| 5/00. Souvenirs | Ono Ryushi Expérience : 12
Messages : 6 Date d'inscription : 27/07/2020
| | Lun 27 Juil 2020 - 0:37 | | Aux ruines de Shîto, le lieu tristement célèbre de l’examen international de Hi organisé par l’ancien Daimyô Araho Masao qui s’était terminé sur un théâtre sanglant, deux silhouettes sombres circulent dans la rue autrefois commerçante, où les enfants avaient l’habitude de jouer, et les marchands de vendre leurs articles à la criée. Le paysage empreint de mélancolie d’une gloire passée piétinée par les forces rebelles du Soshikidan, et de toute une armée de bandits et mercenaires recrutés de Mizu, mettant à sac cette ville qui était censée mettre le pays en avant.
L’un des deux individus, habillés d’un long manteau brun dont le col masquait la partie inférieure de son visage de cinquantenaire, un homme aux traits marqués par le temps et au regard empreint d’une certaine amertume de voir son pays d’origine victime des sévices de l’ambition des seigneurs qu’il a autrefois servi. Faisant tourner un kunaï autour de son doigt avec nonchalance, il observait les alentours sans se presser, alors qu’il était accompagné de son partenaire de mission avec lequel il n’avait guère beaucoup échangé au cours du voyage. On les avait mis ensemble pour leurs compétences martiales, une équipe improvisée en vue d’accomplir une tâche aussi simple que celles qu’ils avaient coutume d’accomplir avant d’être emprisonnés à Wasure.
Leur employeur les avait réuni en reconnaissant leur rancoeur commune envers les pays du Yuukan, ironiquement, un fils du daimyô de la Foudre avait prêté allégeance envers l’Homme au Chapeau. Leur récompense ne se résumerait pas simplement à une bourse de ryôs et à une tape dans le dos: leur seule satisfaction qu’ils en tireraient désormais était de voir les pays s’entre-détruire, quand ils découvriront que les héros de leur pays seront devenus leurs ennemis. Quelle délectation d’obtenir enfin cette vengeance désirée des années durant dans sa cellule sinistre de la Prison Inavouée.
Malgré son isolement, il n’avait rien perdu de sa dextérité. Quant à son partenaire, il avait pu avoir un aperçu. Regardant droit devant, il marchait aux côtés d’un homme aux lunettes rondes d’une opacité impénétrable et au crâne chauve, avec lequel les seuls points communs était d’apprécier le silence, et d’avoir vu leur loyauté rétribuée par la trahison des seigneurs. Une équipe peu optimale me direz-vous, cependant, ils étaient particulièrement doués quand ils étaient seuls plutôt qu’avec des alliés, ils appréciaient très peu la compagnie des gens. Des loups solitaires, qui tacitement, se comprenaient.
Ils passèrent un monument commémoratif en souvenir des défunts, des milliers de civils sacrifiés sur l’autel de la révolution, devant ils ne s’attardèrent que quelques instants. Contemplatif, l’homme au manteau leva les yeux sur des noms qu’il reconnut sur-le-champ. Des noms qu’il connaissait, d’autres qui lui évoquaient vaguement quelque chose pour les avoir lu sur l’un de ses nombreux contrats d’assassinat. Il détacha enfin son attention lorsqu’il sentit la tranquillité des ruines de Shitô être perturbée. Ils n’étaient pas seuls.
« On dirait que nous avons de la compagnie. Retrouve-moi ici quand tu auras fini. »
Leurs chemins se séparèrent sur ces mots, dans des directions opposées.
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