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Divin nectar [Natsumi]

Joo Jun
Joo Jun

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Lun 8 Juin 2020 - 12:50
L'alcool est l'aspirine de l'âme.

Un doux poison que consomment des milliers de pauvres âmes, se damnant dans la perdition et les effluves des mélanges tapant sur la tête, réchauffant la gorge. Chacun à une réaction propre face aux effets secondaires, certains parlent pendant des heures fort et souvent dans une cacophonie inaudible. D'autre se renferment dans la violence, le bon ou le mauvais alcool ne découlent que d'une seule initiative. Oublier les soucis, fêter un événement ou simplement fuir la réalité. La nuit tous les chats sont gris, mais surtout la nuit les hommes et femmes font tomber les masques. Les saints deviennent les pires pécheurs, les innocents se permettent de devenir comme les monstres rodant dans les ombres. Assise au fond de le salle, sur la table sale et guère nettoyée de l'échoppe, les cadavres des bouteilles s'accumulent comme sur un champs de bataille. Le verre lui ne reste jamais longtemps longtemps dessus, le contenant n'est pas remplie à ras bord mais en petite dose les effets sont plus mortels. Un soupire, un nuage de nicotine vers le plafond. Loin du brouhaha de la salle, loin des conversations et des saoulard probablement entrain de discuter ou de débattre d'un sujet qu'ils ne maîtrisent pas, Jun laisse sa gorge s'irriter. Cette apparence ne sied guère à des activités pareil, mais elle s'en moque comme du regard des autres.

En face, l'imagination malsaine fait apparaître la Metaru. Son regard toisant les iris de Jun, le silence parle pour ce que ressent intérieurement l'ancienne Kumojin, elle lève son verre en guise de défis face au fantôme et le vide. Ce monde est cruel, abjecte et Jun fait partie de la pire de la lie rampant sur la fange à la surface du Yuukan, sa vie n'est que fuite vers l'avant sans être capable de se projeter dans la même faction indéfiniment. Des échecs, des rencontres, peu de réussite si ce n'est ce titre. Prendre du galons voilà comment apaiser sa colère et ses ambitions insatiables comme sa soif. L'alcool fait chauffer les nerfs, seule elle ne peut que maugréer et de nouveau ruminer sa haine et sa rage. L'apaisement, même les méditions ne sont que des pauses dans une vie chaotique. Le carnage, le sang, les pulsions dictent le rythme de sa vie. Pas besoin d'assistante, qui est prisonnière de qui? Les noms s'effacent, ou les souvenirs deviennent flou dans sa mémoire. Elle se lève, grogne, attrape son sabre et le place en bandoulière. Une bouteille à la main, elle fait sauter le bouchon avec son index et son pouce. Au goulot tachant sa nuque et ses habits, un coup d'épaule. Ses iris rubis rencontrent les yeux vitreux d'un grand gaillard. Comme un animal blessé, elle sort les crocs, la tension augmente mais personne ne digne la combattre. Car c'est ça le plus triste, c'est criant qu'elle ne cherche que les combats pour oublier son cerveau chauffant.

Elle crache, sort de l'échoppe et traîne sa carcasse dans les rues de la bourgade ou elles crèchent. Natsumi doit dormir, ce qui veut dire qu'en théorie elle est libre de tout faire. Trouver sa voie pour ce soir, enchaînant les auberges une par une. La tournée des bars, la terre tremble ou tourne. Les jambes flasques, la paranoïa lui susurrant sur une épaule, sur l'autre un sentiment de colère noir la rendant presque sourde. Elle tombe, l'espace d'un instant les paupières se ferment. Mais le corps se relève machinalement, à droite et à gauche qu'importe tant que ses jambes la porte. Une cigarette, la nicotine la fait redescendre un instant. La nuit ne fait que commencer, pourquoi donc de suite se mettre dans une misère si forte? Pas la peine de boire sitôt, une bonne cuite se cultive comme une récolte.

Son corps porte l'errante jusqu'au bar en bas de l'auberge ou son lit se trouve. A la terrasse, une main par dessus la rambarde elle chasse la fatigue et les fantômes, qu'il est bon d'être libre. Ou d'en avoir le sentiment. Ses paupières se ferment, mais son ouïe reste autant affûté que possible. La danse l'homme saoule, ce n'est pas un kata ni même une vraie technique plutôt un état dans lequel entre Jun quand son corps ressent une présence éventuellement hostile. En vérité n'importe qui la dérangeant. Le métal de son katana quitte en un instant son fourreau, les iris rubis endoloris se posent sur l'intrus.

-Nats...Natsumi?

Le katana s'arrête au dessus de son cuir chevelu, elle soupire et passe une main sur son visage. Le metal touche la terre du sol, elle allume une cigarette. Un pas en arrière et en avant, prenant appuie sur son arme pour rester stable.

