiens. La coalition existait pour protéger les shinobis et la population qu’ils servaient. En ce sens, les Gardiens avaient bafoués leurs propres engagements dans la fondation même de cette grande association. Qui leur accorderait la moindre crédibilité désormais ?

Personne, sauf Iwa au dirait. Et encore. Aimi ne voulait pas être là. Et il ne voulait être là que pour elle. Au final, peut-être que les Iwajins ne faisaient que ravaler leur propre frustration pour espérer tirer des Gardiens la moindre utilité qu’ils pouvaient encore avoir. Tout ça, pour espérer un avenir meilleur à leur monde.

Détresse qu’Aimi semblait à peine pouvoir contenir à travers ses mots, et Taishi ne le comprenait que trop bien. Chaque instant dans cette pièce était une torture. Elle avait tellement de poids sur les épaules, et il n’était pas loin derrière. L’Éclair Vert détourna les yeux quand elle mentionna Massacre. Taishi avait beau avoir louangé la valeur de l’Eiseinin, si celui-ci venait à mourir… Ce serait peut-être la goutte d’eau de trop dans le vase de la bienveillance d’Aimi. Rien n’était inépuisable, même pas son amour de l’humanité. Il voulait la serrer dans ses bras, mais le moment n’était pas opportun, et il devait conserver le moindre décorum qui subsistait encore… C’était le mieux qu’il puisse faire pour elle à ce moment.

Restons concentrés. Cette gardienne de l’éveil était bien la femme du Chapelier. Son enfant à venir, tué par des shinobis. L’Hayai se posa la main derrière la tête en échangeant un court regard avec Aimi.

Les mots conjoints de Mokko et du Gardien des Gardiens ne faisait que l’attiser. Tout ce qu’il pouvait faire, c’est empêcher les cendres de s’embraser en tenant sa langue. En s’empêchant de dire que si ça avait pu aider à sauver le Yuukan, que ce soit du Chapelier, des dieux ou ceux qui voudraient les utiliser, il aurait été le premier à trancher la gorge de cette Gardienne de l’Éveil.


« … Cette disciple, elle a un nom ? Comment la trouverons-nous à Kaze ?»

Aimi avait déjà résumé le reste de son interrogation, ou presque. Taishi se tourna vers le Gardien des Gardiens.

« Votre position dans ce conflit... Je ne peux pas dire que je la comprends, ni que je la respecte. Vos principes s’opposent à tout ce que je crois, ce que j’ai appris dans mes expériences. Mais… »

L’Hayai sembla hésiter, comme si les mots étaient coincés dans sa gorge.

« Mais Aimi a raison. Sans détours, possédez-vous la force nécessaire pour vaincre le Chapelier ? »

Un instant de silence, comme si Taishi cherchait sa pensée.

« Votre talent… Votre vitesse… Elle me rappelle le Jikkukan que j’avais jadis, mais elle n’a rien en commun. Elle est… Réelle. »

Taishi souffla.

« Cela fait des mois que je théorise, que j’analyse tout ce que nous savons du Chapelier pour contrer ses pouvoirs, ses capacités. Et nous n’avons pu que le blesser. Par une tactique qui ne fonctionnera pas deux fois de par sa propre nature. Je… Nous ne sommes que des shinobis, pas des dieux comme lui. Je suis juste un type qui fait son chemin à travers le Yuukan. Mes petits jeux d’esprits ne suffiront pas. Nous avons… Besoin d’aide. »

Il secoua enfin la tête, comme si outrepasser son orgueil était un effort considérable. Et ça l’était. Son regard émeraude se posa sur Aimi.

«… Si vous ne pouvez intervenir dans ce conflit, apprenez-nous au moins à maîtriser cette force que vous maniez, pour que nous puissions l’utiliser contre lui, et mettre fin aux vies sacrifiées pour le retenir, que ce soit de son ambition, sa vengeance ou quelques soit sa vraie motivation. L’Ère des Gardiens est terminée, mais il n’est pas trop tard pour donner un sens ultime à votre existence. Qu’on se souvienne de vous et de vos actes comme un facteur décisif pour sauver le Yuukan… Et par le fait même, cette Coalition que vous avez, volontairement ou non, sabordé aujourd’hui. »

Les Gardiens, à force de craindre la nature des hommes, semblaient au final avoir oubliés qu’ils en étaient aussi…


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Mokkô
Mokkô

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Dim 13 Mar 2022 - 16:48
« Si même le Gardien des Gardiens ne l’a pas rencontrée, tout porte à croire que vous devrez la trouver seuls, Shinobis. »

Mokkô semblait résigné. Sa frustration, bien que discrète, le dévorait de l’intérieur. Il ne pouvait plus faire grand-chose pour les aider. Et comme cela ne cessait d’être répété lors de ce Sommet de la Coalition, l’ère des Gardiens allait s’achever. Les Shinobis avaient l’avenir, le Gardien des Gardiens avait les pouvoirs du Héros ; mais lui… après avoir enseigné son Kinjutsu des mois passés, il se sentait vide… Il n’avait plus de poids. Garant des secrets d’hier, simple donneur d’encouragements pour demain.

Le Gardien des Gardiens, lui aussi plongé dans le silence, ne cachait pas ses tiraillements. Le discours de la représentante d’Iwagakure no Satô, Aimi, l’avait vraisemblablement troublé. Et l’appel aux actes de la part de son adjoint avait sans doute eu le même effet. Mais eux ne pouvaient se douter de ce qui était en train de se passer dehors, là où les Shinobis étaient en difficulté face au terrible Sakaze Tôsen et à ses Lieutenants…

« Je ne sais pas si je peux le vaincre. Mais il m’est impossible de vous apprendre ce que j’ai passé ma vie à travailler. Il nous manque ce que le Chapelier possède plus que tout : du temps. »

Il avait conscience de décevoir. Il resta figé, concentré. Sen’sei Mokkô reprit la parole.

« Malheureusement, je pense que la guerre est inévitable, chère Aimi. Et l’assaut ennemi de notre Sommet est la preuve que si nous ne faisons rien, nous la perdrons en un instant. »

Il s’expliqua aussitôt.

« L’Homme au Chapeau peut voir le futur. Même si nous découvrions l’emplacement du Dieu Renard, il pourrait nous devancer. S’il peut voir deux jours le futur, il pourrait donc intervenir deux jours avant que nous le trouvions. Notre premier handicap, c’est que nous ne connaissons pas la limite de son pouvoir. Jusqu’à quand peut-il voir l’avenir ? »

Les rides du vieil homme trahissent sa frustration.

« Il faut nous rendre à l’évidence, que nous trouvions le Dieu Renard ou que ce soit lui, l’Homme au Chapeau y sera avant nous. Nous voilà face à un autre handicap : comment nous assurer de surveiller tous les pays de notre continent, tous ses recoins, pour nous alerter en cas d’apparition de l’ennemi ? »

Le Gardien des Gardiens tendait l’oreille et le regard. Mais il restait muet. Son silence était au moins une approbation de ce qui était en train d’être dit.

« Et enfin, même si nous pouvions être alertés, il faudrait toutes nos forces pour avoir une chance dans cette guerre. Ultime obstacle donc : comment déplacer toute l’armée de la Coalition d’un pays à l’autre, en un instant ? »

C’était même plus qu’une histoire d’handicaps. La Coalition Shinobi était face à des limites à priori impossibles à dépasser…
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Chiwa Aimi
Chiwa Aimi

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Mar 15 Mar 2022 - 13:19
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Le Sommet de la Coalition
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À part quelques coups d'œil lourds de sens, Taishi ne se prononça pas de suite. Il devait bien voir qu’Aimi commençait à perdre son calme légendaire. Elle était vraiment révoltée face à cette guerre, face aux morts injustes et au sang versé constamment. La kunoichi elle-même s’en voulait d’avoir pu en avoir sur ses mains et savait qu’elle allait peut-être devoir encore subir les conséquences de ses responsabilités. Avoir de grands pouvoirs imposait la capacité à décider.

Avec tout cela, elle en avait presque oublié de les questionner sur ce mystérieux disciple, ce que fit l’Hayai après l’avoir laissée sortir de ses gonds. Informations que ne semblait pas détenir le Gardien des gardiens, ni Mokko. Les voilà bien servis.

Avaient-ils la force pour s’imposer face au terrible chapelier ? Même là, les réponses n’étaient pas satisfaisantes. Si elle comprenait que les capacités impressionnantes du plus jeune moine étaient impossibles à assimiler, elle ne pouvait s’empêcher de s’agacer. C’était comme s’ils revenaient au point de départ. Et le charpentier ne les aidait pas. La guerre semblait inévitable et s’en était désolant. La Chiwa devait accuser le coup, ses rêves de bienfaitrice n’étaient que des mirages.


« Peu importe les assauts que nous essuyons, ce qui compte, c’est de les empêcher d’atteindre leur objectif. Si nous ne pouvons pas le devancer, alors frappons autour de lui, agissons sur ceux qui le soutiennent, affaiblissons cet homme avec intelligence. En étant partout, il ne pourra pas agir partout. »

La Taisho du Shishiza savait qu’il était difficile de se dresser face à Tosen, mais il était aussi impensable pour elle de baisser les bras. Cet homme avait des failles, des faiblesses. Il fallait tout faire pour arriver à l’atteindre.

« La communication ? Si nous exprimons à chaque faction de se tenir préparée à une attaque, cela sera déjà mieux que rester dans sa chaise à perdre espoir. Le lieu attaqué devra tenir en attendant les forces de soutien, il faudra tenir. Nous trouverons un moyen de prévenir chaque terre impliquée dans ce combat.

Seigneur Mokko, à vous entendre, nous ne pouvons rien faire et vous semblez résigné. Mais si j’ai décidé de rester là, face à vous aujourd’hui, c’est pour vous prouver que rien n’est fini, que chaque force sera déterminante pour ce combat qui nous fait face.
»


Aimi se leva de nouveau, fit le tour de la table pour s’approcher des deux hommes. La rubiconde n’avait pas peur, elle croisa de ses pupilles écarlates et détermina les leurs. Attrapant un scalpel de sa trousse médicale attachée à sa hanche, elle vint caresser la paume de sa main avec une poignée. Du liquide carmin dégoulina le long de sa peau pâle. Puis, elle posa brusquement sa main sur la table en marbre blanc.

« Avant d’être des shinobis, nous sommes des hommes, des êtres humains, doués de conscience. Nous pouvons changer les choses, nous en avons la possibilité. Je ne suis qu'une simple humaine, dotée du don de pouvoir sauver des vies. Ce chakra... n'est pas mauvais, ce sont les choix que nous faisons qui le sont.

Alors levez-vous à nos côtés une dernière fois, battons-nous, battez-vous une dernière fois et partez en paix. De même pour vous, Gardien des Gardiens. Le destin a choisi de vous mettre sur notre chemin, ce n’est pas pour rien.

Tout le monde semble dire que votre heure est terminée, que vous n’avez plus votre place dans ce monde. Mais depuis le début de cette coalition, vous êtes là, pour nous “guider”. Si cela ne vous importait pas, vous ne feriez pas tout cela.
Que ferez-vous le moment venu ? Resterez-vous cachés, ou prêterez-vous votre force pour nous aider ? Je pense que le temps des dialogues ne suffit plus, il nous faut agir. Pour toutes les morts injustes, les futurs espoirs, pour le Yuukan.
»


Les picotements sur la paume de la rousse la firent sourire légèrement. C’était cette douleur qui la faisait se sentir vivante. Elle avait la chance de pouvoir encore se battre pour les siens, pour ses valeurs et elle n’allait pas la gâcher. Que les moines décident de brandir leur poing ou non, ils allaient continuer leur chemin vers la fin de ce combat. Qu’ils perdent ou gagnent, elle ne partira pas sans avoir donné jusqu’à son dernier souffle.


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Hayai C. Taishi
Hayai C. Taishi

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Mar 15 Mar 2022 - 16:59
Livide, Taishi s’efforça de rester enfermé dans un silence stoïque. À vrai dire, il ne savait plus quoi dire, quels mots trouver pour essayer de justifier cette absurde situation. L’Hayai ne pouvait pas se souvenir d’une conversation plus lassante que celle-ci, même lorsqu’il avait fait des échanges diplomatiques. Même lorsqu’il avait dû prétendre être un serviteur simple d’esprit lors de son infiltration du palais d’Ame. Aucun de ses moments n’était plus lourd, désagréable et interminable que celui-ci.

Parce qu’il en avait tellement plus qu’assez de voir ces gardiens prétendre, agir comme s’ils en savaient plus que tout le monde, mais ensuite prétendre l’ignorance ou encore répondre par devinettes, au compte-gouttes. Ils parlaient mais ne disaient rien, ils entendaient mais n’écoutaient rien. Comme si cette situation les dépassait ou encore semblait au-dessus d’eux. Probablement un peu des deux. Le résultat final était le même : ils semblaient incapables de les aider.

L’Éclair Vert songea qu’à l’inverse des shinobis, les gardiens agissaient par devoir envers des préceptes certes anciens, mais autrement plus théoriques que ceux qui motivaient les ninjas de la coalition. Ils ne se battaient pas pour la survie de leur ordre, déjà désormais tordu et mené à sa ruine. Taishi aurait voulu croire que c’était pour la pérennité de leur rôle dans cette histoire, mais ça ne semblait pas le cas non plus.

Il n’arrivait pas à comprendre. Comment, pourquoi avaient-ils fondé cette coalition pour ensuite la réduire à néant, avec les mêmes mots et la même voix. À les retenir dans cette salle uniquement pour partager leur impuissance. Leurs questionnements incessants. N’avaient-ils vraiment aucune, la moindre idée que c’était des questions que tous les shinobis se posaient ? Que tout le monde avançait sur ce continent plein d’ombre sans savoir si nous avions la moindre chance de vaincre le Chapelier et ses redoutables facultés.

Mais c’est peut-être la différence. Les gardiens se battaient pour des idées, les shinobis se battaient pour survivre. Mokko parlait de perdre la guerre en un instant, mais à les entendre, ils avaient déjà perdus depuis longtemps.

Il fut tiré de sa réflexion alors qu’Aimi portait un scalpel à sa main et l’Hayai se crispa.

« Aimi… »

Évidemment qu’il n’aimait pas ça, tout en sachant qu’elle pouvait se soigner mieux que personne. Qu’il intervienne aurait été encore plus ridicule que la dernière… fois. Alors il ne pouvait qu’observer dans ce même silence.

Elle avait tellement de talent avec les mots. Cette manière qu’elle avait de rassembler, de soulever les gens. De donner un sens là où il n’y en avait pas toujours à prime abord. Elle l’émerveillait. Et le motivait de continuer à essayer. Pour elle, pour eux et pour le reste du monde.

Il continuerait à essayer, avec ou sans ces gardiens. Il avait trouvé une faille, et il en trouverait une autre. Taishi mettrait tout en jeu pour avoir la chance de donner à ce monde un meilleur lendemain. Iwa trouverait la voie, et il avait eu tort de croire qu’une voie plus facile pouvait exister.

Le regard émeraude de l’Hayai se posa vers la porte.

« … Ce sont des questions auquel les shinobis devront trouver des réponses, puisque vous ne semblez n’en avoir vraiment aucune autre à partager. »

Taishi avait d’ailleurs donné des réflexions sur plusieurs de ces interrogations plus tôt dans la conversation, mais ils ne semblaient pas avoir écouté une fois de plus et l’Hayai n’avait aucune envie ou raison d’y revenir. Enfin, il se tourna vers Aimi.

