@Ten no Ikari Hiver 205 – Dans les locaux du Kyuubu.
Citation :
Crime : est une infraction qualifiée de crime en raison de l’importance de la peine encourue, qui détermine également la compétence de la juridiction qui pourra en juger. Sont des crimes les trafics internationaux de stupéfiants, les vols à mains armées, les viols, les homicides volontaires.
Meurtre : Il s’agit de l’homicide volontaire, qui relève de la compétence de l'unité anti-criminelle puisqu’il se trouve qualifié de crime en raison de la peine encourue par son auteur.
Homicide : Il s’agit de tout fait ayant eu pour conséquence la mort humaine. L’homicide peut être intentionnel ou non intentionnel. S’il est intentionnel, il se trouve qualifié de crime, s’il est non intentionnel, il se trouve qualifié de délit.
Assassinat : il s’agit de l’homicide volontaire avec préméditation, c’est-à-dire du meurtre avec préméditation.
En clair, un meurtre est la volonté de tuer à l'instant T alors qu'un assassinat se prémédite pendant x jours avant l'acte. Aussi, un tueur de masse commet plusieurs meurtres d'un coup, ce qui arrive lors d'attentats. Un tueur en série commet plusieurs meurtres, étendu de x jours, souvent ciblés selon les critères choisis, et a une certaine signature sur les scènes de crime. Maintenant, il suffirait de dresser des profil type de criminels et voir les prémices de ce qu'ils peuvent acter, et agir avant qu'il ne soit trop tard. Je ne sais vraiment pas par où commencer.
Alors que la minareï était plongée dans ses réflexions, elle posa son regard sur la lettre qu'elle devait lire, si elle voulait connaître les résultats de sa prise de sang. Elle l'avait laissé de côté pour privilégier le travail, cela dit elle avait besoin d'une pause pour éviter un ras-le-bol. Et, en parcourant l'écrit, la demoiselle s'arrêta, chamboulée par ce qu'elle apprit. Elle était à la fois rassurée, joyeuse, mais en même temps stressée. Elle ne savait pas de quelle manière prendre la nouvelle, et surtout, comment l'annoncer à son chéri, et de quelle manière elle devait désormais se protéger des combats. Car aujourd'hui, Minako porte en elle la vie. Elle n'avait aucune intention de sacrifier la vie de ses futurs enfants. Avait-elle le droit de ne plus effectuer de mission trop dangereuse ? Comment devait-elle faire la requête ?
Elle avait trop de questions, mais elle prit son souffle et se détendit, en se rappelant qu'en rentrant, elle l'annoncera à son homme. Elle en était si émue qu'elle arrivait à être en larmes. Fort heureusement, elle était seule dans sa petite pièce de travail. Métronome sur son bureau, elle se détendit en l'écoutant donner le rythme, calant sa respiration sur ce son constant. Elle avait eu cette idée d'avoir un tel objet tout le temps avec elle lorsqu'elle n'était pas sur le terrain, ça lui permettait de rester mentalement focus sur son environnement. Ses yeux encore rougis par l'émotion, elle se contenta de gribouiller l'une de ses pages de carnet en se demandant quoi rédiger, n'ayant plus grand chose à se mettre sous la dent, ou du moins, plus aucun sujet humain à étudier…
Les pieds croisés sur le rebord de la table de mon bureau, mes yeux étaient posés sur différents rapports que je tentais de trier du mieux que je pouvais. Toutefois, mes pensées turbulentes refusaient de rester focalisées sur la tâche que je devais accomplir, ce qui me valait le tourment de prendre trois plus de temps. Avec une capacité à se concentrer proche du néant, ce qui aurait dû me prendre au mieux une petite heure durait déjà depuis maintenant la majorité de la matinée. Avec un soupire tandis que je me balançais sur ma chaise, je fermai les yeux un moment avant de me remettre au travail et de focaliser mon attention sur la paperasse qui me restait à terminer. Plus vite j'aurais fini ces papiers, plus vite je pourrais m'atteler à la tâche qui tentait de dérober mon attention toute cette matinée durant. Et une fois que j'eus finis, je profitai de quelques minutes pour reposer mon esprit et profiter du sentiment d'accomplissement afin de me mettre en quête de ma prochaine mission du jour.
Vous vous demandiez certainement ce qui pouvait accaparer mon esprit pour me distraire ainsi de mes tâches administratives ? La réponse était simple, et toujours la même que ces dernières semaines. Mais cette fois-ci, j'avais sûrement trouvé un moyen d'avancer plus loin dans mes recherches sur la bio-électricité. Quelque chose qui allait demander du temps, et beaucoup d'investissement, mais qui avait de fortes chances d'intéresser la personne à qui je comptais en parler. Durant mes nombreuses heures d'études, j'avais pris le goût à l'amassement de connaissances en tout genre, et pour parfois détendre mon esprit du sujet plus sérieux qui l'occupait ces derniers temps, j'avais commencé à lire des livres sur les animaux. Le règne animal était vaste et ces petites bêtes, bien que ne sachant pas utiliser le chakra (ou du moins la plus part d'entre elles), montraient des facultés absolument formidables. L'une de celle qui avait attiré mon attention était la chauve-souris et son système d'écholocation. Sa capacité à pouvoir, grâce au son et aux vibrations, pouvoir analyser son environnement avec une précision qui était parfois bien supérieure à notre simple vision. Bien évidemment, j'avais plus tard découvert qu'elle n'était pas la seule à pouvoir faire quelque chose d'aussi incroyable. Mais là n'était pas le point de mon argumentaire. Il me fallait quelqu'un capable de faire de l'écholocation. Et si j'avais croisé lors de l'examen chunin un Yasei chauve-souris, je me voyais mal prendre contact avec lui à l'heure qu'il était pour ce que j'avais en tête. Mais je connaissais quelqu'un qui s'y connaissait bien en matière de son...
Sortant de mon bureau, je me dirigeai vers le bureau d'une de nos jeunes recrues, une recrue que j'avais emmené avec moi sur le terrain plus d'une fois aux portes de Kumo notamment ; Minako. Avec mon tact habituel, je déboulai comme une tornade dans le bureau de la demoiselle avec l'excitation et l'impatience qui brûlaient sur mes traits, ouvrant la porte brusquement. Mais tout sentiment d'excitation fut rapidement balayée lorsque je fis face à celle que je cherchais. Ses yeux étaient embués, des larmes menaçant de descendre la colline de ses yeux, tandis que le bureau dans lequel elle se trouvait était plongée dans un grand calme. Enfin, un grand calme si ce n'était le bruit permanent et régulier qui provenait du métronome que j'identifiai sur le bureau. Etait-ce sa manière de se relaxer ? Cela pouvait paraître bête pour certaines personnes, mais j'étais certainement bien placé pour savoir ce genre de choses. Après tout, le bruit de l'orage et les éclairs dans le ciel avaient un effet similaire sur moi, entre l'apaisement et la joie. Mais ce qui était plus inquiétant était en fait ses yeux rougis par les larmes et l'émotion. Faisant rapidement redescendre la tension que j'avais amené dans son bureau, je me ratatinai un peu sur moi-même pour me faire petit.
-Oh...j'suis désolé Minako-san...j'voulais pas t'interrompre...euh te déranger...
J'étais très mauvais avec les mots, ou avec les maux des autres, et je ne savais pas gérer les émotions qui en découlaient. Surtout que je ne savais pas ce qui pouvait causer cet état-là chez l'apprentie du Kyubu. Je m'apprêtais à repartir rapidement en refermant la porte derrière moi, mais je me fis la réflexion que ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Tout mystère avait une résolution, et certainement que son état aussi...Je finis par rouvrir la porte et à passer ma tête par l'ouverture un peu timidement avant de m'adresser à la demoiselle.
-Hum...quelque chose ne va pas...? J'peux t'aider avec un truc...?
Si elle désirait seulement en parler. A ce stade-là, il y avait de fortes chances que l'eau qui sortait de ses yeux finissent par remplacer l'encre qu'elle tentait d'apposer sur le petit cahier devant elle. Allais-je pouvoir gérer ce qu'elle allait me dire ? Si elle pleurait dans son bureau, seule, c'était peut-être parce qu'elle ne souhaitait pas être vue...Enfin. Cela ne servait à rien de me torturer l'esprit. Une fois que j'aurais des réponses, je pourrais aviser de ce qu'il y avait de mieux à faire.
Le bruit de la porte qui s'ouvrit était-il le signe qu'elle a enfin quelque chose à se mettre sous la dent et que l'ennui irait au trépas ?
Minako s'essuya bien les yeux comme il faut et se leva, enfin elle a de l'énergie et un peu d'espoir de ne plus se faire chier seule dans son bureau, mais elle fit la moue quand son ami s'excusa avant de refermer la porte.
« Nan attends, ça… va. »
Crotte. Pourquoi j'ai profité d'un tel moment pour extérioriser sur mon lieu de travail ? Je ne suis pas encore assez forte mentalement, je dois renforcer ça.
Finalement, il était revenu, de manière un peu plus discrète cette fois, la banshee en était rassurée. Elle n'avait pas envie qu'il soit inquiet pour elle alors qu'au contraire, la demoiselle se remettait de son émoi et se sentait pleine d'énergie.
« Sisi, ça va très bien. Je te rassure, c'était simplement des larmes de joie et j'avais juste besoin d'extérioriser mes émotions seule, disons simplement que, euh… C'est une excellente nouvelle que j'ai eu et je ne sais pas comment l'aborder quoi ! »
Minako lui ouvrit la porte en grand pour qu'ils puissent discuter ensemble tranquillement. Il aurait bien quelque chose à lui raconter pour effacer son ennui du jour et de toute manière, elle appréciait sa compagnie.
« Bon viens, on est mieux à discuter à l'intérieur. Dis-moi ce qui t'amène alors ! »
La petite boule de nerf qu'elle était s'est grandement calmée depuis ses premiers pas dans l'enceinte du kyuubu. Peut-être était-ce à la fois un long travail qu'elle a fait sur elle-même pour pouvoir dompter ses ancêtres, le son constant du métronome et cette bénédiction du Cardinal qui lui a fait prendre conscience de qui elle est.
« Par contre je te préviens tout de suite Ikari-san, si c'est pour un combat, je ne pense pas pouvoir accepter parce que la bonne nouvelle vient de ce qui prend vie en moi, haha. »
De peur de déranger la Minarai, j'avais dans un premier temps refermé la porte pour la laisser communion avec ses émotions sans la déranger, sans enfreindre son intimité. Mais sa petite voix où l'on pouvait encore entendre les prémices de larmes remontèrent jusqu'à moi, non pas pour me chasser mais pour interrompre mon retrait. Je rouvris donc la porte, dans un premier temps assez timidement avant de le faire de manière un peu plus assurée. Avait-elle séché ses larmes ? A part la rougeur résiduelle de ses yeux, le ton de son visage avait entièrement changé pour devenir presque enjoué. Si je ne connaissais pas un minimum la personnalité émotive voir un brin impulsive de Minako, j'aurais pu penser qu'elle jouait la comédie en tentant de cacher sa peine. Enfin, cette possibilité n'était pas non plus totalement écartée. Mais lorsqu'elle me confia que les larmes que j'avais vu poindre étaient en fait un signe de joie, je ne pus m'empêcher de sincèrement me demander si elle se moquait de moi, avec un sourcil relevé. Lorsque j'étais joyeux, j'avais envie de sauter partout, de me battre, ou de crier...mais certainement pas de pleurer. Cela arrivait réellement aux gens, de "pleurer de joie" ? C'était quoi ce concept même ? Enfin bon, il m'était déjà arrivé de rire avec tant de forces et d'énergies que des larmes étaient montées à mes yeux. Peut-être était-ce la même chose, ici.
-Hum...c'bizarre, mais si tu l'dis...
Pas très convaincant, j'en étais conscient. Mais en l'état c'était tout ce que je pouvais accorder à la demoiselle. Si je ne savais que trop peu gérer les émotions des autres, je me rendais compte que la complexité de ces dernières en était certainement la raison. Certainement devant mon hésitation et mon air perplexe, la jeune femme brûlée décida de se déplacer elle-même pour venir m'ouvrir la porte en grande, m'invitant à nouveau à rentrer pour que nous soyons tranquilles. Elle semblait avoir recouvrée toute la maîtrise de ses moyens, et je hochai la tête avec un petit sourire. Mais avant que je n'ai pu prononcer un mot, la manipulatrice de son me fit comprendre qu'elle n'était pas en mesure de m'accorder un combat. A cause...de la vie qui se développait en elle ?? Mes yeux s'agrandirent petit à petit pour devenir de véritables soucoupes alors que le sens de ses paroles venaient petit à petit me frapper. Oh non ! Elle attendait un bébé ! Je ne savais pas comment réagir à ça moi ! Le choc laissa place à la panique. J'étais certain que j'étais censé dire quelque chose, mais quoi ? Je ne savais pas comment faire dans ce genre de situations moi ! J'étais un shinobi entraîné à faire face à toute sorte de situation, mais une collègue qui s'apprêtait à devenir maman...? A donner la vie...?
-Euh...oh...héhé...euh...
Elle avait dit que c'était une bonne nouvelle non ? Alors elle devait être joyeuse. Peut-être...
-Félicitations...? Dis-je d'une voix clairement hésitante.
Mais après tout, je n'étais pas venu pour me battre avec la demoiselle, loin de là. J'étais en réalité venu pour discuter d'un sujet bien divers. Profitant de ce nouveau sujet pour venir éventer ma panique et mon incertitude, je laissai place à l'excitation de ce nouveau sujet qui me tenait à coeur. D'un coup, la gêne que j'avais montré un instant plus tôt se dissipa pour laisser place à mon habituel engouement et à l'excitation dans mes yeux.
-Héhé ! Non, ce n'est pas pour un combat t'inquiète pas ! J'voulais savoir...Avec tes capacités en détection et en Onkyoton, tu pourrais faire un peu comme les chauves-souris ? T'sais, l'écholocation et tout ??
Si je ne me trompais pas, c'était en effet possible. Mais elle allait surement me demander à quoi je pensais en demandant cela. Et je ne tardai pas à embrayer sur le réel sujet.
-Si tu peux, ça te dirait de combiner tes capacités avec les miennes ?? Avec ton Onkyoton, tu pourrais avoir une cartographie du corps humain...et moi je pourrais en percevoir les courants électriques ! De cette manière, p'tet qu'on pourrait percer à jour certains secrets du corps humains, et du cerveau...notamment pour des interrogatoires par exemple !
Je la regardais avec des étoiles dans les yeux. Si ce à quoi je pensais était juste et faisable, cela nous permettrait de faire des avancées plus qu'énormes. Non seulement pour notre pôle scientifique, mais aussi pour les interrogatoires du Kyubu. Peut-être même qu'avec encore un peu d'entraînement, je pourrais y ajouter encore un peu ma touche personnelle pour naviguer encore plus dans ces territoires inconnues...
Les personnes ont leur propre maîtrise de leurs émotions, et une certaine réceptivité. C'est ce que Minako avait compris en tout cas, d'ailleurs elle-même était étonnée d'avoir eu un tel émoi, peut-être était-ce simplement le fait d'être une future mère de famille mais dans tous les cas elle ne pouvait être que sincère. La banshee souriait lorsqu'elle eu les félicitations de la part de Ikari. D'ailleurs il n'avait pas trop l'air de savoir comment prendre l'information mais ce n'était pas bien grave. Après tout, ils avaient à peu près le même âge.
« Héhé, ouais c'est ça, je peux avoir l'ouïe d'une chauve-souris. Je travaille beaucoup dessus en ce moment et ça fonctionne plutôt bien. »
Minako lui avait déjà fait part de sa capacité à analyser les émotions d'autrui grâce aux vibrations de leur corde vocale, bien qu'elle-même s'entraîne à maîtriser de plus en plus les siennes. En effet, elle fait en sorte de les cacher de plus en plus, son impulsivité se fait de plus en plus petite et se terre dans son ombre. Ça lui faisait du bien de se sentir légère et de ne pas réagir à chaud comme il y a quelques mois. Et ça ne fera que changer, la demoiselle se fera plus calme, plus discrète, pour le bien de son futur bébé.
« C'est une idée ma foi très intéressante. »
La technique combinée en question lui plaît énormément, de plus le sujet pourra également intéresser l'institut et faire évoluer à la fois la science et la sécurité.
« Ah là là, notre duo de choc va grandir drastiquement avec ça, je vois un grand potentiel avec cette technique que nous allons créer à deux. Je suis sûre que ça va inspirer la science et qu'à terme ils découvriront des maladies et autres malformations des corps et ça aidera le corps médical, j'en suis sûre ! »
En cet instant, la soldate de la Foudre était, tout comme Ikari, excitée à cette idée. Il était un génie selon elle et il fallait se saisir de cette occasion maintenant, main dans la main. Elle est sûre du bien-fondé de leur prochaine œuvre et il fallait se mettre au travail.
« Étant donné que nous sommes sur la même longueur d'onde, on devrait pouvoir commencer à étudier cela, les livres de biologie humaine doivent sûrement être un bon point de départ pour commencer… J'en ai trouvé quelques uns en cherchant quelques livres sur la psychologie mais j'avoue ne pas encore avoir mis le nez dedans. »
Fort heureusement, mon interlocutrice ne fit pas trop cas de ma maladresse quant à mes félicitations hésitantes, et se contenta de sourire face à mes balbutiements. Elle devait commencer à me connaître et savoir que ce genre de situation ne figuraient pas parmi ma liste de compétences. Nous ne tardâmes pas à revenir sur le sujet en cours, celui qui m'avait amené à rentrer de manière si soudaine dans la pièce. Si j'avais eu encore quelques doutes que ce soit vis-à-vis, Minako ne tarda pas à les dissiper rapidement.
-Héhé, ouais c'est ça, je peux avoir l'ouïe d'une chauve-souris. Je travaille beaucoup dessus en ce moment et ça fonctionne plutôt bien.
-Oooh ! Héhé trop cool !
Elle m'avait en effet déjà parlé de sa capacité à analyser les gens grâce au son de leur voix, ce qui s'avérait utile dans un premier temps pour sonder l'état d'esprit de nos interlocuteurs. Mais s'il était vrai que c'était fort utile, certains shinobis étaient maître dans l'art de dissimuler leurs émotions et leurs intentions à travers les moindres gestes ou les moindres paroles. Certains shinobis étaient en effet capables d'avoir un tel contrôle sur leur corps qu'il était presque impossible de déceler la moindre chose chez eux, même pas le moindre changement au niveau de leur rythme cardiaque. Ce qu'il nous fallait, c'était un moyen bien plus efficace et plus fiable pour ce genre de personnes. Et notamment pour de futurs prisonniers à l'importance capitale. Je pensais notamment aux hommes de Sakaze Tôsen qui étaient connus souvent pour ne pas être des moulins à parole. S'il était possible de leur soutirer des informations d'une autre manière...Nous n'allions pas nous en priver. Comme je m'en doutais, le projet intéressa immédiatement la jeune futur maman.
-Ah là là, notre duo de choc va grandir drastiquement avec ça, je vois un grand potentiel avec cette technique que nous allons créer à deux. Je suis sûre que ça va inspirer la science et qu'à terme ils découvriront des maladies et autres malformations des corps et ça aidera le corps médical, j'en suis sûre !
-Yosh ! Si on arrive à réaliser cette technique, tout le monde pourra en profiter, et Kumo n'en sortira que grandit ! Héhé !
Je voyais dans les yeux de Minako le reflet de l'engouement que je ressentais face à l'exploration de cette nouvelle piste. Une nouvelle piste qui risquait de nous amener à des endroits qu'on aurait peut-être même pas pensé. Et bien évidemment, la logique qui s'imposait face à ce travail incommensurable n'était nul autre que ce que je faisais maintenant depuis des semaines : étudier. Etudier l'anatomie, la biologie, et toutes ces petites choses. C'était un fait, si l'on voulait réussir et pousser la technique bien plus loin que simplement de la détection. Toutefois, ce n'étaient pas les seules complications auxquelles on aurait à faire face, loin de là. Si j'avais eu cette idée grâce à l'écholocation, cela s'avérerait bien plus compliqué que ce qu'il y paraissait.
-Étant donné que nous sommes sur la même longueur d'onde, on devrait pouvoir commencer à étudier cela, les livres de biologie humaine doivent sûrement être un bon point de départ pour commencer… J'en ai trouvé quelques uns en cherchant quelques livres sur la psychologie mais j'avoue ne pas encore avoir mis le nez dedans.
-Pour cette partie là, j'ai d'ja fait mes p'tites recherches. A vrai dire, j'avais commencé à y travailler avec Hideko en premier lieu, pour comprendre l'fonctionnement et l'rôle de l'électricité dans le corps humain. J'suis pas aussi calé que les irounins, mais j'commence à m'y connaître de plus en plus en biologie. J'pourrai t'avancer d'ce côté-là. Par contre...pour que ça fonctionne, il va falloir qu'on travaille pas mal sur nos techniques de sensorialité. Ce sera comme on aura jamais fait auparavant !
Car c'était certainement quelque chose qui n'avait jamais été testé auparavant. Ou du moins, pas au niveau auquel on s'apprêtait à le faire parvenir. Et lors de mes errances studieuses sur la biologie, sur le règne animal et notamment l'écholocation, les premières difficultés m'étaient rapidement parvenues. La chauve-souris l'utilisait principalement via son ouïe, et pour capter son environnement. Mais elle ne l'avait certainement jamais fait pour sonder l'intérieur d'un organisme vivant.
-Pour réussir notre technique, il faudra que tu sois capable d'envoyer des ondes sonores à l'intérieur de quelqu'un, et que tu captes les retours de ces dernières avec suffisamment de précision pour en faire une carte...Et pour ma part, va falloir que je réussisse à ressentir l'activité électrique de quelqu'un à l'intérieur de son corps. Pour l'instant et jusqu'à présent, j'travaillais sur une technique me permettant d'émettre de très faibles quantités d'électricités pour capter mon environnement...mais c'te approche est bieeeeen plus profonde ! Tu penses que tu t'en crois capable et prête à commencer ? terminai-je en tirant la langue de manière taquine.
Minako s'est retrouvée à s'asseoir sur son bureau en pleine réflexion. Être capable d'envoyer des ondes sonores dans le corps d'une personne puis en étudier les écho, c'est une idée fort géniale. Il lui faudrait certainement un petit instrument, une petite percussion pour ce faire, parce que siffler ou gueuler pour une technique sensorielle ne lui parait pas très approprié.
Elle avait par ailleurs remarqué un point important avec l'onkyoton et l'affinité aquatique. En effet, lorsqu'elle s'est battu contre son père, sachant qu'il maîtrise le suiton, la demoiselle a remarqué que l'eau jouait comme un facteur permettant aux échos de se faire plus aisément, ce qui fait vaciller ce liquide et peut briser le verre et autre objet cristallisé de part la fréquence sonore plus ou moins intense. Il lui suffirait de doser sa force pour éviter de trop fluctuer sur la pression sanguine d'un corps humain et ce serait parfait pour l'utilisation sensorielle de l'onkyoton dans le cadre de leur œuvre commune. Et pouvoir étudier de manière auditive l'intérieur d'un corps semble beaucoup plus compliqué que d'étudier un environnement extérieur.
« Allez, quand on veut on peut, je pense en être capable et je suis prête ! À force de travail on va y arriver ! »
Avec ça, peut-être qu'ils formeraient le meilleur duo du Kyuubu et seraient vite en tête de leur unité ensemble, pense-t-elle. Peut-être que Minako voit les choses trop loin mais il est vrai que l'entente entre le foudroyant et la banshee est relativement bonne, assez pour qu'elle s'imagine ce scénario.
« On procède comment du coup ? Pour ma part, j'aurai certainement besoin d'un point d'eau pour commencer à améliorer l'écholocalisation en ce sens. »
La kunoichi sembla réfléchir pendant quelques instants, des instants qui semblaient la ramener dans les méandres de ses souvenirs avant de me répondre. Et malgré son hésitation, ce que je retins fut sa réponse pleine de bonne volonté et d'entrain. Elle avait toujours fait preuve d'une certaine volonté, et je ne pouvais que l'apprécier pour cela. En effet, il n'y avait pas de raison de penser qu'on y arriverait pas, et si on se lançait dans ce projet un peu farfelu et que nous réussissions, la récompense serait incroyable.
-Yosh ! Allons-y alors !
Nous avions beaucoup de travail sur la planche. En plus de trouver un moyen de réussir nos deux prouesses séparées, ce qui allait réellement et drastiquement changer la donne était la possibilité de combiner et partager nos deux visions. C'était ainsi que nous parviendrons à réellement exploiter le plein potentiel de nos deux capacités. S'accorder entre nous pour faire résonner nos chakras et pouvoir les mêler, cela n'allait pas être chose aisée. Mais nous commencions à nous connaître mutuellement, surtout avec toutes les petites interventions auxquelles nous avions participé ensemble. Le reste serait à voir sur le tas. Mais alors que je réfléchissais à tout cela, la demoiselle prit à nouveau la parole, cette fois-ci pour me proposer une idée pour commencer. Elle aurait besoin d'eau pour commencer, et j'en comprenais la logique au vu de la manière dont les ondes sonores avaient tendance à bien se propager dans les liquides. Cela tombait bien, il semblait que le courant électrique avait tendance à mieux circuler dans l'eau aussi. J'affichai un sourire avant de hocher de la tête.
-C'parfait ! L'eau pourrait bien m'servir aussi. On peut commencer chacun de notre côté et...faudra ensuite qu'on mette en commun nos capacités ! J'connais un endroit avec de l'eau, viens !
Sans plus attendre, je pris la porte et m'élançai à travers le commissariat. M'assurant de ne pas aller trop vite pour ne pas semer la kunoichi, nous quittâmes le quartier du Kyubu pour nous diriger vers un des terrains en périphérie du village. C'était un terrain peu fréquenter par beaucoup même s'il était assez agréable et possédait plusieurs coins d'eau. Juste ce qu'il nous fallait à Minako et moi pour pouvoir nous entraîner. Une fois arrivés sur place, je souris à la Minarai.
-Nous voici arrivés ! On commence ?
Et sans plus tarder, je créai un clone de moi-même. J'avais déjà une idée de la manière dont je pouvais améliorer ma sensorialité, et ce de manière à la fois assez sécure et à la fois ludique. C'était la première fois que j'utilisais ma foudre de manière aussi fine, et je ne savais pas si j'allais y arriver du premier coup. Si je ratais et que j'envoyais une décharge trop vive, c'était mon clone qui allait tout prendre et disparaître. En m'envoyant un coup de jus au passage, ce qui n'allait pas être agréable, mais supportable néanmoins. Toutefois, outre ce désagrément, le fait qu'il allait me rapporter directement l'expérience qu'il allait recevoir pendant ce temps, cela allait bien évidemment m'aider à mieux comprendre comment y arriver. Avec un sourire entendu et complice, je tapai dans la main de mon clone qui alla se placer dans l'eau, immergeant son corps et une bonne partie de sa tête. Je m'approchai de l'eau et de la tête de mon clone auréolée de ses cheveux blonds et y posai mes mains.
Guidée jusqu'à un terrain en périphérie du village, Minako devait admettre que Ikari était beaucoup plus rapide qu'elle. Il pourrait largement être meilleur que l’un des membres de son groupe de musiciens en vitesse. Sur place, elle vit plusieurs points d’eau assez sympathique pour qu’elle essaye de sonder ce qu’il y a à l’intérieur. Elle fit donc dans un premier temps un clone.
“Super, je suis prête à commencer.”
Tandis que l’originale se mit un bandeau sur les yeux pour ne se concentrer que sur son ouïe, alors que son double plongerait dans l'eau, pour que la banshee puisse trouver et comprendre les mouvements dans ces eaux. Que ce soit les poissons, oiseaux et humains. Minako portait toujours son kazoo autour du cou en pendentif; ce qui lui permettrait d’analyser la portée du son de cet instrument sur les obstacles rencontrés dans l’eau. Elle ne l’utilisait jamais en combat, car il lui était difficile de réaliser des mudras en sifflant dans l’instrument, et il ne possédait aucun trou de sorte à remplacer les signes par les notes jouées.
La kunoichi porta l’instrument à sa bouche et siffla une première fois. Les ondes résonnaient assez aisément devant elle, et de son ouïe, elle n’entendit rien de particulier. Elle n’était certainement pas assez concentrée. Elle refit un sifflement audible, sans aucune conséquence pour quiconque, pour pouvoir entendre l’écho se résorber là où son clone semble être. Sachant son originale insatisfaite, le clone lança plusieurs projectiles de métal dans l’eau. L’exercice était d’utiliser l’écholocation pour retrouver les kunai et les shuriken disséminés ça et là. Minako était confiante et était assurée d’y parvenir d’un instant à l’autre. Après deux ou trois sifflements, elle fit en sorte que son clone trouve au moins trois exemplaires de chaque projectiles utilisés pour l’exercice.
“Si je devais étudier l’intérieur d’un être vivant, il faudrait que j’utilise un ultrason… Ou un son plus naturel…”
Un claquement de doigt, taper dans les mains, ou tout simplement parler. Minako n’avait pas encore trouvé l’inspiration. Alors en attendant elle s'entraîne encore à écholocaliser ses projectiles pour affiner son ouïe.
Après avoir lancé le début de l'entraînement sur ce terrain un peu particulier, j'avais laissé Minako vaquer à ses occupations et m'était quant à moi concentré pleinement sur les miennes. Si j'avais fait l'usage de clones, cela revêtait deux grandes raisons. La première était bien évidemment une question de sûreté : il était hors de question que j'expérimente ce genre de procédés sur d'autres êtres vivants alors que je ne connaissais pas suffisamment la marche à suivre pour se faire. Hideko avait été très ferme à ce sujet, et si nous voulions que l'Institut accepte nos travaux et nous y aide, il allait absolument falloir être convaincant. Et expérimenter sur des personnes n'était pas le meilleur moyen de les amener à notre cause. La seconde raison quant à elle était totalement différente, dans un sens subtile mais aussi assez prévisible. Par une certaine magie qui était encore peu comprise dans certains jutsu, celui du clonage permettait au corps principal de pouvoir engranger les connaissances du clone qui disparaissait. C'était certainement en rapport avec certaines caractéristiques du chakra qui étaient encore mal comprises, alors même que l'on utilisait cet art depuis maintenant plusieurs siècles. Toutefois cet élément allait s'avérer crucial pour la suite des évènements. En ayant la possibilité de récolter l'expérience de mes clones qui allaient disparaître, je serais en mesure d'ajuster la dose de chakra ainsi que l'intensité de mon électricité pour pouvoir réaliser cette entreprise sans douleur pour ma cible.
Prenant une grande inspiration tout en posant les mains sur les côtés de la tête de mon clone, je finis par me lancer. Je tentai dans un premier temps de faire doucement glisser un courant vers mon clone dans le but de sonder son activité électrique, mais j'allais rapidement me rendre compte de la difficulté de la chose. Je n'avais aucune idée des eaux dans lesquelles je naviguais, ni de l'intensité que je devais mettre. Fatalement, habitué à envoyer des décharges pour blesser, je n'avais pas suffisamment régulé l'intensité de ma foudre, et mon clone n'en supporta pas le choc. Disparaissant dans une explosion électrique, mêlée à l'eau dans laquelle il se trouvait, la décharge que je reçus tétanisa mes muscles et me paralysa quelques instants, retenant à grand peine un cri de douleur d'échapper à mes lèvres. Nouveau problème : comment ne pas mourir électrocuté avant d'avoir finalisé cette technique ? C'aurait été le comble pour un assimilateur raiton de mourir ainsi par son propre élément. Je deviendrais certainement la risée de tous les assimilateurs de foudre.
Le problème étant que je ne pouvais pas assimiler mes bras tout du long, le contact entre mes membres électriques et la tête de mes clones suffiraient à les faire disparaître, même si ça me protégerait des décharges. Mais...peut-être que si j'étais assez rapide, je pouvais assimiler mes bras avant que mon clone n'explose. Il allait me falloir faire une gymnastique de concentration assez intense pour cela. Mais il était temps de passer à la suite. Mon second clone s'allongea dans l'eau à son tour, et une fois de plus je posai mes mains des deux côtés de son crâne afin de mieux me concentrer. Il fallait que je produise un courant extrêmement faible, un courant qui ne lui ferait pas mal mais qui servirait à pénétrer dans son réseau électrique. Mais au bout de quelques secondes, lorsque je me décidai enfin à créer un courant pour venir caresser ses terminaisons cérébrales, il poussa un sifflement de douleur et je sus ce qui allait arriver ensuite. Trop concentré sur la quantité de chakra que je manipulais, j'eus une fois de plus un temps de retard et j'assimilai mes bras un poil trop tard. Un sifflement m'échappa cette fois, alors que je sentais les muscles de mes mains et avant-bras protester contre la douleur. Moins forte que la fois précédente mais encore bien présente. La journée allait s'avérer longue...
Pendant le reste de la journée, je passai mon temps d'avantage à éviter de finir carbonisé par l'électricité de mes propres clones que de réellement avancé sur le sujet qui m'intéressait. A cette fin de journée, j'avais réussi à saisir le bon timing pour éviter la décharge de l'explosion de mes clones, rendant ce mécanisme de défense presque instinctif à force de répétition. Des répétitions qui avaient rendu mes réflexes meilleures certainement pour éviter les décharges de mes propres clones, mais qui en échange avaient laissé mes bras complètement engourdis. Fort heureusement, j'étais un assimilateur de foudre, et cela n'allait pas durer très longtemps, mais la sensation restait tout de même effroyablement désagréables. Je finis par m'allonger à la fin de cette journée avec des bras endoloris, la sueur au front, mais le sourire aux lèvres. Car malgré tout, ce nouveau projet et ces difficultés ne pouvaient que me motiver encore d'avantage à réaliser cette technique. Toujours allongé au sol, je tournai ma tête vers Minako pour la prévenir.
-J'pense que j'vais m'arrêter là pour aujourd'hui héhé. Mes bras ont besoin d'un peu d'repos ! On se retrouve ici demain pour s'entraîner à nouveau ?
Il était vrai que pour l'instant, notre entraînement était majoritairement solitaire, chacun de notre côté, mais il fallait déjà qu'on soit à l'aise sur nos parties respectives avant de pouvoir le mettre en commun. Cela allait certainement prendre un certain temps, et la patience serait notre meilleure amie pour se faire.
En fin de journée, même si elle semblait détendue, la genin était fatiguée d'avoir épuisé autant de chakra. De plus, elle eût l'impression d'avoir des acouphènes persistants, comme s'il était le fruit de sa fatigue. Le lendemain, Minako était revenue sur ce même lieu d'entraînement, avec une idée bien précise cette fois. Il lui fallait l'aide d'un être bien particulier et la demoiselle décida de le faire apparaître, ce rapace de cinq mètres de haut.
Et, comme elle se doutait, l'animal fut si timide qu'il cacha sa tête sans ses plumes lorsqu'il vit que son invocatrice n'était pas seule et de retourna, montrant son croupion aux deux shinobis. Minako tente de le rassurer vis-à-vis du chuunin présent en ces lieux car en effet, c'est pour elle un ami de confiance. L'idée est qu'elle puisse sonder le corps d'un être vivant et elle pense que son ami est bien résistant pour qu'elle ne lui fasse pas mal avec l'écholocation, contrairement à la maîtrise du raiton qui, selon son imaginaire, est bien trop dangereux. Elle ne voudrait pas que Ikari n'essaye quoi que ce soit sur Chufuo actuellement, à moins qu'il soit sûr de bien doser ses décharges.
« Je te présente Chufuo. Excuse-le, il a plus ou moins peur des personnes et il ne parle que lorsque je suis seule avec lui. »
Elle avait pensé à jouer une petite mélodie pour le calmer, ou l'amuser afin que l'oiseau puisse se détendre un peu. Si elle réussissait à comprendre comment ça affecte le coeur de ce dernier par exemple, alors son test pourrait se montrer concluant.
« Alors, tu penses que je peux te jouer un son pour toi mon ami ? »
Etait-ce ma nature d'assimilateur ou autre chose, mais les douleurs électriques qui parcouraient mes membres la veille suite aux chocs répétés n'accablaient plus mes bras de douleurs le lendemain au réveil. Ce qui voulait dire que j'allais pouvoir reprendre l'entraînement ! Je commençais petit à petit à acquérir le timing nécessaire pour éviter de me faire électrifier par mes clones. Après une bonne nuit de sommeil et de repos, cela allait certainement aller mieux, et je pourrais enfin me concentrer sur la seconde étape : ressentir l'électricité. Cela allait en réalité s'avérer être une tâche assez complexe, car il allait falloir que je maîtrise mon chakra et mon électricité avec une minutie et une précision bien plus grande qu'à l'accoutumée. Mais ce n'était pas cet obstacle qui allait me faire reculer devant l'objectif que je m'étais fixé.
Arrivant sur les lieux de l'entraînement, je ne tardai pas à repérer ma partenaire du jour qui se tenait à quelques mètres de là. Même si pour l'instant nous travaillions chacun de notre côté, je ne pouvais nier la motivation et l'engouement que me procurait la sensation de partager cet entraînement avec quelqu'un. Certes ce n'était pas le sentiment grisant d'un bon vieux combat, mais cela n'en restait pas moins palpitant. Se sentir ainsi progresser en suivant des chemins plus fous les uns que les autres, cela avait de quoi galvaniser mon être. Et alors que nous nous apprêtions à commencer à nouveau l'entraînement, la kunoichi composa des mudras et, posant sa main au sol, un cercle avec des lettres faites de son chakra se dessinèrent sur la surface tellurique. Il n'était pas difficile de reconnaître cette technique comme étant celle de l'invocation, j'y avais déjà assisté par le passé et je la maîtrisais à mon tour depuis peu. Mais savoir que la demoiselle en était aussi capable était une surprise. Elle avait certainement bien progressé depuis notre dernier affrontement, si elle avait été capable de convaincre ces animaux un peu particuliers de conclure un pacte avec elle. Faisant appel aux mystères du ninjutsu de l'espace-temps, une large bête ailée apparut sur le terrain d'entraînement dans un nuage de fumée, dissimulant dans un premier temps ses traits. Mais déjà, je pouvais facilement remarquer que l'oiseau qu'elle venait d'invoquer faisait au bas mots trois fois ma taille. Il n'était pas aussi grand que Raiju, ou que certaines autres invocations, mais il était bien plus grand que mon propre ami, Zera. Avec des étoiles dans les yeux et les poings serrés devant moi d'excitation, je ne pus m'empêcher de m'approcher de l'oiseau que je reconnaissais maintenant comme étant une harpie féroce.
-Oooh ! Héhé trop chouette ton nouvel ami Minako ! Tu maîtrises le Kuchyose no jutsu, haha t'as bien dû progressé ! On devrait s'affronter à l'avenir pour que j'vois ça d'mes propres yeux !
Et avec, peut-être la chance de me battre contre une invocation par la même occasion. Mais à peine apparue que la harpie, après m'avoir effleuré du regard, se détourna rapidement avant de s'éloigner de nous en nous présentant ses fesses tout en enfouissant sa tête sous son aile. Est-ce qu'il était en train de...bouder ? Penchant la tête sur le côté pour essayer de comprendre ce qu'il faisait, Minako ne tarda pas à s'exprimer pour expliquer le comportement de son invocation. Alors comme ça Chufuo était un petit timide ? Alors que ce grand gaillard faisait bien cinq mètres de haut ? Je ne pus m'empêcher de rigoler de bon coeur.
-Eh bien moi c'est Ikari, Chufuo-san ! J'espère qu'on apprendra à s'connaître !
Puis se faisant, je décidai de laisser la maîtresse gérer son invocation. Je supposais que si elle l'avait appelé, elle devait avoir une idée derrière la tête pour poursuivre son entraînement. Quant à moi, je me reconcentrai sur ma partie et créai à nouveau mes clones. L'un d'eux se plongea à nouveau dans l'eau, la tête en semi immersion pour pouvoir bénéficier de la conduction de l'eau. Si j'avais l'habitude d'avoir recours à de puissants courants électriques pour procurer des décharges ou paralyser mes adversaires, là le but n'était clairement pas de réaliser ce genre de choses qui étaient, sommes toutes, assez faciles. Non, je devais réduire la puissance et l'intensité de mon courant au maximum, en contrôlant mon flux de chakra, pour parvenir à détecter le courant à l'intérieur d'un corps vivant. J'étais déjà capable de produire un courant électrique inoffensif pour repérer mes alentours, je m'étais durement entraîné pendant de longs mois et bien plus encore pour commencer à combler mes lacunes en matière de sensorialité. Et je décidai de commencer par là. Et j'eus même une idée. Retirant les vêtements superflus pour ne laisser que ceux essentiels à la décence humaine, je pénétrai à mon tour dans l'eau dans laquelle mon clone se reposait. Au premier contact, je ne pus m'empêcher de siffler face à l'eau froide à mon contact, mais renforçant mon mental grâce à mes années d'entraînement, je passai rapidement outre ce désagrément. Puis posant à nouveau mes mains sur la tête de mon clone, je laissai l'électricité s'échapper de mon corps pour repérer mes alentours.
Immédiatement, je me rendis compte que c'était d'autant plus facile de le faire dans l'eau qui conduisait bien l'électricité qu'à l'air libre. Mais ce type de détection n'était pas ce à quoi j'aspirais pour la suite de cet apprentissage. Non. Il fallait que je réussisse à concentrer mon attention sur une seule personne, et bien plus encore, sur une seule partie d'une seule personne. Maintenant allait commencer le réel challenge. Je devais continuer à garder l'inoffensivité de mon raiton tout en réussissant à concentrer mon chakra sur une partie, en contact avec mes mains, en ne le laissant pas vagabonder partout dans la zone. Réussir à concentrer mon chakra et mes capacités de perceptions sur une zone localisée afin de la rendre plus précise...Allais-je y arriver ? Bien évidemment ! Je n'allais pas me laisser faire si facilement. Je pris une grande inspiration, et me plongeai de plus en plus dans le bain de ma concentration pour pouvoir réaliser mon objectif.
“ Alors, tu penses que je peux te jouer un son pour toi mon ami ? ”
Minako devra prévenir Ikari que Chufuo n'est pas un oiseau fait pour le combat. De plus, il était mal à l'aise à l'idée de rencontrer d'autres êtres humains qui ont, selon son peuple, réduit les siens à néant au nom du trafic de certaines parties du corps animal. La banshee le comprenant, elle s'est installée sur le dos de son ami ailé pour le rassurer et rejoua d'abord la mélodie qu'il préférait, le chant de la forêt. La même qui avait attisé la curiosité de celui-ci lors de leur première rencontre. Cela n’échappa d’amuser et de détendre l’oiseau géant, qui fit tout de même quelques pas pour s’éloigner de l’assimilateur afin de réussir à parler à son humaine.
“ Dis, t’es sûre qu’c’est une bonne idée que j’fasse connaissance avec tes amis ? ” avait demandé l’oiseau, ce à quoi l’humaine lui murmure. “ Tant que je suis avec toi tu n’as rien à craindre mon grand. ”
Minako lui parle ensuite du projet commun entre elle et Ikari, celui de combiner le pouvoir de la foudre et le pouvoir sonore pour tenter de découvrir des vérités, lorsqu’ils interrogent des personnes.
“ On pourra y découvrir juste la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Grâce au son, je pourrai entendre ce qu'il se passe dans le corps et d'éventuelles choses qu'il se passe à l'intérieur quand il y a tel son qui arrive. Si tu acceptes je jouerai juste quelques notes pour toi et je t'écouterai, il n'y a strictement rien qui pourrait te faire mal ! ”
Minako prend son petit instrument à corde qu'elle avait précédemment placé sur son dos, une petite harpe. Elle se jure intérieurement qu'elle rangerait ses instruments dans des sceaux de stockage. Elle joue ainsi quelques notes pour commencer pour écouter ce que ça fait dans le corps de l'oiseau géant, car elle est sûre qu'en fonction de la mélodie jouée, ça doit certainement produire quelque chose qui stimule les émotions de chaque personne. Ça ne lui avait pas échappé lorsqu'elle était avec Ken, lorsqu'il lui fit écouter plusieurs mélodies. Après, étant donné qu'il est un expert dans le domaine des illusions, ça doit jouer mais il n'utilise pas le chakra.
Elle fit une mélodie rapide joyeuse, ensuite triste, ensuite effrayante, pour voir ce que ça pouvait faire dans la boîte crânienne de l’oiseau, dans le calme, mais elle n’arrivait pas encore à entendre ce que ça peut faire…
Comme elle l'avait précisé un peu plus tôt, je remarquai que son harpie n'était vraiment pas très à l'aise avec les gens. Je me demandais bien ce qui pouvait expliquer cet inconfort chez l'animal à plume. Etait-ce une mauvaise expérience passée ? Ou était-il juste craintif ? Malgré ma curiosité je décidai de garder mes questions pour moi-même, me doutant que le moment n'était pas venu pour une telle discussion. Au lieu de cela, je regardai les deux compères s'éloigner un peu pour retrouver ce qui semblait être leur douce complicité habituelle. Détournant les yeux avec un léger sourire sur les lèvres, je me remis au travail en songeant que c'était peut-être bien exactement ce qu'il fallait à Minako et sa harpie. Deux âmes qui semblaient s'être trouvées et semblait s'accorder. De retour à mes clones, j'avais fini par comprendre que si je voulais plonger plus profondément dans le corps d'une autre personne, il allait falloir que je focalise tous mes sens sur ce dernier. Ma sensorialité méritait encore d'être travaillée, et je comptais bien aller dans ce sens. Toutefois, l'exercice ne s'avérait pas aussi simple que ce à quoi je m'attendais en réalité.
Si dans un premier temps j'avais tenté d'imposer mon électricité directement à travers la peau de ma cible, il fallait bien avouer que cette méthode n'était pas la plus efficace. Car bêtement projeter de la foudre ne m'avait mené nul part jusqu'à présent, si ce n'était à me faire électriser par mes propres doubles. Mais j'avais une nouvelle idée en tête, et cette dernière s'annonçait bien plus prometteuse. M'immergeant dans l'eau à mon tour, je laissai mes sens et mon électricité s'étendre. Si j'étais bien évidemment au courant que l'eau était conducteur pour l'électricité, je n'avais pas imaginé à quel point ça pouvait être vrai pour ce genre d'entreprises. Je laissai le raiton s'échapper de mon corps et se répandre dans l'eau, me permettant de repérer avec une précision bien plus grande les reliefs des parois du petit lac dans lequel je me trouvais, ainsi que les petites vies qui s'y dépatouillaient. Mais ce n'était pas mon but. En raffermissant le contrôle sur ma sensorialité, je la dirigeai tout droit vers mes mains, en les concentrant afin de pouvoir sonder mon clone. L'intensité du courant que j'utilisais pour la sensorialité était bien trop faible pour blesser, mais je devais quand même garder une concentration entière pour ne pas que cela change. Au début, en ramenant mon chakra que je laissais d'habitude vagabonder autour de mes mains posées sur les côtés du visage de mon clone, je ne parvenais qu'à sentir avec précision chaque aspérité et chaque relief de la peau de mon clone. Je pouvais sentir les fins duvets sur sa peau se hérisser sous l'effet du champ électrique.
Mais je ne cherchais pas à détecter les défauts sur ma propre peau, là n'était pas le but. Non, je devais aller plus profondément que cela. Mais il fallait que je m'y prenne doucement. Lentement, très lentement, je tentai de faire pénétrer mon champ électrique à travers la peau et le crâne de mon clone. Juste un peu pour tenter d'y détecter une perturbation dans le champ électrique que j'émettais. Et pendant de longues minutes, je ne percevais absolument rien de plus que les reliefs de sa peau. Mais mon contrôle sur le chakra électrique et sensoriel que j'appliquais sur mon clone gagnait petit à petit en précision. Je sentais que je pouvais le faire. Je sentais mes paupières closes s'écraser d'avantage l'une contre l'autre sous l'effet de la concentration, de la tension. Mais à chaque fois que je sentais mon corps se tendre, je m'obligeais à souffler, et m'appliquais à le détendre pour garder un contrôle pur sur le chakra que je dirigeais. Mais la concentration de mon champ électrique était toujours trop étendue. Au fur et à mesure que je gagnais en contrôle sur ce dernier, je parvenais à réduire la surface en contact avec le crâne du double foudroyant pour concentrer encore plus le champ de détection sur une surface de plus en plus réduite. D'abord, ma main entière, puis petit à petit j'avais réduis à mes cinq doigts de chaque côté de sa tête...puis quatre, puis trois, et enfin deux...
A chaque réduction du nombre de doigts, le champ électro-perceptif que je contrôlais se concentrait d'avantage sur ces parties de mon corps. Et lorsque j'arrivais enfin à deux doigts de chaque côté de sa tête, je le sentis...c'était faible, et je faillis passer à côté. Mais il était bien présent ! Une faible perturbation de mon champ électrique en réponse à mes signaux ! Le signal était faible, mais je l'avais perçu une fraction de seconde. Trop faible et trop brièvement pour que je parvienne à réellement le saisir et le localiser, mais il était bien présent. Toutefois cette réussite suffit à me déconcentrer et à me faire perdre le contrôle sur ma sensorialité, mon champ inoffensif se transformant en une décharge électrique. Et dans l'eau, cela n'allait pas faire bon ménage. Je réussis toutefois à m'assimiler à temps, avant que l'électricité ne vienne à son tour me punir de mon imprudence. Mon clone n'eut quant à lui pas le temps de s'assimiler et s'en alla dans une nouvelle décharge qui finit d'assommer toute forme de vie dans le lac. Regardant au fond de l'eau les quelques petits poissons assommés, je me frottai l'arrière du crâne avec un sourire gêné.
-Haha, j'suppose qu'il va falloir que j'améliore encore un peu mon contrôle.
Mais je touchais quelque chose du doigts, et je sentais que je commençais à voir le bout de ce à quoi j'aspirais. Il était temps de faire appel à mon second clone qui était resté au loin pour s'entraîner dans son coin à des exercices simples de contrôle du chakra et de transformation en courant électrique. Il s'était entraîner à gérer l'intensité de l'électricité qu'il générait, et la précision de cette dernière. Un entraînement qui me sera profitable lorsque ce dernier disparaîtrait suite à notre entraînement du jour. Il était temps de passer à la prochaine étape et de peaufiner cette technique, ma sensorialité, et mon contrôle.
Mais elle n’arrivait pas encore à entendre ce que ça peut faire… Jusqu’à ce qu’elle eut l’impression de pouvoir entendre comme des froissements musculaires, à chaque mouvement de tête de son ami à plume. Peut-être tient-elle quelque chose, mais c’est très loin d’être suffisant. Les pulsions cardiaques changent en fonction de la mélodie, c’était certain. Ils ralentissent, ou s’accélèrent, et il semblait que ça ait quelque chose à voir avec des contractions musculaires cérébrales. La fréquence semblait si faible qu’elle ne sut comment aller plus loin.
Minako était très loin d’être satisfaite et prit une pause en respirant profondément jusqu’à ce que ses oreilles percutent sur un fait très intéressant et pas des moindres : la demoiselle eu l’impression d’entendre une décharge électrique percuter des obstacles. Il semblait aussi que Chufuo soit intéressé, mais pour une autre raison. En effet son ventre gargouilla et la banshee pu entendre toutes les contractions et l’appel de la nourriture venant de l’estomac de l’oiseau géant. Elle descendit de son destrier ailé pour voir de plus près ce sur quoi son ouïe s’est accordée à ces sons électriques, et s’approcha de son camarade foudroyant. Elle pu observer dans l’eau des poissons assommés, avec ceci un Chufuo bien curieux qui s’approchait timidement pour avoir un petit encas.
« Dis donc, je n’avais pas percuté, je pourrai analyser le son de tes décharges électriques ? J’ai comme l’impression qu’on tient une bonne piste. » questionna-t-elle. « J’ai comme l’impression que ça pourrait aider si j’écoute attentivement où se dirige ta foudre. »
Je sentais que je commençais à arriver à quelque chose. En concentrant mon chakra et mon électricité sur une plus petite zone, cela rendait ma détection plus précise et j'arrivais à ressentir l'activité électrique. Mais comme je le pensais initialement, une fois que j'aurais un peu mieux contrôler la précision de mon chakra sensoriel sur ce coup-là, il allait me falloir l'aide de Minako pour localiser précisément la localisation de ces décharges électriques qui se déroulaient à l'intérieur de la tête des gens. Je sentais que nous allions bientôt arriver à une impasse, il allait falloir qu'on travaille bientôt ensemble. Mais alors que je jetais un coup d'oeil en direction de la jeune genin, cette dernière affichait une moue contrariée. Quelque chose semblait bloquer de son côté, freinant sa progression. Puis, comme si elle venait de découvrir que j'étais là, son regard étonné se dirigea dans ma direction. Quelque chose semblait avoir attiré son attention visiblement, car elle finit par s'approcher avec un air pensif affiché sur son visage.
Elle ne tarda pas à m'expliquer l'idée qu'elle venait d'avoir, et celle-ci était assez intéressante même si je ne savais pas exactement où elle voulait en venir. Je haussai un sourcil, alors que je tentais méthodiquement d'ignorer la harpie qui lorgnait avec envie les poissons grillés qui flottaient à la surface de l'eau. Je faisais de mon mieux pour ne pas rire et rester concentré sur la demande de Minako. Mais à quoi lui servirait d'écouter le bruit de mes décharges ? Au final, c'était mon électricité qui allait repérer l'électricité du cerveau de nos cibles, il fallait juste qu'elle écoute les réverbérations du son pour pouvoir avoir une carte du cerveau de nos victimes...Mais en pensant cela, je finis par comprendre. Enfin, comprendre je n'étais pas sûr, mais une nouvelle idée m'était venue en tête. Mes yeux s'illuminant brusquement alors que je faisais face à la kunoichi, je lui fis part de mes hypothèses.
-Oooh ! Tu vas écouter le bruit de mes décharges à l'intérieur de nos cibles et comme ça, en écoutant les résonnances de celle-ci, tu pourras faire une cartographie de celle-ci ??
Au final, j'avais pensé qu'elle utiliserait un système similaire à l'écholocation pour visualiser la structure du cerveau, tandis que moi je me contenterais de localiser le trajet de l'électricité. Mais cette méthode était elle aussi possible au final. En écoutant le bruit de mes décharges, elle pourrait reconnaître le bruit de l'électricité et ainsi "écouter" ce qui se passait autour de ces courants électriques. En alliant nos deux sensorialités, nous pourrions compléter les pièces qui manquaient à nos puzzle respectif afin de décoder et de mettre à jour les secrets de la bio-électricité cérébrale !
-Très bien ! Je vais te faire écouter le chant de ma foudre, haha ! Dis moi quand tu te sentiras suffisamment à l'aise avec, et si tu veux que je fasse autre chose.
Sortant de l'eau pour éviter de détruire mon dernier clone encore présent sur le terrain, et pour éviter de me blesser moi-même, je finis par me mettre face à la demoiselle aux brûlures en gardant quelques mètres de distance. Puis sans faire le moindre mouvement, et après une brève inspiration, je laissai mon chakra s'écouler autour de moi, le transformant immédiatement et naturellement en mon affinité de prédilection : le raiton. Des étincelles crépitants apparurent autour de l'entièreté de mon corps. Ces derniers n'étaient pas très puissant, car concentré sur tout son corps du chakra pouvait rapidement devenir épuisant. Mais si elle le désirait, je pouvais intensifier mes décharges, ou les concentrer en un point.
"C'est la meilleure solution pour qu'on puisse poursuivre notre œuvre, je pense. Si j'écoute les réverbérations de tes décharges, je pourrai les analyser de manière plus efficace qu'une simple écholocation, stylé non ?"
Minako pensait simplement que l’écholocation seule n’aiderait pas à approfondir ce projet commun d’analyser le corps de chaque personne interrogée. D’ailleurs, elle se demandait si cette collaboration ne pourrait pas être une ébauche d’une création scientifique qui aiderait grandement le pôle médical de l’institut. En tout cas, l’idée de la kunoichi d’écouter Ikari s'entraîner lui plaisait bien, d’autant plus qu’il se sentit prêt à lui faire écouter le chant de la foudre.
"Allez, je me prépare ! " dit-elle en retirant son bandeau afin de le placer correctement sur ses propres yeux, afin de ne se concentrer que sur son ouïe pour l’occasion. Elle avait dans l’idée d’analyser la fréquence sonore de chaque décharge électrique, et si jamais le vif-éclair concentrait son chakra dans telle zone, elle lui dirait ce qu’elle entend et son ressenti vis-à-vis des sons entendus.
"Héhé, j'ai une idée avec ça, je vais deviner rien qu'à l'oreille quelle zone de ton corps aurait davantage de pulsation électrique, et je te dirai mon ressenti, comme ça on pourra tester ça après sur des parties plus petites qui méritent d’être des tâches plus méticuleuses. Alors ça te tente ? "
Sur ces mots, Minako concentrait déjà son chakra dans ses oreilles internes, qui sont comme des paraboles, elle ne pu qu’apprécier le chant foudroyant de son assimilateur préféré.
Comme je l'avais initialement compris, son projet était donc d'écouter les échos de mes décharges pour pouvoir les analyser, et surement ensuite pouvoir repérer les lieux parcourus par ces dernières. Je ne m'y connaissais pas suffisamment en sons et en auditions pour savoir si c'était plus efficace que l'écholocation, mais on ne pouvait pas argumenter le fait que c'était en effet très stylé. Je me demandais bien comment elle comptait s'y prendre, mais cette question devait paraître dérisoire pour certains. Ses capacités lui permettaient de faire des choses qu'aucun autre shinobi sans ces dites capacités ne pouvaient faire, tout comme mon assimilation me permettait de faire des merveilles inaccessibles à beaucoup.
-Yosh ! Héhé très bien !
Afin de se préparer à ce qui allait suivre, elle retira son bandeau frontal et l'attacha afin de couvrir ses yeux, rendant le message plus qu'explicite. De mon côté, afin de ne pas lui faciliter la tâche, je m'éloignai d'elle de plusieurs bonds pour prendre de la distance. Après tout, la foudre n'était pas l'élément le plus discret en terme de son, loin de là. Si je restais à côté d'elle pour faire des étincelles elle n'aurait absolument aucune difficulté avec son ouïe fine à localiser les crépitements électriques. D'un regard, le seul de mes clones encore vivant alla se positionner quant à lui près de la demoiselle afin de servir de test "contrôle". Tant qu'il percevait le bruit de crépitements de mes étincelles, je comptais continuer à m'éloigner jusqu'à ce qu'il me fasse signe qu'il n'entendait plus rien. Lorsque ce fut le cas, il leva le pouce en l'air pour me prévenir que c'était bon, et que nous pouvions ainsi commencer.
-Haha c'est parti alors !
Prenant une grande inspiration, je réduisis mon chakra au silence pour n'émettre aucun son dans le but de choisir exactement quand, comment et avec quelle intensité je laissais ma foudre s'exprimer. Quelque part, cela me permettait de revenir à des fondamentaux des arts shinobis : apprendre à produire et contrôler avec précision le chakra utilisé. J'avais pour idée de commencer avec une production d'électricité faible, mais bien perceptible sur tout un membre pour d'abord tester l'acuité auditive de ma partenaire d'entraînement. J'alternais donc entre des décharges parcourant l'ensemble de mon bras droit, puis ma jambe gauche, avant de changer de lieu encore et encore. Une fois la précision de l'ouïe de Minako vérifiée, j'allais commencer à produire des décharges de manières plus localisées, sur des territoires plus restreints.
-On continue Minako-san !
Cette fois-ci, au lieu de produire de l'électricité sur tout un membre, je ne recouvrai que ma main, mon pied, mon épaule, mon genou ou des parties assez spécifiques. Alternant pour qu'elle ne s'habitue pas trop rapidement, je laissai mon chakra voyager dans mon corps, se déplacer pour couvrir des endroits toujours plus inconsistants. L'exercice, bien qu'en apparence relativement simple, demandait plus de concentration qu'il n'y paraissait. A fortiori à mesure que le temps passait et avec la réduction de la zone d'intérêt, la charge que cela représentait ne faisait que grandir. Mais ce n'était pas plus mal. Cet exercice m'aiderait moi aussi pour la suite de notre technique à deux. Plus j'étais précis dans le contrôle de mon chakra et plus je serais capable d'être précis dans mes détections futures. Après être passé par l'étape membre, puis appendice, cette fois-ci je réduisis encore la zone concernée par les décharges. Passant d'une main à un doigt, d'un pied à un orteil, ainsi de suite...
-Alors comment tu t'en sors, Minako-san ?? Tu m'dis quand on peut passer à la suite !
Pour ma part je tâchais de rester concentré sur mon entreprise, qui s'avérait ma fois plutôt intéressant comme exercice. Une fois que la zone concerné serait suffisamment réduite, ça allait être au tour de l'intensité du courant d'entamer sa décroissance pour une émission de bruit toujours plus réduite...
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