Hōmongi [訪問着] “vêtement de visite”. Fait de soi, il est souvent confondu avec le
Tsukesage [付け下げ] à cause de la similarité dans la disposition des motifs. De l'épaule arrière-droite à la manche arrière-droite. De l'épaule avant-gauche à la manche avant-gauche. Et sur l'ourlet, en partant du plus haut de la partie inférieure gauche, jusqu'au plus bas de la partie inférieure droite — traversant ainsi le bas du dos.
Tout deux fait de soie de grande qualité, le
Hōmongi [訪問着] et le
Tsukesage [付け下げ] font partis de la classe des
Kimono [着物] Semi-formels. Précédés par
Irotomesode [色留袖] "manche courte de couleur", le
Tsukesage [付け下げ] se classent deuxième et troisième de cette catégorie, et sixième et septième sur les treize types de
Kimono [着物] existant.
L'habileté entre les deux réside alors dans la conception des vêtements. Car, tout le raffinement se trouve dans le patronage du
Hōmongi [訪問着], conçu selon la méthode
"Eba", accordant les motifs pour qu'ils ne forment qu'une seule et grande fresque — contrairement au triptyque que forment ceux du
Tsukesage [付け下げ], dont les coutures forment les visibles jointures.
Une subtilité qui ne peut être perçue que par familiers et experts.
Ainsi, le
Hōmongi [訪問着], frappé de ses
Kamon [家紋] accompagné de sa fresque de bonne augure, est porté lors d'événements formels — comme celui auquel tu te rends aujourd'hui.
Ton
Hōmongi [訪問着] est de ce bleu nuit que tu affectionnes tant. Frappé de trois
Kamon [家紋] du clan Nagamasa. Accompagnés de chrysanthèmes,
Kiku [菊], symboles de longévité.
Tes
Tabi [足袋] sont d'un blanc immaculée. Tes
Zori [草履] sont de noir laqués.
Tes cheveux en un laborieux chignon sont noués. Ton visage de fard est légèrement poudré. Tes mains portent pour l'Empereur, boissons et mets, minutieusement préparés — comme vœux de bonne santé.
C'est ainsi apprêtée, que tu arpentes les couloirs quelques couloirs du Palais Impérial, dans lequel font écho tes pas — énonciateurs de ton arrivée immédiate.
Ton annonce se fait selon le protocole, et tu ne pénètres dans la pièce qu'une fois autorisée, d'un pas agile, aérien. Et tes gestes sont comme à ton habitude, toujours aussi élégants et maniérés — comme tes mots :
« Mon Empereur, mes hommages. »