Peu après sa rencontre avec Yoshiko, la jeune Fujioka s’était dirigée vers un petit établissement du village pour s’y abreuver. Attablée, elle avait commandé un chocolat chaud fumant, une demande plutôt enfantine qui était bien loin de la personnalité qu’arborait la jeune fille. En fait, il s’agissait surtout d’un prétexte pour trouver un endroit où s’asseoir. A partir de là, la jeune femme enfila ses lunettes puis s’occupa de structurer quelques-uns des propos abordés avec l’Inuzuka afin de les lui faire parvenir. Il s’agissait principalement de méthodes simples efficaces pour apprendre à lire, en y incluant des niveaux de difficultés, des ouvrages intéressants (sous réserve qu’ils soient disponibles au Pays du Feu) ainsi que de quelques recommandations en terme de savoir vivre.

Ce petit recueil avait au moins le mérite de lui occuper l’esprit ainsi que le reste de l’après-midi. Quelque part au fond d’elle, la jeune fille avait hâte que Tsuyoshi revienne au village. Son absence commençait à être longue et Yukari commençait à craindre que les autorités se mettent en tête de mettre sa tête à prix. En tant que responsable, la jeune fille avait eu un certain nombre de choses à faire. Elle déplorait parfois la lenteur des démarches administratives de son village qui pouvaient ma plonger dans une désagréable torpeur. Déjà que son intérêt était difficile à éveiller, si l’on s’amusait à l’éteindre par une trop longue attente, l’on se risquait surtout à ce que la Fujioka finisse par se désister. Non pas qu’elle était impatiente mais la jeune fille aux cheveux de jais détestait que l’on se joue d’elle.

Plongée dans ses pensées, la jeune fille n’avait pas vraiment vu le temps passer et à mesure que l’établissement se vidait, l’ambiance devint plus calme. Bientôt, il ne restait plus que quelques clients épars, ce qui n’était pas pour déplaire à la jeune genin. En tout cas, la journée avait été intéressante et Yukari devait avouer qu’elle avait été plutôt contente de rencontrer quelqu’un de l’extérieur et qui nourrissait des idées aussi simples et innocentes. Sans doute quelque chose qui manquait un peu dans son propre village dont elle essayait encore de trouver un moyen non-agressif de pouvoir s’en défaire. En attendait, Yukari espérait pouvoir encore rencontrer des gens venus d’ailleurs, ne serait-ce que pour la divertir un peu dans sa routine quotidienne.

Tachibana ne semble absolument pas suivre la mission à la lettre. Enfin, du moins, qu’une partie de celle-ci. Après avoir remis la lettre pour demander de l’aide à Iwa il a décidé que ce serait l’occasion de visiter un village ninja pour une fois. Alors qu’il se balade faussement, surtout à l’affut pour obtenir des informations sur ce qu’il recherche ici : En savoir plus sur le clan Chokoku et plus sur les Yamanaka mais sur ce dernier point il ne trouve pas trop d’information.

En effet, Le pays de la terre ne semble pas être le centre névralgique des activités de ce clan, comme on pouvait l’espérer. Il tente d’en savoir plus sur ceux avec des pouvoirs boom, espérant se rapprocher de son objectif : Réussir à maîtriser le pouvoir de son amie d’enfance. Un rêve dont il n’a pas cessé d’espérer depuis ses dix dernières années mais, il faut avouer, qu’il a été fort préoccupé, dans un premier temps à survivre, par la force si nécessaire dans le monde dangereux mais libre de Tsume, mais également à s’éduquer à la philosophie grâce à son maître.

Ses yeux cramoisis s’arrêtent sur l’établissement et ne peut s’empêcher d’y reconnaître une image particulière. En se rapprochant de plus près, il reconnait en effet ce logo : C’est celui d’une caravane qui a tendance à être pillée dés qu’elle passe un peu trop près de la frontière de Tsume Est.

En rentrant dans l’établissement, son visage ne peut s’empêcher de démontrer une grimace de dégoût. Comparé aux Tsumejines devant se battre pour survivre et ne pas mourir de faim dans les rues. Iwa vit dans l’opulence la plus totale. Ces habitants ont plus de poids que la moyenne Tsumejin que ça en est à un point dégoutant pour Tachibana. Mais, alors que son regard fait le tour de la pièce, il tombe sur une femme lisant un livre à propos du pays du feu.

Dissimulant sa grimace il s’approche de la femme et proclame.

- Tu as l’air d’être une sorte d’érudite, toi non ? Enfin qu’importe le terme que vous utilisez à Iwa. Tu peux me parler un peu des clans dominants de ce pays ?

Alors que la Fujioka s’apprêtait à quitter les lieux, elle reçut une petite visite à table. Un jeune garçon d'une vingtaine d’années qui ne jugea pas utile de se présenter. En fait, il alla directement au vif du sujet qui l’intéressait sans accommoder de convenances. C’était une attitude que la Fujioka appréciait. Elle n'aimait pas vraiment tourner autour du pot non plus.

« C'est marrant. Tu es le deuxième étranger que je rencontre aujourd’hui. Cela m'arrive plutôt rarement. Concernant ta question, il existe trois clans principaux à Iwa : Hyuga, Borukan et Chokoku. Les premiers sont arrivés il y a bien longtemps à l issu d un conflit ayant éclaté au sein du pays du feu. Le pacifisme naturel de ce clan leur a fait quitter cette guerre bien vite et leurs espoirs se sont tournés vers la prospérité du village de la roche. Les borukan quant à eux sont un clan qui vivaient dans la montagne et leur affiliation à la roche vient de leur intérêt pour la remilitarisation du village et de sa dotation en ninjas. Enfin, les chokoku…je pense qu’ils sont là depuis toujours en fait. Ils possèdent pas mal de structures à Iwa. Beaucoup de résidences et de grands jardins. Leur art leur permet de donner lieu à des spectacles très intéressants grâce à leurs créations d'argile. »

Au sein du village, leurs pouvoirs étaient sans doute connus de tous mais à l’extérieur, la jeune genin n'en était pas sûre. De toute manière, ce n’était pas tant leurs capacités qui étaient tenues secrètes mais plutôt les modalités de leur apprentissage ou la transmission de leurs gènes dans le cas des Hyûga.

« Les chokoku et les borukan ont travaillé de concert pour modeler la topographie du village. Par exemple, les Hauts plateaux qui sont un endroit privilégié pour s'entrainer étaient en fait une chaine de montagnes dont les pics ont été pulvérisés par l'art des Chokoku puis les Borukan ont fait fondre ces débris pour donner lieu à ce terrain plat. Je ne sais pas combien d'effort ce chantier a-t-il demandé mais je trouve cela assez impressionnant. Cela dit, ce n’est pas le genre de questions que l on pose en premier en arrivant à Iwa alors je me demande assez naturellement pourquoi tu t’intéresses au clans majeurs ? »

Elle marqua une pause, retirant ses lunettes avant d'achever :

« Je m'appelle Yukari, enchantée. »