Lorsque la porte s'ouvrit, Akio avait encore le bras en l'air, sa petite présentation avait fait son effet, mais pas celui espéré. Le silence figea la scène. Pouvait-il s'attendre à autre chose ? Un petit village de pêcheurs aux confins du continent ne pouvait clairement pas être habitué au passage d'étrangers, et surtout aussi intrusif. Soupirant légèrement devant le ridicule de la situation, le Chûnin se demanda un bref instant si il n'avait pas été trop précis et brusque dans sa demande. Aussi face aux deux personnages ayant eu une réaction (les autres s'étant simplement tus, ou faisant la technique de l'autruche), Akio laissa le barman à son camarade, d'un petit geste de la tête, tandis que lui emboita le pas vers l'homme frappé par la vie, au physique bourru et impressionnant. Il conserva un sourire de façade alors qu'il bifurquait entre les différentes tables, indiquant à chacun de reprendre leurs occupations comme si de rien n'était.

Désormais à proximité de l'inconnu ayant brisé sa chope, rythmé par les gouttes claquant sur le sol, Akio entama une conversation, essayant de faire le lien entre Isonade et ce que cela avait provoqué lors de son entrée. Pouvait-il y avoir un lien avec les évènements de la Capitale ? Prenant soin de ne pas s'asseoir sans y avoir été invité, le Céleste, sûr de lui, se présenta alors.

- Navré du dérangement, nous ne souhaitons pas vous importuner beaucoup plus longtemps. J'ai vu que l'évocation de ce temple d'Isonade n'a provoqué que de la défiance, voire de la crainte... En tout cas que des émotions négatives. Nous venons de la capitale et il apparait que le culte de l'Eau soit stigmatisé. Est-ce lié à ça ?

Devant le manque de boisson de son interlocuteur, Akio se dépêcha de lui offrir de quoi se désaltérer, lui faisant comprendre que ce geste se traduisait comme des excuses. L'envoyé de Kumo se reconcentra sur le discours à venir du grand gaillard.

- Et j'aimerais par dessus tout savoir si nous avions un moyen de nous y rendre ? Et combien tout cela nous coûterait ? Car selon votre façon de réagir, j'ai l'impression que vous en savez pas mal sur la direction à prendre.

Les dernières paroles étaient accompagnées d'un visage plus rayonnant qu'auparavant, et d'un Akio se penchant en avant, les bras posés sur la table, le regard rivé sur la silhouette qui l'intriguait. Il attrapa alors son contenant avant de le descendre d'une traite. La soif se faisait sentir, comme la faim et la fatigue. Pourtant l'énergie l'animant, tirée d'une potentielle torpeur par la curiosité qui ne faisait que de s'aiguiser à mesure où le duo de shinobi s'approchait de son but. Que lui réservaient donc ce curieux personnage ?

Difficile pour quiconque de réagir sereinement avec un accueil de la sorte et le genin du duo venait en l’instant d’expérimenter la chose pour la première fois. Si le barman était sa mission, laissé à sa charge par le chunin du groupe, Teito ne semblait pour autant pas ou peu enclin à agir. Était-ce de la peur ? De la crainte ? Le sentiment de ne pas savoir quoi dire ou quoi faire ? Quoi qu’il en soit, le jeune kumojin ne semblait nullement réagir, restant planté devant l’entrée de cette auberge. Face à son immobilité apparente, quelques têtes se relevèrent, des regards lui furent jetés avant que chacun ne replonge ses yeux dans sa boisson. Du jugement ? De l’incompréhension ? Les habitants silencieux semblaient tout aussi perdus que le genin. Seul le barman réagit à cette situation étrange.

« Un lait de chèvre chaud mon garçon ? »

De l’autre côté de la pièce, les choses étaient différentes. La chaleur du feu brulant dans l’âtre offrait un sentiment de confort, comme si l’on était couvé dans un cocon. Pour autant, ce n’était nullement le cas et à mesure qu’Akio avançait vers le pêcheur, il pouvait nettement entre quelques chuchotements incompréhensibles en passant à proximité des tablées, rapidement suivi de bruits de déglutition de cette bière dont le parfum herbeux emplissait l’air, mélangé à celui du bois qui brule et dont le sol était encore imbibé des entrechoquement des tasses après avoir trinqué vigoureusement.

S’asseyant à la tablée du grand homme sans y avoir été invité, les deux autres présents réagir en l’instant, le premier crachant sur table, devant la place d’Akio, quelques postillons projetés sur ses mains et ses vêtements tandis que le second laissa apparaitre un couteau de pêcheur qu’il mania avec une dextérité certaine avant de le planté dans la planche de bois usée qui servait de tablée. Finalement, ce fut le briseur de tasse, levant légèrement la main qui stoppa la véhémence certaine de ses deux camarades.

Celui qui semblait être le chef local aux vues de sa réaction ou qui du moins semblait agir en tant que tel laissa au chunin le loisir de s’exprimer et une fois de nouvelles tasses servies, la jeune serveuse quelque peu apeurée par la situation n’ayant su comment réagir si ce n’est en faisant son travail, celui qui avait brisé le contenant de sa première boisson, agrippa de sa lourde et caleuse dextre la seconde tasse qui semblait bien minuscule entre ses doigts. Levant son verre, l’homme qui, une fois en face de lui, démontrait clairement une carrure impressionnante et une taille dépassant surement les deux mètres, versa sa bière tiédasse sur la tête d’Akio.

« Pied-sec, tu te prends pour qui ? Vois-tu de la crainte dans mon regard ? Ta capitale n’est pas notre capitale. Nous vivons ici comme nous l’entendons et tu te permets, toi qui n’as jamais bu le sel de prononcer son nom ? »

Le géant barbu reposa dès lors sa tasse vide avant de poursuivre, sous le regard hilare de ses deux comparses de tablée.

« Tu veux te rendre au temple d’Isonade ? Dans ce cas, offre ton jeune ami en sacrifice à la mer d’abord ! »

Le buste penché en avant, un coude posé sur la table, le briseur de tasse montrait d’un doigt épais le jeune Teiko qui n’avait aucune idée de la discussion qui se tramait ici.

Spoiler:

L'entrée d'Akio s'était fait remarqué et à vrai dire, ils n'avaient pas apprécié la mention du culte Isonade. Ca avait créé un certain froid, une sensation de pesanteur. Deux personnes eurent réagi, le barman naturellement qui était relativement gêné, mais qui se devait de réagir, car il était le gérant de ces lieux. Dans un coin sombre de la pièce, un homme, d'une carrure impressionnante, s'était fait remarqué par sa faculté à briser des conteneurs ; visiblement, irrité par la mention du culte d'Isonade. Tous ne réagissaient pas de la même façon, tandis que chez certains, cela les enterrait dans un mutisme, chez d'autres, cela entraînait certaines pulsions destructrices.

Je décidais de rester sur le sentier de la porte, tandis qu'Akio s'approcha du grand gaillard. Le kumojin tenta de s'excuser en demandant une nouvelle tasse pour celui qui venait la briser par sa faute, c'était très respectable de sa part et cela lui permettait de montrer sa bonne foi. Akio insistait tout de même malgré les risques, ce qui semblait agacer son interlocuteur, je sentais que la situation devenait de plus en plus tendu. Le barman s'approcha de moi pour me proposer un lait de chèvre, je refusais poliment, je ne l'ai à peine calculé, j'étais fixé sur la scène. Tandis que la situation s'envenimait, je m'approchais d'Akio, prêt à intervenir si besoin. Le grand gaillard sortit de ses gonds puis se mit à me pointer du doigt.

Akio était complètement mouillé et il empestait le thé. Il tomba donc naturellement dans le piège et rentra dans le jeu du gaillard qui semblait chercher à l'irriter. Il est vrai que dans cette situation, aussi humiliante soit-elle, il m'aurait sembler surprenant que le Chunin ne réagisse pas. Je ne préférais pas me mêler, sauf en cas de problème, car c'était son affaire. Il semblait qu'Akio était plus que remonté, puisqu'il lui proposa même un 1 contre 1. Je ne l'avais jamais vu dans cet état, ce n'est pas non plus très étonnant puisque je ne le connais que très peu. Sans même dire quoi que ce soit, je suivais Akio, attendant patiemment avant d'intervenir.

Les yeux du mastodonte étaient posés sur Akio qui n’avait fait que subir cette moquerie et cette provocation avinée avant de sortir de sa manche la carte maitresse qui lui collait à la peau, dévoilant alors aux yeux de l’assemblée silencieuse la marque qu’il portait sur son dos. Mais face à la provocation, une autre provocation avait été offerte en retour, et alors que l’homme aux cheveux violets sortait du bar, il pouvait nettement entendre les grognements de la montagne de muscle ainsi que le raclement de la table qu’il repoussait avec une certaine vigueur.

A quelques pas de là, un genin assisté à une scène étrange qu’il n’aurait surement pu imaginer se produire quelques heures avant. Passif, observateur, il restait en retrait, suiveur invétéré lorsque son supérieur et acolyte quitta les lieux pour se retrouver dehors. Si Akio s’était positionné de telle manière qu’il invitait à un certain affrontement, Teiko lui s’était mis en retrait, suffisamment pour offrir un duel à qui le voudrait, mais pas suffisamment pour l’empêcher d’intervenir si jamais il décidait de le faire, avec les risques que cela pouvait engendrer.

Dans ces moments, l’atmosphère se voulait pesante, lourde et presque figé hors du temps. Combien de temps les kumojins avaient attendus là ? Quelques secondes ou peut être quelques minutes et voilà que la porte de la taverne s’ouvrait avec fracas laissant apparaitre la carrure musculeuse de l’homme déterminé à en découdre. Et alors qu’il se préparait à l’assaut qui se profilait, laissant exploser son chakra dans une vague de puissance que les experts en taijutsu pourraient identifier comme l’utilisation d’une porte céleste, le barman fit lui aussi son apparition.

« Ça suffit. » entonna-t-il d’une vois assurée.
« Ce petit … » poursuivi le belligérant aviné
« J’ai dit, ça suffit ! »

Cette fois, le barman se voulu bien moins prévenant et d’une main ferme agrippa l’avant-bras de son acolyte et malgré la différence de taille et de force flagrante, le tenancier imposa sa puissance, forçant votre ennemi à retenir ses cris de douleur et à plier le genoux sous la pression.

« Vous avez sa marque, nous allons donc vous guider. »

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Les voyages en mer pouvaient être pénibles pour ceux qui n’y étaient pas habitués et si l’équipage semblait à l’aise devant la houle et les immenses vagues, il pouvait en être différent pour les deux kumojins qui tentaient de braver la tempête.

Depuis l’incident du port, ils avaient embarqué sur un bateau qui ne laissait aucun doute quant à leur office de piraterie. Le barman semblait cacher d’autres éléments et ce voyage serait pour vous l’occasion d’en apprendre plus si votre curiosité vous y poussait. Mais une fois arrivé à destination, aussi étrange que cela puisse paraitre, le calme plat apparu devant vos yeux, dévoilant une île rocheuse et ses récifs acérés, une île baignée dans le soleil de l’œil de la tempête. Alors que les côtes étaient encore loin, le navire s’arrêta prêt d’un rocher portant la même marque qu’Akio.

« Notre voyage s’arrête ici. Le votre se poursuit et si vous parvenez à y survivre, vous verrez peut-être la fin de votre périple. Nous ne sommes pas les gardiens de cette île, juste les guides et notre tâche s'achève ici. »

A cet instant, au loin, un tentacule jailli de l’eau profonde et frappa la mer calme avec fracas, laissant éclabousser une immense gerbe d’eau.

Spoiler:

Action:

Le temps d’un voyage …

Face à l’inconnu et la surprise, nombreuses étaient les questions et Akio ne dérogeait nullement à cette règle qui voulait que pour des personnes comme lui, des shinobis curieux et dotés d’une certaine puissance, la curiosité et la nouveauté se devaient d’être comprise à défaut d’être maitrisée. Ceci, le barman l’avait saisi aisément en observant le kumojin. Il l’avait vu l’observer du coin de l’œil, se poser surement moults questions et se demander s’il aurait le courage de venir briser cette glace étrange qui s’était installée depuis leur départ du petit port de pêche. Si chacun s’affairait sur le navire, le capitaine qui l’était ne lâcha nullement le barre, gardant cap avec fierté jusqu’à que le jeune homme vienne finalement rompre le silence et assouvir son intérêt tout particulier.

Face aux remerciements de l’homme à la chevelure lavande, le barman acquiesça de la tête, offrant un sourire entendu en guise de réponse, attendant plutôt la suite du discours qui se profilait. Gardant un visage sévère, le regard fixé sur la mer, les mains tenant fermement la barre, la réponse ne se fit nullement attendre et le ton semblait quelque peu plus amical qu’au début, comme si la marque aperçue ou le voyage en mer avait changer quelque peu le tempérament initial de ce guide inattendu.

« Les questions sont légitimes. En revanche, les réponses ne seront peut-être pas celles attendues. Néanmoins, concernant mon « client » maitrisait effectivement ce que vous appelez les portes célestes. Quant à moi, je n’ai fait que lui rappeler qui nous étions. »

Cette réponse semblait sincère, pour autant, il était difficile de s’en satisfaire pleinement, des yeux pleins de malice s’étant détournés quelques instants pour se fixer sur Akio avant de reprendre leur garde maritime.

« Je connais la Grande Prêtresse en effet. Pour autant, je ne fais pas partie de son groupe même si nos idéologies et nos convictions religieuses sont les mêmes. Pour ce qui me concerne, qui je suis n’a pas réellement d’importance. Je ne suis que le Passeur, le guide de ceux qui méritent d’atteindre le prochain rivage. Et face à l’adversité et aux dangers encourus, je vous l’accorde, une certaine force est requise. Mais il est rare que j’y fasse appel, ce n’est nullement mon rôle d’arrêter ceux qui n’ont rien à faire dans cette région, ce travail, vous vous en doutez, est occupé par une toute autre personne. »

La dernière interrogation du kumojin s’accompagna immédiatement d’un soubresaut au sein de l’embarcation, des vagues venant frapper la coque et faire tituber les matelots sur le pont. Les flots avaient-il entendu la question posée et venaient-ils d’y répondre à leur manière ? Si chacun sur le bateau avait fléchi le temps nécessaire pour le dire, Akio pouvait aisément se rendre compte que seul son interlocuteur n’avait pas bougé, resté immobile face à l’adversité des vagues, comme si il s’était attendu à ce remous soudain.

« Vous êtes un shinobi non ? Vous pourriez y aller en marchant sur l’eau … à vos risques et périls. Vous pourriez tout autant tenter une approche aérienne si vous ne craignez nullement la tempête. Sachez que les secrets n’aiment pas être découverts et qu’ils n’acceptent de se dévoiler qu’à de rares personnes. Cette marque est une chance et vous offre une voie moins … périlleuse d’une certaine manière. »


… et le une arrivée solitaire.

Posés sur les bords d’un récif les deux shinobis se retrouvaient désormais seuls, livrés à eux même. Seulement, si Akio avança sans peine, quelque chose semblait empêcher Teiko de s’approcher davantage, comme si une force invisible bloquait le jeune homme. La marque présente sur Akio était-elle la clef ? Une autre raison était-elle à l’œuvre ? Quoi qu’il en soit, la réalité était simple, le genin semblait incapable d’agir et c’est à cet instant qu’une créature marine fit son apparition, une immense bête au bout de ce tentacule aperçu de loin. D’une vingtaine de mètres de haut, la créature aux appendices innombrables et aux nombreux yeux incandescents poussa un cri strident avant de frapper l’eau du pseudopode, propulsant une vague cinglante vers le duo. Pour autant, grâce à son expérience, Akio ne pouvait se tromper. Il n’était pas la cible de l’ire de la créature marine. Teiko l’était. Que pouvait donc faire le chunin ? Laisser son camarade et tenter d’avancer ? Protéger son compagnon ? Combattre le monstre qui ne semblait pas s’en prendre à lui ?

Monstre marin:

Spoiler:

Akio laissa du temps, observant l'horizon qui s'assombrissait. Les risques pointaient le bout de leurs nez et en priorité une silhouette gigantesque. Rarement le Chunin avait pu ressentir le sentiment de peur qui pouvait parcourir l'échine de ceux qui faisaient face à leurs peurs. Cette fois-ci, c'était son cas. La froideur avec laquelle il chercha son camarade témoignait de l'inquiétude grandissante. Il n'avait jamais fait face à un monstre pareil. La frappe de son tentacule fit vrombir l'eau dans un vacarme assourdissant, un écho similaire à une grondement de foudre. Sauf que de par sa position, le jeune garçon comprit vite que ce n'était pas lui qui intéressait le gardien des eaux. Teiko paraissait également paralysé, ne bougeant pas. Si l'attaque le frappait, s'en était terminé de lui.

Akio parcouru quelques mètres pour se rapprocher de son coéquipier et engagea quelques mudras. Objectif évident de le protéger. Dans son esprit il était évident que jamais il n'attaquerait la mythique créature face à lui : aucun intérêt, lui n'avait pas été visé, et le terrain était loin de lui être favorable. Rapidement une créature de roche d'une ampleur importante surgit du récif, bouclier lourd tenu par ce qui s'apparentait à un bras. L'invocation posa l'obstacle au sol et plaça le genou à terre, entre Teiko et l'attaque qui s'approchait.

L'impact fut violent, la roche vola dans tous les sens. Le colosse explosa en vol mais l'important avait été réalisé : Teiko était sauf. Et maintenant ? Akio, légèrement essoufflé, jeta un œil à la créature et prit le temps de la réflexion quelques instants. Le Passeur lui avait brièvement expliqué que sa marque pouvait lui ouvrir un accès particulier plus "sécuritaire" que simplement traverser l'étendue d'eau. Le monstre y était lié ? Ôtant son maillot, l'homme aux cheveux rosés montra à la créature sa fameuse marque, comme il avait pu le faire lors du conflit de l'Auberge sur la plage.

- Je ne ferais rien, si je ne peux pas passer, je ferais demi-tour... de toute manière je ne vais pas laisser Teiko seul ici...

Il s'était surpris à penser à haute voix, comme si la monstruosité allait pouvoir l'entendre, pouvoir le comprendre. Ils étaient si proches de l'aboutissement de leur parcours. Mais pouvait-il seulement laisser consciemment son coéquipier à quai, lui qui était paralysé par l'enjeu ? Que lui dirait ses supérieurs lorsqu'il l'indiquerait dans le rapport ? Il fallait peut-être plutôt abandonner la quête. Doucement, tout en gardant le yeux rivés sur la créature marine, le Chûnin se déplaça de nouveau vers la pierre, sur laquelle il avait posé la main en arrivant sur le rivage. Existait-il un passage sûr pour rejoindre l'île mystérieuse ?

Résumé:

Figé, apeuré ou déboussolé par la situation, Teiko se tenait immobile, impuissant face à l’énorme tentacule qui le visait et qui tombait lourdement sur sa position. A ses côté Akio se tenait là. Il aurait pu faire le choix de l’abandon et ainsi avancer sereinement jusqu’à l’entrée de la grotte gardée par ce mastodonte mais son choix fut tout autre et au lieu de profiter de l’opportunité qui lui était offerte, au lieu de laisser mourir son compagnon et de poursuivre son aventure, le chunin avait fait un tout autre choix, quitte à sacrifier son objectif. Dans un élan de patriotisme ou d’amitié, le Kentoku s’était interposé, jouant avec brio le rôle de gardien en érigeant devant lui et le genin un immense avatar tellurique qui défendît de son bouclier et de sa stature les deux hommes, ne laissant derrière lui qu’un amas de roche après que le tentacule eut été repoussé. Pour autant, le chunin savait pertinemment que cela n’arrêterait pas le monstre marin et qu’une nouvelle vague était à prévoir.

Mais Akio n’avait fait que se défendre, défendre leur groupe alors qu’il avait l’opportunité certaine d’attaquer leur ennemi. Ce choix était-il le bon ? Une question subsistait qui pouvait apporter un semblant de réponse. La pieuvre immense dotée de huit appendices n’avait fait le choix que d’attaquer son compagnon laissant l’homme aux cheveux violet sain et sauf. La bête n’aurait eu aucun mal à affronter les deux jeunes effrontés qui lui faisaient face. Malgré tout, la seconde salve s’armait et s’apprêtait à frapper le gardien des lieux dévia son tentacule lorsque la marque fièrement portée dans le dos d’Akio lui fut révélée.

Aussi étrange que cela puisse paraitre, le calme vint après la tempête. En l’espace d’un instant, la marque salvatrice avait fait son office et devant le signe, la pieuvre se laissa doucement couler au fond des eaux dans un grondement gutural. En quelques instant, les remous et vagues, le fracas des appendices se tut et une certaine plénitude apparu à nouveau. Si la mer était quelque peu agitée, au cœur du récif, l’eau était calme comme si rien n’avait eu lieu l’instant d’avance. Désormais, d’apparence, la voie, bien qu’elle impose de nager ou de marcher sur les eaux, était libre.

Mais le serait-ce en permanence ? Que faire de Teiko qui, vivant le contre coup de cette attaque, s’était laissé tomber sur les fesses, en proie à une certaine catalepsie. Que se passerait-il si Akio décidait d’avancer et de laisser son compagnon sur place ? Prendrait-il le risque de le porter lui qui n’avait pas de marque ?

Spoiler: