Je buvais ses paroles. Le type dont la voix couvrait totalement l'agitation naissante arrivait à me convaincre... Tout ça, c'était des conneries. L'examen, l'entente entre village, l'accueil au pays du feu. On était juste venu pour que le seigneur étale son pouvoir sous notre nez et tente de nous convaincre de torcher la merde qu'il avait répandu sur Hi no Kuni à sa place. Le peuple avait trop souffert, les non-shinobis avait trop souffert et ça devait s'arrêter. Non. Ça allait s'arrêter aujourd'hui et maintenant. Je n'étais pas un opportuniste mais une occasion comme ça, ça ne se présente pas deux fois dans la vie d'un homme alors je devais prendre mon destin en main tout de suite. J'étais prêt à me battre aux côtés de ce "Soshikidan" si nécessaire.

Retour à la réalité dans un fracas assourdissant. Merde. Je restais immobile pendant de longues secondes à fixer le trou béant alors que la foule se dispersait dans la panique. Les ninjas sont tous les mêmes finalement, des grandes gueules et rien entre les cuisses, bon qu'à se défouler sur une population sans défense. Je m'étais facilement laissé berné mais j'étais maintenant revenu dans le feu de l'action, je ne pourrais rien faire pour stopper le géant mais j'avais dans l'idée de bloquer l'entrée qu'il avait créé en utilisant l'une de mes barrières.

Course effrénée en direction de la brèche, slalomant entre les civils effrayés qui fuyaient à l'opposé du monstre, jusqu'à atteindre les lieux du drame. Au loin, on pouvait apercevoir qu'un groupe avait déjà pris en charge le géant tandis que deux duos se faisaient face. Mon attention fût attrapée par les cris d'une femme en détresse, le pied coincé sous une roche et que personne n'avait daigné aider. Si un combat se déroulait ici, elle en prendrait plein les dents et je me devais de l'aider. L'un des ninjas de Kumo avait immobilisé son assaillant. Parfait, je me propulsais rapidement vers la piégée pour la délivrer de sa prison rocheuse et l'éloigner du combat à venir avant de me placer du côté des ninjas de Kumo.

« Hoy, c'est eux qui sont du côté des méchants ? » lançais-je en arrivant aux côtés de mes partenaires de circonstance. Je n'aimais pas les ninjas, encore moins ceux d'un autre village mais ces enfoirés du Soshijesaispasquoi m'avait remonté à bloc. La brèche pouvait attendre parce que Kumojins ou pas, j'allais aider ces mecs à péter les dents de cette baltringue encapuchonnée et de son copain zombifié. Je me mettais en garde et en profitais pour reprendre un peu mon souffle.

Spoiler:

C’était la première fois que je quittais le Pays de la Foudre. Pour le Pays du Feu qui plus est, celui qui avait vu mourir mes parents. Shikarin avait été inquiet dès qu’il avait su que je devais m’y rendre, et il devait toujours l’être, non… C’était même sûr qu’il l’était. L’évènement organisé par Hi no Kuni était colossal. Il s’agissait d’un Examen Shinobi, entre toutes les nations. J’avais été dépêché avec la délégation de ninja de Kumo. Malgré le mauvais pressentiment que j’avais en partant de Kumo, cela avait été plutôt intéressant. J’avais presque réussi à oublier ma réticence. Tout s’était relativement bien déroulé jusqu’à présent, un peu trop bien à mon avis.

Depuis la disparition de Kahei, j’étais devenu un peu pessimiste, je l’avoue. Mais là, je sentais qu’il y avait autre chose. Tous ses évènements si proches dans le temps, ce ne serait qu’une vieille coïncidence hasardeuse ? Avec ma nomination, j’avais eu vent de rumeur, sur des évènements dans les autres pays…. Non, ce n’était pas possible, je me trompais. J’étais en train de vraiment sombrer dans la paranoïa. J’avais même décidé à cause de cela, dès mon départ du Pays de la Foudre, de ne pas attacher mes cheveux, je ne portais pas non plus le bandeau avec le symbole Nara, simplement un brassard, avec l’emblème de Kumo.

Finalement, au matin du dernier jour, j’en avais la conviction, plus rien ne pouvait se passer maintenant. J’avais hâte que cela se termine pour reprendre les recherches. Mais lorsque le discours d’Araho Masao commença, je fus parcouru d’un frisson. L’interruption du discours, le regard inquiet que j’avais échangé avec Ogawa Kintaro juste avant que le chaos ne commence. Tout était allé si vite. Dans les décombres, j’aidais quelques civils. J’aperçus Kintaro de côté, il semblait figé, observant dans la direction du trou béant laissé par l’attaque. J’avais du mal à voir à cause de toute la poussière soulevée. L’Ogawa avait couru dans cette direction, je l’avais suivi sans réfléchir, en me rapprochant de lui pour qu’il puisse voir que j’étais là. Dans la précipitation, je ne l’avais même pas remarqué. Celui que fixait le manipulateur de Son. Kahei, il était là, oui, c’était bien lui, ça ne faisait aucun doute.

Cependant… l’échange de regard que j’eus brièvement avec lui ne fut pas celui que j’attendais. On ne pouvait même pas appeler ça un échange... Ne me reconnaissait-il pas à cause de mes cheveux détachés, de la poussière ? Non, les marques sur mon visage laissaient peu de doute. Il semblait vraiment ailleurs. Ces mouvements décousus. Était-il contrôlé par l’ennemi ? Il fallait que j’arrête de réfléchir, que je fasse quelque chose. Kintaro réagit avant moi en l’appelant. N’ayant aucune réponse, il tenta une approche vers le Metaru. C’est là que l’autre apparu dans la poussière qui retombait progressivement. Il me sembla que l’avais déjà aperçu au côté du seigneur du feu auparavant, toujours derrière sa capuche, il semblait pourtant différent. Impassible face à la souffrance des civils autour de nous, il y avait peu de doute, c’était un traître.

C’était sans compter le sang-froid de l’Ogawa. D’un signe, je compris qu’il voulait que je me charge de Kahei. Lui préparait déjà une technique pour interrompre l’ennemi. Il l’interpella rapidement ensuite. À même pas quelques mètres, un ninja de Kiri, reconnaissable à ses insignes, venait de dégager une jeune femme, voyant la situation, il se plaça vers Kintaro et moi. Il semblait avoir pris Kahei pour un ennemi, mais je n’avais pas vraiment le temps de lui répondre. Profitant de l’attaque de Kintaro, je courus vers mon sensei tout en exécutant mes mudras.

Durant ma course, le mudra du rat maintenu, mon ombre s’étirait sans perdre de temps dans sa direction. Une fois que j’eus intercepté son ombre avec la mienne, je pris le contrôle de ses mouvements, qui jusqu’à présent ne respirait pas vraiment la vigueur. D’un bond, je mis de la distance entre l’ennemi et Kahei qui était forcé de singer mes mouvements. Puis je me rapprochai un peu de ce dernier, pour pouvoir le faire se déplacer plus facilement, je couru et bondi ensuite en retrait, derrière Kintaro et le Kirijin.

- Il est avec nous. C’est juste que…

Je ne pouvais pas finir cette phrase… Mes souvenirs risquaient de devenir une entrave si je me laissais happer. J’étais une shinobi, je devais endurer, servir, protéger.

- … Peu importe, c’est quoi ton nom à toi ? Qu’est-ce que tu sais faire ?

Kirijin ou pas, cela ne m’importait déjà pas avant cet événement, encore moins maintenant, le seul ennemi, c’était cette organisation, le Soshikidan, et il présentait l’une de ses têtes juste en face de nous. Ce n’était sûrement pas le moment de faire les présentations, mais si l’on souhaitait coopérer pour la lui trancher, nous gagnerions, à avoir une bonne communication.

Résumé du tour:

Mort ? Pas réellement. Pourtant, il aurait dû l'être. Mais non, voilà que le manipulateur de métal se retrouvait sur un champ de bataille. Comment ? Il n'en avait aucun souvenir. Il ne se souvenait de rien. Dans quel but ? Allez savoir. Il se trimbalait à deux à l'heure alors qu'à quelques mètres, de violents affrontements faisaient rage. D'autres shinobis eux œuvraient dans le but d'évacuer les civils venus dans le but d'observer cet examen international. Un événement incroyable qui cherchait certainement à souder la Terre, l'Eau et la Foudre. Malheureusement, Kahei ne put observer la jeune génération de Kumojin qui ferait le futur du village à l'action. Il était plus occupé à se faire détruire l'esprit pour que les pièces tant voulues par le quarantenaire soient réalisées. Bien que finalement, cette période de retrouvailles fut interrompue par le plus grand groupe criminel actuel.

