Cela faisait un moment déjà que l’esprit de la maladie avait sévi dans le pays du feu, gangrenant le paysage autour de lui causant de nombreuses pertes humaines tant civils que du côté des forces armées. Heureusement à ce jour la menace que représentait l’esprit du samourai n’était plus que de l’histoire ancienne, même si une fraction de ce dernier subsistait encore au sein même des dernières personnes à l’avoir vu avant qu’il ne pousse son dernier soupir.
Cependant, le Teikoku ne l’avait emporté sur le revenant qu’au prix de lourds tributs dont les vies de nombreux camarades, des infections incurables pour certains, et des handicaps irréversibles pour d’autres, c’était le cas de Kenpachi, même si ce dernier était de ceux qui ne s’en étaient pas trop mal tirée. Depuis cet événement, le lieutenant de l’unité coloniale s’était retrouvé estropié, et même si cela n’affectait pas tant que ça son moral au quotidien, le Bakuhatsu finirait bien un jour par tomber sur un adversaire au combat qui essaiera quoi que coûte de capitaliser sur sa situation.
Il était donc question pour le jeune homme de se rendre au centre médical d’Urahi afin de se faire poser une prothèse histoire de retrouver au moins un double appui à défaut de toute sa mobilité. Le point de départ de cette opération serait une première rencontre avec une eisenin vétérane du Teikoku a des fins de consultations.
Le rendez-vous était pris, et le soldat du feu se retrouvait en salle d’attente dans les temps, attendant patiemment d’être appelé à son tour.
J’ai comme projet d’étudier et protéger la faune et la flore de mon pays, veiller sur eux et les protéger du braconnage. Pour cela, j’ai intégré l’unité de recherche pour comprendre la meilleure manière d’y arriver et parce que je sais que sans les moyens que l’on peut mettre en place ensemble, il serait impossible que j’y parvienne seule. Au fil du temps, le pôle médical m’intéresse de plus en plus. Par ailleurs, je suis revenue à Urahi de manière rapide sans avoir pu accompagner correctement un marchand dans sa quête de retrouver son enfant, car l’hôpital a besoin de main d'œuvre.
Aujourd’hui, je suis aux côtés du docteur Ishiwaka Kaede, l’une des seules eiseinin reconnue dans le milieu médical. Je la connais pour m’avoir longuement soigné, car à la fin de l’été dernier, son mari m’a trouvée affamée, mal nourrie et bien trop faible pour survivre seule. C’était l’une des seules à avoir pu m’approcher sans que je ne la morde, et il en est de même pour Meisho. Elle m’apprendrait bientôt les arts médicaux mais pour l’heure, je l’assiste dans l’accueil et l’accompagnement des patients. Elle m’a confié travailler sur un projet de créer des prothèses qui, au lieu de servir sur ses étranges poupées de combat, seront greffées sur des humains. Elle n’eut pas l’occasion de le faire car ils n’étaient pas encore au point.
Je n’étais pas accompagnée de mon ninken car pour une raison d’hygiène, il valait mieux que je sois seule et bien présentable. Meisho était donc dans ma piètre maison dans notre quartier résidentielle des Inuzuka. Je me présentais dans la salle d’attente, ma toute petite taille et mon corps frêle cherchant des yeux une personne bien précise.
“ Bakuhatsu Kenpachi ? ” prononçais-je de ma petite voix. “Docteur Ishiwaka vous attend, pouvez-vous me suivre siouplait ? ”
Mon maquillage rouge sur les joues ne pouvait tromper sur mon appartenance au clan qui s’est opposé aux Shinrin récemment. J’avais une légère appréhension quant à l’égard qu’il peut me porter, mais j’espérais qu’il accepte que je l’accompagne.
Dans la salle d’auscultation, Kaede-sensei nous attendait patiemment, son regard maternel se voulant rassurant. Elle posa le regard sur les deux personnages que nous sommes une fois que nous sommes parvenu jusque là.
Cette irounin avait cette habitude d’interpeller les personnes par leur patronyme, s’ils en avaient.
“ Je vois. Vous me permettez que j’ausculte votre jambe pour que je puisse voir ce qu’on peut faire ? Si tant est que vous venez pour ceci, dites-moi donc. ”
Le lieutenant du feu dut poiroter tout de même un petit moment avant que ne fasse son entrée dans la salle, une jeune demoiselle aux traits fins avec son maquillage rouge sur les joues, alors qu’un autre patient quittait les lieux dans le même temps. C’était la même qui faisait la navette depuis tout à l’heure, et il semblerait qu’après un nième va et viens, ce soit enfin le tour du soldat du feu.
- C’est moi.
Répondit le jeune homme avant de prendre promptement appui sur sa désormais fidèle béquille pour se relever et suivre la jeune fille. En franchissant le seuil de l’entrée de la salle de consultation, le Bakuhatsu reçu un accueil chaleureux par celle qui semblait être l’Eisenin en charge, l’invitant immédiatement à venir s’installer plus près d’elle dans le fauteuil du patient, ce à quoi le soldat acquiesça avant d’adresser un ;
- Merci.
À celle qui l’avait menée jusqu’ici, accompagné d’un simple hochement de la tête avant de se séparer de cette dernière pour se rendre auprès du médecin en charge. Le jeune homme une fois installé posa sa jambe en hauteur sur un meuble en bois afin que le médecin puisse y jeter un coup d’œil de plus près.
- En effet, je suis là pour ça… Ma blessure date des événements avec l’esprit de la maladie, j’ai pris part au combat final contre la calamité, mais malheureusement, j’ai été affecté par son poison comme beaucoup d’entre nous ce jour-là. Les toxines de l’ancien samouraï ont la propriété de putréfaction, et même après sa défaite, leurs effets ne s’estompent pas, je me suis retrouvée dans l’obligation de me faire amputer le pied si je ne voulais que le poison se répande plus… Ça fait un moment maintenant, la blessure a bien été cautérisée, j’envisage la possibilité de me faire poser une prothèse afin de récupérer de ma mobilité.
De ce que j'ai compris, l'effet des nuages de toxines était putréfiant, et Kenpachi a sacrifié son pied pour éviter une mort lente et douloureuse. J'admirais le calme et la gentillesse de Kaede-sensei, qui est une Eiseinin en or. Elle écoute attentivement le témoignage du jeune homme en analysant la plaie dès lors devenue correcte, bien que s'il veut une prothèse il faudrait nettoyer le tout au maximum pour éviter les mauvaises surprises. Je me demandais si on n'allait pas pouvoir étudier ce poison à l'avenir afin de mieux nous en prémunir en créant des antidotes. Pour la protection des enfants de mère Nature, j'ai besoin d'en apprendre davantage sur ce sujet. Si ça pourri les chairs, comment peut- on s'en soigner à part en coupant le membre touché si tenté qu'on le puisse. J'y réfléchissais silencieusement lorsque Kaede demanda des informations complémentaires :
« J'aimerai davantage connaître votre style de combat, le bakuton étant fait pour se battre au corps à corps, utilisez-vous souvent vos pieds pour donner des coups ? Ça nous sera utile pour vous fabriquer une prothèse digne de ce nom. »
Des informations importantes pour mieux travailler sur ce membre fantôme et qu'il ne se casse pas au moindre faux pas. Je comprenais qu'il doit être résistant par rapport au style de combat de la personne, qui ne figure pas forcément dans le dossier médical.
« Il nous faudra l'aide d'un Shinrin, Yoshiko-san. Pour fabriquer une moulure de son moignon et procéder à la création de sa prothèse, il n'y a pas meilleur candidat. Je te fais confiance pour aller en chercher un. »
Kaede était de manière générale satisfaite de leur aide et de leur travail du bois, rien que pour qu'elle puisse travailler sur ses quelques pantins. Elle ne doute absolument pas du fait qu'ils peuvent travailler aussi proprement pour des prothèses. Et de mon côté, je savais vers qui me diriger. La première personne à qui je pense est cette jolie femme du nom de Kisara, à l'aura maternelle. Nous étions toutes deux fidèles à la déesse Inana, et de nos cœurs purs nous aidons nos prochains. Si elle était disponible pour nous aider, j'en serais réellement heureuse. C'était vraiment la seule personne que je connaissais et en qui j'ai confiance. C'est pourquoi j'allais la retrouver, dans la maison que je connais pour y avoir été accueillie.
En attendant, je suppose que Kaede prend soin du moignon du bakuhatsu et suggère qu'il puisse parler de ce phénomène à des membres de l'unité de recherche dont je fais partie. Ce serait génial que les deux unités travaillent main dans la main, le Teikoku étant comme une grande famille, les soldats doivent se montrer soudés pour un avenir bien plus glorieux.
En effet, l'eiseinin était ô combien dégoûtée de tous ces complots, de toutes ces crises depuis la création de cette armée au sein de Urahi qui faisait souffrir bon nombre de leurs soldats. À commencer par le premier empereur, les ayant trahi en étant un lieutenant de Hatman, s'ensuit du second qui a abandonné son trône pour une raison qui lui est encore inconnue, et le troisième qui est pour l'heure inaccessible pour une raison que personne à part les membres très proches de celui-ci ne connaît. Elle était également déçue du conflit opposant les Inuzuka aux Shinrin, selon elle il est indéniable qu'ils sont tous deux en tort mais l'on dépeint le premier clan comme étant les fautifs du conflit, alors qu'ils sont, de manière générale, les premiers à être fidèles à eux-mêmes, le coeur sur la main et prêts à protéger les leurs.
- Oh d’accord… On va dire que je suis du genre plutôt mobile en combat et en dehors aussi, je bouge beaucoup, je cherche des trucs, des ouvertures, des aventures, de la découverte, donc ce serait bien pour moi de pouvoir le faire sans avoir a trainer une béquille partout… Je ne me sers pas principalement des mes pieds pour me battre, mais je ne m’en prive pas non plus, ca dépend vraiment de la tournure des évènement, on ne peut pas vraiment prévoir ce qui va se passer pendant un affrontement, ce serait bien si mon nouveau pied pouvait être adapté a ces cas d’utilisation.
Le Bakuhatsu observait l’eisenin alors qu’elle acquiesçait en analysait les contours de sa blessure, d’abord en l’observant de près à l’œil nu tout en palpant ses contours après avoir enfilée ses gants en latex, puis en exécutant quelques mudras faisant apparaître une orbe énergétique autour de ses mains qu’elle vint ensuite imposer au-dessus du moignon alors qu’elle continuait son échange avec le Bakuhatsu
L’eisenin relevait ensuite la tête pour communiquer ses prochaines instructions à son assistante, Yoshiko donc… Un joli prénom. Lorsqu’elle annonça la nécessité d’un Shinrin pour la fabrication de la prothèse, l’assistante s’exécuta et quitta la pièce de façon spontanée presque déterminé à remplir sa mission et parvenir à entrer en contact avec un Shinrin. Au même moment, le lieutenant de l’unité coloniale se souvint d’une idée qu’il avait eu pour la prothèse, et pensa a en a parler l’eisenin.
- Tant qu’on y est, vu que la prothèses ne sera que du bois, ce serait possible de lui apporter des améliorations ?! Genre des lames dissimulé, des cachettes d’armes ou autres choses encore… Vous en pensez quoi ?! Enfin le plus important reste bien sûr qu’il soit suffisamment solide et mobile.
La conversation avec le Dr. Ishikawa se prolongeait un petit peu plus, le temps qu’elle termine ses examens, mais il était évident que Yoshiko ne reviendrait pas de sitôt, et le soldat du feu ne voulait pas être celui qui bloquait le doc pour le reste de la journée en laissant les autres patients en attente indéfiniment.
- Vu que Yoshiko a dû s’absenter un moment à cause de moi, je peux la remplacer pendant ce temps et vous aider en ramenant les autres patients ?! Je ne voudrais pas vous occuper trop longtemps en les laissant attendre.
- Ne vous en faites pas pour ça... Je ne suis tout de même pas encore vieille au point de ne pas pouvoir me passer d’assistante.
Ajouta l’eisenin en se levant de sa chaise.
- Par contre je vais simplement vous demander de vous installer de ce côté et d’attendre patiemment le retour de Yoshiko. Vous restez un patient tout de même.
Je savais vers qui me diriger. La première personne à qui je pense est cette jolie femme du nom de Kisara, à l'aura maternelle. Nous sommes toutes deux fidèles à la déesse Inana, et de nos cœurs purs nous aidons nos prochains. Si elle était disponible pour nous aider, j'en serais réellement heureuse. C'était vraiment la seule personne que je connaissais et en qui j'ai confiance. C'est pourquoi j'allais la retrouver, dans la maison que je connais pour y avoir été accueillie. J'ai pris l'habitude de m'annoncer en toquant à la porte avant d'entrer et de saluer mes compères de manière chaleureuse.
« Ma foé, on a b'soin du talent d'un Shinrin pour un p'tiot patient, qui est v'nu à l'hôpital avec un pied manquant. Avec l'aide d'un eiseinin, une prothèse pourra être faite. Tu connais quelqu'un qui peut bien s'prêter au jeu si tu n'peux point v'nir nous aider ? »
J'étais joyeuse comme à mon habitude, et je voyais d'un bon œil qu'on puisse réaliser de telles prouesses pour aider nos camarades. Je n'étais pas bien utile mais j'espère grandement qu'à mon niveau, cette action me permettrait de redorer l'honneur de mon clan et de créer une base de relation solide avec les différents membres de l'Empire. Si Kisara elle-même acceptait d'offrir son aide au docteur en charge de prendre soin du jeune Bakuhatsu, alors je la guiderai vers la salle d'auscultation en question.
Kaede a été claire, elle ne pouvait pas créer d'arme à partir de prothèse médicale. Ce concept était réservé aux marionnettistes confirmés, de plus c'était assez long à mettre en place, bien plus que de poser un simple membre sur un moignon. Aussi, elle pouvait se charger d'ausculter d'autres patients en attendant le retour de sa petite stagiaire et d'un ou une Shinrin. Elle savait où son œuvre mènerait pour que ce pied en bois puisse être efficace pour le lieutenant de l'unité coloniale.
Kisara est dans le domaine des Shinrin, en train d’entraîner les jeunes enfants en âge d’apprendre les arts ninjas, à se perfectionner petit à petit. Depuis quelque temps, la femme les entraîne que ce soit seul ou en compagnie d’un autre membre du clan. Cela lui faisait plaisir de se sentir utile et que les jeunes pousses puissent progresser un peu plus pour devenir de bons soldats. Évidemment, lorsqu’elle pense à les faire devenir de bons soldats, la Daishizen pense dans un premier temps, à ce qu’ils sachent se défendre eux-mêmes et être par la suite, capables de protéger les autres. La loi du plus fort a été instauré pour ne plus être faible face à une menace et d’être implacable face à l’ennemi. Une mentalité que Kisara souhaiterait faire disparaître petit à petit et qu’ils aient une autre motivation pour devenir plus fort autre que les objectifs personnels dans la vie. Cela engendre que la destruction et le méprise envers les autres. Et ça, la Blanchâtre ne peut l’accepter afin de concevoir un monde, un Empire qui sera unie et plus forte de cette manière. Après cette séance, la soldate repart vers Urahi afin de se reposer un peu et surtout, si on a besoin d’elle pour une mission ou un entraînement.
Dans la demeure de sa femme, Kisara se repose un peu en lisant un livre. C’était plutôt calme et reposant, personne pour l’embêter. La soldate profite de ses moments de calme pour évacuer la pression de son esprit et de l’apaiser du mieux qu’elle pouvait. Mei, sa fille, était en mission avec un groupe à l’extérieur de la Capitale. Et concernant Chitose, cette dernière était également en mission, en train d’effectuer une patrouille près de la baie de Jade, d’après ses dires. Du coup, la Daishizen est seule et tranquille afin de profiter d’un moment de paix, rien que pour elle. Soudain, la soldate attend qu’on toque à sa porte. Surprise, la Shinrin ne s’attendait pas à recevoir de la visite. Peut-être un messager pour lui donner un ordre de mission. Encore du boulot, en soi, elle ne va pas s’en plaindre, ça sera quelque chose qui pourrait l’aider à la faire grimper un peu en renommée et dans la hiérarchie. Ouvrant la porte, elle remarque Inuzuka Yoshiko et là-dessus, Kisa lui offre un joli sourire. La femme est bien contente de la revoir, sa bouille d’amour.
Yoshiko lui explique qu’elle a besoin d’un membre du clan Shinrin pour un patient afin de lui faire une prothèse en bois. Ce serait pour remplacer son pied et si elle ne peut pas les aider, savoir qui pourra le faire. Maintenant qu’elle y pense, Bakuhatsu Kenpachi lui avait parlé lors d’une mission, qu’il allait bientôt avoir une prothèse. Est-ce lui le patient en question ? Peu importe, la femme ne peut pas refuser cette demande surtout venant de sa protégée. « Évidemment que j’accepte de vous aider. Il y a peu de Shinrin qui aurait accepté de vous aider. Tu as bien fait de venir me voir pour ce service, Yoshi-san. » Dit-elle avec le sourire. Elle lui donne la main délicatement et l’emmène dans les rues d’Urahi, après avoir fermé sa maison. « Allez, ma jolie, emmène-moi à l’hôpital pour qu’on commence cette prothèse. D’ailleurs, est-ce que ce patient ne s’appellerait pas Bakuhatsu Kenpachi, par hasard ? » Lui demande-t-elle gentiment et avec le sourire.
Ce fut avec ma bonne humeur habituelle que je guidais Kisara vers l'hôpital, main dans la main. J'étais si heureuse et soulagée qu'elle veuille bien nous aider et je lui confirme alors qui était l'heureux élu de nos soins.
« Ouep, c'est lui. Il a été fort courageux ! »
Kenpachi était l'un des héros de notre nation selon moi. Il a réussi avec ses pairs à annihiler l'ancien samouraï de Shito et je doute que refuser d'apporter les soins nécessaires soit respectueux au vu de cet exploit. Je voulais tout faire pour qu'il soit remis sur pied le plus rapidement possible et qu'il se porte bien. J'étais sûre qu'avec les doigts de fée du docteur Ishikawa, la prothèse ne serait que de qualité. C'était donc avec joie que je pus présenter Kisara à ma tutrice de stage.
Dr. Ishikawa Kaede
« Merci, Yoshiko-san. Je suis Ishikawa Kaede, enchantée mademoiselle. »
Toutes deux pourraient désormais travailler de pair à présent. Nous nous sommes ensuite retrouvées toutes trois auprès du blessé, bien que je fusse en retrait, parce que je ne me sentais pas bien dans une petite salle avec beaucoup de personne.
« Nous revoilà, Kenpachi-san. Mademoiselle et moi-même pouvons commencer notre travail. »
Kaede était toujours d'une bienveillance et d'un calme rassurant. Elle se retourna vers Kisara pour expliquer ce qu'elle voulait faire.
« Nous pourrons donc faire une moulure de son moignon grâce à votre maîtrise du bois. Grâce aux mesures de son pied restant, nous pourrons ainsi procéder à la création d'une prothèse en bois réaliste et résistante. »
Le sujet était encore à travailler. Peu de personne s'y connaissait en prothèse et la science doit s'améliorer en ce sens. Peut-être que ce duo du jour pourrait amorcer le sujet qu'une équipe de l'unité de recherche pourrait creuser davantage. La maîtrise de capacité matérielle aussi noble que le mokuton représentait un avantage considérable pour cette activité. Comme si mère Nature veillait sur ses protégés de cette manière à travers ces créations.
Yoshiko était venue chercher Kisara, jusqu’à sa demeure et apparemment, c’était pour avoir une aide spéciale à l’hôpital. En effet, un patient avait besoin d’une prothèse pour continuer ses activités de soldats. Et pour cela, ils avaient besoin d’un bois bien résistant et donc, réaliser à partir du Mokuton du clan Shinrin. Là-dessus, peu de membres du clan auraient accepté d’aider enfin du moins, c’est ce que pense la Blanchâtre. Pour ce qui est du patient, la Daishizen n’a eu aucun mal à deviner son identité. Il y a peu, en mission, Bakuhatsu Kenpachi lui avait mentionné qu’il allait bientôt avoir une prothèse pour son pied. Et bingo, peu de temps après cette mission, on vient lui demander une aide pour en obtenir le matériau. Yoshi lui confirme l’identité du patient et c’était donc bel et bien Kenpachi. En tout cas, la Shinrin remarque que la jeune Inuzuka était bien contente de sa présence et qu’elle ait accepté son aide. Kisara est là pour ça, aider son prochain est important, c’est ainsi qu’on obtient du respect. Après quelques minutes de marche, le duo parvient à l’hôpital d’Urahi. Et à présent, il était temps de rencontrer la responsable de l’opération. Évidemment, Kisa sait très bien que ce n’est pas Yoshiko qui gère tout cela, pour le moment, elle ne doit pas avoir un haut grade au sein de l’établissement médical.
Yoshiko amène alors Kisara en direction de la responsable, la Shinrin la suit tout en observant ce qui se passait au sein de l’hôpital. Il y avait pas mal de boulot, de quoi occuper ses journées tout entière, même ses nuits. Face à la personne que la Inuzuka lui présente, la docteure se présente comme Ishikawa Kaeda et ça sera elle qui s’occupera de la prothèse de Kenpachi. Kisa la salue de son côté. « Enchantée de faire votre connaissance, Dr. Ishikawa. Cela fait bien longtemps qu’on ne m’a plus appelé Mademoiselle au vu de mon âge. Vous pouvez m’appeler Kisara, je vous prie. » Dit-elle avec le sourire. Par la suite, le trio se dirige vers la chambre du patient afin qu’il soit au courant de ce qui va se passer et présenter celles qui s’occuperont de lui, du moins, en partie. La Shinrin n’a aucune compétence médicale pour les aider, elle sera là juste pour fabriquer le matériau adéquat pour la prothèse. Dans la chambre, elle salue le Bakuhatsu. « Bien le bonjour, Fukutaisho. » Dit-elle tout simplement. Cela sera un exercice peu simple, mais qui ne sera pas impossible à réaliser pour le bien du Teikoku. En espérant que l’unité de recherche puisse bien se pencher sur ce projet pour le rendre plus facile d’accès et que ce soit plus rapide à l’avenir.
Kaeda se met à expliquer à Kisara la manière de s’y prendre et une moulure sera intéressante. Observant Kenpachi ainsi que son pied restant et le moignon, il ne sera pas difficile de faire une moulure des deux. La Shinrin utilise le Mokuton depuis très longtemps déjà et elle le maîtrise très bien. Ainsi, faire des créations, moulures et autres ne seront pas délicates pour elle. « Bien, je vois. Je vais m’occuper de faire une moulure de son moignon et pour le reste de la prothèse, il faudra que vous me donniez les détails précis pour que je fabrique le reste. » Dit-elle en étant sérieuse. Le boulot est le boulot, il était temps de se concentrer à présent. La soldate se rapproche de l’homme et observe son moignon. « Je te demanderai de ne pas bouger, Kenpachi. C’est la première fois que je fais ça donc j’ai besoin de concentration. » Dit-elle tout simplement. Réalisant des mûdra, la Shinrin appose ses mains sur le moignon pour commencer le moulage de ce dernier. « Cela vous donnera une sensation étrange, mais nulle inquiétude là-dessus. Dites-vous que ça agit comme une armure doton, mais sans que vous puissiez bouger, au risque de rendre cela caduque. »
Kenpachi était resté patiemment dans le bureau du doc Kaede, alors qu’elle procédait à quelques consultations en attendant le retour de Yoshiko avec une shinrin pour s’occuper de fournir le matériau pour sa prothèse. Quelle ne fut pas la surprise du Bakuhatsu lorsqu’il vit le doc revenir accompagné de Yoshiko et Kisara alors que de base elle était sortie appeler un autre patient en salle de consultation.
- Bonjour Kisara, quelle bonne surprise !!!
L’écarlate laissa ensuite la doc Ishikawa s’entretenir avec la Shinrin sur les détails de sa tâche, avant que cette dernière ne se retourne vers lui prête à se mettre à l’œuvre. Kenpachi de son côté dut simplement lever légèrement le pieds pour le poser sur un support permettant à la shinrin d’avoir une meilleure appréciation. Son sang-froid face à la blessure cautérisée du soldat à souligner, pour une personne qui n’était pas du corps médical. Il faut croire que son expérience du champ de bataille jouait ici en sa faveur, étant donné que plus d’une personne s’effondreraient à la vue de leur propre sang s’échappant de leur corps.
- Ok, une armure doton pour mon pied.
Termina le Bakuhatsu d’un air détendu alors que ses deux mains étaient posées en appuis dans son dos et son pied tendu vers l’avant.
Tandis que la moulure se créait, Kaede ouvrit un parchemin avec plusieurs plans de créations de membres du corps humain, et le déroula jusqu'à trouver les croquis des prothèses de pieds. Bien sûr, il s'agissait de plans écrits pour réaliser des pantins. Mais aujourd'hui, ils serviront de manière médicale, et si elles y arrivent, alors l'unité de recherche travaillera sur le sujet des prothèses en parallèle du poison généré par l'ancien samouraï aujourd'hui disparu.
« Le procédé de création consiste à créer l'articulation pouvant rendre le pied mobile selon ces formes générées par le bois. Cette moulure consistera en une base pour la taille de la prothèse. Des fils de fer plus fin que ceux qu'un shinobi utilisé habituellement imiteront les nerfs pour la maniabilité du pied. »
C'était pour cette raison que l'eiseinin ne pouvait pas faire de cette prothèse une arme, un simple pied étant trop petit pour y dissimuler des armes, comme elle imaginait possible pour les mains. De plus, le Bakuhatsu n'était pas marionnettiste, donc les dissimulations de pièges le gêneraient certainement plus qu'autre chose.
Je ne comprenais pas grand chose personnellement, mais j'étais attentive aux explications de la demoiselle. J'ai rapporté le matériel nécessaire pour qu'elle puisse fabriquer la prothèse de la meilleure des manières, les fils en question par exemple, et des outils pour ce faire. Je vis simplement les deux femmes bien s'occuper du patient tandis que j'essayais de mémoriser les étapes de fabrications d'un membre de corps humain.
Dans la chambre du patient, Kisara avait pour objectif de créer un moulage pour créer une prothèse pour Bakuhatsu Kenpachi. La Shinrin est habituée à utiliser son Mokuton, peu importe la taille de ses créations. Ainsi, ça ne sera pas trop difficile pour elle d’en faire un. Enfin, ça ne sera pas simple non plus, car elle n’a jamais eu à réaliser une telle chose dans le passé. Ceci dit, la soldate est loin d’être stupide et elle peut utiliser l’autre pied du Lieutenant pour réaliser le moulage à la perfection, tout en modifiant quelques détails pour que ça puisse éviter d’avoir des défauts. La femme a pu avoir des consignes de la part de la responsable médicale pour bien bosser sur le pied en bois. Pour la suite, elles se débrouilleront, car bon, Kisa veut bien aider, mais elle ne dispose pas de connaissances si développées en médecine pour rester à leurs côtés. Dès que le boulot sera terminé, la Shinrin pourra repartir chez elle et s’occuper à ses occupations. Or, le fait d’aider Yoshiko, Kenpachi et Kaede, ça lui donnait envie de développer un peu plus son art dans la création du bois visant les membres humains. En effet, de cette manière, elle pourra créer des prothèses de bois plus rapidement et simplement afin d’aider l’hôpital et l’unité de recherche du Teikoku. Un beau petit projet pour les prochains jours.
En tout cas, la présence de la Shinrin semble surprendre le Bakuhatsu. Kisara lui affiche un sourire. « C’est également une surprise pour moi. Je ne pensais pas être appelé pour un tel boulot. Cela dit, c’est intéressant et ça mérite mon attention sur la manière d’utiliser mon Mokuton pour ce type d’opération. » Dit-elle calmement. Ayant les détails et les informations requis, la soldate continue son travail calmement. D’ailleurs, elle en profite pour discuter un peu avec Kenpachi à nouveau, afin de lui expliquer un peu ce qui se passe. Kisara n’a pas de grandes connaissances médicales ni même sur les prothèses, mais elle expose tout de même son point de vue. La guerrière a pu avoir quelques explications afin de réaliser un moulage et une prothèse adéquate pour aider le jeune lieutenant pour qu’il puisse remarcher. « On peut dire ça comme ça. En tout cas, cette prothèse en bois que je crée, il va vous permettre de vous déplacer normalement. » Dit-elle en restant concentrer sur son travail.
Kisara a fini son boulot et remet le moulage à Kaede avec un léger sourire. « Voilà, j’ai fais de mon mieux. Ce n’était pas évidant, mais je suppose que ça suffira pour la prothèse. » Dit-elle d’un ton amical. À présent, son travail est terminé avec eux et elle ne souhaite pas les déranger plus longtemps. « Mon travail est à présent conclu à vos côtés. Je vous laisse gérer la suite donc si vous n’avez plus besoin de moi, je retourne à ma demeure pour m’occuper à mes projets. Kaede-san, Yoshi-san et Kenpachi-kun, je vous souhaite une bonne journée ! » Dit-elle en partant de son côté, si on n’a plus besoin d’elle.
Kaede remercie Kisara pour cette moulure et n'hésitera pas à faire de nouveau appel à ses services bientôt. Elle pouvait pleinement se consacrer à la réalisation de la prothèse. Ça prend un certain temps et l’eiseinin l’a indiqué à son patient avant de s’occuper de cet ouvrage. Même moi je m'essaye au bricolage en utilisant le matériel pour bien tailler le bois et c'est un bon travail selon ma tutrice.
“ Tu pourrais limite t’essayer à d’autres constructions de ce type là tu sais, c’est une grande qualité d’être si manuelle ! ”
Il était temps ensuite de la pose de la prothèse. Ishikawa-sensei fit une anesthésie locale avant de relier les fils avec les nerfs du moignon, et grâce aux techniques de soin le lien se fit quelque peu plus aisée. Kaede demande si tout va bien pour lui pendant cette petite opération. Ça va prendre un certain temps pour bien s'habituer à la prothèse mais il pourrait y parvenir grâce à un entraînement rigoureux et une bonne rééducation.
Kaede doit certainement penser aux exercices que je peux proposer en compagnie de Meisho. C’est vrai que c’est relativement efficace autant sur le plan physique que mental, d'autant plus quand le patient adore les chiens. Je me demande d’ailleurs ce que je pourrai faire avec d’autres espèces vu qu’il y a des personnes qui en ont peur ou qui sont allergiques. Meisho sent leur mal-être et peut avoir un mauvais comportement à cause des émotions dont il est capable d’en ressentir les phéromones.
Kenpachi, restait immobile et calme un instant le temps pour Kisara de se concentrer dans la réalisation de cet exercice qui était nouveau pour elle. Le Soldat du feu observait la kunoichi alors que cette dernière promenait lentement ses mains autour de son moignon.
Quelques minutes plus tard et la Shinrin a terminé sa création, une prothèse en bois réalisé grâce a son pouvoir clanique, comme l’affinité des Shinrin avec le bois ne savait pas se montrer efficace que sur les champs de bataille, elle pouvait aussi servir dans divers secteurs comme de l’ingénierie médical en occurrence. De plus Kisara faisait montre d’une certaine habilite manuelle, comme le prouvais ce pied en bois moulé a la quasi perfection.
- Merci Kisara, n’hésite pas à en garder quelques-unes en réserve pour moi juste au cas ou je venais a abimer celle-ci. Ajouta le Bakuhatsu en souriant.
La prochaine étape consistait en la pose de la prothèse par le docteur Kaede, mais avant il était nécessaire pour le petit groupuscule du se déplacer vers un bloc opératoire qui serait plus adapté pour la manœuvre. Une fois installé, la doc démontra toutes ses qualités de chirurgienne alors qu’elle usait de fils de chakra pour rattacher la prothèse crée par Kisara au pied de Kenpachi en passant par son système nerveux. Bien entendu une anesthésie locale fut tout d’abord nécessaire, principalement afin d’éviter que le soldat ne gesticule pendant l’opération, plus que pour l’épargner de la douleur que pourrait engendrer la manœuvre. Lui qui était bien habitué a toute sorte de souffrances sur le champ de bataille.
Une fois l’opération terminé, l’eisenin annonçait au Bakuhatsu qu’il aurait tout de même besoin de repos au moins le temps que les effets de l’anesthésie se dissipe, et qu’ils puissent observer les résultats de l’opération. Même si une opération n’est jamais quelque chose de simple, celle de Kenpachi avait au moins le mérite de ne pas être la plus compliqué au monde, de la fabrication de la prothèse a la pose, vu qu’il s’était vu amputé simplement du pied, et pas tout la jambe comme certains de ses camarades ce jour.
- D’accord, Merci Doc, Merci Yoshiko, je vais me reposer un peu... En espérant qu’un nouvel ennemi ne surgisse pas de nulle part pendant ces quelques minutes.
L’ayant laissé se reposer après cette opération relativement précise et conséquente, je savais qu’il fallait à Ishikawa du temps pour veiller à ce que tout se passe bien du côté du patient, alors il devait prendre un peu de repos une nuit ou deux, le temps de l’observation. Je me doutais que ça n’allait pas être chose aisée d’autant plus son statut de lieutenant de l’Empire. Il était de ce fait plus important qu’un simple soldat de ma trempe.
J’avais maintenant pour rôle de l’aider à son rétablissement : pour ce faire, au lieu de faire de bêtes exercices ennuyeux qui peuvent décourager rapidement le patient, je tentais plutôt de le faire jouer avec mon ninken une fois quelques exercices de base réalisés avec brio. Je fis venir Meisho avec moi dans cette petite salle d'entraînement, dans laquelle il y avait divers poids et deux barres parallèles. Théoriquement, son rétablissement devrait être plus rapide que celui de Katsuko, celle-ci ayant perdu une bien grande partie de sa jambe. J’espérais qu’elle allait bien d’ailleurs depuis que je l’ai accompagnée jusqu’à la frontière entre Hi et Tsuchi.
Comme d’habitude, j’ai fais une petite zone agréable pour mon gros chien loup pour qu’il soit confortablement installé, et j’ai réussi à préparer le thé et quelques patisseries pour les temps de pause. Alors, j’attendis mon jeune patient, avec qu’une hâte, celle d’aider mon prochain.
"B’jour Bakuhatsu-san !, m’exclamais-je en le voyant entrer. J’vous présente Meisho, il nous aidera bientôt pour vot’ rééducation, j’espère qu’vous n’avez point d’soucis avec ça !"
J’étais surexcitée par le fait de parvenir au résultat escompté. Il me fallait vite montrer le premier exercice à l’homme, sachant que ce sera bien plus facile pour lui.
"Êtes-vous prêt, lieutenant ? J'vous propose d'abord d'vous asseoir et d'essayer de bouger vot' pied comme s'il est un bateau, enfin… de le lever en laissant le talon au sol, et p'tit à p'tit poser les doigts d'pieds au sol en l'vant le talon vous voyez ?"
Quelques jours s’étaient écoulés maintenant depuis que la prothèse avait été posé par le docteur Ishikawa, bien aidé par Yoshiko. Durant quelques journées, Kenpachi avait payé quelques au médecin question pour cette dernière de s’assurer qu’elle tenait bien, et qu’il n’y avait aucune complication suite a l’opération.
La période d’observation avait été plutôt concluante, alors il était à présent temps pour le lieutenant du feu d’entamer la phase de rééducation. Cette fois ci c’est Yoshiko qui serait entièrement en charge de cette phase et le Bakuhatsu ne doutait pas des compétences de la jeune kunoichi. Une potentielle futur Eisenin pour l’empire.
Ponctuel comme a son habitude, Kenpachi fit coulisser la porte de la salle ou le rendez-vous était prévu. Le soldat du feu se servait encore de sa béquille afin d’éviter de déjà abimer sa prothèse avant même d’abord appris comment s’en servir convenablement. Il était le plus pressé de pouvoir retrouver toute sa mobilité, et il ne préférait pas détruire tout leur progression jusqu’à ce stade.
Le jeune homme fut accueilli à son arrivé par Yoshiko qui s’empressa de lui présenter un invité un peu particulier, son ninken.
- Salut Yoshiko bien sûr que ça ne me dérange pas… Coucou Meisho… Il ne mord pas au moins non. Ajouta Kenpachi alors qu’il rapprochait lentement sa main pour caresser le crane du ninken.
- Alors comme ça tu es une Inuzuka… C’est cool, je commençais à croire que vous en vouliez tous au teikoku.
Hop, pas le temps de trop s’attarder sur ce sujet aujourd’hui. Kenpachi bondit pour s’asseoir comme le lui recommandait Yoshiko, il était enfin temps de commencer à apprendre à se servir de ce nouveau pied mécanique.
Suivant les instructions de Yoshiko, Kenpachi se mit à faire glisser son pied sur la surface du sol, les faisant osciller pour simuler le mouvement des vagues… Plutôt facile vu qu’il ne se servait que de sa jambe tout en faisant tourner sa cheville. Ensuite ça devenait déjà plus compliqué vu qu’il fallait commencer à faire usage de ce nouveau pied. Même si Kenpachi avait durant les quelques précédents, essayes de bouger ses orteils et y était parvenu, ça n’en restait pas moins complique, mais le jeune homme y parvenait tout de même.
Comme demandé, il tentait d’abord de lever l’avant du pied pour ne prendre appuis que sur le talon, avant de basculer vers l’avant en posant un orteil a la fois sur le sol pour finir par prendre appuis sur ceux-ci en levant le talon. Kenpachi répéta la succession de mouvements encore et encore jusqu’à ce que son système nerveux s’habitue à la sensation.
“Il n’mord que si lui ou moué sommes en danger, rassurez vous !”
Meisho accompagna mes mots en posant sa tête sur la main du jeune lieutenant. Je pouvais aussi lui dire que mon fidèle compagnon mordait si je lui demandais mais avec le conflit récent, il ne me paraissait pas pertinent de l'expliquer. De plus, aujourd'hui, l'homme vient en tant que patient, il serait fort désagréable d'être remis sur pied lors d'une période d'immense stress, au contraire. D'ailleurs il paraissait même rassuré que je reste au sein de l'Empire, pensant même que tout notre clan en voudrait au Teikoku.
“Hé hé… Hé…”
Je fus quelque peu gênée. Non pas que je sois heureuse de l’avoir rassuré en étant présente, mais… C’est vrai que je n’allais pas m’en prendre à des innocents pour punir la personne coupable de méfaits. Et puis bon, j’ai prêté de nouveau allégeance à l’Empire en pensant à une nouvelle chance autant pour nos trois nouveaux capitaines que pour Shinrin Hanzo, bien que la méfiance est de mise pour ce dernier. Bon ok, j’ai aussi eu un coup de pression venant d’un Nara de Kumo pour que j’évite d’être un ennemi public parce que si c’est le cas, je serai une cible potentielle pour toute la coalition. Je devais ainsi faire des efforts pour faire taire ma colère et cette sensation d’injustice. Surtout depuis mon retour de Tsuchi après cette guerre civile. J’ai eu comme la sensation d’avoir été remerciée d’avoir pu apporter un soutien médical aux soldats Teikokujin en recevant toute la haine à cause de la guerre civile menée par mon clan, avec ceci la peur de revivre une chasse à l’homme. C’est pourquoi je n’ose jamais fuir l’Empire : à cause de ces traumatismes qui font que je me sens simplement obligée de subir cette peur de ne jamais être en sécurité.
Pour en revenir au sujet principal, je devais veiller à ce que Kenpachi effectue correctement ses exercices. En vérité, c'était chose assez aisée pour lui mais il fallait bien commencer par le début pour voir jusqu'où s'exercer.
“ On dirait bien qu'il y a du progrès, mais l'plus important est d'savoir comment vous vous sentez ! Pas'qu'après, l'plus important va être de pouvoir s'tenir debout et s'déplacer sans béquille, c'est pour ça qu'il y a plein de tatamis partout, alors quand vous serez prêt on commencera en douceur !”
- Ça va, on peut continuer, on ne fait que commencer.
Sur ces mots Kenpachi se mit promptement debout, après tout il était loin d’être le plus handicapé de son groupe, après tout il avait juste perdu un pied et ce nouveau pied en bois faisait déjà pleinement l’affaire s’il était juste question de servir d’appuis.
Kenpachi commença alors en faisant pas avant avec son pied droit, ce qui se fit tout naturellement, il enchaina ensuite en décollant son pied gauche du sol pour venir le poser devant lui. Le soldat du feu tituba tout de même un peu au moment de poser le pied a terre, tant les sensations de celui-ci n’étaient pas encore tout à fait naturelles.
- La sensation n’est pas encore au rendez-vous, mais ça viendra avec la répétition.
Le Bakuhatsu procéda en faisant un nouveau pas en avant du pied droit, suivi d’un autre du pied gauche. Il s’y prenait tout en douceur pour ces premières de tentatives de peur de se précipiter et se fouler la cheville voir détruire sa prothèse à cause de sensation encore incohérente.
Un pas après l’autre, le jeune homme continuait son avancé, suivant le chemin tracé par Yoshiko et ses tatamis. Il apprenait vite et commençait à se familiariser avec les sensations de son nouveau pied, mais il mourait surtout d’impatience d’en arriver au moment ou il pourrait user pleinement de celui-ci sans limitations, pouvoir se mouvoir librement, courir sauter, et laisser libre cours a son corps pour agir instinctivement au combat.
Je veillais au bon déroulé de la séance, en restant aux côtés du lieutenant alors qu’il essayait de marcher et d’apprivoiser sa prothèse. Ce ne fut pas chose aisée, j’en conviens, mais il avait l’air de s’adapter assez rapidement à sa prothèse. Je savais qu’il fallait à Kenpachi un peu de temps, qu’il n’y avait pas à se précipiter au risque de voir tous ses efforts s’écrouler. J’étais heureuse d’être à ses côtés pour voir cette braise intérieure s’agrandir peu à peu, alors je devais continuer à m’intégrer à l’Empire afin d’effacer mes doutes et mes peurs.
“J’le voué bien dans vos yeux lieut’nant, que vous voudriez bien passer à la vitesse supérieure. Promis, dès qu’on est sûr que la prothèse tient bien lorsque vous marchez à allure normale, vous allez suer en vous entraînant avec Meisho et moué !”
C’était notre spécialité, de nous amuser avec les patients. Ceux-ci devraient courir tôt ou tard avec mon ninken fort entraîné, jouer avec lui à la balle, faire des sauts d’obstacle grâce à la taille de mes différents murs de roche.
“Disons simplement que pour aujourd’hui, on reste dans la tranquillité en marchant plus ou moins vite et en faisant un bien bête parcours de slalom, de petits sauts comme peuvent le faire les jeunes cabots… Euh, enfants, qui veulent dev’nir soldats !”
J’avais fais un bien étrange lapsus, mais ô combien révélateur sur le type d’exercice que je propose qui est bien similaire à celui que l’on fait pour les jeunes ninken à entraîner, mais aussi sur le fond de ma pensée. Pensée que nous autres soldats, sommes les cabots du cercle impérial dont fait partie ce bien piètre empereur ayant sali l’honneur du clan Inuzuka.
- Haha, on dirait bien que tu lis en moi comme dans un livre ouvert, Yoshiko. Tu a vu juste et t’entendre le dire ne fait que décupler mon envie d’y être au plus vite. Hâte de pouvoir m’amuser avec toi mon pote. Ajouta Kenpachi en montrant son pouce levé en direction du Ninken au pelage sombre. Par contre tu es bien certaine que des exercices pour jeunes Ninkens soit ce qu’il y ait de plus adapté ?! Hehe, je t’ai entendu hein, tu as bien failli l’avouer avant de te rattraper.
Loin du bakuhatsu l’idée de vouloir douter du planning qui lui avait été mis en place par l’Inuzuka, il cherchait simplement là à chambrer un peu cette dernière. Jusqu’ici le programme lui allait bien, il comprenait l’essence et la raison des exercices précédents, et ça lui permettait de se projeter et se visualiser pour cerner la raison et effets de ce qui allait suivre.
Kenpachi se plia au jeu, lorsque l’étape de la marche lente fut à peu près validée, le soldat s’avança vers la prochaine étape qui consistait en de la marche plus ou moins rapide. Le soldat commençait à peine plus rapidement que précédemment au début, puis augmentait lentement la cadence à mesure des répétions, tout cela toujours sous la supervision de Yoshiko qui ne manquait pas de porter un attentif, et intervenir lorsque c’était nécessaire.
Bien enthousiaste face a sa progression, Kenpachi tenta subitement salto arrière sur place, qui heureusement n’eut aucune conséquence malencontreuse, mais lui vaudrait certainement de se faire sermonner un peu.
Très vite il était ensuite temps de passer à la phase suivante qui était l’exercice du slalom. Kenpachi swinguait entre les marques posées par Yoshiko en se balançant de gauche a droite, en prenant ne dépendant que de la force générée depuis ses pieds, pour effectuer plusieurs petits pas latéralement, s’arrêter et repartir de façon de façon explosive de l’autre côté. Lui répétait le mouvement sous plusieurs variations, slalom vers l’avant en marche arrière, petit pas chasses, grand pas, parfois des combinaisons de tout ça pour s’assurer le meilleur rendu.
Je ne doutais pas une seule seconde de l’efficacité des exercices. Pour une rééducation mineure, c’était largement suffisant pour s’adapter à un train de vie habituel. Je pensais bien qu’un lieutenant pourrait me sermonner pour l’avoir comparé à un chien, mais ce ne fut pas le cas pour Kenpachi, qui voulait plutôt se rassurer sur le bien fondé de ce que je lui prépare.
« Bien sûr, ça leur sert aussi à se rééduquer lorsqu’ils se blessent, et même leur maître font de même à leur manière dans ces cas-là, et même que le duo s'entraîne à se coordonner ensemble, qu’ils soient tous deux en forme ou non. Alors ça peut vous paraître bête mais j'ai vraiment l'impression que la thérapie auprès d'un animal fonctionne très bien alors je n'ai aucune raison de laisser tomber l'idée ! J’espère donc que ça vous plaira. »
Après avoir tenté de le rassurer, nous continuâmes les exercices de base sur la marche tranquille via un slalom. J’eu un peu peur lorsque le jeune homme fit un salto avant de commencer cet effort physique, qui sera le dernier de la journée. Je songeais que la progression est bien rapide, parce que les différentes marches, les pas chassés, les pas arrière, la vitesse variable, le tout était réalisé de manière correcte, et je ne voyais aucune moue de douleur sur le visage de celui-ci.
Meisho lui-même regardait notre patient et semblait aussi veiller sur lui, ce qui me conforta dans l’idée de rester encore au sein de l’Empire pendant quelque temps, pour m’assurer de ne pas avoir de faux espoirs au sujet de mes frères d’armes, envers nos nouveaux capitaines et de notre porte-parole. Mon ninken restait couché, dans son coin, bien sagement, la queue remuant gaiement pour signifier qu’il est bien heureux que ce lieutenant du Teikoku puisse être un potentiel camarade de jeu.
« Héhé, bon il s’rait temps de s’reposer, c’est p’têtre pas très pertinent de faire des efforts intensifs alors qu’on est sur la voie de la guérison, j’vous retrouve demain aux camps d’entrain’ments, lieutenant !» lui ai-je dit pour conclure notre séance du jour.
Le lendemain, aux aurores, je modulais déjà le sol avec des murs de différentes tailles et de différentes épaisseurs pour créer un parcours du combattant. Je pensais mettre au fil de l’exercice des pièges de type sol boueux, mais je devais m’abstenir, pour le moment. D’autant plus que je devais reprendre des forces après avoir créé ces obstacles initialement conçues pour nous protéger d’attaques ennemies.
Je me devais de tester les tripes de Bakuhatsu Kenpachi, lieutenant de l’unité coloniale du Teikoku. Méritait-il mon respect et mon éternelle fidélité ?
La rééducation se déroulais plutôt bien et il y avait du progrès, mais elle devait bien toucher à sa fin, du moins pour la journée, il semblait bien qu’on y était pour les deux teikokujins. Yoshiko satisfaites des progrès qu’elle avait pu observer recommanda au Bakuhatsu de s’en tenir la pour cette première séance tout en programmant une suite dès le lendemain.
- D’accord Yoshiko, merci et a demain.
Les deux soldats impériaux se séparèrent, et de son coté, Kenpachi continua de travailler sur sa rééducation avant de revenir au top le plus rapidement possible. Le lieutenant du feu se rendit au Dojo de son sensei, retrouver ses camarades et pouvoir continuer de travailler sur sa jambe avec Mia, qui était plus que ravi de constater que le Bakuhatsu avait enfin trouvé le temps de s’occuper de son handicap.
Avec cette dernière, Kenpachi continua de travailler sur sa rééducation en effectuant des exercices simples, se focalisant sur la récupération de ses sensations et son jeu de cheville. Le lieutenant travailla son mouvement de flexion en effectuant des petits bonds sur la pointe des pieds en alternants les pieds, puis en se reposant sur sa prothèse uniquement.
Il fit ensuite quelques exercices se basant sur la rotation de sa cheville, en plus de quelques étirements de celle-ci avant de clôturer sa journée en se livrant a une partie de foot avec tous ses potes.
Le lendemain Kenpachi était au lieu du rendez-vous, ponctuel comme a son habitude et pu constater que Yoshiko avait déjà pris les devants pour venir organiser le terrain comme la veille. Il faut croire qu’elle donnait son maximum pour son patient, et la meilleure façon de l’en remercier c’était de faire compter ses efforts en récupérant au plus vite.
- Hello Yoshiko. Je vois que tu as déjà tout préparé !!!
Il me fallait vérifier la fiabilité de ce lieutenant de l’Empire. C’est pourquoi je me devais de pousser sa rééducation assez loin pour voir s’il a le courage d’aller jusqu’au bout. J’étais relativement fière de mon travail de modelage terrestre, je n’avais qu’à prendre une pause avant son arrivée. Heureuse d’avoir les compliments de Kenpachi lorsqu’il vient à ma rencontre, je me levais presque aussitôt pour lui faire face.
“ Héhé, b’jour lieut’nant ! J’espère que l’terrain vous plait ma foué, aujourd’hui vous allez suer, c’est moué qui vous l’dit ! Vous ferez des sauts d’obstacle en compagnie de Meisho, comme si vous faisiez tous deux la course. ”
Mon ninken remuait sa queue en allant aux côtés du dit lieutenant. Il semblait heureux en cette froide matinée et ça me donnait le sourire.
“ J’compte sur toué pour motiver notre lieut’nant ! ” ai-je lancé, à mon compagnon canin. Je me suis mise au milieu du parcours. Il semblait que je fasse si petite par rapport aux nombreuses structures rocheuses qui étaient désormais présentes, que l’on ne pouvait voir que ma crinière cuivrée virevolter avec le vent, de loin.
“ J’oubliais, il y aura potentiellement des zones piégées ça et là sur le terrain, il vous faudra faire attention ! Héhé, quand vous serez prêt, go ! ”
Je me suis assise, afin d’avoir les mains au plus prêt du sol à partir du moment où mon patient arriverait à certains points clés, ainsi je pouvais cracher une toute petite vague boueuse sur le sol, pas bien dangereuse…
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