-Pourquoi c'que t'es dehors, c't'heure la?
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Mar 9 Juin 2020 - 8:14



Voyez les dommages induits par cette infecte boisson,
détruisant ce semblant de jugement, brouillant les esprits de qui goulument l’absorbait, affutant chez certains l’agressivité refoulée, assommant les moins résistants d’entre nous, annihilant à grands coups de poing cette fine membrane filtrant le bon des perturbations d’un esprit handicapé par la souffrance et les éclats arrachés à vif par les aléas d'une vie parfois ô combien cruelle. Peut-être avais-je physiquement perdu un membre, moi, Natsumi, mais, maman, elle, s’était de toute évidence faite arracher bien plus, bien, bien plus. Qui des deux semblait, réellement, la plus amochée, dites-moi, en cette hivernale et triste soirée, sous les cieux du Pays du Fer ? La brisée de soldate unijambiste, ou la saoularde Lieutenante, anesthésiée par ce divin nectar, vilain, mais faux masque et poison pour l’âme des Hommes? Observez, oh oui, observez donc ces pathétiques événements, vous en jugerez par vous-même. Observez.

La conclusion d’une bien longue journée d’entraînement, le maniement du sabre, la méditation; des heures de pratiques que faiblement interrompues, sinon par de périodiques et régulières siestes contre les genoux de maman, une main réconfortante caressant le sommet de mon crâne chevelu. La soirée s’était terminée tardivement, cette fois-ci encore, bouclée par une énième série de katas, une fois, deux fois, trois fois, et encore plus, une répétition et la suivante, avant de m’écrouler de fatigue contre le douillet matelas, au fin fond d’une chambre luxueuse, au bas d’une auberge connue d’entre tous. Au pays des songes, la réalité laissa place à l’horreur passé, aux souvenirs ressassés, aux hantises d’autrefois retrouvant tels des fantômes, leur place, éphémère, parmi les vivants. Mais, les morts ne racontant pas d’histoires, du moins, si l’on ne leur en laissait pas l’occasion, je mis fin à leurs vicieux murmures, le détestable venin qu’ils me crachaient aux tympans jusqu’alors, leurs accusations, leur menace d’un possible retour chez les vivants. Maman m’avait appris la manière, il ne me suffisait que de la pratiquer, inlassablement, avec une inébranlable discipline. Un sanctuaire autour, rien ne pouvait ainsi m’atteindre ou me perturber l’esprit. J’étais victorieuse, souveraine, ici; eux, de vils mirages, intangibles, impuissants. Brûlez-donc en enfer, avec les vôtres. Vous n’avez point votre place ici. Retournez dans votre royaume de traumas et d’ombres. Vous ne méritez pas mieux.

Cette nuit-là, cependant, un détail clochait, ou plutôt, manquait à l’appel. Mon horloge interne réglée au quart de tour, je me réveillai, comme à mon habitude, alors que le village entier reposait normalement entre les bras de Morphée. Normalement, dis-je bien, puisque cette nuit, une personne importante ne reposait pas à mes côtés : Maman avait disparue. Je me levai d’un bond, presqu’en panique, scrutant la pénombre, à gauche, à droite, un coup d’œil furtif à la fenêtre, mais rien. Pas un chat, ni même un crocodile à l’horizon. Mince. Où pouvait-elle bien être? Je décidai de braver le danger, passant outre l’ordre de ne pas quitter la chambre, sous aucun prétexte.

Mon kimono maladroitement enfilé, je déambulai timidement dans le corridor assombri par les ténèbres ambiants, trébuchant un fois ou deux au passage, avant de fixer, suspicieuse, par l’entrée, les quelques passants qui titubaient dans la rue, tous plus ivres et ivrognes les uns que les autres. N’y avait-il donc que des alcooliques, en terre samouraï? Avaient-ils tous et chacun cet irrésistible besoin de noyer leurs peines, leurs angoisses ou leurs souffrances dans un verre de trop ? Quelle triste vie que celle des habitants de ce piètre pays, pensai-je en moi-même, avant de détourner le regard en direction d’un soudain bruitage, celui d’un fourreau claquant contre une rambarde. Mais oui, la terrasse du bar ! Me précipitant malgré moi, peut-être trop rapidement cependant, à l’extérieur de l’auberge, je vis celle qui m’avait tant inquiétée. Maman était là, de dos, encore hantée par ses propres démons, de toute évidence, voyant le pathétique état dans lequel elle se trouvait une fois de plus. Encore en boisson, hein... Au fond, elle me paraissait aussi vivante que ces êtres désincarnés hantant mes paisibles nuits. La pauvre, je devais l’aider, ma Choupipinette de maman – un surnom trouvé peu de temps auparavant, mais encore jamais prononcé à son oreille. Un signe récent d’attachement, de proximité sentimentale, que de trouver un surnom pour sa maman chérie, ne trouvez-vous pas? Je m’approchai silencieusement d’une Jun me tournant le dos qui, sans un bruit pourtant, et à la vitesse de l’éclair, passa près de m’ouvrir la cervelle en deux parties égales, si je n’avais, instinctivement, paré son coup avec un kunaï, aussi rapidement sorti de ma pochette que possible. La lame de mon arme éclata sous le choc, boum! Heureusement maman m’avait-elle entraînée à parer ce genre de surprises... Car ma vie aurait pris fin ici, sans l’ombre d’un doute. Terrifiée par la fureur aussi inattendue qu’incompréhensible de maman, je figeai, les yeux écarquillés, chuchotant péniblement un mot ou deux pour tenter de la rassurer, pour lui expliquer la raison de ma présence, ici, hors de mon lit:


« Ma... Maman... tu vas... bien, maman ? » dis-je, à la manière d’une enfant naïve, mais traumatisée. Les heures de pratique de la méditation m’avaient permis l’exploit de retrouver un semblant de contrôle, niveau langage. Je poursuivis, inquiète pour son bien-être, et le mien: « Je... Je cherchais maman Choupipinette... J’avais... j’avais peur que... sois disparue... moi, être... a.… abandonnée... Je... J’ai cherché... toi... Pou... Pourquoi tu... pourquoi toi toujours avec... la boisson? Je... je veux que... toi... sois bien, maman Choupipi... »

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Joo Jun
Joo Jun

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Mar 9 Juin 2020 - 12:37
-Qu'est qu'ce que tu baragouines.

