Calme, Raizen venait tout juste de revenir d’Hayashi. Ayant été excessivement sollicité depuis son retour au village, c’était le seul moment durant lequel il pouvait considérer avoir un minimum de temps pour lui. Pourtant, le rythme auquel il respirait, bougeait et résonnait avec l’univers exprimait une pression silencieuse et oppressante.

Même si les résultats n’étaient pas encore annoncés, il en avait déjà suffisamment sur les épaules pour comprendre que l’officialisation n’allait que confirmer quelque chose qu’au plus profond de lui, il savait déjà. Aujourd’hui, il allait changer son angle d’approche. Passant de ce que plusieurs catégorisaient d’individualisme, il allait transposer sa passion pour l’évolution et la croissance dans la renaissance de ce village qu’était Kumo.

Anciemment nommée Shitaderu, le socle de la science et des avancées scientifiques venait de nommer son nouveau dirigeant. Originaire de Kaze, le Meikyû y avait passé une bonne partie de sa jeunesse suite à un exil des plus controversés. Désireux de lui offrir une vie dans laquelle le progrès était mis de l’avant, ses parents l’avaient envoyé à Kumo afin qu’il puisse se développer, croître, grandir, questionner, mais surtout évoluer.

Ainsi, en ce jour, Kumo venait de prendre la décision d’élire un homme originairement de Kaze qui comprenait et adhérait aux valeurs de ce village. Village hôte de la puissance militaire au sein de la population Kaminarijine, Kumo, anciennement craint comme étant une puissance de renom devait maintenant être remise sur pied.

Passer du sommet au rang de sous-estimé n’était jamais facile. Pourtant, Raizen abordait déjà ce rôle avec positivité voire même excitation. Si son expression demeurait neutre malgré l’annonce qui venait tout juste d’être faite, on pouvait tout de même voir une certaine lueur dans ses iris qui témoignait la combativité dont il était prêt à faire preuve. Quelque peu sinistre, l’aura du Meikyû résonnait plus que jamais alors qu’il s’approchait du Daimyo pour solidifier ce qui était son intronisation parmi les ombres ayant veillé sur ce village.

[...]Yondaime...Raikage

Bien que neutre, le Meikyû demeurait toutefois humain. Ainsi, il n’avait pu masquer un mécontentement au regard du fait d’être nommé Yondaime Raikage. Le faisant tressaillir de malheur, il n’était pas tout à fait à l’aise à porter un nom qui revenait en tout point à sa fidèle amie. Pourtant, bien qu’il avait possiblement l’aptitude d’officialiser son rang de manière rétroactive, cette décision ne lui appartenait pas. Suite à l'intervention de Kururi, il avait compris cela.

Ainsi, l’homme qui n’aimait pas les titres allait pour une fois faire omission du ressenti que lui procurait cette fameuse appellation pour surfer la vague qu’avait créé la précédente Yondaime Raikage. Ainsi, il allait donner une nouvelle note à la cinquième ombre dirigeant le village. De ce fait, Raizen allait assumer et porter ce nom et ce titre en mémoire de son ancienne chef, un peu comme les deux côtés d’une même médaille…

Suivant dès lors le protocole cérémoniel, il accepta les apparats partiels qui symbolisaient officiellement le rôle d’ombre pour Kaze et se présenta aux Kumojines qui étaient assemblés.

Laissant de nouveau un silence marquer ce moment, son regard se baladait sur les gens réunis pour ce moment important.

Si plusieurs se préparaient d’avance à sortir leurs oreillers pour entendre un long discours provenant de la bouche du Meikyû, ils risquaient d’être positivement surpris. Pour une fois, Raizen allait être court, bref et concis.

-J’aimerais vous remercier pour votre confiance. J’en profiterais aussi pour remercier les autres candidats sans quoi, il n’y aurait pas eu de débats ni de choix, mais qu’une obligation remplie d’incertitude. Si la prise en possession du titre de Kage nous permettra de faire avancer concrètement la restructuration du village et son évolution, je réitère mon désir de m’encadrer de Kumojins sous un modèle de co-direction afin de faire évoluer les différentes facettes du village le plus efficacement possible.

Poursuivant, il ajouta :

-Pour le moment, les priorités viseront principalement la remise en place de la sécurité du village et l’établissement des fondements même que nous voulons faire évoluer. Parmi ceux-ci viendra la formation du conseil au courant des prochaines semaines pour chapeauter les différentes zones d'évolution.

S'arrêtant devant le point d’inflexion de son dialogue, c’était à ce moment que Raizen allait trancher.

-J’aimerais par le fait même vous inviter tous ici présent à réitérer votre engagement à titre de Kumojines en participant à ce changement.

Qu’est-ce que cela voulait bien dire ? C’était vague… Pourtant, c’était bel et bien le but. Après tout, les kumojines n’étaient ni des pions ni des enfants. Chacun d’entre eux avait une raison d’être, un objectif, un atout...une valeur. Ainsi, il leur laissait le soin d’imaginer ce qu’il entendait par là sachant qu’il allait très rapidement poser certaines bases qui allaient servir de guide. S'ils voulaient quelque chose, ils n'avaient qu'à venir le chercher. Quoiqu'il arrive, Raizen allait s'assurer d'établir le concept de méritocratie afin de mobiliser les shinobis.

-Faisons évoluer Kumo, tous ensemble.

Se courbant devant la population, le Meikyû n’était pas là pour les applaudissements, les rires, les regards, ni même les injures. Il n’en avait que faire sincèrement sachant qu’il avait déjà du pain sur la planche. Si certains voulaient se réjouir et en profiter pour célébrer ce moment, qu’ils en profitent pendant qu’ils le pouvaient encore, car demain n’était écrit dans aucun livre, ils allaient devoir tous travailler pour écrire la première page de leur nouvelle histoire.

Finalement, même si Raizen paraissait sérieux, voire même constipé, ce serait mal le connaître d’assumer qu’il était crispé. Au contraire, les gens le connaissant pouvaient lire dans son regard cette étincelle qui demeurait une constante l’ayant suivie toute sa vie. Lorsqu’on prenait le temps de l’examiner, on pouvait presque y lire sa fascination prémonitoire pour le potentiel de la nation Kumojine qu’il anticipait. L'heure de la renaissance n'était plus, c'était l'heure de l'évolution : Final form