Soutenez le forum !
1234
Derniers sujets
» Fangs & claws | Raizen
Métamorphose (Raizen) EmptyMar 5 Sep 2023 - 6:50 par Meikyû Raizen

» Dernier voyage solitaire vers l'avenir
Métamorphose (Raizen) EmptyLun 7 Aoû 2023 - 23:31 par Chinoike Katsuko

» AOS et son futur
Métamorphose (Raizen) EmptyVen 21 Juil 2023 - 3:05 par Yuki Misaki

» Higure Onkyou ✘ L'écho du crépuscule
Métamorphose (Raizen) EmptyMer 31 Mai 2023 - 21:17 par Zaiki Minako

» La Revanche d'Hayashi ? [Yamiko]
Métamorphose (Raizen) EmptyLun 29 Mai 2023 - 5:28 par Meikyû Raizen

» [Alerte] La Marée de Buntan
Métamorphose (Raizen) EmptyMer 24 Mai 2023 - 19:24 par Imekanu

» [Mission D] Stand en Péril [Ryuma]
Métamorphose (Raizen) EmptyMar 23 Mai 2023 - 16:40 par Nagamasa Ryuma

» [MinaYoshi] ✘ Carnet d'absence
Métamorphose (Raizen) EmptyDim 21 Mai 2023 - 15:08 par Unagi

» [Mission B] Subarashiiiii [Equipe Zenmetsu]
Métamorphose (Raizen) EmptyMar 9 Mai 2023 - 23:08 par Yuki Mamoru

» [Mission D] Théâtre du Silence [Kenpachi+Guest]
Métamorphose (Raizen) EmptyLun 8 Mai 2023 - 14:27 par Ibara Keshi

Partagez

Métamorphose (Raizen)

Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Mar 27 Juil 2021 - 12:04

La nouvelle eut l’effet d’une bombe, elle en était bouleversée : l’état de Bakeneko ne cessait d’empirer, malgré les soins que lui apportaient les prêtresses. Cette fois-ci, elle ne vint pas de Kamui, mais de Atsuo, qu’elle avait invoqué afin d’en apprendre plus sur la situation. Le caracal était inquiet, une inquiétude qu’elle n’avait encore jamais observé chez lui et qui en disait long sur la gravité de la situation.
Hideko se laissa tomber sur sa chaise, tandis qu’elle plaça ses deux mains sur son front, se recroquevillant sur elle-même. Un mal-être progressa si vite qu’elle l’eut envahi en quelques secondes à peine. En ce lieu qui était le sien, Hideko baissa toute garde.

–Pourquoi ? Pourquoi ne guérit-il pas ?

N’y avait-il donc pas de shinobi médecin parmi ces prêtresses ? N’y avait-il aucun Caracal capable de l’aider ? Personne ? Non, personne. Lui vint l’idée de l’invoquer afin que l’Institut prenne soin de lui, mais il en était hors de question. Pourquoi ? Car il s’agissait là de la fierté de leur espèce, une fierté mal placée face à cette ombre qui menaçait de dévorer Bakeneko. Elle ne comprenait pas, non, elle ne pouvait pas comprendre, elle qui avait tout sacrifier pour survivre, elle qui était revenue d’entre les morts.
Tout cela était de sa faute, si seulement elle avait été plus puissante, si seulement elle avait su prendre la bonne décision et l’aider… mais Atsuo, tout comme Kamui, ne nourrissait aucune rancune contre elle. Il s’agissait là du destin de tout combattant et quoi de meilleure fin de tomber au combat ? Impossible, cette idée lui était impossible à accepter. Hideko resta là, abattue, comme si toutes ses forces avaient quitté son corps, toute détermination, mais cette flamme qui brûlait en elle ne saurait s’éteindre ainsi. Non, au fond de son esprit jaillit une idée, elle savait quoi faire. C’était la seule solution.

Le soir même, elle était convoquée au bureau du Raikage. Elégamment vêtue d’une longue robe d’un bleu marin, elle marchait d’un pas gracieux et déterminé vers son point de rendez-vous, se préparant à la joute verbale à venir. Dans cette victoire qui était sienne et qui s’était conclue par un échec, elle avait trouvé les réponses qui lui manquaient. Ce qu’elle devait maintenant faire pour continuer sa route lui apparaissait clairement, car c’est seulement ainsi qu’elle pourrait sauver son camarade. Bakeneko, lui qui fut le premier des grands de sa race à voir sa valeur et à l’accepter, à en faire sa camarade, à se battre avec elle jusqu’à ce qu’ensemble, ils n’arrivent à conquérir cette victoire. Maintenant seulement elle comprenait que tout avait un prix, mais ce prix-là, elle refusait d’avoir à le payer, quoi qu’il puisse lui en coûter.
Quand elle arriva à l’accueil, l’homme présent la reconnu immédiatement et lui indiqua de le suivre. Il se leva et tous les deux progressèrent à travers ce labyrinthe de couloirs, s’enfonçant dans le bâtiment, puis s’élevant en grimpant les escaliers, jusqu’à ce qu’enfin, ils ne parviennent au fameux bureau.
Là se jouerait l’avenir prochain de Hideko, mais plus encore que son avenir, il s’y jouait celui de son camarade. Si elle voulait devenir un shinobi médecin et ainsi embrasser cette formation, s’il elle désirait pouvoir quitter le village, elle devait réussir à convaincre cet homme de sa maturité. Raizen était celui qui se tenait entre elle et ses objectifs, ce pour quoi elle s’était toujours battue et ce pourquoi elle se battait aujourd’hui.
Hideko se remémora leur première rencontre sur ce banc de l’académie, alors qu’elle intégrait tout juste les rangs de l’armée, après sa longue convalescence. Leur discussion se rappela à elle ; les mots que Raizen avait prononcé, ces mots qui s’étaient finalement concrétisés, telle une parole prophétique du destin d’une jeune femme perdue, en quête de puissance et de repères.
Debout, face à cette porte qui se dressait devant elle, l’image d’Aya lui vint soudainement à l’esprit. Aya, sa petite-sœur dont elle devait récupérer la garde sous peu, dont elle aurait déjà dû récupérer la garde, mais les médecins, bien au fait de ses agissements lors du tournoi, faisaient maintenant la sourde oreille. Tous se trompaient pourtant, aucun n’était capable de voir ce qu’elle avait fait pour le village, car elle avait tout sacrifié depuis son arrivée, enchaînant missions, entraînements et apprentissages. Elle avait tout donné pour les premières épreuves en équipe, quitte à se mettre en première ligne pour prendre tous les risques et assurer ainsi la sécurité de ses camarades, tout comme elle avait tout donné face à ces adversaires, comme s’ils s’agissaient là des vrais ennemis qu’elle aurait à combattre sur le champ de bataille.
Personne ne savait la juger à sa juste valeur. Ses amis d’hier se révélaient peu à peu être ses ennemis et de ceux dont elle n’attendait aucune compassion, aucune compréhension, elle avait finalement trouvé en eux des camarades.
Ainsi, qu’en serait-il de @Meikyû Raizen ? Lui, ce puissant au sommet du village. Se comporterait-il comme tous les puissants, ignorant, ingrat, manipulateur et corrompu dans le seul but de protéger son pouvoir ? Ou se montrerait-il compréhensif, intègre, clairvoyant ? Saurait-il reconnaître sa vraie valeur, en dépit des apparences ?
Hideko posa la main sur la poignée. Elle prit une profonde respiration, fermant les yeux dans une ultime préparation au combat à venir, puis elle la tourna, poussa la porte et entra. Les dés étaient jetés.

– Bonjour Raikage. Dit-elle avec assurance.

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Lun 2 Aoû 2021 - 21:25

Attendant patiemment dans son bureau, une personne lui fit signe qu’Hideko arrivait. Soupirant alors qu’il consultait quelques documents faisant écho des performances du jeune genin lors du tournoi, elle entra finalement dans la pièce avec assurance.

Ne la regardant pas au début, le Meikyû poursuivait sa lecture, s’assurant que l’oeil du corbeau n’avait rien oublié ni manqué. Le tout dura d’ailleurs un bon moment, suffisamment pour y imposer un certain poids qui pouvait forcer les plus sensibles à se remettre en question de manière perpétuelle.

-Bonjour Hideko.

Évitant toutes les fioritures, il n’utilisa en aucun cas son nom clanique, préférant ainsi parler en totalité à Hideko sans le moindre élément derrière lequel se cacher. Ainsi, au fur et à mesure qu’il élevait son regard pour lui faire face pour la première fois depuis son entrée, un délicat frisson lui hérissa les poils de la peau.

Voyant en elle une image de Reiko, il ne pouvait s’empêcher de soupirer face à la prophétie qu’il avait plus ou moins prononcée à son égard sans s’en rendre compte. L’avait-elle maudit ? Qui sait. Pourtant, il se souvenait la raison pour laquelle il avait presque élevé sa puissance de manière à défaire la cheffe Kumojine. Voyant cela comme l’ultime moyen de regagner une certaine stabilité à Kumo, son inaction lui avait été aussi couteuse que délicate.

Ne sachant pas ce qu’il se serait passé s’il l’avait défait, peut-être que le Teikoku aurait abandonné sa soif de vengeance sur Kumo étant donné qu’ils auraient plus ou moins payé le prix de son affront. Peut-être aussi que le village aurait été plus stable, empêchant de nombreuses personnes d’être traumatisés ou de devoir se réinventer dans le couvert d’une possible guerre civile.

Tant de possibilités et pourtant, il ne pouvait se résumer à la condamner depuis qu’il avait siégé à son poste. Prenant dès lors du recul sur certaines de ses positions, il voyait clairement la ligne directrice qu’elle avait décidé d’emprunter.

Piloter Kumo d’une poigne de fer et dominer par la force était une manière de voir les choses, même si cela transpirait le désir de menacer constamment autrui d’une invasion quelconque, il arrivait tout de même à voir au-delà des apparences bien qu'il ne s'identifiait pas à de tels comportements, même sous sa facette chaotique que peu de gens avaient le mérite d’avoir connu...

-Comment vas-tu ?

Alors qu’il la fixait, il lâchait des paroles aussi brèves que simples, signe clair qu’il s’amusait malgré lui à dicter le tempo, démontrant ainsi qu’il avait tout son temps au regard de la complexité du moment.

-Dis-moi, qu’as-tu pensé de l’examen et de ta performance ? Je pense que je n’ai pas besoin de répéter certains des éléments que j’ai soulignés lors de l’assemblée. Toutefois, je serais curieux d’en savoir davantage sur ta perception des choses et aussi… j’aimerais que tu m’indiques une dernière chose.

L’invitant ainsi à s’asseoir alors qu’il remplissait deux coupes de thé, il poursuivit :

-Qu’est qu’un chunin pour toi Metaru Hideko ?

Préférant aller droit au but, Raizen attendait patiemment de la voir s’exprimer alors qu’il venait de finir son service de thé.
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578
Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Mar 3 Aoû 2021 - 12:40

Raizen, plongé dans ses dossiers, ne répondit point. Il continua sa lecture comme si de rien était, laissant Hideko seule à son attente.
Une attente interminable.
Était-ce un moyen de réaffirmer ses priorités ? La valeur qu’elle avait pour lui ? Si tel était le cas, ce comportement ridicule n’avait aucun sens, puisque cela allait de soi. Surtout, c’était lui qui l’avait conviée, pas elle qui en avait ressenti le besoin. De ce rendez-vous découlerait la décision de la promouvoir au rang de chuunin, ou de la blâmer et le lui retirer ce qui lui était dû.
Son avenir se jouait dans cette pièce, ce bureau luxueux dans lequel était pris les décisions les plus importantes du village, voire du pays. Dans ce bureau luxueux qui était le sien.
Pourquoi son avenir était-il encore conditionné aux décisions arbitraires de quelqu’un d’autre ? N’était-ce pas là tout ce qu’elle avait voulu éviter depuis son réveil ? N’avait-elle donc rien accompli de pertinent en ce sens qui lui permettent d’être enfin libre ? Ces questions s’enchainaient dans son esprit, questions auxquels se mêlèrent frustration, exaspération, colère et sentiment d’injustice… Pourtant, malgré la tempête qui régnait dans son esprit, son corps lui resta de marbre, son visage impassible et ses yeux rivés sur Raizen.

Quand enfin il la salua, elle ne répondit point et l’écouta, avec tout le respect dont elle était capable alors. Sa colère, son caractère détrempé, tout cette rage qui était sienne devaient lui servir de moteur. Si par malheur elle montrait cet aspect de sa personnalité dans ce rendez-vous, si elle ne parvenait pas à se contrôler, alors Raizen n’aurait aucun scrupule à lui refuser sa promotion. En avait-il déjà eu pour se faire lors de la cérémonie ?
Lorsqu’il la salua, il n’utilisa que son prénom, attention particulière à son égard qui la fit se questionner. Était-ce là un honneur qu’il lui faisait ? Ou avait-il reçu l’information qu’elle avait été définitivement radiée du clan ? Les raisons pouvaient être nombreuses, pourtant, son esprit blessé ne pouvait cesser de penser qu’il s’agit certainement là d’un ultime affront fait par son clan à son égard.
Encore une fois, le silence s’installa. Raizen soupira, perdu dans ses pensées, face à cette décision qui semblait lui être difficile à prendre. Cette conversation qui s’annonçait lourde et complexe à mener ne faisait pourtant de sens, tant la décision qui en découlait aurait déjà dû être prise, tant sa promotion était évidente.
Il lui demanda comment elle allait, fioriture de convenance à laquelle elle répondit par une autre question.

– Et vous ?

Puis il la questionnant sur sa performance durant le tournoi, tout en rappelant les paroles engagées qu’il avait soutenu durant la cérémonie, ce sceau de la honte qu’il avait apposé sur elle. Cette décision qu’il avait prise justifiait de fait les doutes qu’avaient les autorités à son égard et cautionnaient la mise à l’écart et le traitement injuste qu’on lui faisait subir.
Des pleutres, brebis égarées qui face au prédateur préféraient fuir plutôt que de l’affronter, de peur d’être dévorés.
D’un signe de la main, il l’invita à s’assoir, invitation qu’elle accepta en se plaçant face à lui. D’un geste gracieux, elle souleva légèrement sa robe, puis elle s’installa et croisa les jambes, les yeux toujours rivés sur cet homme, dans cette discipline de fer qu’elle s’imposait à elle-même : ne jamais détourner le regard. Il remplit deux tasses de thé puis lui demanda ce signifiait pour elle « être un chuunin ».
Cette dernière question était bien plus complexe à répondre que la première. Surtout, elle était potentiellement bien plus lourde de conséquence.

Hideko accepta la tasse de thé qu’il lui tendit. Apposant ses lèvres sur la porcelaine brulante, elle la recula d’un geste contrôlé, conserva la tasse entre ses mains et engagea sa réponse.

– J’ai réussi cet examen chuunin. Dit-elle avec une assurance débordante qui en agacerait plus d’un. Les trois épreuves auxquelles nous avons été soumis étaient une parfaite ébauche de ce que nous pourrions rencontrer dans notre « carrière » de shinobi.

Afin de répondre à la question de son interlocuteur, Hideko construisit son discours, déroulant le fil de ses pensées.

« Première épreuve : une situation complexe à résoudre sans informations préalables. Seconde épreuve : un combat en équipe contre un adversaire bien plus puissant. Troisième et dernière épreuve : des duels. Trois types de situation que nous rencontrerons un jour, trois situations contre lesquels nous devons être préparés. »

De son ton transparaissait cette logique implacable qui était sienne.

« Je connaissais déjà Ken Dashi et Minako Zaiki avant de faire équipe avec eux, surtout Ken, vu que j’avais déjà rempli une mission avec lui. »

Elle marqua un temps de pause afin de boire une gorgée de thé. Malgré la chaleur du liquide, qui brûla légèrement le bout de sa langue, sa saveur lui fit immédiatement penser que même pour un simple thé, les puissants n’étaient pas au même niveau que le peuple.