Errant comme un zombie que son élève Aami Shôran pourrait contrôler, l'adolescent regardait le chaos qui frappait le village de Shîto. Dans sa tête, les villageois s'amusaient. C'est pour dire qu'il n'avait plus du tout la tête sur ses épaules. Puis vint le moment où il fit face à trois protagonistes. Qui est-ce.. ? Ogawa Kintaro, le second du Shodaime Raikage. Il le connaissait seulement au travers d'histoires confidentielles. Un Kirijin qu'il ne connaissait évidemment pas. Nara Shikarai, son élève. Dans son état actuel, leur présence lui était indifférente. Ce qu'il dégageait extérieurement était l'image d'un homme à bout de souffle, considérablement atteint par la fatigue. En effet, en se soumettant à l'adversaire contre sa propre volonté, la confection de ses pièces avait énormément consommé son chakra. Le regard vide vers ceux qui semblaient lui vouloir quelque chose, ils passèrent à l'attaque. Kahei rivait ses yeux vers le mystérieux homme qui se tenait à ses côtés. Oh, ce sont ses amis.. ? Ils ont l'air de jouer. L'adolescent ne bougeait pas d'un poil, alors que les shinobis débutèrent l'affrontement.

Mais le garçon n'était qu'un fardeau pour eux. Le monde était en guerre. Et les pertes étaient inévitables. Kahei en était déjà une. Était-ce vraiment nécessaire de tenter de l'aider en vain en prenant des risques alors qu'un adversaire probablement puissant se tenait devant eux ?

Spoiler:

Hommes, femmes et enfants : tous faisaient partie des tribunes, et Kâtenshêdo était le mieux placé pour le savoir. Alors qu’il avait pénétré le village grâce à l’incroyable frappe d’Hayato, il savait en quoi consistait sa mission : combattre et vaincre ceux qui s’opposeraient à sa présence, et éventuellement cibler certaines personnes.

Il ne comprit l’importance de la présence de Metaru Kahei que lorsqu’il remarqua l’air ahuri qu’il avait. C’était donc lui le Kumojin qui avait servi le projet « création ». Entre les haut-parleurs et l’armure titanesque, il avait été d’une aide précieuse pour l’organisation. Mais si Ema lui avait broyé la cervelle, ce ninja des Nuages avait sans doute montré de la résistance. Pourtant, Kâtenshêdo n’éprouvait pas la moindre once de respect pour lui. A sa place, il aurait sans doute choisi la vie dans son intégralité, plutôt que toute forme de rébellion perdue d’avance.

Face à lui, des shinobis des grands villages ne tardèrent pas à se dresser. Il y avait à coup sûr des Kumojins dans le lot, vu la réaction qu’ils eurent en voyant le Metaru à côté. Mais Kâtenshêdo était déjà attaqué, et n’avait pas le temps de trop y penser.

La rapidité et la fulgurance de l’attaque que sembla porter le premier des ninjas – sans doute quelque-chose lié au Fûton ou à l’Onkyôton – en disait déjà long sur leurs intentions. Kâtenshêdo ne bougeait plus.

« On m’appelle le Rideau d’ombre. »

Lorsqu’un autre des ninjas se dirigea vers Kahei, le membre du Soshikidan dressa soudain les bras face à ses adversaires. A la surprise générale, il n’était absolument pas paralysé ou gêné par la technique du premier Kumojin.

De ses mains, ou alors de ses bras, des flammes apparurent et déferlèrent vers les shinobis. Si leur vitesse n’était pas comparable à la technique de vent ou de son précédente, leur taille était telle que s’ils ne bougeaient pas, tous les quatre seraient touchés.

Résumé du tour:

Je me taisais d'un coup quand l'homme, normalement immobilisé, levait les bras vers nous. « Non non non » me murmurais-je à moi même. Je devais fuir. Partir. Quitter ce combat et les laisser se débrouiller seuls avec ce Rideau et leurs copain à moitié mort. D'une impulsion sur le sol, je cherchais à fuir le plus loin possible de ce type et de sa technique. Non, impossible. Mon corps ne bougeait pas... Mon corps ne bougeait plus. J'étais paralysé, tétanisé par la peur qui m'envahissait de la tête au pied. Je le regardais naître et foncer sur moi. Le feu. Mon unique œil grand ouvert lui renvoyé son éclat flamboyant, éclat dont les flammes avaient à tout jamais privé mon autre œil.

Dans un flash, je me revoyais étant enfant, criant et suppliant aux ninjas du Feu d'arrêter leurs massacres. Mon village brûlait, les hommes qui tentaient de le défendre finissaient carbonisés, ma mère hurlait alors que les flammes attaquaient sa peau. Et puis moi, jouant au héros et perdant la vue au profit d'une cicatrice cuisante dont la douleur imaginaire me réveillait encore la nuit. C'était l'histoire de ma vie, jouer au héros et frôler la mort. D'abord étant enfant puis plus récemment en me frottant à la sabreuse Nakamura Ueno et finalement aujourd'hui. Tout ça se terminait aujourd'hui. Elles venaient pour moi, elles étaient affamées et réclamaient un repas dont elles auraient dû profiter il y a des années déjà. Le front luisant de sueur, la larme à l’œil... J'affrontais la mort sans le moindre courage. Je quittais ce monde en trouillard.

Une explosion. Des cris très lointains d'enfants en détresse me ramène à la réalité. Je ne pouvais pas laisser tous ses gens entre les mains de n'importe qui. Ces Kumojins avaient été incapables de garder leur ami près d'eux alors comment pouvaient-ils espérer sauver qui que ce soit au juste ? Ils avaient besoin de moi. Mon corps agît sans trop réfléchir et je me retrouvait bien vite le derrière le derrière au sol. Chacune de mes mains vint se poser au sol à deux reprises avant de former un mudra. Le feu n'étais plus qu'à quelques mètres de moi. Je fermais les yeux et en les ouvrant, je me retrouvais au milieu de la tempête de flammes. Indemne. Tout autour de moi s'était dressée une barrière protectrice de ma confection, peinant à contenir l'intégralité de mon corps mais j'étais sain et sauf.

J'avais maintenant la possibilité de sortir de cette cage mais je n'en avais pas la force, j'étais toujours aussi paniqué et désormais pris au piège. Mon propre piège. Je ne risquais plus de me faire consumer par la technique Katon mais la mort qui se profiler à l'horizon était tout aussi effrayante. La température montait. Si les ninjas de Kumo ne réussissaient pas très bientôt à faire cesser cette technique, j'allais littéralement cuire. « A l'aide... A l'aide. A l'aide ! A L'AIDE ! ».

Spoiler:

Alors que j’avais terminé ma phrase et ma réflexion, et que je commençais à entendre la réponse du Kirijin, nous prîmes tous les deux consciences que la situation n’était pas exactement comme on la croyait. Ce dénommé Jin, avait à peine eu le temps de se présenter et d’évoquer ce qu’il savait faire, que l’ennemi, que l’on croyait fortuitement immobilisé, s’était mut, usant une technique Katon. D’ailleurs, il y avait de forte chance pour qu’il l’ait commencé bien avant que je n’ai fini d’exfiltrer Kahei. Je m’en voulais. Je me trouvais si médiocre. Incapable de faire ce qu’il fallait au bon moment. Mon comportement n’était pas digne d’un véritable shinobi, je faisais prendre des risques à mes coéquipiers. Cela m’était insupportable, je devais… Non. Je retombais encore et toujours dans ses vieux travers. Stop. Il fallait que j’analyse la situation et que je prenne une décision, maintenant.

Il devait bien avoir une faille ce sale type avec sa capuche. J’avais entendu d’une oreille distraite sa réponse à Kintaro. Le rideau d’ombre ? C’est comme ça qu’on l’appelle ? Pas de chance pour lui, les ombres, c’est mon rayon. D’entre nous cinq, si une personne devait mourir aujourd’hui, c’était lui, et lui seul. C’est sûr que la vie nous mettait face à un grand dilemme. Kahei était indéniablement un poids, qui vu son état apparent risqué de vraiment nous gêner... Mais… j’avais déjà choisi par le passé. Voulant faire au mieux, comme toujours, et le résultat était tout sauf brillant. Et puis d’ailleurs, était-ce vraiment la vie qui nous mettait face à ce dilemme ? Non, probablement pas. Pour quelle raison emmener le Metaru dans cet état, si ce n’est, causer le trouble ? Oui, cela faisait probablement partie du plan. On pouvait leur reconnaître d’avoir de grands stratèges dans leur rang. Toutefois, s’il est sûr qu’avoir un coup d’avance, c’est bien, en avoir plusieurs, c’est mieux. Voyant les lentes flammes qui s’approchaient, je scrutai les décombres au sol, enfin avant de passer à l’action, un dernier regard vers le ciel, s’était parfait.

Mes alliés étaient eux aussi des shinobis, j’avais confiance en eux pour se débrouiller. Kintaro préparait quelque chose, j’entendis son avertissement. C’était exactement ce qu’il me fallait, je ne compris pas totalement ce qu’il avait prévu, mais vu l’angle, la distance, ma position par rapport à lui. Oui, c’était ça, ça devrait suffire. Sans préavis, je bondis quelques mètres plus loin, dans l’endroit que je venais d’identifier, toujours suivis par Kahei. Je rompu alors immédiatement la manipulation des ombres pour être en meilleure possession de mes moyens pour ce que je préparais ensuite. J’attrapai alors Kahei par sa veste sombre, le tirant vers moi, puis le plaquant au sol à mes pieds. Je dois dire que son état, et son poids de très jeune shinobi rendait vraiment les choses plus aisées. Devant nous un morceau de mur qui n’avait pas totalement été pulvérisé, autour, d’autres morceaux, des plus gros, des plus petits, mes mains jointes avaient déjà fini, ma technique était prête.

Détourner l’usage premier d’une technique était souvent nécessaire en combat, je me servis de la mienne pour redresser, et retenir un pan de mur arraché, qui reposait devant Kahei et moi. Juste à côté, un bloc un peu plus gros. Retenant de tout mon poids le bout de mur, j’allongeai mon pied vers ce bloc, puis le posai dessus, le tirant sous le mur, toujours à l’aide de ma technique, pour qu’il le retienne à ma place. Je vérifiai ensuite son emplacement pour qu’il soit vraiment à l’endroit exact où il devait être.

Je retins alors le Metaru avec ce pied, ne sachant quelle réaction il pourrait avoir, face à ce qui était en train de se passer. Les quelques secondes de retard que j’avais pris pour soulever le mur, et déplacer l’autre bloc ne me permirent pas d’échapper totalement à la déflagration qu’avait provoquée Kintaro. L’endroit que j’avais choisi, de côté par rapport à la trajectoire de l’ennemi, et donc qu’avait pris l’Ogawa, y était aussi pour quelque chose. Je ne pus esquiver les débris qui avaient été soulevés au cours de l’attaque. Je venais de subir des dégâts que j’aurais sans doute pu éviter avec une autre inclinaison ou un autre endroit, mais grâce à l’emplacement choisi, et à l’attaque de Kintaro, les flammes ne devraient plus nous causer de soucis….

Restait Jin, il avait vraisemblablement utilisé une technique défensive pour se protéger derrière une barrière. Cependant, autour de celle-ci, les rémanences du brasier étaient toujours belles et bien là. Il n’avait plus l’air maître de la situation. Sentant le souffle chaud des flammes qui étaient toutes proches, je compris son problème. Il fallait que je trouve quelque chose. De plus, on ne pouvait pas se contenter d’encaisser, sinon tout cela n’aurait servi à rien, Kintaro avait pris un risque énorme, et il en payait le prix, alors à ce rythme… Eh, mais l’attaque de Kintaro… Bien sûr. Je savais quoi faire. Ma première rencontre avec Kahei me revint en mémoire lorsque je compris ce que j’allais devoir faire… Du lancer.

Visiblement, Kintaro n’avait pas non plus dit son dernier mot. Parfait s’il s’en charge, ça me laissait peu de temps, mais ce n’était pas le moment de faire dans le détail. Je récupérai une poignée de quatre kunaï, un peu de fil de fer et plusieurs morceaux de papier. Seul l’un d’entre eux était un parchemin explosif, les autres étaient tiré d’un bloc note que je gardais toujours avec moi, je ne pouvais pas permettre que l’adversaire face rater la salve. Cela ne ferait sans doute pas illusion très longtemps face à un adversaire de cette envergure, mais sans doute juste assez pour qu’il doute, et que j’obtienne mon ouverture. Plus de temps à perdre. J’exécutai mes quelques mudras et mon plan dans la plus grande discrétion derrière le mur, tout en essayant d’être le plus rapide possible. Je n’avais pas de temps à perdre, j’étais fin prêt. J’espérai que derrière, l’attaque de Kintaro avait fait mouche. Dépassant légèrement du mur qui me servait d’abris, j’étais fin prêt. La position de mes jambes, telles que me l’avait appris celui qui était devenu mon sensei, sans même réfléchir, la salve était lancée.

D’un point de vue extérieur, cette intervention était plus qu’inutile, chacun des kunaïs avaient pris une trajectoire qui ne signifiait pas grand-chose et semblait dénuée de logique. Par ailleurs, les fils reliant les morceaux de papier étaient plus longs qu’à l’habitude et attaché grossièrement. En se plantant au sol, dans les quelques endroits presque épargné par les flammes, pas la moindre déflagration, les observateurs de la situation devaient être perplexes. J’espérais que personne n’avait vu que mes mains s’étaient jointes pour un dernier mudra, mais cela n’avait en fait pas une grande importance….

Avec sa capuche, c’était dur à dire, mais je crois que le rideau d’ombre eut un regard en m’a direction, auquel je répondis par un large sourire, juste à temps. Les parchemins toujours en train de retomber lentement furent pris d’un frémissement. Ce n’était peut-être pas de simple bout de papier finalement… ? Du plus vite que j’avais pu, j’avais réussi à sceller à l’aide de quelques sceaux, de pierres fragiles qui se trouvaient parmi les décombres. Je venais de rompre le sceau, leur expulsion inévitable arriva. Les petits blocs de pierre prirent vite la direction du sol dont ils étaient déjà proches, et sur lequel ils s’explosèrent. Cela n’était pas vraiment spectaculaire, mais je comptais vraiment sur toutes les poussières émises et soulevées par le choc avec le sol, pour étouffer définitivement le brasier.

Résumé du tour:

L'affrontement battait de son plein. Bien que pour lui, il était difficile d'avoir une pensée sérieuse quant à la situation. De toute manière, même si les restes de l'adolescent prenaient conscience des choses qui se passaient autour de lui, rien n'assurait qu'il serait en mesure de prendre des initiatives. Que ce soit pour les trois shinobis qui affrontaient le membre du Soshikidan, ou pour sa propre personne. Pour preuve, il n'eut aucune réaction lorsque les ombres du Nara s'approchaient. C'est comme s'il en foutait. Comme s'il avait trop souffert et qu'il préférait rendre son dernier souffle. Pour le Kirijin, sauver le manipulateur de métal n'était certainement pas dans ses projets. Concernant le manipulateur du son et d'ombre, tous deux avaient pris leur décision. Celle d'aider Kahei qui au final, ne faisait que gêner les trois combattants de l'alliance. Mais avec son état actuel, serait-ce vraiment judicieux de le laisser vivre ? Déjà qu'il y avait la séquelle conséquente de sa main droite. Désormais il y avait aussi son esprit qui fut sérieusement touché. S'il vivrait, il ne serait plus jamais le même. Il ne se souviendrait même pas de sa propre famille. Et il resterait sans doute enfermé dans des locaux comme un psychopathe jusqu'à qu'on sache quoi faire de lui. N'était-ce pas là une décision malsaine qu'ils prenaient pour lui ? Surtout que l'apprenti forgeron avait accepté son sort. La question méritait d'être posée. Malheureusement pour lui, il ne pouvait connaître la mort après avoir été manipulé. Non, il devait encore servir à cette organisation, comme un vulgaire pantin. Et encore une fois, il profitait au camp adverse et non le sien. Car pendant que le Rideau d'Ombre profitait de lancer d'importantes offensives, le trio, en plus de devoir se protéger, devait aussi s'occuper du cas de l'adolescent. Et sans étonnement, ce fut Nara Shikarai qui œuvrait une nouvelle fois dans ce but. En même temps, c'était incontestablement le plus touché par ce dilemme.

