| Aux mémoires oubliées ; des leçons écarlates [Pv : Shimaenо̄] | Sendai Yahiko Avatar © : Satoru Gojo (Jujutsu Kaisen) Expérience : 4003
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| | Dim 21 Aoû 2022 - 17:40 | | ~~ A la genèse de ses cris, au portail de son berceau, ses pas, en tournant leurs talons, venaient fermer une page de son histoire. Sa silhouette, maintenant criblée d'une épée amorphe qui pendait en amont de son crâne, était également vêtue d'un étrange costume dont l'on pouvait soupçonner leur provenance aristocrate. L'homme était voilé, déguisé de souliers bien trop propres – et bien trop habillés, il se voulait bien trop droit pour appartenir à ceux dont les armes sonnaillaient au rythme de leurs conflits. Il était un inconnu, un hobereau dont l'élégance pouvait signifier sa faiblesse, dans la mesure où l'argent ne valait rien face aux pouvoirs que déploraient l'Homme au Chapeau. Voilà comment il se voulait protégé de regards envieux ; dont les brigands, sur les terres de la Foudre, ne devaient arpenter les sentiers.
Aux mots du Meikyû, il tourna les bottes, mais plutôt que de s'assujettir au simple ordre de quitter d'ores et déjà le pays qui ne l'agréait plus, il souhaita légèrement se détourner de sa voie pour passer par la véritable origine de son enfance.
Il retracerait les pas qui l'avaient mené à son école, voilà jadis, il suivrait les dalles qui jonchaient son chemin, tous les matins, jusqu'à franchir l'antre d'une maison qui l'avait adoptée sous le signe de l'argent et sous des desseins bien plus sombres. Car Funami Kabuto était maintenant décédé, ses secrets méritaient d'être révélés à la conscience encore innocente de celui qui avait pourtant promis à son propre père que son géniteur de substitution avait été à la hauteur, là où il avait pourtant côtoyé les plus ternes des bassesses. Du recrutement de brigands au détournement de leur fils, de l'assassinat de son père à l'enfermement de sa mère, de la manipulation de leurs destinations au contact des troupes de l'Empire pour punir celui dont il avait toujours été jaloux...
Funami Kabuto avait été le mal incarné comme il avait été paradoxalement le tremplin à son ascension. La parfaite démonstration que tout bon antagoniste ne faisait qu'asservir le mal ; il pouvait insidieusement se travestir en serviteur de la paix.Funami Kabuto, chef du clan Funami. Père Adoptif de Yahiko. Date du décès : Eté 204. Motif du décès : Décapitation. Lieu du Décès : Palais Impérial. Auteur du Meurtre... Sendai Yahiko. Ses pas étaient légers, pourtant, de toutes façons, personne ne serait là pour les remarquer. En pénétrant dans ce qu'il restait du village des Funami, dont les quelques petites bâtisses restantes étaient maladroitement entretenues par Dame Nature, il pouvait percevoir les effets d'une dynamique nomade qui n'avait pas qu'animé ses propres aïeux. Plus personne, pas même ceux qui avaient défendu l'immobilisme face au désir d'expansion de leur chef de clan, n'était présents sur les lieux. Comme si tout avait été déserté, comme si les grands villages des alentours avaient absorbé toute l'énergie des plus petits, comme si le soucis de la sécurité les avait mené à trouver des horizons plus certains, plus prospères.
L'ère de la multiplicité n'était plus.
Alors ce ne fut qu'une fois face à sa maison d'enfance, celle qui était habitée par l'Infâme, le chef des Funami, qui était alors la moins souillée par le temps et par les verdures, qu'il se déchaussa. Il retrouva sa véritable apparence le temps d'un instant, de quelques minutes durant lesquelles il pourrait se ressourcer entre les murs qui l'avaient vu grandir, avec comme première intention de lui montrer qu'il avait bel et bien fleurit, comme s'il avait honoré ce pourquoi il avait été adopté, comme s'il s'en était préoccupé durant toutes ces années.
Avec pour deuxième de rechercher des traces de la vérité.
Sa voix sonna comme le tintement d'une cloche, trouvant pour seuls interlocuteurs les quelques insectes qui y avaient élu domicile.« Tadaima. » ... ~~ A Takanaba, la nuit était en train de tomber. Quelques heures après le départ de son amie d'enfance, toujours vêtu de ses quelques vêtements qui le déguisaient toujours aussi parfaitement, sa chambre avait pu lui être désignée, si bien qu'il pouvait y reconnaître un cocon de sécurité dans lequel personne n'oserait le déranger. Il n'avait que peu d'affaires avec lui, ce qui avait bien pu surprendre les quelques regards curieux qui avaient pu le dévisager durant son échange avec la Metaru, mais nul n'était venu à sa rencontre pour en savoir un peu plus ; là aurait été une curiosité mal placée. Les heures défilaient, jusqu'à la tombée de la nuit. Loti entre ces quelques murs de bois qui le camouflaient de l'extérieur, il attendit que la nuit fut tombée presque par symbolisme, comme s'il désirait que ses pas, naturels et dépourvus de ces godasses inhabituels dont il ne s'était accommodé, foule d'eux-mêmes une dernière fois la terre qui ne l'acceptait plus. C'était en dehors de la petite ville qu'il s'installa sur une dune rocailleuse, surélevée, éloignée d'une population dont il craignait les iris. Ses propres prunelles s'orientèrent vers le ciel, dévisageant le satellite en y cherchant des réponses, toisant les étoiles comme s'il leur reprochait leur silence. Jusqu'à ce qu'un bruit ne résonna, suivant la cadence des pierres qui roulèrent sous des semelles. Une personne passait par là, par un chemin inhabituel, si proche qu'il ne songea à se transformer. Car d'ici, il pouvait de toutes manières tout expliquer sans y risquer sa confiance avec le Yondaime. Sa liberté était toujours plus compromise que ce qu'il ne pouvait s'imaginer. Il devait agir. |
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