Le réveil est dur pour Anzu, cela fait depuis un moment qu'elle commence à avoir un peu de travail à faire, et elle a un peu veillé à l'atelier avant de revenir, ce qui fait qu'elle a un peu dormi avec très peu d'énergie, ce qui fait qu'elle a dormi comme une pierre contre sa blonde favorite avec qui elle partage le lit depuis qu'elle est unie avec elle. Cela fait d'ailleurs un moment qu'elle remarque quelque chose chez elle, comme si elle se levait plus tôt pour tenter de faire quelque chose sans qu'elle sache quoi, mais elle l'a remarqué car, malgré sa fatigue, elle arrive toujours à se lever plus tôt, et Itagami arrive toujours à se lever avant elle, et à prendre le temps de mettre la table, de s'habiller, et est prête à s'occuper des petites quand elles se lèveront quelques heures plus tard. Mais elle a confiance en elle, elle se doute qu'elle finira pas lui dire pourquoi elle se cache d'elle, c'est peut-être un cadeau pour elle, ce pourquoi elle essaie de garder la surprise en se levant plus tôt qu'elle.

Anzu se lève, dans une tenue de nuit légère en soie, les cheveux légèrement en pétard et le regard endormi. Elle se traine, attirée par l'odeur du petit-déjeuner fais par Itagami qui, lorsqu'elle arrive, est dos à elle. Alors, histoire d'avoir plus d'énergie, la violette se traine encore, puis vient câliner sa blonde par derrière, posant sa tête sur le haut de son dos, profitant de son contact physique pour recharger ses batteries.

- 'jour Ita'.

Dit-elle en manquant de manger un cheveux, toujours dans ce câlin, tandis qu'elle vient tenter de chercher ses mains pour les lui serrer, avant de venir lui poser un baiser sur le cou, puis sur la joue.

- Tu t'es encore levée plus tôt que moi, tu vas finir par avoir un mode de vie nocturne à force.

Elle relâche doucement sa femme, puis vient se mettre assise sur une chaise, commençant déjà par boire du thé pour se réveillé, du moins, s'il n'y a pas du chocolat qui traîne.

Le soleil n’avait pas encore pointé le bout de son nez, mais au loin, loin derrière les montagnes on pouvait déjà deviner l’arrivée de l’aube. Ça faisait un petit moment que cela durait déjà, tôt le matin j’avais les yeux ouverts, observant Anzu de longues minutes durant, se retourner par moment dans son sommeil, ou s’exprimer dans ce dernier ; pour une raison ou une autre, il y avait toujours du chocolat dans ses rêves, à un moment ou un autre.
Cela durait depuis quelque temps déjà, ce rituel très, voire trop matinal, levée beaucoup trop tôt la tête pleine de suppositions, je me remettais en question sur bien des points de mon existence dont un en particulier, un certain point particulièrement important qui ne trouvait jusqu’alors toujours aucune réponse… les sourcils froncés, le regard quelque peu hagard dans le voile de la nuit se dissipant lentement, je n’arrivais toujours point à me décider. Inspirant un grand coup avant de pousser un long soupir inaudible, je sautai de ma place sur le toit au pas de la porte, ajustai un peu la tenue de jogging que j’avais enfilé entre temps et commençai celui-ci, histoire de me vider la tête.

Quelque temps plus tard sortant de la douche, une nouvelle tenue sur les épaules, les rayons du soleil atteignaient à peine les toits de Kumo Gakure que je m’affairais déjà en cuisine pour m’assurer que le petit déjeuner soit près avant que toutes ne se lèvent ; An-Chan et les filles. Même si cuisiner m’aidait à garder l’esprit occupé, il arrivait que celui-ci s’égare de temps à autre sur ce… dilemme. Le regard plongé dans les œufs sur plats, je les observais presque comme si d’une minute a l’autre d’une bulle sortirait la réponse à mes interrogations et c’est a ce moment-là que je sentis le corps d’Anzu contre le mien.
Arrachée à mes pensées, je réprimai un sursaut en sentant la douce chaleur de ma compagne contre mon dos, tout mon être se détendit à l’instant même où sa voix se fit entendre. Pour le coup, elle avait réussi là om tous mes efforts se soldaient généralement par de cuisants échecs, elle avait réussi à me détendre malgré mes incertitudes… décidément sa présence avait sur moi des effets plus que curatifs. Un sourire sur les lèvres, j’acceptai câlin et baisés sans broncher, posant à mon tour, un baiser sur son front avant de la libérer pour qu’elle gagne la table déjà en partie faite…