Sous l'emprise des ombres du Nara, l'adolescent fut forcé de suivre l'utilisateur. Mon corps bouge tout seul.. Suis-je en train de développer un nouveau pouvoir.. ?! Ah-ah, je suis vraiment fort !! Totalement perché. Puis, durant une petite seconde, il affichait soudainement une grimace. Cette odeur.. D'un coup, il se retrouvait au sol. Violemment pris par son élève pour être vulgairement plaqué à ses pieds. La tête cloué au sol, il essayait d'observer ce qui se tramait autour de lui. Visiblement, celui qui l'avait envoyé valser cherchait à le protéger de quelque chose. Des cris.. ? Quelqu'un appelait aussi à l'aide. Enfin, aussi n'était pas le bon mot. Car ce zombie n'avait jamais rien demandé. Les Kumojins comptaient le laisser brûler dans cette vague enflammée ? Il aurait bien voulu le savoir, mais arrivait difficilement à distinguer les actions qui se déroulaient. Des paroles, de nombreux bruits.. le brouhaha du chaos qui régnait à Shîto. Si seulement il pouvait avoir la tête sur les épaules. Il se serait fait un plaisir d'affronter cet homme capuche aux côtés de ses camarades et de cet autre inconnu. Seulement, ses choix entraînèrent sa situation. Il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui-même. Toujours au sol et sûrement à la grande surprise de son élève, il s'exclamait. Cette douleur.. Elle me rappelle... Puis plus rien.

Spoiler:

Cette technique Katon avait beaucoup d’avantages. On pouvait parler de son large périmètre et de la conséquence de telles flammes. Mais au-delà du manque de rapidité, il y avait le fait qu’une telle dimension pour ce jutsu rendait difficile pour l’utilisateur de voir quel en était le résultat. Forcément, face à ce torrent de feu, comment discerner qui s’en était sorti. Même pour Kâtenshêdo, cela semblait impossible.

La logique voudrait donc que lorsqu’Ogawa Kintaro, ayant réussi à se défaire des flammes du mieux qu’il put, lança ses deux projectiles de chakra Fûton, il était impossible pour le membre du Soshikidan de le voir arriver.

Pourtant, c’est ce qu’il sembla se passer. Avant même que les lames de vent ne s’échappent de la fumée et des quelques flammes restantes, Kâtenshêdo avait déjà esquivé. Et le bond qu’il fit sur le côté ne semblait même pas si large que ça. Peut-être que s’il ne l’avait pas fait à l’avance, il n’aurait pas eu le temps d’esquiver… Mais il l’avait vu venir. Comment ?

En retombant sur ses pieds, l’encapuchonné envoya une salve de kunaïs auxquels étaient rattachés des parchemins explosifs. Et il enchaîna aussitôt avec un mouvement de bras vers le sol. En effet, il posa sa main à terre.

« Invocation ! »

Mais rien ne se passa. Kâtenshêdo n’avait invoqué aucune créature.

« Quelle conne… »

… rie ? Inhabituel pour ceux qui le connaissaient de le voir prononcer une grossièreté de la sorte. Mais apparemment, quelque-chose l’avait empêché de parachever son invocation. A moins qu’il n’ait commis une erreur ?

Autour, les combats se poursuivaient dans la Grande Enceinte, son arène, et ses tribunes...

Résumé du tour:

Les dernières flammes sous mes yeux disparaissaient, étouffées par les roches lancées par le Kumojin tandis que son confrère avait fait en sorte de mettre fin à la technique en déstabilisant le rideau d'ombre. La chaleur autour de moi était toujours aussi étouffante mais il n'y avait plus qu'un épais nuage de fumée et de poussière qui s'étalait à présent devant mes yeux. Je me relevais sans savoir ce qui était arrivé à mes "partenaires" de combat mais j'étais toujours aussi déterminé à régler son compte au type qui avait émergé du mur. Je me donnais une paire de claque, resserrait ma ceinture et essuyait une larme qui m'avait malheureusement échappé. J'étais de retour. Prêt à en découdre.

Je sortais de la fumée comme une furie, pile à temps pour voir le manipulateur du Fûton s'éloigner de son adversaire et sauver ses compagnons d'une salve de kunais qui finirent leurs courses dans le sol. L'explosion finit de dissiper entièrement la fumée autour de nous et je profitais de l'inattention de Kâtenshêdo pour lui foncer dessus. Il avait la tête baisée vers le sol pour invoquer sa créature mais son échec me desservit pour le mieux du monde puisque j'étais désormais au corps à corps afin d'entamer un échange de coup avec notre ennemi commun. Je détournais le regard une demi-seconde vers Kintaro pour le voir préparer une technique. « T'en fais pas pour moi ! Envoies tout ce que t'as et le rate pas surtout ! » hurlais-je à l'intention du Kumojin. En effet, j'avais pour objectif de garder l'attention de notre ami du Soshikidan afin d'offrir aux autres un moment de répit et leurs permettre à tous les deux de préparer leurs prochaines attaques. Ils m'avaient aidé, c'était à mon tour maintenant.

Une détonation. Le kumojin m'avait écouté et j'étais resté comme prévu au plus près de mon ennemi pour l'empêcher de fuir la technique. Il m'était absolument impossible de l'esquiver et les lames de vent m’atteignirent de plein fouet sans même que je n'ai vraiment le temps de m'en rendre compte. La puissance de la technique avait séparé le haut et le bas de mon corps avant de m'emporter tel une vulgaire poupée de chiffon dans son courant. Pof. Je disparaissais dans un nuage de fumée. Ou plutôt, le clone d'ombre que j'avais créé disparaissait dans un nuage de fumée.

Le vrai moi avait profité de l'épaisse fumée du combat pour créer un clone d'ombre avec la moitié de son chakra pour occuper l'ennemi. Pendant ce temps, je m'étais faufilé en passant derrière les bâtiments que l'attaque du géant avait à moitié détruits. Je savais très bien que je ne pourrais rien faire face à une nouvelle technique Katon et qu'il nous fallait donc en finir au plus vite avec ce gars. Je ne connaissais pas grand chose de ces Kumojins mais j'avais remarqué le talent de l'un d'eux au combat à distance et l'habilité de l'autre à attraper des gens dans son ombre pour qu'il bouge avec lui. Leur ami zombie avait certes était un poids mais il m'avait au moins permit de remarquer cela. Ma mission se dessinait d'elle même. Je devais immobiliser le Rideau et particulièrement son ombre pour qu'on puisse le capturer. Ensuite, le tuer ne sera plus que la cerise sur le gâteau.

Je quittais la cachette que m'offraient les débris et courait pour me mettre en position. Mon clone remplissait sa tâche comme prévu et le Kumojin préparait sa technique. Pour ma part, je me positionnais juste derrière Kâtenshêdo. Ainsi, s'il parvenait à reculer pour esquiver le Fûton je n'aurais plus qu'à le cueillir directement. Je lui immobiliserai les bras et la nuque afin qu'on puisse le capturer. La bourrasque était lancée, mon clone avait été détruit. C'était à moi de jouer à présent. J'étais prêt.

Spoiler:

Je ne pouvais m’empêcher de réfléchir. Comment la première technique de Kintaro avait-elle pu ne pas influencer l’ennemi ? Comment pouvait-on être insensible à ce point aux vibrations ? Il n’avait vraisemblablement pas utilisé de technique en elle-même à ce moment-là alors, quelle était l’astuce… ? Un corps pas humain ? La façon dont il se faisait nommer me mit la puce à l’oreille. Le rideau d’Ombre. Serait-il capable de se rendre intangible, tel un spectre ? Si c’était le cas, il n’était pas exclu que même la manipulation des ombres n’y puisse rien… Le prochain assaut et ce que j’avais déjà plus ou moins mit en place pour celui-ci serait l’occasion de m’en rendre compte.

Les mots de Kahei me sortirent de ma réflexion. Il parlait d’une douleur, c’est sûr je n’avais été tendre, et il avait l’air long à la détente, qu’est-ce qu’il évoquait réellement ? Je ne pus le savoir, il s’était déjà évanoui. Je devais prendre quelques instants pour lui parler, même si je n’étais pas sûr qu’il puisse m’entendre, et même si cela devait me faire perdre quelques instants. J’avais des choses à lui dire. En un murmure, je devais le faire, tout en surveillant la situation sur le front.

- Kahei si tu veux mourir, t’as plutôt intérêt d’attendre d’être de retour à Kumo. S’il y a ne serait-ce qu’une infime partie de toi encore là, fait ça pour moi, je t’en prie, j’en ai besoin pour ce combat.….

Puis, je tirai sa veste sombre pour l’attacher à ma taille, toute ombre en plus était bonne à prendre. Je n’avais plus le temps de finir mes bavardages. Un nouveau problème. Décidément, ce type était de plus en plus étrange. Il venait d’esquiver la nouvelle attaque de Kintaro. Seulement, il l’avait fait avant même qu’il ne puisse la voir arriver, comme par anticipation. L’important maintenant allait vraiment être de comprendre au plus vite la faculté de ce type pour en trouver la faille. Instinctivement, je balayai d’un regard profond la grande enceinte, je ne pouvais voir partout évidement, mais on ne sait jamais. Parmi les combats s’y déroulant, peut-être qu’un allié avait averti le rideau d’ombre. J’en profitais pour constater l’étendu du dôme de métal qui était apparu, et qui était sans doute le fait de Shuuhei. L’ombre générée par la grande surface métallique allait de manière fortuite grandement m’aider.