« Représentante, nous devrions partir. »

Comme le gardien des gardiens l’avait dit, leur ressource la plus cruciale était le temps.

Et Taishi ne pouvait justifier d’en gaspiller davantage ici.

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Gardien des Gardiens
Gardien des Gardiens

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Mar 15 Mar 2022 - 19:09
Entre recherche de motivation et déception, les représentants d’Iwagakure no Satô ne cachaient presque pas leurs désaccords avec le vieux Mokkô. La première le trouvait trop défaitiste, le second considérait que ces échanges étaient devenus une perte de temps.

« Résigné ? Peut-être. »

Lorsque l’arbitre du Sommet n’avait vraisemblablement plus la motivation de guider la Coalition Shinobi dont il avait pourtant été l’un des piliers fondateurs, tout donnait raison à celui que l’on surnommait l’Eclair Vert.

Mais alors, est-ce que tous allaient en rester là ?

« Que je le batte ou non, le Maître du Temps mourra aujourd’hui. »

Les regards des shinobis se tournèrent vers le Gardien des Gardiens. Même Sen’sei Mokkô, dont l’air surpris ne pouvait être dissimulé, s’était tourné vers lui. Tous purent voir que le mystérieux combattant – ou du moins son clone – avait à nouveau croisé fièrement les bras et affichait le large sourire qu’on lui prêtait.

Il s’était tourné vers le moine.

« Mokkô, merci pour tes craintes. Mais les Shinobis ont raison, nous devons nous battre. Et si j’ignore leurs appels à l’aide… »

Le Gardien des Gardiens tutoya le regard émeraude de l’Iwajin qui s’apprêtait à partir.

« … je ne me ferai jamais d’amis. »

Il s’esclaffa, avec un enthousiasme débordant qui frôlait presque l’indécence compte tenu de la bataille qui se déroulait dehors. Mais ce n’était qu’un clone, et justement l’original venait de passer à l’action.

Futile personnage peut-être, au cœur d’enjeux aussi cruciaux. Et pourtant…

« Si nous ne pouvons pas être certains de la limite des pouvoirs de Sakaze Tôsen, il existe une solution pour les autres problématiques soulevées par ce cher Mokkô. »

Son regard – toujours accompagné de ce contagieux sourire – balança entre les deux représentants de la Roche.

« Mais elle ne dépend pas de vous, Shinobis. Ou du moins, pas directement. Non, si nous voulons avoir une chance, nous devrions... »

Tandis qu’il décroisait les bras, le Gardien des Gardiens avait monopolisé son regard sur l’Eclair Vert. Mais tandis qu’il le pointait du doigt, ses mots allaient probablement surprendre.

« ... appeler Glouba. »

Inconscience, ironie ou ridicule ? Pourtant, c’était sans avoir changé son ton que le Gardien des Gardiens en appelait bien au dindon de l’Hayai, qui avait le choix de l’invoquer ; ou de prendre ces dernières paroles comme une ultime raison de partir.

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Hayai C. Taishi
Hayai C. Taishi

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Mar 15 Mar 2022 - 21:32
L’espoir de Taishi, c’était qu’Aimi lui donne raison et mette fin à cette rencontre. Quitter cet endroit, retrouver Yugure et assister les autres contre les envahisseurs. C’était le mieux qu’ils puissent faire à ce stade.

Les mots du Gardien des gardiens étaient cryptiques, comme la plupart de ceux qu’il avait prononcés depuis le début de ce sommet qui risquait bien de passer à l’histoire pour les mauvaises raisons.

Mais il parlait bien de tuer le Chapelier ? Lui qui venait de déclarer ne pas être certain de pouvoir le battre. L’Hayai n’y comprenait franchement rien, pas même la logique un peu enfantine. Mais si rien d’autre, le Gardien semblait enfin avoir compris l’importance de ne plus rester là en tant que spectateur. C’était l’avenir du monde entier qui se jouait, là sous leurs yeux.

Il parlait d’une solution, et l’Hayai qui s’était à moitié détourné, prêt à partir, s’arrêta, tournant la tête puis le reste du corps en silence. Une solution ? À quoi précisément ? Taishi, s’il ne l’avait pas expliqué pour des raisons évidentes, avait tout de même saisi la logique de Mokkô : peu importe la profondeur des pouvoirs du chapelier à prédire le futur, sa réaction à celle-ci restait la faille. Si la coalition découvrait et récupérait le dieu renard plus rapidement que le Chapelier ne pouvait prédire en avance sa localisation, alors son pouvoir pouvait être contré. C’était la même logique qui avait permis de le blesser auparavant.

De même, même si le Chapelier pouvait prédire les gestes de ses adversaires, il devait tout de même accomplir ce futur, envoyer ses lieutenants ou sa propre personne, et récupérer le dieu. Cela supposait que s’il pouvait être localisé, ou ses soldats interceptés, alors son pouvoir ne signifiait plus une victoire assurée. C’était bien plus complexe que cela sous la surface, mais c’était l’idée de base.

« … Qu’avez-vous dit ? »

Si tout cela Taishi avait pu le cerner, la suite le laissa complètement pantois, pour ne pas dire carrément sous le choc. Venait-il de dire ce qu’il venait de dire… ?

« … Glouba ?... Comment… »

Comment… Pourquoi… Il échangea un regard figé avec Aimi, comme s’il espérait qu’elle explique ce qui venait de se passer. Comment le Gardien des Gardiens pouvait-il connaître l’existence du dindon ? Et surtout, vouloir faire appel à lui ?

« … Vous… Vous êtes sérieux ? »

Le silence qui revint vers lui le moment d’après fut sans appel. Les yeux verts de Taishi sautèrent entre Aimi, le Gardien des Gardiens, et Mokkô.

« … Même si j’ignore pour le moment toutes les questions qui me viennent en tête, Glouba est… Si je l’invoque maintenant…»

En mission ? En pèlerinage ? Sur le chemin de son propre destin ? Glouba était parti peu avant le sommet, pour des raisons qui lui appartenait. Taishi lui avait implicitement promis de le laisser accomplir sa quête.

Ce n’était pas juste cela. Taishi n’invoquait pratiquement jamais le dindon. Leur relation n’avait jamais été celle d’un maître et son pactisant. Ce genre de contrôle sur lui avait toujours été incompatible avec leur partenariat. L’invoquer maintenant aurait des conséquences.

Mais tout cela, il ne pouvait pas l’expliquer aux gens dans la pièce. Il n’avait ni le temps, ni les moyens de le faire. La requête était simple, la réponse devait l’être aussi. Le temps manquait. Taishi chercha désespérément une réponse dans les yeux d’Aimi, mais il savait qu’au final ça ne pouvait être que sa décision à lui.

Alors Taishi, qui venait d’être pointé du doigt par le gardien des gardiens, leva son propre droit vers son interlocuteur à son tour. L’hésitation avait quitté le visage de l’Éclair Vert.

«…Je me fiche de qui vous êtes, des pouvoirs que vous maniez. Si votre requête est sans but, je vous tuerai moi-même. »

Il secoua la tête pour lui-même, déjà excédé et frustré, mais aussi, profondément brisé par ce qu’il devait faire.

Trahir la confiance d’un ami.

« … Je suis désolé, Glouba. »

L’Éclair Vert se mordit sèchement le pouce et la planta sur la table en insufflant son chakra.

***


Spoiler:

Il y avait une certaine grâce dans l’instant qui précédait une mort certaine. Un sentiment de libération, peut-être. Comme si tout à coup, plus rien n’avait d’importance que le moment présent.

Et le présent, quand on y pense, est d’une simplicité désarmante. Son arme brisée en main, le dindon regardait son propre père combler les derniers mètres en prenant son élan, ses pattes gigantesques creusant le sol ravagé de leur champ de bataille, son épée-plume écarlate relevée pour le trancher en deux.

Glouba avait mal, mal sous toutes les blessures qui ravageaient son corps, mais la pierre chaude sous ses propres pieds était étonnamment douce et réconfortante à ce moment. Il pouvait même sentir la brise sur son glouglouton, un vent chaud du sud qui les quitterait bientôt pour faire de la place à un autre hiver.

Un hiver qu’il ne verrait pas. Sa vision était un peu trouble, désarçonnée par tous les impacts reçus sur son crâne dégarni. Il avait perdu son casque, mais son aile libre le ramassait pour le coincer sous celle-ci.

Il n’avait pas de regrets. Il avait brisé la chaine. Il était son propre dindon, jusqu’à la fin.

Il sentit le courant d’air, celui que déplaçait Djanglou dans son élan. Comme l’œil d’une tempête. Glouba était un vaisseau en perdition, mais c’était un naufrage mérité. Le dindon pouvait enfin rejoindre ses ancêtres. Glouba ferma les yeux. Le Glouhalla l’attendait.

Un instant, puis un deuxième. La mort était plus lente qu’il ne le pensait. Il s’était attendu à un genre de choc avant que le néant ne se referme sur lui. Peut-être qu’il était si mal en point que le coup l’avait tué instantanément. Ce n’est pas comme si Glouba avait beaucoup d’expérience quand il s’agissait de mourir.


Le dindon rouvrit lentement des yeux globuleux et exorbités. Était-il dans l’au-delà ? Avait-il enfin atteint le Glounirvana ? Sa première constatation était que ça semblait un peu petit. Les histoires de ces ancêtres parlaient d’une table gigantesque où les plus grands guerriers dindons de l’histoire festoient en permanence, mais cette table sur laquelle il avait posé les pieds, semblait à peine pouvoir contenir une douzaine de personne.

Sa vision était encore trouble, et il commença à avoir des doutes mais c’est alors qu’il vit qu’Aimi était en face de lui. Bon, enfin une confirmation claire, évidente devant la silhouette de la déesse sous ses yeux injectés de sang.
Spoiler:

« Ha… C’est vraiment le paradis alors… »

Un dindon pouvait difficilement sourire à défaut d’avoir un visage au lieu d’un bec, mais un certain contentement s’afficha. Haha… Taishi n’allait jamais lui pardonner celle-là, mais c’était que justice quand on y pensait bien.

Mais malgré la beauté du spectacle sous ses yeux, il réalisa qu’il avait encore mal. Bizarre. Les blessures restaient après la mort ? Son champ de vision s’élargissait lentement et commença à inclure d’autres ombres. Pas des femmes. Bizarre. Vraiment bizarre.

Les silhouettes se précisèrent et Glouba contempla un instant ou deux, avant de finalement soupirer.

« Peut-être pas, finalement. »

Une toux ensanglantée le secoua, et c’est alors que ses pattes flanchèrent et il tomba en arrière.

« Glouba ! »

Des mains le rattrapèrent pour l’empêcher de tomber, attachées à une voix qu’il connaissait un peu trop bien. Cet enfoiré… Glouba commençait à comprendre ce qui venait d’arriver.

« … Tu fais chier, Taishi… »

« Aimi ! »


D’autres bruits de pas. D’autres mains, bien plus douces et affectueuses. Glouba se contenta de vivre sa nouvelle situation, sa respiration saccadée. Son casque était tombé, roulait sur sol alors que sa plume brisée, mélangée de son sang et de celle de son père, laissait une trace sanguinolente sur la table. Le dindon songea qu’à défaut de mourir, il avait vraiment envie de dormir.

Mais une gifle sur son bec l’agaça.

« … Taishi, tu fais vraiment chier. »

« Ouais, je suis sûr que tu étais en train de gagner. Parle à eux, pas à moi »

À qui ? Le Chasseur de Primes dirigea son regard vers les deux autres types. L’un, le plus vieux, qu’il connaissait de vue. L’autre… c’était une toute autre histoire.

« … Vous êtes… »

Spoiler:


Dernière édition par Hayai C. Taishi le Mar 15 Mar 2022 - 22:41, édité 1 fois
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