Le Nagamasa, comme beaucoup de ses homologues étrangers s'était déplacé et mêlé à la foule hétérogène pour assister à la seconde partie de l'examen, prenant place dans un colisée témoignant des moyens déployés par le consul du Feu pour organiser cette petite sauterie. Sa lignée et son grade aidant, il avait bénificié d'une place confortable près de Chôgen dans des tribunes spéciales éloignées de la plèbe. Pour un misanthrope de son genre, être éloigné de cette afflux d'inconnus à qui il n'accordait que l'importance du nombre satisfaisait cette facette du personnage, bien que ce voyage lui avait déjà permis de rencontrer plusieurs étrangers intéressants, bien que peu de natifs d'Hi elle-même.

Tout ce qui était lié de près ou de loin à cette mission d'escorte qui concernait d'ailleurs cet homme et son lignage, Araho Masao, ne voulait s'ôter de ses pensées. Conscient de ses fautes et bien décidé à les laver dans le sang de l'encapuchonné il se perdait dans le flot métaphysique de sa réflexion, ne tendant que parfois l'oreille pour saisir quelques mots-clés prononcés par le régent à l'épicentre du terrain de jeu qui semblait construit pour des géants...

L'étape finale allait enfin arriver et Kõga n'était qu'à moitié excité par la nouvelle, le fait de ne pas participer aux festivités et d'être spectateur plutôt qu'acteur ne lui semblant jamais être une bonne nouvelle. Force était tout de même de constater que tout ceci était une réussite sans accrocs, du moins pour les premiers jours, ce que le destin effaça d'un revers de manche.

Puis le vieil homme fut rejoint par un de ses gardes et l'annonce d'une invasion servit de mise en bouche pour ce qui allait arriver.

C'est une autre voix bien plus grave et porteuse qui vint le sortir de sa semi-torpeur, propagée par des moyens techniques curieux. Pendant de longues minutes, un inconnu se mit à monologuer sans attendre de réponse et Kõga n'en perdit pas un mot. Plus il exposait sa vérité et plus il attisait chez le samurai cette envie inextingible qu'il avait lui-même tant bien que mal tenté d'étouffer sous couvert d'autres préoccupations, comme cet événement. C'était pour le Chien Errant l'excuse parfaite pour se défaire de cette laisse métaphorique et il ne se fit pas prier, se levant sans attendre quelconque ordre ou réaction, scrutant ses semblables encore vissés sur leurs sièges à la recherche du propriétaire des cordes vocales sans qu'il n'arrêta d'ouïr son discours une seconde.

Après que chaque village ait été vivement critiqué pour ces choix d'accueil et de politique, ce qui ne fit ni chaud ni froid au ninja nombriliste qui ne sentit pas concerné pour un sou par ces propos accusateurs, l'homme fit tomber le masque en révelant ses véritables intentions, ou du moins une partie. Il avait l'air d'être loin d'être idiot pour agencer ainsi tout ceci et il ne se permit pas -lui qui était d'un naturel moqueur- de le juger. Reste qu'il était sûrement le chef du kidnappeur, et donc par lien direct de la viande pour la Fossoyeuse.

Maintenant les deux pupilles grisâtre analysaientt les personnes s'étant levées à l’appellation du Soshikidan, ce qui pouvait mener à penser pour les plus simples d'esprits qu'il en faisait partie, il était prêt à attaquer à tout moment. Son calme olympien qui précédait toujours la dégaine du métal forgé à Tetsu fut pourtant fissuré par une détonation tonitruante qui ne présageait rien de bon au sens premier du terme, le sang du shinobi ne faisant qu'un tour à l'affût d'un vrai défi, et surtout de Lui...

Dans les débris et la fumée, deux choses marquèrent son regard tourné vers le mur d'enceinte, et pas des moindres. Tout d'abord un groupe d'hommes et une femme à leur côté, mené par un homme à la crinière grisâtre et derrière eux, une vision de cauchemar en la présence d'un titan cuirassé dont la taille fit frissonner Kõga d'excitation. Allait-il devoir se mesurer à cette chose ? De tout temps, il n'avait encore jamais tranché à mort une bête de cette taille et la perspective le grisait, un large sourire fendant la pâleur de son faciès.

La main sur l'une des deux gardes disponible à sa ceinture, il avait lors de l'apparition de la faction adverse qui se posait en donneuse de leçon déplacé son enveloppe corporelle de sorte à être en face d'eux au loin, ses getas foulant le sol de l'arène.

L'agitation avait atteint son summum et tandis que les civils s'enfuyaient, criaient et cherchaient leurs êtres bien aimés, rien ne comptait plus qu'en apprendre plus. Savoir qui était son mystérieux adversaire si rapide. L'homme âgé ? La femme blonde ? Sans en savoir plus, il se contenta de se dire qu'il les tuerait tous jusqu'à qu'on lui réponde.

Gardant le monstre de chair et de métal dans un coin de son œil, qui était difficilement ignorable, son chemin croisa bientôt celui du Daimiyô et sa garde rapprochée. Le shinobi d'Iwagakure fut reconnu et non attaqué, tandis qu'il avançait encore pour s'interposer avec les menaçants membres de Soshikidan. Son adversaire paraissait se dessiner en la personne du Nara qui semblait vouloir attaquer le leader politique et comme un miroir qui renvoyait une scène passée des jours avant, il se trouvait encore sur la trajectoire à emprunter pour attraper le vieil homme. Cette fois, il s'était préparé, il avait pratiqué son art au paroxysme de ce que pouvait supporter son enveloppe charnelle et bien qu'il ne fut pas au bout de ses surprises, aucune fibre de son corps ne tremblait.

« Cette fois, je serai bien moins clément. » S'il était effectivement ledit agresseur rencontré lors de cette nuit sans lune, il comprendrait. Si le voleur de médecin avait communiqué sur les événements de ce soir-là, l'homme en face de lui comprendrait quand même. Sans avoir dégainé il était prêt à agir ou réagir suite aux dires ou aux actes d'Alderan, seul.

