L'âme d'Ame [PV Ashura]

Lun 30 Mar 2020 - 21:47

Murashigure - Hiver 204

Ame était un pays au sort des plus étranges. Sa position géographique pouvait laisser entendre qu’il allait être très prospère et heureux, des plaines et vergers verts, des belles fleurs partout, des arc-en-ciels à en perdre de vue, des gens heureux à courir et danser dans les champs de fleurs… Sans oublier toute les personnes qui allaient chier des arc-en-ciels en continu ! Et pourtant le sort de ce pays n’avait rien à envier à qui que se soit, le pays jouissait d’une sale réputation comme une putain qui se faisait labourer vulgairement par la racailles dont la fierté avait été enterrée depuis des années.

Le crime y était installée depuis bien longtemps, peut-être de trop et l’autorité même du pays était devenue quasiment inexistante. Tout le monde savait qu’elle ne valait strictement, personne ne savait réellement la prendre au sérieux et tout le monde savait qui étaient les maîtres de ce pays : Les criminels et les mercenaires. La situation n’était, dans l’absolu, pas la plus grave si au moins les dirigeants n’étaient pas aussi corrompus et pourris.

Mais encore, cela n’était pas l’élément le plus dérangeant dans ce pays. Après tout, l’autorité et le pouvoir d’un gouvernement, d’un seigneur n’était que celui qu’on était prêt à lui concéder comme des esclaves stupides. La pire chose dans ce pays était le chaos constant et ambiant dans lequel il était plongé et se propageait telle la peste. Le crime n’était pas la pire chose pourvu qu’elle était contrôlée et maîtrisée ! Et le crime ne pouvait être intéressant que lorsqu’elle était dans un pays riche et prospère car après tout, il est préférable de voler 50kg d’or à un riche qu’une pomme à un clochard, n’est-ce pas ?

La prospérité d’un pays ne pouvait venir que s’il n’était pas plongé dans le chaos qui poussait les gens à se comporter comme des animaux dont seul la loi du plus fort comptait car même si elle permettait à des groupes de s’imposer comme les grands chefs, elle détruisait et appauvrissait inévitablement le pays et donc le crime. Oroshi savait cela et il estimait que l’heure était venu de rétablir l’Ordre. Il ne voulait pas laisser indéfiniment tout ses animaux courir librement pour pisser à chaque façade pour signaler que cela était leur territoire maintenant. Il voulait faire du nettoyage et pour cela il n’avait que deux possibilités : Mettre une laisse aux chiens ou les tuer.

Ce jeune homme était prêt à tout pour cela, même si cela consistait à massacrer entièrement des groupes. Depuis longtemps il avait été habitué à ne pas ressentir la moindre pitié pour les gens car après tout le monde était égoïste. Tué ou être tué, tel était la règle à Ame. Il savait qu’il ne fallait jamais laisser un ennemi vivre si celui-ci était rancunier car il allait être telle une épée de Damoclès au-dessus de la tête. On ne pouvait laisser ainsi un ennemi se balader tranquillement dans son dos pour lui donner l’occasion de nous poignarder pour ensuite s’exclamer « Toi aussi, Brutus... » ! Non, Oroshi n’était pas du genre à laisser à son ennemi l’occasion de le poignarder. S’il jugeait nécessaire, il allait tuer son ennemi pour se débarrasser une bonne fois pour toute d’une source potentielle de problème.

Un homme pragmatique dont l’objectif était de prendre la meilleure décision pour mettre en place ses plans. Négociations, tortures, meurtre, massacres… Toute les portes restaient ouvertes pour lui offrir le maximum d’options.

Mais avant de penser à massacrer qui que se soit ou de tenter de mettre à genoux des groupes de petites racailles en manquent de reconnaissances car leurs parents ne les avaient jamais félicités pour leur médiocre existence, il fallait qu’il forme un groupe. Un groupe ou même une organisation ne pouvait vivre ni survivre sans source de revenue stable. Pour cela, il avait déjà son petit plan ! Il pensait à construire le plus grand casino d’Ame et même de tout le Yuukan. Il savait que le projet était très ambitieux, mais il ne doutait pas de son succès. Il savait même où il allait placer ce casino, directement dans le centre-ville qui peinait à se reconstruire par faute de moyens, ou d’envie… Ou même des deux. On pouvait aisément comprendre que personne n’était guère très motivé à investir des millions dans une ville poubelle peuplée de mercenaires et de criminels en tout genre avec des putains qui traînaient à chaque coin de rue et parfois on se demandait s’il n’avait pas plus de putains à Ame qu’il n’avait de goûtes d’eaux qui tombaient sur ce triste pays.

Bien sûr, un tel projet n’allait pas se faire seul et pour cela, il avait invité son grand ami Ashura au tempérament aussi explosif que son propre pouvoir héréditaire, pourvu qu’il était réellement héréditaire… Il fallait espérer pour les femmes qui pouvaient avoir des nuits… explosives avec lui ne subissaient pas son pouvoir car sinon on ne pouvait que les plaindre… Encore que, on pouvait aisément douter qu’elles restaient en un seul morceau mais passons ce détail… Il était probablement une des rares personnes en qui il avait une confiance aveugle ! Et c’était une confiance qui n’était pas simple à acquérir dans un pays comme Ame ! Il pouvait même s’estimer heureux qu’il n’avait pas encore eu un doux baiser de la mort qu’Oroshi pouvait offrir à quelques chanceuses…. Si si, elles étaient chanceuses, un baiser à faire tomber…

Bref, passons ce petit détail ! Oroshi avait invité ce brave Ashura chez lui pour pouvoir discuter en tout tranquillité. Il n’aimait pas trop faire ce genre de réunions à des lieux publiques comme un bar, outre le bordel ambiant et la connerie des présents, ce n’était pas le meilleur endroit pour comploter et mettre en place des plans diaboliques…. Son chez lui était très propre, bien rangé. Tout était correctement rangé, aligné et au besoin symétrique. Le style du logement était plutôt chic, bien que sobre. Il appréciait les belles choses et encore plus si elles étaient propres et bien rangées… On ne parle pas ici des femmes, ça va de soit !

Oroshi était installé sur son fauteuil de cuir, attendant sagement la venue d’Ashura chez lui. Il savait que la chose n’allait pas tarder et de toute façon, il n’aimait pas les retards. On pourrait penser qu’en bon criminel, il était plutôt un homme chaotique, mais il n’en n’était rien. Le monde du crime comme il l’avait connu savait qu’il était un échec total. Il en avait marre de les voir de la sorte alors il s’était donné comme objectif de façonner le crime à sa façon. L’Ordre et la hiérarchie devaient dominer la chose afin de permettre l’apparition de choses productives. Rien de bien ne pouvait venir du chaos ou… Plutôt devrions-nous dire rien de productif ! Bien entendu que semer le chaos pouvait s’avérer utile par moment, mais cela n’était qu’un autre débat.

Finalement Ashura arrivait et entrait, il le pouvait car après tout il y avait un accès non restreint au logement. Il pouvait venir à n’importe quel instant. Oroshi n’octroyait pas facilement sa confiance, mais s’il le faisait, elle pouvait être totale. Il l’observait entrer dans son air indifférent, le laissant entrer et s’installer. Il se contentait d’un simple signe de la tête en guise de salutation.

On dirait que tu as traîné pour faire jouir la femme….

Disait-il l’air de rien, même si cela pouvait être perçu comme un reproche pour une personne extérieure, Ashura savait que cela n’était qu’une petite plaisanterie. Il était vrai qu’Oroshi n’offrait que peu d’indices sur ces intentions, plaisantait-il ? Était-il sérieux ? Si on ne le connaissait pas, cela devenait presque impossible à devenir. Il passait rapidement sa main sur sa cravate comme pour s’assurer qu’elle était toujours parfaitement positionnée et lisse.

Tu peux te servir si tu veux.

Disait-il en agitant vaguement sa main vers l’armoire vitrée un peu plus loin. Un meuble qu’il connaissait bien, c’était le meuble de l’alcool par excellence. On pouvait y trouver quelques verres et quelques bouteilles d’alcool en tout genre. Il prit appui contre sa main, coude posé contre l’accoudoir de son fauteuil en le laissant se servir s’il le désirait avant de reprendre la parole d’un ton toujours aussi calme.

Je voudrais te proposer un projet qui nous servira, à termes, comme source de revenu constante mais sûrement comme QG également.

Il laissait son index se balader légèrement le long de sa tempe, marquant une pause de quelques secondes avant de reprendre.

Je voudrais ouvrir un casino….

Il continuait de le fixer, essayant de cerner ses réactions initiales à l’annonce de cette idée avant de reprendre.

Pour être plus précis, je voudrais ouvrir le plus grand casino du Yuukan ici à Ame, au centre-ville de cette ville. C’est également une occasion pour nous de nous approprier le centre-ville qui est toujours délaissé depuis sa destruction par ce bouffon au chapeau.

Il tapotait légèrement son index contre sa tempe à l’évocation de l’homme au chapeau, visiblement il ne le portait pas dans son coeur. Il laissait échapper un léger soupir puis reprit.

Mais un mal pour un bien… Puisque le gouvernement de ce pays ne songe pas à reconstruire le centre, si on s’y met en y bâtissant un énorme casino, nous pourrons progressivement contrôler cette zone et ouvrir avec le temps nos propres bâtiments.. Et ma foi, si quelqu’un à la grandiose idée de s’y incruster alors qu’on s’y implante….

Son index arrêtait de bouger, son sourire n’était pas visible depuis son masque mais Ashura pouvait certainement comprendre où Oroshi voulait en venir avec ça. Exactement, ils allaient leur offrir des fleurs et leur souhaité la bienvenue…

Mais pour cela il va nous falloir de l’argent… Nous pourrions faire quelques missions et quelques contrats pour l’occasion, ça nous fera toujours ça de gagné mais… Je pense qu’à termes je devrais essayer de négocier avec la banque Sabaku, ils devraient nous aider et ils devraient présenter, à termes, de bons alliés…

Oroshi se tut définitivement cette fois pour l’observer en attendant sa réaction ou son avis. Il n’était pas un homme fermé après tout et même s’il pouvait être très dur dans ses décisions, il n’était pas rare qu’il tende sa main, pourvu que cela allait dans le sens de ses intérêts. Vous pouviez bien comprendre que si cela était contre son intérêt, il ne le ferait pas… Et il espérait avoir un peu de la sagesse explosive de son ami, ça pouvait parfois aider...

Spoiler:

L'âme d'Ame...

Après quelques mois d’absence, Ashura faisait son grand retour à Ame no kuni, sa patrie, en quelque sorte. Et comme il s’y attendait un peu, rien n’avait vraiment changé depuis son départ, bien au contraire…

Mains dans les poches, il arpentait sereinement les rues malfamées de Murashigure. Bien que son faciès fût relativement neutre, ses pupilles roulaient de gauche à droite, et inversement, autant pour s’imprégner de son environnement que de jauger le comportement des différents personnages qui l’entouraient.

Ashura n’éprouvait aucune difficulté à décoder les regards qu’on lui lançait, en retour, de part et d’autre ; des regards qu’il ne connaissait que trop bien, lui qui avait passé pour ainsi dire la majeure partie de son existence dans ce coin malfamé du pays de la pluie. De la méfiance, du mépris, de la haine, mais aussi, aussi curieux que cela puisse paraître, quelques rares sourires, des prières et de l’espoir. Il n’avait que faire, tant des uns que des autres, surtout en cet instant précis, où seule sa destination finale importait.

Ainsi donc, voir une jeune fille se faire enlever sous ses yeux ne le fit pas vraiment réagir, pas plus que de voir ce vieil homme se faire poignarder à plusieurs reprises, par un petit groupe qui ne lui était guère étranger, parce qu’il fût, le vieil homme, d’après le peu de mots qui parvinrent à ses oreilles, incapable de s’acquitter de ses dettes.

Le guerrier jaune reconnaissait bien ces malfaiteurs, qui faisaient pour ainsi dire partie d’une bande contre laquelle il s’était frotté à multiples reprises. Mais cela remontait à un certain temps, une époque où sa vie ne se résumait qu’à voler et combattre pour survivre. En tout cas, malgré sa surprise de les revoir, surtout après tant d’années, toujours en vie et toujours aussi fidèle à leur sale réputation, le vagabond demeurait en apparence indifférent et poursuivit son chemin, sans un mot, sans se retourner…

Une fois suffisamment loin de cette zone, le guerrier impulsif pénétra enfin au cœur de Murashigure, là où il avait naturellement le droit à des scènes aussi malsaines que le sang qui commençait à bouillir dans ses veines. Seulement, contrairement à ce que vous pourrez penser, ce n’était guère la vue de la pauvreté ou de l’injustice régnante qui le mettait dans cet état, où il pourrait imploser à tout moment. Non, loin s’en faut. Ce qui le mettait dans cet état de rage c’était le fait de revoir une certaine personne, un homme qui s’était amusé de lui par le passé, mais qui avait malgré tout toujours su s’en sortir, pour une seule et unique raison… Il s’agissait d’Hibari, un homme du gouvernement, vêtu tout de noir, et qui ne se privait pas de craner, comme à son habitude, dès qu’il en avait l’occasion.

Quoi qu’il en fût, dès l’instant où le regard des deux hommes se croisa, Ashura s’arrêta net, défiant en quelque sorte le corrompu qui bénéficiait de la protection de certains groupes influents. Le guerrier jaune n’avait qu’une envie : décapiter Hibari sur le champ. Ce dernier pouvait d'ailleurs percevoir la rancune qu'Ashura avait son égard.
Les soldats de la marionnette corrompue jusqu’à la moelle se mirent alors naturellement sur la défensive, tandis que les deux hommes, Hibari et Ashura se défiait du regard… jusqu’à ce qu’Hibari décoche un sourire dès plus provocateur et s’en aille définitivement avec ses hommes. Cette ultime provocation lui coûtera cher, très cher, c'était indéniable.

Quelques heures plus tard…
Le guerrier jaune se rhabilla et quitta la demeure d’une veille connaissance, qu’il n’avait de base pas prévue de revoir dans l’immédiat. Seulement, il avait senti le besoin autant de se défouler que de se détendre, de prendre un peu de plaisir pour apaiser, en quelque sorte, son esprit avant de retrouver son camarde et frère d’arme de toujours.

Puis, sans vraiment se hâter, parce que ce n’était point dans ses habitudes, Ashura reprit son chemin, et se retrouva, quelques temps plus tard, devant le domicile d’Oroshi. Ayant un accès non restreint au logement de son partenaire, le guerrier jaune entra sans grande difficulté.

« Oroshi. » Lâcha -t-il en guise de salutation, qu'il accompagna naturellement d'un léger mouvement de tête.

Bien que son faciès demeurât relativement neutre, Ashura n’était pas moins heureux de revoir son frère d’arme. Il constatait d’ailleurs que ce dernier n’avait pas trop changer sur certains points. Toujours avec le même sens de la repartie. Son appartement était toujours aussi clean et parfaitement organisé.

« … »

Bien qu’amusé par la remarque de son compère, Ashura privilégia le silence, mais ne se priva pas de décocher un fin sourire sur le coin des lèvres. Puis, il desserra légèrement sa cravate qui l’étouffait avant de poser son regard sur l’armoire d’Oroshi. Il s’approcha de la vitrine, puisque le propriétaire des lieux l'invitait à se servir à sa guise, et observait pendant quelques instants, l’air visiblement songeur. Puis, rapidement, il fit son choix, en s’emparant d'une bouteille de Saké provenant d'un coin de Mizu.
Cela lui rappelait quelques vagues souvenirs, mais surtout la promesse qu’il s’était faite lors de son passage dans l’archipel. Voir tous ces clans s’allier et enrayer la corruption et la criminalité, pour ensuite fonder le village caché de Kiri était particulièrement intéressant, et sur certains bords inspirants, et ce malgré tout le mal qu'il pouvait penser des villages militaires...

Quoi qu’il en fût, son regard jaugea celui de son camarade, pour savoir s’il souhaitait prendre un verre ou non, avant de se servir soi-même et de s’installer confortablement pour discuter. Croisant les jambes et les mains, Ashura laissa Oroshi s’exprimer le premier, et il fut, le moins qu’on puisse dire, rapidement intriguer par le projet de son camarade.

Il ne fallut pas bien longtemps pour le guerrier jaune pour comprendre l’idée d’Oroshi, et ce avant même que ce dernier n’arrive à la fin de son monologue. L’idée lui paraissait particulièrement intéressante, et elle pourrait même s’avérer être parfaite par rapport à leur véritable projet. Chose qu’Oroshi ne manqua d’ailleurs pas de souligner, certes à sa façon.

« Ils seront-là. Ils s’incrusteront, comme toujours… les cafards… » Rappela le guerrier jaune, dans un premier temps.

Quelques veines s'affichèrent au niveau de ses tempes.

Son camarade était le plus à même de comprendre où il voulait en venir.

« Tu ne crois pas que tu devrais ôter ce morceau de tissu en ma présence, Oroshi ? » Fit-il, comme s'il cherchait à détourner son attention de ce qui avait tendance à l'agacer.

En réalité, le masque d'Oroshi lui importait peu, mais ce dernier devait sans doute prendre conscience que ce n'était pas forcément respectueux vis-à-vis de son partenaire, et ce surtout lorsqu'ils discutaient d'un sujet aussi sérieux.

« Pour en revenir au projet...

Et bien le moins qu'on puisse dire c'est que c'est un projet immense mais dont, je pense, on est tout à fait capable de réaliser.

Cependant, comme tu dois t'en douter, le gouvernement et ses complices ne le verront jamais d'un bon oeil.

Et bien entendu, encore moins ceux qui sont actuellement en train de se taper dessus pour savoir qui aura la mainmise sur les terrains abandonnées depuis le passage de ce... trou du cul au chapeau. »

Son sang s’agitait à l’évocation de ce surnom. A cause de lui, de sa lieutenante, un de ses rares frères d’armes fut exécuté sur le territoire de la roche…

« Bref, les obstacles sont nombreuses et je pense qu'il plus que jamais temps d'envisager de les balayer, une bonne fois pour toute, Oroshi. » Lâcha -t-il, en fixant son partenaire droit dans les yeux.

Autrement dit, Ashura avait des comptes à régler, autant contre le gouvernement que d’autres bandes qui devenaient pour ainsi dire gênants. Il n’avait nullement besoin d’entrer dans les détails, Oroshi était bien placé pour savoir où il voulait en venir.

« La Banque Sabaku, dis-tu ? Tu sais pourtant comment ces gens-là pensent, alors à moins que tu ais quelque chose pour les tenir en lèse, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de les ramener par ici.

Nous avons surtout besoin d'alliés, de véritable alliés, Oroshi. Des gens qui pensent comme nous. Qui agissent comme nous. Et qui ont le même ennemi que nous. Des personnes qui ne nous trahiraient pas dès que la pluie se met à tomber. Tu comprends ? » Bien sûr qu'il comprenait, il était certainement le mieux placer pour saisir les propos du guerrier jaune. « Mais peut-être que tu as aussi de quoi faire taire définitivement mes inquiétudes ? » Conclut-il, sur un ton curieux.

Il porta son verre à ses lèvres, buvant ainsi quelques gorgées de son délicieux nectar.
Il ne s'était pas encore tout à fait prononcer sur le projet d'Oroshi en lui-même, mais l'idée lui semblait clairement intéressante, sans doute exactement ce qu'ils avaient besoin pour entamer leur « conquête ». Ashura aura tout le temps d'y revenir dessus...

Pour l'heure, Oroshi semblait se projeter beaucoup trop loin, mais surtout envisageait comme allié une organisation dont le guerrier jaune ne voyait pas forcément d'un bon œil. Ce qui était certain, c'était qu'à la fin de la conversation, les deux hommes seront, d'une façon ou d'une autre, sur la même longueur d'onde...

Le monologue d’Oroshi était enfin terminé, il avait exposé rapidement son plan qu’il avait en tête. Bien entendu, cela ne représentait en rien toute la démarche à suivre et encore heureux ! Tout comme il était conscient qu’il avait une sacré différence entre la théorie et la pratique ! On pouvait imaginer beaucoup de choses, d’approches mais encore fallait-il que l’ennemi fasse exactement ce que l’on souhaitait ! Et il fallait admettre que cela était une toute autre histoire.

A présent le jeune restait silencieux pour écouter le monologue de son frère d’armes qui, bien entendu, soulignait certains points très honorable. Il l’écoutait, indifférent et calme comme à son habitude. Il prenait le temps de prendre en compte son point de vue et il abordait deux points importants : Les cafards et les alliés.

Pendant que son collègue continuait de parler, il se relevait lentement pour se rapprocher à son tour de l’armoire à alcool qu’il pouvait parfois chérir bien plus qu’une femme. Il hochait de temps à autre la tête pour lui indiquer qu’il continuait de l’écouter alors qu’il retirait son masque de tissu qui disparaissait rapidement dans la poche de son pantalon. Il se versait un verre de saké et se tourna vers son camarade qui venait de finir d’exposer son point de vue.

Traitons un point à la fois…

Disait-il d’un ton calme, il prit une première petite gorgée. Il préférait avoir une approche plus méthodique et ainsi il voulait régler la question des cafards pour commencer.

Je ne sais pas pour toi, mais lorsque j’ai de la vermine chez moi, je l’extermine.

Son regard se posait sur le contenu de son verre qu’il faisait tourner dans un léger mouvement rotatif. Il fini par arrêter le mouvement, laissant le saké redevenir lentement la petite flaque calme dans le verre.

On a deux possibilités… On peut tenter de le faire en les ignorant, leur laissant ainsi la l’initiative de l’action. Ce qui implique de nous compliquer inutilement la chose…

Il relevait doucement son regard pour le poser sur son collègue.

Ou bien nous prenons l’initiative et nous les frappons directement. Et par frapper… J’entends de les exterminer complètement. La situation sera pour nous beaucoup plus simple s’ils ne sont plus là pour venir nous casser les pieds, tu vois ?

Le ton pouvait paraître bien trop calme pour certaines personnes, après tout il était question de tuer des dizaines de personnes, du chef à sa famille. Bien entendu qu’Oroshi n’était pas du genre à faire des prisonniers et encore moins à épargner ceux qui représentent un danger pour ses projets. Il était prêt à tout faire pour atteindre son objectif, même si cela consistait à exterminer une population entière.

Personnellement je pense que la seconde solution est la plus simple pour nous. Bien que cela va nous demander une bonne préparation et une bonne organisation.

On pouvait aisément dire que l’on voulait tuer tout le monde, mettre la chose en place pouvait s’avérer bien plus galère qu’on ne le pensait initialement mais l’ambition était nécessaire pour avancer. Après tout, ce n’était qu’en voulant l’impossible que l’on pouvait réellement avancer et si on voulait contrôler le monde du crime d’Ame, il fallait être prêt à tenter l’impossible.

A moins que tu ai une autre idée pour régler ce problème ?

Demandait-il l’air de rien, c’était également pour lui une façon de demander son avis pour savoir ce qu’il désirait faire. Après tout, un projet se construisait ensemble et chacun pouvait apporter sa pierre à l’édifice. Ils ne devaient pas oublier que leur situation n’était pas la meilleure et qu’ils allaient devoir agir intelligemment s’ils voulaient espérer survivre dans leur opération. Il profitait de son arrêt pour reprendre une gorgée.

L'âme d'Ame...

Un point à fois. Cela lui convenait parfaitement, sachant d’autant plus qu’ils avaient tout le temps nécessaire pour traiter tous les points qu’ils avaient grossièrement soulevé.

Silencieux, Ashura regardait attentivement son associé, lui laissant naturellement le soin de revenir sur le point de son choix. Les obstacles, le Casino, la banque Sabaku, les alliances, il avait l’embarras du choix.

Oroshi préféra commencer par les obstacles qui risquaient bientôt de se dresser contre eux, si jamais ils venaient à se mettre à l’action. Pour le Toyohara, qui était sans doute l’une des personnes le plus pragmatique qu’Ashura connaissait, il fallait prendre les devants et éradiquer ces obstacles en les exterminant entièrement. Une proposition certes radicale, mais dont Ashura approuvait entièrement, notamment du fait qu’il était du genre à agir de la sorte.

Restant pour le moment silencieux, le guerrier jaune prit quelques gorgées de son saké, tout en continuant d’écouter les analyses et propositions de son associé.

Confiant sa préférence quant à la méthode qu’ils devaient retenir pour enrayer leurs obstacles, Oroshi finit par laisser la parole à son partenaire, cherchant à savoir si ce dernier avait une meilleure idée pour résoudre ce point-ci.

Un petit sourire en coin se dessina sur les lèvres du guerrier jaune. Il était pour ainsi dire heureux que son associé n’ait pas trop changé depuis son départ. Toujours aussi impitoyable, toujours aussi cruel. Cela faisait resurgir quelques souvenirs, provocant une certaine excitation chez le guerrier.

« Exterminons-les, une bonne fois pour toute. » Fini-il par lâcher.

Ils étaient sur la même longueur d’onde, comme souvent, même si la question de la banque pouvait très probablement créer des divergences.

« Voilà ce que je te propose. On réalise quelques missions pour réunir des fonds. On recrute des hommes en tout genre dans tout le pays, autant des informateurs que de mercenaires qu’on utilisera à notre guise. Puis, on mènera notre enquête pour identifier et localiser tous les gros poissons susceptibles de nous causer du tort, que ce soit sur le long ou le court terme. Après ces étapes, la suite devrait être un jeu d’enfant… » Lâcha -t-il avant de remplir de nouveau son verre.

Il venait de se créer un véritable plan dans sa tête. Un plan de plus diabolique que Oroshi ne pourrait qu’apprécier, tout du moins il en était persuadé. Mais c’était peut-être aussi le cas pour son associé, chose qui ne l’étonnerait pas le moins du monde.

« Cependant, on pourrait tout aussi opter pour des solutions encore plus « rapides », mais je ne te garanti pas qu’on puisse contrôler les conséquences de nos actes… » Ajouta -t-il, en affichant un léger sourire en coin.

C’était sans doute ce qu’il aurait fait en temps normal, mais là il s’agissait d’Ame, sa patrie, il ne pouvait se permettre de faire tout ce qui lui passait par la tête sans se soucier des conséquences. Car, s’il était revenu au pays de la pluie, après des longs mois d’absence, c’était avant tout et surtout pour changer les choses, comme ils se l’étaient promis à l’époque. Alors, aussi impulsif et explosif qu’il pouvait être, Ashura savait aussi réfléchir, garder son calme et se montrer patient. Mais pour combien de temps ?

Ashura voulait au moins la même chose que lui-même : L’extermination de la vermine qui ne savait rien apporter de plus que du chaos. Ils étaient toujours là pour pourrir et détruire les quartiers, les villes, les pays dans lesquels ils avaient une quelconque influence un tant soi peu importante. La volonté seule n’allait pas suffire pour les éliminer car ils avaient, à leur plus grand malheur, beaucoup de ressources et de moyens sous la main.

Oroshi écoutait les propositions d’Ashura et il était vrai qu’ils avaient besoin de beaucoup d’alliés pour espérer les exterminer. Ils étaient un peu limités à deux malheureusement, une chose regrettable mais que voulez-vous, ils n’étaient pas des dieux aux pouvoirs illimités capable de sauver le monde contre des dieux… Ou si ? Non, pas encore du moins… Il restait à savoir où il voulait trouver ces individus car, malheureusement pour eux, ils n’allaient pas pouvoir se les sortir du cul comme certaines personnes aimaient se sortir autre chose… Bref, je vous laisse imaginer ce que vous voulez ! L’homme regardait son liquide, reprenant une petite gorgée.

Tu as une idée où tu veux aller pour rechercher ces individus ? Je me vois mal aller demander au Collectif.

Un léger sourire s’affichait, il n’était presque pas visible et pourtant… Il prit une profonde inspiration, restant silencieux pour réfléchir. Il était conscient qu’ils n’allaient pas pouvoir y aller frontalement et crier sur les toits qu’ils en étaient les responsables… Bon, en fait si, ils le pouvaient mais les conséquences risquaient d’être problématiques…. Et pour l’heure, Oroshi ne voulait pas attirer tout les regards sur lui ou plutôt sur eux. Cela serait fort regrettable s’ils devenaient des cibles de choix pour les mercenaires, criminels, politiciens en mousses ou encore les fiottes à bandeaux.

Je voudrais éviter que nous attirons trop l’attention sur nous, du moins pour l’heure. Si tout le monde sait que c’est nous qui avons éliminé la vermine avec ces potes, sa famille et ses autres putes.. On risque de devenir une cible de choix pour les gens.

Autant qu’une attaque frontale et bourrine et frontale pouvait être amusante, parfois il fallait y aller avec une once de fourberie. Quelle est la meilleure façon d’enculer une femme qui ne le veut pas ? Ne lui révélée pas vos intentions et faites le par surprise ! Euhm… Bref…. Oroshi venait d’avoir une idée, un éclair de génie ? Peut-être, autant que cela pouvait être un éclair ou un génie ! Un large sourire se dessinait sur son visage, pas tant un sourire de joyeux lutin qui venait de se torcher la gueule ; Le sourire d’un homme heureux d’avoir eu une bonne idée d’enculer !

Ceci dit… Nous pourrions également faire passer se massacre comme le fruit de quelqu’un d’autre… Par exemple… Le fruit des bouffons aux bandanas…

Bien sûr qu’il parlait des idiots utiles des villages shinobi. Même s’ils pouvaient être un élément très dérangeant par moment, ils pouvaient être les parfaits boucs émissaires pour les opérations foireuses ! Et le seul village de shinoplette qui pourrait, potentiellement, avoir un intérêt à massacrer des éléments dérangeants était Iwa. Kumo était toujours occupé avec son jeu de la soumise et de la domina avec l’Empire. Kiri était bien trop éloigné et isolé sur ses îles. L’Empire avait fort à faire avec sa peste et Kumo… Par contre Iwa avait des appétits certains, des vendeurs de tapis qui se prenaient pour de grands conquérants, on aura tout vue dans ce monde.

Ils pourraient vouloir enquêter sur la chose, mais… Au pire une fois les preuves exposées pour nous créer un bouc émissaire, on les détruit pour s’assurer que plus personne ne puisse enquêter.

Sans preuve, ils n’allaient jamais pouvoir dire que nous étions les responsables. Un malheur pour eux et il allait s’en dire que les shinoplettes allaient verser quelques larmes pour cela… Mais ils allaient survivre… Et si non, ma foi, pas grave...

L'âme d'Ame...

« Je préfère aussi qu'on évite de passer par eux. Autant ils ont un excellent réseau d’informations, autant traiter avec eux risque de créer quelques failles dans nos plans. Un risque inutile dont on s’en passera bien.

Je pensais plus du côté du pays du vent. Tu te souviens de Mukuro, la catherinette ? Cette idiote qui a tenté de te tuer il y a quelques temps… Elle m’a envoyé son invocation pour me parler d’un gros contrat. D’après elle, les choses bougeraient dans le grand désert, et ils auraient apparemment besoin d’un coup de main. Au-delà du fait qu’il y ait beaucoup d’argent à gagner, je vois là aussi une parfaite occasion pour nous de trouver des alliés…

Enfin, quant aux soldats, les petits mercenaires du coin feront amplement l’affaire. Il suffit de bien les payer et ils seraient prêt à se jeter dans la gueule du loup, sans réfléchir. Sachant qu’ils participent au désordre dans le pays, autant s’en servir comme de la chair à canon, personne ne regrettera leur mort. Et puis, on peut d’une certaine façon dire qu’ils mourront pour la bonne cause. Qu’ils auront servi, pour une fois de leur misérable existence, à quelque chose. N’est-ce pas ? » Fit-il, d’un fin sourire

Ces petits délinquants et criminels ne manqueront pas à Ame, et encore moins à Murashigure, c’était le moins qu’on puisse dire. Ceci dit, le guerrier jaune gardait à l’esprit qu’il ne sera pas toujours évident de convaincre et d’enrôler certains mafieux du coin. Certains étaient en effet affiliés au gouvernement, d’autres étaient sous la coupe de grands criminels indépendants ou encore liés au « Collectif », et que par conséquent, de peur de représailles, ils feront tout pour rester fidèle à leur groupe ou organisation. Mais cela n’avait en fin de compte que peu d’importance pour Ashura, qui comptait mettre la pagaille et profiter du chaos…

Quant à Mukuro, Ashura lui accordait pour ainsi dire une certaine confiance, notamment du fait de toutes les missions qu’ils avaient pu effectuer ensemble, et dès lors il n’avait pas de raison de douter des paroles de son invocation. D’autant plus que le guerrier jaune reconnaissait que cette femme avait beaucoup de flair. Elle savait toujours aller dans les bons endroits pour dénicher des gros deals. Elle le lui avait suffisamment prouvé.

Ainsi donc, Kaze serait la destination parfaite autant pour réunir une certaine somme de ryos, chose non négligeable pour leur projet, que de tisser quelques alliances, pouvant les aider, d’une manière ou d’une autre, dans leur projet pour le moins ambitieux.

« Oui, évidemment. Nous n’avons aucun intérêt à nous mettre sous le feu des projecteurs.

Le pays semble au bord d’une révolution, Oroshi. Je vois là justement une parfaite occasion pour abattre nos cartes. Nous nous sommes effacés de la scène suffisamment longtemps pour que les gens nous voient venir. Le mouvement Seichi est sous le feu des projecteurs. Profitons-en pour semer la discorde et profiter du chaos. » Lâcha -t-il, pour répondre aux inquiétudes de son associé.

Un large sourire de satisfaction se dessina sur son visage lorsqu’il entendit son camarade ajouter une suggestion des plus intéressante pour détourner l’attention sur eux. Il reconnaissait bien là son associé et frère d’arme, toujours aussi sadique et cruel.

Oroshi ajouta par la suite quelques détails qui ne firent que ressortir son côté machiavélique. Mais aussi le génie dont il pouvait faire preuve. Cependant, pour une fois, aussi étrange que cela puisse paraître, Ashura préférait tempérer. Et pourtant, au fond il semblait aussi animé par de biens sombres pulsions, à l’image de son camarade.

« On pourrait l’envisager une fois que nous sommes certains d’avoir des alliés. Ces cafards sont nombreux, il suffit d’en tuer un pour que dix autres reviennent à la charge. Et j’aimerai autant éviter de détruire le pays… »

Oroshi était le mieux placer pour savoir où il voulait en venir.

Ashura n’avait et n’aura certainement jamais la patience de son partenaire, alors autant faire le nécessaire pour s’assurer qu’il ne laisse pas libre cours à ses pulsions.

« La question que je me pose maintenant c'est de savoir quand est-ce qu’on part pour Kaze. Partir toute de suite nous ferait rater l’opportunité que nous offre les actions du Seichi. Retarder cela nous ferait probablement louper ce fameux contrat auquel la catherinette voudrait qu’on prenne part. » Ajouta -t-il, d’un air songeur.

Il n’avait pas la réponse à cette interrogation, du moins pour le moment. Mais peut-être qu’Oroshi saura trouver le choix qui leur conviendrait le mieux ? Comme souvent...

Ashura se mit à parler de Kaze, il en était étonné mais pourquoi pas. Il connaissait bien entendu Mukuro, une étrange femme qu’il avait encore un peu de mal à correctement situer, mais il savait qu’elle était un élément très important. Il était vrai que Kaze pouvait être une destination intéressante pour eux, des contrats à gogo, des nouveaux contacts, des alliés supplémentaires à avoir. Il avait beaucoup davantage à avoir, mais cela allait également impliquer de devoir quitter Ame pour un bon moment, chose qui n’était dérangeante dans l’absolu.

Il laissait sa main gantée caresser son menton, l’air pensif. Il savait également que la banque se trouvait à Kaze pour l’essentiel, c’était donc également l’opportunité d’entrer en contact avec elle et qui sait, peut-être pourrait-elle aider également. Après tout, un bon soutien financier de la part d’une banque pouvait toujours s’avérer fort utile ! Indépendamment de savoir si leurs méthodes étaient honorables ou non… Mais que valait déjà l’honneur dans ce monde ? Ce monde était bien pourri et corrompu jusqu’à la moelle, seulement certains le faisaient passer pour de l’honneur et d’autres l’assumaient !

Je me souviens bien d’elle oui… Nous pourrions en effet aider à Kaze. Nous pourrions avoir de nouveaux contacts et avoir notre propre réseau d’informateurs.

Et qui sait, ils allaient peut-être même pouvoir créer des liens avec le monde criminel de Kaze, ce qui pouvait s’avérer fort utile aussi. Les possibilités pouvaient s’avérer nombreuses, encore fallait-il espérer que les gens qu’ils allaient aider n’allaient pas être des pseudos-justiciers à la con qui pensaient détenir la vérité divine ! Sinon ils allaient avoir un sacré soucis à termes !

Et il est vrai que l’on peut utiliser toute la crasse qui vient toujours à Ame pour se battre avec nous. Leur mort nous aidera à termes aussi !

S’ils pouvaient s’en servir puis les jeter, se serait la situation idéale pour eux ! Les mercenaires étaient comme des mouchoirs en tissus, utiles mais on ne veut pas les garder quand ils sont usés ! Et tout le monde sait que lorsque vous voyez des mouchoirs en boules sur le bureau, c’est un mauvais signe !

Il parlait ensuite du Seishi, il n’avait pas tord que pour le moment tout le monde bavait devant la télé pour savoir ce qu’ils allaient faire. Étaient-ils les grands héros tant attendus qui allaient sauver le pays de tout les vilains ou, au contraire, allaient-ils finir par être les grands méchants que tout le monde craint ? Oroshi ne savait pas vraiment blairer les nobliaux qui pétaient plus haut que leur cul en pensant qu’ils étaient plus légitimes qu’un autre juste parce qu’ils portaient un nom de famille. Pour lui, la légitimité d’un individu venait dans sa capacité à se faire accepter et à régner, ni plus, ni moins.

Il se grattait de nouveau la joue, laissant son esprit travailler alors que son regard restait posé sur le liquide de son verre. Avaient-ils réellement un intérêt à rester à Ame et aider le Seichi ? Pas vraiment en réalité car après tout, qui disait que le Seichi n’allait pas les entuber comme on pouvait entuber une putain dans une ruelle ? Voilà, personne ! Et Oroshi n’aimait pas se faire entuber. D’autant plus, il ne connaissait pas la position du Collectif dans cette histoire, bien qu’il ne doutait pas qu’ils allaient intervenir d’une façon ou d’une autre. Après tout, soutenir un dirigeant du pays était dans leur intérêt complet, là où pour eux ce n’était pas encore si important.

Je ne pense pas que se soit utile pour nous d’aider le Seichi. Je pense que le mieux est de les laisser faire mumuse dans leur bac à sable pour le moment. De toute façon ils devraient être affaiblis après leur coup… Et le collectif le sera certainement aussi, bien que je ne sais pas à quelle table il va s’asseoir.

Et il serait dommage de soutenir l’un des deux camps pour se faire enculer après, n’est-ce pas ?

Il affichait un petit sourire avant de passer sa main sur sa nuque. Il savait que s’ils aidaient ou contraient le Seichi, ils allaient bien trop attirer l’attention sur eux ! Pire, ils risquaient de devenir des cibles de choix sans pour autant avoir des alliés, ce qui rendrait leur tâche particulièrement délicate.

Je pense que nous devrions plutôt aller à Kaze pour l’heure. Si nous n’avons pas de bons alliés et que l’on aide un peu trop le Seichi, on risque de devenir des cibles de choix, que se soit par le Collectif, le Seichi et son nouveau gouvernement ou d’autres individus. On n’aura pas la force pour résister très longtemps.

Par contre aider Kaze nous permettra d’avoir suffisamment de contacts, d’alliés et même d’argent pour nous renforcer. Entre temps, on laisse le Seichi s’affaiblir dans son coup tout comme le sera le Collectif s’il participe d’une façon ou d’une autre. On devrait être bien plus tranquille pour agir.

Il était conscient que Kaze risquait de ne rien donner à termes non plus, mais il fallait faire un choix et personne ne savait quel choix était le meilleur. Tout ce qu’ils pouvaient faire était de une décision et de prier qu’elle était la bonne ! Et si non, ma foi, ils allaient devoir s’adapter et continuer la route car il n’avait pas la place pour s’apitoyer.

Et la banque est également présente à Kaze donc si on veut entrer en contact avec elle, se sera plus simple ainsi.

L'âme d'Ame...

Il acquiesça d’un léger signe de tête. Si les informations de Mukuro s’avéraient être exactes, ce dont Ashura ne doutait pas une seule seconde, ils auraient beaucoup à gagner en acceptant ce fameux contrat que tourner le dos au groupe de l’élémentaliste. En effet, comme le soulignait si bien Oroshi, cela leur permettrait à commencer par développer un réseau d’informateurs, un point dont ils ne pouvaient négliger compte tenu de la nature de leur projet pour Ame. Ensuite, cela leur permettrait entre autres d’engager de mercenaires étrangers pour leur cause, et sans aucun doute de créer des véritables liens avec l’univers criminel de Kaze.

Quant à Ame, Oroshi ne semblait y voir aucun inconvénient quant à la proposition du guerrier jaune, concernant le sacrifice des malfrats locaux. Petit sourire aux lèvres, Ashura acquiesça naturellement d'un léger signe de tête, avant de porter sa coupe de saké à ses lèvres.

Enfin, concernant Seichi, le Toyohara jugea inutile d’aider le mouvement dans leur révolution. Ashura ne semblait aussi pas plus enclin à leur venir en aide. Ils avaient sans aucun doute les hommes et les ressources nécessaires pour mettre leur plan à exécution. Puis, honnêtement, il importait peu au guerrier jaune de savoir si le gouvernement actuel sauterait ou non. Tout ce qui l’intéressait c’était leur projet. Bon d’accord, il y avait une personne au sein du gouvernement qu’il comptait éliminer, d’une manière ou d’une autre, mais là c’était purement personnel.

Ainsi donc, Ashura n’était pas encore en mesure de pouvoir dire si le petit prince Kodashi serait un allié ou un ennemi. Il le saura sans doute après la révolution, mais encore fallait-il que celui-ci parvienne à renverser le gouvernement actuel. Ainsi, pour l’heure, Ashura n’avait l’intention de prendre aucune partie, car, comme le disait si bien son frère d’arme, ils n’étaient pas à l’abri d’une trahison. Après tout, leur projet avait peu de chance de coïncider avec celui du gouvernement actuel, et très probablement encore moins avec celui du prince, dont ils savaient peu de choses pour le moment.

« En effet. » Reconnut-il, d’un petit hochement de tête.

Concernant le Collectif, Ashura doutait qu’ils en ressortent affaibli de la révolution, et préférait pour l’heure ne pas trop les sous-estimer. Car, si on ne savait pas encore où caser le Seichi, le Collectif restait à ses yeux leur plus grand ennemi. Une montagne dont il ne pouvait briser à eux d’eux. Et ils auraient beau ramasser les petits merdeux du coin, et les sacrifier en usant de plein de stratagèmes, il douterait encore de leur chance d’abattre cette organisation, dont il savait peu de choses. Ainsi donc, se posait la question de savoir s’ils devaient malgré tout tourner le dos à l’opportunité qui s’offrait à eux, grâce à la révolution, pour établir la base de leur projet, en partant à Kaze, ou s’ils devaient au contraire saisir cette opportunité qui pourrait peut-être pas
se représenter de sitôt.

Ashura avait du mal à se décider, chose rare pour être souligné. Il laissa ainsi la possibilité à Oroshi de s’exprimer, et de leur proposer la meilleure solution, si jamais il en avait une idée.
Portant de nouveau son verre à ses lèvres, Ashura écoutait attentivement la proposition et les arguments de son camarade. Le discours du Toyohara se voulut réaliste, et ne put par conséquent que convaincre son associé, qui acquiesça une fois de plus d’un léger signe de tête.

« Tu as raison, faisons comme ça. » Fit-il, avant de remplir sa coupe de saké. « Quels sont tes projets avec la banque ? Je sais bien que nous avons besoin de beaucoup de fonds pour financer nos projets, mais crois-tu qu’il soit forcément nécessaire de passer par eux ? Si tu les juges « indispensables », je te laisse te charger des négociations le moment venu, je ne pense pas avoir la patience de discuter avec eux. Il faut aussi voir si Mukuro n’a pas des liens avec eux, cela pourrait peut-être te faciliter les négociations, qui sait. » Reprit-il, avant de prendre une gorgée de son saké.

Ashura se doutait qu’Oroshi n’aurait jamais envisager d’entreprendre des négociations avec la banque avant d’y avoir mûrement réfléchi. C’était pourquoi il ne comptait pas vraiment s’y opposer, sachant d’autant plus que son partenaire excellait dans la planification bien plus que lui. Il lui faisait confiance, mais le laisserait gérer cet aspect, car il était bien plus à même d’aboutir à quelque chose que lui...

Lentement mais surement, les deux frères d’armes se mettaient d’accord sur les différents points. Le projet prenait doucement forme et se concrétisait de plus en plus. Il allait de soi qu’un tel projet n’allait pas que prendre quelques semaines à se mettre en place, mais bien des mois, si ce n’était des années même ! Ce n’était pas pour autant qu’Oroshi était effrayé par la chose, bien qu’il pouvait ressentir une certaine impatience, chose naturelle va-t-on dire.

Il n’était pas prêt à s’emmerder à aider un groupe dont il n’était pas certains qu’ils voulaient après la prise de pouvoir. Oroshi pouvait envisager milles et un scénarios différents à ce sujet sans qu’il ne sache lequel allait correspondre. Bien entendu, il restait la possibilité qu’aider le Seichi allait leur garantir un certain passe-droit ou un potentiel allié, mais était-ce certains ? A termes, leurs intérêts pouvaient et allaient même divergés. Ainsi, une alliance en dehors d’Ame allait s’avérer bien plus intéressante à termes pour leur groupe qu’une alliance avec un groupe révolutionnaire du pays.

L’homme déposait son verre vide sur l’armoire avant de s’en éloigner. Il se laissait tomber sur son fauteuil, laissant échapper un léger soupire. L’idée d’aller faire mumuse dans un désert ne l’enchantait pas à cause du sable et de la chaleur, mais il était nécessaire d’y aller pour ce qu’ils voulaient faire.

La question de la banque revint, naturellement, sur la table. Il leur fallait bien un financement conséquent et les contrats n’allaient certainement pas suffire à termes pour pouvoir financer un énorme casino, la chose n’était tout simplement pas possible ; à moins d’être prêt d’attendre 20 ans pour réussir la chose. Néanmoins, ils devaient également résoudre la question des cafards avant, enfin, quoi que… L’un n’empêchait pas l’autre dans l’absolu.

Les contrats ne risqueront pas de suffire pour financer un projet aussi ambitieux. Si on peut avoir la banque dans notre poche, cela pourra nous servir à termes. La banque ne pense qu’au fric et tant qu’ils y gagnent, ils seront prêt à tout.

Il passait sa main dans sa chevelure, posant son regard sur la vitre derrière Ashura pour contempler l’extérieur.

C’est vrai… Il faudra que je demande à Mukuro à l’occasion si elle à des liens avec la banque. Qui sait, ça nous fera peut-être un allié riche dans la poche et s’ils ne sont pas pour financer le projet….

Il marquait une pose, regardant de nouveau Ashura un instant avant de reprendre.

On pourra toujours aller se servir nous-même le moment venu.

Disait-il d’un ton calme et naturel, il ne fallait pas oublier qu’ils étaient des criminels et même s’il préférait avoir la banque comme allié, il n’allait pas hésiter à leur défoncer la gueule pour récupérer ce qu’il désirait d’eux. Indirectement, la banque avait le choix entre les aider volontairement ou d’y être forcé. Bien entendu, cela était un plan plus que risqué ! Et il ne doutait pas que la banque allait avoir de nombreux combattants assez puissants, mais la vie souriait aux audacieux et non aux lâches.

L'âme d'Ame...

En écoutant les arguments et la vision de son partenaire, Ashura arrivait à reconnaître l’importance de la banque Sabaku dans leur projet, après tout il s’agissait du moyen le plus rapide pour eux de construire et de financer les infrastructures prévus dans leur plan. C’était aussi un moyen rapide d’établir et de financer un vaste réseau d’informateurs, puisque l’argent ouvrait bien des portes et délaient bien des langues. Ainsi donc, si ces négociations s’avéraient fructueuses, le « Grand Ame » devrait pouvoir voir le jour bien plus rapidement que prévu. Concernant les obstacles qui ne pouvaient être balayés par l’argent, le guerrier jaune en ferait son affaire personnel…

Ainsi donc, Ashura ne voyait pas d’inconvénient, se contentant au contraire d’acquiescer par des petits hochements de tête pour signifier son accord. Puis, en y réfléchissant, il se souvenu de l’article de la dernière édition du kunai émoussé qui parlait d’une certaine Asaara ayant créée une filiale de la banque dans le village de Kiri. Il ne savait pas si la célèbre entremetteuse, Mukuro, avait un quelconque lien avec cette femme, mais il était convaincu qu’elle aurait d’une manière ou d’une autre des informateurs sur elle, ainsi que la banque. Chose qui pourrait donc grandement faciliter la tâche à Oroshi, et il ne manqua pas de le lui faire savoir.

L’hydre reconnut ce point, et gardait l’idée en tête pour en discuter avec l’élémentaliste. Puis, alors qu’Ashura portait sa coupe à ses lèvres, son associé revint sur l’éventualité où la banque refuserait de coopérer, en proposant une solution qui était loin d’étonné le guerrier jaune.

« J’espère bien… On ne serait certainement pas les premiers ni les derniers. » Ajouta -t-il, d’un léger sourire en coin.

C’était sans doute la solution la plus simple et rapide, et qu’il aurait proposer sans une once d’hésitation, quelques années plus tôt. Seulement, aujourd’hui les choses étaient différentes, il avait une vision différente, une vision beaucoup moins égoïste, bien que cela dépende notamment du sujet en question. Plus simplement, disons qu’il avait un peu progresser dans les relations humaines, il laissait désormais une chance pour que les choses se passent bien, avant d’employer des méthodes plus radicales.

« Bien ! » Fit-il, en se saisissant de sa coupe de saké. « Pour Ame ! » Conclut-il, en levant sa coupelle bien haut, avant de la ramener vers ses lèvres, buvant le contenu restant d’un cul sec.

Spoiler:

La réunion était pour ainsi dire terminée, les deux hommes venaient de définir la voie qu’ils allaient maintenant emprunter et ce, pour les prochains mois. Bien qu’ils avaient établis les plans, cela ne voulait pas dire qu’ils n’allaient pas changer en cours de route car après tout, qui pouvait bien savoir ce que l’avenir allait bien leur réservé ? Mais d’ici là qu’ils sachent ce que l’avenir leur réservait, ils avaient une voie à suivre et c’était important pour la mise en place de leurs objectifs.

Oroshi ne doutait pas que ce pays serait, tôt ou tard, le sien. Il allait le diriger d’une main de fer et il allait soumettre tout ceux qui allaient remettre en question son autorité, son pouvoir et ce pour garantir la stabilité du pays du crime. Un criminel qui allait organiser le crime et redresser Ame pour en faire la capitale du crime, rayonnante malgré la pluie. Peut-être que cela n’était qu’une utopie, mais il fallait bien être rêveur pour tenter de mettre en place des projets. Ce n’était que par l’ambition que l’on pouvait espérer avancer à grand pas et que l’on pouvait changer le monde.

Tout ce que l’homme d’Ame pouvait espérer en ce jour, c’était que les grandes puissances du monde n’allaient pas avoir trop d’appétits au point de vouloir engloutir avec eux Ame, cela risquerait de fortement perturber ses plans. Encore que, peut-être que se serait également l’occasion de réunir le crime autour d’une seule et même bannière pour écraser un ennemi commun, mais s’il pouvait éviter une telle voie, il le ferait avec beaucoup de plaisir.

Il restait bien entendu le Seichi qu’il ne savait guère prendre plus au sérieux que cela et il espérait au fond qu’ils n’allaient guère être suffisamment idiot que de vendre Ame à la première puissance venue. On se doutait que les politiciens pouvaient parfois être stupides, encore plus les idéalistes rêveurs qui n’étaient pas capable de voir la réalité du monde, préférant alors vivre dans une bulle rose où rien ne pourrait les atteindre.

Peu importe finalement ce que les gens allaient décider de faire, il allait imposer sa vision des choses dans le sang et dans la mort des opposants, de leurs familles, de leurs proches car pour Oroshi, la pitié n’était pas de mise dans un tel monde. Il levait son verre en l’air, affichant un léger sourire.

Pour Ame !

S’exclamait-il pour suivre son compagnon. Après une bonne réunion venait l’heure de la détente.

Spoiler:

» Au revoir Dame Rie
» L'Histoire de la Dame Volcan
» ♠ Dame de pique, a vous la suite ... ♠ [PRIVATE]
» Gardez ça propre ma p'tite dame, c'pour m'engagé!(PV Akane Yui)
» Renseignements ▬ Ashura

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