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L'Arche aux Souvenirs [Kumo]

Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Dim 23 Jan 2022 - 0:56




Et puis, de manière si soudaine que mon coeur en fut submergé sous moult palpitations, boum-boum, boum-boum, il vint à surgir de l’orée des bois, à bondir sur moi pour m’assiéger de toutes parts, un éclat doucereux, et pourtant aussi rayonnant que les traits lumineux de l’astre solaire; celui de la nostalgie qui balayait mon âme et mes pensées telle la brise avait su murmurer à mes oreilles et faire virevolter ma tignasse de petite châtaigne. Devant moi s’étalait les images, les souvenirs d’un temps désormais révolu, d’une époque où mon village d’adoption avait été fait prisonnier des griffes de l' envahisseur conquérant, avide de vengeance, avide d’asseoir sa suprématie sur quiconque l’avait regardé de haut ou martyrisé. Là, devant mes prunelles, s’était révélé - magie-magie ! - entre les branches dénudées et les ramifications sylvestres d’arbres parés à affronter les assauts d’un climat hivernal rigoureux, les premières structures humaines, le panorama discret d’un hameau fermier que j’avais autrefois fréquenté à l’occasion d’une mission. Au loin, l’écho d’un chant pour le moins réconfortant égayait un peu plus mes sens, celui des eaux se voulant orchestre, se déversant continuellement pour m’offrir l’une des plus paisibles partitions imaginables. Un air annonciateur, celui indiquant l’apparition d’une rivière bordant champs et enclos à bétail, pour se perdre un peu plus loin, sous le couvert d’une forêt tapissant l’horizon jusqu’à recouvrir, de ses teintes multicolores, le contrebas de montagnes si hautes que leurs sommets tutoyaient les nuages. Des montagnes dissimulant ma véritable patrie, cette cité sous l’égide d’une ombre, celle de la Foudre, envers laquelle j’avais prêté allégeance de par mon ascension au grade de genin, et l’obtention d’un bandeau frontal dont j’avais malheureusement dû me départir prestement…

Là était donc mon objectif, ma destination.  Ma source première de motivation. Celle qui m’empêchait de faillir, de chuter, celle qui me refusait tout instant de repos. Car, trop entêtée à rentrer au bercail - ou alors était-ce la crainte de voir un soldat impérial me pourchasser jusqu’ici ? - je ne m’étais permise ni pause, ni moment d’égarement au cours de cette quête. L’adrénaline, l’excitation; voilà les seules choses dont je m’abreuvais depuis mon départ de la Baie de Jade, depuis cette étrange libération. Je chassai les pensées intrusives et autres élucubrations, celles qui tentaient de me parasiter, ou de me faire rebrousser chemin. Allait-on m’accueillir en déserteur, à mon arrivée? Comment réagirait cet homme à la crinière orangée, fier panda que j’avais tant aimé, après ce long silence, cette soudaine disparition? À quoi ressemblerait le village? À quel point avait-il changé depuis la fin de l’annexion? Avait-il mal tourné, sombré dans le chaos? Allais-je réellement revoir mes parents, mon frère aîné? Avais-je, simplement, fait le bon choix de fuir l’emprise des Flammes, de rebrousser le chemin, cette Voie du Crocodile dans laquelle on m’avait, bien malgré moi, entraînée?

Cela restait à voir.

Lorsque j’en vins à franchir la frontière séparant le boisé, sombre et lugubre - croisant au passage l’auberge délabrée où nous avions créché, Tengoku et moi - du territoire civilisé d’Hidshu, m'enfonçant un peu plus dans la pénombre imposée par la forêt, je songeai à ma bêtise, à mon insouciance, à ma naïveté de jadis. À cette imagination démesurée, de laquelle avait surgi nombre de créatures effroyables, de monstres cannibales, de loups-garous arpentant ces terres sinistres, aux sentiers sinueux et parfois escarpés. Ce que j’avais été sotte de laisser aller mon imaginaire divaguer ainsi… sans me douter que des êtres aussi effroyables qu’eux grouillaient de par le monde shinobi. J’en avais malencontreusement payé le prix fort. Oui, le prix fort… Mais, aujourd’hui, le voile avait été rompu : je n’étais plus aussi aveugle face à la cruauté, face à la violence qui régissait le cœur de certains individus - trop nombreux, à mon goût. Cette longue épreuve, hors de l’égide de murailles salvatrices, de ce piège mortel que pouvait être le confort d’un village caché, avait apporté certains bénéfices, semblait-il.

Puis, il y eut la montée. Un sentier allant toujours plus loin, toujours plus haut en altitude. Un chemin qui s’avéra parsemé d’angoisse, de honte, de sentiments contradictoires, d’une souffrance tout autant physique que psychique, tandis que je délaissai mon armure fictive, le masque craquelé, fissuré, de la survivante. Ma démarche se fit davantage claudiquante, mes mouvements davantage saccadés, imprécis, maladroits. L’épuisement me guettait, mais l’espoir me fit tenir bon. J'y étais presque.

Et bientôt, je pus l’apercevoir, en contempler toute la magnificence : cette Arche Grise, où fourmillaient mille-et-un souvenirs. De bons, comme de mauvais.  La devanture de mon vrai chez-moi. À ses pieds, des shinobis montant la garde, reluquant les alentours pour prévenir toute menace contre la cité de la science.

J’eus un pincement au cœur. J’y étais enfin.
De retour.

Délaissant l’emprise de ma capuche pour dévoiler mes traits fatigués et mes prunelles céruléennes, je m’en approchai maladroitement, titubant presque. Sous ce qu’il restait de mon uniforme teikokujin, mon moignon me démangeait, que dis-je, me torturait comme une infinité de lames aiguisées se plantant dans ma chair et celle d’un membre fantôme. Mon unique jambe valide, quant à elle, souffrait tout autant le martyr, les muscles raides, tétanisés par un feu incessant rongeant chacune de leurs fibres.

À proximité de l’avant-poste, je plongeai mon regard lasse dans celui du premier venu, avant de lui échanger, d’une voix presque brisé par l'essoufflement :


« S’il… S’il-vous-plaît… Je… Laissez-moi r-rentrer. J-Je veux… J’ai besoin de… »

Mais la faiblesse de mon corps l’emporta sur ma demande, et je perdis pied, me retenant de justesse contre une paroi à proximité. Le rudesse du voyage avait fait son œuvre. Doucement, je me laissai glisser, frôlant de mon dos l’étendue du mur avant que mes fesses n’en viennent à rencontrer la froideur du sol. Je soupirai bruyamment, complètement éreintée. Puis, les larmes suivirent, comme une délicate ondée. Des larmes de joies.

J’y étais, oui. J'y étais parvenue. À Kumo.



Ma seule et unique maison.
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Metaru Akagi
Metaru Akagi

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Lun 24 Jan 2022 - 20:38
Akagi siégeait, accoudé sur son bureau en chêne, écrivant un rapport sur sa dernière arrestation en cette fin de matinée d'automne. Une journée terne et ennuyante. La bande de malfrats sans envergures, dont parlait les écrits du fils du fer, ne méritaient pas le temps qu’il leur consacrait. Méticuleux et appliqué, il n’omettait néanmoins aucun détail. Un travail, même ennuyeux, méritait d’être bien fait. La pointe de sa plume se déplaçant rapidement sur le rouleau de papier dont la courbure naturelle remontait sans cesse chaque fois qu’il revenait à la ligne, l’agaçant. Akagi maugréa dans sa barbe en remettant en place le rouleau d’un geste sec. Les bruissements d’une agitation lointaine devinrent rapidement la cacophonie d’appel d’un garde cherchant un officier. Le géant de métal, qui cherchait depuis le début de la matinée une opportunité pour ce soustraire à ses tâches ingrates, sauta sur l’occasion. Se levant promptement de sa chaise. En quelques enjambées, il fut dans le couloir. A distance, il salua le garde pour attirer son attention d’une voix calme mais forte :

« Que se passe-t-il ? »

Le garde se tourna dans sa direction et parut soulagé :

« Bonjour, Officier Akagi. Je viens au rapport. Harusame Natsumi est à l’Arche grise. Elle semble faible, très fatiguée peut être. Nous l’avons emmené dans une salle d’interrogatoire de l’Arche. Que devons-nous faire ? »

Harusame Natsumi, ce nom sonnait familier aux oreilles du Metaru. Akagi demanda au garde de patienter. Il retourna dans son bureau et sortit, à l'instar du garde plus tôt, son bingo book. Cherchant en tournant les page rapidement, il trouva le profil qu'il désirait. Une portée disparue suite à l’annexation du Teikoku. Aucune nouvelle depuis le départ de l’empire. Les communications avec le Teikoku ayant toutes avortées et ses connaissances Kumojin n’ayant aucune information à apporter sur le sujet, sa disparition restait énigmatique. Seul un pseudonyme sortait de ce résumé plutôt court. Crocodile. Le Metaru hochait la tête en lisant. Il retourna auprès du garde :

« Va chercher un médecin à l’hôpital et retourne avec lui à l'Arche… »

Voyant Minako passer dans un couloir le Metaru l’interpella :

« Minako…, reportant son attention sur l’homme, apporte de l’eau et de la nourriture aussi. Je serais sur vos talons pour prendre le relai. Qu’importe ce que dit le Médecin, vous attendez mon arrivée pour la déplacer si besoin. »

Le shinobi ne perdit pas de temps et s’empressa d’exécuter les ordres du Metaru. Le géant de fer se tourna vers Minako et lui fit signe de le suivre. Il entra une nouvelle fois dans son bureau, ouvrit le bingo book à la bonne page et le tendit à Minako en lui expliquant rapidement la situation. Alors que la Minaraï lisait, il passa sa cape sur ses épaules et lança :

« Tu viens avec moi à l’Arche grise. Tu interrogeras Natsumi, je te laisse diriger l’interrogatoire. Je serais présent si je pense que tu oublies des éléments. Tu as pu voir Ikari réaliser un interrogatoire, en subir un de ma part. Désormais à toi d’en diriger un. »

Le Metaru réfléchit rapidement, il ajouta :

« On doit comprendre ce qui s’est passé entre le moment de sa disparition et son retour ici. S’assurer que son histoire fasse sens et que le village ne risque rien en la laissant entrer. C’est clair pour toi ? d’attaques ?»

Akagi ponctua sa phrase d’un mouvement de tête indiquant le couloir tout en se déplaçant vers la porte, sans réellement laisser le temps à la jeune kumojin de répondre. Elle devait faire ses preuves sur le terrain, si elle aspirait un jour à devenir Officier. Il serait son garde-fou aujourd'hui. Le Metaru laissa la jeune Kunoichi se préparer mentalement pendant qu'il informa un autre officier de la présence d'un personnage du bingo book à ses portes et de l'interrogatoire à venir. Ces informations devaient circuler au sein du Kyuubu et des autorités du villages. Puis ensemble, une fois Minako prête, ils se dirigèrent vers l’arche. Akagi ne lui avait laissé délibérément qu'un dizaine de minutes pour se préparer. Il fallait savoir réagir sans forcément avoir beaucoup de recul. Ici l'histoire était courte et les zones d'ombres grandes, tout restait à découvrir.

Ils entrèrent dans la salle où Natsumi se faisait examiner par le médecin. Le mobilier de celle-ci, trois chaises, une table et les murs froids ne servait pas un bienvenu des plus chaleureux mais là résidait l’objectif. Une gourde d’eau, du pain et du fromage toujours intact. Le garde devait être arrivé peut de temps avant Akagi et Minako. Le Metaru ferma la porte une fois que Minako entra à sa suite. Il lança :

« Officier Metaru Akagi et Zaiki Minako du Kyuubu. Nous avons quelques questions avant de vous laissez entrer sur nos terres. »

Le médecin vérifiait le pou et la température de la jeune femme, Akagi l’interrogea du regard pour savoir si sa vie était en danger d’une quelconque façon. Le docteur termina et se rapprocha de lui, lui expliquant qu’elle était particulièrement fatiguée sûrement après un long voyage. La jambe unique de la nouvelle arrivée ne facilitant certainement pas ses errances. Le Metaru hocha la tête et reporta son attention sur Natsumi.

« Minako s’occupera de votre interrogatoire mais d’abord prenez le temps de vous restaurer, indiquant les victuailles sur la table.»

La fatigue de la jeune femme pouvait être un frein et le Metaru arrêterait l’interrogatoire s’il la voyait défaillir. Cependant extraire la vérité d’un esprit las pouvait se révéler facilité ou au contraire impossible. Ils allaient découvrir rapidement ce qu’il pouvait tirer de la femme dans son état.
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Zaiki Minako
Zaiki Minako

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Mar 25 Jan 2022 - 16:44
Silence interne. Lorsque l’on sait que parfois, aucune réponse sur des enquêtes de disparition n’arrive. Que jamais, ô grand jamais, on ne pourra savoir ce qui s’est passé à x ou y personne. Ou que personne ne peut savoir à qui appartient le corps d’inconnus, que l’on nomme souvent Michiko ou Michimaru…

Michi : Inconnu.
Invention des prénoms feminin et masculin Michiko et Michimaru à la manière de John Doe et Jane Doe.

Vaquant souvent dans le bureau de son père pour travailler, la minarai musicienne passe dans le couloir, sortant des toilettes. Alors qu’elle s’apprête à ouvrir la porte du bureau, celle-ci s’ouvre, laissant apparaître la montagne de muscle aux longs cheveux blond platine. « Ah, ma fille, il a l’air d’y avoir de l’agitation, que se passe-t-il ? »

« Aucune idée, oto-san. »

C’est alors qu’en discutant avec son père dans le couloir sur l’entrainement physique à venir qu’elle devra effectuer, qu’un officier bien connu de la jeune femme l’interpelle : Akagi. En écoutant bien ce qu’il se raconte dans ce même couloir ; l’histoire semble plus claire aux yeux du padre. « Bien ma fille, on reparlera de ça tout à l’heure, va rejoindre notre collègue. »

Minako entre dans le bureau, ne prêtant pas attention à l’apparence du mobilier, se contentant d’écouter son supérieur sur la situation. Elle lit ce qu’il y a écrit sur le bingo book puis réfléchit un court instant.

"HARUSAME Natsumi. Portée disparue après le départ du Teikoku. Remonté par Kappa Tengoku, des enquêtes internes ont eu lieu, notamment auprès de Nakamura Syoto, enquêtes ayant été infructueuses. Quand on sait que ces deux personnes sont décédées et que la demoiselle revient, j’ai froid au dos pour elle… "

« Ok. » répond-elle lorsque Akagi lui demande de diriger l’interrogatoire. « Je me sens d’attaque, après avoir analysé votre comportement quand j’ai déposé ma déclaration, ainsi que le comportement de Ikari lors de mon stage je me sens prête à m’occuper de cette jeune fille. », dit-elle ce à quoi elle prend ce chapeau, similaire à celui que le cardinal avait lancé à l’assemblée calcinée, tranchant sur les rebords, le pose sur sa tête puis suit son supérieur jusqu’à la salle d’interrogatoire non loin de l’arche.

"Je vais surtout la tester, si elle est fiable, si elle est digne d’un shinobi de Kumo, si elle est vraiment qui elle prétend être… Qui es-tu Harusame Natsumi ? "

L’officier se présente ainsi à la revenante. Minako paraît frêle et petite par rapport au géant de fer, malgré la poitrine assez forte, et pourtant ces brûlures sur la partie droite de son visage, sur sa poitrine et son flanc, ces dernières parties cachées par son qipao blanc, dénotent d’une certaine résistance et d’une force chez elle. Elle retire son chapeau trop grand pour elle, montrant ainsi son œil gauche de chouette et un œil droit normal, bleu, le regard se plongeant ainsi dans les yeux de la jeune femme. Sans un mot, elle fait une révérence et se place aux côtés de Akagi.

"Elle est choupi… Mais je ne vais pas lui faire peur, pas maintenant… "

Chapeau sur la table, elle s’assure que la demoiselle reprenne un peu de forces pour commencer ce fameux test au sein même de l’interrogatoire…

« Harusame Natsumi, c’est bien ça ? Dites-moi quel est l’objectif de votre retour ? Je voudrai savoir ce qui vous est arrivé entre votre disparition et aujourd’hui. J’aimerai savoir tout ce que vous avez fait, où vous étiez. Vous avez laissé un message étrange ; qui se cache derrière le crocodile ? Depuis, vous n’avez donné signe de vie à personne, alors je voudrai que vous me racontiez pourquoi. Racontez-moi tout. »

L’œil de chouette semble étrange : le globe oculaire gauche entièrement noir laisse penser qu’une autre personne analyse la jeune fille, à travers celui-ci… Le sceau ancestral secondaire de Minako, inactif, mais la présence est bien là.
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Jeu 27 Jan 2022 - 5:26






Mon regard lasse, vide de tout éclat, lorgnait le vide au ras du sol en quête d'une quelconque poussée, d'un peu de force venu d'ailleurs. Face à des paupières se faisant lourdes sous le poids d'un éreintant voyage, je fis mon possible pour lutter contre l'enveloppante chaleur des bras de Morphée, contre les vapes qui menaçaient de m'attirer dans un profond, mais si doux sommeil. Une véritable torture, que de combattre avec autant d'acharnement le royaume des songes… Pourtant, je n'étais point seule pour faire face aux ténèbres conquérantes. Aidée par l'agitation, encouragée par l'écho de voix desquelles je semblais déceler les syllabes formant un nom, le mien, je pus tenir bon face aux assauts répétés et combinés de la fatigue et de l'épuisement. Farouches adversaires, me direz-vous. Oh oui.

Bientôt soutenue par les gardes postés au pied du célébrissime colosse de métal qu'était l'Arche Grise, il me fallut néanmoins rassembler tout mon courage afin de regagner la relative fragilité de mes appuis, sur le point de s'effondrer, tant mes muscles étaient endoloris. Une douleur lancinante, celles de fibres usées à la corde criant désormais pour un peu repos, un peu d'oxygène, levant le drapeau blanc face à un raz-de-marée d'acide lactique.


Bien vite, je fus amenée au sein du poste de garde bordant l'imposante structure à l'entrée du village de la Foudre. Dans le corridor, plusieurs personnages inconnus s'agitaient de part et d'autre, papiers divers coincés sous les bras, ou vaquaient à leurs tâches routinières. Tout au fond, au sein d'une petite pièce isolée des autres, un homme dans la fleur de l'âge aux épaules drapées d'un sarrau immaculé attendait vraisemblablement l'arrivée de sa prochaine patiente du jour. Je compris bien vite, en pénétrant l'espace, que sa présence m'était allouée.

Vidée, je ne protestai ni ne rechignai lorsque celui-ci m'imposa son examen de santé. Cela était pour ma propre sécurité, après tout. Brève anamnèse, signaux vitaux, état de conscience, examen physique sommaire, évaluation de la douleur et autres tests en tous genres complétèrent petit à petit le portrait de la situation, à la fin de quoi, l'homme que j'avais aperçu à mon arrivée à l'Arche Grise s'immisça dans la pièce, déposant sur l'unique table un plateau de victuailles assez basique, aussi terne et déplaisant à la vue que la froideur des murs du cubicule. Trônant ainsi sur le mobilier en uniques rois et maîtres, une banale gourde d'eau, un morceau de pain et un peu de fromage; ce qu'il fallait pour soutenir temporairement un estomac criant famine, sans plus. Outre le banc que j'occupais déjà, deux autres chaises étaient disposées de sorte à me faire directement face, de l'autre côté du meuble prenant une majeure partie de l'espace. Une salle d'interrogatoire? Cela en avait tout l'air.

J'échappai un soupir, qui ne manqua pas d'attirer sur moi le regard suspicieux du médecin, avant que celui-ci ne se désintéresse de moi pour accueillir un joyeux tandem de shinobis. Le premier, un homme d'un certain âge à la chevelure brune, plutôt musculeux sous son haut sans manches recouvert d'une cape. À sa suite, une jeune demoiselle, une chapelière aux prunelles étranges, vairons et au corps marqué par les stigmates d'un malheureux événement, sans doute - une vue qui m'arracha une moue empathique, malgré l'angoisse qui accablait mon esprit à cet instant. J'avais, après tout, moi aussi souffert de mutilations corporelles.

Metaru Akagi et Zaiki Minako, du Kyuubu. Ainsi le premier avait-il fait les présentations, avant de m'enjoindre à me sustenter.

Je reluquai longuement le plateau sur la table, contemplant un à un les éléments qui le composaient, les jaugeant comme autant de menaces potentielles à mon encontre. Oui, j'étais méfiante. Après autant de temps passé à survivre sous le joug d'un lieutenant des plus sadiques, puis abandonnée en terre de fourberies et de tromperies, il aurait été difficile, voire impossible, de changer ce genre d'habitudes, de précautions, de manière aussi instantanée. En bout de piste, la peur l'emporta sur la faim, au grand dam d'un organe protestant déjà de par ses gargouillements incessants, hurlant à qui voulait bien l'entendre son désagrément face à mon entêtement. Hochant doucement la tête de gauche à droite, je repoussai avec délicatesse le repas offert tandis que je posais mes prunelles terrifiées sur la plus jeune du tandem.


« Dé… Désolée… Je n'en veux p-pas. Je… n'ai pas faim. »

Un piètre mensonge, considérant l'état déplorable dans lequel je me trouvais.

Sans malice, ni arrogance, dans ma geste, je vins croiser mes bras sur le meuble, puis, m'acroupissant légèrement, y dénichai un peu de confort pour mon menton, le glissant tranquillement pour offrir, ensuite, ce même plaisir à ma joue, puis à tout un pan de mon visage. Tel un coussin, j'y restai l'espace d'une minute, peut-être moins, avant de me redresser à moitié et de frotter mes paupières avec la paume de mes mains tandis que la dénommée Minako débutait son interrogatoire. Une exhalation plus tard, je fus de retour, redressée dans mon siège, les prunelles céruléennes jonglant timidement entre le Metaru et la kunoichi.


« O-Oui, c'est bien ça… acquiesçai-je d'abord, d'une voix éteinte. »

Autant de questions, lancées ainsi à l'unisson sans la moindre interruption n'aida en rien ma cause, accentuant anxiété et confusion en mon esprit. Liant et déliant nerveusement mes doigts, j'eus besoin d'un moment pour démêler le tout, pour rompre, à nouveau, le silence qui avait envahi les lieux, comme un voile alourdissant toute chose. Un détail, cependant, dans le lot, me fit tilter. Je me lançai donc là-dessus :

« Le… Le message? Vous… Vous avez trouvé le message dans mon b-bandeau, sous l'Arche? Je... »

Des yeux humides, un corps tremblotant sous ce mélange de fébrilité, de honte et d'angoisse; voilà ce qui s'offrait au regard du duo de shinobis. Une vision pathétique d'une personne dans toute sa vulnérabilité. Néanmoins, je poursuivis en ce sens :

« Le crocodile… C-C'était le kuchiyose de Joo Jun. Un… Un lieutenant au sein du p-protectorat de Kumo, p-pendant l'annexion, indiquai-je simplement. C'est… elle… qui m'a entraînée hors du village… C'est… C'est par sa faute, si j'ai disparu. »

Une brève pause, un regard presque supplicatif. Allaient-ils me croire? Je l'espèrais… car c'était la vérité. Dans tous les cas, une certaine panique commençait à se faire sentir.

« Si… Si je suis ici… C'est parce que j-je n'aurais jamais dû avoir à revenir. J-Je suis kumojin, r-rien d’autre. Ma… Ma vie est ici. Ma famille, mes p-parents, mon grand-frère… mon… petit ami. De…Demandez-lui. C’est… C’est Tengoku, Kappa Tengoku, un… un genin du village. Il vous c-confirmera tout ! »

Où était-il par ailleurs ? La tête dans ses bouquins, à la bibliothèque de la Foudre? Probablement. Cela lui ressemblait bien.

Si seulement j'avais su...



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Zaiki Minako
Zaiki Minako

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Jeu 27 Jan 2022 - 12:57
« Oh quel malheur… Oh ma petite, la même faute que moi… Oooh… »

Minako entend la voix de son esprit ancestral secondaire pleurer à chaudes larmes. Son œil gauche noir profond s’humidifie et semble retranscrire les émotions de son ancienne sensei. D’instinct elle regarde sur sa gauche, entre elle et Akagi, car elle peut visualiser la petite dame âgée qui la suit depuis le lien du sceau qui les lient. Son cœur se serre, car ayant subi son épreuve ancestrale avant que la demoiselle s’entraine à maitriser ce sceau, la petite mamie Grisou lui a raconté des choses, des erreurs passées qui ont conduit à la mort de son mari ; erreurs qu’elle ne veut pas que Minako reproduise. La jeune apprentie comprend donc que Yoko se reconnait en Natsumi. « Oh, Yoko-sensei. Oui en effet, comment faire. Que lui dire à ce sujet, on ne peut pas lui dire d’emblée que Kappa… »

C’est là que son supérieur, le grand Metaru, lui murmure qu’il faut passer outre cette question et ne pas en parler de suite. Aurait-il compris l’hésitation de Minako ? Peut-être. Elle regarde de nouveau ses notes qu’elle a prise :

Minako a écrit:
Crocodile = Kuchiyose de Joo Jun, lieutenant du protectorat de Kumo pendant l’annexion.
Natsumi n’aurait pas voulu partir : enlevée par cette personne.
Objectif : rentrer chez elle auprès de sa famille.

« Hum, je me contrefiche de Kappa. Pour l’heure j’ai besoin de vous. Je vous conseille de prendre un peu de temps pour respirer et reprendre vos esprits. J’ai vraiment besoin de tout savoir, alors… »

Minako mentait au sujet de Tengoku, car elle devra lui annoncer la vérité tôt ou tard, mais ce n’est pas le moment. Déjà, l’information sur le crocodile est fort intéressante. Ce n’est donc pas un pseudonyme comme elle s’imaginait, mais elle ne connait pas Joo Jun.

« Prenez le temps qu’il faut pour me répondre, j’ai besoin de savoir. Je voudrai savoir ce qui vous est arrivé depuis, ce qui vous a poussé à ne plus donner signe de vie. Cette personne, Joo Jun, où vous a-t-elle emmenée et vous a-t-elle causé du mal ? »

Si ça ne passe pas à l’oral, je devrais peut-être lui demander d’écrire au vu de son état. Je ne devrai pas prendre pitié, ma raison me dit qu’il me faut avoir toutes les infos, mais mon cœur me dit de garder patience… Alors… Non je ne veux pas lui mettre la pression, ça pourrait fausser sa déclaration, et elle pourrait se sentir mal, et à force, pourrait sombrer. Notre but est de soutenir, pas d’enfoncer qui que ce soit.

« Si vous le souhaitez, je peux vous laisser écrire, si cela vous est plus confortable. »

Parfaitement calme, Minako veut paraître apaisante pour Natsumi, compatissant avec elle, très certainement qu’elle a dû vivre des horreurs mais il lui faut tout savoir pour l’aider et aussi pour la sécurité de tous, car on n’est jamais trop prudent…

« Yoko-sensei, qu’en pensez-vous ? »
[i]« Mina, c’est une bonne idée que de vouloir que cette jeune fille prenne le temps de faire sa déclaration à l’oral où à l’écrit. Il reste à savoir si ton collègue apprécie ta proposition. »
« J’espère bien. »

Minako s’inquiète pour son esprit ancestral qui semble réellement triste pour Natsumi. Elle est sûre que si son ancienne professeure était en vie, elle aurait pris cette jeune fille dans les bras pour la réconforter.

HRP Après une brève discussion en HRP, après ce tour introductif, je réponds avant Akagi, en plaçant les quelques infos qu’il me donne dans mon post, ce qui fluidifiera la lecture de ce rp.

N’hésitez pas à me contacter si besoin sur Discord. Bon jeu ! =)
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Metaru Akagi

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Ven 28 Jan 2022 - 17:51
« Dé… Désolée… Je n'en veux p-pas. Je… n'ai pas faim. »

Le Metaru de marbre face à cette déclaration n’y cru pas le moins du monde. Les traits fatigués et creusés de la jeune femme trahissaient un mensonge transpirant la méfiance. Alors que Minako prenait la main de l’interrogatoire, le Metaru s’approcha de la table prit un petit bout du fromage et de pain puis avala l’ensemble afin d’évacuer tous doutes. Il reprit place debout derrière la Zaiki.

Sa camarade bombarda d’une seule traite Natsumi de maintes questions, toutes pertinentes, mais trop nombreuses. Elles formèrent un raz de marée engloutissant l’esprit fatiguée de la jeune femme. Une voix lasse et lointaine s’échappa des lèvres de l’interrogée épuisée dont la tête dodelinait sur ses genoux. Comme l’imaginait Akagi, cette voix répondit difficilement aux questions de la Minaraï. Submerger une personne de question pouvait se révéler efficace pour déterminer la cohérence des propos, cependant dans le cas présent aux vues de son état de fatigue ce choix ne semblait pas cohérent. Le Metaru se fit une note mentale. La pratique passait forcément par des erreurs. Minako comprendrait sûrement d’elle-même celle-ci. Ajuster son approche au cours d’un interrogatoire restait monnaie courante pour s’adapter aux personnalités que l’on découvrait au fil de la discussion.

Natsumi sortit de la brume épaisse de fatigue qui altérait son audition en répondant totalement par l’affirmative à une question que son sommeil éveillé avait dû créer. Un détail cependant retint vraisemblablement son attention. S’y accrochant corps et âme, elle plaida dès lors son appartenance à la cité en expliquant que son éloignement forcé résultait des manigances du fameux crocodile. Révélant au passage son identité et son appartenance au teikoku. Elle parla d’un petit ami, Kappa Tengoku. Malheureusement le vaillant shinobi mangeait désormais les pissenlits par la racine. A cette mention Akagi se pencha en avant et susurra à l’oreille de Minako en prévention :

« Ne mentionne pas Kappa pour le moment. »

L’intervention de Natsumi se termina sur des phrases hachées et une inquiétude qui semblait creuser ses traits déjà marqués par la fatigue. Akagi placé derrière Minako se fustigea mentalement, il ne put constater des expressions qu’affichaient la minaraï. S’il voulait s’assurer qu’elle savait mener un interrogatoire, il devait s’assurer qu’elle maintenait le masque stoïcisme en toute circonstance. Il se plaça dos contre le mur entre les deux jeunes femmes afin de pouvoir observer les réactions de chacune.

La minaraï reprit le court de son interrogatoire d’une piètre manière. Akagi, dont le faciès resta de marbre grimaça intérieurement. Sa mention maladroite de Kappa pouvait lui valoir l’hostilité de l’interrogée… Alors qu’il aurait suffi ne pas relever. Nouvelle note mentale pour le débrief qui viendrait. Akagi intervint tout de suite après la première phrase de Minako, pour ne pas la couper et saper son autorité mais surtout pour apaiser les potentielles tensions :

« Nous répondrons à vos demandes, avec plaisir, une fois que le laps de temps séparant votre disparition et votre retour aura trouvé explication. »

Akagi restait neutre et courtois à l’instar de la figure aux cernes profondes ramassés sur elle-même subissant l’interrogatoire. Dans le doute rien ne servait d’envenimer les choses. Minako continua son questionnement. Reprenant là où elle s’était arrêtée, cherchant à comprendre le rôle de la fameuse Joo Jun dans la disparition de l’ancienne kunoichi des nuages. Akagi fut surprit de la proposition de la femme à l’œil de chouette. Innovant dans son approche de l’interrogatoire, elle offrait la possibilité à l’interrogée d’écrire plutôt que parlait. La voix tremblotante de celle-ci ayant plaidé dans ce sens. Akagi resta muet pour l’instant cherchant à déterminer l’intérêt de la démarche. Le résultat parlerait pour lui-même. Ne voulant pas intervenir outre mesure afin de ne pas déstabiliser Minako, il décida de la laisser continuer. Il espérait seulement qu’elle n’oublierait pas de revenir sur ses questions restées sans réponse. Le géant de métal croisa ses avants bras sur son buste les yeux figés sur le profil de Natsumi cherchant à déterminer si sous ses airs de voyageuse exténuée se cachait une menace pour kumo. Le Metaru dont l’instinct protecteur, exacerbé pour sa cité, se trouvait amplifier par sa méfiance naturelle pour l’empire commanditaire du meurtre de ses parents, était bien déterminé à ne laisser son empathie troubler son jugement.

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Harusame Natsumi
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Dim 30 Jan 2022 - 3:58





Cet Akagi ne se laissa point berner par mon refus.
Car en une démonstration des plus convaincantes, dont je ne manquai pas une miette, il en vint à chasser, du revers de la main, toute méfiance que j’avais pu porter à l’égard de la nourriture. Sous le couvert de la discrétion, mes doigts trouvèrent donc peu à peu le chemin jusqu’aux aliments entamés par l’officier du clan Metaru, arrachant quelques maigres parcelles de fromage, puis de pain, pour les porter jusqu’à l’orée de ma bouche faiblement entrouverte, avalant le tout d’un trait. Attrapant ensuite la gourde laissée à elle-même, je jetai une oeillade envers l’instigateur de ce surprenant revirement de situation, jaugeant quelque peu sa réaction en quête d’assurance, d’un quelconque signe d’encouragement, avant d’enfin m’abandonner à l’appel de l’eau fraîche. Cet estomac affamé à présent comblé de victuailles et cette soif désormais étanchée par le breuvage furent autant de signes d’un apaisement prochain, pensai-je…

Faussement, sans doute.

Car la réponse, sèche et brutale, de la dénommée Minako, avait su soulever l’ire en moi, ravivant blessures et balayant mes souvenirs comme les vents désertiques soulevaient les dunes pour en faire d’impitoyables tempêtes de sable. Le cœur aride, l’aigreur guidant mes lèvres, je ne pus que répliquer avec hargne :

« C… Comme vous vous êtes fichus de moi depuis ma disparition, c'est ça? V… Vous n’avez rien fait pour m’ai— »

Mais l’intervention de l’officier, tel un baume appliqué sur ma plaie béante pour en apaiser la souffrance, trouva écho à mon esprit, faisant échouer mon élan colérique ainsi que l’aurait fait une imposante vague, s’évanouissant peu à peu jusqu’à se fondre avec l’horizon, ne laissant qu’une discrète houle comme unique témoin de son passage : de la honte, émanant de ma personne sous la forme d’un regard bas, fuyant, navré.

« Je… D-D’accord… soupirai-je, résignée. P… Pardon. Je n’aurais p-pas dû m’emporter. »

Mal à l’aise, mes doigts dénichèrent un peu de réconfort à la base de ma nuque tandis que je reportai mon attention sur la demoiselle. Une gorgée d’eau plus tard, je lui répondis timidement:

« Hm… Je… peux avoir ce qu’il faut pour écrire..? Je… J’en ai pour q-quelques minutes. V-Vous saurez tout, promis… »

Un peu d’eau, encore. Il me fallait noyer mon angoisse pour que puisse émerger la vérité. Toute la vérité. Je vous le jure. Rapidement, le matériel nécessaire fut déposé sur la table, devant moi. Cette fois-ci, contrairement à cette nuitée sous l’égide du clair de lune, perchée au sommet d’une falaise bordant la Baie de Jade, c’était par l’écriture que mon avenir allait se jouer. Sur cette feuille, bientôt couverte d’autant de mots qu’il ne me fut capable de poser, d’horreurs et de péripéties transposées : une tragédie. Mon récit. Les mésaventures d’une jeune femme démunie face à son destin.


Première Page:


Complétant les prémices d’un voyage vers les enfers, je leur offris aussitôt, la dextre tremblotante sous le poids de ce qui allait suivre ensuite. La seconde page, et la pire d’entre toutes. La plume prête, j’hésitai néanmoins face à l’horreur que je m'apprêtais à leur révéler.

« Je… Euh… Vous… Voulez absolument tout savoir? questionnai-je d’une voix trahissant l’effroi qui me submergeait, avant de souffler, en un murmure presque inaudible. B-Bon… peu importe… »

L’écriture reprit.


Deuxième Page:


Je pliai le second bout de papier, le conservant momentanément sous le joug d’une poigne si serrée qu’elle froissa la page. La mâchoire crispée, les muscles tendus, je ne pus réprimer les larmes, et la douleur qui m’envahissait de toutes parts. J’avais honte. Terriblement honte. Et me confier ainsi, partager mon impuissance, n’allait pas sans souffrance. Au contraire. Il n’y avait pas pire torture et, paradoxalement peut-être, meilleur soulagement. Qu’allaient-ils penser de tout ceci? De moi? La perspective de me savoir jugé, ou pire, que l’on allait potentiellement douter de cette déposition, me glaçait les sangs. Ce fut donc à contrecœur, et le teint livide, que je leur remis la deuxième page de mon récit, avant d’en entamer la dernière partie… à l’oral.

Mes doigts se lièrent et se délièrent nerveusement tandis que je complétais ce marathon haut en émotions :

« Le… nouvel e-empereur a rapidement pris le p-pouvoir, ensuite. J’... J’aurais dû profiter de la c-confusion, à l’époque, pour fuir… Mais…  J’ai… J’ai trop tardé. Vous… Vous savez… Les teikokujins détestent les shinobis de K-Kumo. En… Encore aujourd’hui. Et le d-départ du Sendai n’a rien amélioré, au.. au contraire. »

Une brève pause, et puis…

« Pour… Pour ma sécurité, j’ai… j’ai décidé de me fondre dans la masse, parmi les hijins. J’ai  caché m… mon p-passé du mieux que j’ai pu. J’ai offert m-mes services à l’hôpital d’Urahi, p-pour devenir apprentie eiseinin, en… en attendant le m-moment opportun pour v-vous envoyer une lettre… Q-Qui a été interceptée par l’Empire. P-Par un soldat. Nagamasa Ippo. »

Le souvenir me vint alors que je transportais toujours, en ma compagnie, la réponse écrite du manipulateur de limaille. Une preuve qui, je l'espérais, rassurerait les officiers quant à la véracité de mes propos. Mais pour la tirer de ma besace, que je ne possédais plus, il me fallut d’abord obtenir leur accord.  

« J’ai… J’ai reçu un mot, en retour… Je… Je ne savais pas s’il s’agissait de vous… ou non. Je… Je l’ai encore, dans mon sac. P-Prenez-le. »

Et je repris, simplement, ma voix se faisant un peu plus lasse, un peu plus dénuée d’énergie au fur et à mesure que je partageais cette montagne d’informations. J'avais besoin de repos.

« J’ai… j’ai donné une seconde lettre, quelques j-jours plus tard, a-avant la rencontre, à une… une jeune patiente blessée. Une kunoichi indépendante. Chinoike Katsuko. Elle... Elle m'a offert son support. Elle… Elle devait voyager jusqu’ici, bientôt… et v-vous la donner, si les choses se passaient mal p-pour moi. J’... J’aurais pu être exécutée, ou… ou jeter au fond d’un cachot… A-Alors, je… Hm… Voilà… »

Une moue soulagée, sous mes traits cernés, épuisés. Ma tête ne reposait pas sur une pique à l'entrée de la capitale impériale, après tout.

« Le... Le soldat, et une kunoichi, Nagamasa Reira, m'ont questionné. Un... Un peu comme ici. Et... On m'a laissé partir. J'ai... j'ai voyagé jusqu'ici en... ensuite, sans détour, sans interruption. S... Sans me reposer une seule fois. »

La Lettre du soldat:

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Zaiki Minako
Zaiki Minako

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Dim 30 Jan 2022 - 15:46
Minako, intérieurement, a eu l'effet escompté de ce test, la demoiselle a haussé d'un ton, paraît-il qu'ainsi on peut mieux cerner le personnage et ses intentions. Personne n'a voulu aider Natsumi, apparemment... Alors qu’en vérité, enquêtes ont eu lieu et une missive a été envoyée au Teikoku pour savoir où est la jeune fille. L'apprentie se fera un plaisir de le lui expliquer ultérieurement, une fois toutes les informations au clair.

Il est temps pour Minako de tout savoir. Elle prête son carnet en double à l'interrogée. Après avoir pris la première feuille, elle tente de la rassurer tout en conservant un faciès plutôt neutre, bien qu’un léger sourire compatissant se lise.

« Je veux pouvoir vous comprendre, donc il m'est nécessaire de tout savoir. Rassurez-vous donc, vous êtes en sécurité entre ces murs. »

De plus, elle le sent, son supérieur lui faisant beaucoup penser à son propre père, est digne de confiance, elle est donc sûre qu’il saura veiller à ce que tout se passe pour le mieux. Elle a lu la première feuille et comprend que la jeune Natsumi a dû énormément souffrir, mais avant de poser quelconques questions, elle écoute donc son interlocutrice parler, puis lit la seconde feuille. Rien n’indique une colère naissante au sein même de l’esprit de Minako, et pourtant, derrière ce semblant de calme se cache une vérité, un dégoût sans nom.

Joo Jun… Dans ces écrits, des flashs du passé de la minarai, de ces années à l'académie durant lesquelles la racaille s'opposait au quatuor des enfants de Jashin, qui torturaient odieusement les plus fragiles de ses amis. Cette lieutenante du protectorat de Kumo était-elle aussi de la même trempe que les quatre enfants de Jashin ayant failli tuer mes amis ?

« Donc, pour résumer, cette fille voulait avoir une totale emprise sur vous pour assouvir ses convictions personnelles. Après votre départ précipité, laissant ainsi votre appel à l’aide sous l’arche, elle vous a emmené à Tetsu avant que vous soyez toutes deux à Urahi. Elle vous a torturé psychologiquement et physiquement donc, et un jour elle a disparu. Ensuite, une personne vous a promis que vous pourriez vous reconstruire et vous a abandonné en même temps que Sendai a quitté son titre d’empereur. Je vous comprends bien ? »

Minako demande cela pour vérifier si le discours oral pourra correspondre à cet écrit, une mesure de sécurité, bien qu’au fond d’elle, elle veut croire la jeune fille. Puis, elle revient à ce que Natsumi a raconté à l’oral après l’écriture des parties qu’elle ne voulait sans doute pas dire, certainement par crainte d’être jugée par l’un des deux officiers en face d’elle.

« Vous n'aviez donc pas le courage de nous laisser un mot pendant que vous faisiez semblant d'être les leurs. Il aurait pourtant été possible d'envoyer un message pendant que vous étiez dans leur hôpital à jouer les apprentis infirmières. Et lorsqu’enfin vous aviez osé prendre une plume pour nous annoncer où vous étiez, un soldat l’a intercepté et vous a interrogé en compagnie d’une camarade avant de vous laisser revenir auprès de votre famille. Donc ce message que vous me montrez, vient donc de ce soldat ayant intercepté votre message au final. »

Minako laisse les deux feuilles sur le bureau, à côté d'elle, dans le but que s'il le souhaite, l'officier Akagi puisse lire aussi.

« Cela dit je suis impressionnée par le fait que vous ayez réussi à rentrer seule, sans une once de repos. Quant à cette demoiselle, Chinoike Katsuko, si un jour elle vient dans notre mère patrie, j’aimerai avoir un descriptif rapide de son apparence afin qu’on puisse si besoin lui demander. »

Elle ne connait pas ce ninja indépendant, du moins son nom ne lui dit absolument rien, mais elle sera ravie d’en apprendre davantage sur cette histoire. Tout du long, la chapelière reste totalement calme et conserve un masque serein, faisant comme si Akagi n’est pas là. Dans son esprit, son ancienne professeure a l’air compatissante envers Natsumi.

« J’ai besoin d’éclaircissement cela dit, sur le contexte de votre départ. Quels ont pu être les buts de votre bourreau vous ayant traîné de force à l’extérieur ? »
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Metaru Akagi
Metaru Akagi

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Lun 31 Jan 2022 - 17:02
Une main fragile se porta sur la nourriture dès lors que le Metaru goutta lui-même le plat de fromage et le pain. Curieux. Akagi avait agit ainsi pour deux raisons. La première, la plus évidente, trouvait sa raison dans la silhouette fragile de Natsumi qui transpirait la fatigue, la faim et la soif. Le Metaru avait fait preuve de compassion. La deuxième, moins limpide, trouvait ses racines dans l’évaluation que subissait actuellement l’ex-kumojin. Le géant de métal testait Natsumi. Elle avait refusé la nourriture sous prétexte d’être sustenté et pourtant elle se parjurait sans vergogne désormais. Comme si elle fut rassurée. Akagi notait une certaine incohérence dans cet acte. La femme demandait à son ancien village de l’accepter corps et âme plaidant son appartenance et que malgré les maux rien ne semblait avoir brisé son sentiment d’appartenance aux rangs Kumojin. Pourtant elle faisait preuve de méfiance pour ce village qu’elle portait en parangon de vertu et qui symbolisait ses espérances... Seule la méfiance pouvait lui avoir retenue la main alors que son corps criait sa souffrance. Curieuse contradiction qui marquait là, un premier schisme entre les paroles et les actes. Schisme qui n’était jamais en faveur des interrogés. Akagi nota le point mentalement laissant Minako tenir son interrogatoire pour l’instant.

Natsumi entreprit d’écrire tout d’abord, comme Minako l’avait proposé, les péripéties qu’avaient été sa vie au Teikoku. Après lecture rapide Minako passa les écrits au Metaru qui les lu avec attention tout en écoutant la fin du récit sortant de la bouche de l’interrogée. Akagi ne fut pas étonné d’apprendre que le Teikoku gardait une haine tenace envers les Kumojins. Lui-même surpassait désormais cet état de rage constante envers l’empire qui l’avait par le passé consumé, cependant il ne le portait toujours pas dans son cœur. La cicatrice faite à son cœur lors de l’assassinat de ses parents ne rougeoyait plus, le baume de la sagesse et du temps ayant atténué la douleur, mais elle existerait toujours. Le reste des écrits furent plus difficiles à lire pour quiconque ayant un soupçon d’imagination. Des tortures, du gavage d’alcool, Joo Jun avait clairement cherché à briser Natsumi. Le Metaru ne pouvait s’embarrasser de compassion durant ce genre de rencontre mais il pouvait une fois encore déplorer les effets de l'annexion sur son village et ses précieux compatriotes. Il secoua légèrement la tête à la lecture. Il ne demandait qu’à croire son ancienne compatriote, malheureusement les données qu’il avait jusqu’ici ne plaidait pas en sa faveur. Sa méfiance, le fait d’avoir subit un lavage de cerveau et d’avoir ensuite cru les mots de l’empire, gageaient d’une possible inconstance dans son alignement. Toute l’histoire semblait chaotique et livrée sans arrière-pensée, ce qui la rendait plausible et sûrement véridique.

Le Metaru réfléchit silencieusement et à la lumière de ses dernières informations et de la lettre du soldat tendu par l’interrogée, il arrêta son choix. Il détenait son jugement, certain qu’aucun mot supplémentaire de Natsumi ne changerait cet état. Il écouta Minako qui habilement reprenait à sa manière les propos de la jeune femme pour vérifier sa compréhension. Demandant de confirmer que le dénommé Ippo était bien l’auteur du mot qu’Akagi parcourait encore il y a quelques instants, et une description de sa bienfaitrice. Le Metaru acquiesça intérieurement, il s’agit de bonne question que la Minaraï avait su sortir du tumulte d’informations reçues en peu de temps.

Malgré son jugement arrêté, le Metaru décida de jouer le jeu et d’ajouter à la rhétorique de Minako. Il voulut d’abord contrebalancer les piques volontaires de la jeune Kunoichi qui cherchait sûrement à déstabiliser Natsumi, pour se faire passer pour l’épaule compatissante. Epaule qui supporterait l’interrogée face à Minako qui assénait des retours sceptiques judicieusement choisit quant à son retour autorisé si facilement. Il se retint cependant laissant Natsumi commencer à répondre à cette dernière question, concernant Joo Juun, et au milieu d’une nouvelle explication hésitante il l'interrompit d’un ton calme et ferme assénant simplement :

« Pourquoi vous méfiez-vous de nous ? »

Minako n’apprécierait peut-être pas cette interruption mais Akagi voulait voir comment réagirait l’interrogée à cette question sans en avoir à susurrer son chemin de pensée. La Minaraï se débrouillait bien mais elle devait encore apprendre.

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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Mer 2 Fév 2022 - 0:26





« En sécurité… »

Un chuchotement, d’abord adressé à une part de ma personne afin de dissiper mes doutes, mon éternelle méfiance. Cette partie brisée, fragmentée en un millier d’éclats suivant sa rencontre, brutale, avec le crocodile affamé. Celle conditionnée. Celle qui avait résisté au festin de la soldate, puis aux victuailles de l’officier. Celle qui ne croyait plus rien, ni en rien, qui avait cessé d’espérer depuis belle lurette. Celle à la voix hachurée, hésitante, bégayante. Celle à la confiance désormais vacillante, envers ceux qu’elle voyait aujourd’hui comme autant de menaces potentielles, autant de canidés avides de chair fraîche —  le monde entier, qu’ils soient amis ou ennemis, kumojins ou teikokujins, hormis quelques rares exceptions. Un fieffé mensonge? Un subtil stratagème? La sécurité était un mirage que l’on faisait miroiter au visage candide des marmots. Cette dernière y croyait dur comme fer… car on lui avait appris à voir ainsi le monde sous ses traits les plus difformes, les plus laids, les plus abjects. Et de la plus vile des façons.

Elle était, en somme, le triste résultat d’une succession de traumatismes. Comme une poupée de porcelaine brisée, rafistolée avec du ruban adhésif.

Mais, moi, j'y croyais : j'étais bien plus que cela. Plus qu'un ramassis de blessures. Du moins, j'essayais de m'en convaincre.

Car il y avait aussi cette Natsumi d'antan, amoureuse de son pays, quelque part. Celle qui avait compris les mots de la kunoichi aux cicatrices. Sa compassion. Celle qui s’était empressée de boire, de manger. Qui répondait aux questions avec honnêteté, presque naïve, tandis que l’espoir d’un avenir meilleur, de retour au sein de sa patrie d’adoption, abreuvait ses pensées. Celle qui coopérait malgré l'exténuation. Celle qui, par un chuchotement faiblement adressé, avait tenté d’apaiser la tourmente de sa consoeur : Ouvre donc tes yeux, Natsumi. Tu es chez toi. Les flammes ne peuvent plus t’atteindre, par-delà les Nuages. Tu es en sécurité entre ces murs, vois-tu? Tu es en sécurité… Tout va bien.

Face aux paroles de la chapelière, il y eut une brève lueur de soulagement : des larmes, discrètes, se déversant comme autant de minuscules miroirs sur ma peau pâle, fatiguée, alors que je déposais mes maux sur une seconde page vierge. Celles-ci, à l’instar des lettres, étaient criantes de vérité pour quiconque daignait contempler leurs murmures.

Heureusement, rien de semblait avoir échappé à la vairon. Pour chaque phrase qu'elle prononça, pour chaque résumé qu'elle dévoila, il y eut donc une timide inclinaison de tête, suivie d'une courte prise de parole.

« Je… O-oui. c'est exact... »

Un index qui caressait nerveusement la bordure de mon pantalon. Y croyait-elle vraiment? Difficile à dire, car au-delà d'un bien pâle sourire, rien de trahissait les pensées de la kunoichi.

Je poursuivis par une confirmation, en accord avec les paroles de cette dernière, ajoutant au passage davantage de détails pour étoffer mon récit :

« O-Oui, une lettre de Nagamasa Ippo. Un… un soldat de l'unité coloniale. Il… il sait m-manipuler la limaille de fer. Il m'a… Il m'a menacé avec son pouvoir...  »

Et puis vint le tour de ma bienfaitrice, cette patiente pour qui j’avais apporté tout mon soutien au milieu d’un chaos infernal, au sein de l’hôpital d’Urahi.

« Je… euh… Chi-Chinoike Katsuko… a les cheveux semblables aux p-pétales de cerisiers en fleurs et… et des iris aussi rouges qu-que le sang. Elle… Elle a perdu s-sa jambe gauche. Si… si vous voulez être certains de son… de son identité, d-demandez-lui le nom de la personne du… du portrait qu-que je lui avais montré à l'hôpital d'Urahi. C… C'est Chiwa Aimi, d'Iwa. Elle le saura. »

Quant à la femme au crocodile…

« Je… Je crois qu'elle… Voulait se venger de mon sensei… en m'... m'arrachant à lui. Je… je ne sais rien sur la n-nature de leur relation, mais je sais qu'-qu'elle le détestait. Elle… elle voulait faire de moi une soldate qui… qui lui serait fidèle, avant d'être fidèle au T-Teikoku. Je… Je ne crois pas qu'elle ait agi s-sous les ordres de l'Empire... »

Un peu plus loin, le seul représentant de la gent masculine semblait jauger la façade que je désespérais à préserver. Un masque dissimulant mes plaies, qu'il m'arracha bientôt avec fermeté entre deux autres de mes élocutions fébriles. D'abord tétanisée par la surprise, prise au dépourvu face à sa clairvoyance, j'en restai exsangue, le regard fixé sur son visage impassible, tel un petit animal apeuré découvrant l'affreuse silhouette du prédateur à ses côtés.

« Je… Non, c'est q-que… Je… »

La panique s'immisça, et avec elle, des yeux qui fuyèrent, comme pour nier la réalité, lorgnant la surface vide de la table pour y dénicher les contours d'une réponse valable… sans succès. Le constat était là : je nourrissais réellement une méfiance à leur égard. Envers mes compatriotes. Joo Jun avait bien fait son travail, finalement...

« Je… Je n'en sais r-rien… Je ne d-devrais pas... Je v-veux seulement… J'… J'ai… J'ai peur… »

Tremblotante, mes bras formèrent aussitôt un rempart me protégeant des événements en périphérie. Ainsi croisés, plaqués contre mon torse tel un plastron, il n'y avait plus rien pour m'atteindre ou me déranger, croyais-je faussement.

« J'ai… j'ai peut-être… perdue confiance… en… en tout le monde, j-je crois... »

Un soupir. J'étais abattue, honteuse.

« P-Pardon... »

Kumo était ma véritable maison. Cela faisait sens en mon esprit. Pourtant, j'en craignais ses membres… Pourquoi? Le sentiment de sécurité restait-il à reconstruire? Incapable de saisir concrètement les causes de ma méfiance, tout comme ses conséquences, je plongeai dans le mutisme, l'air quelque peu absente, toujours plus fragilisée par le déroulement de l'interrogatoire. Le point de rupture, s'il en était un, approchait à grands pas. Il n'en faisait aucun doute. Un détail d'importance me revint alors en tête concernant mon ancienne geôlière. Je repris donc, lasse et perturbée, pour compléter ce que j’avais préalablement débuté :

« Oh… Je… Pour Joo Jun, je… Elle… Elle a aussi été déclarée traître à l'Empire, p-par la Porte-parole. C'... c'était pendant cette… cette même rencontre à la B-Baie de Jade, avec les deux Nagamasa. Je... Hm... euh... Voilà... »

Tout avait été dit, pensai-je désormais. Mes prunelles céruléennes se plongèrent, à tour de rôle, dans celles du duo d'officiers, s'y agrippant comme à des rochers, envers et contre l'acharnement des vagues déchaînées.

À présent, je n'avais plus aucune emprise sur la suite des choses…

Mais il me fallait savoir une chose.

« Hmm… je… Que va-t-il m'arriver, maintenant..? Est-ce que… Est-ce que je… vais me retrouver… en… en prison? »

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Zaiki Minako
Zaiki Minako

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Lun 7 Fév 2022 - 16:31
La demoiselle observe attentivement chaque mouvement, chaque hochement de tête de son interlocutrice. Alors que Natsumi essayait d’expliquer que Joo Jun voulait juste mettre des bâtons dans les roues de cet ancien professeur, Syoto, la voix de Akagi se posa tel un marteau sur la table, pour poser une question plus que pertinente. Minako ne réagit pas, même si intérieurement elle aurait préféré qu’il la pose après.

Cela dit, le résultat compte, et en l’état la jeune Natsumi a l’air totalement perdue, effrayée par le monde qui l’entoure. Minako ne sait pas quoi dire pour réagir, elle ne le sait plus. Comment peut-elle prendre la bonne décision ? Comment peut-elle savoir ce qui a de mieux à faire pour le cas présent ?

« Hé bien… ce qui va vous arriver… J’aimerai en parler avec mon collègue pour savoir où vous passerez la nuit. »

Minako regarde son professeur, ne pouvant rien faire de mieux que de voir avec lui ce qui a de mieux à faire pour l’interrogée. S’ensuit une petite sortie dans le couloir pour qu’elle lui fasse part de ses pensées au sujet de Natsumi. Elle ne peut pas la faire souffrir davantage, pas comme ça, ce n’est pas humain. Elle veut continuer à avoir le masque de la justice, pas celui d’un bourreau.

« Je ne peux rien faire de plus, Sensei, je ne peux pas continuer à l’interroger en l’état, malgré nos questions , elle m’a l’air bel et bien fragile. Il lui faut certainement passer au moins une nuit à l’hôpital en observation et une meilleure visite médicale que ce soit sur le plan physique et mental, qu’en pensez-vous ? »

La demoiselle n’arrive pas à imaginer autre chose pour Natsumi. Elle ne peut pas imaginer l’état mental de cette fille si jamais elle part en prison.

Natsumi pourrait devenir pire que son bourreau. Elle pourrait être pire que mon ennemi d’un jour. Elle ne doit pas aller en prison le temps qu’on vérifie la plausibilité de tout ce qu’elle a raconté. Elle ne peut pas…

Elle regarde sa main droite, marquée elle aussi de brûlures causées par cet ennemi incompris, la peur que Natsumi finisse dans un état mental aussi détériore que lui fait froid dans le dos de Minako.

« Je ne sais vraiment pas quoi faire pour elle, je ne veux pas qu’elle passe ne serait-ce qu’une minute en prison dans son état actuel. Ça peut davantage la détruire…»

Il est probable que parfois, Minako n’aie pas le choix. Encore en phase d’apprentissage, elle doit au bout d’un moment comprendre que la case prison doit être appliquée à certaines personnes.
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Metaru Akagi
Metaru Akagi

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Mar 8 Fév 2022 - 15:37
La fêlure de sa voix, le bégaiement accentué, la pupille ouverte tremblante légèrement comme effrayée. La réaction de Natsumi, à la rhétorique du Metaru, parla pour elle-même. Les propos désordonnés qui suivirent, achevaient de conforter le géant de métal adossé contre la pierre froide de la cellule d’interrogation, dans son constat. Malheureux constat dont il abhorrait la saveur tant elle pourfendait son cœur patriote. Brisée, la jeune femme face à lui était brisée. Les agissements du Teikoku, dans toutes leurs sanglantes splendeurs, avaient une fois de plus fracturé l’essence d’une vie. Transformant une terre de promesses inconnues en océan de souffrances perpétuelles, en laconique appel du passé, en appel au souvenir des moments oubliés. Réduisant l’avenir lumineux de Natsumi en chemin cahoteux flétrissant son âme et assombrissant ses mœurs. Pourtant dans ses paroles résonnaient encore l’innocence, aux côtés de l’incompréhension et la peur. Dernière flammèche d’espoir persistante dans la tornade de malheur qu’à été ses dernières années.

Akagi soupira bruyamment en secouant la tête, geste qu’il ne put retenir et qui devait être énigmatique pour l’interrogée. Il se reprit rapidement maugréant contre son manque de professionnalisme, lui qui savait garder sa façade de marbre d’ordinaire. Le Teikoku. Même après avoir fait la paix avec son passé, l’empire touchait toujours une corde sensible chez Akagi. Gardant les bras croisés sur sa poitrine, il reporta son attention sur Natsumi et Minako. La première cherchait désormais à connaître sa sentence, comme persuadée qu’elle méritait châtiment, nouvelle preuve du désert affectif dont elle voulait échapper mais que sa logique morcelée jugeait en quelque sorte mérité. Stoïque le Metaru ne se dérida pas, cette fois, face à cette question en suspens, laissant tout le loisir à sa minaraï de répondre à celle-ci. Réponse douce et touchée au discours de la jeune femme, Minako demanda comme hésitante un aparté pour discuter de la suite au grand plaisir du Metaru qui apprécia la justesse d’esprit de la femme aux yeux de chouettes.

Ils sortirent dans le couloir rapidement, Akagi resta muet préférant laisser Natsumi attendre pour le moment, respectant le choix de Minako de discuter avant de donner quelconque retour à cette question d’importance capitale pour l’ancienne Kumojin qui revenait au village. La Zaiki s’exprima, clairement atteinte par les péripéties qui avaient jonché la route de leur compatriote, elle exposait son idée pour la suite. Akagi posa une main rassurante sur l’épaule de Minako un court instant, avant de lancer :

« J’entends ton point de vue mais avant de te divulguer mon appréciation faisons un rapide constat. »

Le Metaru comptait bien terminer cet interrogatoire mené par Minako avec un apprentissage en bonne et due forme, il reprit :

« Son histoire est en effet triste… Cependant nous devons tenir compte des faits Minako. Tu me connais et peut être est-ce pour cela que tu te permets cette familiarité dans l’expression de ton avis mais si après un interrogatoire je disais à mes supérieurs que je ne veux pas qu’elle passe une seule minute en prison vue son état… que je ne peux pas continuer à l’interroger en l’état… quelle image je donnerais, si ce n’est celle de quelqu’un d’émotionnellement touché. »

Akagi parlait calmement, loin d’une réprimande, il ne faisait qu’exposer les failles dans le discours de sa jeune apprentie pour l’aider à améliorer sa rétribution des évènements :

« Il faut faire attention à nos paroles, nos rapports portant la vérité à ceux qui décident. Je sais que tu me parles avec plus d’aise, cela ne me gêne pas mais nos choix et rapport doivent être basés sur des faits. Tu n’as rien évoqué justifiant ton choix. »

Akagi laissa quelques secondes l’information s’encrer en Minako. Elle s’en était très bien sorti mais il ne voulait pas que la relative familiarité qu’elle avait avec lui teinta sa réussite au kyuubu. Il continua :

« Voici donc les faits. Natsumi a été enlevé contre sa volonté par Joo Jun, lieutenant du Teikoku. Séquestrée, utilisée, torturée puis relâchée en semi-liberté au sein de ce même empire. Son état de fatigue avancé provient d’un voyage sans arrêt pour revenir dans la patrie et le village de Kumo qu’elle considère son foyer. Voyage qu’elle a pu entamer grâce à l’appui de teikokujin bienveillant, preuve d’une lettre apportée. Elle a fait preuve de méfiance envers les kumojins en refusant la nourriture offerte et plaide la peur et les années torturées passées au teikoku comme défense. Hors la lettre, l’ensemble des informations a été donné par Natsumi qui semble réellement perturbée mais sans preuve sur son histoire.»

Le Metaru se tut, il s’agissait d’un résumé condensé mais précis de leur entretien, enfin il décida de donner son verdict à Minako gardant un ton solennel et détaché :

« Aux vues des éléments, le Kyuubu accepte son entrée en territoire kumojin sous condition. Elle sera escortée par tes soins et un garde pour t’épauler, s’il fallait la portée vu sa faiblesse, à l’hôpital. Un examen devra être mené pour s’assurer de sa santé physique. Ensuite elle devra se soumettre à des séances hebdomadaires avec un médecin psychologue de l’hôpital pour l’aider à surmonter ses épreuves. En attendant un rapport favorable de ce médecin, le Kyuubu décourage fortement le quartier général Kumojin de lui rendre son bandeau de shinobi des nuages et l’accès aux informations stratégiques du village qui va avec. »

Akagi avait parlé comme dans il aurait écrit un rapport pour montrer le genre de retour attendu par le kyuubu à Minako. Des faits et des choix appuyés de ces faits. Sans son bandeau elle n’avait accès qu’à des lieux publics et si elle s’avérait être une espionne, elle n’aurait que peu d'informations à se mettre sous la dent dans un premier temps. L’examen psychologique approfondi aidera à dissiper ce doute tout en aidant la convalescente à remettre de l'ordre dans son esprit blessée. Il termina ce long monologue :

« Retourne dans la cellule et annonce lui qu’elle peut entrer à Kumo mais que vous irez à l’hôpital ensemble tout d’abord, je te fais confiance pour orchestrer avec les médecins. Tu lui annonceras ses rendez-vous hebdomadaires chez le psychologue plus tard quand les médecins l’auront remise sur pieds. Concernant son bandeau Kumojin, je l'informerai moi-même plus tard. De mon côté je vais faire notre rapport écrit au Kyuubu. Tu t’es bien débrouillé pour ton premier interrogatoire. Félicitations mais ne te repose pas sur tes lauriers.»

Terminant sa phrase sur une nouvelle frappe sur l’épaule, le Metaru ne perdit pas plus de temps. Il se tourna et partit à grandes enjambées de l’arche grise. Ne saluant pas la jeune Natsumi avant son départ. D’autres sujets méritaient son attention, il irait la rencontrer à l’hôpital le lendemain pour lui donner son retour quant à ses fonctions de shinobis. Il espérait valider son choix rapidement avec le quartier général.
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