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Le Creuset du Fardeau [Aimi]

Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

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Lun 6 Fév 2023 - 17:32
Revoir les hautes tours et bâtiments qui formaient les organes de la ville évoqua à la fois quiétude et amertume au guerrier tellurique, qui reconnaissait sa propre griffe dans la structure de beaucoup d’entre eux. Encore porté par le golem, l’Oterashi s’était pleinement redressé pour éprouver ses forces, ressentir son niveau de stabilité actuel. Recouvert de plaques rocheuses fraîchement prélevées sur sa monture et assimilées, le Chûnin se sentait pour l’heure aussi bien qu’il lui était possible en pareilles circonstances, et ce fut sous le regard étroit, presque courroucé de son escorte rapprochée que le soldat d’Iwa se pencha et sauta vers le sol hors de l’étreinte du golem. Autour de lui, l’Oterashi sentit la brusquerie, les mains portées aux fourreaux. La crainte et la colère mêlées. A ces shinobi qui arboraient pourtant le même bandeau que lui, Yanosa n’accorda pas un regard, gardant toute son attention focalisée sur le maintien éreintant de son assimilation ainsi que sur sa destination, à une centaine de mètres de là au bout de l’avenue.

Le centre médical irradiait toujours de la même splendeur, en dépit de son agencement avant tout utilitaire, et ce fut très laborieusement que l’un de ses plus récurrent et fidèle résident s’y dirigea, pas à pas, dans un tâtonnement perpétuel qui ne trahissait que trop bien ses difficultés. Entre l’adversité de ce déplacement et l’inertie qu’il avait dû supporter tout le long de la route de retour, l’Oterashi avait toutefois fait son choix, une décision qui lui permettait de surcroît de tester sa capacité concrète à contrôler ces impulsions énergétiques qui sévissaient en son sein. A mi-chemin, Yanosa regretta presque sa prise de position, serrant sa mâchoire d’obsidienne devant l’effort. Le contact avec la terre à ses pieds lui offrait une ligne de vie salvatrice, mais c’était comme si son corps menaçait d’imploser et de s’effondrer sur lui-même à chaque pas. De par sa passivité forcée depuis le Cirque jusqu’à Iwa, le soldat controverse avait pu récupérer un peu d’énergie, mais pas suffisamment pour pouvoir se risquer à canaliser cette masse de chakra violacée, imbibée sans aucun doute par la matière noire dans laquelle tout le corps de l’Oterashi avait baigné.

Après un effort harassant, ce dernier parvint enfin jusqu’à l’intérieur du centre médical, se laissant guider par son escorte jusqu’à la chambre qui lui avait été attribuée et préparée. En y entrant, le Chûnin se serait volontiers fendu d’une remarque acerbe à l’encontre de ceux qui y avaient effectué les préparatifs, une coupole en pierre brute occupant à présent le plus gros de l’espace. On était loin, songea-t-il avec une légèreté passagère, du confort qu’auraient pu lui offrir ses quartiers personnels au Dojo des Assimilateurs. Malgré tout, il se laissa choir dans la coupole, trop las pour discuter quoi que ce soit qui n’était pas absolument essentiel. Pendant un petit moment, réflexif, Yanosa demeura allongé là, au coeur de la Roche à bien des égards, essayant d’étendre ses perceptions autour de lui comme il en avait l’habitude et se rendant très vite compte de ses limites actuelles. Difficile en effet d’accorder la moindre ressource au monde extérieur quand tout son être réclamait sa pleine et entière concentration pour ne pas céder à l’éclatement.

Le Tellurique, cependant, n’eut pas besoin de déployer des prodiges de sensorialité pour percevoir l’aura qui venait de pénétrer dans la pièce.

« ...Aimi. »

Sans faillir, elle était venue, sans aucun doute autant pour tenter de l’aider que pour commencer à rassembler les pièces de ce puzzle tragique qui avait morcelé Tsuchi. Les yeux dans le vague tournés vers le plafond, allongé dans la pente de la coupole de pierre, l’Oterashi n’osa pas immédiatement croiser son regard.

« ...Je suis en état. Si tu veux que je te dises… ce qui s’est passé. Je peux tout te raconter… depuis le début. »

Le tempérament de la nouvelle Tsuchikage lui imposait certainement par éthique de se concentrer sur un moyen d’aider son soldat. Son ami. Yanosa savait cependant pertinemment quelles devaient être les priorités de la Roche et celles de sa nouvelle Ombre, et en acceptait de fait toute la mesure. Si son diagnostique de ce phénomène qui le frappait était juste, il n’y avait de toute façon guère qu’une seule chose que la Chiwa pouvait entreprendre pour le soutenir, en aurait-elle eu envie dans cette atmosphère troublée.

« Et si tu tiens vraiment à m’aider, malgré tout ce que tu as pu entendre… c’est de ton chakra dont j’aurais besoin. De l’énergie, pour canaliser cette chose... »


@Chiwa Aimi
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Chiwa Aimi
Chiwa Aimi

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Jeu 9 Fév 2023 - 10:50
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Le creuset du fardeau.
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Les rubis de la nouvelle Tsuchikage se posèrent sur l’oiseau qui s’envola avec la missive qu’elle venait d’écrire. D’un battement d’ailes, la créature se dirigea vers le nord-est, là où les habitants de la Roche avaient temporairement trouvé refuge.

Un soupir, las, s’échappa des lèvres rosées de la jeune femme qui se tourna et qui se laissa tomber dans le vide, avant de se rattraper avec agilité. Une fois au sol, elle se dirigea vers le lieu de tous ses tourments actuels : la pièce où se trouvait un certain Oterashi.

À la fois curieuse et réticente de ce futur échange, la kunoichi se demanda ce qui allait bien ressortir de tout cela. Dès qu’elle avait pu, elle y avait fortement réfléchi et peu de solutions se présentaient à elle. En tant que cheffe d’un village militaire, elle ne pouvait pas faire preuve de trop de clémence, surtout en temps de guerre. Mais en même temps, elle ne pouvait pas maltraiter ceux qui avaient participé au sauvetage du pays. Tout comme, elle ne pouvait pas oublier les paroles de Meho, elle ne pouvait pas oublier ces accusations floues, elle ne pouvait pas ignorer que s’ils en étaient tous là, c’était en partie de leur faute, mais aussi de la sienne. Encore pire… Si Teruyo avait vraiment agi différemment, au point d’attiser autant de haine et de méfiance de certains iwajins, elle souhaitait comprendre. Une chose était sûre, son puzzle était incomplet et les pièces maîtresses allaient lui être apportées dans quelques minutes.

Ne pouvant être partout à la fois, elle comptait sur ses camarades pour veiller sur l’hôpital et sur les comportements de chacun. Notamment, car elle ne savait pas combien de temps, elle allait rester avec le pugiliste… Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle allait devoir prendre une décision en prenant en compte les valeurs qu’on lui avait inculqué, la sécurité d’Iwa et intrinsèquement du pays, tout en mettant de côté ses bons sentiments. Allait-elle y arriver ?

Une démarche, une odeur, des pas, une respiration qui lui était propre, une puissance camouflée dans son corps de femme : il ne serait pas difficile pour Yanosa de deviner qui venait de s’introduire dans sa chambre. L’appellation de son prénom fit presque frissonner la Chiwa, qui se rapprochait de la vérité, de ce qu’elle redoutait de savoir. Refermant derrière elle et s’assurant que personne ne l’avait suivie, elle s’avança alors vers la silhouette de pierres qui était allongée dans ce qui permettait de maintenir ce qui restait de Yanosa intacte.

Elle ne lui avait rien dit encore, ne souhaitant pas le brusquer et simplement s’occuper de lui silencieusement. Cependant, il lui coupa l’herbe sous le pied et prit les devants : il était prêt à se faire tirer les vers du nez.

En échange, la rubiconde devait donner un peu d’elle, un peu de son chakra. Alors qu’elle lui avait déjà donné tellement : sa confiance, son affection, la vie de ses camarades dans un sens. Une fois de plus, elle allait devoir lui offrir encore.

Dans un silence de plomb, la kunoichi de la roche s’approcha alors et s’agenouilla près de Yanosa pour avoir accès à son corps de pierre. Alors qu’elle avait évité son regard dans un premier temps, elle décida de ne plus fuir. Les dés seraient jetés dès l’instant où elle prendrait la parole, elle le savait. C’était peut-être pour cela que son cœur lui faisait atrocement mal.


« Yanosa… On te doit sûrement beaucoup, dans notre combat contre Yonbi… Mais ça ne suffira pas à effacer ce qu’il s’est passé, ça n’effacera pas le ressentiment des gens, ça n'effacera pas que tous les shinobis qui sont venus, ont risqué leur vie et auraient pu mourir pour protéger un pays blessé par nos propres erreurs.

Je vais te donner mon chakra, et pendant ce temps, je t’écouterai.

Je veux tout savoir, du début à la fin, ton ressenti, tes pensées les plus obscures s’il faut, tes doutes, tes motivations, tes espoirs, comment tu entreprends l’avenir maintenant. Que la vérité, aucun mensonge.

Je dois tout savoir, tout, car il faut se le dire, ton avenir à Iwa ne dépend que de moi à l’heure actuelle.
»


Après avoir fait sonné le tocsin de leur futur échange, la kunoichi réalisa quelques mudras de sa main avant de laisser une aura bleutée recouvrir sa pâle peau. Elle décida de commencer doucement, pour ne pas perturber trop fortement Yanosa et s'adaptera par la suite.

Aimi profite de quelques secondes de calme pour observer le chunin et y lire toute émotion qui pourrait apparaître sur cette carapace. Elle était prête à l'entendre.





Dernière édition par Chiwa Aimi le Mar 14 Fév 2023 - 18:39, édité 1 fois
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Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

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Ven 10 Fév 2023 - 1:15
Le regard des deux shinobi s’évitèrent l’un l’autre pendant un moment qui sembla s’étirer à l’infini dans la chambre d’hôpital, anticipant chacun l’épreuve que représentait leur rencontre inévitable. Pour la toute première fois, l’Oterashi devrait méthodiquement renvoyer son esprit dans ce passé tout proche pour en extraire tous les détails et les restituer à la Tsuchikage, revivant dans le processus toute la frustration, la colère et l’amertume qui l’avaient envahi au fil des épreuves. Son sort dépendait d’elle : Aimi n’avait pas eu besoin de le dire pour que le Chûnin en ait pleinement conscience, car avec ses nouvelles fonctions venaient nécessairement de plus grandes responsabilités encore qu’auparavant. Résolu à se livrer, lui-même comme le récit tragique dont il était le porteur, Yanosa dut faire un effort conscient pour ignorer les murmures qui l’incitaient toujours à la prudence. La Chiwa était son amie, mais ce lien qui les unissait ne le mettrait pas hors de portée du jugement qu’elle devrait émettre à son encontre. Seules ses propres facultés à lui, en vérité, pourraient y parvenir si cela en venait à être nécessaire, même si cela voulait dire faire fi de son handicap pour le moment.

Les yeux de braise qui irradiaient dans les orbites du Tellurique se déposèrent enfin dans le regard du Rubis d’Iwa lorsque celle-ci approcha ses mains de son corps, un chakra médical caractéristique émanant de ses doigts aux allures faussement innocentes. A quel point avait-elle envie cette fois d’utiliser ces mêmes mains pour le briser en mille morceaux ? La réponse n’avait pour l’heure pas grand intérêt. Pas tant qu’il ne lui aurait pas raconté tout ce s’était passé, en tout cas.

« ...Ne perdons pas plus de temps, alors. »

Tandis que l’énergie salvatrice de la nouvelle Ombre commençait à irriguer son enveloppe d’élémentaire, gorgeant peu à peu ses réserves d’énergie en lui permettant de tenir tête bien plus facilement à la perturbation gravifique, l’Oterashi rassembla une dernière fois ses pensées, ses convictions. Ses regrets.

« ...Tout a commencé avec l’Ecorché. De son vrai nom, Usuegi Junichiro… Quand j’ai eu ton feu vert pour agir, je suis allé solliciter Ashitaka ainsi que l’une de mes apprenties, Rin, et nous nous sommes rendus aux geôles. Autant te dire, après tout ce temps perdu… que j’étais décidé à en ressortir avec du concret, mais la vérité… c’est que ni moi, ni Ashitaka n’étions préparés à ce qu’on allait y trouver. »

Il marqua une pause, cherchant les prunelles d’Aimi du regard.

« Réduit à l’état d’un coeur putréfié, agonisant et luttant pour s’échapper, si ardemment même qu’il en mettait sa vie en péril. Junichiro était aussi acerbe que l’avaient laissé présager les rapports… mais il demeurait là. Résolu, inatteignable, à se cacher derrière des exigences insensées. Des Byakugan… le corps de Taira Fugaku,… Une seule chose, que nous étions capable de lui fournir, a finalement éveillé son intérêt. Un dernier duel, devant témoins… contre moi. »

Les images morbides de la cellule se succédèrent dans son esprit, de même que ses réflexions du moment qui remontèrent à la surface.

« Une proposition que je lui ai faite moi-même. Une offre de guerrier, qu’il serait libre d’accepter telle qu’elle était, ou de pervertir par la duperie en tentant de nous échapper une fois à l’extérieur. Un moyen, dans les deux cas….de forcer des informations à lui échapper, pourvu que nous soyons préparés. Bien sûr, Ashitaka n’avait pas l’autorité pour avaliser ce plan… Alors… après être allés recueillir les avis de Yogiri, le Gardien des Profondeurs, nous nous sommes tournés vers la seule figure d’autorité qui restait au village. Vers Teruyo. »

Prononcer son nom n’était pas encore sans heurt pour le pugiliste d’obsidienne, qui ne cessait à la fois de regretter la mort de l’homme tout en maudissant son jugement.

« ...Et comme je l’avais pressenti, le Taishô du Manazuru n’a rien voulu entendre à cette histoire de duel. C’est à ce moment, lorsque je suis sorti de son bureau, que Teruyo… m’a forcé la main pour la première fois.

Quelques minutes plus tard, je faisais échapper Junichiro des geôles. Je rassemblais deux de mes apprenties, Rin et Komorebi, ainsi que Kisuke qui m’était redevable, et je partais avec le coeur de l’Ecorché, loin vers le nord. Junichiro… était bien trop faible, pour tenter quoi que ce soit, mais je savais que le moment venu, lorsqu’il aurait recouvré suffisamment de forces, il serait certainement tenté de trahir son engagement. Mes partenaires… connaissaient ces risques. Mais avec l’aide de leurs pupilles, j’étais confiant en notre capacité à prévenir tous les risques, à anticiper le moindre écart. Et c’était même sans compter… sur le sérum. Une substance, que Kisuke a réussi à faire ingérer à Junichiro pendant notre voyage, et qui s’est révélée très efficace pour délier sa langue.
 »

Le chakra de la Chiwa inondant son corps, l’Oterashi se sentait petit à petit regagner des forces qu’il croyait avoir disparu, ce qui galvanisa d’autant plus son phrasé à mesure que son récit se développait davantage.

« Toujours est-il.. que nous savions qu’Iwa enverrait des traqueurs à nos trousses. Autant qu’on a pu se le permettre, nous avons tenté de brouiller nos pistes, d’empêcher que quiconque puisse nous suivre jusqu’à la Forêt Interdite où nous avions décidé de mener le duel. Loin de tout et de tout le monde, à l’abri des regards et des dégâts collatéraux… mais… ça n’a pas suffit. »

Ce qui s’apparentait à un frisson rocheux anima un instant le corps du Tellurique, qui revoyait dès lors sous ses yeux se dérouler à nouveau la scène. Ces instants, ô combien fatidiques, où tout avait basculé. Pour eux… et surtout pour Tsuchi.

« L’interrogatoire, sous des airs de conversation, se déroulait bien...Nous n’étions que Kisuke, moi et Junichiro quand Teruyo transformé en singe, son grizzly géant et Harumi nous on retrouvé dans la forêt. Abattre l’Ecorché. C’était leur idée fixe, leur objectif inconditionnel pour résoudre tous les problèmes, sans considérer un seul instant ce qu’on avait essayé d’accomplir pendant tout ce temps… J’ai essayé de les raisonner… de leur faire comprendre que si j’étais bel et bien un traître, alors me laisser risquer ma vie contre notre prisonnier pouvait leur être bien égal… Avec eux en renfort, et le soutien de ceux qui les accompagnaient certainement, nous pouvions nous assurer avec plus de certitude encore que Junichiro ne pourrait jamais nous échapper, en formant un front uni... C’est ce que j’ai proposé, une fois de plus, à Teruyo, et c’est là… qu’il m’a forcé la main. Pour la dernière fois. »

L’iridescence rougeoyante dans les yeux du pugiliste grimpa en intensité, tandis que les souvenirs prenaient le dessus sur sa vision de cette chambre, banale et austère.

« Qu’il n’ait pas eu confiance en moi… Je pouvais… Je pouvais l’imaginer. Le comprendre, même. Moi, capable de vaincre seul un Lieutenant de Reijirô.. ? Et pourquoi pas, après tout, mais… ce qui a achevé de me convaincre d’agir, à ce moment là… est qu’il n’avait pas même confiance en Nous. En Iwa. Remettre l’Ecorché dans une boîte… Attendre qu’un mystérieux allié prodige de la Coalition vienne faire notre travail à notre place… Attendre, attendre…. Espérer. Perdre du temps.

Junichiro avait tout vu de nos débats. Avait tout entendu de nos animosités. Alors, à ce moment, après que Rin et Ashitaka soient arrivés sur les lieux… il a décidé de jouer sa carte. De nous engloutir tous, dans l’estomac ancestral d’un énorme squall des temps anciens, pour tenter de s’enfuir. Rapidement, son jutsu a été dissipé… et c’est à ce moment, que j’ai décidé de frapper. 
»

Lentement, les yeux de Yanosa se rivèrent plus intensément qu’auparavant dans les iris de la Chiwa, afin de lui faire ressentir avec le plus de conviction possible la véracité de ses propos, mais aussi et surtout de ses émotions.

« Je n’ai jamais voulu sa mort. Celle de Teruyo, ou de qui que ce soit d’autre. Un par un, je les ai attaqué… Un par un, j’ai brisé leurs bras, leurs jambes…. Les laisser sur le carreau. Les pousser à battre en retraite, pour nous laisser le champ libre, nous laisser faire… ce qu’on était venus faire. Cet assaut… ces coups, que j’ai donné… je ne peux pas les regretter, même si je ne m'étais jamais senti aussi mal, de me jeter dans un combat. C’est dans ces instants que la folie… a envahi la forêt.

Meho et Ashitaka ont riposté, bien sûr. Qui ne l’aurait pas fait, à leur place… Mais Harumi… Harumi a perdu l’esprit. A utilisé un tsunami gigantesque pour tenter de nous balayer, alors même que son Taishô, Teruyo, se trouvait en plein milieu de la zone d’impact. Je l’ai défendu. Je nous ai tous, défendu. Junichiro, qui voyait son opportunité lui échapper, a voulu tenter de paralyser Teruyo dans son angle mort, et à ce moment aussi, je l’ai aidé à ne pas sombrer. Une lame invisible, une seconde plus tôt, avait manqué de peu de me décapiter, et pourtant, quand je les ai vu, tous… Leurs membres brisés, leur sang teintant l’eau et la terre… C’en était déjà trop. Je les ai conjuré….de s’en tenir là. D’accepter la situation. De reconnaître l’échec de la mission qu’ils s’étaient donnés.
 »

La tête de l’Oterashi, machinalement, décrivit alors lentement un mouvement de gauche à droite, comme si son corps tentait de nier une suite d’événements à propos desquels son esprit n’était que trop lucide.

« ...Pour seule réponse, Teruyo a composé de nouveaux mudra… et a déchaîné Ciel et Terre pour tenter de tous nous tuer. Moi, Kisuke et Rin. J’ai pu les sauver de l’empalement... les rapatrier dans les bois. Mais Teruyo… Teruyo était tombé inconscient, après ce dernier effort. Ashitaka l’a sauvé de la noyade… Meho s’est occupé d’Harumi. Mais le chakra rouge qui avait commencé à sortir du corps de son Taishô… il n’y avait… plus rien à faire.

Yonbi s’est libéré, en annihilant tout ce qui avait été Miyamoto Teruyo. La suite… tu la connais. 
»

Des zones d’ombres, encore, subsistaient. Ce qui était advenu de Komorebi dans tout ce chaos, de Junichiro même, et des informations que les Parias avaient pu glaner avant de se confronter à leurs pairs. Des informations, lorsqu’elles auraient elles aussi fait surface, qui viendraient ternir encore un peu plus le tableau déjà morne et tragique de ce récit, empreint de souffrance et de mort.
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Chiwa Aimi
Chiwa Aimi

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Mar 14 Fév 2023 - 18:39
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Le creuset du fardeau.
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Doucement, prudemment, l’essence chakratique de la kunoichi traversait ses mains pour l’offrir à Yanosa. Elle n’oubliait pas non plus qu’elle avait en face d’elle, la raison de beaucoup de ses tourments et se montrer trop généreuse en chakra pourrait lui porter préjudice. Bien qu’elle affectionne, elle ne savait pas jusqu’où il pourrait aller s’il se montrait en désaccord avec sa position et ses décisions.

A peine eut-il commencé son récit, que la jeune femme en apprit plus sur celui qui se faisait appeler l’Écorché. Ce Junichiro, qui lui avait causé bien du tort dans les geôles, était une vraie calamité. Personne n’était préparé à ce qu’ils allaient trouver en fouiller dans la tête de ce fou, pas même Ashitaka et Yanosa. Et c’était déjà là, peut-être le problème de tout cela.
Sans lâcher son regard de celui de Yanosa, Aimi continua de l’écouter. Le prisonnier avait des requêtes bien particulières, bien précieuses, impossibles même. Jusqu’à ce qu’un duel soit énoncé. Un simple duel, qui semblait valoir pour lui bien plus qu’un byakugan ou un corps de Taira. Étrangement, la Chiwa commençait à mieux comprendre ce qui avait pu se passer par la suite. Même si elle n’était pas au bout de ses surprises. Cependant, jamais l’Oterashi aurait pu accepter ce plan dangereux sans en discuter au préalable avec le geôlier ou même les hautes instances de la Roche. Ce qu’il avait fait, c’était déjà ça.


« Yogiri hein ? Essayer de lui toucher deux mots sera bien compliqué, il est… assez particulier. Le connaissant, je suppose qu’il vous a laissé assumer vos responsabilités. »

Le gardien des profondeurs, la Chiwa l’avait rencontré plusieurs fois, en tant que Taisho du Shishiza, elle se devait de connaître tous les êtres qui seraient amenés à travailler avec elle. Elle avait eu beaucoup de mal à le cerner, mais avait bien compris qu'il n'était qu’un simple mur de plus dans cette prison. Il faisait partie d’Iwa, de ces geôles. Elle ne savait pas ce qu’ils s’étaient mutuellement dit, mais elle était certaine qu’il avait raisonné sous forme d’énigmes… C’était sa façon à lui de parler après tout.

Après avoir entendu tout cela déjà, la combattante ne put s’empêcher de faire une première remarque. Elle connaissait déjà la réponse à ses questions, mais avait besoin d’exprimer sa réflexion et avait besoin de comprendre…


« Dès l’instant où tu m’as explicitement dit que ni toi, ni Ashitaka n'étaient prêts pour ce qui allait suivre, j’ai compris que ça ne pouvait pas se finir bien. Vous avez fait face à un individu qui n’avait plus rien à perdre. Tu étais donc prêt à te sacrifier, à engager un duel contre quelqu’un qui aurait pu, dès la première seconde te tromper et s’enfuir ou pire… attaquer le village ? Avec en plus de cela, des genins d’Iwa qui n’ont sûrement jamais connu ou même affronté un être comme l'Écorché ?

……….

Je ne suis même pas surprise…
»


Et c’était peut-être ça le problème. Dès l’instant où l’eiseinin n’était même plus surprise des agissements de l’un des shinobis de ce village, cela ne voulait-il pas signifier qu’ils en étaient arrivés à un point de non-retour ?

Par la suite, ils étaient allés confronter Teruyo à cette décision, qui n’avait pas été reçue comme l’avait espéré le chunin. Aimi n’était pas vraiment étonnée et avait du mal à en vouloir au Miyamoto qui n’avait fait que son travail. En son absence et en celle de Tsuyoshi, le mettre au pied du mur ainsi ne lui laissait pas beaucoup de choix : accepter, ou totalement refuser. Il avait choisi le second choix. Elle qui n’avait pas été là et qui ne pouvait plus écouter son point de vue, que pouvait-elle avoir à redire ?

Ce fut à ce moment-là qu’il avoua clairement avoir fait évader Junichiro des prisons d’Iwa et de l’avoir amené, bien accompagné, en dehors du village. Par moments, Aimi aurait simplement eu envie de transformer son don de chakra en une explosion fracassante de force sur Yanosa, qui était en train d’asséner à la rubiconde des coups de couteau indélébiles dans son esprit. Jusqu’à cette histoire de traque, la Chiwa resta concentrée, mais cela commença à devenir difficile même pour quelqu’un comme elle, douée dans le contrôle d’émotion en situation délicate.

Teruyo avait décidé de les suivre dans le but de tuer l'Écorché. Le rouquin était resté sur ses positions et le groupe de Yanosa ne comptait pas laisser faire le Taisho, surtout après tout ce qu’ils avaient entrepris pour en arriver là. Même si elle pouvait comprendre Teruyo, elle se demande pourquoi il n’avait pas simplement accepté la proposition du pugiliste sur le moment. Si l'Écorché était si bien maîtrisé et loin du village, cela n’aurait-il pas été plus simple de laisser son camarade faire son duel et risquer sa vie ? Cette question sonna comme complètement absurde aux yeux de la Chiwa, qui n’aurait pas supporté perdre l’Oterashi lui aussi. Elle n’aurait pas pu le laisser mourir ou se sacrifier, alors elle aurait agi, au dernier moment… Mais cela n’était qu’un rêve qui n’arriverait jamais. Pour Yanosa, c’était le manque de confiance de Teruyo qui l’avait poussé à agir. Était-ce vraiment une preuve de manque de confiance de la part du rouquin ?

Et sans vraiment de surprises, voir un même camp se déchirer… l'Écorché lui y voyait une ouverture. Et il en avait profité, comme prévu.

Ce fut à ce moment-là, qu’Aimi ne put cacher une fébrilité de sa part. Elle fut surprise des mots énoncés par Yanosa et ne pouvait pas le cacher. Même ses mains, se mirent quelques secondes à trembler, comme si elles avaient hésité à agir, à le punir. L’assimilateur avait frappé, il avait frappé ses propres camarades, les avait consciemment blessés pour mieux… les mettre à l’écart…
Dans quel monde avait-il pensé que c’était la chose à faire ? Dans quel monde, ceux attaqués ne seraient-ils pas défendus ? Comment un tel moment avait pu être plongé dans la folie de chacun ? Aimi n’avait pas été sur place et ne pouvait qu’écouter les témoins de ce massacre. Alors même qu’il les avait blessés, il avait aussi cherché à les sauver, cela n’avait aucun sens dans une telle situation… avec un homme qui était quelques heures auparavant, l’un des hommes de l’ennemi numéro un du Yuukan.

En une fraction de seconde, Iwa s’était déchirée et s’était entretuée, brisant le cœur d’Aimi, qui ne comprenait pas. Même Teruyo, avait sombré dans la colère au point de passer du côté de celui qui allait tuer les siens, parce qu’il semblait l’avoir décidé. Mais il avait échoué, et pire, il était tombé.


« J’ai besoin d’une pause.»

Bien qu’elle ait utilisé beaucoup de chakra ces derniers jours, ce n’était pas vraiment cette raison qui poussait la jeune femme à s’arrêter. Non, c’était toutes les informations à assimiler et la volonté de ne pas flancher à cause de ce qu’elle avait entendu, qui la poussait à arrêter son don de chakra.

La jeune femme laissa ses mains sur la tas de roche qu’était Yanosa, qui devait même avoir repris une certaine forme humaine à force. Elle ne bougea pas, restant interdite par tout ce qu’elle venait d’entendre.

Gardant un calme olympien, elle essaya d’exprimer son point de vue sur la situation, comment elle voyait la chose, alors même qu’elle ne pouvait être dans la tête des acteurs de ce cauchemar.


« Teruyo était seul au village à ce moment-là ? Dans ce cas, jamais il aurait pu prendre une telle décision, jamais il aurait pris le risque de faire courir quelconque danger à Iwa… Peu importe à quel point tu as su prendre des précautions, comment peut-on prendre une décision avec une finalité aussi incertaine ? Sa décision ne me surprend pas. Est-ce la mienne aurait été différente ? Qui sait… Ce qui me surprend toutefois, c’est qu’il ait décidé de quitter le village dans sa condition, je dois l’admettre. Mais je ne pourrai jamais savoir ce qui lui traversait l’esprit à ce moment-là, je n’en aurai jamais l’occasion, car il est mort…»

Les mots étaient durs, difficiles à entendre, même pour elle. La Chiwa tentait de garder une certaine constance, mais elle ne pouvait pas ignorer sa propre peine, celle qu’elle essayait de cacher depuis qu’elle était revenue au village. Elle qui avait vécu beaucoup de choses aussi.

« Comment as-tu pu penser que les attaquer et les blesser, allait calmer les choses ? S’il y a des choses qui peuvent se comprendre, certaines sont inacceptables à mes yeux…

Après avoir goûté au chakra de Yonbi, quelques instants, ce que j’ai ressenti, c’était tellement intense en fureur, en rage et en haine, que je ne sais pas comment Teruyo n’a pas pu craquer avant. Toutefois, je ne l’aurais jamais pensé capable d’agir dans le but de tuer, du moins, pas envers les siens, mais je n’étais pas là, je ne sais pas…

Et Harumi dans tout cela ? Pourquoi a-t-elle perdu l’esprit ainsi ? Qu’a-t-il pu se passer pour qu’elle attaque tout le monde ? Et qu’en est-il de tes protégés ? Rin et Kisuke sont présents à Iwa, mais Komorebi ? Et… Junichiro lui-même ? Qu’est-il devenu ? Qu'avez-vous obtenu de lui ?
»


La kunoichi se mélangeait dans ses questions et sa réflexion. Elle avait certainement besoin de justifier ce qu’il s’était passé, de poser des explications sensées à tout cela. La vérité, c'est que rien n’avait de sens à ses yeux. La rouquine avait envie de pleurer, de mourir, de disparaître, elle n’avait pas envie de devoir affronter Yanosa, les autres, la réalité. Pourquoi la vie était-elle aussi cruelle ? Pourquoi les choses devaient se passer ainsi ? Pourquoi avait-elle quitté le village pour se rendre à cette maudite réunion ? Pourquoi continuait-elle à se lever pour eux, en qui elle croyait, qui n’avaient pas hésité à s’entretuer ? Peut-être parce qu’elle se sentait responsable ? Parce qu’elle les aimait ? Parce qu’elle avait besoin d’être là pour eux, même pour les punir ? Même pour leur donner une bonne leçon ? Peut-être parce qu’il n’y avait pas eu qui comptait dans l'équation et que tout un village comptait sur elle maintenant qu’elle était Tsuchikage ? Ah, Toph avait bien trouvé son moment pour lui coller ce rôle. Titre à la fois empoisonné, mais qui pourrait aussi donner à la Chiwa, cette raison qu’elle cherchait pour se relever.
La kunoichi inspira profondément et fixa Yanosa de ses deux rubis intenses.


« Je sais que tu ne m’as pas tout dit, tout expliqué, car cela est certainement difficile pour toi. Je sais que tu n’as pas pris un malin plaisir à faire du mal à tes camarades. Mais tu as consciemment pris tes décisions et tu as accepté les risques encourus et donc, les conséquences derrière et celles-ci sont désastreuses, même si elles ne sont pas de ton fait unique. Je sais que tu n’as pas tué Teruyo, mais il est difficile pour moi de te rendre innocent dans cette histoire, et cela me crève le cœur. »

Un moment de silence, elle économisa sa salive et l’avala, comme pour préparer sa bouche à la suite de ses paroles.

« Je ne peux pas donner de décision comme ça, sans réflexion… Mais je vais t’exprimer ce que je ressens actuellement, alors que j’essaie de t’aider et que j’ai le sentiment que tu m’as brisé le cœur, d’une certaine manière…

Le Tsuchikage que je suis, devrait avoir perdu toute confiance en toi, ou du moins au shinobi que tu es. En tant que shinobi, aller à l’encontre des ordres et agir comme tu l’as fait, devrait suffire à acter d’une trahison au sein d’Iwa et tu sais ce qu’on fait aux traîtres... Peu importe même ton rôle dans le sauvetage du pays, un shinobi d’Iwa est un shinobi d’Iwa. Mais la Aimi que je suis, ne peut pas en arriver à cette conclusion. Je dois porter un double manteau pour endosser ce rôle et je ne peux pas simplement te mettre au fer et te faire exécuter pour ton imprudence et ton affection pour le danger. Je suis consciente que tout ce que tu fais, c'est dans ta quête contre l'homme au chapeau, et que tu fais ça pour sauver le plus de gens possibles et que tu veux combattre l'ennemi. Je le sais plus que quiconque, j'ai envie de croire en toi, j'ai envie de croire en ta bonne volonté, mais je sais aussi que tu es prêt à tout pour arriver à tes objectifs, mais n'ont-ils pas une limite ? La prochaine étape, c'est quoi ? Me tuer ?
»


La voix de la kunoichi se brisa presque lorsqu'elle posa cette stupide question... La kunoichi était désabusée, en colère et s'exprimait à ce moment-là avec son cœur. Elle savait que l'Oterashi n'était pas un assassin et qu'il ne voudrait pas commettre une telle chose. Mais en était-elle sûre ? En dépit de tout ce qu'elle savait maintenant, la doucereuse n'avait pas envie de perdre toute confiance en l'homme qu'il était.

« Je ne peux donc pas non plus ignorer le fait que tu aies fait libérer un prisonnier dangereux et que tu aies blessé tes propres camarades, peu importe les raisons. Je ne peux pas ignorer non plus que je sens avoir une part de responsabilité dans tout ce drame… Ce qui me pousse davantage à prendre mes responsabilités et à agir justement. Car il y a Yanosa, le shinobi d'Iwa, et Yanosa l'homme qui donnerait sa vie pour sauver ce monde, l'homme que j'ai appris à affectionner, à respecter et à aimer d'une certaine manière, l'homme qui est capable de choses qui ne vont pas en adéquation avec ce qu'est un shinobi.

Je dois aussi prendre en compte tous les acteurs qui étaient présents et qui ont eu un rôle dans cette histoire.

Tu me mets dans une position extrêmement difficile, alors que ça ne devrait pas l’être Yanosa… Si tu as d'autres points à exprimer, que tu aurais oublié...
»


Aimi appuya ses coudes au bord du récipient qui retenait le manipulateur de terre, ses mains se glissèrent sur son visage et dans quelques mèches écarlates. Elle avait besoin d’assimiler.

Pourquoi a-t-il fallu en arriver là ? Pourquoi ?


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Oterashi Yanosa
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Sam 18 Fév 2023 - 0:05
Les premières questions qui avaient jailli presque par réflexe de la bouche de la Chiwa parurent quasi rhétorique aux oreilles du Tellurique, et sans aucun doute que la nouvelle Tsuchikage réalisait tout en les énonçant qu’elle en connaissait en effet parfaitement les réponses. Yanosa était loin d’en avoir fini avec la vie et exécrait la mort inéluctable qui les attendait tous un jour ou l’autre, mais prêt à se sacrifier, il l’était malgré tout assurément si il jugeait que l’enjeu en valait la chandelle. Aimi, songea-t-il, mésestimait cependant le degré de préparation des trois Hyûga qui avait accepté de l’accompagner dans sa folle entreprise. Leur grade, comme le sien jadis et encore aujourd’hui, était loin de refléter fidèlement le degré de compétence qui était le leur, mais ce ne serait certainement pas de ce point dont le Chûnin en disgrâce allait disputer de la véracité auprès de la nouvelle Ombre. Car de cette incroyable tragédie pour Tsuchi, des choses bien, bien pires étaient à relever.

Si graves en fait que les mains de l’eiseinin de légende faillirent lorsque le récit du guerrier tourmenté en arriva à son point le plus douloureux, controverse et discutable. Le flux de chakra s’arrêta alors, laissant l’Oterashi seul maître de ses réserves d’énergie en partie requinquées, et Yanosa put lire dans les prunelles de son amie et Kage tout le poids du regret, de la souffrance et de la peur. Une peur, peut-être pour la première fois… dont il était l’objet. Inévitable. Tout au long de l’intense croisade qui les avait mené jusqu’au Cirque de la Veuve Blanche pour mener cet ultime combat contre Yonbi, le guerrier tellurique s’était inconsciemment préparé à devoir encaisser ce genre de regard. Aucun monde n’existait où sa décision, sa résolution à ne pas dévier de son plan quitte à blesser collègues et amis, aurait pu ne pas engendrer pareils ressentiments à son égards. Il n’était pas dupe. Il était lucide. Mais toute la préparation et le savoir du monde ne pouvaient pas l’épargner malgré tout de ce sentiment noueux et nauséeux, qu’il éprouvait en regardant Aimi se décomposer de l’intérieur face au poids de ses actes. Mais la Tsuchikage, maintenant plus que jamais, se devait d’être forte, inébranlable, imperturbable. Aussi la vit-il reprendre le dessus sous ses yeux, ses mains à nouveau immobiles sur son corps de roche où plus aucune fissure ne transparaissait.

Puis, avec un calme qui tranchait avec son état toujours intrinsèquement instable, Yanosa écouta, patient, compréhensif, et malgré tout à nouveau impassible. Teruyo allait manquer atrocement à beaucoup de monde, et c’était sans compter sur sa fille Saya devenue orpheline. Et sa mort, par le détour tragique des causes et effets qu’il avait mis en mouvement, était en partie de son propre fait.

« ...Junichiro est mort. Avec tous les blessés, en voyant émerger Yonbi, j’ai estimé la situation intenable. Il fallait enlever au moins un problème de l’équation, même si ça voulait dire condamner tous nos efforts à la ruine. Il a voulu s’échapper sur un requin : je l’ai retenu, pour que Meho et Ashitaka puissent en finir avec lui… Mais, ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne le reverra plus jamais. »

Il inspira, profondément, en ressassant toute la futilité de leur entreprise qui avait été roulée dans la fange et dépossédée de toute substance par l’intervention appuyée et décérébrée de leurs poursuivants.

« … Reijirô. Il pourra le ramener. Il pourra ramener tous les Lieutenants qu’on aurait la chance de tuer, d’ailleurs, pour peu que chacun leur laisse un morceau de leur corps à disposition. La seule consolation, dans le cas de Junichiro… réside dans son passé de Sabreur. Il était… au service de Naragasa Kira, agissait comme son ombre personnelle, et détenait en ce temps là un sabre nécromant. On a pas eu le temps… de lui extirper exactement la nature du pouvoir de son arme, mais son âme y est restée liée, cette même âme que Reijirô pourrait vouloir conjurer. Et l’Ecorché pourrait avoir de bonnes raisons, à présent… de se retourner contre son ancien employeur. »

De maigres fragments, des informations éparses et fractionnaires, qui étaient le seul héritage à proprement parler positif de leur escapade illégale dans la Forêt Interdite.

« Komorebi a disparu. J’ai pensé que Meho et Ashitaka l’avait neutralisé, mais je n’ai pas eu le loisir de leur demander. Malgré nos recherches dans la Forêt, on ne l’a pas retrouvée, ce qui peut vouloir dire… qu’elle a... »

Fuit. Disparu sous le magma. Il n’osa pas énoncer à haute voix ces deux éventualités, la première tranchant si profondément avec la nature de la kunoichi orageuse qu’il lui semblait que la seconde était la seule véritable et tragique explication à sa disparition. Pourquoi et comment l’ersatz de Toph se serait laissée avoir par une éruption de lave, cela il ne pouvait en revanche pas l’imaginer.

« … Peut-être que ça a été trop pour elle. Cette situation. Peut-être que c’est la même chose… qui est arrivée à Harumi. Je n’en sais rien. Elle a beau m’avoir aidé par le passé, avoir prouvé ses qualités de médic, ce n’est pas cette personne là qui se trouvait dans la Forêt ce jour-là. Elle a dû perdre son sang froid, manquer de lucidité… Je ne sais pas.

Tous les autres te le confirmeront en tout cas : Teruyo a explicitement cherché à nous tuer. Si il était en pleine possession de ses moyens, avec Yonbi dans la balance… difficile à dire. Mais de deux choses l’une : soit l’homme posé et rationnel qu’il était a été corrompu par le pouvoir de la Bête malgré sa propre force d’esprit… soit il a pris ses décisions en pleine connaissance de cause. Ashitaka, Meho, Harumi… C’est évident qu’il m’en voudront à mort pour toute l’éternité pour ce que je leur ai fait, mais qu’ils se rappellent malgré tout… Qu’ils se souviennent, de la chance que je leur ai laissé. Cette de repartir vivants de cette Forêt. Car cette chance, certains d’entre eux… n’étaient pas prêts à nous la donner. 
»

Un soupçon de vindicte passa dans le regard de l’Oterashi, qui avait repris un peu de poil de la bête grâce au chakra de la Chiwa. L’homme de pierre était rongé par une pelleté de regrets lourds et acides, mais il n’en dérogeait pas pour autant à sa rhétorique : si ceux qui avaient voulu l’empêcher d’exécuter son plan étaient restés à leur place, avaient concédé honorablement leur échec, Tsuchi n’aurait pas eu à connaître une telle catastrophe.

« Innocent. Hmph. Tu crois vraiment que mon statut aux yeux de la loi de Tsuchi… fait partie de mes préoccupations, là, maintenant ? Que j’aurais laissé un détail pareil… m’empêcher de faire ce que j’estimais nécessaire ? »

Une nouvelle question rhétorique, à laquelle Aimi avait bien évidemment la réponse. Maintenant plus que jamais. Sa mine tellurienne rivée vers les traits préoccupés et tiraillés de la Tsuchikage, Yanosa écouta alors cette dernière lui exposer sa propre position dans tout ce qu’elle avait de complexe, de compliquée et de déchirante. Sans pour autant acquiescer de la tête, le guerrier de roche n’en pensait pas moins et le laissait transparaître : les dilemmes de la jeune femme, il les comprenait, les avait même anticipé d’une certaine manière depuis les premiers instants de calme relatif qu’ils avaient pu s’offrir dans la forêt, après que la tragédie y ait pris racine. A la question finale qui ponctua cet élan du coeur, l’Oterashi en tout cas ne tressaillit pas, absorbant des coups qu’il s’était à la vérité déjà infligés lui-même pendant la dernière semaine écoulée.

« ...Au fond de toi, tu connais la réponse à cette question. Tout comme tu viens de répondre à celle que tu t’es toi-même posée il y a une minute. Si ton avis aurait été différent de celui de Teruyo… ? Si tu crois… ou croyais en moi à ce point, alors… Oui. Tu m’aurais appuyé. »

Un horizon des futurs qui était désormais totalement révolu malheureusement, même si la tentation était grande pour le pugiliste tellurique de se perdre dans des songes oniriques où Aimi l’aidaient à mettre son plan en action et où ils extirpaient de concert toutes les informations utiles de Junichiro. Sans déchirements internes. Sans combat fratricide. Sans ces milliers de morts.

« ...Je t’ai mise dans cette situation c’est vrai et pour ça aussi… je suis désolé. Mais la solution, toi et moi on la connaît, Aimi. Regarde-moi. »

Ses iris incandescentes, entourées de roche sombre et lisse, dardèrent leur sinistre intensité en direction des prunelles attristées et accablées de la Chiwa.

« Pour guérir, Tsuchi aura besoin d’une Iwa forte et soudée, galvanisée par un leader solide et ferme. Pour arriver à ce résultat… tu n’as que deux options. Tu pourrais bien sûr sceller l’information. Garder le secret, sur les origines de cette catastrophe. Confiner ce savoir aux seules personnes déjà au courant. Mais dans ce cas, quel genre de leader tu ferais… hm ? En te faisant des ennemis parmi les tiens, des ennemis puissants, tu affaiblirais ta position. Tu sèmerais les graines… d’une nouvelle division, en plus de te compromettre.

Ou alors… tu pourrais agir en Tsuchikage. Rendre le jugement qui s’impose, sans fléchir, sans compromis. Comme tu l’as fait… pour Akimoto. Tu sais qu’il n’y a pas d’alternative, tu refuses juste de le voir. Tu n’as… pas le choix.
 »

Il appuya ces derniers mots pour leur faire prendre toute leur importance avant de conclure.

« ...Tout comme je n’aurai pas le choix que d’échapper au jugement d’Iwa. J’ai beaucoup trop à faire Aimi. Beaucoup trop à vivre, pour me laisser enfermer et décapiter. Défaits-toi de ce fardeau que je t’ai imposé. Le mien… me suivra. »
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Chiwa Aimi
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Mar 21 Fév 2023 - 15:07
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Le creuset du fardeau.
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La guerre était inévitable, lui avait-on dit lors du sommet. La mort frappait, naturellement ou pas, tout le monde finissait par disparaître de ce monde. Tout ce qu’Aimi pouvait faire, c’était de mourir en marquant le Yuukan de ses actes et de ses choix. Déchirée entre son cœur et sa raison, la Chiwa ne savait pas quoi faire sur l’instant des informations enregistrées dans son esprit torturé.

La rousse s’exprima, se mélangeant, émettant des hypothèses, des avis, des impressions, des sentiments, des doutes. Et Yanosa se contenta d’écouter, nourri par l’essence chakratique de la kunoichi. Très rapidement, elle sut que Junichiro n’était plus. Elle se retint de lâcher un rire jaune, comme si tout ce qui avait été fait avait été vain. L’Oterashi faisait toutefois comprendre à la Tsuchikage qu’ils n'en avaient sûrement pas fini avec lui, du moins, si le nécromancien décidait de mettre le bout de son nez dans cette histoire. Ces pouvoirs, cette capacité de pouvoir ramener à la vie sans sourciller, c’était quelqu’un qui avait toujours révulsé la kunoichi, mais elle commençait à se poser beaucoup de questions. L’esprit, l’âme, le corps… Elle en avait longuement discuté avec Raizen il y a quelques mois de cela, n’étant pas farouchement à l’aise avec ces concepts, se contentant de l’existant, de ses capacités et de ce qu’elle était capable de faire.

Le Désavoué était un cas très spécial, qui avait poussé la curiosité d’Aimi à s’attarder sur lui. Malheureusement, elle n’en avait jamais eu l’occasion, à cause de ses multiples responsabilités. C’était là que le pugiliste venait de lui offrir des informations précieuses. Et la lueur dans le regard de la kunoichi voulait dire beaucoup.


« Reijirô… Fait partie de l’une des priorités prochaines de la Coalition. En se rangeant du côté de Tôsen, ils savaient dans quoi ils se fourraient, mais nous ne connaissons rien d’eux, c’est un fait. Je ne peux simplement pas oublier ce qu’ils ont fait, les attaques sur le village, la mort de Ryoko et de nos camarades par l’une de ses acolytes. Mais entre les mains du nécromancien, cela sera bien pire. »

La jeune Komorebi avait donc disparu. Les pupilles écarlates d’Aimi se ternirent, redoutant le pire. Elle en voudrait presque à l’assimilateur d’avoir fait participer des jeunes shinobis dans cette quête de folie, mais elle se souvenait que tous avaient choisi de l’accompagner de leur propre chef.

« Je leur demanderai… nous essaierons de faire des recherches plus poussées pour la retrouver. »

Peu importe qu’elle ait décidé de suivre Yanosa ou non, elle restait iwajin et méritait qu’on fasse le nécessaire pour le retrouver. Du moins, si elle souhaitait l’être. Elle… Harumi… La Chiwa ne comprenait pas. Elle qui avait toujours agi pour soigner, protéger, elle n’imaginait pas une seule seconde la voir craquer ainsi et mettre en danger tout le monde. La seule raison rationnelle à tout cela… Son regard s'agrandit alors, avant de se confier à l’Oterashi…

« Harumi… avait un passé difficile… Elle était piégée par un sceau, son âme était comme… coincée dans le corps de quelqu’un d’autre… son propre corps était détenu par ses bourreaux… Peut-être que l’esprit de son ancien hôte a repris le dessus face à tout ce qu’il s’est passé ? Je t’avoue avoir du mal à croire qu’une médic comme elle, ait pu agir ainsi, même en perdant son sang-froid… Je ne dis pas que je ne te crois pas, c’est juste… Invraisemblable. Tout comme Teruyo… Tu le connais, ce papa poule n’aurait jamais pu une seconde souhaiter votre mort sans raison. C’était un homme bon, tranché dans ses avis certes, mais bon… Est-ce que ça se serait passé autrement s’il n’avait pas l’essence de Yonbi en lui ? On ne saura jamais…

Tu ne peux pas leur en vouloir de t’en vouloir de les avoir attaqués, de les avoir mis en danger, de les avoir démunis… Tu sais ce qu’Ashitaka a ressenti après avoir perdu ses jambes ? Quand j’ai vu dans l'état qu’il était…. Tu les as brisés, même si pour toi cela sonne comme une sorte de générosité de ta part, parler de fleur… Je trouve cela très osé de ta part, surtout devant moi.
»


Il était vraiment difficile pour Aimi d’accepter que le Miyamoto ait pu chercher à les tuer. Est-ce qu’il avait considéré que le groupe opposé s’était rangé du côté des ennemis ? Est-ce qu’il avait été aveuglé par la colère et par le fait qu’ils soient allés contre ses ordres ? Son état de Jinchuriki, avait-il pris le dessus sur l’homme bon qu’il était ?

La douce ne détourna pas ses rubis du pugiliste. Yanosa pouvait lui faire tous les regards qu’il voulait, la rubiconde n’en démordait pas. Peu importe ce qui l’avait motivé à agir, même s’il aurait pu les tuer et qu’il avait choisi de ne pas le faire : le mal était fait.

En dépit de cela, pour tout le reste, il y avait certains points avec lesquels elle pouvait être en accord. L’homme devant elle, démuni et en train de reprendre du poil de la bête, s’en fichait de son statut et des conséquences qui pouvaient en découdre, que rien ne l'arrêtera. Et elle le savait.


« Oh que oui Yanosa, je le sais. Plus que quiconque même et c’est bien un problème pour moi… En tant que Tsuchikage surtout. »

Parce qu’une autre part de l’eiseinin n’était pas vraiment dérangée par sa détermination, tant qu’elle ne mettait pas en danger les siens. Malheureusement, ce qu’il s’était passé avec Yonbi était vraiment problématique.

C’était en cela, que la doucereuse se trouvait tiraillée de toute part. Et elle n’hésita pas à lui en faire part, le piquant de toute part, se faisant elle-même souffrir à s’ouvrir autant, à lui dire des choses qu’elle devrait sûrement taire. Mais si lui avait décidé de tout dire, de ne pas mentir, elle en ferait de même.

Elle se posa des questions, dont elle connaissait déjà les réponses et Yanosa n’hésita pas à le lui faire savoir. Sa raison l’empêchait de la dire à voix haute, parce qu’elle savait que les mots pouvaient être aussi dangereux qu’une arme. Croire en lui à ce point… Ses pupilles écarlates, plongées dans celle du Chunin, suffisaient à répondre à sa place. Le silence rendait simplement ce moment d’autant plus intense.

Ce fut à ce moment-là, qu’elle se laissa ranger les armes quelques instants, se cachant, soupirant d’épuisement, de tracas. Elle plongea son visage dans ses mains, comme pour se protéger de tout ce qui l’attendait.

Connaître la solution… Le regarder. Elle se redressa sans douceur, l’affrontant de nouveau, alors que ses rubis reflétaient toute la détresse de la kunoichi. Elle voulait se montrer forte, solide, mais toute son âme avait envie de faire l’inverse : laisser tomber, donner le flambeau.

Cependant, Yanosa avait raison sur les points énoncés par la suite. Peu de portes lui étaient proposées et toutes étaient difficiles à emprunter, le chemin était couvert de pièges. Lequel était le moins dangereux pour le plus grand nombre ? Pour elle ? Elle devait protéger Iwa, Tsuchi, mais aussi le monde. Et toute seule, elle en était incapable.

Ne rien dire, cacher tout cela, faire taire cet incident, explique que la catastrophe est un véritable incident. Ce serait tellement fourbe et hypocrite, de mentir. Mais plus que cela, ses camarades pourraient lui tourner le dos. Elle ternissait l’image de Teruyo, salirait sa mort, en mentant. Elle ne pouvait pas faire cela. Peu importe ce qu’il avait fait, il était mort, et il avait été un bon shinobi et un bon père, il méritait la justice.

Rendre justice en condamnant Yanosa, qui avait agi comme un inconscient, comme un fou, mais qui était à deux doigts de réussir son entreprise. Qui avait toujours agi comme un électron libre pour atteindre un objectif… commun. Il avait sauvé des vies, n’avait pas hésité à affronter corps et âme un Dieu. Des gens allaient lui en vouloir, le voir comme un traître, mais d’autres allaient le soutenir et le voir comme un sauveur. Aimi pourrait le condamner pour le simple fait d’avoir fait libérer un prisonnier, mais elle ne pouvait pas ignorer le reste, le passif non plus.

En cela, une seule conclusion explosa au visage de la Tsuchikage : Yanosa ne pouvait pas rester à Iwa, pas en tant que shinobi en tout cas.

De plus, elle savait que le combattant aux diverses aptitudes ne se laisserait pas faire, qu’il trouverait un moyen de fuir. Sauf si elle le tuait, maintenant… tout de suite… Cela pourrait être tentant, mais la Chiwa ne pourrait pas le faire.


« Dès l’instant où j’ai choisi de t’accorder ma confiance et mon amitié la plus sincère, que je t’ai laissé une place dans mon grand cœur… Dès cet instant, tes fardeaux sont devenus les miens. »

Commença-t-elle en glissant une main sur la sienne, tentant de lui faire reprendre contenance.

« Il… y a une troisième option… »

Déclara la rubiconde. Elle détourna quelques secondes le regard, cherchant un point à fixer, comme pour réfléchir. Seulement la fatigue, le chakra dépensé et tout ce qu’elle avait encaissé, l’empêchait d’avoir l’esprit totalement clair.

« Tu as raison sur un point, le village aura besoin de quelqu’un de ferme et qui rassure, qui les fait se sentir en sécurité. Je dois aussi prendre en compte ce qu’il s’est passé et ce serait insulter mes camarades, de ne rien faire et de simplement mentir. En cela, tu ne peux pas rester à Iwa, c’est devenu presque impossible sans empirer la situation.

Mais il est évident et impossible pour moi de nier à quel point j’ai besoin de toi. J’ai besoin de ta détermination, de ta capacité à tout risquer. Même si quand tu te mets en danger de mort, j’ai envie de te frapper… J’ai besoin de ce tempérament. Mais je ne peux pas mettre consciemment Iwa en danger, ou prendre le risque de perdre toute crédibilité, alors qu’elle est déjà bien fragile… On…
»


Son regard étincelant se posa de nouveau sur ce trouble-fête, elle hésita à parler, à se prononcer. Elle avait peur de dire, mais elle devait s’y risquer. Mais est-ce qu’il comprendrait ? Est-ce qu'il appuierait ? Ou est-ce qu’il n’hésiterait pas à la poignarder dans le dos ? Pour sauver le monde, elle était prête à prendre ce risque.



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Ven 3 Mar 2023 - 23:22
Affalé dans sa coupole de pierre, Yanosa sentait son emprise sur son corps et sur l’énergie qu’il abritait se raffermir, aidé en cela par le chakra que la Chiwa lui avait transmise. Son esprit tortueux et torturé, en cet instant, avait toutefois bien autre chose à faire que de tenter quoi que ce soit avec ce chakra, et parvenir à le tenir parfaitement en respect était pour le moment amplement suffisant. Retrouver Komorebi. Éprouver cette nouvelle perte dans ses entrailles était douloureux, et l’Oterashi n’était même pas sûr de vouloir savoir exactement ce qui lui était arrivé. Morte sous un amas magmatique ou en fuite, traumatisée ou dégoûtée par les événements, le résultat serait de toute façon le même. Si elle était en vie, Komorebi ne voudrait pas être retrouvée, voudrait poursuivre la voie qu’elle se serait choisie, et ce ne serait pas son mentor qui irait l’en empêcher. Les réflexions su Tellurique, se surcroît, allaient rapidement être chamboulées par les révélations et les avis d’Aimi sur ce qui avait pu se passer dans la Forêt Interdite.. et sur le potentiel « pourquoi » des événements. Par le truchement d’un réflexe incontrôlable, le Chûnin en disgrâce avança légèrement la tête avant de se fendre d’un rire aussi court que désabusé.

« Ha… ! Une âme… piégée dans un corps qui ne lui appartient pas. Ça doit être une farce…. Une très, très mauvaise plaisanterie. Teruyo…. n’était pas la seule bombe à retardement, en fin de compte. Un jugement douteux de plus, d’emmener un danger pareil sur le terrain. Un maillon de plus… dans la chaîne de cette catastrophe. »

Yanosa avait commencé à entrer en phase avec sa responsabilité, avec la culpabilité qu’il ressentait à l’idée d’avoir été un rouage majeur dans l’enchaînement tragique des événements, mais d’apprendre qu’Harumi elle-même avait pu représenter une variable aussi inconstante dans cette équation lui faisait réaliser plus que jamais à quel point il avait mésestimé le terrain miné dans lequel ils avaient évolué. Tous autant qu’ils étaient.

« ...Je n’essaye pas… de minimiser. Je les ai fait souffrir, oui, Ashitaka en particulier…. Mais tu ne me feras pas culpabiliser davantage. C’est un shinobi, comme toi et moi. Un Juunin d’élite, qui sait très bien à quoi s’en tenir. Il a fait ce qu’il croyait devoir faire, et moi aussi… c’est aussi simple. »

Le guerrier tellurique ne pouvait pas étouffer totalement la rancune qu’il ressentait, mais il était bien vain pour lui d’en faire étalage ici et maintenant. Le Taishô qui s’était opposé à ses desseins était mort, et Toph, qui avait refusé d’employer une force létale contre Yonbi l’an passé, n’était même plus Tsuchikage. Remords et regrets n’avaient pas fini de transiter dans l’esprit de l’Oterashi, mais ce dernier ne pouvait pas se permettre de les laisser parasiter ses pensées alors que son avenir ballottait sous ses yeux, dans les tristes réflexions d’Aimi. Yanosa avait parfaitement conscience du conundrum dans lequel il l’avait placée, lui avait offert une issue de laquelle il se savait capable de se dépétrer, même si cela devait se jouer ici, dès maintenant. Mais alors que le soldat de pierre s’attendait à voir germer une résignations affligée dans les mots de la Chiwa, celle-ci sembla aller plus loin encore que ses prescriptions. Elle avait besoin de lui, venait-elle de dire.Un aveu aussi pragmatique qu’il n’était étonnant et qui força le Tellurique à froncer ce qui lui tenait lieu de sourcils, interloqué par le cheminement de pensée emprunté par la jeune Ombre.

Voilà, se répéta-t-il avec amertume. Voilà pourquoi la présence d’Aimi au village aurait pu tout changer, car c’était là que résidait toute la force du paradoxe : la Tsuchikage éprouvait en effet tant d’affection pour lui qu’elle en devenait capable d’accepter ses prises de risque. Des risques qu’elle savait nécessaires à prendre, et là-dessus aucun d’eux n’était dupe. La surprise passée, la proposition de son amie et supérieure laissée en suspend, Yanosa sembla se détendre, dans une expectative sereine qui n’avait d’égale, sans doute, que la complexité des événements à venir.

« ...Je t’écoute. Dis moi… ce que tu voudrais que je fasse. »
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Chiwa Aimi
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Sam 4 Mar 2023 - 12:52
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Le creuset du fardeau.
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Les révélations d’Aimi semblaient avoir fait mouche dans l’esprit de Yanosa. Sûrement qu’elle aussi, en aurait ri, tellement c’était dérisoire. Dans un sens, elle se sentait responsable aussi, pensant pouvoir contrôler la situation et aider la jeune femme à se sortir de cette horrible prison. Est-ce qu’elle avait fait une erreur monumentale en s’attachant à Harumi et en croyant en elle ? Est-ce qu’elle s’était trompée sur elle depuis le début ? Elle ne saurait jamais. Concernant Teruyo, s’il était au courant, la douce en aurait entendu parler.

« Je ne sais pas si Teruyo était au courant, je pense que s’il avait su, il aurait agi différemment. Si je souhaitais garder Harumi au sein du village, c’était pour pouvoir agir s’il se passait quoi que ce soit, en plus d’avoir accordé de l’importance à sa personne et à ses talents de médecin. Je ne pouvais pas la laisser repartir avec toutes les informations concernant l’organisation du village et son fonctionnement. Je ne pouvais pas non plus ne pas me méfier qu’à tout moment… Seulement, je ne pouvais pas toujours être présente, je ne pouvais pas empêcher l’inévitable, je pensais contrôler la situation… Et on ne sait pas non plus, si sa… situation a un lien avec ses réactions disproportionnées. »

Ah le sentiment de culpabilité… Il était violent, rude, incisif, il pouvait détruire une vie si on ne savait pas s’en détacher. La Chiwa essayait de travailler sur ses émotions pour ne pas se laisser envahir par des ondes trop négatives. Yanosa quant à lui, semblait vivre très bien avec, et c’était sûrement ce qui les différencier des chemins pris, pour atteindre un objectif commun. Elle était comme une part de lumière et lui, la part d’ombre dont ce monde avait besoin. Car qu’on le veuille ou non, le Yuukan avait besoin de ces deux parts pour exister.

« Shinobi ou pas, se prendre des coups de poignard de ses alliés dans le dos, ça reste quelque chose de difficile, tu ne peux pas le nier. En tout cas, je suppose que c’est ce qu’ils ressentiront. Chacun a fait ce qui lui semblait juste, mais les actions et les décisions prises, ont quand même coûté la vie de beaucoup d’innocents. Si pour toi, c’est simple. Pour moi, ça ne l’est pas. Ce n’est pas simple, car en dépit de ce que tu as fait, ce monde a besoin de quelqu’un comme toi, tout comme de moi. »

Sa dernière déclaration introduit ses réflexions suivantes. Ne lâchant pas son regard écarlate de celui du pugiliste, souhaitant connaître toutes ses réactions, elle s’exprima. Si elle pouvait paraître tiraillée entre les différentes solutions qui lui étaient proposées, sa réaction en fut toute autre, et même Yanosa en fut le premier surpris.

Avait-elle tant changé que cela, pour prendre de tels risques ? Pour avoir ce genre d’idées dans son esprit ? Jusqu’où était-elle vraiment prête à aller pour protéger le Yuukan de Tôsen ? D’ailleurs, était-il le seul ennemi en ces terres ? La réponse était évidente.


« Tout le monde a sa part d’ombre et de lumière. Il y a des choix et des décisions que je ne pourrai jamais tolérer. Mais je pense que le monde a lui aussi besoin de cette lumière, comme de cette ombre pour perdurer. L’erreur engendre la remise en question, l’effort fourni pour se rattraper. Le crime est puni, les bonnes actions récompensées. Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc.

Iwa aura besoin d’un Kage qui sait décider, sévir, mais Iwa a aussi besoin de quelqu’un conscient du potentiel des personnes qui sont à ses côtés. La limite se situe simplement en un point : la mise en danger des nôtres. Cette barrière ne devra pas être franchie. Se concentrer sur l’ennemi, sur ses acolytes, sur la guerre qui arrive. Voilà ce que je souhaite, Yanosa.

J’ai autant besoin que tu sois prêt à assumer la sentence, que tu sois l’ombre dont j’ai besoin pour opérer et agir pour combattre nos ennemis.
»

La rousse s’arrêta de parler, de bouger, même son chakra disparut de ses mains. Un silence retentit dans la pièce. Elle laissa à l’Oterashi le temps d’assimiler ce qu’elle venait de lui dire.

« Est-ce que tu comprends où je veux en venir ? »

Finit-elle par demander à son camarade, qui n'allait plus l'être très longtemps. Du moins, officieusement, s'il acceptait sa proposition.

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Oterashi Yanosa
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Mar 7 Mar 2023 - 16:16
Le contrôle. Il n’était décidément pas le seul à avoir eu l’illusion de pouvoir le garder, que ce fut grâce à sa seule force ou même aidé de celle de ses compagnons. Plus il avait voulu resserrer son emprise sur les choses, les manipuler à sa guise pour les mener là où il le voulait, plus l’Oterashi avait fait grimper la mise. Le pot final, qui avait finalement englouti ces milliers d’innocents tsuchijin. Mais réaliser à quel point il n’avait pas été le seul à miser gros dans cette partie aux conséquences catastrophiques ne diminuait en rien la colère qu’il couvait depuis longtemps, bien au contraire. Les petites secrets des uns et des autres, le cloisonnement à outrance, la poursuite de desseins plus politiques et vain qu’ils n’étaient pragmatiques,… Toutes ces erreurs, tous ces manquement à la raison ajoutés à ses propres impairs s’étaient rejoins en un maelström au coeur duquel Yonbi avait émergé. Dans les tréfonds duquel tant de vies avaient été emportées.

Bien évidemment marquée elle aussi par les pertes qu’ils avaient essuyé, Aimi ne se priva pas de le lui rappeler, même si c’était sans la moindre véhémence. Les traits rocheux du Chûnin en disgrâce se tendirent, reflets de ces émotions qui lui revenaient en cascade en même temps que ces images, ces souvenirs indélébiles. Il aurait voulu pouvoir tous les sauver. Peut-être l’aurait-il pu, si il avait possédé un plus grand pouvoir encore que celui qu’il avait déjà, mais redéfinir le passé était hors de portée. Pour tous, sauf leur ennemi mortel, une ironie douloureuse. Mais tandis que le Tellurique jaugeait toujours son emprise sur le chakra qui pulsait depuis ses entrailles de pierre pour s’accoutumer à sa présence, Yanosa entendit également les réflexions de l’Ombre cernée de fatigue et de stress. Elle ne répnodait pas à sa question, songea-t-il impassible en l’observant faire tours et détours en périphérie de l’ultime solution. Sans doute avait-elle besoin de formuler tout cela à haute voix pour faire face à l’inéluctable. Peut-être que donner ainsi forme en mots à ce qu’elle espérait voir se concrétiser l’aidait à faire face. Toujours était-il, l’Oterashi le savait, qu’une issue drastique et controverse était inévitable, et que l’agent du Sazori en passe de perdre son poste ignorait encore ce que la Chiwa avait précisément en tête. Le savait-elle seulement elle-même ? L’air sombre et inquisiteur du guerrier tellurique la dévisagea de plus belle, son faciès de roche s’avançant légèrement vers celui de la Tsuchikage.

« ...Je vois la finalité, oui. Mais tu sais où se trouve mon coeur. Ce qui me définit, ce qui me conduit. Je peux… non. Je dois encore faire tant de choses. Aider mon peuple… Éliminer… ces crevures, Reijirô… Fais ce que tu veux de mon nom, de mon grade. Raconte ce que tu veux, à qui tu veux, pourvu que ça t’aide à asseoir ton autorité. Mets ma mort en scène, si tu penses que c’est nécessaire. Tu sais que quoi que tu puisses me réserver, mon cap… sera le même.

Exilé, banni, traqué, conspué,… Ça m’est égal. Ça fait déjà longtemps… que je marche dans l’ombre des montagnes. Ce que tu veux. Dis-le moi franchement. Que je sois ton poignard, invisible, sans attache ? Ton mercenaire inavoué et inavouable, plus loyal que toutes les lames à louer du Yuukan… Aimi. Tu connais déjà ma réponse. 
»

Un silence, lourd de sens, qui faisait bien comprendre à la rubiconde à quel point l’Oterashi était décidé à devenir cet opérateur officieux que cela ait été son désir à elle ou non.

« ...Mes camarades. Rin. Kisuke. J’ai besoin d’eux. Réserve-leur le traitement officiel que tu voudras, mais sache que je viendrai pour eux. Muramasa… il ignorait tout de ce qui s’était passé. Quels que soient ses souhaits pour l’avenir, rien devant la loi de Tsuchi ne peut le contraindre à les renier. »

Se reportant en arrière, le guerrier tellurique laissa divaguer son regard vers l’horizon de la fenêtre sur le côté.

« … Quand tu auras décidé de la marche à suivre, fais-le moi savoir. D’une façon ou d’une autre. J’aurais certainement besoin… d’un peu de temps, pour calmer cette chose, fit-il en plaquant une main sur son abdomen. Je la sens rugir, il faut… que je l’apprivoise. Il doit y avoir un moyen… il faut que je le trouve. Par moi-même. »
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Chiwa Aimi
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Jeu 9 Mar 2023 - 12:22
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Le creuset du fardeau.
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Tout comme Aimi, Yanosa devait beaucoup songer à ce qu’elle avait dit. Rappeler à quel point il y avait eu des pertes et des morts, ça, il ne devait pas le savoir. Était-ce nécessaire de remuer le couteau dans la plaie ? Oui. Car il ne fallait pas oublier, il ne fallait pas oublier Pourquoi. La Chiwa ne pouvait pas refaire les mêmes erreurs, mais elle ne pouvait pas non plus tout contrôler. Elle pouvait simplement faire ce qui était en son pouvoir et aujourd’hui, le pouvoir, elle l’avait.
Il semblait qu’elle avait beau le savoir, mais la belle Tsuchikage ne savait pas vraiment comment exprimer ce qu’elle souhaitait. Prenant conscience que sa décision ne ferait pas l’unanimité et que cacher des choses n’était jamais bon, la kunoichi de la Roche ne pouvait pas explicitement exprimer ce qu’elle voulait de Yanosa.
Et il n’était pas bête, il l’avait très bien compris. D’allure inquisitrice, directe et sans crainte, il n’hésita pas à s’approcher de la rubiconde et de lui souffler au visage ce qui avait émergé dans l’esprit de l’Eiseinin. Il lui tendit cette main, qu’elle avait simplement à prendre. Embraser son esprit déterminé avec celui volcanique de Yanosa, prêt à tout pour parvenir à ses fins lui aussi.


« Je veux que tu sois celui que je ne peux pas être. La lame qui frappera l’ennemi en plein cœur, tandis que je me dois de préserver toutes les victimes de ses crimes, de rattraper nos erreurs, de soigner les plaies béantes ancrées dans la terre du Yuukan. Tandis que tu écraseras ton courroux sur ces crevures, sans devoir être bridé par des ordres que tu ne suivras de toute façon pas. J’ai besoin de ta confiance, de ta loyauté, que tu sois prêt à mourir pour moi, pour les autres, pour la génération future, pour le Yuukan. Pour ceux qui sont morts par notre faute.

Peu importe ce que je déciderai de raconter au plus grand nombre, tu auras toujours une place ici lorsque tu souhaiteras revenir.
»

La kunoichi posa une main contre sa poitrine, avant de la tendre vers lui, presque fébrile. Comme pour obtenir son aval total et presque son abnégation envers elle. Sa totale confiance, sa prise de risque ; plonger dans un vide inconnu, sans savoir ce qui adviendra de la suite, mais dans un but commun, un but ultime.
Rin et Kisuke… La douce soupira, les ayant presque oubliés durant cet échange. Pourtant, ils avaient eu leur rôle dans cette mission, ce combat, et la défaire de Yonbi. Cependant, elle ne pouvait pas leur demander la même chose que ce qu’elle venait de faire avec le pugiliste.


« Concernant Rin et Kisuke… Ils devront répondre aussi de leur acte. Mais je leur laisserai le choix à la fin. Ca ne sert à rien de les laisser enfermé ici, ils finiront par s’échapper des remparts d’Iwa, si c’est ce qu’ils souhaitent. Cependant, s’ils souhaitent rester, je ne les empêcherai pas non plus, mais ils devront me prouver que je peux leur faire confiance.

Et concernant Muramasa, n’étant plus shinobi, c’est auprès du daimyo qu’il devra répondre, s’il juge cela nécessaire. Cependant, j’admets que si je pouvais faire en sorte de le faire revenir à Iwa, je le ferai aussi. J’ai confiance en lui et j’ai besoin de lui.
»

Aimi savait que le ténébreux eiseinin n’avait rien à voir avec la libération de l’écorché et qu’il n’avait rien à se reprocher. Cependant, elle regrettait souvent de l’avoir laissé entre les griffes de Masato. La douce savait qu’il avait pris sa décision comme un grand, mais au fond d’elle, le jour où elle l’avait enlacé et qu’elle lui avait dit qu’elle viendrait le chercher était celui où elle aurait dû l’emmener avec elle. La Chiwa préféra se dire que si les événements s’étaient passés ainsi, c’était pour une raison et qu’il ne devait pas en être autrement.

Il était temps maintenant de mettre un point final à cette longue conversation. Yanosa avait besoin de se retrouver avec lui-même et la Chiwa le ferait aussi en temps et en heure. Après avoir fini d’avoir échangé avec les autres acteurs. La kunoichi attrapa de ses deux mains la vasque et commença à se redresser.


« Bien… Je vais te laisser un peu de temps, ça me permettra d’échanger avec tout le monde. Je te revois très bientôt.»

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Oterashi Yanosa
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Ven 24 Mar 2023 - 15:23
La pâle lueur qui filtrait par la fenêtre sembla tout à coup d’une malice infinie au guerrier de pierre, qui réalisait sa propre prophétie en se livrant tout entier à l’opprobre et en se jetan de plus belle vers le danger, toujours aussi mortel. Cette lumière, qui était le témoin aussi solennelle que méprisant de ce pacte scellé par les mots.

Revenir. Armé de cette froide lucidité qui confinait à la folie, Yanosa ignorait si il en serait un jour capable, si des joueurs heureux et calmes l’attendaient encore dans le lointain horizon de sa vie. Ici, à Tsuchi. Sur ces terres, dont il avait indirectement contribué à priver de millier de ses habitants. Le puits sans fond dans lequel il avait plongé ne recelait aucune lumière, et il n’y aurait qu’en embrassant totalement ces ténèbres qu’il pourrait découvrir ce qui pouvait se cacher au-delà.

« ...Tu sais ce qu’il en est. Je réussirai… ou mourrai, en essayant. Il n’y a pas d’autre choix. Pas d’alternative. Plus maintenant. »

L’Oterashi bien sûr avait parfaitement compris les enjeux avec lesquels la Chiwa devait composer, et la solution était pour ainsi dire toute trouvée. Ne restait que sa mise en œuvre à élucider, une problématique que le paria laissait le soin à la Tsuchikage de résoudre en ses termes. Tout comme il lui laissait le soin, in fine, de mettre ses compagnons d’arme devant leurs propres choix et responsabilités. Ainsi, songea-t-il, devrait se livrer dans les jours à venir à un jeu d’équilibriste périlleux : heureusement pour elle, il comptait bien lui faciliter la tâche autant que cela lui était possible dans sa position.

« … Fais ce que tu as à faire. Rien ne doit t’en empêcher. Aimi... »

Il la chercha du regard avant son départ, percevant la flamme vive mais ténue qui habitait toujours la jeune femme, repoussant consciemment ses regrets et remords de la voir ainsi.

« ...merci. »

Il n’avait pas à préciser vraiment pourquoi, tant sa gratitude envers elle était ample et nébuleuse à la fois. L’Ombre et le Tellurique s’étaient côtoyés trop longtemps, avaient surmonté trop d’épreuves côté à côte pour laisser ce passé se diluer dans leur récent désaccord sur le champ de bataille. Chacun de son côté, ils continueraient d’avancer, leur objectif commun comme fondation de leurs relations à venir. Ils avaient grandi l’un et l’autre, rencontré autant le succès que la plus effroyable défaite, et savaient tout deux que qu’ils devaient à tous ceux qui étaient morts à ce jour. Rendu seul dans sa chambre d’hôpital, le guerrier d’obsidienne à l’état tout juste stabilisé ferma les yeux en expirant longuement, intériorisant toutes ces images qui le hanteraient sans doute à tout jamais.

La nausée. Ecoeurement de l’existence, qu’il devrait braver lui aussi pour ne pas sombrer. Affalé dans cette coupole de roche brute, Yanosa savait qu’il devrait prendre son mal en patience, mais une autre source de préoccupation allait pouvoir lui occuper l’esprit, de façon presque récréative en comparaison du reste. Son corps demeurait agité en effet par une énergie aussi formidable qu’elle n’était pour l’heure incontrôlable et ce fut avec une appréhension palpable, quelques minutes après le départ de la Chiwa, que l’élémentaire se risqua à un nouveau contact. Fort du chakra que lui avait transmis l’eiseinin en chef, il défia le tumulte de sa propre énergie, levant sa paume ouverte devant lui en examinant ses contours. Les instants s’écoulèrent ainsi, ses yeux rivés sur sa dextre, et lorsque le chakra violacé éructa enfin entre ses doigts pour former un courant aérien très ténu, le guerrier le sentit distinctement. La pression. Et tandis que ses iris rougeoyantes s’écarquillaient, l’horizon de ses possibles s’ouvrait tel un royaume à conquérir.
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