HRP:

Votre choix était fait. Un choix qui ne serait pas sans conséquences, bonnes comme mauvaises. Vous aviez fait un choix sans savoir si cela était le bon. Mais y avait-il seulement un bon choix ou seulement le moins pire de ceux à prendre ? Difficile à dire dans ces conditions. Pour autant, avec votre décision, vous alliez dans le sens de votre mission et des directives qui étaient les vôtres, sauver le village, en priorité sur tout le reste. Ainsi, en prenant les devant et en espérant rencontrer le prêtre, vous espériez aller au-devant d’un conflit qui se règlerait dans les ruelles de ce petit village en perdition.

Le froid mordant vos os, vous déambuliez entre les maisons, sous les rares regards inquiets, haineux, voire les deux des quelques habitants que vous croisiez par hasard et qui détournaient leurs pas des vôtres par peur d’un quelque chose que vous ignoriez. Aussi préparées que vous pussiez l’être, quelques vêtements chauds, de la nourriture, des gourdes de soupe chaude, voilà que finalement la porte de l’alcoolique s’offrait à vous.

Emmitouflé dans un manteau en peau d’une bête quelconque, le père épleuré n’ouvrit nullement la bouche lorsqu’il ouvrit la porte, sortant de sa demeure dont l’odeur vous prenez à nouveau le nez, une odeur d’alcool, de rance et de renfermé.

Vous étiez enfin en dehors du village, la boue gelée par le froid accrochant vos chaussures. La discussion avec votre guide était plus que parcellaire. A chaque fois que vous l’interrogiez sur votre destination ou votre parcours, les seules réelles réponses que vous pouviez attendre de lui étaient de l’ordre de « C’est par ici » ou encore « Il faut suivre ce chemin ». Mis à part cela, il reste muet, grommelant quelque peu ou marmonnant qu’il fait ça pour son fils.

Vous enfonçant dans les montagnes, c’est en arrivant à flanc de colline qu’une grotte s’offre à vous. A quelque distance de là, votre guide vous indique que votre ennemi se cache à l’intérieur. D’ailleurs, à peine arrivés, l’alcoolique de service commence à s’énerver après vous, sans réelle raison.

« Bon alors ? Vous y allez ? Vous devez le tuer ! Je vous ai guidé jusque-là, vous devez le tuer maintenant ! »

Le regard plein de colère, l’homme hausse la voix, perdant littéralement son calme alors que la situation aurait exigé tout le contraire. C’est à cet instant, alors que vous aviez surement prévu de vous préparer avant d’éventuellement affronter votre cible qu’un bruit bestial, guttural retenti dans la caverne, rebondissant en écho jusqu’à la sortie. Il était désormais trop tard …

Vous aviez peut-être le temps d’agir dans la précipitation, mais vous ne parviendrez surement pas à faire grand-chose. Finalement, à l’entrée de la grotte, la tête d’une immense tortue apparaissait là, le reste de son corps caché dans l’ombre. Partiellement caché, un homme se tenait là également, assis en tailleurs sur la carapace de la bête. Le visage caché, vous pouviez sentir son regard fixé sur vous.

Spoiler:

« Des visiteurs ? C’est rare … »

La voix était calme, presque amicale, trop peut-être. Mais une autre voix s’élevait, le père épleuré.

« Je les ai amenés ! Comme vous l’aviez demandé ! Maintenant, rendez-moi mon fils, vous l’avez promis ! »

Un rire sonore, presque féminin résonna dans al grotte et dans ses alentours.

« Une promesse ? Oui, je t’ai promis quelque chose, mais jamais de te rendre ton fils. Je t’ai promis de vous réunir, et je tiendrais parole. »

Impuissantes, vous assistez là à la fin d’un homme perdu qui était prêt à tout pour retrouver son enfant, allant jusqu’à croire les paroles d’un fou qui n’en avait aucune. Enfin … pas vraiment, il avait finalement tenu parole en quelque sorte, réunissant père et fils dans la mort, un homme littéralement congelé sur place dans un souffle glacial, telle une statue de glace. Finalement, la tortue avançant, vous découvriez enfin votre cible.

Spoiler:

« Bien, à qui ai-je l’honneur ? Kiri je suppose ? »

Spoiler:

HRP:

Si vous aviez été prise au dépourvu avec l’intervention de votre guide, intervention qui lui avait été fatale, en tant que shinobi accomplie, vous aviez su mettre à profit le léger laps de temps qui séparait l’ingérence mortelle et l’apparition de celui que vous traquiez. Difficile de dire en quoi tout ceci vous serait utile, mais vos actions, à termes, vous permettraient peut-être de survivre à cette rencontre glaciale. Une forme aviaire pour l’une, une armure rocheuse pour l’autre, l’esprit du prêtre calcula rapidement l’étendu de la situation, toisant du regard l’aiglonne.

« Je te connais-toi ! »

Pour autant, son attention se portant davantage sur la jeune blonde. Si la première des deux s’était envolée, son expertise devait se jouer à distance et en l’état actuel des choses, cela ne lui semblait guère le problème. Non, le problème était l’autre demoiselle. Revêtu de son carcan de pierre, le prêtre voyait là les talents de quelqu’un qui jouait sa partition au corps à corps. Dans ces conditions, il lui serait sans doute difficile de contre efficacement les deux jeunes femmes simultanément.

C’est pour cette raison qu’aux première volées de plumes, le meurtrier préféra se retirer de la zone d’attaque, reculant largement, laissant à son invocation toute la place pour agir en conséquence. Cette esquive bienvenue lui permit également d’éviter une fin des plus tragique. Sans le vouloir, il avait également répondu à la charge qui lui était destinée. Corps à corps, comme prévu … Seulement, si son esprit était d’abord focalisé sur l’oiseau, son œil fut irrémédiablement attiré par ce coup de lame qui portait dans le vide. Pourquoi donc frapper ainsi ?

La réponse fut rapide. Un hurlement retenti au passage de la lame, l’obligeant à se boucher les oreilles par reflexe, trébuchant lourdement au sol au passage avant de se relever suffisamment rapidement pour contrer l’attaque fatale qui le ciblait. Fort heureusement la symbiose des deux comparses habitués à œuvrer de concert fit que la tortue, elle aussi affectée par le cri strident prit le relais pour contrer celle qui semblait être la plus dangereuse des deux.

Martelant le sol, ce dernier se mit à trembler légèrement avec fracas. C’est alors que sa cible, la sabreuse serait prise dans le piège mental qui la verrait se faire recouvrir par les coraux que porte la tortue et qui viennent empêcher tout mouvement de sa cible. Malgré la douleur qui se lisait sur son visage, le prêtre tentait de faire bonne figure, malgré une posture qui n’était plus aussi fière qu’aux premier instants du combat.

« Je crois que c’est toi qu’il faut éliminer en premier ! » dit-il en recoiffant ses cheveux en arrière, gardant un œil sur l’oiseau au-dessus de lui.

Spoiler:

HRP:

Sans réellement le savoir et sans vraiment vous en rendre compte, du moins, pour le moment, votre duo s’avérait d’une efficacité redoutable, contrant les efforts effectués par le prêtre et sa tortue pour vous tenir tête. C’est d’ailleurs les premières actions de Miyuki qui vous permettait en l’état d’être dans une position qui n’était certes pas une position de force, mais loin d’être également en position de faiblesse.

Si Yosuzume avait chue, elle n’en était pour autant pas prise au dépourvu et pouvait agir aisément au niveau du sol malgré la douleur provoquée par l’attaque fratricide de sa camarade. Forte de vouloir agir avec efficacité, mais aussi avec une certaine prudence, le choix de la tornade fut surement celui du bon sens, séparant ainsi Miyuki du prêtre au prix de quelques morceaux de roches qui s’érodèrent de l’armure qui résisterai encore un temps. En revanche, votre ennemi, quelque peu prit au dépourvu, l’esprit focalisé sur celle qui avait failli le tuer ne pu répondre à cette attaque. Que ce soit un effet secondaire du hurlement qu’il avait reçu de plein fouet ou pour une autre raison, les conséquences étaient les mêmes et vous veniez de prendre un avantage certain.

Mais alors que le prêtre était balayé par les vents, dans un même temps, Miyuki fut enfin libérée de l’illusion dans laquelle elle était enfermée, les coraux se dissipant d’eux même au moment même où le grand dragon de vent vint frapper la tortue qui trembla légèrement. Si l’attaque avait su aider la jonin, en partie du moins, son armure ayant largement rendu l’âme.

Pour autant, rien n’était encore joué. Libéré de sa tornade, le prêtre effectua un bon de recul, se rapprochant de son compagnon de route avant de lui intimer un ordre qu’il lâcha avec toute la rage de ceux qui en plein combat se laisse happer par la colère.

« DECIME-LES ! »

Le cri de folie résonna autour de vous, il ne pouvait annoncer que quelque chose d’imminent et de dangereux. En cet instant, vous pouviez voir que la tortue, au terme d’une grande inspiration souffla vers vous un puissant jet d’eau sous haute pression, un jet d’eau en forme de cône mais surtout une technique qui, capable de briser arbres et rocs, pouvait s’avérer létale si rien n’était fait pour se défendre.

Une question pouvait alors survenir dans l’esprit de la jonin. Yosuzume avait-elle les moyens de résister à un tel assaut ? Devait-elle faire confiance à son alliée pour survive ou aurait-elle besoin d’aide ? Saurait-elle gérer cette attaque seule, offrant alors possiblement une ouverture vers le prêtre ou devait-elle prendre le risque qu’une alliée soit blessée … voire pire.

Spoiler:

HRP:

Il est difficile d’imposer sa course au torrent qui fuse avec ferveur et l’arrêter est tout aussi difficile. C’est d’autant plus complexe lorsque face à la furie aquatique, l’exécution défensive se trouve désavantagée par sa position. Un mur qui se voulait prochement érigé et avec une rapidité d’exécution qui n’était pas favorisée par le besoin de la jonin d’un déposer les armes le temps d’un instant. Le résultat n’était donc pas celui auquel la jeune femme pouvait s’attendre. Si le mur en construction avait su protéger sa créatrice, cette dernière avait perdu du temps et le reste de sa technique se fit balayer par la puissance des flots qui draguèrent avec eux quelques monceaux de roches arrachés à ce mur partiellement déficient.

Pour autant, ce temps consacré à défendre son compagnon avait surement sauvé Yosuzume d’une mort violente ou le fracas des vagues aurait eu raison de son corps, disloquant les os sous la force aquatique qui avançait avec vigueur. Malheureusement, tout ceci n’était pas suffisant, et une partie du mur qui s’érigeait se vit arraché, projetant rocs au milieu des vagues qui fusaient devant la sergente. Autant dire qu’au moment où cette dernière songeait à lutter contre la tortue, elle aurait surtout nécessité à lutter contre le reliquat de défense rocheuse qui devenait maintenant une attaque à cause de la puissance des eaux, qui arrivaient eux avec une moindre force.

Dans un temps similaire, une fois la tempête passée, la jonin opta pour l’opportunité d’en finir avec son ennemi. Si la charge était une bonne idée, elle laissa un laps de temps certain au prêtre pour lui permettre d’agir lui aussi comme il l’avait initialement prévu. Seulement, il y avait une chose que le maître de la tortue n’avait su prévoir, c’était l’attaque au sabre qui le visait directement. Malgré l’esquive qu’il avait entamée, parviendrait-il à échapper à un destin funeste. Mais pour lui, pour l’heure du moins, la question n’était pas là. La seule question qui lui venait en tête était de savoir si la sabreuse parviendrait elle aussi à survivre de cette confrontation.

Ainsi, les coups fusaient d’un côté et de l’autre. La lame face aux poings renforcés de cette glaciale habilité qui enchainaient les frappes encore et encore. Mais alors que sa suite de mouvement se terminait, la chaleur de ses mouvements se ressentait sur tout son être. Le prêtre avait la tête qui tournait et d’un coup d’œil, le constat était amer pour lui. Son bras gauche était là, au sol, gisant dans sa flaque de sang fumante. Rigolant tout en crachant du sang, l’homme en blanc regardait le vide à la place du coude.

« Hmphh … »

Le sourire ensanglanté, sa tenue blanchâtre devenant petit à petit écarlate, son regard se tourna vers sa tortue, lui offrant un acquiescement silencieux, ouvrant les bras, ce qu’il en restait vers celle qui l’avait accompagnée jusqu’ici tout ce temps et qui quittait les lieux dans un nuage de fumée. A cet instant, une aura glaciale s’empare du corps du prêtre qui déploie alors toute l’étendue de ses pouvoirs, congelant presque instantanément son propre corps qui devient un glaçon humain, figé à jamais, telle une statue de glace !

Pour autant, si le prêtre trouve ainsi la mort et une fin à sa mesure, Miyuki aura-t-elle réussi à survivre ? Yosuzume de son côté se sera-t-elle sauvée des flots et des roches ? L’ennemi était vaincu, mais la victoire, pas encore totalement acquise.

Spoiler:

HRP:

Même après la mort, un combat n’était pas toujours terminé. Si Miyuki avait su éviter la sienne, parant avec une grande expertise les coups du prêtre qui avaient gelé sa lame, l’empêchant de l’utiliser convenablement pendant quelques temps à cause de la température, du côté de la sergente, les choses étaient moins évidentes qu’il n’y paraissait.

Si les flots avaient été en partie absorbés par le mur de la capitaine de la Kenpei, ce sans quoi la Yasei serait surement déjà morte, il en résultait tout de même que cette dernière n’était pas encore sortie d’affaire, devant lutter contre les reliquats d’une attaque mortelle.

Par deux fois, la menace faisait face à la jeune femme. Eau et roches fusaient avec vigueur pour briser ce qui se dressait sur leur route. Dans une sorte de lucidité, ou à l’inverse, comme si elle était résolue par la situation, la jeune shinobi prit la décision de s’octroyer une défense venteuse qui tourbillonna autour d’elle.

Choix discutable pour certain, mais ce choix lui évita une mort assurément. Pour autant, c’était loin d’être suffisant et si l’eau fut repoussée, arrachant les vents au passage, les quelques bouts de murs projetés eux n’eurent aucun mal à traverser une défense désormais inexistante, percutant de plein fouet la kirijin sans défense.

Brisée, mutilée, Yosuzume se retrouvait là, le bras et la jambe droite fracturés, de nombreuses côtes fêlées et des contusions partout sur le reste du corps. De son unique œil encore ouvert, l’autre trop gonflé pour y voir quelque chose, elle ne pouvait qu’observer la suite, le regard fixé vers le ciel sans savoir qui de Miyuki ou du prêtre avait survécu à leur échange. Ainsi, le prochain visage qu’elle verrait scellerait son destin. Vivre ou mourir.

Des bruits de pas se rapprochaient. La tension était-elle palpable ? Mais une certaine délivrance venait d’apparaitre. La sabreuse était là, certes fatiguée, blessée peut être, mais surement en état d’aider, du moins pour le plus urgent, la situation de Yosuzume … du moins … si elle le désirait.

Spoiler:

HRP:

Malgré la force de volonté qui l’animait, Yosuzume n’avait pas la force nécessaire pour refuser les soins là où Miyuki n’avait, semble-t-il, pas la force de laisser sa compagnonne blessée sur le bord de la route. Ainsi, grâce à l’intervention de la capitaine de la Kenpei, rapidement, certaines douleurs de la sergente disparaisse. L’œdème sur son œil se dégonfle doucement, sauvant à coup sur sa vision. Quant aux soins survenus sur les côtes, la pression exercée sur les poumons se relâche et permet donc à la blesser de respirer sereinement, l’air froid se faisant désormais pleinement ressentir à chaque inspiration.

Face à la statue de glace, le coup d’épée reste inefficace, comme si la lame avait tenté de frapper le métal le plus solide. Par chance, elle n’est pas émoussée, mais cela aurait pu être le cas si la sabreuse n’était pas une experte dans son domaine. Pour ce qui est de la grotte en elle-même, il n’y a rien de particulier. Un espace de vie a été aménagé, ainsi que plusieurs autels dédiés à la divinité vénérée par le prêtre. À la vue de la situation, il semblait vivre dans une certaine autarcie, un certain délire et surtout œuvrer seul face à un village entier, usant de ses pouvoirs pour contraindre les autres à rejoindre sa dévotion absolue dans sa croyance.

Le chemin du retour s’avère compliqué. Avec les talents d’eiseinin de Miyuki, il aura été facile de fabriquer des attelles de fortune, faute de mieux en l’absence de chakra. Sur la route gelée et glissante à l’aller, vous sentez sous vos pas craqueler la couche de glace. Il vous faudra quelques heures pour parvenir enfin au village et pouvoir vous poser.

Et contrairement à votre départ, votre arrivée sera bien plus appréciée. Le chef du village, entouré de plusieurs personnes vous demandera ce qu’il s’est passé, que depuis quelques heures maintenant, la température s’est réchauffée petit à petit, pour preuve, les stalactites sur les toits s’étant arrachés pour s’écraser au sol. En tant que kunoichi, il vous est facile de comprendre la situation. Malgré la mort du prêtre et les températures glaciales, il fallait que la température remonte naturellement au fil du temps pour en voir les effets.

Spoiler: