Automne 204,

Aussi curieux que cela puisse paraître, la troupe était restée au même endroit plus longtemps que prévu. Elle qui avait pour habitude de régulièrement se déplacer compte tenu de ses activités, n'avait pu le faire cette fois-ci. La raison était simple : bon nombre des effectifs de la troupe avaient été perdus dans un combat contre un seul homme : @Shushioka Zanzu. Ce foutu mercenaire avait causé de sérieux dommages aux effectifs en plus de fortement porter atteinte à leur moral. Les hommes n'avaient plus connu ça depuis la bataille contre les iwajins. Si celle-ci s'était montrée éprouvante et rapide, compte tenu de la différence de puissance entre les forces samouraïs et celles du pas de la Terre, il en avait été quasiment de même contre ce Zanzu. Hideo lui avait tenu tête. Tenir tête était la bonne expression car à la fin de puissant et gros samouraï avait fini par céder et perdre. Du jamais vu pour la troupe depuis la chute du Shogun. Et même ce jour-là, Hideo n'avait pas mordu la poussière, il était resté debout, solide comme un roc. Par chance cependant, Hideo était encore en vie, en soins et il retrouvait petit à petit pleine possession de ses moyens. Une bonne nouvelle, une éclaircie dans la pénombre car le colosse était mort, décapité par Zanzu ainsi qu'une dizaine d'hommes.

_ Un véritable démon... Dit à voix basse le Satsuma, comme pour lui-même. Il prenait l'air seul dans son coin, non loin de la tente de Hideo qu'il venait de visiter. Effectivement, ce dernier se portait de mieux en mieux. D'ici probablement une semaine, il serait apte à monter à nouveau à cheval et donc, ils pourraient quitter les lieux. Combien de temps avaient-ils fait ici ? Plus de deux semaines déjà. C'était le maximum qu'ils faisaient dans une contrée car après, au contact des villageois, les hommes pouvaient involontaire "fuiter" et laisser passer des informations dommageable pour leurs affaires. Pire encore, l'ennemi pouvait monter une expédition punitive et tenter de les rattraper.

Hitsugaya marcha un peu. Il rencontra un, deux, trois, cinq villageois. Un seul d'entre eux leur avait sourit. Les autres gardaient la mine renfrognée. Il le savait le village où ils se trouvaient n'appréciait pas tellement la présence de la troupe. Pourtant, les hommes étaient plutôt calmes actuellement et ils faisaient le bonheur de certains, payant en pièces sonnantes et trébuchantes pour les services qu'ils demandaient. Certainement que le tavernier et les filles de joie qui fréquentaient son établissement y trouvaient leur compte. Mais quoi qu'il en soit, il le savait. Ils ne pouvaient rester. Ils devaient même rapidement quitter les lieu.

_ Dès que Hideo pourra se remettre en selle... Dit-il encore pour lui-même. Il se promena vers la prairie, l'endroit où les chevaux de guerre qu'ils avaient volé aux Chikori étaient en train de paître. Ils étaient surveillés par dix hommes. Après tout, il s'agissait du butin qu'ils avaient acquis chez ce clan ennemi de leurs commanditaires. En ramenant ces chevaux aux Satsuma, ils recevraient une quantité non négligeable de ryos. Ce trésor était naturellement bien gardé. Faisant signe aux hommes, ces derniers le lui rendirent avec respect.

Depuis l'épisode Zanzu, avec la mort du colosse, Hitsugaya était passé Lieutenant dans la troupe. Il était devenu directement un des hommes de main d'Hideo pour avoir mis fin au carnage causé par le Shushioka au même titre que le félin, qui cependant demeurait l'actuel numéro 2 de la troupe compte tenu de ses états de services et de son ancienneté.

Hitsugaya entrepris de retourner sur ses pas et de revenir au village. Il se rendait à la taverne.

Spoiler:

Essayant de profiter tranquillement de la relative paix qu'il goûtait en ce lieu, le Satsuma avait donc finit par se retrouver dans la taverne. Là, une fois sur place, il prit place à l'endroit habituel où il s'asseyait et se commanda la liqueur qu'il avait coutume de consommer. Il se fit servir assez vite, tout le monde ici avait vu comment il avait fait cesser le carnage qui avait eu lieu il y a maintenant 2 semaines à cet endroit même, lorsque Zanzu terrassait un à un tous ceux qui tentaient de se dresser contre lui. Noyant ses soucis ou plutôt ses craintes dans l'alcool, il buvait encore lorsque l'inattendu se produisit.

Soudainement, les hommes étaient arrivés avec un colis, un homme lié avec une tête qui lui semblait familière. Du premier coup d’œil, le Satsuma n'avait pas fait le lien. Lorsque les hommes lui firent le rapport de la situation. Il posa le verre qu'il avait dans sa main. La situation était critique. Le fait que ce crétin mentionne la rixe, l'intervention de Zanzu et même la défaite de Hideo était excusable quand bien même Hideo avait une réputation à l'échelle même du pays. Ce qui l'était moins tout de même c'était ce nom qui avait été prononcé : les Satsuma. La chose avait fortement déplu au Hitsugaya, car plus que tout, leur lien avec les Satsuma ne devait pas être mis en exergue avec autant de légèreté. Alors qu'il allait se faire assommer à nouveau alors qu'il se réveillait, le bonhomme fit exploser ses liens, rafraîchissant du même coup la mémoire au Satsuma.

_ Toi ! Dit-il d'un ton sévère les yeux écarquillés d'une folle envie d'en finir avec ce... parasite.

Les propos qu'usèrent le Bbakuhatsu finirent définitivement de mettre en rogne le Satsuma il tonna :

_ Le Bakuhatsu ! Qu'est-ce que tu fous ici le vaurien ? Que viens-tu nous emmerder encore avec tes questions stupides ? Toujours aussi abruti n'est-ce pas ? Dit-il en se redressant de toute sa stature laissant le Bakuhatsu en faire de même. D'un oeil plus que menaçant, le timbre de voix froid, Hitsugaya questionna :

_ Tu veux donc mourir ?

Hitsugaya n'était pas un abruti dans le style Zanzu. Il était quelque part raisonnable, capable de raisonner correctement, de réfléchir, de considérer plutôt correctement une situation, d'en évaluer les avantages et inconvénients. Il avait déjà rencontré le Bakuhatsu il y a quelques saisons, il y a un peu plus d'un an maintenant. C'était lors de la défaite du Shogun Taira Fugaku. Un moment d'errance pour la nation tetsujine et ses samouraïs. Une défaite à plate couture pour les guerriers, une débandade à laquelle à priori le Bakuhatsu n'avait participé. Il s'en souvenait comme si c'était hier. Cet homme perdu sur le champ de bataille, ses questions lunaires et son comportement totalement à côté de la plaque. Et là il se retrouvait dorénavant devant le shinobi, qui cette-fois ci lui expliquait qu'il souhaitait s'engager. Le Satsuma fut bien obligé de marquer une pause. Cette offre était à considérer, mais ce Bakuhatsu faisait-il vraiment le poids et était-il sincère ?

_ Tu as donc finalement réussi à te remettre les idées en place hein... Dit-il d'un air moqueur. Et les tiens ? Toujours aussi passif ou quelque chose à évoluer de leur côté ? Questionna t'il.

Il ne doutait pas vraiment de la loyauté envers le Taira de ce Bakuhatsu. Son regard ce jour-là, non il n'y avait aucune feinte, juste la vérité, la réalité, l'errance due au choc de la défaite. Si ce dernier était allié du Taira, alors forcément, il pourrait composer avec eux.

Alors que Hitsugaya allait à nouveau questionner cette potentielle nouvelle recrue, il entendit du mouvement au dehors. Des bruits de sabots quelque chose qui indiquait clairement à son instinct guerrier potentiellement des problèmes. Un coup d’œil vers les siens lui avait permit de valider cette hypothèse. Eux aussi semblaient intrigués. Ils avaient entendu la même chose.

_ Renzô va voir ! Dit le Satsuma d'un ton ferme.
_ Qu'est-ce qu'ils foutent les guetteurs ? Dit-il pour lui-même.
_ Vous deux, sortons par la porte arrière... Dit il encore, en prenant les devants l'air inquiet.

Le Bakuhatsu lui emboîterait le pas et l'autre samouraï serait entre eux. Alors qu'il marchait vers la sortie, une idée mauvaise lui vint à l'esprit, et si c'était réellement des problèmes qui arrivaient ? Ce Bakuhatsu était-il lié à cela ? Il risqua un coup d’œil vers l'arrière afin de jauger le regard du Bakuhatsu, puis il sortit de la taverne.

Au dehors, le samouraï, au premier coup d’œil comprit immédiatement que la situation était tendue. Pas moins de 100 cavaliers progressaient à vive allure vers le village. A en juger par leur étendard, il s'agissait des Chikori. Un comité d'accueil à n'en pas douter. Et si la cavalerie était déjà là, c'est qu'infiltré dans le village quelques combattants s'étaient certainement terrés depuis peu. Tout ceci sous les yeux ? Sans qu'ils ne s'en rendent compte ?

_ Araï ! Va vers les plaines, prends dix hommes et attendez-nous à l'orée du bois avec les chevaux. Donna t-il comme ordre.
Le samouraï parti en courant.
_ Toi le Bakuhatsu suis-moi ! Et sans attendre la réaction du shinobi, Hitsugaya couru à vive allure vers la tente où était cachée Hideo.

Le duo était arrivé dans la tente de Hideo. Là dedans quelques éléments de stratégie sur la table de commandement. Ils étaient certes organisés, quand bien même il leur restait bien des choses à améliorer, à commencer par les entraînement des hommes de la troupe. Tsuyoshi avança rapidement vers Hideo accompagné du Bakuhatsu. Les deux entamèrent un dialogue rapide et le Bakuhatsu finit par donner son nom. Hideo le jaugea de son regard à la fois dur et empli de malice. Il ne dit rien. Tsuyoshi Poursuivit sachant que le temps leur était compté. Le Guetteur était là, de son regard mauvais, il jaugeait lui aussi le Bakuhatsu, se permettant même de chuchoter quelque chose à l'oreille de Hideo.

_ Hideo San, dans quelques minutes, une cavalerie Chikori sera là. J'ai demandé à Araï d'aller retrouver ceux qui sont en charge des chevaux et de les mettre à l'abri. Pour le reste, nous devons nous organiser ici. Nous pouvons avoir une chance contre la cavalerie dans ce village.

_ Dirige les troupes, quant à moi... Je reste ici. Si vous ne parvenez pas à vos fins, alors je livrerai ici mon dernier combat. Dit Hideo le plus calmement du monde. Il était serein et rien dans son regard ne laissait présager un manque de foi dans les décisions qu'il prenait. Il était ainsi, toujours sûr de lui. Les deux hommes se contentèrent d'un regard appuyé, d'un hochement de tête et Hitsugaya sortit de la tente en demandant d'un geste à Anzaï de le suivre.

Au dehors, les rônins s'étaient réunis. Il étaient soixantaine de disponible. Une dizaine demeurait en position défensive sécurisant les accès au village et servant également de guetteur. Il s'agissait des hommes du félon. Une autre dizaine était occupé avec les chevaux. L'autre partie avait été décimée par l'intervention de Zanzu...

_ Investissez de force les maisons offrant un angle de tir correct sur cette place. Nous seront quarante à les attendre de pied ferme afin de la inviter à nous assaillir directement ici dans un endroit où leur cavalerie peut faire des dommages. Une fois qu'ils se seront bien avancés, lâchée les volées de flèches dans leur dos ! Il marqua un courte pause le temps de retrouver son souffle avant de continuer. Armez vous de Naginata et mettez des barrière là et là afin de nous protéger du premier choc. Une fois que les chevaux auront sauté ce premier obstacle ou l'auront détruit, ils seront à notre merci. ils n'auront pas d'autre choix que d'avancer puisque harcelés par les flèches. Allons-y !

Les hommes se dispersèrent tandis que certains avaient déjà anticipé et avaient ramené des lances pour les premières lignes. 15 lances étaient disponibles, le nécessaire pour tenir une première ligne. Derrière les hommes accroupis avaient déjà dégainé les katana fichés au sol. En dernière ligne se trouvaient des archers capables bien évidemment de livrer combat au corps à corps.

Sommairement armés parce que pris de surprise quelque part à cause de cette soudaine attaque, les hommes semblaient tout de même prêts même si d'un coup d’œil l'on pouvait se rendre compte de certaines défaillances. Certains n'étaient pas à 100% de leurs capacités parce qu'ayant un peu trop traîné à la taverne, d'autre étaient carrément sans armure. Ceux sans armure furent affectés aux tirs à l'arc et ceux légèrement atteints par l'alcool devaient livrer combat au katana une fois la première ligne entrée en contact avec les cavaliers. Un coup d’œil vers Anzaï, le Satsuma lui lâcha :

_ Je ne sais pas de quoi tu es capable ni quel est ton style de combat mais sachant que tu es un Bakuhatsu, je te dirai qu'il vaut mieux combattre en solo dans un premier temps et les prendre de côté ou par l'arrière une fois que les archers auront arrêté de tirer... Je veux éviter que tes explosions nous causent du tort...

Il l'en savait pas grand chose, les explosifs étaient-ils compatibles avec les armes ? Il n'en avait aucune idée...

Toujours est-il que l'adversaire était dorénavant aux portes du village. La clameur qui les accompagnait indiquait à suffisance le choc imminent qui aurait lieu. Ils avaient vu se masser la trentaine d'hommes qui semblait les attendre de pied ferme et ils fonçaient droit dans le tas totalement sûr de leur supériorité numérique mais pas seulement. Très vite chacun des guerriers de la troupe remarqua les armures Chikori. Ils étaient armées comme pour la guerre avec l'attirail au grand complet : les casques, l'armure pour la poitrine, les jambières, la protection pour les chevaux qui eux-même étaient similaires à ceux qu'ils avaient volé, d'énormes bêtes bien plus grandes que les humains. Le choc serait terrible face à la troupe prise par surprise et donc mal préparée.

Les sabots des chevaux martelaient le sol le faisant légèrement trembler à cause de leur nombre. Tout autour de la future zone de combat, les villageois s'étaient barricadés, mais l'on devinait la position des archers cachés dans les maisons ou sur les toitures. Là où il y avait des archers en hauteur, les fenêtres n'étaient guère fermées. Hitsugaya retira sa lame de son fourreau. Le signal pour que les archers entre en oeuvre allait être donné au moment où il la lèverait haut, droite en direction du ciel. Mais il attendit. Encore un peu. Encore un tout petit peu. La moitié de la centaine de cavaliers Chikori était déjà bien avancée dans le village empruntant la voie principale où les attendait au bout Hitsugaya et ses compères. Ce ne fut que lorsque ce dernier plongea son regard dans celui du leader adverse qui dirigeait la charge, que le Satsuma dressa son épée et hurlant.

_ Défendez vos vies tel des ours ! Pour un de nous, que dix Chikori meurent ! Et toute la troupe après lui gronda d'un bruit sourd tandis que les flèches fusaient de toutes part et tombaient déjà sur les malheureux Chikori. Evidemment, au vu de la stratégie en place, la première manœuvre fit mouche faisant chuter une vingtaine de cavaliers, mais n'enrayant en rien la détermination des Chikori. Ces derniers brandirent des lances et répondirent au tirs en frappant les cibles toutes désignées : Hitsugaya et ses frères d'armes.

Tel un lion, le Satsuma tenta de parer bon nombre de ces assauts afin de préserver les siens. Pourtant une dizaine de ses hommes fut touchée, dont ceux qui étaient derrière lui jouant le rôle d'archers, ceux qui étaient sans protection valable. Puis, comme au ralenti, ce fut les premières lignes Chikori, qui sautèrent les obstacles, le choc était imminent.

_ Visez les bêtes ! Ordonna Hitsugaya. La première ligne de la troupe de rônin avança lance haute dont le bas était dirigé vers la terre et la lame visant le buste des animaux. Par chance avant le choc, une nouvelle salve de flèches venue de l'arrière et des flancs assailli à nouveau les Chikori en tuant ou désarçonnant une dizaine ralentissant l'arrière garde. Et le choc eut lieu. Violent, sourd. La puissance de la charge sembla comme couper le son autour du Satsuma qui tranchait dans le vif tout ce qui passait devant lui et qui scintillait Chikori.

Spoiler:

Résumé:

Le Choc avec les cavaliers Chikori avait été rude. Hitsugaya qui se trouvait en deuxième ligne derrière tous ceux qui tenaient les lances samouraïs qu'ils avaient destiné aux chevaux afin de faire chuter les cavaliers et créer un effet sur les chevaux suivants à venir avaient quelque peu portés leur fruits. Seulement ceux qui tombaient tout autour du Satsuma étaient nombreux et ce malgré les parades multiples du samouraï. Il avait tenté de sauver un maximum des siens à travers son acte et pourtant. Il les voyait, certains s'étaient pris de plein fouet les lances dans le ventre, la tête, la poitrine tandis que les autres s'étaient fait écrasés par les chevaux de la troisième vague mélangés aux survivants de la première et la deuxième, ceux qui avaient survécu à la chute de ces nombreux cavaliers devant eux. Tel la mer déchaînée, telle une vague impétueuse, les cavaliers Chikori s'étaient jetés avec force et fracas sur ces rônins venus semer la terreur dans leur province, sur leurs établissements. Il frappaient à gauche, à droite, sans frémir, sans faiblir.

A terre, pieds bien ancrés au sol, le Satsuma était entré dans une rage guerrière folle. Lui aussi frappait aussi fort qu'il le pouvait en faisant attention à ne pas se faire embrocher par les katanas qui "traînaient" dangereusement tout près de lui. Il parait certaines attaques et frappait tout ce qui passait à proximité de son katana. Ses coups, à son niveau étaient forts et pourtant, parfois lorsque le rythme de combat le lui permettait, il se souvenait que sa folie guerrière n'était absolument rien comparée à celle d'un Hideo ou même d'un Zanzu.

Là bas sur le flanc droit, il y eut une explosion. Un bruit sourd et le souffle d'une explosion qui laissa clairement comprendre que Anzaï était à l'oeuvre. Sa technique était forte, si forte que plusieurs cavaliers furent déstabilisés par trois ou quatre mais bien plus, près d'une dizaine. Tous ne moururent pas, mais leurs blessures étaient déjà assez importantes pour réduire leur force de nuisance. Hitsugaya ne suivit pas tellement les mouvements d'Anzaï. Il avait déjà pas mal à faire de son côté entre les mini déplacements pour éviter telle ou telle attaque, les frappes, les parades...

Au bout d'un moment, alors que le combat faisait rage, Hitsugaya eut la sensation qu'il était plus particulièrement pris en grippe par les adversaires. Au gré de ses parades, il finit par observer au mieux la situation. Ils n'étaient plus très nombreux à tenir face aux Chikori. Quasiment tous les samouraïs qui faisaient face, au sol, étaient couchés, gisant dans leur sang ou à terre inertes. Ils devaient être dix dorénavant, lui et Anzaï y compris. Là bas à l'arrière du bataillon Chikori, les archers faisaient le ménage et massacraient ceux qui avaient eu le malheur d'être tombés de selle ou qui s'étaient séparés du cœur de la bataille.

Les archers quittaient déjà leur poste pour la plupart, ils se devaient de venir secourir leurs alliés au sol, dans la mêlée étant donné qu'ils ne pouvaient plus frapper sans risquer de blesser les leurs. Le champ de bataille était devenu un véritable bordel d'où s'échappaient les bêtes sans cavaliers. Celles-ci filaient tout droit d'où elles venaient, en provenance du fief Chikori le plus proche.

_ HIDEO !!! HIDEO !!!

Un grondement sourd provenait des archers dorénavant au sol et munis de leurs katanas. Ils courraient rejoindre Hideo qui était sorti de sa tente en compagnie du guetteur et de deux hommes, ses gardes du corps. Hideo, le corps encore entouré de bandages, tenait une de ses lames à la main gauche, la droite était visiblement blessée. La sortie du leader de la troupe, quoiqu'il fut blessé, ragaillardi les troupes restantes. Ils livreraient tous un terrible combat car ils le savaient bien, ils n'avaient aucune opportunité de fuite face à des cavaliers.

Certains cavaliers Chikori se réorganisèrent, une quinzaine. Ils allaient charger Hideo et compagnie tandis que le reste continuerait à harceler Anzaï, Hitsugaya et les autres.

Spoiler:

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La bataille faisait rage lui rappelant quelques batailles auxquelles il avait participé par le passé alors de Taira Fagaku s'emparait du pouvoir. A vrai dire, à l'échelle d'une guerre, cette bataille devait avoir l'équivalent d'une escarmouche. Une véritable bataille impliquait bien plus de monde que ce qu'il n'y avait là, sur cette bataille, dans ce village. Et pourtant, malgré cela, la dureté de l'affrontement, du moins pour les rônins était sans équivalent avec ce qu'ils avaient eu à faire face depuis qu'ils agissaient comme groupe indépendant. Hitsugaya frappait avec toute la force dont il était capable. A gauche, à droite, il tentait de trancher ou à défaut de couper tout ce qui lui passait à hauteur de katana. Un jarret passé trop près de lui ? Il tranchait sans ménagements. Tout de suite après il se devait de contrer une attaque et de se voir projeter au sol et de se rouler dans la terre imbibée de sang. Une roulade, afin de lui permettre d'éviter une attaque mortelle et le voilà à nouveau sur pied. A ce stade, il n'avait guère l'opportunité de réfléchir à ce qu'il faisait. Il laissait son corps réagir aux stimulus extérieurs, tel un automate, il réagissait bien plus qu'il n'agissait. Dès qu'il avait une fenêtre, la moindre, sa main rapide fouillait ses hanches à la recherche d'un couteau qu'il aurait ceint par là et immédiatement envoyait l'objet, avec une précision digne d'un enfant ayant grandi dans l'Est de Tsume, se ficher dans la gorge d'un cavalier.

Hitsugaya en était conscient, à cet instant précis, il combattait pour sa vie. Il n'avait pas le droit de faillir, pas après qu'autant des siens soient tombés si héroïquement sous son commandement en plus. C'était la première fois qu'il commandait et de voir désormais auprès de lui ces huit rônins - bon sept maintenant avec Lee qui venait de se faire embrocher - combattre avec toute la fureur des Tanuki lui fit grandement honneur. Il hurla sa rage alors qu'à nouveau il s'employait à parer une myriade d'assauts lui étant destiné certes, mais pas seulement. Il n'était pas aveugle, il la sentait bien la détermination Chikori et l'envie de ces derniers d'en finir avec ceux qui restaient debout et refuser de ployer le genou.

Il lui semblait qu'il commençait à entrer comme dans un état second. Ses oreilles sifflaient tandis que son corps réagissait toujours aussi brillamment. Quoi se pouvait-il qu'il soit aussi bon au combat ? Rock venait de tomber après s'être fait décapiter. Ils n'étaient plus sept face à un nombre bien trop important de Chikori et ils ne pouvaient fuir puisqu'étant déjà dans la mêlée. Fuir équivaudrait à se faire tailler en pièce sans avoir l'opportunité de riposter.

Comme si l'ardeur des combattants avait émoussé celle des Chikori, Hitsugaya et les six rônins survivants à ses côtés venaient d'être encerclés. Dos à dos, les rônins, habits déchirés, armures trouées par endroits, corps ensanglantés mais regards féroces se préparaient au pire. La mort était arrivée c'était certain. Une charge et s'en était fini d'eux.

Là bas à l'autre côté de la bataille. Quinze cavaliers Chikori chargeaient Hideo et ses trois hommes. Ils comptaient opérer un massacre ! Et pourtant Le guetteur qui était un archer envoya une salve de flèches bien plus vite que ne l'était capables 3 rônins de la troupe. Il était après tout le meilleur dans ce domaine. Cette attaque eut raison de 3 cavaliers. Hideo quant à lui, accompagné de ses deux gardes du corps, se prépara au choc. Le guetteur in extémis échangea son arc pour son katana et lorsque ce fameux choc arriva, fut en deuxième ligne, derrière Hideo et le duo pour accueillir d'éventuels survivants. Quoi ? Pouvaient-ils tenir à 4 contre 15 ? Hideo opéra une tuerie. Avec des gestes d'une brutalité et d'une rapidité énorme, il découpait littéralement des armures d'un coup de katana et ce avec une main ! Le sang giclait ! L'on hurlait de douleur ! Des têtes étaient détachées de leur corps. Les deux gardes du corps ne furent pas en reste chacun parvint à abattre un cavalier, de même que le guetteur. Seulement le nombre eut raison d'eux et à n'en pas douter l'état de santé de Hideo. Ce dernier fut blessé à la côté et un ennemi trouva le moyen de percer sa garde et de lui ficher un katana dans son énorme cuisse. L'un de ses gardes du corps fut tué, l'autre blessé, de même que le guetteur.

Les cavaliers restant durent se replier. Les archers descendus du toit venaient de rejoindre Hideo et risquaient fortement de leur causer de nouvelles pertes.

Le commandant adverse rappela à lui la majorité des troupes hormis celles qui tenaient en respect Hitsugaya et ses hommes.

_ Prenez vivants les meneurs. Pour le reste, tuez les s'il ne veulent pas rendre les armes !

A nouveau il ordonna une charge et ce de toutes parts !

Spoiler:

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Alors que le cours de la bataille semblait clairement et définitivement pencher en faveur des Chikori, voilà que les choses semblaient changer à nouveau, totalement en faveur du camp opposé. Anzaï était sorti de nulle part, tel qu'il l'avait fait précédemment lors de son entrée fracassante. Surgissant cette fois du haut des toits, il était tombé sur les samouraïs qui s'apprêtaient à charger encore Hideo et les hommes qui venaient de se positionner autour de lui. Non, sa façon de faire n'était pas celle d'un couard. Elle répondait pleinement à ses capacités versus la position des troupes alliées. Son élément était l'explosion, autant dire qu'il devait s'y prendre à deux fois avant de réaliser la moindre action sachant qu'un coup de travers de sa part pouvait occasionner des dommages aux siens. Non, il n'était pas couard. Peut-on être considéré comme couard lorsqu'on se présente seul face à des ennemis supérieurs et nombre, et qui plus est lorsqu'on se présent blessé ?

Les agissements du Bakuhatsu et la nouvelle détonation qu'il servit aux adversaires eut raison de bon nombre d'entre eux. Et comme précédemment, le souffle de l'explosion en désarçonna certains et fit galoper vers le fief Chikori les chevaux apeurés et désormais sans cavaliers.

Passé ce premier moment de surprise les Chikori se préparaient à en finir avec le Bakuhatsu lorsqu'à l'autre côté du champ de bataille, un homme et une femme étaient apparus. De nouveaux combattants à priori prêts à en découdre. Ce ne fut pas leur arrivée qui stoppa l'élan et la réorganisation des Chikori faisant face à Anzaï et aux hommes de Hideo non, c'était la puissance, la violence, l’énergique attaque avec laquelle ils avaient fait leur entrée qui figea les Chikori. Comme si le temps s'était arrêté, dix cavaliers et leur monture étaient envoyés en l'air, leurs corps déchiquetés. Il aurait fallut être du côté d'Anzaï pour remarquer l'étonnement et même une forme de peur dans le regard du Lieutenant Chikori.

Pour la première fois depuis le début de cette bataille, un son de cor. Un son de ralliement. Le Lieutenant sonna le retrait de ses troupes en prenant lui même l'initiative de cette fuite. Les Chikori attrapèrent autant d'hommes à terre, sans cheval ou blessés qu'ils purent et filèrent droit vers l'endroit où ils étaient venus laissant la bande à Hideo ou peut-être à Zanzu hurler leur rage de vivre et surtout leur bonheur d'avoir tenu jusqu'au bout.

_ OUAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAA HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!

Portant son regard vers ces guerriers qui fuyaient pour leur vie devant cet énième renfort pourtant inattendu, le Hyûga ficha son katana au sol et ne put s'empêcher de s'écrouler modestement, en posant un genou au sol. Il était fatigué, harassé, même s'il se savait apte à poursuivre le combat. Seulement, il était pleinement conscient de la chance qu'il avait eut de voir Zanzu apparaître. Un regard vers ce dernier, après avoir vu l'étendue des dégâts de cette bataille, tous ces morts et blessés graves...

_ Je pensais jamais te le dire, mais... Merci. Avait-il lâché le plus solennellement du monde.

Hitsugaya se retrouve comme tous les survivants dans une auberge. Ils tentent de retrouver un repos fugace avant la nouvelle bataille. Lui sait que les choses n'en resteront pas là, il n'y aura pas de statut quo. C'est impossible. Pas après tout ce que la troupe a fait subir aux Chikori. Une nouvelle bataille aura lieu peut-être même plusieurs qui sait. Elle sera sanglante certainement. Il était nécessaire de se préparer au plus vite et considérant l'état des troupes...

Le Satsuma repensa à ses frères d'armes qu'ils avaient dû enterrer. Il repensa aux corps Chikori qu'ils avaient dû traîner jusqu'à l'entrée du village. Lui avait fait envoyer un émissaire, simple villageois, vers les Chikori afin qu'ils envoient des carrioles récupérer leurs hommes morts. Ceux qui ne l'étaient pas, sur sa demande, étaient pris en charge par les villageois avant qu'ils ne soient récupérés par l'ennemi. Ils avaient beau être ennemis, Hitsugaya agissait ainsi pour demain, pour le futur. Si jamais un jour ils escomptaient dominer les Chikori et même les assujettir, il valait mieux se montrer d'ores et déjà magnanime. C'était comme offrir une porte de fuite à un animal acculé. Dans leur esprit, ils ne devaient pas en venir à vouloir combattre à mort pour leur vie.

Il faudrait que je parle à Zanzu... Pensa le Satsuma tandis qu'il repensa aux gestes de ce dernier mais aussi, à ses propos. Il se prenait déjà pour le chef et se mettait à donner des directives maintenant. Un homme à calmer. Il était toujours nécessaire de le surveiller celui-là comme du lait sur le feu. S'étant levé, il marcha droit vers Zanzu et se positionna devant lui après qu'il eut terminé tous ses discours. Le toisan du regard, il porta son attention vers les membres de la troupe présents dans l'auberge comme pour attirer l'attention. Il inspira un grand coup puis relâcha la pression avant de s'intéresser à nouveau à Zanzu.

_ Tu as déjà eu l'opportunité de prendre le leadership de notre troupe Zanzu et tu ne l'as pas fait... Un temps d'arrêt, comme pour lui rappeler les événements. Il reprit : Alors oui tu es puissant, oui tu as remboursé ta dette de sang en nous sauvant les miches aujourd'hui et c'est très bien. Mais Hideo reste notre chef et en attendant qu'il soit valide, il en a désigné d'autres... Il marqua un nouveau temps d'arrêt afin de vérifier que Zanzu redescendait bien sur terre et qu'il ne montait pas dans les tours comme il avait coutume de le faire. Vraiment zéro self-control celui-là, zéro tempérance. Les yeux dans les yeux il poursuivit cette fois-ci en haussant le ton pour que tous entendent bien : Alors oui Anzaï est considéré comme membre de notre troupe désormais et effectivement nous devons nous renforcer et nous devons nous préparer à la bataille suivante car nous y sommes déjà de plein pieds, mais ne t'imagine pas nous diriger, du moins pas comme ça, pas maintenant. Il y a des préalables avant cela. Nous à ta solde, tu nous mènerais de front prendre d'assaut le bastion Chikori entraînant du même coup notre perte et toi par ta seule force y survivrait...

Il marqua un temps d'arrêt. Il aurait voulu lui rappeler toutes les bêtises dont il avait été capable, il avait envie de lui demander s'il était capable de payer les troupes s'il se positionne comme commanditaire désormais, il avait envie de lui demander est-ce qu'il était capable de prendre le relais vis à vis de leur commanditaires à eux, les Satsuma, lui qui ne sait probablement même pas qui réellement les contrôle. D'ailleurs Hitsugaya en personne n'en avait qu'une vague idée. Seuls Hideo et le guetteur en savent quelque chose. Brefs autant d'impairs qui empêchent logiquement pour l'instant un Zanzu de diriger la troupe, mais l'impulsif qu'il est ne pourrait s'en rendre compte du premier coup.

_ Faisons les choses correctement Zanzu. Un temps d'arrêt, une main tendue et le Satsuma dit alors : Nous t'acceptons comme champion dans la troupe si guetteur ou Hideo sont de cet avis... Toi et ta collègue d'ailleurs, vous êtes d'extraordinaires combattants. Tu prendras ainsi la place du colosse que tu as décapité l'autre jour. Alors marché conclu ? Sa main demeurait toujours tendue, mais avec un Zanzu apte à s'enflammer pour une broutille, rien ne pouvait permettre de prédire sa réaction. Avec un peu de jugeotte, Zanzu se souviendrait que le colosse venait de lui proposer la place de chef de la troupe avant que le mercenaire ne le décapite sans crier gare. Oui, la place de champion était une place de choix dans la troupe et en l'état elle correspondait parfaitement aux capacités et potentialités de Zanzu.

Hitsugaya s'attendait à bien pire. Il pensait que son refus, qui était probablement le même que celui de la majorité de la troupe, allait entraîner une réaction épidermique du colosse. Il n'en était rien. Comme s'il avait s'agit d'un test, Zanzu s'était comme apaisé. Il s'était même carrément détendu, de même que son accompagnatrice. Le colosse avait serré la main du Satsuma en lui signifiant son accord. A l'en croire, il ne souhaitait pas devenir le chef de la troupe, du moins pas comme ça. Il testait tout simplement Hitsugaya et en parallèle tous les combattants de la troupe. Il affirma avoir tué le précédent champion tout simplement parce que ce dernier s'était aligné à ses désidérata un peu trop facilement à son goût. Le Satsuma jeta un coup d'œil vers la compagne du colosse, cette dernière riait comme si la situation était cocasse. Un coup d'œil vers le colosse puis vers Anzaï et les combattants observant la scène et le Satsuma lâcha :

_ C'est parfait alors Zanzu. Tu es désormais notre champion. Dit-il avec le plus grand sérieux du monde.

Se tournant vers l'assemblée, Hitsugaya les enjoignit alors de vaquer à leurs occupations et de se préparer à bouger d'ici le plus rapidement possible. Bien entendu, ils devaient enterrer leurs morts, ramasser les armes, se confectionner une charette ou en trouver une ramener les cheveaux qui avaient été éloignés du champ de bataille, monter en selle et s'en aller. Cependant avant le départ, Hitsugaya espérait bien recruter un ou deux soldats dans ce patelin dans lequel il avait passé tout de même plus d'une semaine. Certains jeunes hommes avaient vu la bataille héroïque que la troupe avait livrée comme une armée en nombre supérieur et mieux équipée. Sachant que le village n'appartenait pas à la contrée des Chikori...

_ Zanzu, Anzaï, dans 2h retrouvons nous à la taverne. Avant le départ, je crois que l'on pourrait tenter de recruter un ou deux hommes dans ce village.

Sur ces mots, le Satsuma s'en alla à ses préparatifs.

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