Parle trop, son esprit bouillonne embrumé par les vapeurs toxiques de l'alcool. Une grimace d'agacement, sa langue claquant contre son palais. Une cigarette, le calme quelque instants avant que de nouveau elle observe l'arme brisé de son apprentie. Il est vrai, il est indéniable qu'avant même de chercher à comprendre qui était ce fantôme l'accostant, Jun avait dégainée sans crier gare. Pouvait-on vraiment la blâmer? Pas vraiment, mais elle était pourtant fautive. Le besoin de sa présence tout le temps, être omniprésente c'était trop demander pour l'errante. Elle avait vécue majoritairement en solitaire, les relations ne marchaient pas. En amitié, en amourette d'innocents genins ou même en se créant une famille. Garder espoirs? L'espérance ne menait qu'à la perte des faibles et Jun n'était pas faible. Forte, une image d'insolente ne s'attachant à rien ni personne, capable à tout moment de lâcher prise et s'abandonner à la folie sanguinaire. Broyer du noir, c'était si bon presque une drogue, dicter des ordres aussi alors qu'elle n'appliquait aucun des préceptes qu'elle enseignait à son élève, à sa propre personne. Mais ça, mais ça Natsumi n'avait pas besoin de le savoir. Ce soir, ce soir elle lâchait prise et retrouvait pour une nuit ce qu'elle était qu'importe les époques. Un nuage de fumée, ses iris rubis à moitié vidés de leurs éclats.

-R'tourne dormir, tu vois bien que je suis juste en bas. Va rien t'arriver, je suis juste dans l'bar.

Sur de rien, elle trébuche mais se rattrape dans un nouveau grognement d'exaspération. Sa main ébouriffe la chevelure de sa disciple, un sourire autant franc que possible sur sa gueule cassée. Trainant son sabre par le manche dans le sol, elle remonte les deux marches et s'enfonce en poussant les portes de l'échoppe. Le surnom, l'ignorant sciemment avec une nouvelle expression de dédain. S'attacher? Si Natsumi le faisait c'était suffisant, elle supportait son affection mais ça. Haussement d'épaules, noyer sa colère dans le fond de son verre. Les mégots se multiplient dans le cendrier, la limite entre conscient et comas éthylique est fine mais l'expérience de pilier de bar accumulée toutes ces années. Le pays du fer, le pays de la misère surtout. La dernière visite et le Shogunat Taïra se portait à merveille, et aujourd'hui comme tout dans sa vie, ses repères même en terre étrangère tombaient les uns après les autres. Lasse, elle était lasse de devoir toujours déménager fluctuant comme ses ambitions et ce qu'elle pouvait gratter dans chaque camps ou elle se posait même temporairement. Un râle d'impatience, devant l'attente.

Former son apprentie, achever ce qu'elle avait commencer voilà la priorité. En enfantant dans un corps déjà mature, un enfant soldat entièrement dévoué et vide de toutes anciennes expressions personnelles ou de libre arbitre. Voilà ce qui comptait, Natsumi ne vivait qu'à travers le prisme de l'errante et cela suffisait amplement. Un sourire malsain, un instant ses paupières se ferment. Lorsqu'elle rouvre ses rubis corrompus, elle est assise sur le porche de l'auberge, son arme sur ses jambes. Un tesson de bouteille à sa droite, un fond de saké à sa gauche. Une cigarette entre les mains, devant elle les fantômes de son passé semblent danser et la juger. Elle crache au sol, se lève en empoignant le fond de poison si exquis, le vidant avant de mouliner avec son fourreau dans le vide. La poussière est son seul adversaire, vide les rues le sont. La nuit est à son paroxysme et Jun réalise seule dans l'obscurité subitement que même la raison d'être au pays du fer n'est que pour s'assurer, que plus tard des gens la suivront et lui donneront l'attention qu'elle mérite.

-'Verrez, verrons c'que sera l'futur de Joo Jun. 'Miko, Régente vous verrez.


Mais à qui parlait-elle? Elle ne voulait aps rentrer dans la chambre d'auberge, pas qu'elle avait honte mais parce que sa créature avait un psychique fragile, et une nuit de cuite ne pouvait détruire tous ses efforts. Le temps manquait, recommencer à zéro était impossible. Mais même si l'univers la trahissait, elle continuerait de se battre. Voilà, les veine sur ses tempes s'affichant. Comme un animal acculé, se rendre ou mourir? Vivre était la priorité, bien sur, l'instinct de survie guidant ses pas. Mais bientôt, bientôt elle espérait ne plus affronter seule les épreuves qu'on mettait sur son chemin.
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Jeu 11 Juin 2020 - 7:14





Protégez de ses ennemis l’être auquel vous tenez le plus en ce monde.
Et si l’ennemi le plus féroce d’entre tous, pour ce dernier, n’était autre que son esprit en lui-même, hanté par les blessures et démons propres à son univers intérieur ? La réponse, la solution à cette énigme déroutante ne se cachait pourtant pas bien loin de toi, maman. Elle ne se dissimulait même pas, en fait. Regarde intelligemment, attentivement. Observe ce que tu repousses avec tant de violence; tu y trouveras sans doute la solution à ton malheur, pointant sans honte le bout de son nez, sous la forme de ta jeune disciple, oui, moi-même, ta soldate Natsumi. Je te protégerai de toutes les menaces que renfermera ce dangereux monde, même si l’une de celles-ci se révélait être toi et ta psyché émiettée.

Faisant mine de retourner vers la chambre, guidée l’espace d’un instant par maman, je n’y restai qu’un court moment, assise sur le rebord du lit, incapable de fermer l’œil après pareil spectacle. Un traumatisme de plus? Non, une crainte, ou plutôt, un sentiment de proximité inédit envers la manieuse de sabre, et le chagrin de voir une femme si chère à mes yeux se faire autant de mal en avalant goulument une bouteille après l’autre. Je quittai, une fois n’étant pas coutume, notre luxueuse chambre, avant de poursuivre ma route dans le même corridor que j’avais emprunté plus tôt. Elle était là, somnolant seule dans son coin, évachée sur le porche, son katana au sol, son fidèle médicament à ses côtés. Je m’approchai à pas de souris, ne voulant pas réveiller ma maman chérie endormie, ramassant l’arme ayant mordue la poussière pour lui poser avec délicatesse sur les genoux. Elle semblait y tenir autant qu’à sa propre vie... Je m’accroupis, l’observant un tantinet, silencieuse, la paisible dormeuse assommée par ses abus nocturnes. Soupir. Je m’assis à mon tour, non loin derrière maman, souhaitant garder un œil protecteur au cas où celle-ci se réveillerait soudainement. Or, à mon tour, je ne pus résister aux murmures attendrissant du sommeil conquérant, qui m’emporta, le cœur plus léger de savoir ma mère non loin de moi. Bonne nuit, Natsumi, me chuchota-t-il chaleureusement au creux de l’oreille...

Je me réveillai en sursaut, au son d’étranges marmonnages provenant de la bouche de Jun. Miko, la Régente...? Il n’y avait personne, à qui parlait-elle ? Accrochant dans ma frayeur passagère un léger meuble à ma gauche, j’attirai l’attention de ma compagne de songes, qui se retourna sans attendre dans ma direction. Allait-elle bien? Visiblement, le regard de maman parlait pour elle-même, véritable miroir de l’âme que les yeux d’une personne, disait-on. Ceux de Jun étaient presque sans éclat, sans vie. C’était la première fois que je la voyais saoule; à ce point, du moins. Et ce coup de katana, juste avant, avait induit en moi un doute quant à la toute-puissance de celle qui me guidait. Pas de quoi semer les graines d’une révolution prochaine, non, mais un trouble de la certitude, une fissure assez importante pour me convaincre de la menace que posait maman à la fois à mon endroit, et aussi envers son bien-être. Aussi me mis-je donc en quête de la soulager, ou, du moins, de la supporter dans la triste réalité qu’était la sienne, dans laquelle elle s’enfermait jour après jour, nuit après nuit, de toute évidence, bien solitaire dans son éternelle errance. Dépendance mise de côté, j’avais développé des sentiments nouveaux, quoiqu’un peu tordus, un attachement évident envers cette singulière Lieutenante, une personne comme moi, au fond, blessée par les événements de la vie, bousculée par des émotions et des sentiments tantôt incompréhensibles, tantôt si intenses qu’on préférerait s’arracher le cœur et l’âme plutôt que d’en ressentir une once de plus, ou, dans son cas, noyer cet enfer intérieur sous une tonne de litres d’une quelconque engourdissante boisson. Triste, bien triste. Je me vis en elle, d’une certaine manière, plus que chez tous les individus rencontrés sur ma route, jusqu’à présent. C’était déroutant, pour ainsi dire.

Les moments que nous avions vécus ensemble depuis notre première et brève rencontre à la brasserie d’un village caché à l’est d’ici avaient façonnés un lien unique entre nos deux âmes dorénavant enchaînées, je n’en doutai plus, victimes d’une codépendance qui se révélerait bientôt au grand jour. Peut-être de notre voyage allait-il émerger une improbable complicité, un duo d’errantes, sabre à la ceinture, prêtes combattre des adversaires communs ou à se défendre mutuellement l’une et l’autre. Errantes, oui, mais plus jamais seules. Quelque chose de beau, en fin de compte, et non pas le drame entrevu au départ. Une âme sœur? À voir, oui, à voir... J’entrouvris les lèvres, inquiète pour ma ‘maman’, attristée de la voir agir ainsi, autodestructrice, lui murmurant quelques mots qui, je l’espérai, la ramènerait vers un bonheur potentiel, ou, minimalement, un semblant de stabilité, en ma compagnie :

« Je... Choupipinette... Je... C'est pas pour moi que... je... inquiète. En... En fait... Un peu... oui. Je... Peur... pour toi. Je ‘veux pas que... tu... fasses mal à toi. JooJoon, tu... importante pour moi. » chuchotai-je, à ses côtés, fixant ses rubis éteints. J’avais du chagrin, de la voir ainsi. Une forme de pitié, sans doute, mais je ne la voyais pas comme une victime. Elle était, en fait, une survivante, comme moi. Pas une victime. Jamais, peu importe ce qu’elle avait vécu par le passé. « Je veux... pas... voir toi te détruire avec... boire de l’alcool. Steuplé... Qu’est-ce... qu’est-ce qui te... pèse, comme ça? Pas... pas grave si tu... veux pas me dire. Peu importe... ce que toi... tu diras, je... reste avec toi, toujours. Tu es... ma maison. Je veux... te protéger. »

Et comme éprise d’un élan soudain, je m’approchai, lui caressant le bras, en témoignage d’empathie. Quelques palpitations cardiaques et un rougissement des joues plus tard, j’avais franchi la courte distance qui me séparait du corps de Jun, nos visages entrant presque en contact. Je plongeai mon regard dans le sien, magnifique, puissant, faisant fi de sa figure décharnée et de ses dents taillées en pointes, que plusieurs auraient pu qualifier de monstruosité - mais je n’en voyais là que la représentation extérieure d’un intérieur lui-même détruit, déformé par un triste vécu. Au-delà des apparences, cette femme pouvait se montrer franchement jolie, pour peu que l’on se donne la peine de la comprendre réellement. Dans un léger souffle, je lui dis rapidement, avant de lui apposer un honnête baisé à la joue droite :

« JooJoon... Merci... être là pour moi. Moi aussi, je... veux... être là... pour toi. »

Et, sans attendre une réaction de sa part, nos bouches fusionnèrent, tendrement, longuement.
Je l'embrassai. Ma maman? Ma Lieutenante? Ma geôlière? Non. Joo Jun. Juste Joo Jun. Simplement.


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Joo Jun
Joo Jun

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Jeu 11 Juin 2020 - 14:30
-Tu ne sais rien Natsumi, ta nouvelle identité ferait fuir celle qui arpenta le pays de la foudre à mes côtés. Tu es un éclat d'un miroir brisé, tu brilles comme jamais mais n'oublie pas qui est l'artisan à ton origine.

Les poings étaient fermés, et l'impassible Jun laissait sa rage parler. Fatiguée, fatiguée de voir que malgré cette nouvelle mentalité le fond moelleux et trop neuneu de Natsumi resurgissait. En s'entraînant, en explorant la méditation, en maîtrisant les katas il était désormais évident que son apprentie évoluait pas forcement dans le chemin qu'attendait ou désirait sa tutrice. Son corps entier tremblait, l'effet des breuvages alimentant comme un combustible ne disparaissant jamais, infernal bacchanale le coeur noircie par une décennie de ravages et de morts dans son sillon. Alors pourquoi, pourquoi aujourd'hui s'ouvrir une fois de plus si le résultat était le même? Un jour son interlocutrice la quitterait, même la loyauté s'érodait. Mais Jun survivrait, jusqu'à ce que la terre disparaisse. Qui croyait-être Natsumi? Que pensait-elle pouvoir lui apporter? L'errante possédait tout ce qui manquait cruellement à sa disciple pour l'instant. La force, la volonté, l'indépendance et la discipline dans la folie guidant ses pas. Qui la délivrerait de ses propres péchés et maux? Ou était sa terre promise? En avait réellement besoin? Les questions se bousculaient dans un esprit empoisonné par la liqueur coulant dans ses veines et tapant comme mille couteaux dans son crane.

-Je suis là pour toi, parce que tu ne peux te débrouiller seule Natsumi. Tu grandiras sous mon égide, si je suis la maison mes fondations sont bien solides.

Elle ignora le reste volontairement, sa respiration s'accéléra saccadé par la tension grandissante en elle. Elle reviendrait à Hi avec ce qu'elle s'était promise, le pays du fer connaîtrait son nom et redouterait son retour. Pas besoin de connections ou de réseaux, à la force de ses poings elle irait chercher ce qu'elle voulait. Ses pensées l’empêchèrent de contrer l'attaque de Natsumi sur sa joue, elle leva la main pour réprimander l'insolente quand sa bouche se retrouva engluer avec un autre contact humide humain. Elle ferma les yeux, l'espace de quelques secondes le temps s'arrêta et elle laissa l'attention la détendre, avant de se reprendre et de réprimer la rougeur sur ses joues. L'alcool ravageait déjà ses émotions, rendant le tout incroyablement difficile à contrôler mais elle en avait vue d'autre. Elle se retira, ne pas montrer de signe de faiblesse jamais, sa main droite passa sur ses lèvres pour les effleurer, son autre main attrapa les deux joues, bloquant le visage de l'innocente dans son emprise. Les rubis avaient retrouvés une lueur, un éclat colérique et enragé comme le démon qu'elle était. Ses muscles, ses tendons, chaque partie de qui elle était hurlait à la punition. Lui arracher un doigt, une oreille pour lui apprendre sa place. Jun n'était pas faible, Jun ne laissait pas impunie ceux dépassant les limites. Ses lèvres tremblèrent, sa gueule cassée s'ouvrit pour ne laisser sortir aucun son. Le mutisme résultant de la situation, guère par gêne mais parce que aucun mot ne qualifiait l'affront de son élève. Elle rapprocha Natsumi de son visage, assez pour sa respiration rauque souffle sur son visage, ses iris sanglants fixèrent un instant le fond de l'âme de sa proie.

-Tu veux être là pour moi? Je n'ai pas besoin d'aide, ni de soutient morale ou que sais je. 'Suis pas faible, 'serais jamais une parodie, ma vie mon passé si c'était à refaire le referais encore et encore.

C'était vrai, car elle n'avait jamais connue aucun autre modèle. Aucune origines, aucun nom glorieux ou clan à sa disposition. Mais elle n'enviait rien ni personne, subir le carcan familial ou celui d'un clan ou dès la naissance la place du nouveau née et son rôle étaient définis non merci. Elle inspira un coup, diminuant son emprise avant et poussa Natsumi contre son épaule. Elle bouillonnait mais s'en prendre et risquer de montrer une facette peu avantageuse ne mènerait à rien.

-J'apprécie...ta tentative, je ne peux pas te reprocher. Nous ne faisons qu'un, tu suis et marche dans mes pas. Inquiète toi pour tes entraînements Natsunami, je m'occupe de moi. Rentrons, je passe devant.

Surtout pour ne pas montrer son visage grimaçant de sentiments noirs et guère positifs, mais avant elle ébouriffa la chevelure de celle qui vivait avec elle. Titubant, confiant son sabre à la nouvelle soldat, elle passa rapidement à l'intérieur de la taverne en bas de l'auberge. Se terminer, oublier ce qu'avait osé faire l'autre femme. Vu son état et même si la tension maintenant son corps dans un état semi conscient comme chaque poussé d'adrénaline. Les escaliers furent une épreuve pour ses jambes et son corps, la rambarde la sauva de plus d'une chute. Les bouteilles achetés au bar en contrebas menaçant de tomber et de s'exploser contre le sol mais finalement elle entra, se laissa tomber contre le sol s'adossant au lit, décapsulant sèchement le bouchon. Tâchant son haut de la liqueur sucré, un alcool moins fade et amère pour de meilleurs lendemain. Elle observa du coin du regard Natsumi, et descendit deux gorgées pour ne pas y repenser.

-'Tsumi, tu comptes...pour moi.

Dans ses plans, dans sa vie, les réflexions d'une femme alcoolisée, non d'un être humain ne voulant pas effrayer la seule la supportant pour le moment. Sa vision devint flou l'espace d'un moment, son corps entier était lourd. Bouger lui était impossible à part un mouvement machinale pour porter la bouteille à ses lèvres.

-Seul truc qui pèse, c'est ma tête...

Elle rigola, il y avait rien de drôle. Une larme s'écoula, la première depuis un long moment. Mauvais présage comme à chaque fois que les nerfs explosaient.
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Ven 12 Juin 2020 - 6:50



Montrer les crocs, ou fuir.
Vous cherchez à mieux saisir le comportement de ma Lieutenante vis-à-vis de mes actions en apparence insolentes ? Comparez-le aux agissements d’un animal blessé, esseulé, brisé par les mésaventures et les drames de sa piètre existence, un animal que vous approchez bravement, que vous tentez de prendre en étau, dans l’unique but de lui apporter soins et réconfort. Il était seul depuis bien longtemps, souffrant des lustres durant, sans support, endroit où rentrer et se sentir chez lui, à peine capable de tolérer la présence d’autrui, et encore moins les démonstrations d’intimité ou d’affection. Il ne savait les accepter, les comprendre, les apprivoiser, leur répondre. Il menaçait de ses dents acérées quiconque lui tendait une main avec tendreté ou fuyait la queue entre les jambes, ou une bouteille de saké entre les pattes, le malheureux osant s’approcher un tantinet trop brusquement, hâtivement. Victime de sa propre vulnérabilité, il s’éloignait de qui pouvait réellement le sauver, ou, du moins, le guider dans la découverte de l’envers de la médaille que symbolisait la vie. Peu importe que cela lui porte préjudice ou accélère sa déchéance; éviter de faire face à ses démons, à un inconfort bénin, même si éphémère, de plus: voilà ce que lui dictait son instinct primitif de bête sauvage. Quitter les sentiers battus, les chemins jusqu’alors parcourus spontanément, sans réflexion approfondie, du fait de l’habitude? Non, jamais. Il était né et avait vécu ainsi, et ainsi mourrait-il, sauvage, indomptable, libre. Mais, libre de quoi, en fait? D’un monde physique, concret, charnel, peut-être; certainement pas de sa psyché, de sa douleur, des émanations toxiques de son univers intérieur anéanti et pourtant révélés par le verre de trop. Sa cage, la créature la traînait avec elle en permanence, errant sans but réel en quête de plus de liberté, sans se rendre compte, non, pire, en se voilant la face quant au fait qu’elle était prisonnière d’elle-même, d’une personnalité factice, de ses pensées et réactions inappropriées, d’un destin dans lequel elle croyait se complaire ou pour lequel elle s’était résignée, abattue par les vilains coups du sort.

À l’image de la créature brisée décrite, Joo Jun avait violemment réagit à la surprise d’être vue autrement que par ce qu’elle semblait se targuer d’être : un monstre sanguinaire sans émotions ou sentiments pour son prochain, vicieuse Lieutenante manipulatrice. Si l’ancienne Natsumi aurait pu la voir sous ce triste jour, moi, la nouvelle, totalement dévouée à ma chère maman, n’y voyait-là qu’une menace de plus envers la personne qui m'était la plus précieuse, une menace émanant des tréfonds de l’âme de Jun elle-même. Dans un geste empreint d’une dévotion démesurée, voire exagérée, j’avais tenté de comprendre la triste intoxiquée à l’identité véridique masquée, de lui faire saisir l’étendu de mon adoration pour sa personne, au point de mentionner mes impressions et de me rendre moi-même vulnérable à une quelconque réprimande de sa part. Elle m’avait, en fin de compte, repoussée, d’un certain point de vu, peut-être parce que la confrontation avait été trop directe pour abattre ses défenses ou, alors, parce que j’avais su la mettre en contact avec une partie d’elle-même qu’elle souhaitait repousser, de peur qu’on la répulse ou l’abandonne. Après, embrasser ma supérieure n’avait pas été l’idée la plus brillante du siècle, mais ça pouvait toujours la faire sortir de sa zone de confort, minimalement. Et puis. Oui, n’en doutez point, j’avais développé des sentiments envers JooJoon, bien que probablement malsains compte tenu du contexte et de la situation particulière dans laquelle on baignait toutes les deux, ensemble. Des sentiments, tout de même, bien réels.

Je ne répondis pas à ses joutes verbales, ni même ne réagis physiquement au moment où elle me saisissait les joues pour me rapprocher, une fois de plus, de son visage, le regard rubis plongeant en mon âme, comme si cette dernière cherchait à comprendre le pourquoi de pareilles actions, à sonder la véracité de cet acte quasi-suicidaire. Étais-je sincère, ou alors folle, devait-elle se demander ? Non. Je ne voulais qu’aider, simplement, et lui montrer l’étendue de mon appréciation à son égard. Un amour naissant, envers une jumelle bientôt spirituelle, deux êtres que tout liait à présent, ne faisant plus qu’un en pensée, en esprit. J’étais prête à subir le contrecoup de mon insolence, pour peu que mon comportement ait produit l’étincelle nécessaire pour allumer les braises du changement chez maman. Je savais, cependant, qu’il me faudrait patience et constance, si je désirais voir l’apparition de cette Jun deux point zéro, et que le succès derrière cette profonde modification ne dépendrait que du travail effectué par elle. Je pouvais la supporter, certes, mais le gros du boulot passerait par ma supérieure.

Alors que nous retournions vers la chambre, dans l’auberge, et qu’elle me refilait son katana pour... je ne savais quelle raison, j’osai un long, mais distinct soupir, qui ne laissa place à aucune interprétation concernant ma déception. C’est dans la pièce, à l’abri des regards indiscrets, que j’explosai, trop de frustration s’étant accumulée pour que je ne puisse rester muette face à l’inaction de maman, qui se voilait encore la face. Je comptais pour elle, elle me l’avait dit, et l’inverse était aussi, sinon encore plus vrai. Je l’adorais, oui, et j’aurais tout fait pour la protéger, que ce soit d’un ennemi extérieur ou d’elle-même, quitte à devoir l’écraser psychologiquement, à son tour, ou à la tuer, si cela devait la soulager de son malheur. Dans un éclat digne des pires crises de l’adolescence, confuse, j’éclatai, gesticulant dans tous les sens :

« Tu... tu veux savoir, quoi me pèse, Choupipi? Je... te voir te détruire ou... ou souffrir... alors que toi... mérites pas ça ! Tu... tu t’occupes si... beaucoup de moi, mais... et très bien... Mais toi... menace pour toi-même... Je t’aime... je... je faire ce que je dois... si c’est pour ton... bien. Maman... sera fière... de moi... » dis-je, en dégainant théâtralement le katana de son fourreau, posant la pointe du sabre, bien droite, à quelques centimètres du visage de maman. Une menace ? Non, une promesse: celle de tout faire, avec zèle, pour le bonheur de la femme anéantie à mes devants. Je lui appartenais, je lui devais tant, et la protéger relevait de mon devoir, peu importe la forme que cela pouvait prendre. « Je... suis ta soldate. Je... être fidèle, dévouée... à toi. Mais tu... un risque pour toi, et moi. Je... je peux pas... aider plus. Tu... »

La lame regagna aussitôt le fourreau. Mon cerveau s’embrouillait sous l’effets d’émotions contradictoires, déchirantes. Une seule solution : la fuite. Je tournai les talons prestement, le katana de maman toujours fermement tenu entre les mains, pour fuir la pathétique scène qui se déroulait dans la pièce. Je quittai, le plus rapidement possible, l’établissement dans lequel nous créchions cette nuit, pour me réfugier dans la ruelle qui le séparait d’un commerce adjacent. Dans la pénombre nocturne, recroquevillai le dos contre un mur, je pleurai les premières larmes de ce genre, dans cette nouvelle vie qu’était la mienne, perdue dans un tumulte de sensations désagréables. Pleurant, oui, et de chaudes larmes de crocodiles. Enfin, je me relevai, une impulsion vive guidant mes pas, une pensée, celle de fuir, fuir le temps de stabiliser mon état chaotique qui se voulait, je l'espérai, temporaire. Je quittai la ruelle, le katana dans son fourreau, le fourreau solidement retenu entre mes doigts, me dirigeant... peu importe où. Cela n'avait aucune importance, pour être honnête. Il me fallait simplement évacuer ce trop-plein de sensations désagréables qui me donnait l'envie d'égorger quiconque croiserait ma route, cette nuit.

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Joo Jun
Joo Jun

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Dim 14 Juin 2020 - 10:49
Tout homme abrite en lui une bête sauvage.

Lentement, la balafrée se releva, posant son regard dans la pièce vide. Son visage fut prit de spasmes, ses mains cachèrent un instant ses rubis et elle avança en titubant à l'aveugle. L'alcool était une chose, l'alcool pouvait aider à ne pas se souvenir mais ce qu'elle avait vu et entendu pas même la plus forte des drogues ne l'effacerait de son esprit torturé. Puis ses poings heurtèrent les murs jusqu'à faire saigner ses phalanges, la douleur permit à l'instinct de Jun de nouveau prendre le dessus sur les drôles de sensations parcourant chacune de ses terminaisons nerveuses. Elle alluma une cigarette, souffla le nuage vaporeux vers le plafond et renversa le lit pour y chercher ce qu'elle avait omis de dire à son apprentie. Elle lui volait son arme? C'est bien, elle devenait de plus en plus enhardie mais maintenant il fallait assumer, jouer au chat et à la souris mais cela n'avait rien d'un jeu. Langue de vipère, superbe arme achetée contre une petite fortune aux portes de Kumo, une lame bien plus cher qu'un simple katana, mais cela ne changeait rien au fait que qu'importe la valeur de l'arme au final elles étaient touts égales aux yeux de l'errante. C'était ses armes, ses trophées, la colère lui arracha un rictus de sourire. Elle n'avait pas besoin de Sobek, non traquer sa disciple c'était tellement plus intéressant. Les rubis se posèrent sur la fenêtre, et avant de sauter dans le vide la Lieutenante plaqua Ignominie à sa ceinture. Les armes ne manquaient pas, la volonté non plus.

Un sifflement, un chant pour se concentrer, de toits en toits, dans la nuit le prédateur était en chasse. L'alcool n'existait plus, bien sur son jugement en était affecté mais il était surtout question d'honneur et d'égo, de fierté et d'autorité. De pirouettes en pirouettes, un sourire sadique et malsain sur sa gueule décharnée, une grimace carnassière tandis qu'elle errait dans la bourgade à la recherche de Natsumi. Guère besoin de se cloner, ou pouvait-elle donc aller cette insolente osant menacer, osant mettre son sabre sous la gorge de sa propre tutrice? Jun avait-elle été trop magnanime et souple avec l'éducation de la soldat? Fallait-il réellement la lobotomiser pour avoir la paix? Ses rubis brillant d'une nouvelle envie, comme ceux d'un monstre dans la pénombre scrutant ses victimes. Comme ceux des monstruosités vivant dans les abysses, enfin elle reconnu la figure de son apprentie errant dans la ville. Plutôt que d'intervenir directement, elle se mit en chasse patiemment, que faisait donc Natsumi? Prenait elle donc pour exemple sa mentor? Un besoin de sang l'habitant également, finalement quelque chose était bien ancrée dans cette petite imbécile.

Elle se rapprocha, bondissant sur le toit adverse avant de se positionner dans son dos, ses pupilles se dilatant, l'excitation, l'adrénaline l'emportant sur tout le reste. Et elle chargea, sur une courte distance se retrouvant directement au contact avec Natsumi. La faisant tomber sur le ventre avant de la retourner sur le dos et de lui mettre Langue de vipère sous la gorge, une respiration rauque et saccadée. La punir, lui montrer qui dirigeait réellement. Mais avant, avant la faire revenir à elle même. Sa main libre fendit le vent et claqua les deux joues de l'ancienne membre de la foudre.

-Imbécile. Tu fais quoi? Tu crois que tu vas saigner le premier connard que tu vas croiser, alors que tu sais même pas te servir de mon arme?

Elle rapprocha son visage à quelques centimètres du sien, la lame colla la peau de son apprentie, collant son front au sien, plongeant ses rubis dans le regard de Natsumi. Sa main descendit jusqu'à sa prothèse, appuyant dessus. Qui se détruisait réellement? Qui souffrait? Obéissait-elle sincèrement?

-C'était ta première et dernière fugue, et si tu t'avises de me menacer encore, observe comment l'alcool est bien descendue. Ne gâche pas tout, avec des sentiments ou par fierté. Tu n'es pas prête, tu es encore loin de pouvoir faire quoi que ce soit.

Elle tapa sur sa main tenant le fourreau pour lui faire lâcher, rangeant langue de vipère et empoignant son katana. Se relevant et forçant Natsumi à faire de même, le fourreau claqua contre le postérieur de l'autre avant de lui rendre, et d'attirer sa disciple contre elle. Jun devenait-elle trop douce? Ou était donc le sang, l'indépendance et la peur dans le regard d'autrui? Ou était donc les pulsions sanguinaires?

-N'oublie pas la peur, n'oublie pas la chaîne alimentaire. Le crocodile ne crains guère le poisson.

Ses lèvres effleurèrent celle de l'Harusame. Tirant sur sa chevelure, Jun goûta au pêcher interdit, transcendant les relations maître et élève. Puis rompant le lien temporaire, se remit en marche vers l'auberge.

-Ne laisse pas la soif de sang te contrôler, tu deviendrais rien de plus qu'une bête sauvage. Et en général, ceux ayant la rage sont rapidement abattus.

Spoiler:
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