Kõga n'en avait absolument rien à cirer que le peigne-cul suprême du Pays du Feu soit défait, ce dernier le détestant sûrement pour avoir échoué à escorter l'homme censé soigner son petit-fils qui avait dû déceder suite à son échec. Ce n'est pas pour autant qu'il estimait avoir une dette.

Assis confortablement sur mon siège en première rangée des gradins de l'Arène, j'observais le ciel, le regard ennuyé et les mains dans les poches comme à l'accoutumée, repensant aux derniers jours qui venaient de s'écouler. Un Exament International avait eu lieu, des tas de jeune shinobis prometteurs s'étaient adonnés à des épreuves aussi diverses que variées, et voilà qu'aujourd'hui, nous abordions le dernier jour de cet évènement exceptionnel. J'avais pu rencontrer de nouvelles personnes, en apprendre plus sur les autres nations, sur leur situation... Et je ne pouvais qu'être attristé face à l'état du monde actuellement. Vouloir une Paix parfaite ne serait vraiment pas chose aisée, mais c'était pour cette raison que j'étais devenu shinobi après tout. Le Daimyô du Pays du Feu, Araho Masao, prononçait un dernier discours face à la foule présente aujourd'hui. C'était une vision assez spectaculaire, et drôlement ironique. Le plus puissant homme de ce pays, semblant aussi ridicule qu'une fourmi face à cette marée d'habitants lambda venus de tous les horizons.

J'avais baissé les yeux afin d'observer le vieil homme, repensant à la mission qui m'avait été assigné. Même si nous étions ici avant tout pour profiter de l'Examen, rien ne disait que des conflits ne pouvaient apparaître, et la sécurité du Daimyô était une priorité. Pour ma part, je n'avais pas trop d'avis sur cet homme, si mes supérieurs me sommaient de le protéger, je m'exécuterais, aussi simplement que cela. C'est alors qu'un soldat rejoignit à toute hâte Masao, afin de l'informer d'une chose dont personne ne pouvait rien entendre... Avant qu'une voix stridente ne nous assaille les oreilles. Je mis quelques temps à comprendre ce qu'il se passait. Pensant tout d'abord à un spectacle organisé à l'occasion du dernier jour, les paroles de la voix me firent rapidement froncer des sourcils. "L'heure de la Justice a sonné" ? Quelle étrange manière de commencer un discours. Visiblement, cette voix plus qu'agaçante semblait en avoir gros sur le coeur, et je devais avouer que la moitié de ses paroles ne restèrent pas dans ma mémoire, mais j'en compris assez pour en déduire que nous n'avions pas affaire à un samaritain.

Il était vrai que Kiri avait un passé bien sombre, et visiblement, c'était le cas dans les autres nations. Mais si on se contentait de ressasser le passé, on finirait par ne jamais tourner la page et le livre resterait ouvert à jamais. Le Soshikidan ? Ils souhaitaient prendre la tête du Daimyô, afin d'apporter l'équilibre ? Tuer pour la Justice, un drôle d'idéal selon moi. Alors que je m'apprêtais à sortir une cigarette afin de digérer tant de paroles d'un coup, mon geste fut interrompu par un nouveau bruit, bien plus sourd... Bien plus percutant. Lentement, je relevais les yeux, avant de constater que l'arrière de la Grande Enceinte venait de voler en morceaux, pour laisser place à un colosse... Non, un véritable géant de métal qui se tenait droit devant nous.

- Oy oy oy, la fumette provoque des hallucinations maintenant ?

Esquissant un sourire nerveux, je balayais alors l'arène du regard, notant que les combats commençaient déjà. Pas de temps à perdre, lançant un simple regard aux Kirijins derrière moi, je bondissais des gradins pour me retrouver au sol, fonçant vers le vieux Masao. Deux shinobis se trouvaient déjà à ses côtés, et face à nous, se révélant derrière un nuage de poussière opaque, un groupe d'individus aux allures bien singulières, et dont se démarquait un homme d'un âge avancé... Vêtu de drôles de lunettes teintées. Après m'être suffisamment approché, je remarquais que les deux autres ninjas venaient respectivement de Iwa et de Kumo. Et au vu de leurs paroles, ces deux-là semblaient avoir connu un certain passif avec ce type, et ce fut non sans-gêne que je me permis d'incruster le duo.

- C'est un ami à vous ?

Ma question sonnait rhétorique évidemment, ces deux ninjas semblaient fin prêts à en découdre avec cet homme. Personnellement, j'aurai privilégié la protection du Daimyô, sa mort pourrait perturber la Paix si durement installé, et cette idée ne me plaisait pas du tout. Fronçant alors les sourcils, je me tournais alors vers le vieil homme, esquissant un mince sourire.

- On semble vous en vouloir ici, vous devriez fuir maintenant. Votre existence est importante pour beaucoup de monde ici.

Je me grattais alors l'arrière du crâne, avant de me poster aux côtés de l'Iwajin et du Kumojin, prenant une mine sérieuse en fixant le visage de l'homme aux lunettes de soleil face à nous.

- Yuki Noah, Chûnin de Kiri, enchanté. Bon, c'est quoi l'plan ?

Résumé du tour:

Alors qu'il s'apprêtait à combattre seul face au chef à la tignasse cendrée, ses yeux de même teinte le traquait prêt à saisir son moindre mouvement mais cette situation fut interrompue par l'arrivé d'un premier shinobi de grande corpulence qui s'en prit directement au leader de l'organisation en le menaçant de façon bien plus virulente qu'il ne l'avait fait lui-même.

Le samurai fut ensuite la prochaine cible de sa voix rauque, l'invitant pour une valse à plusieurs concernant directement l'intéressé aux lunettes, ce qu'il ne pouvait refuser même si l'affrontement en un contre un lui sembla toujours plus séduisant ; il dût cependant se résoudre à user de conscience, se rappelant l'échange avec son frère le plus vieux survenu plus tôt.

« Tu as l'air de lui en vouloir personnellement, faisons ça. » Il était resté d'un froid polaire, n'exprimant pas sa possible envie de trancher la tête de l'acteur principal de cette pièce qui était sur le point de démarre son premier acte.

Il allait devoir partager sa proie avec un autre chasseur visiblement natif de Kirigakure no Satô, puisque ce dernier débarqua nonchalamment en se positionnant près du Daimyiô qui avait déjà entamé sa fuite. Pour sûr, s'il était la cible de Alderan, il n'allait pas le laisser partir sans tenter quoi que ce soit, et l'instigateur de tout cela se devait d'être assez malin et puissant pour réaliser ce genre d'ambitions grandioses.

Le brun se présenta à son tour, déclinant identité et grade. Kõga n'avait pas répondu à sa première phrase, mais il se permit pour celle-là de s'introduire, plus sommairement. « Kõga. Disons qu'il ne doit pas quitter cette arène en vie. Cela me semble un bon début. Pour ce qui est du vioque, je suis au service de Tsuchi, il n'a qu'à fuir. » Bien conscient que l'oreille du Nara pouvait entendre jusque lui en se concentrant un minimum, lui laisser croire qu'il ne répliquerait pas si il venait à s'en prendre à Masao était un bon début.

Alors que l'homme en costume traditionnel prenait la poudre d'escampette en direction d'un futur moins sombre, ses prunelles assistèrent à un spectacle dont il se serait bien passé mais qui justifiait la présence de trois shinobis de leurs calibres. Se permettant une petite pique, il n'octroya aucun droit de réponse et posa sa paume au sol, masquant sa présence dans un nuage de fumée opaque. C'est le bruit d'un grognement hargneux qui fit comprendre au samurai la dangerosité de ce qui venait de s'extirper du fumigène provoqué par la technique.

Un hippopotame en armure que Kõga dût se résoudre à considérer comme son adversaire car Alderan avait disparu de son champ de vision, évaporé sans qu'il puisse le retrouver. Le monstre faisait une bonne vingtaine de mètres de haut et il n'eut pas le temps de chercher plus que ça la position du mystérieux Nara à lunettes.

D'un mouvement de nuque qui suffisait presque à les happer, il vint alors ouvrir sa gueule pourvue de quatre crocs lisses dans l'intention de les faire glisser dans son gosier. Il ne fallut pas plus au Yaken pour se mettre en branle, révelant à ses collègues eux aussi en danger imminent une de ses aptitudes ; sa vélocité animale, presque surnaturelle pour un tel poids. En l'espace d'un instant, il s'était glissé hors de portée de l'attaque sur le côté opposé des lèvres béantes, ayant une fenêtre pour agir. La bête était immense mais cela impliquait de la lenteur et pendant qu'elle était occupée à essayer de se nourrir, il passa lui aussi à l'attaque.

Dans un mouvement qui équivalait pour ne pas dire dépasser le précédent, sa lame glissa hors de son fourreau, point nue. La noirceur du métal forgé crépitait d'une énergie foudroyante, les rayons du soleil sublimant la beauté de cette enveloppe d'énergie pendant l'instant qui importait ; celui où la Fossoyeuse allait balafrer l'immensité.

Comme s'il avait glissé sur les quelques mètres le séparant de l'invocation, il fondit sur le monstre en visant le départ de son cou et sa jugulaire qui se cachait là, sous une plaque de métal qui devait bien être plus lourde que les trois ninjas réunis.

La lame s'enfonça dans le métal et la chair comme un couteau dans du beurre fondu, brûlant la plaie qu'il ouvrait en l'espace d'un instant sur plusieurs mètres allant presque jusqu'à la dizaine, la profondeur n'étant pas en reste sans aller jusqu'à la garde. Arrivé au bout, il était toujours à côté d'Onobosu et s'extirpa de la proximité dangereuse d'un bond en arrière, la lame toujours dégainée et couverte de son chakra de nature foudre. Son rythme cardiaque était toujours stable, stagnant à des pulsations si basse qu'on l'aurait cru atteint d'accalmie.

En augmentant la distance il révela son œuvre et surtout l'endroit désormais à nu, le métal tranché s'effondrant en un pan compact pour offrir à ses coéquipiers dans l'intervalle un endroit où frapper s'ils le désiraient histoire de renvoyer la bête chez elle. Prêt à continuer de se mouvoir, main sur la garde d'un deux sabre qui gardait sa ceinture, il jaugeait la fuite du vieillard et la bête immense, capable d'encore une fois lui porter le coup fatal. Il savait que le chef de l'organisation allait passer à l'attaque, restait à savoir où.

Résumé:

Finalement, je n'étais peut-être pas tombé avec les partenaires idéales, mais la situation ne me laissait pas réellement d'autres choix, fallait faire avec, prendre le vent comme il venait, ce genre de choses. Les deux shinobis qui s'apprêtaient à se battre à mes côtés semblaient totalement se foutre du sort du Daimyô, mais n'était-il pas l'instigateur de cet évènement et donc la première personne à protéger des griffes de ces mystérieuses personnes qui nous attaquaient ? Levant rapidement regard en l'air pour observer le véritable Titan de métal qui attaquait Shîto, je n'arrivais toujours pas à me faire à cette vision, et me contentait de pousser un profond soupir avant de me concentrer sur notre adversaire. Cet homme était d'un âge avancé, mais tenait parfaitement sur ses jambes. Ses yeux étaient camouflés par des lunettes teintées, comme s'il souhaitait dissimuler ses émotions.

Kôga et Daisuke, voilà les noms de l'Iwajin et du Kumojin qui allaient combattre contre cet homme. Leur plan était simple : Tuer notre adversaire. Hochant la tête simplement, je devais bien admettre que c'était une stratégie qui se défendait bien. Je n'avais strictement aucune idée de ce dont était capable ce type, mais ça ne me disait rien qui vaille. Pour qu'il puisse s'avancer aussi calmement en plein milieu du territoire ennemi, c'est qu'il devait être bien confiant de sa force. D'ailleurs, sa réplique appuya cette idée et il démarra alors les hostilités. J'aurai pu m'attendre à tout, j'avais même déjà dégainé un kunai de mon sac, mais visiblement, il serait inutile dans la présente situation. En effet, notre adversaire s'abaissa pour poser les mains au sol... Et invoqua un véritable hippopotame géant de 20 mètres.

Nan, sérieusement, ces types devaient réellement revoir leurs échelles quand ils s'attaquaient à une nation, parce que là c'était surréaliste. Dans tous les cas, notre fine équipe improvisée se retrouvait déjà en mauvaise posture, et il était temps de s'occuper de ce mammifère géant. Cependant, il était clair que ni Koga, ni Daisuke ne comptait s'occuper du Daimyô, et les deux soldats qui escortaient Masao-dono ne seraient pas de taille si le vieux aux lunettes teintées lançait une offensive pendant notre combat. Fronçant alors les sourcils, je reculais de quelques pas afin de laisser Koga et Daisuke ralentir au mieux l'hippopotame géant, et effectuait quelques mudras dans le but d'invoquer deux clones.

- Allez rejoindre le Daimyô, et protégez-le à tout prix !

Sans attendre, mes clones coururent à toute vitesse vers le vieil homme, tandis que je faisais de nouveau face à l'animal invoqué. Koga et Daisuke étaient réellement impressionnant, l'un étaient parvenus à égorger la bête en passant par ses cuirasses, et l'autre l'avaient immobilisés avec des racines avant de lui planter des lances de bois dans sa plaie béante. Oui, autant exploiter ses blessures au maximum. Effectuant de nouveaux mudras, je gonflais alors mes joues en concentrant mon chakra, et visant la blessure au cou de l'invocation, avant de cracher une boule de feu qui alla s'écraser sur la plaie, accentuant la douleur. Ceci fait, je commençais à balayer l'arène du regard à la recherche de notre adversaire. Il avait disparu derrière la fumée de son invocation, en avait-il profité pour se faufiler à notre insu ? On n'allait pas tarder à en avoir la réponse...

Spoiler:

Quelques détails:

Résumé du tour:

Son Andāteikā avait, il fallait l'avouer, fait un bon travail. L'acier et la foudre, mélange coupant et extrêmement dangereux, alliant une force instoppable aidée par un bras vengeur qui voyait tout ceci seulement comme une première étape et la force du tonnerre avait donné à l'animal et sa taille colossale une bonne leçon. Démontrant que la vitesse et la précision prévalaient sur l'ampleur et la portée, Kõga avait au passage permis à son frère d'arme de la journée venu de Kumo de se sortir d'un bien mauvais pas dans la gueule de l'hippopotame, son Iai faisant tout simplement disparaître le monstre attaqué par lui et Noah.

Cependant il fut mis dans une situation bien étrange quand la carcasse graisseuse vint à disparaître pour laisser placer à un spectacle qui se voulait funeste ; menaçant, ou on ne joue plus avec les armes et les jutsus mais avec la vie des gens.

Et c'était pourtant étrange. Presque énivrant. Le Chien Errant était dans son élément, et un frisson lui parcourut presque l'échine pour affoler son rythme cardiaque qui semblait inerte quand il comprit le danger de la situation. Allait-il mourir ? Etait-ce le jour que tout homme attend ? Il voulait le savoir, et fléchit sur ses appuis, il pouvait maintenant contempler Alderan multiplié par deux, dont l'un d'eux avait répandu son ombre de sorte à se joindre au manieur de Mokuton.

Sans lâcher les yeux de la scène qui venait d'arriver sous ses yeux et sans être assez idiot pour se retourner et tâter la témpérature du côté de Noah, trop éloigné pour que Kõga s'octroie la liberté de le regarder, il se mit d'un coup à prendre un nouveau facteur en compte. L'homme à la chevelure opaline teintée de cendre pouvait manipuler les ombres et s'il ne connaissait pas les tenants et aboutissants de tel Hidden, il fit en sorte que la sienne ne rentre en contact avec rien, seule comme son âme pouvait l'être aussi.

Daisuke immobilisé et en joug du katana d'Alderan, ce dernier se mit à parler à l'aide de son deuxième lui qui ne faisait rien, lame à la main. Des menaces, des mots qui se voulaient ceux d'un être supérieur, parlant d'épargner des vies, de rendre les libertés, de désengagement et d'autres choses que le Chien Errant prit pour des conneries pures et dures.

« Oi vieux, j'ai l'impression que tu nous prends pour des cons. On est censés te faire confiance ? Ce que je vais te prop-



Il s'était interrompu, fendu d'un large sourire carnassier. Dans son esprit aiguisé, l'unique seconde qu'il aurait pour agir était largement suffisante pour travailler sur des milliers de possibilités. Pièges, jutsus secrets, rien ne l'attendrait s'il en venait à utiliser son arcane secrète en corrélation avec quelque chose de spécial...

Et s'il fallait être spéciale, cette technique l'était. Développée en haut du plus grand mont que possédait Tsuchi, il l'avait élaboré pour Ao et sa vitesse fulgurante, comme un as qu'on garde dans sa manche pour gagner une partie qu'on sait truquée. C'était son requiem, sa pièce maitresse, la preuve tangible et pourtant impossible à percevoir.

Un Mirage, voilà ce qu'il paraissait. Car là où il s'était stoppé résidait encore l'Iwajin, semblant dicter à celui face à lui ses conditions pour se fendre un instant du silence. Une oscillation du cœur, un battement d'aile, l'air qui frôla les naseaux. Chaque témoin ne pouvait que s'interroger sur le pourquoi du comment dans l'interstice incroyablement courte.

Et voilà que le corps musculeux s'était mis en branle en ne laissant aucune preuve du bien-fondé de ces dires, l'image tenant assez pour que sa vélocité presque surnaturelle surpassant celle qu'il avait utilisé pour esquiver les quatre crocs lui permit d'arriver près de sa première cible.

Et quelle différence. Si rapide que s'ils avaient eus une idée d'où il était à ce moment, on aurait pu s'y méprendre avec du Ninjutsu spatiotemporel. Et toujours, le Kõga à la place initiale semblait droit dans ses bottes, prêt à continuer sa phrase alors que le vrai, épée dégainée, s'apprêtait à frapper de son bras une première fois.

Le calcul était simple ; Alderan était un monstre de puissance pour avoir sous sa coupe tel Titan, sans compter l'homme masqué et sa vitesse. Il fallait en finir ici et maintenant, ou se mettre assez en danger pour que le trio resta trio, s'ils voulaient avoir une chance de le défaire.

En réalité, il n'en avait rien à faire, de déclencher une guerre inter-village, de sauver Daisuke pour une belle alliance. La victoire, seulement elle. Ses affres, son ivresse qui vous emporte. Il en avait besoin, pour oublier Shiro. Itaki. Shinobu. Il utilisa alors l'arcane Nagamasa avec toute la puissance que sa vitesse ajoutait à celle-ci.

Déjà très rapide, dure à suivre à l’œil nue, la technique 'secrète' trancha littéralement et verticalement le premier homme à lunettes, le chakra foudre qu'il avait utilisé pour l'invocation toujours pourvu sur sa lame, décuplée par son Pas de l'Ombre. Senseur ou très fin observateur, il n'avait sûrement aucune idée de ce qui venait de le frapper. Il n'aurait certainement pas le temps de réagir, à moins d'être plus rapide, ce qui était foncièrement impossible. Mais il ne comptait pas s'arrêter là.

Traversant ce qui serait dépouille ou nuage de fumée, sa charge continua vers le second Alderan qui pouvait maintenant difficilement se douter de ce qu'il se passait, le corps de son apôtre ou maître pourfendu et un courant d'air l'approchant comme le souffle démoniaque d'une bête dans son cou sans s'interrompre de son méfait, si rapide qu'il ne semblait avoir ni ombre ni corps tangible. C'est à cet instant que l'image se mit à disparaître, mais il était déjà tout prêt du Nara, et il réutilisa sa même technique pour le trancher de bas en haut, dégainant tout près de lui pour qu'il n'ait aucune chance de parer, comme s'il voulait se blottir dans ses bras. Une fois la tranche effectuée, aussi puissante que la première qui aurait coupé une bête immense bien plus profondément que ce qu'il avait accompli avec l'animal grâce à la vitesse acquise, il se propulsa en arrière vers le Daimyô en espérant avoir le soutien de ses deux collègues, dont le fumeur qui aurait dû être libéré et prêt à agir.

En moins de quelques secondes, il avait accompli tant. Comparé à l'hippopotame, son souffle était un peu plus saccadé. Il ne pouvait se permettre de s'être loupé. Ou il en crèverait. Ce genre d'actions surprises n'étaient pas rien et s'en servir encore sans l'effet de surprise serait moins efficace.

Il restait silencieux, et positionné à nouveau à l'abri d'une réplique et pourtant prêt à la subir, il espérait de ses camarades une aide quelconque et pas une gêne qui le mettrait en danger. « Kenjutsu, Kage, Kuchiyose... Soka. » Pour lui-même, à demi-mots, il énumérait les atouts qu'il avait pu voir jusque là.

Si Alderan avait été une femme, il aurait été excité par elle. Là, il ne ressentait que l'envie de l'avoir découpé comme l'ordure qu'il était. S'il avait eu les deux Nara et que Daisuke était libéré, alors tout était terminé... Non ?

Résumé:

Qu'est-ce que j'avais déjeuné ce matin ? C'était une question qui venait de surgir dans mon esprit. Une question banale, anodine, que j'aurai pu me poser à n'importe quel autre moment de la journée. Mais il avait fallut que ce soit maintenant. Et pour être tout à fait honnête, je n'arrivais pas à m'en souvenir. Des nouilles ? Un tamagoyaki ? Du riz ? Non, rien ne me semblait familier récemment. Si je me demandais ça, c'était aussi peut-être parce que je sentais comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Après tout, nous nous trouvions face à un individu extrêmement dangereux qui souhaitait la mort du Daimyo de Hi no Kuni, rien que ça. Et pour le coup, je ne pouvais pas dire que nous avions l'avantage. Enfin, ce n'était pas non plus comme si je pouvais prétendre avoir été d'une grande efficacité jusque là, ce serait plutôt à Koga le samourai de recevoir cet honneur.

En effet, alors que son assaut tranchant nous avait permis d'enchaîner à Daisuke et moi une offensive létale, le Kumojin fut néanmoins pris dans la gueule de l'animal géant, et je pense sincèrement que j'aurai été avalé avec si ses lianes de bois ne l'avaient pas suffisamment ralenties. Heureusement, l'hippopotame invoqué disparut dans un nuage de fumée aussi rapidement qu'il était apparu, me permettant de pousser un soupir de soulagement... Jusqu'à esquisser un sourire nerveux en apercevant un.. Non, deux ennemis aux lunettes teintées. Alors depuis tout ce temps, il s'était caché dans sa propre invocation et en avait profité pour faire un clone ? Le combat allait devoir continuer encore un peu, et mes clones étaient encore en route pour soutenir le vieil homme. C'est alors que je vis quelque chose d'étrange. Attiré par une vision au sol, je notais la présence d'une ombre qui reliait Daisuke et un des deux hommes, une technique d'immobilisation ? Non, c'était même pire que ça, si l'on en croyait les évènements qui survinrent après.

Un dilemme, un choix à faire. Voilà les options que nous laissaient notre ennemi. Levant sa lame face à Daisuke, il pouvait le trancher à tout moment, alors que le Kumojin était désarmé. Il voulait qu'on le laisse rejoindre le Seigneur de ce pays en échange de sa vie ? A vrai dire, la question ne devait même pas se poser pour moi. Araho Masao n'était peut-être qu'un vieux fou, mais c'était un vieux fou sur lequel beaucoup de gens plaçaient leurs espoirs. Il avait organisé cet évènement exceptionnel et avait permit à toutes les nations de ce monde de connaître un instant de paix... Ce shinobi était conscient des risques qu'il prenait, sacrifier sa vie pour le bien des autres devait être son seul et principal objectif. Oui, c'était ainsi que je devais résonner... Cependant, ça n'allait pas avec mes idéaux. Je voulais atteindre la Sérénité, le calme absolu. Comment pourrais-je encore en rêver si je savais que je m'étais incliner face à un choix si injuste ? Cet homme au regard masqué, il ne pouvait pas accomplir mes desseins, j'en avais l'intime conviction. Les paroles de l'Iwajin allaient visiblement dans mon sens... Enfin, s'il avait pu finir sa phrase.

Une seconde ? Deux peut-être ? Koga venait de se téléporter ? Ce fut l'impression qu'il laissa, alors qu'il venait de trancher non pas un.. Mais les deux Alderan présents ! Je pris son geste pour un signal de départ, et me dépêchait de lancer un plan en action. Sa technique me perturbait, il était capable de relier des ombres entre elles et de les manipuler ? Si je ne disais pas de bêtises, il s'agissait là d'une capacité appartenant à un clan Kumojin. Dans ce cas-là, il fallait à tout prix qu'aucune de nos ombres n'entrent en contact avec celles des Alderans. Un de mes clones reçut l'information, et changea subitement de direction, effectuant un tour pour venir se placer face à Koga qui venait de terminer son assaut éclair. L'avantage était que les ombres étaient tournés vers notre ennemi, ainsi, je pouvais les utiliser en tant que bouclier humain pour nous prémunir de sa technique à l'avenir. Pendant que mon clone se plaçait à plusieurs mètres devant Koga, son ombre à l'opposée de celle de l'Iwajin, j'exécutais de rapides mudras avant de créer un nouveau clone face à moi, qui se mit immédiatement à courir devant moi pour s'éloigner assez, tout en me protégeant des Alderan.

Le clone qui me défendait grâce à son ombre à l'opposée de la mienne fit quelques mudras à son tour, et posa ses mains sol dès qu'il fut à bonne distance de moi, créant une couche de glace au sol qui fit jaillir un tigre de glace qui fonça à toute vitesse sur le second Alderan qu'avait tranché Koga, celui qui s'était tenu seul et qui s'était exprimé. Ce dernier avait pu se libérer ? En fait, les choses étaient assez floues tant elles se passaient rapidement. Ce n'était que de la prévention que je faisais, mais je ne pouvais pas connaître les réactions de l'ennemi, je n'étais pas capable de savoir ce qui allait se passer. Observant le tigre de glace qui fonçait sur sa cible, je vis que l'ombre du tigre s'était aussi positionné face à sa proie, bonne nouvelle pour mon clone qui devait me couvrir. Mon troisième clone avait quant à lui continuer sa course jusqu'au Daimyô sans s'arrêter... Ça faisait beaucoup de choses à gérer là.

- J'vais avoir besoin d'un bon paquet de clopes après tout ça...

Spoiler:

Résumé du tour:

Spoiler bonus:

C'était une omelette avec du riz, je m'en souvenais maintenant. Vraiment, quelle connerie de penser à ce genre de choses en plein combat. Jetant un bref coup d'oeil derrière, je ne voyais plus de traces du Daimyo dans l'arène. Il avait réussit à s'enfuir, notre mission était accomplie. C'est pas à ce moment-là qu'on devrait tous se réjouir et fêter notre grande victoire autour d'une bonne brochette entre amis ? Alors, pourquoi avais-je toujours cette sueur froide qui perlait à mon front ? Pourtant, je n'étais même pas dans un danger immédiat, et je n'étais seul non plus face à cet ennemi terrifiant que représentait ce manipulateur d'ombres. Nous combattions vaillamment... Nan, inutile de me jeter des fleurs, je n'avais pratiquement rien fait. Lorsque je regardais devant moi, je voyais deux shinobis qui avaient sautés en plein dans cette porte menant à la mort, mais même ainsi, il restait toujours debout.

Enfin, c'était ce que je pensais. Alors que l'un de mes clones s'était lancé pour se poster non loin du samouraï d'Iwa, ce dernier était parvenu à trancher nos deux ennemis, qui se révélèrent n'être que des clones. Surpris, je ne me serais certainement pas attendu à un tel retournement de situation. Qui avions-nous affronté depuis le début des festivités ? La réponse surgit d'elle-même... Littéralement du sol. Le véritable Nara jaillit de l'ombre du Kumojin comme un rien, et en profita pour attraper Koga en même temps, ayant désormais mes deux alliés sous son emprise. Le clone que j'avais créer devant moi c'était aussi arrêté, alors qu'il était en train de composer les mudras nécessaires pour lancer un tigre de glace. Ce serait inutile désormais. L'homme aux yeux camouflés se mit d'ailleurs à parler, brièvement, avant d'exécuter un mouvement qui força la lame de Koga à se planter en Daisuke. Ce dernier avait réellement beaucoup dégusté durant l'affrontement, et désormais, il se vidait de son sang.

De mon côté, il fallait que j'agisse vite. J'avais échappé à l'emprise du Nara jusqu'ici.. Mais bizarrement, j'avais comme l'impression qu'il aurait pu m'avoir à n'importe quel moment s'il l'avait voulu. Ne me lançant aucun regard, je compris cependant ce que s'apprêtaient à faire mes clones. Oui, ils étaient moi après tout, avec mes convictions. En tant que shinobi, la logique voudrait que je fuis, j'avais accomplit mon devoir. Mais, encore une fois, je possédais mes propres convictions, mon idéal. A vrai dire, je ne voulais que m'allonger à l'heure actuelle, me reposer et oublier tous mes soucis, juste profiter. Mais avant ça, je devais me battre, et je le ferai par moi-même. Ce samouraï était totalement dérangé c'était évident, mais le Kumojin devait être sauvé. C'était donc à moi d'agir, finalement ? Le clone posté près de Koga sortit un kunai de son dos et y attacha un parchemin explosif, avant de le lancer de manière à ce qu'il passe entre le Nara et Koga qui était toujours lié à son ombre. Au moment où le kunai passa un peu au-dessus de l'Iwajin et de l'ennemi, le clone activa le parchemin avant que le Nara ou Koga ne puisse voir le kunai, provoquant une explosion qui risquait de souffler les deux combattants.

Cette explosion pouvait forcer le Nara à relâcher sa prise sur Koga, c'était ma meilleure chance. Cet Iwajin, je n'avais qu'à voir dans ses yeux pour remarquer qu'il ne comptait définitivement pas fuir. Je savais que je ne serais pas assez fort pour le forcer à partir, et puis s'il y avait bien quelqu'un ici qui avait un minimum de chances de l'avoir, c'était bien lui. Dans le même temps, le clone face à moi s'était quant à lui avancer pour arriver dans le dos de notre adversaire, armé d'un kunai, il souhait jouer les kamikaze en l'occupant quelques secondes. Initiative que je ne pourrais juger. Ne prenant pas le temps de voir si toutes ces actions avaient fait mouche, je m'étais directement élancé vers Daisuke avant de passer son bras par-dessus mes épaules, le soulevant alors. Il avait de sérieuses blessures, je devais me dépêcher de l'emmener en sécurité avant que la situation ne dégénère... Si elle pouvait encore dégénérer plus que maintenant. Rapidement, j'invoquais un nouveau clone à mes côtés, qui prit Daisuke par l'autre bras, et commençait à courir en direction de la sortie de l'Arène, sans jeter de regard derrière moi, je me contentais de lancer.

- Le Daimyô a fuit, aucun de vous n'a de raison de rester ici désormais !

Comme si ça allait faire quoi que ce soit. Je n'étais pas confiant quant à mes chances de réussir, peut-être qu'à l'heure où je baisserais les yeux, je verrais une lame traverser mon estomac. Néanmoins, c'était là ma meilleure occasion, probablement la seule. Je n'avais aucune idée de ce que comptais l'Iwajin, mais au vu de son comportement, sa fierté l'empêcherait de tourner le dos au maître Hippopotame. La seule chose que je pouvais faire, c'était tomber sur des renforts le plus rapidement possible, et les envoyer soutenir Koga, même si je doute qu'il apprécierait l'idée. Si j'avais été plus fort, je serai resté, bien entendu... A vrai dire, je ne savais même pas pourquoi je fuyais. Comment pourrais-je accomplir ce que je souhaitais si je tournais le dos à mon avenir ? Je regrettais déjà mon choix, mais je le prenais tout de même, histoire de pouvoir manger cette omelette au riz encore une fois.

Spoiler:

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Résumé du tour:

La désillusion frappa l'Iwajin, comme un monde qui s'écroule sur les quelques vies qui y cohabitent. C'est l'essence même du brun qui allait et venait d'être atteinte, le socle de ses positions si obtus qui se voyait devenir mouvant dans le vague d'une situation qu'il ne pourrait blâmer que sur lui-même. Alors qu'il avait révélé sa carte maîtresse, c'est le dédain d'un homme qui paraissait bien supérieur à lui qui frappa sa personne d'un coup d'estoc violent, la fumée des clones dissipés illustrant parfaitement l'état des idées qu'il pensait si pereines. Kõga n'avait dans son existence éphémères que trop de fois la défaite et la supériorité de ses pairs pour ne pas devenir cet imbu de lui-même qui par l'entraînement avait fait mentir tout détracteur. Et en ce jour pourtant rien n'avait changé. Il était ce gamin de dix neuf ans bien trop confiant et sûr de lui qui avait laissé passer sa chance. Qui avait eu confiance en des inconnus pour accomplir une tâche ardue qu'il aurait dû effectuer seul avec bien plus de réflexion et de self-control.

Et voilà que comme le Kumojin l'ombre d'Alderan avait entrelacé la sienne à l'aide d'un Hidden dont les propriétés exactes restaient mystérieuses, impalpables. Si seulement il avait pu avoir accès à ce livre dont le chef avait parlé lors de son discours. Le nombre faramineux de ses erreurs se décomptait face à ses yeux dans lesquels il n'y eut aucune peine ou peur. Seulement du dégoût pour ce qu'il venait de devenir. Lui qui c'était ériger en donneur de leçon et en supérieur devant tant de gens, il avait encore failli, misérablement. Quand sa lame traversa Daisuke, il ne dit mot, plongeant seulement son regard dans le sien sans se défiler, témoin et pourtant acteur de cette scène à laquelle il était impuissant. Son chakra en devenait presque perceptible, tant le Chien Errant se démenait pour agir, pour reprendre le contrôle sur cette mascarade sanglante qu'il ne jouait pas mais dont la partition guidait son bras pour venir pénétrer le buste de l'homme qui ne tarda pas à s'écrouler.

Ses lèvres restaient closes, il exhalait d'une fureur acariâtre, d'une ombrageuse et insoutenable envie de teinter Fossoyeuse du sang de son véritable ennemi ; et il en était pourtant incapable, sous le contrôle pervers du Kagemane. Conscient de son acte et de ses fautes, il n'espérait plus la rédemption ; comme un chien à qui fut transmise la rage, il ne pensait qu'à se libérer de l'entrave pour porter atteinte à la vie de celui qui semblait si sûr de lui dans ses actes et propos. Il voulait prouver qu'il était capable de bien plus. Non pas au vieillard mais bien à lui-même. Se convaincre que tout n'avait pas été vain. Qu'il pourrait un jour regarder ses frères dans les yeux et y voir cette fierté qui lui coûtait si cher d'admettre comme précieuse, nécessaire.

Malgré l'essai du Kirijin, Alderan avait encore plus d'un tour dans son sac et empêcha toute forme d'explosion ou de tranchant de les atteindre, matérialisant le lien qui les unissait tout deux en un filet qui fit valser l'arme de jet plus loin, la détonation n'arrivant à eux que sous la forme d'un souffle qui fit frémir quelques mèches de ses cheveux. Sans demander son reste l'habitant du pays de l'Eau laissa derrière lui le samuraï qui n'aurait pour rien au monde suivi son exemple, sa mâchoire serré et les petites mouvements presque imperceptibles à l'oeil laissant deviner ô combien il désirait s'en prendre à l'homme aux lunettes teintées. Ô combien il désirait bénéficier d'une suite à ce qui avait de son côté été pitoyable et en de ça de ce dont il se croyait capable.

Finalement, alors qu'il le jaugeait toujours du regard sans cracher un mot, le Kõga mesquin à la langue bien pendue tombé au sol en même temps qu'il avait lâché la Fossoyeuse, le chef de la rébellion du pays du Feu se mit en action et dégaina, son corps forcé de suivre ses mouvements bien qu'à sa ceinture, il n'arriva pas à attraper sa seconde lame. Il la frôla du bout de son index mais ne put vaincre la poigne ombrageuse, condamné à mimer un geste qu'il savait fatal. À ce moment, nombre d'interrogations le taraudait, mais aucune sur le Shinigami et la peur de son Uchigatana.

Qu'allait-il devenir ? Être défait par un adversaire qu'il n'avait pas pu au moins forcer à révéler son plein potentiel. Il se sentait l'ombre de lui-même à un stade où même la mort de Shiro et l'échec contre Ao lui paraissaient dérisoires, comme des grains de sable dans l'océan sanglant dans lequel son adversaire venait de le plonger.

L'acier mordit sa peau, de sa joue jusqu'au milieu de son torse, déchirant sa nuque et la chair molle de son cou pour venir s'enfoncer dans son torse assez profondément pour laisser paraître une plaie qui se savait indélébile par sa profondeur. Il hoqueta et une gorgée de son propre liquide vitale vint dégouliner d'entre ses lèvres, un de ses genoux frappant le sol de l'arène tandis que sa main ne put en faire de même, son front se meurtrissant contre la pierre. Il perdait peu à peu connaissance, et plus ses paupières cherchaient à se fermer, plus en lui grandissait ce Passager Noir qu'il avait toujours eu.

Ici pas question d'honneur, de Bushidô. C'était la folle envie meurtière du Mirage qui habitait maintenant pleinement sa conscience. La bride avait été lâchée, il n'avait plus rien à perdre. Il en creverait s'il le fallait. Un seul de ses yeux gris encore totalement ouvert, l'autre mi-clos qui exhalait de cette même haine vorace qui dévore même entre elles les familles et les amitiés, il pouvait écouter puis observer le vainqueur qui se mit à quitter les lieux. Il ne pouvait décemment pas faire ça, le Jônin était incapable d'abandonner.

« REVIENS PUTAIN. » Sans frissonner ou mâcher un seul de ses mots, il avait crié d'une voix portante que le Nara avait pu ouïr s'il y portait attention. Sans conteste, il n'avait pas fier allure, sa tenue déchirée par une lame qui ne lui avait porté qu'un coup. Un seul coup. Un coup à l'honneur. Un coup à ses intentions et ses espoirs. Un coup à ses ambitions. Un coup sans violence qui avait réveillé chez lui la partie la plus sombre.

Dégoulinant de sang, il se tenait sur une jambe fléchie, sa main tatônnait pour attraper la garde de son épée qu'il saisit faute d'assez de concentration par le début de la lame à s'en couper les doigts. Mais il continuait de serrer, il la redressa même pour s'en servir de canne. À moitié debout, courbé par le poids de l'échec qu'il incarnait et sa blessure béante qui laissait s'écouler le liquide rubicond, l'outil de mort était devenu son seul pont vers la salvation. Une mort digne, une fin de combat qui ne laisserait pas son esprit vagabondé dans les lymbes. « J'EN AI PAS... Son corps s'écroula sous l'inaptitude à servir ses muscles pourtant saillants.

Encore une fois il s'affalait, comme une poupée de chiffon que plus personne n'agitait, le pourpre de ses vêtements camouflant le sang qui s'y imbibait de plus en plus. « Fini... Ca peut pas être fini... »

Il se releva d'une pulsion, d'une intention meurtière. Même sans le regarder, en étant déjà à plusieurs mètres, Alderan aurait pu sentir le chakra de Kõga, sa noire composition et ses intentions à son encontre. Un pas devant l'autre, à une vitesse qui paraissait bien ridicule comparée à sa charge précédente, la pointe de son épée le guidait. Mais il chancelait, ne tenait que sommairement par sa seule volonté. Habité par une force aveugle, peu à peu son champ de vision s’obscurcissait, ne laissait qu'un dos qu'il ne pouvait saisir de sa main vacante, tenant les deux parties de sa plaie de l'autre.

Comme une vanne qu'on venait d'ouvrir, elle était presque palpable. Cette tension. Son besoin irrépréssible de l'égorger, de se prouver qu'il valait mieux. Dans un râle sépulcral, visage le premier, il s'effondra sur le terrain. Il respirait encore faiblement, était conscient à cause de cette douleur acerbe.

Résumé: