Alors que le chemin pouvait paraître interminable, de nombreuses heures s’écoulèrent alors que votre destinée reposait désormais en des mains tierces. Comme pour n’apaiser en aucun cas les moindres doutes ou inquiétudes qui pouvaient percer votre esprit, Horiko vous accompagnait à l'intérieur du véhicule, vous observant respectivement en gardant les bras croisés sur son corps. Démontrant un mélange de calme, mais de précautions, il ne parlait pas, laissant ainsi son regard mémoriser vos faciès et mimiques dans une bibliothèque imaginaire qui résidait dans son esprit.

Bien que ce moment se révélait pertinent pour approfondir votre relation, il semblait vouloir conserver chacune des parcelles de son énergie, le gardant ainsi concentré. Ressemblant à la limite à une transe, seuls ses iris infirmaient la moindre méditation, signe clair qu’il était encore présent.

Ainsi, à un moment, les roues du véhicule dans lequel vous étiez respectivement en sécurité se heurtèrent à une surface, changeant soudainement le niveau de confort alors que vous n'étiez plus sur un terrain plat. Pour les plus accoutumés parmi vous, vous pouviez aisément identifier le pavé en brique sur lequel vous étiez dorénavant sans avoir à jeter le moindre coup d'œil au gré des sursauts effectués de temps à autre par les roues…

-Nous sommes arrivés, gardez vos capuches, les Domaines des Vallées ne sont pas forcément déserts pour autant.

Lâchant de brèves paroles avec aisance, l’espace d’un instant, on aurait presque dit que vous aviez parlé et discuté de la pluie et du beau temps pendant de nombreuses heures. Or, c’était loin d’être le cas. Pourtant, avec un magnétisme certain, il dégageait une soudaine aura de confiance qui pouvait autant vous magnétiser que l'inverse...

Pendant ce temps, la cadence avait soudainement ralenti alors que vous approchiez d’une porte entourée de murailles de pierres. Beaucoup moins impressionnantes que l’impénétrable frontière de Joheki, elles semblaient toutefois offrir son gage de sécurité alors qu’elle était d’une stature acceptable. Composés d’une série de gardes qui étaient tant au niveau du sol que sur les remparts, ceux-ci vous observaient alors que votre convoi venait tout juste d’arriver à l’entrée.

Se levant soudainement, Horiko s’éleva et navigua au milieu du véhicule sans appel.

-Seto Horiko, Lieutenant du Rempart. Un message devrait vous avoir été acheminé, mais je requiers l’accès à la zone 4 pour des visiteurs en attente d’une décision administrative.

Se courbant soudainement, vous pouviez nettement voir qu’à Joheki, la juridiction de l’un ne faisait pas forcément la juridiction d’un autre. En effet, son statut de lieutenant des remparts était respecté, mais n'avait clairement pas le même niveau dans cet endroit.

-Bonjour Lieutenant Horiko. Niveau ?

Hésitant, il ne répondit pas avec autant d’aisance qu’ultérieurement, préférant prendre son temps.

-Zero.

Dès lors, un silence se fit sentir. Si le tout semblait pesant ou semer l’émoi quant aux appréhensions que son silence avait dégagées, rien ne se produisit.

-Très bien, veuillez entrer, le champ est libre pour la zone 4. Veuillez vous y rapporter. Vous serez ensuite attendue par la Capitaine, lieutenant Horiko.

Ne bronchant pas, il se redressa finalement avant de leur faire un bref salut et de se rasseoir. Dès lors, alors que votre navire sur pattes entrait en ces lieux, vous étiez dorénavant à l’entrée même d’une cité en forme d’hexagone. Si sa forme n’était pas totalement visible au fur et à mesure que vous étiez en train de faire votre entrée, votre chemin semblait désert et menait vers une imposante tour au milieu du domaine. Ainsi, au fur et à mesure que vous avanciez, vous pouviez voir sur les côtés deux imposantes entrées dans lesquelles se situaient des gardes.

Pour les plus curieux, vous pouviez aisément voir qu’il y avait de la vie dans chacune des deux entrées. Or, pour les plus attentifs, les ambiances étaient assez différentes pour ne pas dire un parfait contraste.

Plus vous avanciez et plus votre attention était attirée par l’imposante tour qui s’élevait à plusieurs mètres. Voyant quelques membres au sommet des corps Johekijine, vous pouviez voir que la sécurité était clairement de mise dans cet emplacement.