« Mes deux camarades ont un potentiel qui, s’il est correctement développé, pourrait faire d’eux de puissants shinobis. En l’état actuel, ils étaient parmi les plus faibles des alliés que je pouvais avoir, mais dans un travail en équipe, peu importe la puissance personnelle, car seule la cohésion et le travail d’équipe comptent. J’ai donc pris les choses en main donnant à chacun et à moi-même une position adéquate dans un plan réfléchi et en accord avec mes deux comparses. En ce qui concerne la première, Anzu, de part son exceptionnelle maîtrise de la sensorialité, est parvenue à contre carrer mon plan et nous avons échoué, bien qu’elle ait dit que nous avons réussi. Pour la seconde épreuve, nous sommes parvenus à mettre Keisuke en difficulté et à passer ce tour-ci avec succès. L’intérêt était surtout de montrer que nous pouvions nous coordonner pour résister contre un ennemi plus puissant, mission que nous avons menée à bien. »

Elle but une seconde gorgée puis continua.

« Dans les deux cas, pour palier à la faiblesse individuelle de mes deux camarades, j’ai privilégié une prise de risque personnelle en me mettant face à l’adversité, tout en optant pour une stratégie offensive, de prise d’initiative et de tenaille, sans quoi nous n’aurions jamais pu espérer réussir. »

Hideko faisait preuve de sévérité dans son jugement, mais cela n’était selon elle que la stricte vérité. Cette sévérité qui était sienne, elle se l’appliquait encore plus à elle qu’aux autres.

« En ce qui concerne le tournoi, j’ai respecté le contrat à la lettre : tout donner pour remporter ces duels et sortir vainqueur, j’ai mis ma vie en jeu. J’ai adapté mes forces à la puissance de mes adversaires, comme face à Ken contre qui j’ai retenu mes coups. »

Elle tut ses actes face à Akagi qui, signes d’une perte de contrôle, ne ferait que peser contre elle et il était inutile de jouer à un jeu dans lequel elle était déjà perdante. Seule face à Raizen, non, au village tout entier, elle ne pouvait plus se permettre la moindre erreur.

« Je n’ai pas été exempt de fautes, j’en ai même commis de très nombreuses qui, à chaque défi, aurait pu causer ma perte. Cet examen m’a permis de comprendre nombres de mes lacunes, comme ma lenteur et Bakeneko… mon caracal géant, en a payé le prix fort. »

En cet instant, Hideko marqua pour la première fois des signes de tristesse. Une profonde tristesse qui témoignait des sentiments qu’elle portait à l’égard de son camarade. Elle éprouvait aussi une profonde culpabilité pour avoir douté de lui et surtout de lui avoir failli. L’état préoccupant dans lequel il se trouvait occupait chacune de ses pensées. Ce statut de chuunin, elle ne le faisait pas seulement pour elle, mais aussi pour lui. Pour sortir du village en toute légalité, pour apprendre les arts médicaux et pour lui porter secours avant qu’il ne soit trop tard.
Car de ce village elle en sortirait, d’une manière ou d’une autre et à cette pensée, la tristesse qu’elle afficha disparut, consumée par cette détermination qui ne la quittait jamais.

« Mes adversaires, Akagi et Atorasu, auraient pu remporter le combat à maintes occasions, mais je n’ai cessé de les assaillir, profitant de chaque instant pour attaquer, en usant de stratégies et tactiques différentes. Des risques qui ont payé. Je tire les leçons de mes échecs comme de mes réussites. »

L’analyse Hideko faisait mention de nombreux élément, omettant toujours de parler de son attitude face à Akagi et Atorasu, bien que dans le dernier cas, elle n’ait pu mettre en scène cette rage meurtrière qui était la sienne.

Elle porta la tasse à ses lèvres et but une autre gorgée de thé, puis prit le temps de réfléchir à la seconde question que lui avait posé le Raikage, ordonnant ses pensées, dans cette rigueur sans faille qui la caractérisait.

« A l’académie, on nous enseigne qu’un chuunin est un ninja capable de faire preuve de maturité pour le commandement et la stratégie. Cette maturité doit aussi pouvoir s’exprimer par la possibilité d’avoir sous ses ordres d’autres ninjas et les responsabilités qui en découlent. »

Elle se tut un instant, puis continua afin d’exprimer le fond de sa pensée.

« A mes yeux cela va au-delà de ça. Un chuunin doit évidemment faire preuve de responsabilité et de maturité, de sens de la tactique et du commandement, mais il doit aussi faire preuve de puissance, de détermination, d’analyse, de réflexion et surtout d’abnégation. Par exemple lors des deux premières épreuves, nous étions tous dans des équipes composées d’éléments de niveau variable. Il était évident que notre rôle, à nous les shinobis plus expérimentés et plus puissants, était de coordonner l’équipe pour remporter l’épreuve. Nous devions faire preuve de cette abnégation, prendre les devants, faire front aux dangers afin que notre équipe s’en sorte et qu’elle s’en sorte entière. La perte d’un élément n’était pas envisageable. »

Mais tout comme le rôle d’un capitaine était de rester sur son navire jusqu’à ce que la dernière âme en soit partie, il était aussi de sa responsabilité de survivre afin de mener les survivants.

« Pourtant, la perte du chuunin n’est-elle non plus pas envisageable, car en tant que chef, il a la responsabilité de l’équipe et sa disparition ferait peser un risque sur l’ensemble de l’équipe. Ainsi, je dirai qu’un Chuunin doit surtout capable de prendre les bonnes décisions au bon moment, dans le but de mener à bien la ou les missions qu’il a à sa charge, ça et les shinobis qu’il a sous ses ordres. »

Cette capacité de prise de décision, elle en avait démontré tout l’étendu lors du tournoi, mais plus encore depuis son entrée dans les rangs de l’armée. Ses missions couronnées de succès, ses entraînements avec des shinobis plus puissants comme plus faibles, ses apprentissages et ses enseignements, tous ses actes allaient en son sens.
Pourquoi donc personne ne le reconnaissait ? Ne la reconnaissait à sa juste valeur ?

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Mer 4 Aoû 2021 - 6:04

Attentif, Raizen fut relativement surpris de voir la jeune femme esquiver la question. Or, il ne pouvait réellement lui en tenir rigueur au regard de ce qu’elle avait plus ou moins vécu ou créer de ses propres mains.

Laissant ainsi un regard aussi calme que serein reprendre contrôle de sa stature, si Hideko avait remarqué l’âme bienveillante qu’était Raizen, celle-ci pouvait dorénavant faire face à une âme beaucoup plus perçante, sournoise et contrastant avec le dessus de la médaille qu'elle avait rencontré. Faisant la pair, l'un ne survivrait pas forcément sans l'autre.

Ne délaissant aucune parole qu’elle prononçait, chacun des gestes du Meikyû semblait coordonné. Étrangement, au fur et à mesure qu’elle parlait, sa respiration se calibrait au rythme de la discussion, comme s’il fusionnait littéralement avec l’atmosphère qu’il imposait dans son silence.

Échappant un certain sourire par endroit, il se félicitait intérieurement d’avoir relu le rapport juste avant sa visite. Autrement, il aurait fort probablement eu à acquiescer devant les moindres propos que prononçait Hideko sans jamais pouvoir faire ce pour quoi son devoir l’appelait.

Ne délaissant ainsi rien, il écoutait son évaluation personnelle des trois épreuves, sa perception de ses collègues, la découverte de ce qu’elle avait réussi avec brio, mais aussi un avant-goût de ses faiblesses. Pourtant, chaque fois, celle-ci revenait plus ou moins aux mêmes circonstances. Mettant ainsi de l’avant sa vision unilatérale et le positif, elle se vendait plus qu’elle prenait du recul, signe qu’il était peut-être trop tôt pour avoir une telle discussion ou qu’elle n’avait pas suffisamment de regards externes pour voir le tout d’un autre oeil.

Mettant tout de même en parenthèse ses fautes, elle prenait la peine de les frôler de la main avant de les éviter à nouveau, retournant dans sa zone de confort avant de faire un nouveau pas en sa défaveur. Agissant plus ou moins comme si elle voulait lui offrir un minimum ce qu'il semblait vouloir entendre, Raizen demeurait silencieux, laissant ainsi le soin à son interlocutrice d’étayer sa thèse.

Vint ensuite un point tournant de la discussion : la description d’un chunin…

Si cette question était simple, elle était fort probablement la plus pertinente. Sirotant ainsi son thé de manière silencieuse, il appréciait l’évaluation qu’elle venait de faire d’un chunin. Or, il était temps d’ajouter un grain de réalité à tout cela.

-Intéressant, merci d’avoir pris le temps de me partager tout cela Hideko. N’hésite pas à boire si jamais tu le désires, nous ne resterons pas ici très longtemps.

Ne détaillant pas plus ce qu’il sous-entendait par là, Raizen garda une posture parfaite, joignant ainsi ses deux mains ensemble avant de la regarder et de zieuter brièvement ses notes.

-Il est vrai que vous avez su vous débrouiller avec brio lors de la première épreuve et que tu as bel et bien gagné le tournoi, un tournoi qui aurait pu être gagné par tes adversaires, n’eusse été une prise d’initiative conséquente sur certaines de tes lacunes. Toutefois, je tiens tout de même à souligner que votre deuxième épreuve s’est plus ou moins soldée par une situation étant loin de la réussite.

Se fiant à ses notes, le Meikyû n’attendit pas.

-Aux dernières nouvelles, je pense que vous alliez tous finir sous son emprise. Pire encore, votre tactique et votre approche aurait, dans une situation réelle coûter la vie d’au moins une ou deux des membres de ton équipe, je tiens à le souligner. Ce qui a fait pencher la balance en faveur de votre équipe est votre travail d’équipe, mais sans plus. S’il est vrai que tu as bel et bien su occuper Keisuke par des offensives aussi puissantes que dévastatrices, votre synergie n’était pas tout à fait optimale et ça s’est plus ou moins vu à un moment critique du combat, la fin. Ainsi, à titre de meneur d’équipe, n’aurait-il pas été cohérent d’encourager un combat à distance facilitant un repli quelconque en cas de nécessité ?

Laissant un sourire flirter sur ses lèvres, Hideko allait fort probablement voir tranquillement là où il voulait en venir.

-En connaissant les aptitudes de tes coéquipiers, penses-tu qu’en revoyant ton combat qu’une autre tactique aurait pu être mise de l’avant afin de minimiser vos risques et maximiser vos chances de succès et/ou survie?

Posé de manière presque innocente, ce n’était pas forcément là où Raizen voulait s’arrêter.

-Autrement, ta description de tes points forts et de tes lacunes est assez intéressante. Toutefois, qu’en est-il de tes faiblesses Hideko ? Parle-moi davantage des faiblesses et des lacunes que tu as pu observer tout au long du tournoi et de leur impact sur ta personne et ton environnement.

Ajoutant une précision, Raizen préférait être clair :

-Ah et finalement, as-tu le moindre regret ?

Jouant la carte de l’inquisiteur, il lui donnait le bénéfice du doute même si ses questions pouvaient sembler unilatérales. Raizen jouait pourtant le rôle de la balance, tentant de rétablir la répartition du balancier afin de pouvoir utiliser cette représentation dans le but de passer à la prochaine étape.

Ainsi, il patientait de son regard doré perçant. Or, comme si ce n’était pas suffisant, il enchaina de nouveau.

-J’oubliais, la question la plus importante : Comment vas-tu ?

Prononçant le tout d’un ton nouveau, son timbre de voix signifiait clairement que cette question n’avait comme principale porte de sortie qu'une réponse. Après tout, c’était la moindre des choses...

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578
Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Mer 4 Aoû 2021 - 15:11

Quand la question de son état mental revint sur le tapis, sa gorge se noua. A chaque fois elle ressentait le même vide, le même mal-être au fond d’elle-même. De l’éternelle solitude de son enfance elle en était enfin sortie. Elle avait pu, durant ces derniers mois, depuis sa sortie d’hôpital nouer des relations, apprendre et comprendre ce que cela voulait dire d’avoir des amis, mais Hideko souffrait de son inexpérience en la matière. Sa vision naïve et innocente de l’amitié s’était confronté au mur que les autres avaient dressé entre elle et eux. Les mots de Akio, mais que d’autres shinobis avaient aussi tenus à son égard, les ragots, les regards… Tout cela ne la quittait jamais. Tout cela ne faisait que nourrir la rage qui était la sienne, cette colère qu’elle ressentait envers tout le monde.
Au fur et à mesure qu’elle avait distillé ses réponses, elle put observer le visage de Raizen évoluer, passant de l’amusement au sérieux, de l’acquiescement au refus.
S’amusait-il d’elle ?
Avait-il réellement décidé de se jouer d’elle comme tous les autres ? Non, Hideko ne pouvait se laisser aller ainsi à ce jugement hâtif, à cette colère informe qui rodait, à l’affut de la moindre de faille pour émerger et prendre possession d’elle. Ce combat intérieur qui était sien devait le rester, car en ce bas monde, tous en profiteraient pour se jouer d’elle, pour l’exclure davantage. Raizen lui avait montré une attention particulière à peine s’était-elle présentée à l’académie. Fruit du hasard ou non, son regard sur la vie et le monde, les paroles qu’il avait soutenues en ce jour était encore fraîchement ancrés dans sa mémoire, de même que l’importance qu’il avait pour elle, figure de puissance, mais surtout d’intégrité dans ce monde de corruption et d’égoïsme.

Raizen la remercia et l’invita à boire son thé, sous-entendant qu’ils partiraient bien assez tôt de ce bureau pour se rendre ailleurs. Que lui prévoyait-il donc ? Cette surprise n’était pas de son goût, car le peu de contrôle qu’elle avait encore risquait bien vite de s’envoler. Pourtant, elle donnait de tout son être pour garder sa stature, le contrôle sur son corps et son esprit.
Tout se jouait en cet instant, elle ne pouvait faillir.
L’homme qui lui faisait face, malgré ses mimiques agaçantes, gardait sa stature. De lui émanait une aura charismatique, qui n’était pas sans l’affecter, elle qui avait pourtant l’habitude d’imposer son rythme aux autres devait en cet instant suivre le sien. Rien de plus naturel à cela, sans quoi Raizen n’aurait aucune légitimité à ce rôle qu’était le sien. Il jeta un coup d’œil à ses notes, puis commença à donner sa version des épreuves qu’avaient traversés Hideko et son équipe.
Après quelques compliments sur sa performance, il attaqua sa version des faits de la seconde épreuve, qui selon lui était loin de la réussite, une conclusion qui n’était sans rappeler les mots qu’avait tenu leur adversaire et examinateur : Nara Keisuke. Ce dernier était parvenu, dans son ultime contre-attaque, à étendre son ombre jusqu’à capturer Hideko, Minako et ses clones. Il n’était cependant pas parvenu à prendre le contrôle de Ken et de Bakeneko qui, de fait, représentaient toujours une menace. Le manque de variété de ses assauts était alors l’un des points faibles qu’il avait émis, faiblesse qu’elle avait déjà commencé à travailler. Pourtant, malgré cette ultime technique réussite de Keisuke et leur perte de contrôle au second tour, elle ne pouvait s’empêcher de penser que ce tour avait été une réussite. Dans l’état des choses, Keisuke l’avait certes capturée, mais Bakeneko était tout aussi menaçant qu’elle, tout aussi féroce et tout aussi puissant.
Ils n’allaient donc, contrairement à ce que lui soutenait Raizen, pas tous finir sous son empire. Cette stratégie qu’elle avait décidé de proposer et qu’ils avaient adopté était aussi adaptée à la situation, une situation propre à l’épreuve qui, dans un cadre différent, aurait nécessité une approche différente. Hideko ne pouvait cependant nier l’ultime critique de Raizen : leur synergie n’avait effectivement pas été optimale et ceci aurait pu signer leur défaite, une défaite cinglante.
De-là à proposer une stratégie de combat à distance, c’était mal connaître les pièces de l’échiquier qu’elle avait alors devant-elle.
Il avait aussi raison en disant qu’une autre tactique plus efficace aurait pu être mise en place afin de maximiser nos chances de succès, surtout en ayant connaissance des failles qui ont été les leurs et des techniques de Keisuke.
Loin d’uniquement s’attarder sur cette épreuve dont il ne cessait de remettre en question la conclusion de Hideko, Raizen poursuivit en la questionnant sur les faiblesses et les lacunes qu’elle a pu observer d’elle-même, ainsi que leur impactes. Cette insistance fit tiquer Hideko, qui, loin d’être idiote, comprenait où il voulait en venir, mais sa surprise ne fut d’autant plus grande qu’au fur et à mesure que Raizen continuait ses questions.
Car loin de s’arrêter en si bon chemin, il lui demandait si elle avait des regrets, question qui ne manqua pas de la surprendre. Que voulait-il par-là ? Quels regrets devrait-elle avoir, car des regrets, au fond d’elle-même elle en avait, bien qu’elle ait toujours soutenu le contraire. Ces regrets étaient cependant dirigés vers son camarade, une réponse qui ne risquerait pas de déplaire à Raizen.
Enfin, il insista à nouveau sur son état moral, lui demandant comment elle allait et cette fois-ci d’un ton qui ne laissait plus d’échappatoire. La réponse n’était-elle donc pas évidente ? Elle allait mal.

Son corps réagit instinctivement à cette question. Hideko se redressa, bougeant sur son assise et son visage se tendit légèrement, faille passagère qu’elle corrigea aussitôt, reprenant sa contenance. Car cette question l’agaçait, comme toutes les questions dont la réponse était évidente. Surtout, comme toute question dont une réponse honnête pourrait être utilisée contre elle.
A tout cela, Hideko eût envie de répondre, mais cette précipitation qui était sienne devait être contenue. Ainsi elle se tut et prit à nouveau son temps pour ordonner ses pensées et construire ses réponses. Elle porta à la bouche sa tasse de thé et en but plusieurs gorgées. Quand elle eut terminé, elle se lança. Il était inutile de revenir sur ce qu’avait dit Raizen, inutile de remettre en question son point de vue et inutile de lui demandait où ils iraient, bien qu’elle mourrait d’envie de le savoir. Elle se contenta donc de répondre à ses questions.

– Je trouve qu’il aurait été particulièrement dangereux d’encourager un combat à distance facilitant un repli en cas de nécessité plutôt qu’une stratégie plus axée sur le combat à moyenne ou courte distance.

Hideko répondit avec aplomb avant de continuer.

« Quand nous avons débuté le combat, nous n’avions quatre paramètres en notre connaissance : La nature de l’épreuve, le pouvoir clanique de notre adversaire, sa puissance relative et l’environnement contraint dans lequel nous devrions combattre. A partir de cela, j’ai donc essayé d’établir une stratégie agressive afin qu’il ne puisse pas nous imposer son rythme, sans quoi nous aurions perdu et la première technique qu’il a utilisée, son torrent de flamme d’une rapidité déroutante, a parfaitement confirmé ce postulat. Combattre à distance aurait certes été plus efficace dans le sens où nous aurions joué sur ses faiblesses, mais surtout, nous aurions joués sur les nôtres : Minako ne possédait quasiment aucune attaque à distance et Ken n’aurai pu nous être d’aucune aide non plus. Ne restait plus que moi et Bakeneko, qui aurions pu tous deux combattre dans les deux styles. Ainsi plutôt que de jouer sur ses faiblesses, j’ai opté pour jouer sur nos forces, quitte à prendre des risques. Nous nous sommes donc divisés en deux groupes, Bakeneko assurait le support à distance et protégeait Ken, de-même qu’il nous protégeait ; je protégeais Minako et nous protégions toutes deux nos deux camarades en arrière. Même si Keisuke est effectivement parvenu à nous capturer, Bakeneko aurait pu contre attaquer et rompre l’ombre qui nous liait. Enfin, à quoi bon combattre à distance pour se replier s’il est impossible de se replier ? Seul un champ nous séparait de la fin de l’arène, un champ où nous n’aurions pu trouver aucun couvert. Face à nous, une forêt, terrain dans lequel Keisuke n’aurait pu que nous dominer davantage avec ses ombres, surtout que nous ne savions pas s’il possédait de la sensorialité, de-même que sa maîtrise du Katon avec laquelle il aurait pu nous enfermer dedans tels des oiseaux pris dans un filet de flamme. »

Hideko ne put contenir ces remarques, critiques indirectes à l’injective de Raizen, à ces commentaires qu’elle trouvait injustifiés.

« En ajoutant maintenant à cela les aptitudes de mes coéquipiers, ou plutôt, une connaissance approfondie de leurs aptitudes, nous aurions effectivement pu opter pour une autre stratégie, tout comme nous aurions pu le faire si nous étions au courant des particularités du terrain, de notre adversaire et de bien d’autres informations encore. »

Tout nouvel élément en sa possession aurait pu redéfinir son plan, cela allait de soi. Bien qu’elle n’eût pas été une experte en stratégie et tactique, cela n’était pas non plus sa faiblesse. Hideko avait longuement étudiée les arts de la guerre, parfaitement consciente des lacunes qui étaient les siennes, de son inexpérience qui tôt ou tard allait la mettre en danger, elle et ses camarades.

« En ce qui concerne mes faiblesses… »

Hideko hésita, puis se tut. Elle prit le temps de la réflexion, cherchant toujours à voir plus loin que la première question qui lui était posé, de sonder les vrais objectifs de Raizen, dans le seul et unique but de parvenir à son objectif : être promue.
Devait-elle être complètement sincère ? Ou esquiver à nouveau les critiques que tous lui crachaient à la figure ? Non, esquiver n’était pas dans sa nature. Elle l’avait déjà fait et si Raizen insistait, c’était justement pour avoir des réponses. Si elle tentait à nouveau de s’y soustraire, cela ne ferait que peser contre elle. Ainsi, elle commença à reprendre chaque épreuve, combat après combat.

« Dans la première épreuve, j’ai sous-estimé les capacités d’Anzu. Non, je dirai plutôt que j’ai sous-estimé ce qu’un ninja de son calibre était capable de faire. Je n’ai pas non plus su encadrer mon coéquipier correctement et son comportement a mis en danger la stratégie employée. Enfin… J’ai mal-estimé les failles de ma stratégie. Je n’ai pas vu assez loin, je n’ai pas planifié ma réponse sur assez de coups à l’avance. Je pensais au coup suivant, alors que Anzu était déjà sur ceux d’après. J’aurai dû anticiper cela, pour la contrer et obtenir une victoire sans appel. » Dit-elle sur ton sec, comme un appel à écraser son adversaire.
« En ce qui concerne la seconde épreuve, je pense avoir opté pour une stratégie trop prudente, surtout en ce qui concerne la position de Ken. Il était évident qu’il était le maillon faible de notre groupe, mais il a toujours sur se montrer utile et pertinent grâce à son inventivité et ce malgré son panel réduit de techniques. Le mettre ainsi à l’écart a fait de lui une cible prioritaire dont notre adversaire pouvait se jouer, comme il pouvait l’ignorer. Peut-être aurait-il mieux valu le mettre en avant et attirer ainsi Keisuke dans un piège. J’ai aussi souffert d’une trop grande répétitivité de mes techniques, ce qui m’a rendu prévisible. »

Elle continua ainsi en embranchant directement sur le combat suivant.

« Dans le combat face à Ken, l’écart de niveau était trop important, même s’il s’est, comme il l’a fait durant tout le tournoi, habilement défendu. Face à Akagi, je n’ai pas assez pris en compte les possibilités de contre qu’il avait face à ma stratégie de le prendre en tenaille par la forêt. Je me suis laissé surprendre par son retour d’expérience des clones et son attaque, son marteau de métal, aurait pu clôturer le combat. J’ai aussi laissé Atsuo seul et enfin… »

Hideko se tut à cet instant, repensant à son comportement face à Akagi, sa tentative de le tuer, cet acte qui de part sa nature avait causé toute la suite de conséquence dont elle souffrait depuis. Cet acte qui sans nul doute lui avait mené jusqu’à cette décision, ce blâme et cette discussion de ce jour. Aussi, comme pour tout le reste, elle décida d’être franche, tout en pesant chacun de ses mots afin qu’ils ne puissent être utilisés contre elle.

« J’ai laissé mes sentiments prendre le dessus sur ma raison et j’ai tenté de l’attaquer alors qu’il était déjà hors combat. »

Il était cependant hors de question d’avouer plus que cela, il était hors de question pour elle porter la culpabilité de toute cette affaire. Aussi, elle continua.

« Enfin, contre Atorasu, j’ai pu profiter de sa passivité pour l’assaillir jusqu’à ce qu’il ne puisse plus montrer aucun signe de résistance. Sans ça, la rapidité de ses techniques aurait tôt eu faire de lui donner la victoire. Je n’ai aussi pas su correctement assister Bakeneko, car à la toute fin, Atorasu m’a ignoré pour l’affronter et j’aurai dû saisir cet instant pour le protéger, ou porter un coup décisif à notre adversaire. » Dit-elle avec tristesse.



A nouveau, cette fois-là, elle montra la tristesse qui était sienne, car contrairement à toutes les autres situations, cette erreur-ci avait mis la vie Bakeneko en danger et sa vie était toujours en danger. L’idée de le perdre et d’avoir douté de lui étaient une faute dont elle ne pourrait se pardonner si elle le perdait réellement. Pourtant, de regrets Hideko n’en avait pas. Car quoi qu’il soit advenu, elle s’était toujours battue, elle était toujours aller de l’avant.
Les regrets appartenaient au passé d’une vie qu’elle ne contrôlait pas, tout du moins, c’était ce dont elle essayait de se persuader.

« Je n’ai pas de regrets. Les regrets appartiennent au passé. Il n’appartient qu’à moi de corriger mes erreurs et pour ce que je ne peux corriger, alors ce sera une leçon que jamais je n’oublierai, mais que je ne regretterai pas. »

Dans son obstination qu’était la sienne, Hideko restait incapable d’éprouver un tel sentiment, faiblesse qu’elle ne saurait tolérer de sa personne, de peur que ses regrets ne l’enchaînent à nouveau et à jamais à ses souffrances passées.

Enfin arrivait-elle à cette ultime question, la plus épineuse, à laquelle elle prit à nouveau un temps de réflexion. Elle reposa la tasse qui, bien que vide, était toujours dans ses mains, puis le regard toujours fixé sur Raizen, pesa longuement ses dires.

« Mal. Bakeneko a été blessé par ma faute et il refuse de se faire soigner par un membre extérieur au sanctuaire ou moi. Je me forme donc le plus vite possible à l’Iroujutsu, mais on n’apprend pas un tel art en peu de temps. Cela va me prendre des mois, des années peut-être et je ne me fais que peu d’illusion sur le fait qu’il ne tiendra pas jusque-là. »

Face à son ignorance, elle ne pouvait penser à une façon de le sauver et elle comptait bien sur le début de sa formation pour lui donner les clés nécessaires pour l’aider.

« De plus que vous avez annoncé que je ne serai pas promu, tout le monde m’évite ouvertement. On ne m’a pas confié de mission depuis la fin du tournoi, les chuunin refusent de m’enseigner quoi que ce soit, à par Aizen semblerait-il. Nombre de personnes m’ont tourné le dos, ce qui m’a au moins permis de comprendre quels étaient les faux des vrais amis, mais la solitude je la connais bien. La mise à l’écart, ça aussi je connais. Au fond, peu importe ce que ces pleutres peuvent penser de moi, tant que cela ne me ralenti pas. »

Tant que cela ne retombe pas sur Aya, pensa-t-elle sans le dire.

Ce mot qu’elle avait utilisé, ces pleutres comme elle les appelait, n’était pas sans rappeler les propos que tenait Joben, un terme tout à fait adéquat qu’elle utilisait maintenant ouvertement, symbole de l’insidieuse influence qu’il avait eu sur elle. Symbole de cette puissance qu’elle voyait en lui et qui l’attirait, malgré la menace qu’il représentait.


Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Mer 11 Aoû 2021 - 5:45

Attentif, avant même qu’Hideko ne parle, Raizen pouvait sentir ce qui ressemblait plus ou moins à de l’angoisse ou de la pression. Il lui imposait un stresse et il en était pleinement conscient. Voulu tout en n’étant pas forcément malsain, c’était une manière de manifester qu’il l’attendait au détour de la porte en cas de négligence ou si elle tentait plus ou moins de le mener en bateau.

Ne le décevant pas, son analyse du combat avec Keisuke était particulière, mais d’un certain côté, Raizen se demandait si sa prise de risque avait bel et bien été nécessaire. Bakaneko n’aurait-il pas pu servir de diversion tandis que ceux-ci se seraient graduellement synchronisés à établir une combinaison marquante ? Qui plus est, avaient-ils réellement pensé au fait qu’un combattant spécialisé au corps à corps ne devrait fort probablement pas aller au front de n'importe quelle manière face à un adversaire pouvant mettre un terme à leur vie en un claquement de doigts ?

Les possibilités étaient multiples, mais il comprenait tout de même certains de leurs schèmes de réflexion. Simplement, croire que Bakaneko aurait pu les délivrer était faux sachant qu’il aurait très bien pu manipuler leurs corps pour en faire des boucliers humains, nullifiant ainsi toute offensive conséquente du Kuchiyose, qui à la fin de la journée n’était qu’un compagnon désirant protéger son maître.

Or, autant ce combat était intéressant, autant que ce n’était pas forcément l’objet de sa quête. Ainsi, lorsqu’elle fit mention de ses faiblesses, il demeura sérieux et plus concentré, signe clair qu’il était beaucoup plus attentif pour cette prise de conscience soudaine. Puis peu à peu, au fur et à mesure qu’elle parlait, il y découvrit certains signes de regrets, d’introspection, mais encore une fois, sa prise de conscience restait énormément en surface, comme si elle avait peur d'aller plus loin.

Là où elle avait puisé dans sa rage et sa combativité, semblait-il qu’elle avait encore du mal à puiser dans ses blessures et ses faiblesses pour y trouver le nerf de sa progression. Malgré tout, c’était un bon début. Si son sens des priorités ou du moins le niveau de gradation de ses faiblesses ou sentiment était particulier et très démonstratif, Raizen ne l’arrêta pas alors qu’elle partageait ses ultimes sentiments et regrets.

Compatissant sans le démontrer pour sa solitude, seule une image de sa chute aux enfers à Joheki lui offrit le nécessaire pour bien imager ce qu’elle avait ressenti. Or, contrairement à lui, elle optait pour un mécanisme de défense très différent. Beaucoup plus profond et destructeur, Hideko s’enfonçait même dans un gouffre dans lequel elle finirait tôt ou tard à avoir du mal à s’en sortir, devenant peu à peu possédé par des démons internes qu’elle ne saurait plus maîtriser.

Lui faisant un peu penser çà Reiko pour la peine, son cas était encore plus particulier. Au contraire, son corps était forgé d’un métal de fer, mais son âme était seule. Son esprit quant à lui était résolu, mais manquait de direction, comme s'il était désorienté par de nombreuses craintes qu'il se refusait à admettre...

-Très bien Hideko, merci pour ton analyse et d’avoir pris le temps de t’exprimer. Je sais que ce n’est pas forcément facile ou simple de parler des éléments qui ne nous font pas plaisir, mais esquiver nos faiblesses finit tôt ou tard par nous rattraper. Est-ce parce que tu n’as pas été promu que les gens t’évitent ou pour d’autres raisons selon toi?

Se levant finalement alors qu’il venait de consommer le contenu de sa coupe. Le Meikyû entama dès lors sa sortie alors qu’il la laissait mijoter sur cette question.

-Suit moi Hideko, nous allons continuer de parler pendant le trajet.

Entamant dès lors une marche assez rapide et soutenue le Meikyû allait de reculons, signe clair que ses sens atteignaient une envergure non négligeable tandis qu’il maintenait son regard sur celle-ci.

-J’ai d’ailleurs apprécié le fait que tu évoques l’amitié. C’est un sentiment lourd de sens et très pesant. En tant qu’un seul corps, Kumo représente une équipe. Par contre, si ceux-ci sont à ton sens de faux amis, penses-tu qu’intenter à la vie de l’un d’entre eux pourrait être la source de leur crainte dans un contexte de développement des compétences internes ?

La bousculant d’une nouvelle question, le Meikyû ne la lâchait pas du regard alors qu’il poursuivait son rythme de marche assez imposant. Or chaque fois, sa sensorialité l’aidait à esquiver les gens allant en direction opposée. Plus impressionnant encore, il marchait aussi rapidement de reculons que vers l’avant, tel un corbeau qui battait des ailes. De plus, il connaissait très bien l’endroit, ce qui l’aidait énormément.

-Dernière question, c’est promis.

Lui souriant de manière compatissante, Raizen ajouta :

-De quoi as-tu peur qu’on te ralentisse ? De quoi as-tu réellement peur Hideko ?

Arrivant peu à peu dans un terrain d'entraînement au sein d’une forêt, l’environnement actuel était désert pour le moment, rendant ainsi le moment idéal. Le soleil se couchant graduellement pour laisser une clarté bienveillante sur leur discussion, ils étaient dorénavant dans le lieu de prédilection de Raizen, l'endroit dans lequel ils allaient poursuivre leur discussion. Ainsi, le corbeau ayant déployé ses ailes observait celle-ci d'un regard plus que concentré alors que depuis le début de leurs échanges, il n'avait cessé de lui accorder la totalité de son attention.

Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578
Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Mer 11 Aoû 2021 - 10:52

Cette rencontre, plus encore que toutes les autres, lui avait fait se poser de nombreuses questions. Il était aisé de faire le parallèle entre Joben et Raizen, car tous deux étaient des hommes puissants, charismatiques, dont on ne ressortait jamais indemne après avoir conversé avec eux. Deux hommes qui avaient questionné ses fondements, chahuté ses affirmations, puis la laissant à elle-même, à ses doutes et à ses démons.

Raizen la remercia pour ses réponses ce qui la satisfit intérieurement, bien qu’elle balayât ce sentiment en dessous du lit aussitôt qu’il était apparu. Pour sûr il n’était pas simple de parler de tout cela, histoire dont les cicatrices n’étaient même pas encore cicatrisées, mais elle ne les esquivât pas et ses propos qu’il tint à son égard l’agacèrent, bien qu’elle se retînt pour ne rien en montrer.
Elle n’esquivait jamais, elle faisait toujours front, toujours. Tout du moins, c’était ce dont elle était convaincue, dans l’illusion qui était la sienne.

– Les gens m’évitent parce qu’ils ont peu de moi, ils ont peur de ma puissance et de la démonstration que j’en ai faite lors du tournoi. Ils ont peur de moi car je suis forte. Rétorqua-t-elle à la question de Raizen, armée d’une assurance débordante.

Ces mots là aussi étaient ceux d’un autre, mots qu’elle avait acceptés, dont elle se faisait maintenant l’avocate, car pour quelle autre raison l’éviteraient-ils ? Pour sa perte de contrôle ? Absurde, car cette perte de contrôle s’était faite dans une situation toute particulière et qui plus est, dans un cadre qui le lui avait permis. Surtout, elle n’était pas assez sotte pour ne pas remarquer les dangers que cela représentait pour elle-même. Hideko savait qu’elle devait apprendre à maîtriser ce feu intérieur, ce brasier qui la nourrissait, afin que jamais plus il ne puisse la brûler.

« Mais cela justifie leur comportement. Ne pas avoir promu montre que le village n’a pas confiance en moi, cela jette le doute sur tout ce que j’ai fait, tout ce que je suis et cela justifie les doutes qu’ont les autres à mon égard. Cela justifie le point de vue de ces pleutres. » Lui répondit-elle.

Ce manque de reconnaissance avait toujours été sien. Pourtant, depuis son entrée dans l’armée, nombreuses avaient été les compliments à son égard, sur la puissance dont elle était capable de faire la démonstration, mais des compliments en demi-teinte, toujours agrémenté de remarques, de critiques, d’attaques.
Aujourd’hui il ne restait plus que ces dernières.

Raizen se leva et l’invita à venir avec lui. Hideko, bien que méfiante face à ce qu’il lui réservait, se leva et le suivit. L’homme commença à sortir du bureau, mais surtout, il le fit à reculons et continua ainsi à marcher en arrière, aussi vite que s’il marchait dans le bon sens.
Quel était le sens de cette démonstration ?
Bien que ne pouvant voir ce qui arrivait dans son dos, il esquiva tous les obstacles, toutes les personnes, comme s’il possédait des yeux derrière la tête. Hideko, bien qu’un brin abasourdi par cette scène surréaliste, le suivit sans poser de question. A quoi bon ?
Tout en se déplaçant ainsi, il continua à parler, soulignant le fait qu’il avait apprécié qu’elle ait parlé d’amitié, déroulant son discours de petit chef jusqu’à la fatidique question dont elle espérait tant pouvoir échapper : était-ce parce qu’elle avait tenté de tuer Akagi qu’on l’évitait ? Est-ce que cet acte avait éveillé leur crainte ?
Absurde.

– Ils m’évitent parce qu’ils ont peu de moi. Ils ont peur que je les attaque et que j’intente à leur vie en entraînement ou dans n’importe quelle situation, alors que tout ça s’est passé durant le tournoi, durant un examen où nous avions placé notre vie en jeu. C’était là le contrat que nous avions accepté de signer et pour gagner j’ai tout donné, tout.

Cet acte n’était qu’un pan de sa personnalité, un pan qui bien que dangereux, s’était dévoilé dans ces conditions particulière, dans cette détermination aveugle qu’était la sienne, dans le seul but d’obtenir la victoire, quel qu’en soit le prix. Pourtant, il était vrai qu’elle avait déjà dépassé les bornes en entraînement, celui contre Akio en était un parfait exemple. Elle le savait, il lui fallait dominer cette rage, cette envie d’écraser son adversaire. Non pas pour éteindre cette flamme qui la nourrissait, mais pour pouvoir la déclencher au moment opportun, pour pouvoir être maître de soi-même, tout comme un prédateur doit connaître les limites de son corps et de sa puissance.
Cette réponse qui avait été la sienne ne répondait pas réellement à la question que lui avait posé Raizen. Était-ce pour cette raison qu’ils l’évitaient ? La vérité ne saurait être niée, ce ne pouvait être que pour cela, mais sa vérité à elle ne saurait l’accepter.

Alors qu’ils arrivèrent près de la sortie du bâtiment, il lui posa une ultime question, une question qui a bien des égards la bouscula. Une question qui fit remonter en elle un passé qu’elle avait de nombreuses fois cherché à enfouir. Cette question elle la ressentit comme une attaque à boulets rouges tirés sur elle et à cela s’ajouta l’appréhension de la suite des événements que lui réservait Raizen.
En cherchant à se défendre de cette agression, elle fit preuve de précipitation.

– Je veux juste qu’on me laisse tranquille ! Dit-elle agacée.

La raison qui était la sienne revint cependant au galop et elle se retint d’en dire plus, de faire davantage preuve d’immaturité. Aussi, tout en continua à suivre Raizen, elle prit le temps de reprendre sa respiration et de se calmer, faisant à nouveau preuve de contrôle.
Alors qu’ils s’approchèrent des terrains d’entraînements, une réponse vint peu à peu à elle : elle avait peur de mourir, elle avait peur de recroiser la faucheuse. Surtout, elle avait peur d’être sans défense face à elle, comme elle avait été sans défense face à ces hommes, face à ces monstres. Ces démons qui étaient les siens ne la quittaient jamais, se traduisant par un perpétuel sentiment d’insécurité.

Ainsi, elle resta muette jusqu’à ce qu’ils soient arrivés aux terrains, déserts à une heure de la journée où ils auraient dû être complètement pris d’assaut.
Un combat ? Désirait-il l’humilier pour qu’elle comprenne la place qui était la sienne ? Était-il réellement comme ça, cet homme, malgré tous les doutes qu’elle avait à son égard, qu’elle respectait ?
Avant que la sentence ne tombe, elle ressentit le désir de se justifier, non pas pour se défendre, mais que pour une fois, elle soit enfin comprise et jugée à sa juste valeur.

– J’ai peur d’être sans défense face à celui qui m’amènera jusqu’à la faucheuse, car cela m’ait déjà arrivée une fois et tout comme je refuse d’être à nouveau enchaîné, qu’on me prive de ma liberté de vivre, de choix, je refuse de revivre ça à nouveau. Dit-elle le ton grave.

Une peur justifiée qui était sienne, mais une peur qui l’obnubilait, qui tordait son esprit, déformant jusqu’à sa réalité, les fondements de sa personne
Face à la menace de ce châtiment qui arrivait inexorablement, elle fit preuve, comme à l’accoutumée, d’honneur et de détermination. Si Raizen désirait lui faire mordre la poussière, il n’y avait aucun doute qu’il y parviendrait, mais même si elle devait souffrir, même si elle devait être humiliée, jamais elle ne courberait l’échine.
Jamais plus.
Aussi, elle se dressa, fière, lui faisant face, attendant qu’enfin il ne délivre son jugement, que lui aussi, comme tous les autres, lui prouve qu’elle avait raison de les considérés comme des pleutres, comme des moins que rien. Que lui aussi voulait la briser, l’isoler, l’humilier et qu’au final, les mots de Joben ne deviennent réalité bien plus vite qu’elle l’aurait cru.

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Sam 14 Aoû 2021 - 1:58

Calme, Raizen suivait attentivement Hideko qui plus d’une fois réitérait plus ou moins là où son positionnement se situait. Naviguant parfois entre le regret et plus tard sur la défiance, elle utilisait un mécanisme d’autodéfense dans lequel elle rejetait certaines de ses failles et de ses fautes sur autrui, comme si elle avait peur. Or, de quoi pouvait-elle avoir peur ? Avait-elle réellement crainte de cette faucheuse ou d’autres choses ?

Devant une quantité importante de questions, Raizen ne pouvait s’empêcher de compatir légèrement avec Hideko, comme si une partie de lui la comprenait mieux qu’il ne le laissait sous-entendre.

En effet, s’il avait paru quelque peu théâtral au début, l’heure n’était plus à l’humour tandis que son regard était figé sur celle-ci. Dévoilant soudainement des traits changeants, l’espace d’un instant, pendant une fraction de seconde, on aurait dit qu’un esprit avait pris possession de son corps. Si soudain et prompt, le tout était fort probablement trop subtil pour les âmes les moins concentrées alors que pendant une seconde, l’Ancêtre de la Guerre avait superposé sa conscience avec celle du Meikyû.

-Ta promotion est encore mise en suspens Hideko. Elle ne dépend que de toi si tu veux avoir mon opinion.

Alors qu’un silence s’était plus ou moins imposé depuis qu’ils étaient arrivés au terrain qu’il ciblait, le Meikyû préférait faire une entrée en la matière plutôt dynamique que calme, signe d’un changement de rythme et de tempo. Il était dans une atmosphère visiblement très différente tout d’un coup.

-Celui qui t’amènera jusqu'à la faucheuse ?

Posant cette question dans l’air vide, le Meikyû pencha la tête sur le côté alors qu’une aura de plus en plus neutre émanait de sa personne.

-Aurais-tu peur de la mort ou…?

Soupirant, le Meikyû haussa les épaules.

-Attaque-moi à pleine capacité Hideko, ne te retiens pas.

Lui donnant ainsi un ordre qui pouvait paraître usuel, s’il était vrai que Raizen aurait très bien pu l’humilier, là n’était pas l’objectif de ce qu’il lui demandait. Au contraire, le Meikyû avait une idée en tête bien qu’elle pouvait paraître assez mystérieuse pour le moment. Or, on pouvait commencer à y voir les premières couleurs alors que tout de suite après il ajouta :

-De nouveau enchaîné? As-tu vraiment l’impression d’être réellement libre ou est-ce qu’un seul type de prison qui t’incombe au point de vouloir ignorer les autres ?

Mystérieuses, ses paroles avaient tout de même tout un sens derrière elle. Or, il préservait le mystère sachant que le concret était bien souvent plus important. Or, une chose était certaine, Raizen n’avait aucune intention de laisser Hideko se perdre comme il avait jadis vu certaines personnes se perdre. Il y avait un écart entre entreprendre une voie plus destructrice que protectrice. Toutefois, sans avoir le moindre regard sur son choix, le fait de penser choisir et de n’être victime que des différents courants de la vie était à son sens une absence totale de choix et par conséquent la pire conclusion possible.

-Et comment comptes-tu combattre cette mort Hideko ? Préfères-tu suivre le chemin du cavalier de l’ombre en devenant pire que l’essence même de tes craintes ou préfères-tu l’exterminer en étant son total antipode ? Quelle voie désires-tu, la voie du démon ou la voie du guerrier ? Que ressens-tu au plus profond de ton être et que désires-tu réellement ? Préfères-tu protéger ce qui t’est cher ou plutôt détruire ce qui te menace ?

Tonnant d’un ton beaucoup plus incisif, il n’avait aucun mal à ajouter de la pression supplémentaire dans ses mots. Lui ouvrant ainsi la porte vers une réflexion qui serait fort probablement impulsive au rythme du combat qui se dressait devant lui, Hideko allait graduellement comprendre qu’elle n’avait plus affaire à Raizen à titre de Raikage. Au contraire, que ce soit son approche, son ton ou son regard, le Meikyû avait tout d’un corbeau, ciblant avec autant de dangerosité et de précision les prémisses de ses démons et en ce jour, il avait un message à lui livrer.

-Pour quelle raison combats-tu Metaru Hideko ?!

Quel chemin entreprendrait-elle ?

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578
Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Lun 16 Aoû 2021 - 17:13

Ses yeux rivés sur elle, chaque seconde se faisait plus pesante, dans l’attente du jugement qui serait le sien, d’un jugement qui ne faisait que peu de doute, malgré l’espoir qu’elle nourrissait.
Soudain, l’impression qu’il renvoya changea du tout au tout, comme si quelqu’un d’autre venait prendre possession de ses pensées et de son corps : il parut plus rude, plus sec, plus agressif. Instinctivement, Hideko se mit en garde, prête à se protéger, à tout donner, même si c’était en vain. Son corps se raidit et elle fut tenter de reculer, mais se refréna et resta immobile, comme un animal menacé qui attendait d’observer ce qu’allait faire son aversaire.
Raizen lui répéta que sa promotion était en suspens, qu’elle ne dépendrait que d’elle si elle désirait avoir son opinion. Lui vint la question de comment l’avoir ? Car ces paroles ne semblaient pas être celles d’un homme qui était prêt à l’écraser à tout instant, bien que tout lui en donnait l’impression. Car n’avait-elle déjà pas suffisamment montrée qu’elle en était digne ? Qu’elle méritait cette prise de responsabilité ? Pourquoi donc tout le monde faisait toute une histoire de quelque chose qui n’était pas arrivé ? D’une mort qui n’avait jamais eu lieu alors que même le tournoi et ce risque étaient intrinsèquement liés ?
Puis il continua, répétant ce qu’elle venait de lui avouer, sa peur de la mort, de la rencontrer, jusqu’à lui ordonner de l’attaquer de toute sa puissance. Cette scène, cette sensation lui rappela aussitôt sa rencontre avec Ryujin, cet instant où lui aussi lui avait proposé de tout donner, de se défouler. Cette fois-ci allait cependant être différente, car Hideko n’avait aucune peur de tuer Raizen, ni-même de lui infliger des blessures sévères. Non, elle son instinct lui hurlait de s’enfuir et cela ne voulait dire qu’une seule chose : quoi qu’elle puisse tenter, jamais elle ne parviendrait à le défaire, ni-même le blesser.
Cet ordre ne laissait aucune place au doute et si tant est qu’il y ait pu en avoir, son langage corporel termina de lever toute incertitude, mais quand bien même il le lui ordonnait, Hideko resta immobile, incapable d’attaquer ainsi une proie qu’elle savait bien trop grande pour elle. Car si elle le faisait, ce serait elle qui deviendrait la proie.
Qu’elle était donc l’idée de Raizen en la poussant ainsi ? Elle ne le savait pas, mais lui savait comment la faire réagir, car il l’attaque sur les fondements même de sa personne, tentant d’ébranler ses convictions en posant des questions aussi pertinentes que dangereuses.
Était-elle réelle libre comme elle le disait ? Non, elle savait que non. Sa sœur, l’armée, le clan et bien d’autres encore, les chaînes étaient nombreuses, mais celle qui l’effrayait le plus, qui accaparait tout son esprit, restait de revivre le traumatisme qu’était le sien. Comment comptait-elle combattre la mort ? En devenant plus puissante, si puissante que les personnes, les entités qui pourraient lui ôter la vie se compteraient sur les doigts d’une main et le chemin qu’elle devrait suivre pour y arriver lui importait peu. Pourtant, si tel était réellement le cas, pourquoi s’évertuait-elle à aider son prochain ? A former Minako et Ken ? Remplir des missions ? Aider le peuple quand elle le pouvait ?
Devenir le cavalier de l’ombre, ou devenir son antipode. Un chevalier blanc ? Non, elle n’avait aucune envie d’être une héroïne, car les héros l’étaient bien souvent devenu après leur mort. Non, elle ne souhaitait pas emprunter la voie du démon. Celle du guerrier ? Oui, mais sans toutes ces fioritures de mourir avec honneur, ou de mourir tout court.
Que ressentait-elle au fond d’elle-même ? Une peur, une ombre vicieuse qui se tapissait partout, à tout instant et qui menaçait de la happer. Protéger ce qui lui était chère ou détruire ce qui la menaçait ? Les deux : pourquoi choisir ?
A quoi aspirait-elle ? Que désirait-elle réellement faire ? Quel était donc le but de sa vie ? Car survivre en soi n’était pas un but, pas en l’état, pas dans ces conditions de sécurité qui étaient siennes à Kumo.
Toutes ces questions, ce flot ininterrompus eurent l’effet escompté : face à tant d’indécision, Hideko se protégea. Elle repoussa tout, s’agaça, s’enragea. Jusqu’à ce qu’enfin, à l’ultime provocation de Raizen, elle n’obéisse à son injonction.
Déterminée comme elle l’était toujours, dans l’illusion qui était sienne, elle forgea tout autour d’elle une trentaine d’armes d’hast, qu’elle projeta aussitôt terminées sur son adversaire, sans un mot, car cette fois-ci, elle ne répondit pas à une seule de ses questions, se terrant dans son mutisme.
Pourtant, elle n’était pour une fois pas dans un état de colère qui lui permettait de rester sourde face à toutes ces questions. Son esprit ne cessait d’essayer d’y trouver réponse, quand bien même ces réponses allaient la bouleversés, dans une tentative toujours repoussée, de crainte d’être brisée. La seule chose qu’elle savait, en cet instant, c’était qu’elle voulait tracer son chemin, car peu lui importait celui que les autres traçaient : elle avait déjà suivi celui qui avait été tracée pour elle par le passé et jamais plus elle ne referait une telle erreur.


Situation:
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Ven 20 Aoû 2021 - 7:30

Silencieuse, telle était la manière dont Hideko avait décidé de personnifier sa réponse. Représentant une expression comme une autre, Raizen devait avouer ne pas être surpris sachant qu’elle avait répondu par les armes encore une fois.

Ayant fort probablement touché une corde sensible, le Meikyû n’en faisait rien, laissant ainsi le silence sur cette sphère planer alors que sa tête devait être sur le point d’imploser. Après tout, lorsqu’une personne ayant de tels éléments à revendiquer se taisait, c’était bien souvent par nécessité.

Ne lui ayant pas posé des questions simples et faciles, Raizen pouvait dès lors confirmer qu’elle était quelque peu déchirée, perdue entre deux mondes dans lesquelles elle ne saurait se retrouver.

Répondant ainsi par le nombre, le Meikyû se contenta de faire un bref bond vers les côtés afin d’esquiver son offensive. Observant ainsi les armes se plantés dans le vide, il poursuivit son avancée vers la fameuse Metaru, se demandant maintenant à quoi elle devait penser alors que l’étau commençait de plus en plus à se resserrer. Pourtant, ce n’était que le début.

-Es-tu libre Hideko? Te sens-tu plus libre ?

Poursuivant alors qu’il venait de déployer un courant d’air ayant pour objectif de la repousser violemment vers l’arrière sans pour autant lui faire de dégâts, Raizen avançait.

-Quelle voie désires-tu? Que ressens-tu au plus profond de ton être Metaru Hideko ? Cherches-tu à te venger ou cherches-tu à infliger ce que ton bourreau t’a infligé pour que les autres comprennent ta peine et ta solitude ?

Bifurquant soudainement sur une progression, Raizen savait pertinemment qu’il venait de toucher une nouvelle corde sensible, la forçant ainsi à faire une comparaison des plus réelles. Après tout, bien des gens ayant vécu des traumatismes se surprenaient à l’infliger à autrui. Or, était-ce vraiment ce qu’elle voulait devenir ?

-As-tu vraiment envie de devenir la création de ceux qui t’ont fait du mal? As-tu réellement envie de devenir leur marionnette à tout jamais ?

Penchant la tête de l’autre côté, il poursuivait :

-Pourquoi apprendre l’iroujutsu? Est-ce réellement pour guérir autrui ou surtout pour apprendre comment mieux l’enlever ?

S’arrêtant d’un seul coup, Raizen cessa de bouger alors qu’il venait de combler de nouveau les dix mètres :

-Au final, est-ce que tout serait plus facile si tu n’avais pas à te soucier des plus faibles ? Est-ce que cela ne te ralentit pas ? Devraient-ont les maudit pour leur faiblesse et faire prédominer la loi du plus fort ?

Brisant soudainement le rythme, il enchainait de nouveau.

-Metaru Hideko, qui es-tu et pourquoi te bats-tu ? Contre qui te bats-tu?

La submergeant, Raizen en revenait toujours à la même chose, complétant ainsi un cycle de question qu’elle devait être en mesure de se poser pour répondre à la question la plus importante… Pourquoi se battait-elle réellement ? Était-elle encore en train d’affronter ses propres démons au risque d’être déchiré par leur impact sur sa personne ou avait-elle un autre combat ? Un nouveau combat, un vrai combat.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578
Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Lun 23 Aoû 2021 - 22:14

Car elle ne pourrait le supporter à nouveau.
Malgré toute l’assurance qu’elle croyait être sienne et qu’elle exprimait, les questions que lui posait Raizen ne cessait de se répéter encore et encore dans son esprit, fracturant sa confiance, semant toujours plus le doute en elle. Il esquiva d’ailleurs sa première attaque avec aisance, d’un simple bon sur le côté, information importante qui signifiait qu’il préférait esquiver plutôt que de parer. Tant que ce serait le cas, l’une de ses techniques serait inutile et avec cela l’une des possibilités qu’elle avait de le toucher, mais pourquoi devait-elle justement le faire ? Pourquoi se battait-elle contre lui ? Quel était le sens de tout cela ? Que cherchait-il à obtenir ?
Hideko ne se sentait pas plus libre, elle ne se sentait même au fond aucunement libre : jamais elle ne l’avait été. C’était justement la raison pour laquelle se battait, pour laquelle elle sacrifiait tout et ce depuis le premier jour, car jamais elle n’avait abandonné : jamais elle n’abandonnerait, quel qu’en soit le prix.
Soudain, elle vit Raizen réaliser une technique Futon qui prit la forme d’une puissante vague d’air comprimée. Lui aussi passait à l’offensive et elle devait se préparer au choc. Elle fit un seul mudra et aussitôt du métal jaillit des extrémités de ses vêtements, glissant sur ces derniers et sur sa peau jusqu’à former une armure complètement noire qui protégea tout son corps. Plus un seul morceau de peau ne fut visible, si ce n’était ses yeux qui, d’une légère couleur violette, contrastait de cette silhouette noire qui était maintenant la sienne. En cet instant, elle devint l’ombre vers laquelle elle menaçait toujours de sombrer, mais bien que son aspect le laissât croire, son esprit lui n’avait pas encore chuté.



Quand le choc vint, ses deux bras devant sa tête afin de parer l’attaque et s’en protéger, elle ressentit une violente pression la repousser en arrière, comme si un mur venait d’être propulsé sur elle. Pourtant, bien que puissant, elle ne ressentit aucune douleur. La sous-estimait il à ce point ?
Puis les questions continuèrent de pleuvoir. Que désirait-elle ? Devenir puissante, pouvoir tous les brûler vivant si jamais il en venait à l’un l’idée de l’attaquer. Que ressentait-elle ? Une peur, sombre, vicieuse, rampante, qui ne la quittait jamais, mais alors que sa pensée se précisait, la question suivante la rappela à la dure réalité. Cherchait-elle à se venger ? Non, même si elle en avait toujours ressenti l’envie sur l’instant, elle ne désirait pas se venger, ni de son père, ni de ses assaillants, ni quiconque d’autre. La vengeance était futile, car c’était sa faute si elle avait subi ces châtiments : elle était faible et les faibles se font écrasés par les forts. Pour autant, désirait-elle faire subir à ceux qu’elle désignait aujourd’hui comme faible le même sort ?
Cette pensée la ramena à un lointain passé, celui où petite elle s’était jouée de Yahiko avec ses amies d’alors, mais la conscience qui était déjà la sienne l’avait rappelée à la raison et elle lui avait demandé de ne plus les approcher, afin qu’il ne puisse plus subir le sort qu’elle lui infligeait quotidiennement. La petite fille qu’elle était, qui malgré ses souffrances avait aidé son prochain, existait-elle toujours ? Pourquoi s’entêtait-elle à aider les plus faibles, comme Hatoma, Zenjiro, Ken, Minako et bien d’autres encore si c’était pour prendre la place du bourreau ? Non, cela n’avait pas de sens et elle ne désirait pas non plus cette place. Au fond, tout ce qu’elle voulait était vivre sa vie, ne plus avoir peur, pour enfin, peut-être, découvrir ce que pouvait être le bonheur, un mot qui n’avait de sens pour elle que celui qui était écrit dans le dictionnaire.
Sa peine et sa solitude étaient sans limite, mais elles étaient siennes.
Elle ne désirait pas être dans la position de celui qui faisait mal à l’autre, ni devenir leur marionnette, car cela signifierait la fin de toute idée de liberté.

Soudain, il commença à foncer vers elle et par la même occasion l’attaqua sur son désir d’apprendre l’iroujutsu et les efforts qu’elle avait déjà investi en la matière.
A chaque attaque verbale s’en suivait une offensive physique, mais qui s’arrêtait aussitôt.
Pourquoi désirait-elle l’apprendre ? Pour sauver Bakeneko bien-sûr : pour réparer ses erreurs, pour sauver son ami, afin que la faucheuse ne puisse le faucher. Si par malheur cela arrivait, jamais elle ne pourrait se le pardonner. Elle n’éprouvait aucun désir d’enlever la vie d’autrui, tout comme elle n’éprouvait de profonde peine à ôter celle de celui qui ne méritait pas de vivre.
En réponse, Hideko commença à forger tout autour d’elle plus de cinquante armes d’hast, qu’elle projeta aussitôt et sans discontinuer sur Raizen ; cela il ne pourrait l’esquiver.



Toujours terrée dans son mutisme, elle écouta les derniers assauts de Raizen, tentant de se protéger tant bien que mal, d’épargner à son esprit torturée une réflexion qui lui apporterait tant de souffrances, tant de peines.
Est-ce que se soucier des faibles la ralentissait ? Oui, mais sans ces faibles-là, jamais elle n’aurait pu parvenir jusqu’à la finale. Sans eux, jamais elle n’aurait pu passer les premières épreuves et ses deux camarades, dont elle comprenait chaque jour un peu plus l’importance qu’ils avaient à ses yeux, ne pouvaient être maudit ou écraser, car s’ils étaient faibles aujourd’hui, comme elle avait pu l’être hier, alors ils pourraient devenir fort demain, comme elle l’était devenu aujourd’hui.

La dernière question, le dernier assaut de Raizen vint conclure cet enchaînement ininterrompu qui n’avait de cesse de la bousculer, de l’assaillir et de la pousser dans ses retranchements. Alors que son second assaut se heurta aux défenses impénétrables du Raikage, elle le fixa, immobile, plongeant son regard dans le sien, de cette aura noire qu’était maintenant la sienne. Plusieurs secondes passèrent ainsi, des secondes qu’elle crût être des minutes, jusqu’à ce qu’enfin elle ne sorte de son mutisme.

– Je ne me sens pas libre, je ne me suis jamais senti libre et c’est justement pour cela que je me bats. Je n’ai jamais cherché à devenir un bourreau, je n’ai jamais écrasé quelqu’un, ni cherché à me venger. Je ne suis donc jamais devenu, ni même suit en train de devenir comme ces gens là dont vous parlez. J’apprends l’Iroujutsu pour essayer de sauver mon camarade, dont je ne peux imputer sa gravissime blessure qu’à ma propre faiblesse.

Chacune de ses phrases fut dite avec la précision et la détermination qui était sienne, sans détour ni agressivité. Pourtant, quelque chose clochait.

« Pour sûr il serait plus rapide de ne me soucier que de moi-même et de ne pas chercher à aider les faibles. Mais j’ai toujours essayé d’aider ceux qui m’ont demandé de l’aide, du mieux que j’ai pu. J’irai sans aucun doute plus vite sans eux, mais tout comme on m’a aidé à devenir puissante, alors que j’étais faible, il faut bien quelqu’un pour les aider à devenir puissant alors qu’ils sont faibles. Pour toutes ces raisons, je me bats pour devenir libre… »

Hideko se tut, incapable de répondre à la dernière question qui était celle de Raizen, car d’ennemi elle ressentait en avoir un, mais elle ne pourrait le désigner. Tous pouvaient l’être, mais cela ne pouvait être confronté à la raison sans être brisé en milles morceaux, tel un vase qui chuterait d’un meuble si grand, qu’il n’en resterait une fois au sol plus que poussière.
Faute de parole, elle se contenta de faire ce qu’elle faisait toujours. D’une rapidité qui n’avait jamais été sienne jusqu’alors, elle forgea tout autour d’elle trente armes d’hasts qu’elle projeta aussitôt vers le ciel. Ces derniers, propulsées dans l’air à une vitesse prodigieuse, eurent tôt fait de retomber sur Raizen, mais cette attaque aussi il s’en défendrait aisément.


En spoiler pour ne pas déformer l'affichage :

Alors pourquoi continuait-elle à l’attaquer ? Était-ce lui son ennemi ?




Dernière édition par Metaru Hideko le Dim 29 Aoû 2021 - 10:49, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Ven 27 Aoû 2021 - 20:30

Un changement, tel était ce que Raizen pouvait capter. Que ce soit son approche, sa tonalité ou simplement sa manière d’être, devant la pression, Hideko semblait s’être éteinte. Passant de la flamme ardente et destructrice à la flamme sombre, sinistre et silencieuse, celle-ci confirmait ce que Raizen avait cru percevoir.

Longeant deux spectrums totalement différents, elle ne semblait connaître d’équilibre, cédant à l’hymne du moment sans forcément le réaliser, elle ne semblait voir d’équilibre ou plutôt de cohérence dans sa manière d’être. Représentant ainsi différentes extrêmes, le tout pouvait clairement être sa réponse à sa problématique tout comme être son chemin vers la tombe.

Ainsi, deux fois plutôt qu’une, le Meikyû composa de simple mudras. Crachant en premier lieu un mur de vent, il poursuivit sa combinaison avant de poursuivre sa défense en élevant la main vers les airs pour mieux intercepter les projectiles aériens.

Les laissant ainsi retomber au sol après avoir percuté ses deux défensives, Raizen se montrait impénétrable alors que cet affrontement était surtout anecdotique à ses yeux. Or, à bien y réfléchir, tout dépendait réellement d’Hideko et de ses désirs.

S’il avait tenté une méthode assez douce pour atteindre en quelque sorte son âme, force était de constater qu’elle avait besoin de quelque chose de bien différent. Or, une chose était certaine, elle n’était fondamentalement pas comme Reiko. Plus perdue qu’autre chose, elle ne semblait pas forcément voir les nombreuses portes qui s’ouvraient à elle tout comme elle avait du mal à saisir ce qui en gardaient d’autres ouvertes.

Ainsi, Raizen s’arrêta brusquement, changeant soudainement de registre et de timbre de voix :

-Cesse d’aliéner tes émotions Hideko.

Tentant une approche qu’il connaissait mieux qu’on pouvait le penser, il soupira légèrement :

-À t’entendre parler, on dirait deux différentes personnes qui n’ont aucune idée du fait qu’elles partagent un seul et même corps.

Levant une main, il ajouta :

-D’un côté, j’y vois une Hideko dangereuse, destructrice qui a du mal à se remettre en question totalement. C’est celle qui incarne ta flamme, ta puissance et ton côté incendier.

Levant la seconde main, il poursuivi :

-D’un autre côté, j’y vois une Hideko calme, calculée, plus réservée, mais qui semble beaucoup moins décisive.

Représentant deux antipodes, s’il était vrai que son aspect calme, calculé et réservé pouvait être un attrait pour de nombreux dirigeants, Raizen n’était pas de ceux-là. Au contraire, il n’était pas lui-même un fervent défendeur de ce type de comportements, car au-delà de toute chose, être authentique et fidèle à soi-même était une priorité. Certaines personnes représentaient certainement des électrons libres ne pouvant remplir un cadre de groupe quelconque. Or, plus tôt ils le remarquaient, plus tôt ils se porteraient mieux, chose que Raizen désirait valider.

-Tes antipodes sont tellement importants qu’on pourrait te vendre le mal et la destruction comme étant l’ultime fatalité de ton cheminement. On pourrait au contraire te dire que tu es une bonne personne et que tu es prédestinée à protéger les plus faibles afin d’éradiquer les instigateurs qui bouleversent notre terre. À vrai dire, les deux cas ne seraient pas faux.

L'agressée devenue protectrice ou la victime devenue l'agresseur. Voilà donc deux histoires et deux antipodes qui semblaient ouvrir vers deux portes différentes. Représentant respectivement la voix du guerrier et celle du démon, n’y avait-il pas d’autres choix ?

-J’ai de la peine en voyant quelqu’un parler de liberté quand cette liberté n’a aucune forme précise ou autre. Qu’est qu’est donc cette liberté que tu cherches Hideko et qui es-tu vraiment ? Désires-tu réellement ta liberté au point de te contenter des choix qu’autrui te proposent ? N’est-ce pas frustrant d’avoir l’impression que ce soit tout ou rien ?

Perturbant plus ou moins les quelques paroles qu’il avait souligné au préalable, Raizen semblait se contredire pour lui tendre une perche vers quelque chose de nouveau. Jadis catégorisé de bouclier, il était pourtant bien différent, car à titre d’incarnation de la Guerre, le Meikyû était plus qu’un protecteur, il était aussi un combattant, le rendant apte au pire et au mal.

-As-tu du mal à réaliser que la seule raison pour laquelle tu n’es pas libre en ce jour, c’est parce que tu te brîmes toi-même de cette liberté? Réalises-tu que tu es la première personne à craindre ta propre personne ? Ne ressens-tu pas cette fragmentation qui rejette une partie de toi ou préfères-tu à jamais rester dans ce sentiment d’être brimé et incomplète ?

Ne pouvant réellement lui donner les réponses sans s’assurer qu’elle cherche au plus profond de son être, le Meikyû ne pouvait s’empêcher d’être légèrement curieux, se demandant ainsi si au plus profond d’elle-même se trouvait bel et bien cette essence qui saurait lui offrir le réel motif de sa prison.

La neutralité était rassurante, mais limitée et la colère était un bon exutoire, mais destructrice. Fragmenté tels des esprits ou des parcelles de sa personne. L’un pouvait très bien se décider à effacer l’autre. Or, était-ce réellement une bonne chose? Était-ce cela la liberté? Était-ce ce que Hideko désirait vraiment?

Ainsi, l’homme qui avait abandonné le rôle d’arbitre pour transcender le corps, l’esprit et l’âme libérait un filet électrique dans le but de l’immobiliser, car si elle tenait tant que ça à se mettre elle-même dans une telle posture, il l’y aiderait sans aucune gêne. Entrant ainsi dans son dernier acte, le Meikyû attendait de voir si elle était réellement prête et disposée. Après tout, pour l’aider, il fallait qu’elle accepte de s’aider avant toute chose.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578
Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Dim 29 Aoû 2021 - 11:05

D’une simple série de mudra, Raizen se défendit de son premier assaut, puis avec la même aisance se défendit du second, qui ce n’étaient là que de vulgaires kunaïs qu’elle venait de lui lancer.
Tout ce combat n’avait aucun sens, tout cela n’avait aucun sens.
Pourquoi combattre alors que son ennemi était si puissant ? Non, là n’était pas le principal. Pourquoi combattre Raizen alors qu’il n’était de toute évidence pas son ennemi ?

Soudain, Raizen changea de ton. A nouveau, il l’assena d’affirmations, de questions. Il la décortiqua, comme un légiste qui ausculterait une dépouille. Ce ne fut non pas son corps, mais son esprit dont il détacha chaque morceau pour les présenter à elle. Deux personnes différentes ? Deux caractères totalement opposés forgeant sa personnalité ? Oui. Malgré qu’elle se refusât à l’admettre, Hideko savait qu’elle était tout cela à la fois. Dans son éducation, son enfance, sa jeunesse, jamais elle n’avait appris à faire preuve de retenu, de juste milieu. Symbole de ses souffrances et de l’influence néfaste de son père, sa rage et sa colère explosait à tout va. A contrario, son soi profond, posé, analytique, restait dans l’ombre, attendant que son heure ne vienne enfin.
Hideko était extrême en tout point et elle le savait, mais jamais on ne lui avait montrer qu’un juste milieu existait. Aussi, bien qu’elle désirât apprendre à se canaliser, à se contrôler, elle n’y parvenait pas, car elle ne savait comment faire pour y arriver.
Que désirait-elle vraiment ? Qu’elle était donc cette liberté qu’elle poursuivait ? L’envie de ne plus avoir peur. Le besoin de ne plus être lié à son passé, la nécessité de briser à jamais les chaînes qui étaient les siennes. Pourtant, elle ne pouvait être d’accord avec ces derniers mots. Jusqu’alors Raizen avait fait preuve d’une minutie effrayante quant à l’analyse de sa personne, mais avait-elle peur d’elle-même ? Non.

Si elle faisait tous ces efforts, si malgré toute sa solitude, toute ses peines, toute ses souffrances elle se battait toujours, c’était justement pour ne pas rester ainsi, pour enfin, un jour, se sortir de cet état dans lequel elle était.
Tel le dernier assaut verbal qu’il venait de lui décocher, il lui envoya un filet électrique, la mettant face au mur qui avait toujours été le sien, mais qu’elle avait toujours refusé de regarder.
Hideko, instinctivement, forgea très rapidement son bouclier, qu’elle plaça devant elle, disparaissant ainsi derrière une nouvelle défense de métal ; nouvelle coquille d’acier qu’elle plaçait autour d’elle afin de se protéger.




Puis elle ne fit rien. Ainsi à l’abri derrière sa défense, elle resta immobile, perdue dans ses pensées. Cette montagne qu’elle avait toujours essayée de contourner, d’éviter, se dressait maintenant tout autour d’elle. Sa gorge se noua, sa respiration se fit courte : elle eut envie de craquer, mais se retint. Les larmes ne serviraient à rien, s’apitoyer sur son sort ne servirait à rien. Non, elle devait se battre, se battre comme elle l’avait toujours fait, quel qu’en soit le prix, mais pour quoi faire ?
Ce fut à cet instant qu’elle comprit : jamais elle ne trouverait la réponse en ce lieu, en ce village, en ce pays. Car en ces terres où elle avait tant souffert, chaque lieu la ramenait inévitablement au passé, à ce passé qu’elle se sentait enchaîné. Elle devait partir, non pas pour fuir, mais pour enfin se libérer : elle devait partir.
Plus d’une minute passa ainsi, une minute qui lui parut durer des heures. D’un simple signe, Hideko fit disparaître son bouclier, puis elle fit de même avec son armure, se dévoilant ainsi à nouveau aux yeux de Raizen, blessée, touchée, mais déterminée.
Elle le fixa.
Son regard avait changé, mais la force qui avait toujours été la sienne était toujours là ; cette rage, ce brasier qui brûlait en elle entrevoyait enfin un but qui peut-être lui permettre d’atteindre le bout du tunnel, si tant est qu’il y en ait. Qu’importait, elle voulait y croire, elle ne pouvait qu’y croire.

– Je dois partir de ce village, de ce pays.

Ses propos furent prononcé avec gravité, constat de ces longs moins, voire années de souffrance qui l’avaient amené jusqu’à cette prise de conscience finale qui était la sienne.

« Car en restant là, je ne ferais que survivre, vivre dans le passé. C’est pour cela que vous devez me promouvoir : car j’ai besoin de partir. J’ai besoin de m’en aller et je ne veux pas non plus quitter le village, ni les engagements que j’ai pris. »

Pour la première fois, les défenses qui étaient les siennes tombèrent et ses paroles furent sincères.

« Je ne suis pas attaché à mon clan, ni à Kumo ou Kaminari. Pourtant, c’est le village qui m’a permis de devenir shinobi, c’est le village qui m’a permis de devenir ce que je suis aujourd’hui, d’acquérir cette puissance qui est mienne. Je ne veux pas le trahir, mais en restant ainsi je ne ferai que le détruire davantage, me détruire davantage. »

Constat implacable qui, elle l’espérait de tout cœur, toucherait Raizen. En sa position de Raikage, pouvait-il la comprendre ?

« Alors vous devez me laisser de partir, vous devez me permettre de partir. » Lui dit-elle, non pas comme un ordre, mais comme une demande qui venait du plus profond de son cœur.

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Lun 6 Sep 2021 - 8:27

Observant calmement la femme au manteau de fer briser sa technique d’un imposant bouclier rapide, le Meikyû l’observa de nouveau alors qu’elle semblait perdue dans ses pensées, cherchant visiblement une échappatoire à une confrontation qu’elle ne pouvait pas gagner.

Pourtant, une chose était certaine, elle ne comptait pas se laisser choir sur son sort ou se faire abattre un moindrement. Représentant tout le contraire, elle démontrait une étincelle et une volonté malgré son esprit perturbé par la torture mentale que le Meikyû déployait à l’aide d’un miroir de sa personne le plus véridique possible en lien avec ses aptitudes et ses capacités.

Ainsi, au moment où celle-ci ouvrit les lippes, il put y lire un léger désir de fuite presque euphorique. Devant le constat de sa situation et de ce qui lui était arrivé, son premier réflexe était d’éviter la moindre confrontation. De peur de renouer avec sa nature plus violente, voire plus agressive, elle désirait sortir du village voire du pays.

Bien que Raizen demeurait neutre et bien qu’il était dans une position qui semblait très loin de celle d'Hideko, il la comprenait pourtant mieux qu’elle devait le penser. Désirant éviter de faire du transfert de sa propre personne pour la projeter sur celle-ci, il se remémorait l’intensité de l’appel qu’il avait ressenti lorsqu'il avait jadis flirté avec le désir de déserter le village de Kumo. Analytique et perturbateur, le Meikyû s’était retrouvé dans une impasse entre ses ambitions et le cadre offert par Reiko. En voyant ainsi ses objectifs ou plutôt la réalisation de son potentiel fuir ses mains tout en apercevant de nombreux écarts de la part de sa prédécesseur, seule l’envie d’interrompre ce règne tyrannique lui traversa l’esprit. Inondant ses pensées, Raizen en avait même parlé avec Sazuka et débattu sur le sujet.

Amie de confiance, tous deux avaient échangé des avis contraires, mais qui se complémentaient. Pourtant, en ce jour, il était face à une situation quasi similaire, à quelques différences près.

Contrairement à lui, Hideko cherchait surtout à se trouver, loin du regard, loin du jugement, signe conséquent que le poids des autres membres du village semblait l’affecter. N’ayant ainsi aucun repère quelconque ou personne vers qui se tourner, elle ressemblait à un oiseau dans une cage qui enfermé ne pouvait voler de ses propres ailes. Or, bien que cela l’empêchait de terrasser ses proies, plus le temps avançait et plus ses tentatives d’envolées semblaient se multiplier, comme si elle en venait à oublier le cadre ou les fondements mêmes dans lesquels elle avait développé la base de ses compétences.

Représentant ainsi un appel plus sincère et réel à la liberté, le choix n’était pas forcément simple, pourtant il devait être fait.

Prenant un moment de recul, le Meikyû demeura légèrement silencieux alors qu’il pensait. Le plus dommage dans tout cela était fort probablement qu’Hideko avait suffisamment d’accomplissements à son actif avant le tournoi pour prétendre au rôle de chunin. De plus, malgré l’adversité, elle avait su encore une fois le réitérer et le prouver lors du tournoi, à un écart près.

Ainsi, bien qu’elle n’avait pas forcément été parfaite sur toutes les épreuves, elle était de manière incontestable du niveau d'une chunin. Elle avait même le potentiel de rattraper bien des chunin actuels, signe de sa maturité, mais aussi de sa puissance. Pourtant, son esprit était perturbé par la découverte ou plutôt la manifestation soudaine d’un alter ego conséquent qui nuisait sa prétention

Signe de doute sur son aptitude à occuper la totalité des fonctions d’un chunin, c’était le type de moments durant lequel un arbitrage était de mise. Or, contrairement à l’idée préconçue qu’un des deux chemins était plus sécuritaire qu’un autre, il ne semblait y avoir aucune porte de sortie.

En effet, d’un côté, la promouvoir alors qu’il y avait un doute soudain sur ce qu’elle avait dévoilé était un risque qui pouvait se manifester lors d’une mission ou d’un événement important. Or, d’un autre côté, ne pas la promouvoir signifiait possiblement la destruction de sa personnalité voire l’explosion de celle-ci, un élément qui pouvait avoir un effet moins calculable, mais beaucoup plus destructeur.

De ce fait, quelle était la solution ?

-Hideko, si tu veux un jour te sentir libre, il faudra que tu acceptes la dualité qui existe en toi. Ce n’est qu’à ce moment que tu seras réellement libre et bien que cela puisse sortir de nulle part, je peux comprendre une partie de ce que tu as vécu…


Libérant soudainement une aura surnaturelle autour de sa personne, le Meikyû laissa soudainement une aura envelopper l’enveloppe de son bras alors qu’un hurlement divin se faisait entendre. Signe de colère, de rage et de fureur, l’esprit primaire qui sommeillait en lui entrait en transe totale avec sa personne, manifestant la surface de son hostilité.

-Je ne dis pas que nos situations sont similaires, loin de là. Chacune de nos vies est unique. Toutefois, je peux comprendre le sentiment d’être habité par un mal puissant et destructeur, mais d’un autre côté, d’avoir d’autres aptitudes, d’autres traits de caractère et une tout autre personnalité.


Levant ses deux mains, on pouvait voir un étonnant contraste :

-D’un côté, la destruction est possible, de l’autre, le bien est possible, alors que choisir alors que nos émotions et nos impulsions nous urgent parfois à nous diviser, fragilisant notre personne et nous forçant à rejeter une partie de soi-même ? C’est notamment la question que je t’ai posée en ce moment à de nombreuses reprises. Le chemin du guerrier ou le chemin du démon…

Revoyant des images soudaines de sa personne à bas âge, le Meikyû se souvenait de sa première confrontation face à Rei. Distant, une vulgaire pièce de monnaie lui avait évité une mort certaine. Il voyait par le fait même son affrontement contre Mamushi en compagnie de deux combattants d’Élites qui avaient plus ou moins donné en partie leurs vies pour lui permettre de tirer son épingle du jeu. Lui permettant ultimement de trouver le sceau brisé pour le restituer et permettre le scellement du Dieu, ce moment risqué avait clairement fini par payer. Il voyait par le fait même sa présence à la réunion des Daimyos alors que de son simple grade de genin, il avait incendié Araho Daiki et l’ensemble des Daimyos de se concentrer sur la menace des Dieux. Il revoyait ensuite sa haine contre Reiko croître au fur et à mesure qu’il la voyait déployer de puissantes techniques pour intimider les plus faibles, jusqu’à ce que le tout attire sur Kumo un courroux dont il ne se remettrait que très tard après. Or, pendant tout ce temps, le Meikyû avait continué de nourrir et d’entretenir un désir de fuite, un désir d’explorer le monde et de voler de ses propres ailes.

En partie pour aider le village, mais aussi assouvir son besoin d’exploration, il avait proposé l’idée de créer un partenariat avec Hayashi, moment qui après plusieurs temps d’attente s’était soldé par un refus conséquent.

Le frustrant au plus profond de son être, le point tournant avait été sa confrontation contre une fanatique et plus tard sa rencontre avec l’homme au chapeau. Prémisses de la chute de Kumo, ce n’était qu’après ce moment qu’il avait connu la vraie chute et la vraie déchéance. Si pendant tout ce temps, il avait lutté contre ses désirs de semer le chaos et de manifester l’origine maléfique de certaines de ses aptitudes, cela ne l’avait pas empêché de triompher du tournoi de Kaze comme Hideko à Kumo. Pourtant, en perdant Kumo après avoir sauvé quelques étrangers d’Hikari, il en avait quelque peu perdu sa raison et sa santé mentale personnelles.

Errant telle une âme fugitive, ce n’était que le retour à la raison de Spero qui l’avait aidé, lui faisant comprendre que faire un choix n’était pas forcément nécessaire, mais qu'il fallait savoir voir au-delà des apparences.

-J’ai donc choisi aucune des deux voies. À première vue, on dirait que je suis le cheminement bon et sain du guerrier. Par contre, à travers mon parcours, j’ai fait de nombreux sacrifices jusqu’à comprendre que j’étais la représentation d’un guerrier et d’un démon …

S’assurant qu’il avait toujours son attention, il termina :

-Au lieu de faire un arbitrage, j’ai plutôt appris à m’accepter et à composer avec les deux aspects de ma personne, ce qui a plus ou moins consolidé en moi ce que je nomme la voie du chaos : un cheminement complémentaire par lequel je peux autant punir que guérir. Un chemin qui a pour grande caractéristique la vie comme la mort.

Poursuivant, le Meikyû espérait qu’elle comprenne l’étendue de son message, car à défaut d’être direct, simple et précis, il avait aussi pour but de lui faire réfléchir pour le futur.

-Ce chemin qui semble pourtant idéal n’est pas simple. Perçu comme étant trop gentil des plus critiques ou plutôt comme étant trop strict des plus laxistes, c’est un cheminement très individuel, voire seul, dans lequel la reconnaissance de sa manière d’être est la source de tout. Autrement, il est facile d’être noyé et submergé par le lot de critiques et de regard qui peuvent même se positionner comme étant de l’incohérence, l’inconsistance ou une simple absence de décision alors que l’un n’empêche pas l’autre.

Souriant légèrement, il précisa :

-Ce n’est pas non plus le chemin de l’équilibre qui ne tient compte que des facteurs tangibles et vérifiables et qui se permet de juger constamment au regard de l’équilibre global. Non, c’est un cheminement qui puise ses ressources tant dans le concret que l’abstrait, une manière dissonante d’être qui créer une façade infranchissable et incalculable, tout en demeurant un endroit très solitaire par moment, d'où la nécessité d’être conscient de qui on est et de nos objectifs.

Lui ouvrant une porte vers d’autres réflexions, il ajouta :

-Il existe bien d'autres cheminements comme celui de l’Homme au Chapeau qui a décidé de suivre le cheminement du pouvoir pour viser l'équilibre ultime. Bien que son objectif ait de nombreuses failles, je tiens tout de même à te partager mon expérience pour te montrer que rien n’est totalement noir ou totalement blanc, sauf si l’objectif profond et sincère l’est, ce qui est très rare.

L’Homme au chapeau n’y faisant pas exception, Raizen avait choisi d’être une ombre qui se différenciait par ses nuances de gris et son aptitude à jongler avec la variété de couleurs malgré l’aspect solitaire que cela comportait. Or, ce n’était pas pour autant qu’il ne savait pas quand trancher favorablement ou défavorablement. Simplement, il prenait le temps d’éplucher toutes les ressources ce qui pour certains pouvait sembler être une douce utopie. Pourtant, ils avaient autant raison que tort, car la certitude n’existait que dans certains contextes. Or, il fallait parfois se donner la possibilité de surfer sur des incertitudes dont aucune confirmation ou réponse précise n’existait, un réel exercice plaisant, mais toujours solitaire.

-Ainsi Hideko, je pense que tu as plus que prouvé que tu as les compétences d’être une chunin à travers ton parcours à un élément près dont nous venons tout juste de discuter. Ainsi, tu es largement au-dessus d’un genin lambda, bien que tu fais plus ou moins face à une crise identitaire qui peut rendre tes actions dangereusement imprévisibles pour quelqu’un qui devrait avoir maîtrisé les bases du chakra, mais aussi les bases du contrôle de soi.

Concluant, il termina alors qu'il savait pertinemment que sans sa tentative d'achever Akagi, la situation serait pourtant différente. Toutefois, tout comme dans un combat, certains pouvaient prétendre chanceler pour profiter de certaines failles et tout comme le monde était cruel, ce geste avait surtout permis d'identifier un écart dans sa personnalité, chose qu'il avait pu confirmer ce soir :

-Je pense donc que le mieux serait de t’accorder un grade partielle ce qui ferait de toi une Chunin à condition ou plutôt l’équivalent d’un chunin probatoire ou un genin supérieur dépendant les interprétations, un peu comme si ta promotion était suspendu à certains degrés. Par le fait même, jusqu’à ce que tu montres au village, ce qui m’inclut, mais inclut aussi tes camarades, que tu es en contrôle de tes moyens et que tu fais partie du même corps qui nous rassemble, je ne peux t’offrir une promotion totale tant que tu n’as pas fait la paix avec toi-même. Le tout n'en sera que plus bénéfique pour toi.


Et aussi une reconnaissance de sa puissance, mais aussi de son chaos interne...

Ainsi, je compte répondre à ta requête à certaines conditions. De ce fait, tu ne pourras pas prendre d’équipe jusqu’à ce que tu aies maîtrisé tes démons. Ça te permettra aussi de te concentrer sur toi pendant cette période. Lors des missions, tu seras de manière constante à un niveau hiérarchique inférieur au chef d’équipe à grade égal ou supérieur pour que ce soit clair. Ainsi, j’aimerais que tu en profites pour en observer et apprendre d’eux, de créer des liens et surtout de te trouver à travers tout cela.

De plus, si seul un chunin ou haut gradé peut normalement sortir du village seul, il te faudra demander une approbation pour ce faire. Toutefois, avant de me prononcer totalement à cet égard, j'aimerais savoir ce que tu entends par voyage ? As-tu un plan précis en tête et ou désirais-tu voyagé justement ? Est-ce que cela te dérangerait d'être accompagnée ?

Je ne suis pas contre le fait que tu puisses sortir du village et je désire accéder à ta demande sachant que ça te fera du bien pour t'aider à naviguer dans ton cheminement. Toutefois, il est important de garantir que tu ne commeteras aucun méfait à l'étranger sachant que tu représente notre corps militaire et une jeune personne avec beaucoup de potentiel. Par le fait même, tu seras aussi prochainement mise sur une mission qui te permettra de sortir du village et d'aérer tes pensées. Je pense aussi qu'elle t'aidera fort probablement sur bien des aspects à faire le vide et à apprendre sur toi. En attendant, j'aimerais en savoir plus sur les éléments que je viens de demander.


Si le tout lui était permis, il était certain que Raizen veillerait à ce qu'elle doit communiquer à une fréquence régulière pour indiquer sa position quitte à rencontrer des points de contacts précis associés à différents pays pour sécuriser son trajet et sa sanité. Il se pouvait aussi qu'il propose qu'elle soit accompagnée. Or, il devait cerné quelle était sa vision du voyage avant tout pour s'assurer de trancher cette étape ultime bien qu'il n'était pas contre, moyennant certaines conditions.

Demeurant mystérieux là-dessus, sa conclusion à ce sujet était plus un pressentiment qu’une vérité absolue.

-Par la suite, si je peux me permettre, sachant que tu désires développer tes compétences en médecine, je pourrais par exemple demander à un de mes contacts au sein de l’Hôpital Iwajine de t’aider dans le développement de tes aptitudes bien que je ne sais pas si elle sera disponible. Elle est très occupée. Je veillerais donc à m’enquérir des procédures si cela t’intéresse bien que ça pourrait faire partie de ton voyage.


Pensant à Aimi, étrangement, il se disait qu’elle aurait possiblement un effet positif sur la jeune femme Penchant plus du côté de la lumière que l’inverse, il avait l’impression qu’Hideko pourrait plus apprendre de quelqu’un comme elle ou de son équipe que de sa propre personne sur certains aspects. Après tout, si Raizen avait son propre cheminement et sa propre philosophie, ce n’était pas pour autant qu’elle était forcément compatible avec celle qu’Hideko développerait. Pourtant, s’il pouvait lui expliquer qu’il y avait bel et bien une porte de sortie à travers un témoignage, il le ferait.

-J’espère que le tout t’aidera et te rassurera. Tu pourras d’ailleurs passer officiellement chunin aux yeux de tous uniquement quand tu auras restituer cette fragmentation en toi. Ton entourage pourra fort probablement le sentir, le village, tes confrères et moi aussi.


Optant ainsi pour une situation qui faisait écho avec son dossier impeccable avant l’examen et pendant toute la durée de l’examen sauf pendant la finale, le prix à payer était une liberté partielle, mais tout de même réelle qui misait sur le développement positif de son personnage.

Laissant ainsi l’oiseau sortir de sa cage à certaines conditions, il espérait que la créature ailée en question saurait revenir avec des ailes et une allure digne de son potentiel. Ne désirant en aucun cas que l’oiseau en question succombe d’un prédateur ou soit influencé négativement, bien qu’il n’avait aucun contrôle sur la suite, le Meikyû avait tout de même demandé un cadre conséquent.

Ainsi, tout comme il avait mentionné qu’il représentait la vie comme la mort, bien qu’il ne le disait pas, il était sous-entendu que si le pire était pour arriver, qu’il n'aurait aucun mal à se déplacer lui-même pour lui tendre la seconde main, un juste prix pour une confiance qui reposait sur les préceptes d’un potentiel possible et d’un bien-être alors qu'il mémorisait son empreinte chakratique.

-Sache toutefois que la suite ne sera pas simple et bien que tu puisses trouver ton traitement injuste au regard de tes performances, au-delà de tout cela, nous t’avons presque vu enlever la vie d’un Kumojine déjà au sol. Bien que l’ivresse du combat puisse parfois nous démunir de nos moyens, notre discussion m’a permis d’avoir un meilleur regard sur ce qui t’embête et de l'endroit ou mentalement tu te situais. Sache toutefois que personne ne peut t’aider si tu ne veux pas t’aider toi-même Hideko, mais que Kumo n'est pas un endroit ou les gens peuvent se permettre de s'entretuer par manque de contrôle dans un cadre comme celui. Nous formons un corps et une équipe, quel que soit ton ressenti personnel. La réalité est trop cruelle et le monde dangereux pour que nous commencions à remettre en doute notre prochain parce qu'il a essayé de nous tuer pour rien. Je préfère être clair à ce sujet.

Soupirant, il ajouta :

-Tes collègues risquent certainement d’avoir certaines appréhensions à ton égard pendant un certain moment. Ainsi, je t’inviterais à te concentrer sur la découverte de ta personne et sa maîtrise. Autrement, tu finiras dévasté par les jugements qui peuvent être portés à ta personne. Réaliser que tu as des failles est la première étape. Faire la paix avec ta situation est la seconde. Entreprendre les moyens conséquents pour résoudre ou améliorer le tout est la troisième étape. Ainsi, en assumant les répercussions de tes actes, tu pourras influencer positivement le moindre changement à ton égard, sans pour autant en avoir le contrôle. Sache toutefois que les gestes et les changements parlent plus que les paroles, mais souviens-toi qu’être en paix totale avec toutes les facettes de ta personne représente la base de la base et le début de ta liberté Metaru Hideko. Quoiqu’il se passe, tu n’as ni choisi ton affiliation au clan Metaru, ni choisi les prémisses de ton enfance. Toutefois, tu as une emprise sur le toi actuel et le toi du futur. Dans l’instant actuel, tu peux influencer ton devenir, alors tâche de sortir de cette paralysie et réveille toi Hideko.

-Qu’en penses-tu ?


Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578
Metaru Hideko
Metaru Hideko

Métamorphose (Raizen) Empty
Sam 11 Sep 2021 - 20:04

Sur ces mots, Hideko plia genoux et se dévoila, toute entière, faible. Les yeux toujours posés sur Raizen, elle resta ainsi quelques instants, puis baissa la tête et ses yeux se fermèrent.
Pourquoi ? Pourquoi tant de souffrances ? Pourquoi elle ?
En cet instant, elle voulut baisser les bras, elle voulut tout abandonner, mais en avait-elle le droit ? Se le pardonnerait-elle ?

Raizen ne la laissa pas ainsi se refermer dans sa solitude plus longtemps. Sa voix grave vint briser le silence qui s’était installé. Il expliqua que pour qu’elle parvienne à se sentir libre, elle devait accepter la dualité qui était la sienne : cette rage qui la consumait et cette raison qui la rappelait sans cesse à l’ordre.
Était-ce seulement possible ? Comment pouvait-il comprendre ça ? Lui aussi était habité par ce mal qui la dévorait ? Qui menaçait de brûler tout ce dont elle s’approchait ?
Une puissante aura envahit tout l’espace, une aura éveilla instinctivement ses instincts les plus profond. Une menace, un danger : elle devait se protéger. Elle releva ainsi les yeux et observa celui de qui émanait cette énergie, cette aura destructrice : Raizen. Une frayeur apparut dans son regard, puis elle comprit : tous deux se ressemblaient bien plus qu’elle ne le croyait. Lui aussi, en son sein, était l’hôte d’un mal puissant, un mal qu’il avait accepté, un mal qui faisait maintenant pleinement partie de lui.
Ainsi c’était cela dont lui avait parlé Ryujin ? Ce qu’essayaient de lui faire comprendre ses camarades ? D’accepter ce qu’elle était, de cesser de vouloir étouffer cette partie d’elle-même, mais de lui tendre la main, de la laisser s’exprimer, sans pour autant se laisser contrôler.
La frayeur disparut, laissant à nouveau place à une profonde fatigue.

La voie du démon, ou la voie du guerrier : Raizen n’en avait choisi aucune, aucun de ces choix que tant de personnes l’avait menacé. Soit elle devenait une guerrière, une shinobi à part entière, soit elle devenait un démon. Pourtant, elle ne voulait devenir ni l’un, ni l’autre. Non, elle voulait tracer sa propre route. Cette prise de consciente était encore toute fraîche dans son esprit et c’était l’une des raisons qui la poussaient à vouloir partir : à Kumo, elle ne pourrait jamais la trouver. Ici-bas où ne l’attendait plus que de la haine, du dégoût, la voie du démon se ferait inexorablement plus forte.
L’image qu’il projetait, celle de ce guerrier, sage, puissant : tout cela n’était donc qu’apparat. Un masque que portait Raizen, qui satisfaisait ainsi les autres ; ce masque, qu’elle croyait alors réel, vola en éclat.
Ainsi il oscillait entre la sagesse et la brutalité. Ainsi il avait accepté ce qu’il était et ainsi elle devait elle aussi le faire, car il ne s’agissait pas là de suivre un chemin tout tracé, non, il s’agissait là de tracer son propre chemin. De s’accepter et d’aller de l’avant, d’arrêter de rester dans le passé, de se laisser hanter par lui, de vivre le présent et de se projeter dans le futur.

Sakaze Tosen, un homme qui avait choisi de se battre pour créer un équilibre ultime : de faire en sorte que tous soient égaux en effaçant le chakra. Son combat était-il justifiable ? Oui, elle le ressentit, mais ce combat-là menaçait : il menaçait ce qu’elle considérait comme une partie d’elle-même, le chakra. Sans cela, elle redeviendrait la femme faible qu’elle était. Sans sa force, elle se retrouverait désarmée face à la vie et ça, elle ne pouvait l’accepter.
Pourquoi parlait-il de lui ? Car c’était l’exemple d’un homme qui avait choisi de suivre son propre chemin.
Raizen n’était guère différent, tout juste avait-il décidé de tracer un autre chemin. Alors qu’elle serait le sien ? Que pouvait-il être ? Où le trouverait-elle ? Que devait-elle faire pour le trouver ?

Ces réflexions philosophiques cessèrent. Hideko, toujours à genoux au sol, ferma à nouveau les yeux. Elle voulut pleurer, elle voulut crier, mais aucune larme de coula et aucun son ne sortit de sa bouche. Toutes ses larmes étaient déjà épuisées depuis bien longtemps.
Ainsi, tandis qu’il donna son jugement, elle se releva pour affronter le sort qui lui était réservé, habité d’un maigre que lui pourrait le comprendre. Que lui pourrait lui permettre de tracer son propre chemin.
Ce jugement commença par des compliments, des compliments qui la touchaient, qui étaient évidents. Elle était plus forte que la très grande majorité des genins, mais au-delà même de cette force, elle avait acquis une maîtrise du combat qui lui permettait d’accéder au rang de chuunin. Cette expérience qui lui avait tant fait défaut, cette expérience qu’elle avait tant recherché, elle l’avait finalement acquise et cette prise de conscience nourrit cette lueur, cet espoir de s’en sortir. Cela lui permettrait de réussir son pari ? Ou sa propension à la violence, à ces accès de rage incontrôlables scelleraient-ils encore son sort ?
Il n’en fut ni l’un, ni l’autre, car enfin le jugement tomba.
Elle n’aurait le droit à prétendre à gérer une équipe de genin ; peu importait, mais elle aurait aussi toujours un rang inférieur aux chuunins. Alors elle resterait genin ? Non, mais elle ne serait pas non plus un chuunin.
En cet instant, sa lueur s’éteignit et une profonde honte l’envahit, conséquence de cette humiliation qu’était la sienne.
Hideko aurait le droit de sortir, à condition de recevoir une approbation pour se faire. Cette approbation lui serait-elle refusée ? Tout dépendrait du comportement qu’elle montrerait à partir de maintenant. Surtout, tout dépendrait de la façon dont la fameuse mission qui lui serait assignée se déroulerait : une mission qui s’annonçait déjà parsemées d’embuches, mais elle ne pourrait échouer.
Pourrait-elle observer de ses aînés ? Non, elle n’y parviendrait probablement pas, pas de gens qui la méprisait, car cela ne faisait que peu de doutes que le chuunin ou jonin qu’elle suivrait penserait ainsi d’elle : tous le pensaient.

Une lumière apparut : Raizen parla d’Iwa. Une possibilité, une chance de sortir et d’apprendre l’Iroujutsu, de poursuivre sa formation à l’extérieur du village.
Est-ce que tout cela la rassurait ? Non. Au fond d’elle-même, Hideko était complètement perdue et elle ne savait quoi penser de tout cela. Devait-elle se sentir humiliée ? Devait-elle se satisfaire de son sort ? Elle ne ressentit ni joie, ni tristesse, mais un peu de tout cela.
L’officialisation de son grade de Chuunin pourra ainsi être dévoilé publiquement quand elle aura appris à accepter ce qu’elle était. Y parviendrait-elle seulement un jour ?

Les questions que Raizen lui avait poser restèrent encore quelques instants sans réponses, car il reprit encore la parole. Il anticipa déjà l’humiliation qu’elle ressentait, ce sentiment d’injustice qui naîtrait avec le temps : cela ne faisait aucun doute.
Ses derniers mots terminés, un silence s’installa. Elle ne donna pas tout de suite réponse à ses questions et prit le temps de réfléchir, de se calmer, de reprendre ses esprits ; le temps qu’il lui fallait avant de pouvoir répondre, enfin.

– Je ne pourrai pas me trouver ici, car tout le monde me déteste. Tout le monde parle dans mon dos, tout le monde crache dans mon dos et vous le savez très bien. J’ai beau essayé, je n’arrive pas à les ignorer. Ils sont présents, à tout instant. A chaque coin de rues je les entends. A chaque fois que je vais aux terrains d’entraînements, que je fais aux bureaux, que je vais à l’Institut. A chaque fois que je vais chercher à manger, que j’essaye de sortir.

Cette vérité fut difficile à avouer, mais il le fallait. Il le fallait pour qu’il comprenne.

« Mon comportement sera exemplaire jusqu’à ce que cette mission dont vous me parlez me soit attribuée et là aussi, il le sera. Cette mission terminée, alors je demanderai à m’en aller. Iwa ?... Oui, c’est une bonne idée, peu importe où ce sera, tant que c’est loin d’ici. »

Iwa, Kiri, même le Teikoku, peu lui importait. La seule chose qui comptait était de partir loin d’ici, de s’en aller. De ne plus entendre ces murmures, ne plus sentir ces regards posés sur elle.

« Mon voyage prendra la forme qu’il faudra, tant que je peux sortir d’ici. Confiez moi une mission, permettez-moi d’apprendre auprès de maître en Iroujutsu. Tout me va. »

Il n’était plus question d’honneur ou de remerciement, mais de survie.

« Et être accompagnée… oui, mais ça dépend avec qui. Si c’est pour me retrouver avec Aizen, avec Akagi, avec Akio… avec tous ces gens qui me jugent, tous ces gens qui ne veulent que mon mal, alors ça ne servira à rien. »

Elle n’aurait de toute façon pas le droit d’en juger, alors pourquoi en discuter ici ?

« Dès la mission passée, je reviendrai vers vous pour aller à Iwa. »

Répéta-t-elle, telle un vœu qu’elle évoquait, une prière que l’on répétait dans l’espoir qu’il se réalise.


Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t11216-presentation-de-metaru-hideko https://www.ascentofshinobi.com/t3581-metaru-kenshin-carnet-de-route#27173
Meikyû Raizen
Meikyû Raizen

Métamorphose (Raizen) Empty
Mer 22 Sep 2021 - 5:51

Observant Hideko, le Meikyû n’appréciait pas forcément le fait de voir quelqu’un souffrir ou dans une position désagréable comme celle-ci. Pourtant, au lieu de simplement compatir, il voyait plutôt le tout sous un autre angle. Représentant pour lui une opportunité, plus qu’importante, la progression qu’allait connaître Hideko dans les mois voire années à suivre risquait d’être importante.

Représentant plus ou moins un point tournant dans sa carrière de shinobi, c’était à son avis un moment décisif dans lequel le fer qu’elle représentait malgré elle dans son nom serait moulé à sa manière. Encadrée d’une main experte et de maître, elle pouvait devenir une arme redoutable et solide. Toutefois, elle avait aussi le potentiel de devenir une arme à double tranchant même pour sa propre personne.

Signe notable de poison pour sa propre personne en l’absence de soutien, elle était plus ou moins à la frontière entre deux mondes, les prémisses d’une dualité dans laquelle quoiqu’il arrive, elle ne pouvait que ressortir plus forte ou plus brisée que jamais.

Lui tendant ainsi une main de fer, le Meikyû l'observait, n’ayant en aucun cas le désir de voir un talent s’effriter de cette manière, non, pas quand il y avait encore une porte de sortie pour cet individu qui existait au-delà de son potentiel.

La radicalisation était possible, mais bien souvent elle était la conséquence d’un manque total de confiance et un rejet total des solutions plus ou moins conciliantes. Désirant ainsi éviter cela, tant du côté positif que négatif, il était pertinent pour lui qu’elle atteigne une paix certaine. Après tout, de nombreux combattants se montraient parfaits sur toute la ligne et finissaient par craquer à un moment, après avoir trop contenu leurs réelles pensées sans avoir pris le temps de sonder leur personne pour être authentique à leur personne.

L’authenticité envers soi et envers autrui étant importante, ce type de phénomènes ne pouvait que commencer de vraie conversations, mais aussi le chemin vers la progression. Sans quoi, tout n’était qu’apparence et supercherie jusqu’à ce que le conte de fée et le monde illusoire soit détruit par la première variable inconnue.

-Pour le moment, tu n’as aucun contrôle sur ce que les gens disent et pensent et tu n’en auras jamais. Sache que plus tu parviendras à gravir les échelons, plus les critiques aussi positives que négatives se feront sentir.


Marquant une brève pause, il ajouta :

-Parfois les gens agissent même de manière docile face à autrui avant de les déchirer en pensée et dans l’ombre lorsque tout le monde à le dos tourné. Il est donc important de rester authentique face à soi-même quoiqu’il arrive, car compter sur le regard des autres est susceptible de ne pas forcément être l’expérience la plus agréable tout comme elle n’est pas tout à fait constructive. Les gens auront toujours droit à leur regard et leur perception, quoiqu’il arrive, c’est pour cela qu’il ne faut pas se concentrer sur cela.


Bouclant la boucle d’une certaine manière, il ajouta :

-Cela n’enlève rien à ce qu’il s’est passé, mais par chance, personne n’a été blessé plus que nécessaire et cette situation ne s’est pas produite dans un contexte encore plus dramatique, bien que c’était risqué.

Objectif masqué de l’examen, les opposer à un contexte réel comme celui-ci était un moyen parmi tant d’autres de permettre à tous et chacun de diagnostiquer ses failles respectives.

-Finalement, sache que malgré tout, le village n’a pas abandonné ses espoirs en toi à titre d’individu Hideko, tâche de ne pas t’abandonner en retour, surtout pas au moment où tu en as le plus besoin. Cette situation est inconfortable pour tous, mais même si ton regard sur Kumo n’est pas forcément le plus réjouissant, sache toutefois que dans certaines nations, tu aurais possiblement été acclamée à défaut de n’avoir que des gens pensant à leur propre divertissement personnel au détritus du moindre égard pour ta personne et ton développement.

En effet, dans bien des sociétés, Hideko aurait pu être personnifiée comme une championne voire même un symbole culturel. Pourtant, était-ce réellement ce qu’elle était et voulait vraiment devenir ? Raizen en doutait, car au-delà du regard d’autrui, l’élément le plus blessant était selon lui ce qu’elle évitait le plus : son propre regard sur soi.

-Kumo reste et demeurera un endroit critique. Tout comme j’ai espoir que tu sauras te découvrir et découvrir les fondations vers la réalisation de ton plein potentiel, j’ai confiance que les Kumojines sauront faire preuve d’autant de rigueur critique lorsque tu auras fait ton cheminement Hideko, autrement, les faits parleront en ton honneur.


La regardant, dès le premier regard et leurs premiers échanges, il avait perçu au-delà des apparences ce brasier qui sommeillait en elle. Triste réalité, Raizen avait aussi fait partie de ceux à plus ou moins combattre leur passé. Pourtant, sa situation était loin d’être aussi déplaisante que la sienne. Aux limites du traumatisme, c’était le genre d’éléments dont tous ne guérissaient pas forcément.

-Je pense que cela t’aidera Hideko, mais rien ne t’y oblige bien que je te le recommande fortement. L’Institut à un département qui a été mis en place de manière à soutenir les gens ayant été affectés par la conquête du Teikoku à reprendre contrôle de leurs démons. Elle prend effectivement en charge d’autres éléments et s’adapte de personne en personne. Parfois en rencontre de groupes, parfois en rencontres individuelles en fonction de ta situation, je pense que cela pourrait être intéressant pour t’aider à te cheminer ou te guider dans tes pensées lorsque nécessaire. Rien ne t’y oblige, mais je tenais à te faire cette proposition.


Le lui recommandant mentalement fortement, Raizen savait pourtant que l’acte de vouloir prendre en main son futur pouvait être influencé, mais bien souvent, il avait plus d’impacte lorsqu’il était entrepris par la principale concernée.

-Autrement, ma porte sera toujours ouverte s’il y a quoique ce soit Hideko. Quant à ton voyage, ne t’en fais pas. Nous verrons à ce que tu puisses cheminer de manière confortable pendant ton voyage sachant que c’est l'objectif d'apprendre sur toi et d’autres éléments.

Souriant, il souffla légèrement les paroles de la fin.

-Quant à l’institut, ne t’en fait pas, cela n’a rien de très divinatoire ou autre. Finalement, tu es la seule à avoir les clés de ta destinée et de la manière dont tu comptes dévoiler ton plein potentiel. Il est juste important d’avoir un vrai regard sur soi. Moi-même j’y ai fait appel au moment le plus critique de ma vie et avoir un guide qui m’a aidé à cheminer sans m’imposer quoi que ce soit s’est révélé un bon pari. Sache toutefois que toutes les voix, aussi impulsives et attrayantes soient-elles ne sont pas toujours les bonnes. Il faut savoir faire preuve de discernement et je pense qu’un programme encadré comme celui-ci pourra t’aider justement.


Ayant une petite pensée pour son Kuchiyose, Spero avait si l’on veut des aptitudes innées qui lui permettaient de reproduire avec aisance le sens de l’observation d’un médecin psychologue. Ainsi, lorsque Kumo avait chuté, Spero lui avait permis de sortir des ténèbres dans lesquels il avait sombré en les absorbant plutôt qu’en les rejetant, atteignant ainsi un état d’équilibre : Le Fukkatsu, la renaissance.

Ayant ainsi de nouvelles ailes invisibles tapissées dans l’ombre, sombre comme pâle, elles représentaient une dualité qu’il avait transcendée. Dès lors, bien qu’il était conscient du risque qu’il prenait, c’était à son opinion un risque calculé au regard du dossier total qu’il avait sur celle-ci. Or, la balle était dans sa main. Il ne tenait qu’à elle d’entreprendre les bons choix. Or, pour ce faire, il était important qu’elle sache qu’elle n’était pas seule quoiqu’Il arrive.
Revenir en haut Aller en bas
https://www.ascentofshinobi.com/t2252-shambles-l-art-de-la-deconstruction https://www.ascentofshinobi.com/t13517-le-journal-du-corbeau#119578 https://www.ascentofshinobi.com/u578

Métamorphose (Raizen)

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Clan Yasei : Métamorphose animale
» FINALE. NAARI ETSUKO contre MEIKYÛ RAIZEN - VAINQUEUR : MEIKYÛ RAIZEN
» Debriefing | Raizen
» L'âme de la Ronin [PV : Raizen]
» Particulier ? Oui. [M. Raizen]

Ascent of Shinobi :: Territoires de la Foudre :: Kumo, village caché des Nuages
Sauter vers: