Il y avait une mer de ténèbres déchaînées dans le regard aliéné du molosse, tant et si bien que ses intentions maléfiques se faisaient montre sans la moindre once de subtilité. Bien que la moniale était une aventurière aguerrie, qui avait traversé les contrées inhospitalières du Yuukan et bravé les adversités de ce triste monde tragique, il fallait reconnaître que le cerbère en aurait imposé à tout Shinobi, même le plus goguenard d’entre eux. Ce n’était pas tous les jours -fort heureusement - que l’on croisait pareille engeance du malin malandrin, surtout dans un contexte aussi fantasmagoriquement fantasque.

Alors que les pas feutrés de l'albinos la rapprochait du gredin, et que la tension devenait de plus en plus insoutenable, approchant d’un paroxysme à en traumatiser plus d’un, les sourire narquois du vil chenapan aux babines dégoulinantes de bave approchait d’un firmament ténébreux. Finalement, lorsque la distance qui séparait les deux adversaires s’était estompée, un déluge de coups se mit à s’échanger dans une querelle aussi chaotique que le néant primordial de la nuit des temps.

« Ora ora ora ora ora ora ora !!! » -hurlait le cabot aux yeux révulsés par la frénésie du combat-

« Muda muda muda muda muda muda muda !!! » -rétorquait la monochrome qui ripostait avec fougue-

Après tout, l’affrontement était inéluctable. Il s’agissait là d’une querelle opposant l’humanité et la barbarie de la faune, la lumière et les ténèbres, de meilleurs lendemains et un avenir funeste. Alors que la parité semblait être, un rire narquois illuminait le faciès monstrueux du canin ahuri qui préparait un mauvais coup à n’en point douter. Soudain, le sacripant hurlait le nom d’une arcane aussi sibylline que ce songe qui paraissait en ce monde réel.

« Za Wārudo !!! » -s'exclamait le démon au pelage iridescent, alors qu’il sautait dans les airs avec une grâce outrageante-

« Naniiiii ? » -s’époumonait la monochrome, happée dans la technique secrète du vil chien des enfers-

En effet, le Yuukan était sombre et empli de terreurs… Le molosse avait des capacités pas piquées des hannetons, ce qui pouvait inspirer l’effroi. Le pire était sans nul doute son assurance impétueuse, alors qu’il relâchait la toute puissance de son art canin gorgé d’un chakra aussi sombre que la nuit elle-même.

Soudain, alors que la Yugiri sauvage tentait de se défendre de ce tumulte tempétueux, alors qu’elle rouvrit les yeux, elle découvrait une nouvelle scène où la raison avait encore une fois cédé face à la folie. Elle se trouvait en plein milieu de ce qui semblait une ville, entourée d’une foule de personnages aussi frénétiques que des abeilles autour d’un pot de miel. Quelle était cette diablerie ? Une chose était certaine, cela n’augurait rien de bon...

Les mystères s’avéraient innombrables dans le théâtre fantasmagorique d’un rêve qui revêtait l’étoffe éphémère et sibylline de l'onyrie. Il n’y avait aucun sens qui se mettait en exergue dans les événements dont été témoin la monochrome. Pire encore, elle en était aussi bien spectatrice désabusée qu’actrice qui se perdait dans les méandres obscurs de la destinée.

« Quelle est cette sorcellerie ? » -dit-elle, incrédule face à tant de goguenarderies exacerbées-

Il était fort légitime de se poser cette question, surtout que même les plus vils démons que le Yuukan connaissait en son for intérieur n'auraient pas autant de maîtrise dans les arcanes interdites du monde des ombres. Néanmoins, la lumière saurait toujours disperser les ténèbres, même les plus vicieuses et vespérales, afin de ne jamais céder face à la barbarie. Heureusement, la monochrome était le dernier rempart de l’humanité face à la sauvagerie du vil cabot des enfers, et jamais au grand jamais une moniale ne s’avouerait vaincu face aux griffes et aux crocs perfides d’un monstre aussi emplit de puces que le Yuukan s’avérait sombre et emplit de terreurs.

« Sort de ta cachette, vil chenapan ! Je m’en vais te latter ta truffe idiote et humide ! » -se plastronnant avec vaillance, en cherchant de son regard azuré le détestable hôte de cette fable irréelle-

Évidemment, le changement de décor n’aidait en rien la quête de l'aventurière aux cheveux d’albe et d’argent, mais son monial décret saurait trouver l’infamie même dans une botte de Kunai rouillés. En effet, forte de sa prestance et de sa soif de justice, les mots de la frêle tête albinos parvinrent à déchirer le voile du mystère avec un panache digne des plus grands parangons de l’effroi. Un rire canin et déformé se mit à faire écho sous la voûte d’une cité aussi mystérieuse que l’art du chakra s’avérait indiciblement trouble.

« MOUHAHAHAWOUFWOUF !!! » -s’esclaffant avec malice et de manière canine- « On aime pas trop les moniales dans ton genre par chez nous ! Et tu vas t’endormir pour l’éternité ! Wouf wouf !!! »

« Nanni ?! » -interloquée, bouche-bée-

Comment le démon savait que la magnifique albinos à la chevelure immaculée était une apôtre des monastères oubliée de naguère ? Cela était très étrange, voir trop étrange pour être une coïncidence dans ce monde de fous.