-Bienvenue aux Domaines des Vallées. Ça peut paraître imposant au premier regard, mais ce n’est qu’une très grande cité divisée en quatre districts avec une tour en son centre. Chaque zone occupe généralement une fonction. Bien que je ne puisse vous divulguer les thématiques des différentes zones, vous serez affilié à la zone fantôme. C’est plus ou moins un endroit dans lequel vous aurez le moins de contact avec autrui par défaut et la zone la plus spacieuse. Une maisonnée vous sera attitrée tout comme un terrain afin que vous soyez confortable et que vous ne vous sentiez pas en prison.

Restant assez calme, le niveau d’énergie du Sato avait diminué, comme s’il voulait éviter d’attirer trop l’attention.

-Vous pourrez vous aventurer au sein de votre district de manière assez libre. Par contre, lorsque vous serez dans des endroits un peu plus populaires ou lorsque vous interagissez avec des marchands ou autres, je vous recommanderais de dissimuler votre identité et votre visage. Généralement, ils respectent la confidentialité des gens, mais lorsqu’ils voient de nouvelles personnes, certains sont plus curieux que le veuille la norme. On est jamais trop prudent.

Leur faisant confiance avec cette mission de discrétion, Horiko leur ouvrait une porte vers la liberté moyennant le fait qu’ils entreprennent certains risques. Or, bien que contradictoire, c’était en quelque sorte un risque calculé sachant qu’ils étaient des shinobis. Ils devraient ainsi être en mesure de faire preuve de subtilité pour leur bien à tous.

-Inventez-vous des couvertures préventives si jamais un marchand vous aborde, on est jamais trop prudent. Seuls les membres des corps armés pourront vous demander votre identité bien qu’ils ne le feront qu’en cas d’ultime nécessité, nous devrions arriver bientôt.

Ainsi, vous arriviez après de longues minutes au centre, apercevant la gigantesque tour qui paraissait beaucoup plus imposante de près. Vous pouviez même y voir une personne devant les grandes portes en bois. De taille moyenne, une femme vous observait soudainement alors que le chariot prenait la direction du district 4.

Si vous étiez un peu trop loin pour clairement voir ses traits, elle semblait vous suivre du regard. Pour ceux parmi vous qui avaient de bonnes vues, c’était un sourire aux lèvres qui s’offrait à vous sous ses apparats faisant totalement abstraction des uniformes que vous aviez vu jusqu'à présent. Littéralement en tenue de combat, elle vous suivait du regard jusqu’à ce que votre chariot quitte sa vision…

Pendant tout ce cirque, Horiko demeurait calme, ignorant par le fait même son comportement sachant qu’il devrait lui faire un rapport juste après…

Ainsi marquait votre arrivée dans le fameux quatrième district. Si certains d’entre vous pouvaient appréhender une prison ou une zone anti-claustrophobie, c’était bel et bien un petit quartier qui était établi. Ayant une place centrale qui semblait regrouper les commerces et bâtiments usuels, quelques maisonnées semblaient dispersées au loin, laissant ainsi un confort et une intimité excessivement grande à certaines personnes précises dont votre groupe faisait maintenant partie temporairement.

Ainsi, un bâtiment vous était assigné. Très éloignée, aucune maisonnée voisine ne semblait proche pour vous importuner. Pourtant, de là où vous étiez, vous pouviez tout de même voir cette tour qui semblait avoir une vue sur littéralement tout sans oublier les gardes postés sur les remparts. Or, contrairement aux autres zones, une imposante montagne agissait de barrière naturelle pour une partie du district dans lequel vous étiez.

-Je vous laisse vous établir et écrire votre lettre afin que nous puissions l’acheminer avec vos demandes précises et ce dans vos mots. Ça nous évitera de déformer un moindrement vos intentions. Je suis attendu, si vous avez des questions, les gardes vous aideront et s'ils ont besoins de vous, n'hésitez pas à coopérer... qui sait.

N’attendant pas son reste, il se dirigea finalement à son lieu de rendez-vous, là où l'attendait l’expression toujours aussi particulière de la Capitaine.

-Sato Horiko au rapport.

Vous étiez maintenant temporairement libre de vos actions au sein de votre quartier, vous donnant ainsi un avant-goût de liberté tout en ayant tout de même l’impression d’être quelque peu prisonnier jusqu’à nouvel ordre… Or, c’était le prix à payer et fort probablement un élément de juste valeur pour demeurer dans un endroit beaucoup plus sécuritaire que n’était Hi en ce moment.

Spoiler: