Le rouleau que reçut Miyuki des mains du messager de la Brume semblait particulièrement important au vu du sceau qui le gardait clôt. Le sceau de l'Administrateur lui-même. Récupérant la missive et rentrant dans son petit appartement, la jeune femme s'installa à sa table basse en tailleur pour en lire le contenu. Succinct, le message lui indiquait un départ le lendemain à l'aube avec les deux collègues qui se présenteraient au rendez-vous sur le port Naragasa à l'heure indiquée pour embarquer sur le Dragon Nacré, le navire qui devait leur faire traverser les eaux pour arriver sur les terres des Nuages qu'ils traverseraient pour atteindre Kumo au plus tôt. Plus rapides sur terre que sur mer contrairement aux marchands ou aux hommes lambdas, les shinobis et kunoichis pouvaient également se permettre de couper en ligne droite, qu'importe le relief ou les rivières à traverser, ce qui leur donnait un avantage temporel impensable à rattraper pour quiconque n'était pas doué des mêmes capacités. Au sein de cette missive, une seconde, directement adressée au Raikage, certifiait la provenance du groupe ainsi que sa loyauté à Kiri. Il serait donc certain de l'honnêteté du groupe qui lui ferait face.

La jeune femme connaissait un peu le navigateur du Dragon Nacré, elle savait qu'il connaissait bien les routes maritimes les plus sûres et ils n'auraient aucun soucis pour le voyage en mer. Les rapports mentionnaient de nombreuses attaques en tous genres ces derniers temps malgré la pacification des terres, il restait encore beaucoup à faire si Mizu voulait se targuer d'être devenu un pays où il faisait bon vivre. Peut-être serait-ce un projet à développer à l'avenir, mais l'heure était au repos. Si elle voulait être capable d'agir au mieux pendant la mission et être prête pour chaque danger qui surviendrait éventuellement sur leur chemin malgré leurs précautions, alors la Sabreuse ne pouvait se permettre d'être fatiguée au départ.

Elle avait bien vu lors de l'affrontement avec ce prêtre fou en compagnie d'Atsumi et de Yosuzume que la fatigue et la maladie pouvaient être des éléments cruels et ce même avec les shinobis les plus expérimentés. Ils n'étaient pas à prendre à la légère. Aussi, la Mawehara prit le temps, en soirée, de préparer tout ce dont elle aurait besoin, que ce soit en vêtements chauds pour la traversée comme des provisions, puis elle passa en revue son armement afin d'être certaine de n'avoir aucun soucis lors d'éventuels combats.

Une fois sûre d'elle, Miyuki alla finalement se coucher pour être debout aux aurores comme toujours. Le lendemain, après une nuit réparatrice, la blonde aux yeux glacés se lava brièvement, s'habilla une fois apprêtée puis se dirigea au travers de la Brume vers le port Naragasa où elle avait rendez-vous sur le quai en direction de Kaminari no Kuni. Le navire devait aller droit vers le nord et accoster directement sur les côtes du pays de la cité des Nuages, il partirait en milieu de matinée, mais la Sabreuse voulait discuter un peu avec le capitaine avec qui elle avait déjà voyagé.

Arrivant sur le port en première, elle en profita pour faire un tour de ce dernier, son rôle de Capitaine de la Kenpei reprenant pendant quelques temps le pas sur sa mission actuelle qui ne partirait pas avant quelques heures. Une fois assurée qu'aucun problème ne s'y déroulait, elle put retrouver ses collègues qui devaient être arrivés, ou tout du moins qui ne tarderaient pas à être là.

HRP:

Toujours un peu en retard, Kakuzo était pourtant très enthousiaste à l'idée de sortir du village. C'était pour lui la première fois qu'il allait faire une mission en dehors du village et en plus cette fois-ci c'était carrément dans une autre pays. Un messager lui avait apporté chez lui un rouleau de mission se matin. Pour une fois il était sobre et n'avait pas fait la fête depuis plusieurs jours. Il était même prêt pour aller faire un entraînement en extérieur. Après avoir faits son paquetage il survola l'ordre de mission avant de partir au lieu de rendez-vous. Il serait donc sous les ordres de Miyuki. À force de persuasion il avait enfin réussi à se mettre sous ses ordres. Bon pas sur que se sois elle qui l'est choisi, mais ça c'est une autre histoire. Il sourit et passa la porte de chef lui.

Le jeune musicien de Kiri, même s'il était en retard, prit le temps de s’arrêter faire deux trois cours. Il ne savait pas vraiment combien de temps allait durée cette mission donc un peu de stock ne fessait pas trop de mal. Après avoir acheté quelques bouteilles de saké bien rangeaient au fond du sac et une dizaine de paquets de cigarettes il reprit sa route.

Arrivait au port il prit le temps de s'allumer une cigarette avant de saluait tout le monde. Il regardait toute l'agitation qui se trouvait au port. Les passants et marchants du port le connaissaient bien et le regarder déjà bizarrement. En effet il passait quand même pas mal de temps dans la zone à décuver donc il était devenu une sorte d’attraction ou de gène pour les gens du port.

Après quelques minutes il s’approcha de la capitaine et lui cria

- youhou ! Chef c'est moooiiiiii. Ça fait looongtemps. Je t'ai pas trop manqué j’espère. Finalement je t'avais dit que j'arriverais à être sous t'es ordre un jour. Ahah ah

Ses deux collègues arrivèrent l'un après l'autre, d'abord la Kayuri qu'elle salua avec un signe de la main puis l'énergumène fanatique de brochettes qu'elle accueillit d'abord avec un soupir tant il la fatiguait déjà.

« Ohayo Namue, Ohayo Kakuzo. Ne crie pas, il est encore tôt et des gens dorment. »

Les plus simples manières et formules de bienséance semblaient être inconnues et bien loin des préoccupations du musicien fêtard. Et c'était là un point sur lequel il était fondamentalement opposé à la Sabreuse. Les autorités du village espéraient-elles qu'elle seule soit capable de lui inculquer un tant soit peu de discipline au vu de son propre caractère ? Comme si elle n'avait que cela à faire... Elle qui était toujours occupée n'avait pas envie de gérer une garderie pour musicien éméché. Enfin... S'efforçant de faire bonne figure, elle invita ses deux collègues à la suivre d'un geste de la main.

« Nous allons partir directement pour Kaminari à bord du Dragon Nacré. J'espère qu'ils sont prêts, que nous puissions prendre la mer dès que l'équipage sera entièrement réveillé. Et toi, méfies-toi. Si tu es en retard pour un début de mission, tu ne seras pas forcément attendu, bien au contraire. Il faut y mettre du tien si tu ne veux pas être délaissé. »

Alors qu'elle finissait ses remontrances à Kakuzo, elle se retourna vers Namue.

« Je vais aller voir s'ils sont bien parés à partir, le navire est juste là, tu peux le surveiller pendant que je vais voir avec eux pour le départ s'il te plait ? »

Jetant un oeil sur le musicien qu'elle considérait actuellement comme un enfant d'un âge bien avancé, elle espérait sincèrement que sa présence n'était pas une erreur et qu'il ne commettrait pas d'impairs pendant la mission diplomatique qu'ils allaient devoir effectuer.

« Je n'en ai pas pour longtemps. »

Laissant ainsi ses deux collègues, la Sabreuse franchit les quelques mètres qui la séparaient du ponton qui la guiderait jusqu'à l'entrée du navire. Arrivant sur le pont, elle salua un matelot qui était en train de vérifier les cordages puis se dirigea vers la cabine principale où elle savait qu'elle pourrait trouver le capitaine. L'homme, un quarantenaire à la barbe foisonnante, était du genre à rester cloîtrer là à lire lorsqu'il était à quai. Toquant à la porte en bois massif de la petite pièce, la jeune femme attendit d'entendre une voix de l'autre côté pour ouvrir.

« Ohayo gozaimasu, capitaine. Le départ est possible bientôt ?
- Ah ! On attendait plus qu'vous, les shinobis. On peut mett' les voiles sans soucis, tout l'monde doit être prêt maint'nant. »

Hochant la tête, la Mawehara répondit avec un léger sourire, satisfaite d'entendre que l'attente ne serait pas plus longue.

« Parfait, je vais dire à mes camarades de monter. »

Repartant donc pour aller faire signe à Kakuzo et à Namue de monter, Miyuki se pencha au dessus du bastingage plutôt que de redescendre.

« Allez ! Grimpez à bord, qu'on y aille ! »

Appuyant son ordre d'un geste de la main, elle avait un air plutôt enjoué à l'idée de prendre la mer et de voguer vers un pays qu'elle n'avait jamais vu bien loin de ce qu'on aurait pu attendre d'elle au départ d'une mission si importante.