Voilà maintenant plusieurs heures que l'Empereur s'en était revenu de son affrontement contre Inuzuka Seimeiten. Sur cette place qui autrefois était baigné de l'ombre du Palais Impérial, il ne restait plus qu'un relief obtu où siège une entame de bâtiment réduit à l'état de ruines. Le paysage en devenait ainsi une fière représentation de l'Empire, morcelé de l'intérieur, mais ce n'était guère la fin, c'était même le début de tout. Mutilé dans sa chair, lui qui en était déjà réduit à un état pitoyable devait adjoindre de nouvelles plaies à ses contusions existantes. Mais si sa carcasse était en piteux état, son esprit lui renouer avec son ardeur d'antan, avec son énergie la plus pure : celle d'un démon.

Boiteux, éraflé, estropié, portant tout son poids sur sa béquille c'est avec un regard brasillant qu'il portait l'oeil sur les résultats de cet évènement. Tirant alors son regard sur les membres de sa garde rapprochée qui l'assistaient, il partageait finalement ses pensées.

"Que Meramera soit louée, je la remercie de m'avoir ouvert les yeux sur le mal qui rongeait notre Empire, il vaut mieux être au fait de ses nuisibles et se dresser contre eux que de les laisser proliférer dans notre maison et rompre le pain avec eux. En cela, Seimeiten aura été un réel allié de notre Empire."

Laissant glisser un ricanement malsain, il était prévisible que le Shinrin n'allait point s'arrêtait à ces mots bien obligeant.

"... Il est juste regrettable qu'il dût sacrifier son avenir sur ces terres et celui de son clan pour nous dispenser cet enseignement. "

Un regard à droite, un regard à gauche, il était venu le temps des decrets.

"Que tout le monde soit au courant. A partir d'aujourd'hui, Inuzuka Seimeiten sera reconnu comme un criminel de rang S avec la prime qu'il convient. Il sera traqué sur nos terres et les autres jusqu'à ce que sa tête ne vienne orner le pic de notre nouveau Palais Impérial. Il en sera de même pour tous les Inuzuka qui suivront sa cause, il appartiendra ainsi à chacun de décider s'il souhaite rejoindre le rang et servir l'Empire qui l'a accueilli ou connaître un futur de corniaud crevé. Qu'ils comprennent que nul coupable ne connaîtra le pardon sur ce point, qu'il soit un des aïeux souhaitant partir libre ou un chiot qui aura suivi les pas de ses vils-parents."

La pupille traçant sa voie vers le ciel, c'est avec une certaine pointe d'amertume qu'il achevait ses dires sur le sujet le plus sensible.

"... et concernant Inuzuka Ayuu, il existe nulle raison d'abolir sa prime. Sa présence est nécessaire sur le territoire et si, pareillement, elle décide de demeurer scélarate, je n'aurais nul choix que de lui imposer le même jugement que celui des damnés."

Crachant sa bile d'un coup de tête, c'est l'esprit attristé par son dernier engagement qu'il battait le bois de sa béquille contre le sol pour s'en allait rejoindre l'hospice, une nouvelle fois. Après la tempête vient le beau temps, il appartenait maintenant à chaque Inuzuka de décider s'il souhaitait baigner des rayons du soleil son foyer ou porter sur lui les sombres nuages du trépas.

Résumé

Suite à la révolte Inuzuka, plusieurs décrets sont portés par l'Empereur :

• Inuzuka Seimeiten ne deviendra pas Capitaine de l'Unité Coloniale. Il sera à présent considéré comme un criminel/déserteur de rang S avec une prime de 20.000.000 de ryôs sur la tête.
  
• Chaque Inuzuka devra faire le choix de rentrer dans le rang ou d'être traqué et exécuté, qu'importe son âge et son statut.
  
• La prime d'Inuzuka Ayuu n'est pas annulée, mais elle se voit proposer la possibilité de rejoindre de nouveau l'Empire ou de s'adresser à l'Empereur, dans le cas contraire, elle suivra le même destin que les Inuzuka scélérats.
  
• Plusieurs missions vont être ouvertes pour traiter les répercussions de la révolte Inuzuka.

Deux jours plus tard, l'Empereur s'en revenait sur les lieux. Ce qui de base n'était plus qu'une scène dévastée et anéantie se transformait graduellement en une sorte de vestige d'un temps passé. Les gravas et monticules résiduels avaient été évacués et seuls demeurés les plus grosses caillasses et rocs que l'huile de coude des ouvriers trimardeurs n'avait pu pacifier. Pour autant, si "plus propre" la scène était, elle continuait à entretenir dans le coeur du Jinchuuriki une ressouvenance maussade et une triste conjoncture que jamais son Empire ne saurait prospérer. Mais face à la raison demeure la foi, et si ainsi tous les éléments tendaient à condamner la faction du feu à une vie de calamités, la confiance en l'esprit de la flamme qu'accordaient Hanzo et de nombreux partisans s'efforçait quant à elle de leur dresser un avis contraire : Oui, la lumière régnera.

Ces dernières élucubrations dessinaient sur le visage du jouvenceau un air de gaieté apaisé. Meurtri dans sa chair, son âme elle demeurait quiète, mais assurée. Mais il y avait un temps à tout, si bailler aux corneilles avait du bon pour soigner l'esprit, il convenait pour autant d'adonner au labeur le temps qu'il lui faudrait. Ainsi, prêtant son attention comme à son habitude à l'un de ses seconds, c'est avec une voix raillée et fluette qu'il énonçait de nouveau ses commandements.

"Les compagnons du village ont fait un excellent travail, bientôt cet espace sera libre de recevoir la première pierre du nouveau Palais Impérial. J'ambitionne de rendre ce dernier encore plus majestueux que le précédent, et si l'idée de contribuer à son édification n'est pas dénuée de charme, je ne peux malheureusement pas y prêter mon attention pour le moment."

Plume en main, le jeune homme qui tendait l'oreille en direction de son seigneur n'avait point encore baigné d'encre son papelard. Circonspect, il attendait les délibérations du jeune Shinrin.

"J'ai ouïe dire que le Soldat-Moine Wara était doué d'une certaine fibre romanesque couplée aux principes du bûshido. J'aime croire que le bâtiment principal d'Urahi devrait refléter ces idéaux. Je vous prie de bien vouloir lui assigner la tâche de concevoir les nouveaux plans de la bâtisse, qu'il enrôle les maître-architectes, bâtisseurs, ingénieurs et autres personnes de son choix pour l'aider à accomplir cette tâche."

Soudain, une pensée.

"Ah... Et aussi, veuillez proposer à notre invitée Chinoike de participer à ce projet. J'imagine que sans pattes, elle doit s'ennuyer et je sais que par ses voyages, elle saura nous dispenser des innovations en matière d'architecture qu'elle a pu observer dans les contrées étrangères qu'elle a pu visiter. On ne peut dire non à telle opportunité. "

D'un coup de plume alors l'assistant achevait son oeuvre, l'asséchant d'un coup de souffle avant de rouler l'écrit et le céder à un autre homme de main qui se chargerait de transmettre l'assignation aux deux concernés. C'était là la première étape d'un renouveau, d'un nouveau futur sous l'augure des nouveaux jours heureux.