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La rentabilité des mensonges

Kobayashi Kazunaga
Kobayashi Kazunaga

La rentabilité des mensonges Empty
Ven 18 Fév 2022 - 16:35


Il m’arrivait encore de penser aux erreurs que j’avais faites, naguère. Pourquoi étais-je atteint de la fibre des steppes sauvages ? Pourquoi n’avais-je su m’enorgueillir d’avoir une femme mieux que moi-même, des enfants plus beaux que je ne pouvais l’être et qui deviendraient plus forts que leur lugubre paternel, assez d’argent pour avoir ma propre maison et assez d’espace pour élever des bêtes et voir courir les marmots et chanter les oiseaux ? Ma vision du bonheur s’inclinait devant la force des pulsions qui me poussaient à prendre le large, écrasée sous le poids de cet appel du lointain.

Tandis que mon fils s’amusait avec d’autres jeunes enfants du campement, je fis halte au salon de thé. J’avais des échanges réguliers avec le tenancier, chargé de récolter tous les bruits de fond. Il avait une façon singulière d’ignorer la plupart des paroles qu’ils jugeaient trop volubiles, et tout en ignorant les mots les plus bruyants, il portait une attention particulière à déceler les murmures. Il préférait cela. Beaucoup ignoraient par ailleurs qu’il avait en partie maîtrisé l’art de lire sur les lèvres et, s’il arrivait qu’un mot n’entre pas bien dans son circuit auditif, il tentait tout simplement de le lire. L’exercice n’était pas évident. Au plus, il traduisait les secrets par bribes.
Mais même par bribes, on obtenait souvent des noms.

« Un certain Bakuhatsu Kenpachi. Il était en plein milieu de la révolte, et il a peut-être assisté au duel entre les Inuzuka et l’Empereur. Je n’ai pas bien saisi le reste, mais j’ai cru comprendre que d’autres individus étaient impliqués. Les soldats s’interrogent entre eux, sur l’avenir de la Capitale. En tout cas, ceux que j’ai vu au salon ce matin ne badinaient avec la politique de l’Empire. C’est une chose étrange que le Teikoku.
- C’est un peuple brave, mais trouble. J’ai échangé quelques mots avec l’antiquaire. Il raconte qu’un assassin traîne dans les parages et qu’il aurait parcouru le registre. Crois-tu qu’il pourrait attenter aux jours de l’Empereur ?
- A mon avis, Shinrin Hanzô doit être sous bonne garde, après cette révolte. Ce n’est sans doute pas le moment idéal pour tendre une embuscade. Même les tueurs craignent la mort.
- Oui. Tes paroles sont sages. Même les tueurs craignent la mort. »


* * *

Kazunaga ne faisait pas que vendre des spiritueux et des boissons. Toute sa caravane était aussi emplie d’alcool et certains d’entre eux possédaient des vertus médicinales, antiseptiques, thérapeutiques ou même sédatives. Dans un monde en guerre, la clientèle ne manquait guère et certains remèdes basés sur des fleurs rares ne se trouvaient quasiment nul autre part que dans sa cargaison. Sa droguerie ne valait certes pas celle d’un vrai spécialiste, mais il avait le mérite de posséder de quoi satisfaire la plupart des cliniques, et ce même s’il n’était pas versé dans les arts médicaux.

Il fixa le harnais de son bœuf : il plaça assez haute la bricole pour que l’animal puisse tracter avec sa masse plus qu’avec son corps, resserra les sangles de la sous-ventrière et du surcou pour que le mécanisme se tende au mieux afin d’épouser les courbes de l’animal, et vérifia l’usure de l’avaloire et des mousquetons de sécurité. Les deux barres du brancard bien en place, qui montaient vers la bride de l’animal, lui assureraient de pouvoir tracter avec aisance, car le système en bascule arrière faisait moins de contre-poids. Il regarda les lésions de son compagnon pour contrôler l’état de leur cicatrisation : c’était de mal en pis. Il s’attarda pour appliquer de l’onguent sur les zones dénudées de pelage. L’animal poussa un râle, se tordit un peu, avança pour échapper à ce pénible traitement, mais son maître le retînt avec l’attelage. Il finît par le caresser sur le sommet de la tête pour le rassurer.
Puis avec son bétail boiteux, il fit route vers Urahi, son fils en serre-file derrière ses marchandises.

« Oui, fit le garde. Kobayashi Kazunaga, c’est bon, je note, vous pouvez passer comme prévu. »

Les spécialistes médicaux, qui n’étaient parfois rien d’autre que des prêtes exorcistes ou des guérisseurs autoproclamés, basculaient de brancards en brancards, agitaient du matériel en pagaille, faisaient des saignées ou des incantations, versaient ce qu’ils pouvaient en sédatifs et en huiles curatives. Mais le rythme après la révolte Inuzuka était telle que les réserves diminuaient drastiquement et face à cette surpopulation dans les cliniques, la seule solution demeurait le réapprovisionnement régulier et le travail acharné des différents spécialistes, qu’il s’agisse de sorciers vaudous ou d’érudits scientifiques.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Kazunaga avait du stock à revendre et pouvait parfois même changer la vie d’un bel opportuniste. Il suffisait qu’il dise que son produit soignait tel maux pour que le charlatan le prenne pour argent comptant et défende les vertus de ce nouvel onguent curatif, venu de l’étranger, qui soigne tous les problèmes.
Des balivernes. Mais des balivernes rentables : l’un était propulsé au rang de guérisseur, et l’autre se remplissait les poches.

Kazunaga n’y prêtait aucune sorte de morale et pourtant, il dissimulait bien l’affaire à son fils. Voyant comme le jeune garçon débordait d’une énergie mauvaise, il craignait qu’un jour sa propre germe ne soit sujette à des démons intérieurs et sombre dans les voies occultes. Le sommelier mettait un point d’honneur à offrir à son dernier né une vision éclairée de la justice et à lui inculquer des valeurs humanistes. C’est pourquoi il décida, après avoir vendu sa marchandise, de mettre son bétail en attache pour s’enquérir de l’état de quelques convalescents.

« Est-ce que Bakuhatsu Kenpachi est un de vos patients ? »

Spoiler:
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