« Mais comment le sais-tu ? » -posant la question avec une innocence incrédule-

Le rire gras et lourd redoublait de roublardise, gloussant tel un caniche fou un soir de pleine lune.

« MOUHAHAHAWOUFWOUF !!! »

Soudain, la populace locale qui vaquait à ses occupations se figeait sur place, tournant leurs yeux fous et vitreux en direction de la douce aventurière comme s’il s’agissait d’un conte horrifique de minuit. L’atmosphère était angoissante et lourde, surtout que le théâtre carmin commençait à fermer ses rideaux écarlates sur une scène qui ne manquait point d’une démence frénétique.

Quelle ville mystérieuse pouvait s’ériger dans un songe aussi fantasmagorique, sans éveiller les soupçons d’une âme au mysticisme infini ? Alors que le temps se figeait, l’espace se déformait dans une coloration déchaînée et , tant et si bien que le monochrome s’en trouvait teinté dans un déluge aux éclats pastel. Tandis que le chien des enfers invoquait les démons d’une nuit de pleine lune, la moniale s'efforçait dans un élan courageux de pourfendre ces ténèbres colorées si obséquieuses.

Soudain, les marasmes entourant ce lieu se dispersèrent telle une pluie de pétales de cerisiers soufflés par le zéphyr strident, ouvrant la voie à un espace pur et limpide à perte de vue. Quelle était encore cette diablerie ? Mystère. Cependant, ce n’était point les tours de malandrins d’un vil cerbère qui allaient vaincre l’esprit de la petite albinos. Une nouvelle scène prenait place, une fois de plus. Malgré l'inattendu de l’affaire, la Yugiri sauvage commençait à s’habituer à ces facéties de la destinée. Néanmoins, elle se retrouvait perdue au milieu d’un désert d’albe, sans horizon et encore moins sa mortelle némésis. Où pouvait bien se cacher ce démon à quatre pattes et à la truffe grotesque dans ce décor aussi vide que le néant lui-même ? Yugiri avait beau regarder dans toutes les directions, il ne subsistait qu’une absence infinie à perte de vue, tel le cosmos nébulaire de la nuit des temps. Une épreuve bien singulière, qui aurait rendu complètement zinzin même le plus hardi Shinobi du Yuukan.

Agacée par ces turpitudes, la petite tête à la chevelure immaculée et soyeuse ne comprenait point où toute cette sombre histoire emplit de péripéties farfelues pouvait avoir le moindre sens. C’est dans la plus pure tradition de la voie ancestrale des moines du présent et de naguère que l’impétueuse s’assit en tailleur au milieu de cette étendue sans vie, commençant alors à méditer sur la question. Il s’agissait là d’une arcane séculaire, dont tous ceux désireux de trouver la voie de l’illumination se devait de pratiquer avec assiduité le plus souvent possible.

Alors que le temps passait avec une célérité à en faire rougir le zéphyr lui-même, la concentration de l’albinos était à son paroxysme, lui permettant alors de trouver les réponses à ses questions. Enfin, plus ou moins…

Dans sa transe méditative, la magnifique se retrouvait dans un palais aux enluminures cathartiques et oniriques, en face d’une étrange énergumène qui ressemblait à un de ces vieux sages érudits s’étant isolé du monde afin de trouver l’illumination. Toujours postée en position de tailleurs, telle la fleur de lotus qui avait le symbolisme si caractéristique de la pierre angulaire des abbayes aux fantômes aux nez rouges, la douce Yugiri ouvrait alors les yeux céruléens sur un rêve qui allait les chimères de minuit, mais aussi celles de midi.

Le goguenard à l’hirsute chevelure se dressait devant une pile invraisemblable de rouleaux savamment disposés sur les murs immenses et dantesques du palais interdit. Qui était ce fou aux allures de moine sauvage, au regard vif et à la barbe outrageusement soignée.

« Dans ces rêves, trouver le chemin est une lutte éternelle. Moi je l’ai trouvé. Il faut donc que vous le trouviez aussi. » -dit-il, se caressant la barbe avec un soin tout particulier-

« Comment faire ? » -demandait l’incrédule à la frange blafarde-

Le vieux renard esquissait un sourire avant de répondre à l’énigme qui lui était présenté dans une candeur aussi outrageante que la raison en aurait fini aliénée.

« Le chien fou connaît la voie, il faut donc que vous lui lattiez le museau ! Simple, n’est ce pas ? »

« Ce sac à puce est insaisissable ! Comment faire ? » -insistait la demoiselle, en se mettant à se rouler par terre en battant des bras comme une folle-

« Chien idiot. Le nonos sera sa perte. »

L’étincelle de l’illumination embrassa les yeux de la moniale, qui saisissait là la quintessence de ce triste monde tragique.

Yugiri était le dernier espoir de ce triste monde tragique, la dernière héritière des moines chaotiques des vallées démoniaques de naguère, la princesse immaculée de l’ordre des étoiles marmoréennes, l’élue censée rétablir l’équilibre dans le Chakra. Aucune personne ne devait se mettre sur sa route, et encore moins un chien débile à la truffe humide et aux yeux idiots. Il fallait rétablir l’équilibre de la balance de la nuit des temps, en pourfendant le molosse du chaos afin de sauver ses compagnons qui devaient sûrement se faire dévorer vivant jusqu’à l’os par une horde de zombies affamés. Cependant, malgré le potentiel infini de la moniale incolore, la tâche n’était point aisée. Elle se retrouvait dans un endroit qui n’avait aucun sens et devait en trouver afin de s’échapper de cette fantasmagorie désagréable.

Soupirant, avant de se mettre en tailleur pour méditer sur les questions philosophiques faisant tourner les rouages de l’univers, la tête de linotte fit le vide dans son esprit.

Le vieux fou à la barbe soyeuse fixait la jeune femme, esquissant un sourire digne des festivités traditionnelles des contrées Yuukanites. Il sortit un rouleau de sa manche, puis s'avança de manière solennelle vers la douce albinos.

« Il te faut trouver la puissance qui déchirera la sombre toile, ku ku ku. » -ricanant de manière horripilante-

La demoiselle aux yeux azurés ouvrait ses miroirs de l’âme, demeurant silencieuse, mais posant son regard céruléen sur l’énigmatique parchemin.

« Le secret qui te permettra de vaincre ce cabot infernal est simple, mais c’est une voie tortueuse et difficile à arpenter.... » -dit-il, en se caressant la barbe de manière angoissante-

« Le Lotus Noir, l’arcane la plus destructrice ? » -essayant de répondre à l’énigme-

« Mais non, sombre idiote ! » -s’énervant face à l’absurdité évidente que lui présentait la monochrome-

Laissant passer quelques secondes, afin de rendre l’atmosphère et le suspense insoutenables, l’érudit des mille rouleaux reprit la parole.

« Le pacte interdit te permettra de mettre la main sur un pouvoir incommensurable, mais c’est un Kunai à double tranchant, petit scarabée. » -mettant en évidence le parchemin qu’il tenait dans sa patoune-

La descendante des moines millénaires afficha des yeux ronds comme des soucoupes, n’ayant jamais entendu parler de ce genre de pouvoir, si ce n’est une ténébreuse légende d’un cornu volant les âmes des inconscients.

« Si il est interdit, c’est pour une bonne raison j’imagine. » -rétorquait la jeune femme à la mèche joueuse-

« Petite futée ... » -affichant un large sourire sardonique à travers sa barbe étincelante-

Il était une fois…

Toute odyssée onirique commençait de cette façon sibylline, soulignant malicieusement l’appartenance à une certaine fantasmagorie de la nuit des temps. parmi les pléthores d’aventures qui s’inscrivaient de jais sur le papier se dispersant à travers légion innombrables, les pérégrinations d’une albinos pouvaient s’y perdre, mais seraient surement bien à leur place. Tandis qu’un monde était menacé par une horde de zombis assoiffés de cerveaux, un autre était en proie à la tyrannie d’un molosse à l’air idiot et à la truffe humide. Le juste milieu semblait n’avoir de raison d’être en ce triste Yuukan tragique, car jamais les terreurs ne cesseraient de tisser leur sombre toile dans les ombres.

Cependant, la blafarde était sans aucun doute l’élue censée rétablir l’équilibre dans le chakra. Bien qu’elle soit porteuse en elle d’un côté plus vespéral que le crépuscule, la nitescence puissante et impétueuse des arts moniaux de naguère vivaient à travers son esprit et son petit corps de porcelaine.

Alors que le sablier jouait contre elle, la monochrome touchait du doigt à l’illumination, que tout vieux sage cherchait désespérément. Mais est ce que le combat à mort contre un vil cabot hérétique suffirait à parachever les arcanes interdites de l’effroi afin de déchirer le voile maléfique de la sombre toile, et ainsi assurer de meilleurs lendemains à ce monde qui ne tournerait sans doute jamais rond ? Mystère. La Yugiri sauvage n’était pas une de ces caricatures de personnages secondaires ne faisant que mettre en exergue le personnage principal, mais bel et bien l'héroïne de ce sombre récit où les nécromants fous et les démons sardoniques s’évertuaient à semer les graines de la ruine et du malheur.

Soudain, les yeux céruléens de l’ambitieuse s’illuminaient avec la flamme azuréenne, tandis que les cris fous et rauques du chien des enfers résonnaient avec hardiesse et aliénation. Le vieil homme à la barbe immaculée affichait un regard fou, comprenant qu’il était trop tard pour enseigner la voie à l’apprentie.

« Il… IL ARRIVE !!! ... » -s'époumonant désespérément en se cassant la figure, tétanisé par la peur-

En effet, la silhouette difforme du vil faquin rongeur d’os se dessinait sous l’arche marquant la limite entre les confins des étoiles de la voie lactée et les abysses tentaculaires du chaos.

« ... » -silencieuse tête blanche, au regard aussi perçant que les visions des oracles-

Le démon à quatre pattes s’avançait avec lourdeur, apparaissant en affichant son air toujours aussi idiot et fantasque. Le moment de l’affrontement final était arrivé, mais malheureusement un poil trop vite.

Fronçant ses fins sourcils, la Yugiri des miracles avait l’air décidée d’en finir une bonne fois pour toutes avec cette farce de mauvais goût. Elle serait son petit poing, impatiente de le coller dans la truffe de l'hurluberlu canin.

Le gardien des savoirs de naguère rampait sur le sol, afin de tenter de s’enfuir mais sachant qu’il était trop tard.

« Fuyez, pauvre folle ! » -Hurlant à la moniale de ne point tenter le diable-

Jamais une albinos aux yeux bleutés ne céderait face à la barbarie, chose que ne savait point le vieux sénile à la barbichette un peu trop longue pour être innocente.

Il était une fois…

Dans son regard bleuté et évanescent, on pouvait voir la force de conviction de l’albinos à la chevelure soyeuse. En effet, un sale cabot des enfers n’allait pas imposer sa loi, surtout face à une moniale aussi exquise et raffinée que la belle Yugiri. Toujours au top de l’élégance, la demoiselle portait des tenues qui inspiraient les incrédules, preuve qu’elle était la mode, tout comme Gushi-sama, le célèbre créateur de haute-couture, aurait pu incarner la quintessence. Faillir n’était pas une option, surtout en ces temps de troubles où le mauvais goût était omniprésent. Il fallait bien quelqu’un pour sauver ce monde triste et lugubre, et cette personne était sans nul doute l’ingénue aux arcanes ancestrales.

« Fuir ? » dit-elle, le nez mutin pointé vers les cieux- « JAMAIS !!!»

A ces mots, l'aventurière des vallées sauvages se rua vers l'infâme bête démoniaque, lui assénant l’ultime technique qui pouvaient briser les montagnes et déchirer la voûte céleste. Armant son petit poing avec la force des légions des adorateurs de spiritueux, la douce le décocha droit dans la truffe froide et humide du chien enragé, qui surpris par une telle fougue, s’envola et finit par valdinguer dans le mur qui explosa d’une manière dantesque.

Fière de son attaque, la petite tête blanche frappa des mains, avant de prendre une pose digne des diva de l'opéra, lâchant un rire grandiloquent.

« Oh oh oh !!! » -gloussant comme une idiote- « Crève, vil démon ! »

Apparemment, la vermine était mise hors d’état de nuire, gisant en sang de manière grotesque dans le mur dans lequel elle était encastrée. Le vieux sage affichait des yeux ronds comme des soucoupes, comme médusé par la prouesse martiale de la moniale.

« Subarashiiiiiiiiiiii !!! » -dit-il, la bouche grande ouverte-

« Ce n’est pas pour rien que je suis la meilleure ! » -commençant à divaguer-

« En effet, une telle maîtrise, une telle grâce, une telle arrogance… heu… vaillance je voulais dire. » -caressant sa barbe, en prenant un air admiratif- « Vous avez passé le test avec brio. Vous êtes bel et bien l’enfant de Moe. »

Alors toute fière, la demoiselle à la frange rebelle se mit à faire la moue.

« Oh non, pas encore cette histoire... »

Le Yuukan était sombre, et bel et bien empli de terreurs...

La plus étrange et sibylline légende des temps anciens que le Yuukan n'ait jamais connu, l'enfant de Moe, revenait d'outre-tombe afin de raviver les flammes du phénix ardent une nouvelle fois. La monochrome était la preuve vivante que le Yuukan était sombre et emplit de terreurs, mais les contes de l'effroi ne sauraient la faire faillir face à la barbarie.

« Tout s'explique... » -écarquillant les yeux en prenant un air ahuri-

Le vieux à la barbe champêtre acquiesçait, tout en la fixant de ses yeux fous et injectés de démence.

« En effet... Tu es complètement folle à lier... » -arborant un sourire sardonique- « Bonne pour l'asile ! Muhahaha !!! » -gloussant comme un dégénéré-

Yugiri se souvenait de son passé au cœur de temple marmoréen, de la légende du Moe et de ses sombres desseins. Il n'y avait aucun doute possible, la prophétie s'avérait véridique.

« Espèce de... » -se mettant en garde, prête à pourfendre le vil démon-

« Oh certes, tu essayes en vain de combattre, mais au final, tu ne deviendras qu'un souvenir. »


La délavée serait son petit poing de rage, fulminant d'un courroux que même les portiers célestes aurait du mal à plastronner.

« Je ne deviendrais jamais un souvenir vieux sénile !!! »

S’élançant tel le béhémoth sauvage dans une plaine afin de démolir sa cible, la moniale déployait sa rage avec une telle fougue que rien n'aurait pu sembler pouvoir l’arrêter, mais le malinois était un adversaire d'un tout autre acabit qu'un vil molosse à la truffe humide et aux oreilles goguenardes? En effet, tendant ses mains pleines de doigts vers la jeune demoiselle, le rustre lançait des éclairs du bout de ses sales paluches ridées.

« Aucune limite à mon pouvoir !!! »

Happée dans cet orage d'une force dantesque, la pauvre petite jeune femme à la chevelure immaculée fut immobilisée, tandis que les éclairs continuaient de se déchaîner. Tant et si bien que des cris de douleurs insoutenables faisaient échos.

« MEURS GROGNIASSE !!! MUHAHAHA !!! »

Continuant à faire pleuvoir un torrent électrique sur la douce aux yeux azuréens, le vil malandrin ricanait d'une façon cathartique.

Était ce là la fin de l'enfant de Moe ? Mystère...

Comme dans les songes d’une nuit d’hiver, l’odeur du poulet grillé apportait la chaleur nécessaire à l’âme du chasseur pour poursuivre sa quête éternelle qui jamais ne connaîtrait de repos. Alors que la foudre lacérait de ses arborescences luminescentes avec allégresse, que le rire démoniaque convulsait d’un écho sardonique, les petits poings de la moniales se serraient avec ferveur dans une complainte primordiale. En effet, l’albinos de service était après-tout l’ultime héroïne censée ramener l’équilibre dans le Yuukan, et ce n’était pas un vulgaire détraqué à la barbe hirsute qui allait arrêter son ascension vers les sommets les plus mirobolants.

Laissant choir ses derniers éclairs crépitants, le vulgaire personnage continuait de glousser avec aliénation, pensant en avoir fini avec le seul et unique Enfant de Moe.

« Muhahaha !!! J’adore l’odeur de la morue carbonisée au petit matin ! » -souriant avec malveillance tout en se pavanant-

Tandis que ses yeux sombres et insufflés de vice se posaient sur la carcasse qui devait être carbonisée par la puissance des cieux orageux, les poils du gredins s’hérissaient d’effroi.

« Naaaaannnniiiii ?! » -affichant une stupeur perfide et décontenancée dans son regard livide-

En effet, la divine muse était toujours debout, bien que l’albe de sa quintessence était indubitablement roussie. La force de conviction des moines brûlaient dans la petite albinos, qui jamais ne céderait face à la barbarie.

« Espèce d’en… T’es mort mais tu ne le sais pas encore ! » -dit-elle, avec une véhémence à en faire frémir la glace elle-même-

S'élançant telle une comète sauvage dans la voie lactée, le petit poing dévastateur de la demoiselle frappait le visage du vieux sacripant, qui s’envolait alors en s’encastrant dans la bibliothèque maudite. Il s’agissait là d'une victoire des forces du bien sur le mal abyssal et insondable, que seule une moniale au plus proche de l’illumination pouvait arracher aux griffes du destin.

Portant son regard sur le bougre qu’elle venait juste de châtier comme il se devait, la Yugiri allait alors utiliser sa plus effroyable et dévastatrice technique; le monologue du héros des contes et légendes.

« C’est pas gentil d’être méchant. » -dit-elle, replaçant une mèche derrière son oreille- « Cela me rappelle la légende du moine soûlard qui traversait le labyrinthe du dragon de l’effroi. Il était une fois... » -commençant à soliloquer de manière possédée-

Le vil personnage qui agonisait au sol rampait de manière désespérée afin de fuir, mais en vain car son corps était totalement brisé par la puissance incommensurable de la justice.

« Arggghhh … Pi… Pitiez… Achevez-moi... » -bredouillant des gémissement incompréhensibles-

Plusieurs longues, très longues, très très longues heures plus tard, le soliloque effréné de la demoiselle aux mèches d’albe et au fier nez mutin se terminait enfin.

« Et patati et patata… » -disait -elle, avec une conviction aussi vive que les flammes de l’enfer- « Donc j’espère que ça te servira de leçon ! Nah mais oh ! » -croisant les bras en affichant un air fier-

« AAAHHH !!! Mes oreilles saignent ! Pitié ! de grâce, achevez mouaaahhh !!! » -gémissant sur le sol en se tordant de douleur-

Réfléchissant un instant, la monochrome à l’esprit affûté fixait l'hurluberlu qui faisait tout de même un peu peine à voir. Fallait-il l’achever ou bien le gracier de sa vilenie pourtant impardonnable ? La question était épineuse, surtout que le bougre ne semblait pas vouloir arpenter le chemin de la rédemption. Une idée de génie traversait alors les pensées tordues de la moniale de la vindicte.

« Huuum… Je sais pas trop… » -penchant la tête sur le côté, comme pour signifier qu’elle cogitait ardemment- « Qu’est ce que j’y gagnerais ? »

Evidemment, la Yugiri sauvage était une femme avisée, qui jamais ne céderait face à la barbarie de ce triste et décadent Yuukan.

Le démon affichait des yeux ronds comme des soucoupes, surprit par une telle témérité face aux tragédies de ce monde. Cherchant une raison à sa propre destruction, le malinois aux dents longues n’arriverait décidement jamais à cerner l’humanité.

« Heu… Mais on peut peut-être trouver un arrangement… Je ne tiens pas tant que ça à périr des mains d’une sale garce… Heu, d’une ravissante et délicieuse aventurière… » -suant à grosse gouttes- « Enfin bref, vous voulez quoi ? »

L'héroïne au teint délavé ne savait pas vraiment quoi répondre à cet empaffé. Que voulait-elle au final ?

« Huuum… Je sais pas trop… Je veux… Je veux… » -entrain dans une introspection infinie- « Une montagne gigantesque de ryôs pour commencer… » -faisant un signe particulièrement exacerbé en écartant les bras- « Des millions de parchemins d’arcanes interdites ! » -commençant à partir dans ses désirs les plus fous- « Un énorme et luxueux palais à coté de la plage ! » -dit-elle, avec des yeux fous- « La vie éternelle, et puis avoir pleins de vêtements en édition limitée du créateur Gushi-sama ! Et un Kuchiyose géant qui crache du feu et qui vole !!! Oh et puis une armée de moines à mes ordres !!! Sans oublier…» -partant dans un délire mégalomane-

« ASSSEEEEZ !!! Vous m’avez pris pour un esprit de la lampe de Kaze ou quoi !!! Espèce de pauvre folle !!! »

Décidément, les moines avaient la folie des grandeurs, malgré une réputation qui était particulièrement distinguée.

Les yeux cristallins de la monochrome reflétaient une lueur de folie, prouvant que même les moines les plus zélés ne pouvaient résister aux tentations matérielles de ce triste monde tragique.

« Tu proposes, je dispose. Un point c’est tout ! » -dit-elle, le nez mutin en avant avec un certain dédain, doublé d’une malice bien à elle-

« Nah Nah Nah !!! Ça ne marche pas comme ça, pauvre idiote ! » -s’écriait le barbu en sang-

Il ne fallait pas trop en demander apparemment, ce qui vexait un peu l’impétueuse monochrome. Décidément, il ne fallait compter sur personne dans ce Yuukan de dégénérés. Soupirant, tout en remettant la mèche de cheveux derrière son oreille de porcelaine, la belle se mit à réfléchir profondément. De quoi avait-elle besoin dans cette tragédie digne des plus grandes pièces de Shakespiru ?

Des milliards de ryôs était assez tentant, mais cela n’avait rien d’unique. Il était assez facile de se faire une tonne d’argent en accomplissant des exploits, comme par exemple en trouvant des objets rares dans des explorations ou encore en massacrant des hors la loi dont la tête était mise à prix. Des vêtements du célèbre couturier tant à la mode étaient tout autant facile à récupérer si on s’en donnait les moyens. Même constat pour les rouleaux d’arcanes interdites, qui pouvaient se trouver d’une manière ou d’une autre. L’armée de moine était quelque chose de tentant, mais cela devait coûter une fortune en bouffe et autres coquetteries. Le Palais était sûrement très tentant, mais cela était tout autant onéreux à entretenir que milles moines fous et assoiffés de sang. La petite tête à la chevelure blanche en conclut que seules deux options subsistaient. La vie éternelle ou un Kuchiyose géant cracheur de fournaise. Le choix était cornélien et cela commençait à donner un mal de crâne à la moniale aux dents longues.

« Que choisir… Hum… » -soupirait-elle, à voix presque inaudible-

La vie éternelle était sans conteste un choix des plus judicieux, mais un monstre incinérateur devait être assez amusant.

« Je choisis… LA VIE ÉTERNELLE !!! Ku ku ku !!! » -gloussant comme une bécasse-

Affligé, le vieux sage se redressa péniblement sur ses deux cannes, avant de répondre avec mépris.

« Ce n’est pas possible, demande quelque chose de sérieux, espèce de mégalomane.» -dit-il, en se caressant sa barbe-

« Ouh je sais pas ce qui me retiens de te casser la figure, vieux sénile…» -bouillonnant de rage et devenant plus rouge qu’une tomate bien mûre et juteuse-

« Pour ce qui est d’un pacte, cela est dans mes cordes… » -affichant un sourire sardonique-

Enfin une bonne nouvelle se présentait, car disposer d’un pouvoir aussi grand et prodigieux pouvait s’avérer bien attrayant. Cependant, la moine aux albes infinis se méfiait tout de même de ce gredin, s’attendant à un piège de toute sorte de sa part.

Temple abyssal des mirages de la nuit des temps, le songe des merveilles et le cauchemar de l’effroi se déchaînaient dans un silence macabre, mais mélancolique. Laissant valser des mèches d’albe et d’argent, la tête de linotte était dans une profonde introspection. Le genre de cogitation qui pouvait donner mal à la tête à n’importe quel Genin joufflu qui se retrouvait devant un examen surprise dans une sombre et démoniaque académie des arcanes obscures et interdites.

Pour quelle raison le monde était si sombre et empli de terreurs ? Heureusement, une lumière parvenait à se frayer un chemin dans ces ténèbres aussi vespérales que la nuit. La nitescence d’une moine n’avait d’égal que son dévouement aux déités célestes, et c’est ce qui forgeait cette incandescente flamme qui dispersait les ombres de l’oubli.

Alors que la belle, rebelle et très pastelle demoiselle aux habits de jais se perdait dans ses pensées fantabuleuses, le vieux sage des monts étoilés la fixait avec un regard sinistre.

« Alors, bougre d’idiote, tu n’as toujours pas compris ? » -invectivant la jouvencelle-

Affichant des yeux ronds comme des soucoupes, la moniale ne comprenait pas vraiment ce qu’il sous-entendait. Elle se contentait de le fixer avec un air ahuri sur le visage.

« Hum … » -bouche-bée, l’oeil goguenard d’innocence-

Que voulait dire le triste sire à la barbichette moribonde ?

« Muhahaha !!! » -convulsant de rire à s’en disloquer les os- « Tu ne trouves pas la situation étrange ? Tu ne t’es pas retrouvée dans cet endroit comme par magie ? Ou plutôt devrais-je dire… Genjutsu ! »

Évidemment, tout prenait enfin sens. Si la plus belle était arrivait dans ce rêve nébuleux alors qu’elle était en proie aux zombies affamés, la seule explication logique était qu’elle était victime d’un terrible et vicieux Genjutsu. Une lueur s’illuminait dans les pupilles azurées de la jeune femme incrédule, comprenant alors les événements qui s’étaient déroulés à son insu.

« Noooooon ?! Un Genegoutsu ? Naaaan, vous me faites une blague ! N’importe quoi ! Je le saurais si c’était le cas ! » -croisant les bras, sûre d’elle-

Le gardien de la librairie interdite explosait de colère, tant l’impétueuse lui sortait des yeux.

« WOOO POUTIOU DE POUTIOU !!! » -hurlant comme un décérébré- « Triple andouille. » -trépignant de rage, avant de se résoudre- « Bon, on va dire que t’as gagné le droit de participer à l’épreuve, mais avant d’acquérir mon ultime pouvoir divinicide, tu dois répondre à l’énigme interdite. Sache que si tu réponds faux, tu perdras ton âme à jamais. » -ricanant dans sa barbe de manière idiote et cathartique-

« Une énigme ? Trop facile, vous sous estimez la sagesse moniale et ceci sera votre tombeau. Hu hu !!! » -dit-elle, toute fière et le nez mutin d’audace-

Le Yuukan était sombre et empli de terreurs. La douce et délicieuse Yugiri parviendrait-elle à sortir de cette illusion démoniaque et à remporter le gros lot de cette quête digne des plus dantesques odyssées ? Mystère…

Quel était la terrible et insoluble énigme de la nuit des temps à laquelle la délavée allait être confrontée ? Mystère épais, sinueux, mais surtout tortueux. La moniale, belle et rebelle, était une tête de linotte, ce qui n’arrangeait en rien ses chances de succès dans cette périlleuse expédition à travers les secrets de ce triste monde tragique. Néanmoins, la douce et fantabuleuse Yugiri n’allait pas s’avouer vaincu avant même d’avoir tenté sa chance. Serrant ses petits poings avec une conviction sans faille, le nez mutin et alerte, l’albinos de service s’exprimait avec fougue.

« Pose la donc ta fichue énigme, vieille branche !!! » -dit-elle, fulminant d’impatience-

Le sourire vicieux et sardonique du vieux sage s’affichait avec malice, preuve qu’il devait préparer un mauvais, très mauvais coup de Trafalgar.

L’oeil glauque scintillant de milles feux, la barbe hirsute et goguenarde, le sacripant énonçait les mystère de manière ténébreuse et obscure.

« j'ai 2 pieds, 6 jambes, 8 bras, 2 têtes et un œil, qui suis-je ?» -caressant outrageusement sa pilosité faciale en souriant jusqu’aux oreilles-

Stupéfaite, la joviale et enjouée aventurière de tous les périls était surprise par cet étrange énoncé dont elle avait bien du mal à percer le secret. réfléchissant de manière prononcée à ces mots diabolique, sa petite tête commençait à devenir plus rubiconde qu’une tomate bien trop mûre.

« HHHHUUUUMMMM !!! » -marmonnait-elle, à mesure que de la vapeur semblait lui sortir des oreilles-

« MUHAHAHA !!! Quelle idiote tu fait !!! » -s’exclamait le détraqué qui était aux anges de voir sa mortelle némésis ne pas arriver à saisir la substantielle moelle de son énigme diabolique et tordue-

Explosant soudainement de rage, la délicieuse et somptueuse héroïne s’écriait en fixant le sacripant qu’il allait goûter au courroux monial dans les plus brefs délais.

« MEEENNNTEEEEURR !!! » -les yeux exorbités, prêt à sortir de leur orbite- « Ça n'existe pas !!! Je vais te faire voir de quel bois j' me chauffe» -dit-elle, retroussant ses manches en s'avançant furieuse vers le vil malandrin-

C’est alors que le sourire narquois du rustre barbu disparaissait pour ne laisser qu’un air pantois et interloqué sur son visage simiesque.

« NAAAAAANNNNNNIIIII !!! » -voix perplexe- « Impossible… cette greluche a… trouvé la réponse… » -yeux ronds comme des soucoupes-

La rage incandescente de la moniale fut refroidie en voyant la réaction du démon, ne comprenant pas elle-même qu’elle venait de résoudre le mystère le plus épineux que ce Yuukan n’ait jamais pu se targuer de connaître. En effet, la réponse était qu’il s’agissait d’un menteur. Alignant toutes les planètes, l’étincelle de la Yugiri sauvage venait de s’embraser bien au-delà du temps et de l’espace.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, ou peut-être pas tout à fait… Néanmoins, la Yugiri sauvage venait de réussir à accomplir un exploit qui n’était pas piqué des hannetons en élucidant la mystérieuse et sibylline énigme. Ne comprenant pas vraiment comment elle avait réussi cet exploit, la moniale se plastronnait fièrement en affichant son nez mutin et un œil luisant, toute fière d’elle-même.

« Et ouais le moche !!! » -ricanant comme une diva narcissique- « Allez, aboule la récompense avant que je ne me fâche ! » -serrant son petit poing en mettant en exergue ce dernier-

Le vieux sénile à la barbe outrageusement hirsute n’en revenait toujours pas, montrant son désarroi par la bouche grande ouverte et des yeux ronds comme des soucoupes. En effet, c’était bel et bien la première fois que quelqu’un réussissait à percer les mystères de la nuit des temps, qu’importe le temps et l’espace. Il s’agissait là de la preuve que la demoiselle à la crinière d’albe et d’argent était une élue de l’humanité venue afin de rétablir l’équilibre entre les forces du bien et du mal. Le Yuukan avait enfin une lueur d’espoir dans ces temps troublés où rien n’allait plus.

Reprenant ses esprits, le démon des secrets se caressa la barbe, toujours incrédule sur toute cette situation pour le moins saugrenue, avant d’annoncer solennellement qu’il reconnaissait la jeune femme comme légitime dans sa quête de puissance interdite.

« Suuubarashiiii !!! » -acquiesçant frénétiquement de la tête- « Vous avez réussi ! Vous allez donc recevoir les secrets du pouvoir absolu du Temple maudit de la Chimère de minuit ! »

Yugiri ne comprenait toujours pas, mais lorsqu’on lui parlait de récompense, sa mèche rebelle s’agitait dans tous les sens comme si elle était hypnotisée.

« La Chimère de quoi ? De quoi tu me parles ? Ça se mange ? » -se demandant de quoi il s’agissait-

Décidément, le gardien avait bien du mal à cerner l’adepte de la voie moniale. Cependant, cela ne changeait rien au fait qu’elle avait atteint le plus haut niveau de l’illumination et qu’elle l’avait promptement démontré.

« Hum… Suivez-moi. » -se raclant sèchement la gorge avant de poursuivre-

L’aventurière ne se fit pas prier, suivant le détraqué qui avançait le long d’un interminable et sinueux couloir qui semblait s’engouffrer dans les méandres telluriques les plus obscures et sombres. Finalement, au bout d’un long moment, les deux voyageurs arrivaient devant une immense porte gravée de moult fresques incompréhensibles. Qu’est ce qui pouvait bien se cacher derrière dans cette antre des songes ?

La petite tête délavée soupirait en posant ses mains sur ses hanches, afin de signifier son exaspération. En effet, cela faisait beaucoup à encaisser, surtout que plus elle semblait toucher au but, plus elle s’en éloignait. Il ne fallait pas être une lumière pour se rendre compte que quelque chose clochait.

« J’espère que ce qu’il y a derrière cette porte vaut le coup ! » -dit-elle, avec sa petite voix nasillarde habituelle-

La méfiance s’insinuait dans l’esprit de la moniale, qui commençait à fortement douter de ce que le vieux barbu lui racontait. Après tout, l’homme trouble n’était pas très net depuis le début, et malgré l’albe de la chevelure d’argent, la douce était plus maligne qu’elle ne le laissait transparaître.

Le vieux sénile se frottait les mains, ricanant d’un air sardonique, soulignant son vice avec malice.

« Muhahaha !!! Bien sûr, bien sûr ! » -l’œil pétillant de ténèbres-

Le gredin préparait encore un coup fourré pas piqué des hannetons. La moniale avait un sixième sens affûté, et elle se préparait au pire. Fronçant des sourcils et serrant ses petits poings, la Yugiri sauvage jouait la comédie avec un talent n’ayant d’égal que le céruléen de ses iris.

Le barbu commença à gesticuler de manière saugrenue devant la porte, psalmodiant des sons qui en ce monde paraissait irréel. Les yeux de la douce jeune femme étaient aussi ronds que le ventre d’un Akimichi ayant goulûment festoyé, mais elle ne laissait pas tomber sa méfiance l’espace du moindre instant.

Soudain, les stèles de pierre aux stigmates sibyllins tremblaient sous les chants incompréhensibles du malandrin. Puis, peu à peu, le son strident du raclement tellurique déchirait les tympans, tandis que les portes commençaient peu à peu à s'ouvrir, laissant transparaître un halo d’une lumière éblouissante qui semblait tout sauf naturelle. Encore une diablerie, pour sûr !

La Yugiri se préparaient aux pires scénarii, plissant ses miroirs de l’âme afin de tenter de supporter une cécité imposée de manière quasiment divine.

« Qu’est ce que tu trames encore ? » -commençant à s’énerver de plus belle-

Néanmoins, le fou continuait ses incantation, semblant comme possédé par les Yokai des enfers. Tout ca ne sentait pas bon du tout, et l'atmosphère s'embrumait d'une aura digne des cauchemars de l'effroi.