Une salle épurée au style traditionnel où le silence n'était perturbé que par le tintement de clochettes d'agrément ballottées par une légère brise, s'engouffrant par les interstices de portes constitué de bois et de toile. Une silhouette filiforme se dessinait, projetée par la lumière de quelques bougies dont les flammèches dansaient sous l'aplomb venteux contre les parois raffinées. Un petit bureau se dressait dans cette pièce, sur sa surface, un parchemin entamé ainsi que des doigts fins traçant scrupuleusement chaque lettre. Seiko avait enfin trouvé le courage malgré l'hésitation évidente sous le nombre de parchemin chiffonnés se trouvant dans une corbeille non loin. Trouver les mots, n'était pas chose aisée, surtout après tant d'années de disparation. Que dire ? Que juger en retour ? La difficulté était singulière, alors qu'elle laissait les doigts de sa main s'étendre sur le document à moitié blanc. Prenant la peine de porter une tasse encore fumante de thé à ses lèvres pour se désaltérer, espérant que la réflexion trouve un écho favorable à son entreprise.
Echiiro était considéré comme un traître ainsi que les autres qui l'avaient accompagné, ne trouvant aucune grâce aux yeux du Sandaime. Comment pouvait-elle blâmer le dirigeant ? Le chaos que son frère a laissé avec son départ a pratiquement provoqué une guerre. Malgré le fait qu'elle imaginait aisément qu'il devait avoir ses raisons, comment justifier tout cela ? Relativiser c'est ce qu'elle se martelait à chaque instant pour éviter de le juger avec trop de négativité voir de haine. Malgré que la jeune femme avait réussi à trouver un accord avec les autorités du village pour que sa lettre soit pleinement inspectée pour éviter tout transfert d'informations stratégiques à l'ennemi. Elle le comprenait complètement avec son nouveau statut dans la hiérarchie. Elle espérait quant à elle que son écrit passerait les contrôles d'Iwa. Beaucoup de suppositions, mais bien peu d'assurance. Elle parachevait son écrit après une intense réflexion, emplie d'espoirs pour enfin connaître la vérité.
Lettre destinée à Eiichiro Yuki de la part de Seiko Yuki automne 201. :
Cher frère,
Tu ne peux te douter à quel point je suis à la fois émue et en colère en posant ses quelques mots sur ce parchemin. Dans ma retraite hors du temps et du monde, j'ai eu vent de ce qui se passait et plus concrètement ce que tu as déclenché. Au départ je ne voulais pas y croire, j'étais dubitative sur la véracité de ces faits. Pourtant, à mon grand désarroi plus j'avançais après ma fuite de Yuki no Kuni plus les oui-dires se ressemblaient. Une terrible nouvelle qui m'a fendue le cœur. Au départ, si la situation me l'avait permise, je serai venu en personne à Iwa pour t'assommer, m'époumoner sur ton cas et te ramener dans notre village natale. J'ai eu néanmoins la présence d'esprit de rejoindre Mizu no Kuni. J'y suis bien traitée et reçu même l'insigne honneur d'un grade conséquent.
Tu te doutes que je ne peux rien te révéler de plus pour des raisons évidentes. J'apprends peu à peu à reprendre ma place au sein de notre clan. Je découvre que père et mère ont eu d'autres enfants, cela me fait étrange. J'ai cru comprendre qu'ils étaient avec toi, j'espère qu'ils se portent bien. Pour des questions plus personnelles, j'ai été promise à de nombreux partis, bons ou mauvais, étrangement ils m'ont tous trouvée tellement indomptable qu'ils ont abandonnés l'idée de me séduire. Amusant n'est-ce pas ? Enfin, autre que de tes donner de mes nouvelles, je t'ai écris cette lettre pour connaître les motivations de ton acte de trahison envers notre pays. Je ne te le demande pas entent que Kunoichi de Kiri, mais bien comme une soeur perdue par les actes de son frère. J'espère que tu trouveras la force de me répondre en étant sincère et sans rien omettre.