Voilà maintenant plusieurs jours que l'homme foule le sol humide et boueux de Mizu no Kuni. Depuis désormais presque une semaine, le Roux sillonne ce pays à la recherche de la capitale de ce dernier, mais n'arrive à rien depuis tout ce temps. La faute à qui ? Lui-même bien malheureusement, lui qui n'a jamais trop eu le sens de l'orientation. Mais qu'il se rassure, son périple est sur le point de se terminer.
Observant chaque recoin de chaque esplanade que le Mugen peut traverser, le lumineux sabreur profite d'un temps précieux entre paix et silence pour se ressourcer. Car le temps file et la mort n'attend pas. Mélancolique est l'homme, sombre sont ses pensées. Depuis sa désertion des terres de la foudre, désertion forcée par l'Empire du Feu, Oda reste un électron libre au coeur du monde. Cela fait plusieurs semaines qu'il rôde à travers les terres du sekai et ne cesse de repenser au massacre qu'il a pu entre-voir là-bas, à Kumogakure no Satô.
Lorsqu'on a vécu se genre de chose, on se pose alors toute sorte de question sur la vie et sa propre existence dans l'univers, le rôle que l'on tient au milieu de ce dernier et ce qu'on peut y apporter. Au moment où on se questionne sur ce type de sujet, on peut être sûr d'entamer une nouvelle façade de sa vie, comme ci un nouveau chapitre était entrain de s'écrire.
Une chose qu'Oda est actuellement entrain de rêvasser, alors qu'il se dirige - d'après lui - vers la cité de la Brume.
Au même moment, le kaminarijin tombe par le plus grand des hasards sur une petite échoppe proposant moult plats en tout genre semblant tous aussi succulent les uns comme les autres. C'est en fixant se stand de tapas et en reniflant cette odeur de bon petits plats traditionnel que l'estomac du voyageur émérite se met à fredonner, signalant une faim imminente. C'est d'un commun accord que lui et son appétit se dirige alors vers cette échoppe de bonne fortune, pour y déguster quelques spécialités.
Oda s'avance alors vers le jeune homme tenant la boutique accompagnée de deux de ses clones avant de passer commande.
« Bien le bonjour jeune homme ! Vos plats ont l'air succulents, rien que l'odeur m'en fait saliver ! Hahaha » dit l'homme une sourire béa au visage, les yeux plissés de bonheur rien qu'à l'idée de manger. « Puis-je vous passer commande ? »
Manquerait plus qu'il soit entrain de fermer et Oda pourra s'assoir sur une bonne assiette de brochette de boeuf au fromage.
La faim se faisant ressentir, c'est avec joie qu'Oda prend place à cette petite échoppe de fortune afin d'y passer commande pour assouvir cette faim. Et quelle fût sa surprise lorsque le roux découvrit un jeune homme accompagné de ses clones s'adonnant corps et âme dans la préparation des plats demandés par la clientèle. Le talent ne s'apprend pas, il est inné. Et cet adolescent semble posséder une certaine aisance quant à l'art de la cuisine tout comme celui des ninja. Il n'est certainement pas un simple civil au vu des deux copies parfaites de sa personne qui l'accompagne.
Mais alors que peut bien faire un shinobi au milieu de rien, servant les gens dans sa roulotte occasionnelle ? Mugen reste perplexe.
Toutefois, l'homme à la carrure plus qu'imposante et au charisme perçant se sent soulagé d'un poids lorsque le chef lui accorde ses derniers ingrédients pour une dernière prestation. Oda sera alors son dernier client.
Au gré d'une brise chaude mais humide, le nez du roux hume l'atmosphère qui les entoure comme pour s'imprégner des environs, pour s'en inspirer pour passer commande. Cependant, c'est tout simplement qu'il se tourne vers un plat qu'il apprécie depuis toujours, plat que sa grand-mère réussissait à la perfection dans le temps.
« S'il vous reste encore de quoi faire, je prendrais avec grand plaisir une assiette de brochette de boeuf au fromage accompagné d'une bouteille de saké s'il vous plait. »
Une bouteille, Oda vient bien de dire qu'il souhaite une bouteille et non un simple verre. Sûrement l'habitude après tout ...
Il reprend alors.
« Il faut dire que ma grand-mère me faisait régulièrement ce plat. J'y suis attaché et quand je peux goûter les recettes des autres, je m'y presse. Voir si elles sont aussi bonne que celle de ma grand-mère ! Même si - sans vous vexer - je doute que vous y arriviez ! Hahaha ! » un peu gras et taquin, le rire du kaminarijin perce le silence de la forêt et résonne au coeur du stand du jeune cuisinier. « Et dites moi ... comment vous prénommez vous jeune homme ? j'aime connaitre le nom des personnes que je rencontre autour d'un bon plat. C'est toujours plus sympathique. Je suis Mugen Oda ! Voyageur et explorateur ! Enchanté ! » dit-il un sourire jusqu'aux oreilles, tout en saluant de la main ce jeune cuisinier se trouvant face à lui.