- Bhaa tu sais, juste des questions qui me tirent du lit, rien de bien… important. Finis-je alors en me rendant compte qu’Anzu était enfaite la personne rêvée pour m’aider a mettre un point final sur ce débat interne qui s’étirait depuis déjà bien trop longtemps.
Était-ce parce que c’était la première fois qu’elle me surprenait ainsi de bon matin dans ces interrogations ? Ou parce qu’elles étaient encore vives dans mon esprit alors que la violette me faisait face ; glissant les œufs sur plat dans une assiette, je la rejoignis à table avec un des cartons que m’étais procuré tôt ce matin à la boulangerie pendant mon jogging. Posant les différents plats sur la table, je lui ouvris le carton contenant plusieurs pièces de pain au chocolat encore chaud ; un sourire sur les lèvres, je me servis une tasse de café, et gardai un moment le silence. Observant le reflet ambré de mes yeux dans ce verre de nuit, je finis par m’exprimer :

- An-Chan… … … j’aurais peut-être dû te consulter avant de prendre cette décision finalement. commençai-je un instant, posant sur la violette qui avait commencée a correctement émergé de l’étreinte de morphée. Mais ce n’est pas une décision gravée dans le marbre, cela pourrait encore changer… ceci dit, j’y pense sérieusement depuis un moment déjà et pour le coup, j’aimerais avoir ton avis avant de consolider mon statut dans cette histoire. dirigeant le regard vers la fenêtre, je gardai encore un certain moment de silence, cherchant les mots qui pourraient correctement convoyer ce que j’avais en tête depuis lors en une simple affirmation… une simple affirmation… ou exposition dirons-nous.

- Je pense prendre une retraite anticipée…

Des questions qui la tirent du lit ? C'est presque inquiétant, qu'est-ce qui la hantait donc pour se lever à ce point et se retrouver à se réveiller avant elle, pourtant une personne très matinale ? Elle l'ignore, peut-être devait-elle creuser un peu, ou bien continuer ses baisers et autres câlins jusqu'à ce que sous la torture de tendresse elle finit par lâcher l'information tant demandé ? Dans tous les cas, elle sent les bras d'Itagami la quitté après avoir rendu son baiser et son câlin, Anzu ne sentait plus la douce chaleur d'Itagami et son odorant parfum contre elle, tandis qu'elle vient se mettre assise à la table, encore un peu dans les vappes tandis qu'elle lui donne encore de l'énergie, que ce soit par cette boisson noire que par ces oeufs l'observant en tremblant sous les impulsions d'Itagami quand elle pose l'assiette sur la table ou évidemment ce fameux chocolat qu'elle a déjà commencé à dévorer d'une façon qui pourrait rendre jalouse la blonde. Il faut dire que, malgré le temps, Anzu a toujours gardé les mêmes goûts.

- Je t'écoute Mii-chan.

Dit-elle en prenant une tête plus sérieuse, malgré les quantités qu'elle est en train de manger. Ca y est, elle va finir par lui révèler ce qu'elle a sur le coeur. Anzu reste attentive à ce qu'elle souhaite dire, et contrairement au cliché, elle ne crache pas son café lorsqu'elle lui avoue qu'elle souhaite prendre une retraite anticipée. C'était quelque chose qu'elle s'attendait quelque part, Anzu la voyait bien être de moins en moins actif dans le village, du moins, pas en tant que kunoichi. Elle pose doucement sa tasse sur la table, puis observe sa blonde tranquillement.

- Pourquoi donc souhaites-tu prendre cette décision ?

Par cela, elle voulait connaitre son raisonnement de pensées : qu'est-ce qui fait qu'elle se décide à vouloir prendre sa retraite ? Elle compte l'aider à choisir la bonne décision mais ... peut-être a-t-elle besoin d'un guide quelque part, de quelque chose à faire qui la rendrait utile pour le village. Peut-être est-ce son poste de cheffe de la forge qu'elle a perdue et donc elle se dit qu'elle ne peut plus continuer à faire ce qu'elle aime. Difficile à dire, elle ne sait pas d'où vient cette décision, mais Anzu reste sérieux et ouverte, attendant que sa femme lui dise son schéma de pensée.