Le rideau d’ombre n’avait pas perdu de temps, dans la fin de son esquive, il avait aussi envoyé une salve de parchemin explosif sur des kunaïs dont il fallait que je me préoccupe. Mon regard avait fini de balayer les lieux en se posant dans la direction du manipulateur de son, qui envoya une bourrasque vers les kunaïs qui furent suffisamment dévié. L’échange court de regard avec l’Ogawa, m’avait fait comprendre qu’il allait repasser à l’offensive. L’ouverture que j’attendais n’allait pas tarder, il fallait que j’aille lui prêter main forte. Juste ensuite, le rideau d’ombre posa sa main à terre pour tenter une invocation. Laquelle fort heureusement, échoua. Après avoir entendu son juron, je scellai un shurikens sur la main non métallique du Metaru.

Une petite diversion de plus, juste au cas où, l’ombre du dôme avait rejoint celle que j’avais préparée grâce au pan de mur soulevé, cela me permettrait éventuellement d’intervenir à distance, encore plus facilement que je ne l’avais espéré. Hélas, l’ombre du dôme laissait quelques mètres entre elle et l’ennemi. Pour avoir un type comme lui avec mon ombre, il allait falloir ruser. Heureusement qu’à cette instant, je pouvais compter sur le soutient de Kintaro, ainsi que celui du kirijin. Ce dernier avait foncé en direction du rideau d’ombre pour entamer du corps à corps. Dangereux, face à un ennemi de cette trempe, d’autant que Kintaro préparait quelque chose. Cependant le Kirijin semblait vraiment sûr de lui et l’incita par la parole, à ne pas s’en faire. Très bien, l’Ogawa ne se fit pas prier, sa puissante technique était déjà à l’assaut.

Moi non plus je n’étais pas resté sans rien faire en fonçant à toute allure à la suite de sa technique. Quelques mudras… Et enfin, celui du rat, la large ombre derrière moi changeait de configuration, renforcée par celle de la veste de Kahei à ma taille, et par celle de mon débardeur que je venais déchirer à l’aide mon kunaï restant. Il me fallait piéger la cible, j’avais précédemment lu son ombre au sol, elle s’étendait devant lui, légèrement à droite de sa position. Finement mon ombre se découpa en deux morceaux que j’allongeais de sorte à créer une petite tenaille. Je scindai de nouveau chacune des deux parties, en formant une très fine ombre que je laissais accolée aux autres pour faire illusion. J’avais de la sorte réduit la portée de mon attaque, et je devrais me rapprocher plus. Mais avec quatre morceaux d’ombre, dont deux quasiment imperceptible, je maximisai les chances de capturer l’ombre du membre du Soshikidan. Les attaques de toute part ne lui laisserait l'occasion de fuir.

Durant ma course, je pris même la liberté d'envoyer deux shurikens dans les airs, le premier ne servant qu'à dévier le second, pour qu'il fonce en piqué depuis le ciel sur l'ennemi. J’avais cru apercevoir après la fin de ma course, un clone se dissiper, celui du kirijin, mais il n’était plus loin derrière en embuscade. Et le rideau d’ombre… Avait-il subit les différents assauts ? Peu importe, arrivant à sa hauteur, tout prêt de lui, c’était mon tour. Mon ombre multiple allait se jeter sur la sienne et je l’aurais. Avec un peu de chance… Peut-être… A moins que…. ?

Résumé du tour:

Un véritable bordel. L'adversaire qui faisait face à ce trio semblait intouchable. Comme s'il n'avait aucune faiblesse et qu'il s'amusait avec les deux Kumojins et le Kirijin. Dans son état misérable, l'adolescent observait les assauts s'échanger sans montrer une réaction concrète. Lorsque la vague enflammée arrivait pour faire de lui la grillade du jour, pas un seul geste de sa part pour essayer de s'en échapper. L'action du Rideau d'Ombre ne semblait même pas être une menace pour lui. En fait, il ne faisait aucune différence sur ce qu'il ce passait actuellement. Qui devait-il prendre pour des alliés ? Il n'en savait rien. Il se laissait traîner par le manipulateur d'ombre sans savoir ce qu'il voulait réellement. Devait-il prendre ce mystérieux personnage avec lequel il était venu dans cet endroit comme un ennemi ? Il n'en savait rien aussi. Pourtant, le comportement de cet homme devait faire comprendre au manipulateur de métal qu'il était en danger. Encore une fois, celui-ci visa l'adolescent, en plus de Nara Shikarai, par une salve de kunai explosif. Fort heureusement pour lui et son élève, le second du Shodaime Raikage repoussa les projectiles en question, évitant que l'orphelin ne donne du sien pour protéger son professeur. Enfin.. ce qu'il en restait.

Il le considérait encore comme tel, mais ça ne semblait pas être réciproque. Autrement, Kahei aurait déjà fait quelque chose. Toujours allongé au sol suite à l'action du manipulateur d'ombre, il entendait ses paroles. Un ultime demande. Il voulait le voir vivre. Il donnait tout pour que ça arrive durant ce combat. Sûrement voulait-il se racheter suite à la mission échouée. Alors lentement, il se redressait. Que voulait-il dire .. ? Son regard se dirigeait vers celui du trio qui attaquait de nouveau l'homme qui les faisait face. Mais ce qu'il ne savait pas réellement, c'est que son grand frère combattait loin non d'ici. D'ailleurs, il faisait face à ce titan gigantesque doté d'une armure métallique. Comme quoi, l'aîné repassait sur les erreurs du cadet. J'ai froid.. Ah oui. Shikarai en avait profité pour lui chiper sa veste. Il balayait l'environnement du regard. Il était totalement perdu. Jusqu'à s'arrêter de nouveau sur ce qui passait devant lui : l'affrontement. Quelques secondes d'attention portéES sur l'homme capuche. Dois-je l'aider .. ? Puis respectivement sur Ogawa Kintaro, Metsu Jin puis Nara Shikarai. Ou alors, dois-je aider ses trois là .. ? Il y en a un qui semblait demander mon aide .. Mais la question qui se posait : était-il capable de faire quelque chose dans cet état ?

Spoiler:

Kâtenshêdo vit ses kunaïs cheminer jusqu’à Ogawa Kintaro qui, malgré sa technique Fûton, ne put que les déclencher plus tôt que prévu et limiter les dégâts reçus à de probables blessures superficielles. Néanmoins, lui qui était déjà brûlé à de multiples endroits, suite à la technique Katon précédente, devait faire attention. Mais pour ce Kumojin comme pour les autres, l’abandon ne semblait pas être une possibilité…

Un clone, qui fonça rapidement sur lui, tenta de le toucher au corps-à-corps. Kâtenshêdo n’eut pas de réelle difficulté à le vaincre, mais ne fit vraisemblablement pas attention à l’ombre du Nara qui arrivait vers lui. Pire encore, plus loin, une technique Fûton ou peut-être Onkyôton fusa vers lui. Qui pourrait savoir ou déterminer si le Kagemane avait joué un rôle crucial dans cette offensive, mais alors que Kâtenshêdo dressait ses mains dans un prétendu réflexe, il ne bougea plus ensuite, et se prit de plein fouet la technique d’Ogawa Kintaro.

Est-ce que le « Rideau d’ombre » avait réussi à interposer l’un de ses jutsus entre temps ou pas ? Ce qui était sûr, c’est qu’après la puissante technique d’onde, la silhouette du membre du Soshikidan était toujours là. Mais s’il restait debout, Kâtenshêdo semblait fébrile. Il tremblait.

« Je… clclc… toujours… clk… bout. »

Puis soudain, sa silhouette fut stoppée nette. Un projectile – une flèche ? – venait de transpercer la tête de l’ennemi des Kumojins. Kâtenshêdo tomba à genoux, et s’effondra au sol.

Spoiler:

Elle poussa un soupir de soulagement, et baissa son arc. Après l’avoir rattaché sur son dos, elle bondit pour rejoindre les combattants. Pour l’ensemble, c’étaient tous des Kumojins. C’est ainsi qu’à leurs yeux, Manako apparut. Et l’arme qu’elle portait leur fit aussitôt comprendre que c’était elle qui avait porté le coup de grâce.

En la regardant, on voyait bien que celle qui était surnommée « l’Œil » était différente. Tout d’abord, sa taille : elle faisait presque deux mètres. Ensuite, son teint halé qui était singulier pour la plupart des pays du Grand Continent. Et enfin, son tatouage – peut-être un sceau ? – qui avait semblait-il brillé jusqu’à redevenir noir, classique.

« Bravo, c’est une excellente ouverture que vous avez créée. Maintenant que c’est fait, on va pouvoir s’occuper… »

Elle s’abaissa et retira la capuche du membre du Soshikidan.

« … de Kâtenshêdo. »

Sous la capuche, le visage d’un homme se révéla. Mais lorsque Manako continua d’enlever le vêtement de l’homme… tous se rendirent compte qu’il s’agissait d’un homme à l’habit de la seigneurie de Hi no Kuni. Pire encore, le visage de l’homme en question était anormal.

La représentante de l’Alliance des Trois Piliers sembla chercher quelque-chose au niveau de la nuque. Et lorsqu’elle le trouva, elle l’arracha. C’était une sorte d’émetteur ou amplificateur, présent sur certains dispositifs de communication ninja, comme les talkie-walkie manuels.

Manako, en se relevant, regarda les Kumojins et vit dans leur attitude générale qu’ils étaient surpris. Et là, elle comprit. Ils ne savaient pas. Ils n’avaient jamais su.

« Vous n’étiez pas au courant ? Ce truc là, elle frappa du pied dans le corps du mort, qui se sépara en multiples… pièces. C’est l’une de ses marionnettes, sans doute à l’effigie d’un garde du Seigneur du Feu. Kâtenshêdo fait partie de la famille de marionnettistes de mon pays. »

Elle scruta les gradins des yeux. Le vrai Kâtenshêdo était là, quelque-part.

« Et c’est une femme. »

Spoiler:

Explications:

Je m'étais préparé à l'attraper, à l'immobiliser, à lui briser le cou si vraiment il ne nous laissait aucun autre choix mais en lieu et place de mon triomphe je ne recevais rien d'autre que des éclats de bois dont je protégeais mon visage à l'aide de ma main. Le monstre était tombé, pitoyablement, à mes pieds. Apparemment, on était sur le point de devoir remettre ça. Je dégainais furtivement un kunai et me préparé déjà à affronter la nouvelle venue mais mes coéquipiers ne semblaient pas être de cette avis là. C'est tout ce qu'ils leur fallait ? Qu'une inconnue débarquée de nul part élimine un pantin immobilisé et incapable de continuer le combat pour qu'ils lui fassent confiance ? Je pensais que les Kirijins n'étaient pas les personnes les plus prudentes et les plus futées de la planète mais je venais de reconsidérer mon classement sur l'instant. Les Kumojins seraient peut-être bien pire que les gens de chez nous. Piste à étudier dans le futur.

Si c'était elle Katenshedo ? Cette femme à la peau hâlée avait visiblement une très belle vue sur le combat étant donné la précision de sa flèche. Elle semblait bien au courant à propos de cette marionnette qu'on combattait et surtout sur la localisation du bibelot qui semblait l'animer. Marionnette de son pays... C'était quoi son pays au juste ? Tout ça était bien trop flou. Elle pouvait être la marionnettiste qui, en voyant son plan tomber à l'eau avec notre victoire sur sa poupée, s'était mis en tête de nous éliminer elle même en usant de sa ruse. Dans ce cas quel était l'intérêt de nous faire monter dans ces tribunes ? Elle voulait nous séparer et profiter qu'on soit noyés dans la foule pour nous descendre un par un ? Possible. Je ne me laisserais pas avoir à son petit jeu, j'avais fini mon travail ici et des gens avait encore besoin de mon aide partout dans la ville alors je m’apprêtais à quitter le groupe.

Quel con. Les personnes qui avaient besoin de mon aide étaient là, sous mes yeux, dans les gradins. Non seulement ils allaient paniqués si les Kumojins leurs disaient qu'ils cherchaient un membre du Soshikidan caché dans le public mais aussi et surtout, si cette Kâtenshêdo était vraiment dans le public, qu'est ce qui l'empêcherait de quitter ce monde dans une gerbe de flammes qui emporteraient des dizaines d'innocents dans sa chute plutôt que de se laisser capturer ? Je devais surveiller les gradins moi même.

« Parfait. Je resterais en bas pour garder un oeil sur tout ce qu'il se passe. Et votre ami là. » Je pointais du menton Kahei. « Vous comptez le faire monter avec vous ? Il risque de faire peur aux civils. Déjà qu'un brûlé et une femme armée qui cherchent quelques choses dans la foule c'est pas rassurant si on y ajoute quelqu'un qui a plus toute sa tête. Vous pouvez le laisser avec moi si vous voulez. Et surtout évitez les folies, peut être qu'elle a encore des pantins dissimulés dans le public ou pire, elle peut décider de se faire exploser au milieu de tout le monde si ça tourne pas à son avantage. ».

Je me positionnais donc en bas des tribunes, bras croisés, scrutant les rangs à la recherche d'une personne louche. Mon regard ne s'intéressait que très peu aux zones déjà couvertes par Kintaro et Shikarai mais plutôt à l'inconnue à l'arc et à ses agissements. Je ne lui faisais pas la moindre confiance.

Spoiler:

Si vite… Tout c’était passé si vite. L’assaut conjoint mener par le Kirijin, Kintaro et moi-même, n’avait laissé absolument aucune ouverture au rideau de l’ombre. Pourtant, il était toujours debout. Juste avant l’impact, j’avais cru voir un mouvement de sa part. Aurait-il une nouvelle fois tout absorbé ? Non, vraissemblablement pas, il était en train de trembler de tous ses membres. Cela ne semblait d’ailleurs pas très naturel. Etait-il vraiment humain ? Alors qu’il commença à s’exprimer, un bruit métallique remplaça certain de ses mots. Qui est ce type au juste pensais-je… Il n’est pas humain. Soudainement, mes sens entrèrent en effervescence.

Alors que Kintaro avait commencé à prononcer mon prénom, quelques choses venait de traverser la tête de l’ennemi, mettant fin au moindre de ses mouvements. Il s’effondra comme si la vie l’avait quitté. Un instant plus tard, une femme surgit, visiblement d’un point plus haut. Un arc dans le dos, c’était elle qui venait de faire cela. Elle était incroyablement grande, peut-être même qu’elle me dépassait, alors que j’étais plutôt quelqu’un de grand. Son teint halé quasi semblable au mien, me donna un frisson électrique. Le tatouage sur son visage, moi aussi j’en avais un… Le sien paru étrange, il sembla scintiller, avant de prendre une couleur sombre. Est-ce un sceau ? Qui était-elle au juste… ? Elle nous remercia pour notre « ouverture » puis parla de nous comme si l’on formait déjà un groupe. Elle semblait en savoir long sur l’ennemi qu’elle appela Kâtenshêdo, puisqu’en relevant la capuche du rideau d’ombre, elle découvrit peu à peu un corps d’homme…. En fait… non… ?! On aurait dit… un mannequin ou une poupée, mais c’était si réaliste…

Une minute ce qu’elle dit ensuite… Nous affrontions un marionnettiste ? L’anticipation, ce mannequin, l’échec de l’attaque de l’Ogawa… Tout devenait clair. Le marionnette ne mit pas de temps à tomber en pièce détaché. Le système de récepteur qu’elle possédait était très pratique pour l’utilisateur. Ce qu’elle ajouta confirmait, la première impression, elle en savait pas mal sur l’ennemi. Ou plutôt l’ennemie. La marionnettiste nous donnerai probablement du fil à retordre, c’était le cas de le dire, mais maintenant on savait à en quoi s’en tenir, et il fallait que cela devienne un avantage pour nous. De plus, l’usage de poison par les marionnettistes était fréquent d’après ce que j’avais pu lire là-dessus, à la Grande Bibliothèque de Kumo, il faudrait être méfiant en ce qui concerne les projectiles.

J’acquiesçais aux ordres de Kintaro, désormais il fallait retrouver la véritable ennemie, et s’en occuper, comme de son pantin. Après la requête de Kintaro auprès de celle qui était intervenu, je me permis dans un murmure de demander comment elle s’appelait, sans vraiment savoir si elle m'avait entendu. Dans une pareille situation, on pouvait difficilement se permettre de refuser une telle aide, cela n’en enlevait pas moins, la possibilité que ce soit une ruse de l’ennemie, ou bien, un autre pantin encore mieux réussi…

Il fallait rester sur ses gardes, on avait déjà utilisé pas mal de nos forces pour se défaire de ce premier pantin, il allait falloir vite en finir. Je m’inquiétais pour Kintaro, il n’était pas au mieux de sa forme. Je m’inquiétais aussi pour Kahei, il fallait qu’il reste en vie. Je devais faire confiance à ce Kirijin pour veiller sur lui pour le moment. Je me permis de l’approcher avant de partir, pour lui glisser un mot.

- S’il lui arrive quelque chose, je te le ferais regretter, Jin. Soufflais-je en partant vers le nord.

C’était la dévastation partout dans ses lieux, par endroit des combats faisaient encore rage. Il fallait trouver un plan pour piéger la marionnettiste… Tout en scrutant les lieux, je ne perdais de vu, ni la zone où Kahei et Jin était, ni celle où mes autres coéquipiers se trouvaient, pour être des plus réactif en cas de pépin.

Résumé du tour:

Immobile. Il observait calmement le trio qui se dirigeaient vers leur adversaire. Tout portait à croire qu'ils étaient prêts à en découdre avec lui. Et ce fut le cas. Enfin, pas tout à fait. Si ces trois-là avaient réussi à créer une ouverture, une autre personne leur vola la vedette. Une femme. Et la démonstration qu'elle fit fut pour le moins impressionnant pour l'adolescent qui donnait l'impression de découvrir ce monde une seconde fois. Juste un coup. Un seul fut suffisant pour mettre un terme à cet affrontement. Une vilaine blague quand on apprenait que les deux Kumojins et le Kirijin risquaient leur vie face à une fausse personne. Un vulgaire pantin de bois pour être bien précis. Et juste après l'intervention de cette fameuse femme, tous les quatre avaient déjà prévu un plan : retrouver celui qui tirait les ficelles. Kahei ne comprenait rien. En réalité il ne cherchait même pas à comprendre ce qu'ils racontaient. C'était leur combat, pas le sien.

Le manipulateur de métal s'approchait lentement des restes de la marionnette de Kâtenshêdo. Il s'abaissait pour observer les pièces de plus près. Comme s'il regardait un camarade à lui qui venait de tomber au combat. Comme s'il trouvait inacceptable ce qui était arrivé à cette fabrication. Comme s'il était triste qu'un pantin venait d'être détruit. Et pour le coup, il se sentait trompé. Il se tenait aux côtés de cette chose avant de faire face aux trois shinobis. Dans sa tête, plus rien n'avait de sens. Il ne désirait qu'une seule chose : quitter cet endroit au plus vite. Il n'arrivait plus à distinguer le vrai du faux et ne faisait même pas confiance à Shikarai qui s'était donné corps et âme pour le défendre. Un seul objectif. Un seul souhait. Prendre la fuite. S'éloigner le plus possible de ce champ de bataille, loin des pleurs et des cris que les civils faisaient entendre en cherchant à quitter la Grande Enceinte. D'autant plus qu'il ne savait même pas pourquoi il se trouvait ici.

Le Metaru se redressait lentement et regardait Kintaro, ainsi que Shikarai se déployer dans les tribunes pour mettre la main sur le marionnettiste. Juste à ses côtés se tenait Jin, qui devait apparemment garder un œil sur lui. Sérieusement ? Non merci. Son regard se rivait vers sa personne, laissant place à une grande interrogation. Puis il marchait, lentement, en passant devant lui. Hors de question de rester à côté de ce type qui contrairement aux deux autres, ne dégageait rien à son égard. D'ailleurs, ne l'avait-il pas pris pour un ennemi ? Ce n'était pas sûr du tout pour lui. Néanmoins, il prenait son temps avant de partir. Dans l'état actuel des lieux, il ne fallait pas qu'il soit face à un événement compromettant. Son regard se concentrait vers les tribunes, où de nombreux civils étaient encore présents en train de chercher eux aussi une issue. C'était par là qu'il fallait aller. Comme ça, il se foulerait dans la foule et n'aurait plus de problèmes. En plus, les autres penseraient certainement qu'il voudrait aider. Maintenant, c'est maintenant qu'il devait y aller. Sauf qu'il était lent. La fatigue était encore présente. Donc sa tentative de fuite était plus ridicule qu'autre chose. Mais il ne lâchait pas l'affaire. Il ne lui restait plus qu'à arriver jusqu'aux tribunes et il serait probablement sain et sauf.

Spoiler:

Merde. Merde. MERDE !

Kâtenshêdo n’en revenait pas. Sa marionnette la plus importante – en termes de mécanismes et de réalisme – venait d’être détruite. Et le pire, c’était qu’elle reconnaissait l’un de ses adversaires, ou plutôt l’une. Manako Meikyû, elle était là. Que foutait-elle ici ?

Maintenant que son pantin à l’effigie d’un garde royal du Seigneur du Feu était détruit, il était impossible de se sauver de cette situation sans accroc et surtout sans subterfuge ou jutsu. Elle se rappela forcément son combat lors de ce dernier, il y a longtemps maintenant. Elle n’avait pas eu de difficultés à le vaincre, mais bien plus à faire une copie conforme de son apparence, et de la manier. Tant de mois à jouer le jeu, à contrôler des fils de chakra toujours plus fins pour faire croire que le soldat de la garde royale était toujours vivant.

La marionnettiste regarda autour d’elle. Dans les tribunes, des personnes continuaient de courir, mais elles étaient de moins en moins nombreuses. Là-bas, d’autres combats continuaient de faire rage. Nara Alderan avait réussi à quitter la Grande Enceinte, et le titan… pas le temps de le regarder ! Il fallait se sauver !

Mais ne risquait-elle pas d’attirer le regard de la kunoïchi de Kaze no Kuni ? Meikyû Manako, cette truie qui lui avait déjà transpercé la mâchoire et le buste d’une flèche, quelle plaie… Si jamais elle la trouvait, Kâtenshêdo serait finie.

Invoquer un autre pantin ? Cela reviendrait à révéler sa position à tout le monde, et à se jeter dans la gueule du loup. Mais sans ça, que pourrait-elle valoir contre son ennemie ainsi que plusieurs Kumojins ? Devait-elle appeler des renforts ? Impossible, toute l’élite du Soshikidan avait une tâche particulière.

Elle prit sa décision, et sauta des tribunes pour… atterrir en plein cœur de l’arène. Aussitôt, elle leva les mains en l’air.

« Kumojins, je me rends ! »

Difficile à imaginer que le grand Kâtenshêdo était en réalité… une jeune femme si défaitiste ? Avait-elle paniqué au point d’afficher sa réédition ? Même si elle ne disposait plus de sa pièce maîtresse, cela semblait étrange.

« Si vous me laissez vivre et me ramenez avec vous, je vous révélerai tout ce que je sais sur le Soshikidan ! »

C’était aussitôt clair. Ce qu’elle voulait surtout éviter, ou plutôt celle qu’elle voulait éviter, c’était sa compatriote : Meikyû Manako.

Ainsi, face à toutes les options difficiles voire suicidaires qui s’étaient présentées face à elle, Kâtenshêdo avait choisi de miser sur la discorde. Car jamais Manako ne laisserait Kumo la capturer.

Spoiler:

Le pauvre ninja zombie n'avait pas réussit à aller bien loin lors de sa tentative de fuite. Il avait l'air à la fois déboussolé et paniqué, je l'aurais laissé rejoindre les civils en fuite pour qu'il soit prit en charge par des médecins et reçoivent les soins et le soutien mental nécessaire mais c'était trop risqué. Il avait de toute évidence pété un câblé et le laissait ainsi disparaître dans la foule était impensable, après tout, peut-être que le Soshikidan lui avait fait subir un lavage de cerveau ou pire encore. Ce gamin était un véritable danger sur pattes alors je l'attrapais par son col quand il passait devant moi puis je le forçais à poser son cul au sol bien sagement et à ne plus bouger.

A peine tournais-je le dos que la marionnettiste se trouvait face à face avec moi. Je ne pouvais me retenir d'un léger sursaut puis ma main courait vers ma sacoche arrière pour en dégainer un kunaï mais pas besoin. Le combat était déjà gagné. Histoire de prendre le moins de risque possible, une fois que Kâtenshêdo avait été maîtrisée par le Kumojin, j'attrapais son poignet afin d'y déposer l'un de mes sceaux. Voyant le regard dubitatif de mes compagnons, je m'expliquais : « Vous en faites pas, c'est une simple précaution. Avec ça, elle devrait avoir du mal à malaxer son chakra ». La tension du moment ? L'adrénaline ou alors l'empressement d'en finir pour retourner aider les civils en détresse ? Peu importe, je venais de montrer l'une de mes pièces maîtresses à de parfaits inconnus et pourtant ça ne me semblait pas être une mauvaise décision pour l'instant.

Le ton monte, la colère naît chez la femme à la peau mate et Kintaro. Je me tourne vers la femme : « Si vous pensez vraiment qu'arriver comme un cheveux sur la soupe et détruire une poupée déjà morte vous donne le droit d'emmener cette femme, je rejoins le Kumojin. Vous vous trompez lourdement ». Je m'empressais ensuite de m'interposer entre le shinobi et la kunoichi qui entamait déjà sa marche. Ça ne me ressemblait pas mais il y avait un coup à jouer ici, quelque chose de beaucoup plus important que d'empêcher deux personnes de s’entre tuer. Je misais sur le futur et c'est pour ça que je prenais le risque de m'interposer entre eux. « Et si toi tu penses que l'empêcher d'atteindre sa cible est la bonne chose à faire alors tu te trompes encore plus Kumojin. Tu vois tout ça, tout ce qui se passe ici ? ». Je regardais autour de moi comme pour entraîner le regard de mes interlocuteurs et imager mon propos. « Tout ça est arrivé parce qu'on se complaisait bien, nous, "grands villages" dans notre petit coin bien tranquille sans se soucier des plus faibles. Personne n'a prit ses responsabilités, tout le monde a fuit le Feu pour se réfugier comme des couards dans des cités fortifiées. C'est fini tout ça. L'heure est à la coopération entre tous les villages, grands moyens petits... Cette Kâtenshêdo vaut de l'or. ».

Je baissais mes bras en espérant avoir légèrement calmé les troupes. « Vous ne rapporterez pas cette déserteuse dans votre pays Madame. En tout cas pas tout de suite. Pareillement, vous ne la garderez pas pour vous Kumojin. Les informations qu'elle détient doivent circuler de par le monde. ». Je tapotais nerveusement des doigts sur ma jambe, la pression montait fortement. « On a clairement pas le temps de l'interroger maintenant, des gens en détresse ont besoin de notre aide. Vous avez fait le plus gros du travail alors vous pourrez la ramener à Kumo. ». J'échangeais un regard avec Manako. « A la seule condition que nous puissions tous les deux vous accompagner là bas et assister à l'interrogation de cette criminelle. Ensuite, nous retournerons chacun dans nos villages respectifs et Kumo décidera du sort de cette déserteuse avec son pays. ». Je pointais la femme du pilier avec mon menton pour désigner le "pays" en question. « Je doutes que vous vous opposiez à ce qu'elle pourrisse dans les cellules de sa terre natale plutôt que dans les vôtres, n'est-ce pas Kumojins ? ». Je souriais finement, plutôt fier de moi.

Spoiler:

J’avais continué mon avancée. Remarquant du coin de l’œil que Kahei avait tenté quelque chose mais que le Kirijin avait vite réagit, je sentis soudain un mouvement dans les tribunes. Une jeune femme venait d’en bondir, en plein milieu de l’arène. Merde ! Alors que j’allais me précipiter je fus frappé par ses mots. Quoi ?! Elle décidait de se rendre ? Vraiment ? Cela ne pouvait être qu’une ruse, son choix n’était pas logique. En se rendant ce serait bien pire pour elle, à moins que… ? Je devais rêver. Elle était en train de marchander les secrets du Soshikidan. Je ne pus m’empêcher de regarder dans la direction dans la direction de l’autre femme qui était arrivée de nulle part… Est-ce une manigance entre les deux femmes ? Ou alors cette Kâtenshêdo était réellement tétanisée par cette femme... ?
Kintaro ne perdit pas une seconde et se jeta pour immobiliser la marionnettiste. Après la demande de Kintaro, Jin s’en approcha et pris son poignet avant d’indiquer qu’il venait d’apposer un sceau pour saboter une éventuelle tentative de rébellion. La tension était palpable après derniers mots de Kintaro, le Kirijin tenta alors de donner son point de vue, sans doute, pour tenter de calmer le jeu. Si la plupart de ses dires étaient fondé, et raisonnable, certain me firent grincer des dents. Emmener ce genre de personne à Kumo ? Non. Il y avait sans doute bien assez de repaires, pour ne pas envoyer le loup dans la bergerie, mais en terrain moins à risque. Avant que la jeune femme ne réponde, je devais moi aussi ajouter mon grain de sel.

Il serait peut-être intéressant d’ajouter que je n’étais pas resté dans les tribunes. En fait, j’avais attendu de connaitre la nouvelle position de la grande femme au teint halé, et j’avais bondi sur son ombre. Pour une fois, j’avais exécuté mes mudras plutôt prestement et je me contentai de maintenir celui du rat. Lorsque le kirijin termina sa tirade, j’hésitai à déformer mon ombre et consommer mon chakra dans la technique.

- Avant que vous ne fassiez quoi que soit, j’aimerais ajouter quelque chose moi aussi. Je vous préviens, je parle peu, mais quand je parle, je ne sais pas faire court… indiquai-je avec un ton calme et très persuasif.

Suivant cette brève intervention pour capter l’auditoire, je poursuivis après avoir ravalé ma salive.

- Je ne pense pas me tromper en disant qu’en l’état actuel des choses, vous n’auriez que peu de mal à vous défaire de nous. C’est peut-être présomptueux de ma part de me fier à un instinct primaire, mais… Vous dégagez l’aura d’une personne au sang chaud et votre réaction actuelle va plutôt en ce sens je crois… Ma mère était comme ça, mon petit frère l’est aussi. J’aime cela, car il n’y a pas besoin de chercher très loin, pour comprendre que tout tient à cœur à ce genre de personne. Si vous êtes bien de cette trempe-là vous aussi… Vous voudrez faire ce qui vous a amené ici, sans nul doute pas vraiment dans le sens qu’on voit les choses, et je ne sais pas si l’on pourra vraiment vous convaincre. Cependant… J’aime les défis. En sautant ici, non loin de vous, avec ma technique, vous vous doutez de ce que j’ai pu avoir en tête, et même si nos ombres se touchent actuellement, vous voyez bien que je n’en ai rien fait. D’ailleurs…

A ce moment-là, mon ombre se déforma entièrement pour entrer en contact avec celle de Kâtenshêdo. Malgré le sceau qu’avait apposé Jin, il fallait rester prudent.

- Ce n’est pas pour vous qu’il est je crois nécessaire de l’utiliser. Toutefois, comprenez bien nos réticences. Vous êtes arrivée de nulle part – pour nous secourir à première vue, certes – mais étant donné la perversité et la prévoyance de l’ennemi, il pourrait tout autant s’agir d’une ruse de sa part. La cohésion d’un groupe reposant en principe sur la confiance, nous ne sommes donc pas extrêmement bien parti pour en former un. Nous vous avons pourtant avec mon compatriote, le kirijin et moi-même, laissez une marge, comme un pas vers vous, malgré l’absence de confiance. Je me doute bien que les enjeux derrière tout cela sont bien plus important que ces simples déblatération. Mais soyons plus intelligent que l’adversaire. Si on oublie le fait que vous pourriez être complice. L’hypothèse la plus probable est qu’elle est eu suffisamment peur de vous, pour se rendre à nous, sans doute dans l’espoir de semer la zizanie. Vous n’êtes pas dupe, vous devez savoir cela mieux que moi. Je ne sais pas de quoi retourne vraiment la situation actuelle, mais nous en sommes tous autant responsable, et les choix que nous amener à faire maintenant, seront tout autant décisif, et nous rendrons totalement responsable. Je suis de l’avis de Jin concernant une partie de son sort, mais pas tout à fait dans ses conditions, cela mérite une plus longue concertation au vu de l’importance des événements. Jouons vraiment cartes sur table.

Ma tirade n’était pas très éloquente à mon goût, mais elle avait le mérite d’être honnête. En écartant l’hypothèse qu’elles pouvaient être de mèche, je ne montrai pas que j’avais confiance pour autant, et elle devait le savoir. Toutefois, avec la concertation que je demandais, elle était en quelque sorte prise au piège. A moins qu’elle ne veuille réagir immédiatement pour s’en débarrasser, ce qui restait fort probable, elle répondrait au moins à ce que nous avions débuté avec Jin. En tant qu’ennemie, elle aurait tout intérêt à organiser ce qu’avait proposé le Kirijin, au cœur de Kumo. A moins encore une fois, qu’elle préfère l’option, je tue tout le monde, mais j’avais du mal à voir ce que cela pouvait apporter stratégiquement. Jusqu’à présent, cette organisation n’avait vraisemblablement commis que peu de faute sur ce plan, alors pourquoi maintenant… Il ne restait plus qu’à attendre les réponses. Un nouveau dilemme se présentait, pensais-je.

Résumé du tour: