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Fragments d'espoir (Libre)

Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Dim 5 Sep 2021 - 0:14





Kiri la Grande était endormie. Dans les rues, quelques rares âmes traînaient encore en quête d'un toit ou d'une énième bouteille pour se rincer le gosier, toutes faiblement éclairées par la lueur d'un astre effacé, dissimulé derrière un voile brumeux exceptionnellement opaque. C'était à croire que les marécages brisés, assoiffés de conquête, avaient décidé d'investir les murailles de la cité pour en recouvrir ses dédales d'épaisses et sinistres volutes blanchâtres; un masque naturel conférant à la forteresse une aura presque mystique en cette triste nuit d'automne. Un masque offrant à une genin en perdition la chance de mettre son idiot de plan à exécution.

Car la Sendai avait longuement réfléchi depuis son retour de mission en compagnie de sa bien-aimée et d'une jônin à la chevelure dorée. Entre les remords d'avoir entraîné sa moitié dans de trop nombreuses mésaventures - dont une attaque contre le Mizukage lui-même - et le désespoir que lui infligeait jour après jour cette terrible maladie du chakra qui l'assiégeait de toutes parts depuis trop longtemps déjà, l'immaculée ne voyait désormais plus qu'un seul chemin pour espérer survivre. Et celui-ci l'entraînait bien loin de ce village, sa maison. Loin de sa Yuki préférée… Oui, il lui faudrait trahir pour survivre, et abandonner les siens pour espérer voir le soleil poindre à nouveau à l'horizon. Là était, dans l'esprit encombré de la jeune sotte, le seul fragment d'espoir qu'elle pouvait espérer dénicher. Une seule destination s'offrait ainsi à la native du pays des neiges éternelles : Tsume no kuni, le Pays des Griffes et refuge du célébrissime indésirable numéro un du monde shinobi; un choix que l'ancienne yukijin aurait, en vérité, préféré reléguer aux oubliettes tant celui-ci lui déplaisait...

La mâchoire crispée, un pas suivant l'autre, la kunoichi se rapprochait donc misérablement de la conclusion de son aventure kirijin avec, pour seule compagnie, un sac de voyage pendu à son épaule dans lequel s'entassait nombre de rouleaux de parchemins renfermant ses biens les plus précieux. Quelques minutes de marche suffirent à la belle églantine pour atteindre le célèbre port Naragasa, où tanguaient navires et barques, tous amarrés en attente de leur prochain voyage. Les sens embrouillés,  l'enfant au chakra pur ne se délectait ni de la fureur des vagues se fracassant contre la coque des bateaux, ni de cet air salin qui lui plaisait tant habituellement. L'appréhension la dominait, tout comme l'angoisse de parvenir à ses fins sans être interceptée par quiconque.

Arrivée sur les quais, la genin entreprit de repérer celui qui avait accepté, moyennant un bon petit pactole, d'entreprendre le périlleux voyage en direction du continent. Non loin d'un vaisseau de bon envergure, un homme dans la fleur de l'âge, au corps façonné par la brutalité des mers et les innombrables années d'expérience, semblait faire les cent pas dans l'attente de la fuyarde. C'était lui. La pipe aux lèvres, celui-ci exhala toute fumée avant de s'avancer discrètement vers la jeune femme à la chevelure d'argent. Sans un mot, Mayumi lui glissa entre les doigts une bourse pleine de ryôs, qu'il évalua l'espace d'un instant avant de porter un regard perplexe sur l'immaculée.


« Vous… Vous allez bien? Vous êtes certaine de c’que vous faites..? »

Tel un rappel de son idiotie, la question plongea brièvement la Sendai dans l'hésitation. Elle piétinait sur place. Mais la douleur lancinante dans ses jambes et ses poumons et les tremblements incessants de ses membres supérieurs rattrapèrent bien vite la genin, qui avait désormais plus qu’envie d’en finir avec cette effroyable épée de Damoclès qui était la sienne. La voix d’ordinaire si soyeuse de la native de Yuki no kuni témoignait néanmoins du malaise palpable qui habitait toujours la jeune femme face aux interrogations du capitaine.

« Je… Oui. Je crois...  »

La réponse ne parut pas satisfaire le gaillard, qui observa longuement son interlocutrice avant de reprendre la parole.

«  Hmm… Oui, bon, peu importe… Nous partirons dès qu’la brume se s’ra suffisamment levée. Y’a d’l’espace dans la calle si vous avez besoin d’vous cacher. »

La kunoichi ne se fit pas prier et embarqua aussitôt. Elle était impatiente d'en finir et de tourner la page sur ce chapitre de son histoire. Bientôt, Sendai Mayumi quitterait le port, puis le pays… pour ne peut-être jamais y revenir.


Dernière édition par Sendai Mayumi le Jeu 16 Sep 2021 - 4:39, édité 1 fois
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Mawehara Miyuki
Mawehara Miyuki

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Dim 5 Sep 2021 - 1:09
La Mawehara s'étira. Encore une fois, elle s'était levée avant le soleil pour se préparer et faire ses exercices matinaux. À l'heure de la croisée des chemins entre les pêcheurs et les fêtards, la Sabreuse savait que c'était les heures les plus calmes de Kiri, celles où elle pouvait apprécier la fraîcheur mi-nocturne mi-matinale, celle où les rares passants n'étaient pas trop prompts à discuter. Celle où elle était paisible et pouvait se perdre dans ses pensées dans sa course sans grand risque de cogner qui que ce soit.

Terminant ses séries d'exercices musculaires, il ne lui restait que sa course d'une dizaine de kilomètres, qu'elle faisait parfois via plusieurs tours de la ville ou d'autres fois plus en extérieur. Cette fois-ci, elle avait choisi de commencer par un tour de la cité avant d'en sortir. Après quelques minutes à prendre son rythme, elle se laissa aller jusqu'à ce qu'un alcoolique bien éméché ne la perturbe. Elle était sur les quais. Le moment était paisible, l'homme avait titubé jusqu'à un gros sac en toile, sans doute du matériel naval, sur lequel il s'affala sans la moindre grâce. Peu étonnant vu l'animal.

Miyuki embrassa alors l'horizon du regard et remarqua une silhouette aux cheveux blancs près d'un bateau. Petite, elle n'avait rien à voir avec les dockers qu'elle pouvait y voir de temps en temps. Intriguée, elle s'en rapprocha un peu, jusqu'à reconnaître la demoiselle en question. C'était Mayumi, cette jeune fille dont elle avait prit soin pendant sa rééducation suite à un coma dont elle était sorti miraculeusement. Avec plusieurs mois de rééducation à s'occuper d'elle suite à son réveil, la Mawehara l'avait prit en affection et la considérait en quelques sortes comme une petite soeur.

Contente de la voir, la guerrière blonde fit un écart pour aller la saluer. Souriante, elle lui fit un petit geste de la main en arrivant en trottinant.

« Ohayo Mayu-chan ! Ça va ? C'est tôt, tu pars en mission ? »

S'étant arrêtée à côté de la jeune femme, posant ses mains sur ses hanches, à peine essoufflée après une douzaine de minutes à courir, la kirijine aux yeux bleu-gris avec les cheveux attachés en queue de cheval salua également au passage le marin avec une formule plus soutenue, ne connaissant pas l'homme en particulier.

« Tu es avec qui cette fois ? D'ailleurs... T'as un peu de temps avant le départ ? Ça fait longtemps, tu ne m'as pas raconté ce qui t'es arrivé depuis que je suis partie pour ma mission sur le Continent. »

Prête à mettre exceptionnellement la suite de sa course à plus tard pour la Sendai, la Sabreuse en tenue d'entraînement sportif jeta un regard à l'horizon. Les bars n'étaient plus ouverts, les étals non plus, il semblait difficile d'obtenir une quelconque boisson pour l'instant. Dommage, c'était toujours agréable de siroter quelque chose en discutant.
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Lun 6 Sep 2021 - 15:42






Était-ce une voix d'outre tombe qui était parvenue jusqu’aux oreilles de la fuyarde, ou bien celle d’un ange-gardien venu s’enquérir de l’état de sa protégée ? Dans la situation actuelle, l’immaculée n’avait que faire d’obtenir la réponse à cette interrogation. Que la présence, approchant dans son ombre, soit alliée ou ennemie, elle ne représentait en cet instant qu’un obstacle à sa survie. Et, comme toutes proies craignant pour sa vie, la Sendai n’eut qu’une seule envie : fuir à toutes jambes, loin, très, très loin. Cette réaction initiale fit pourtant étrangement défaut chez la jeune femme, qui resta complètement figée face à la potentielle menace, un long frisson lui parcourant l’échine. Les sueurs froides, les mains moites, les pupilles dilatées et le cœur menaçant de s’arracher de sa poitrine tant il s’entêtait à battre la chamade, c’était une Mayumi terrorisée qui se présentait à… un visage pourtant connu, et fortement apprécié par celle-ci. Mawehara Miyuki, la sabreuse et apprentie doctoresse; celle-là même qui lui avait apporté soins et réconfort lors de son épisode comateux et que la native des contrées enneigées de Yuki no kuni considérait désormais comme une grande sœur. Une personne de confiance, en somme, mais qui apparaissait à un bien mauvais moment.

« Miyuki..? Que… Qu’est-ce que tu... fais… ici? »

Le malaise était palpable, et la crainte facilement décelable de par le ton emprunté par la belle églantine, qui peinait même à poser son regard sur la blonde à ses côtés. Pleinement consciente que cela risquait de la plonger davantage dans l’eau chaude – et parce qu’elle n’avait point envie de terminer sa vie tel un homard bouilli – l’ancienne yukijin préféra corriger le tir au plus vite. Une profonde inspiration et une déglutition particulièrement pénible plus tard, la voix de la genin se fit à nouveau entendre, cette fois-ci teintée d’une fausse naïveté.

« Je veux dire… Il est tôt pour une balade, non? »

Mais à trop focaliser sur cet unique élément, la kunoichi avait malheureusement péchée. Si sa nervosité ne semblait plus transparaître de par les mots employés, le rythme ou le timbre de sa voix, son corps, lui, paraissait sur le point d’imploser tant il était parasité de tics nerveux. Des prunelles rosées et fuyantes, une respiration saccadée, une main qui n’avait de cesse de s’amouracher de l’écharpe aux accents bleutés enroulée autour de son cou – et qui faisait aussi partiellement office de cachette pour un visage en proie à une timidité excessive; tant d’éléments plus ou moins subtiles se faisaient le reflet du véritable état psychique de la demoiselle en fuite.

« En mission..? Oui ! Je veux dire… non. »

L’idiote s’enfonçait, elle en avait parfaitement conscience. Il lui fallait à tout prix se reprendre. C’était à croire que la sabreuse avait des gènes de Yuki, tant elle faisait patiner, peut-être bien sans le savoir, l’héritière des premiers Anciens.

« Je… me baladais seulement dans le coin. Je… j’aime observer la mer, et le port… est l’endroit parfait pour ça, non..? »

Et cette extraordinaire brume, dans tout ça?

« Et… Et écouter le bruit que font les vagues quand elles se brisent sur les bateaux..! Ça me détend, quand je n’arrive pas à dormir, tu vois? »

Elle-même peu convaincue de la véracité de ses propos et toujours paniquée à l’idée de ce qui pouvait l’attendre si la blonde percevait ses véritables intentions, Mayumi préféra enchaîner sur un tout autre sujet en surfant sur les mots de sa vis-à-vis. Une tentative bien maladroite de détourner l’attention de la chûnin. Au bord des larmes, elle poursuivit donc :

« J’ai… tout mon temps… »

Vaincue, la bouche emplie d’amertume et d’une frustration difficilement contenue, l’églantine lançait une œillade empreinte de dégoût au marin qui avait attaché la bourse à sa ceinture, où s’entassaient toutes ses économies. Allait-il l’attendre, ou déguerpir au plus vite avec la généreuse quantité de ryôs et ce, sans son encombrante passagère?

« Tu… Tu veux aller quelque part près du port? J’ai... besoin de me poser un peu... »

Secrètement, l’immaculée espérait au plus vite que la Mawehara se désintéresse d'elle. Elle ne pouvait se résoudre à la repousser ou à lui faire du mal, et la revoir, après tout ce temps, en ce lieu et dans ces circonstances particulières, lui déchirait le cœur. Et elle craignait que cela ne l’éloigne à jamais de son unique possibilité de survie face au mal qui la rongeait... Le Ningen.
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Mawehara Miyuki
Mawehara Miyuki

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Lun 6 Sep 2021 - 21:06
Si elle avait un sourire en s'approchant de la jeune femme qu'elle considérait comme sa petite soeur, Miyuki avait prit un air plus sérieux, plutôt préoccupé face aux réactions de la Sendai. Elle semblait mal à l'aise, comme prise en faute. Elle baffouillait beaucoup, tremblait un peu, montrait de nombreux petits gestes de nervosité. Certes la Mawehara n'était pas la plus grande des observatrices, mais ces signes en si grande quantité ne pouvaient lui passer sous le nez. Même elle avait remarqué avec aisance que quelque chose clochait. Pour autant, elle ne voulait pas faire de scène devant le marin qui préparait son navire.

« Non non, c'est l'heure où je m'entraine tous les matins. C'est l'heure la plus tranquille. »

Elle continuait. Elle n'arrivait pas à être... Normale. Oui, il se passait quelque chose mais la Sabreuse n'aurait su dire quoi exactement. La guerrière blonde s'étira alors et fit un sourire qui se voulait rassurant à la demoiselle aux cheveux blancs.

« Super, marchons un peu alors. Bon courage monsieur. »

Saluant le matelot qui allait sans doute partir au travail quand la mer serait navigable, la Danseuse invita Mayumi à marcher avec elle, prenant tranquillement la direction de son appartement en longeant le port. Profitant du son des vagues qui s'écrasaient doucement contre les rochers en contrebas, de celui de la brise qui venait les accompagner dans leur ballade, Miyuki attendit quelques instants avant de reprendre la parole.

« Tu me sembles fatiguée, tu veux qu'on aille boire du thé chez moi ? Ça t'aidera peut-être à te reposer. Quoi de nouveau d'ailleurs depuis que je suis partie pour Hayashi ? »

Se montrant tout aussi souriante qu'elle l'était avec les patients à l'hôpital pour ne pas les brusquer, la jeune femme aux yeux bleu-gris espérait de tout coeur que Mayumi n'avait pas de problème réellement grave et qu'il s'agissait plus d'une peur déraisonnée qu'autre chose.
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Mar 7 Sep 2021 - 3:24





Malgré le visage souriant de l’apprentie doctoresse, Mayumi restait terrorisée. À ce mélange de nervosité et de peur se joignit bientôt une hésitation marquée lorsque la Danseuse invita la fuyarde à la suivre pour une petite balade. Qu’avait perçu l’épéiste au travers des gestes involontaires et des paroles laborieuses de l’enfant au chakra pur? Jusqu’où Miyuki comptait-elle l’entraîner ainsi ? Autant de questionnements semblaient dès lors perturber l’esprit de la jeune femme aux pensées déjà chaotiques et à la démarche maladroite, qui eut besoin d’un bref instant de réflexion et d’une profonde inspiration pour trouver le courage de joindre le pas aux côtés de la blonde.

Tandis que le silence retombait entre leurs deux âmes, uniquement perturbé par le chant mélodieux des oiseaux qui s’éveillaient doucement et les vagues se brisant sur les rochers, non loin, en contrebas, le regard de la belle églantine vint s’échouer, à l’image d’un navire à la dérive bousculé par les flots, sur l’énorme silhouette de bois du bâtiment qui aurait dû la transporter par-delà l’horizon. Durant ce court laps de temps où le duo semblait s’être plongé dans le mutisme, l’immaculée, confrontée à l’oppression de ce calme ambiant, eut tout le loisir de contempler sa propre bêtise et ce qui l’avait conduite à cet acte de trahison.

Telle la brume qui avait investi les moindres recoins de la cité militaire et qui menaçait de faire s’égarer quiconque déviait du droit chemin, il s’était élevé, petit à petit, dans la psychée de la condamnée, un voile en tout point similaire. Reflet des mécanismes de défenses qu’elle s’était forgée bien malgré elle face aux traumatismes de son passé et à la maladie qui l’affligeait, celui-ci l’avait conduite à commettre mille-et-une bêtises, aux proportions toujours plus importantes, et aux répercussions toujours plus malheureuses. Pour survivre, autrefois, en solitaire face à l’adversité, cela lui avait pourtant bien servi. Mais les bourdes s’accumulaient désormais, et il lui fallait agir à l’encontre de ses démons. En avait-elle seulement la force? Le voulait-elle réellement? Elle ne le savait pas. Elle ne le savait plus…


Je suis vraiment idiote, hein...

La voix de la chûnin, brisant le flux ininterrompu de pensées de la Sendai, la fit sursauter. Prise au dépourvu face à la suggestion de cette dernière, elle ne put s’empêcher de bafouiller davantage.

« Je… Chez… chez toi..? Mais...  »

Mayumi n’était pas complètement sotte. Elle se doutait pertinemment que la Mawehara ne la laisserait plus repartir avant d’avoir obtenu ce qu’elle voulait : le fin mot de cette histoire. Refuser l’invitation, cependant, aurait été étrange dans les circonstances. À cette heure où tous les commerces avaient fermé leurs portes et où le village entier paraissait endormi, il n’y avait nulle part où se poser pour discuter. Et son propre appartement, vidé de tous ses biens, n’était pas une option envisageable. Que proposer, dans ce cas? L’églantine n’avait plus le choix.

« D’accord,  mais… tu... es certaine que je ne te dérange pas..? Je… Je ne veux pas perturber ton entraînement quotidien, tu sais... »

Chaque seconde qui défilait, chaque pas qu’elle faisait en direction des appartements de la Danseuse, réduisait ses chances de fuite, à présent, et la rapprochait d’un possible interrogatoire auquel elle n’avait aucune envie de prendre part. Il lui fallait à tout prix agir.

Réduisant subtilement la cadence de marche pour se retrouver à quelques centimètres derrière, dans l’angle mort de la sabreuse, Mayumi allait tenter le tout pour le tout : user de sa maîtrise du fûinjustu afin de restreindre au maximum les mouvements de son aînée. Par l’intermédiaire d’un puissant sceau directement apposé sur le corps de Miyuki, la Sendai souhaitait se créer l’ouverture nécessaire pour fuir aussi loin que possible sans lui causer la moindre blessure. Mais l’écho d’une voix résonna avant qu’elle ne puisse commettre l’irréparable, brisant l’élan de stupidité l'ayant gagné. Les mâchoires serrées par la tension, elle répondit avec peine :


« Je ne sais pas… Rien de particulier pour une… shinobi… je crois. J'ai... accompli des missions, des entraînements...» soupira la manipulatrice de chakra pur, abattue.

Et beaucoup de conneries...

« Mais… j’ai rencontré… quelqu’un, durant une mission. Elle se nomme Misaki, du clan Yuki. »

La dextre de la Sendai vint machinalement décrire les contours de l’une de ses nouvelles boucles d’oreilles en forme de flocon, symbole de cette célébrissime famille de Kiri. Un cadeau que lui avait offert sa bien-aimée quelques temps auparavant, à la suite d’un entraînement à proximité du Complexe Shinobi.

« On… a pu se revoir à plusieurs reprises ensuite et… Je… On… s’aime, Miyuki.  »

S’était-il mis à pleuvoir ? Non, pas du tout. Et pourtant, les gouttelettes ruisselaient sur la peau de porcelaine de l’immaculée.

« Je l’aime. »

Au travers de ce chaos émotif, Mayumi avait visiblement perdu la notion du temps. Car déjà se dressait devant elle la silhouette de leur destination prochaine.
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Mawehara Miyuki
Mawehara Miyuki

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Mar 7 Sep 2021 - 11:54
Hochant négativement la tête à la question de Mayumi, souriant pour masquer son inquiétude causée par l'attitude de la jeune femme à la chevelure blanche qui importait pour la Mawehara, cette dernière enchaîna à l'oral pour appuyer son point.

« Non, ne t'en fais pas. Tu ne me déranges pas. »

Avançant à bonne allure, elle remarqua que sa camarade peinait à suivre. S'arrêtant alors, elle se retourna vers la Sendai et l'attendit, écoutant ses réponses qui avaient un peu tardé à venir. Tenant son sourire de son mieux, la Sabreuse attendit que Mayumi soit revenue à son niveau pour lui répondre.

« C'est super ça. Je pense que je la connais, à moins qu'il y ait deux Misaki dans le clan Yuki et que je connaisse l'autre. Elle est déterminée et sérieuse. Elle fait partie de la Kenpei, non ? On a travaillé ensemble sur une affaire un peu compliquée. Je suis contente que tu aies trouvé quelqu'un pour te soutenir. »

Sincère dans ses paroles, la Danseuse finit par montrer du doigt l'une des maisons proches. Elles étaient arrivées aux abords du dojo.

« C'est juste là, à l'étage. »

Passant devant dans le petit escalier extérieur, la Mawehara ouvrit la porte en un tour de clef et pénétra dans le petit appartement. Elle fit signe à Mayumi de rentrer à son tour et lui désigna le lit puis le sol à côté d'une petite table basse.

« Installe toi où tu veux, je n'ai pas beaucoup de place mais ça fait l'affaire. Je vais lancer de l'eau chaude. »

Attendant que la jeune femme qu'elle considérait comme sa petite soeur soit assise, Miyuki prépara une bouilloire à mettre sur le feu et se retourna vers la Sendai lorsque ce fut lancé. Prenant une grande respiration, elle posa ses deux mains sur les épaules de Mayumi en se mettant face à elle, plongeant son regard dans celui de son ancienne patiente.

« Quelque chose de grave s'est passé ou est en train de se passer. Dis moi ce que c'est et pourquoi tu es dans cet état alors que tu viens de me dire que tu avais trouvé quelqu'un que tu aimes. S'il te plait. Je ne peux pas t'aider sans savoir. »

Désormais, la demoiselle ne pourrait pas s'enfuir de la grippe de la guerrière blonde. Ou du moins, pas sans méthode radicale.
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Jeu 9 Sep 2021 - 2:36

D'entre les larmes qui s'écoulaient en abondance sur les joues rougies de la Sendai parut se dessiner l'ombre d'un sourire lorsque la Danseuse décrivit avec une étonnante justesse sa charmante Yuki. Il n'y avait aucun doute dans l'esprit de l'immaculée : cette Misaki, que la sabreuse avait rencontrée lors d'une précédente mission, était bien son amoureuse. Hochant timidement la tête tandis qu'elle peinait à assécher du revers de la main les restes du torrent qui s'était abattu sur son visage, la genin confirma les dires de la blonde. Sa voix, prise de soubresauts, semblait malgré tout avoir retrouvé un peu de son timbre mélodieux.

«  Je… Non… C'est sûrement la même Misaki. Soldate de la Kenpei, membre de l'équipe 5, nouvellement… Nouvellement chûnin,  confirma simplement la fuyarde. Merci, Miyuki… Ça… me touche. »

L'espace d'un instant, peut-être, les prunelles rosées de la belle églantine s'étaient illuminées. Véritables miroirs de l'âme, on pouvait y lire toute la fierté, tout l'amour et, surtout, toute l'admiration que la jeune femme à la chevelure argentée éprouvait envers sa bien-aimée. La voir ainsi progresser et atteindre de nouveaux sommets la comblait de bonheur, et pourtant… Et pourtant, elle n'avait jamais autant souffert que depuis la formation de leur couple. Car la création d'un lien aussi fort avait su nourrir ses espoirs, ses rêves et ses aspirations tout en lui redonnant goût à la vie, sans pour autant chasser l'épée de Damoclès qui lui pendait constamment au-dessus du crâne… Et jour après jour, cette torture physique et psychique lui avait arraché de minuscules fragments de vitalité et d'espoir, ne lui laissant que la peur, l'angoisse, l'envie, l'impuissance et la frustration pour tenter de paver sa voie jusqu'aux hautes sphères du monde shinobi. De quoi se construire une route plus qu'instable, en somme.

« ... »

Réfugiée dans ses pensées, la kunoichi ne fit que peu attention au reste du trajet et de la discussion. Elle accompagna la chûnin, sans un mot, jusqu’au pied d’un bâtiment que celle-ci désigna du doigt, non loin du célèbre dojo du village, avant de la suivre dans l’escalier extérieur donnant sur l’appartement en question. Méfiante, l’ancienne yukijin jaugea brièvement l’état des lieux avant d’y pénétrer à son tour, sous l’invitation de la sabreuse, après quoi elle alla s’installer non loin de l’entrée, près de la table basse meublant agréablement le petit espace. Distraite par sa recherche d’une potentielle issue, le cœur de Mayumi sauta un battement lorsqu’elle sentit se plaquer avec force, contre ses épaules, les mains de son ancienne soignante. Ses craintes se confirmaient donc : la soldate ne la laisserait pas s’éclipser si facilement. Du moins, pas sans avoir obtenu ce qu’elle désirait.


« Si… Si je te dis tout… Tu ne me feras aucun mal..? Je… Tu ne me jetteras pas en prison? »

Il y eut un long soupir, un regard qui fuya et une déglutition laborieuse. À nouveau plongée dans le mutisme, la terrorisée posa simplement ses doigts frêles sur les mains de la Mawehara. Tout son corps tremblait comme une feuille. Et pas que de peur. Seul le silence sembla dès lors régner sur la pièce. Un moment de tension dont la kunoichi aux prunelles rosées se serait bien passé. Il lui fallait à tout prix en sortir, à présent. Trouver un échappatoire. Sans oser regarder celle qu’elle considérait comme une grande soeur, elle se lança donc :

« Tu… tu te souviens, à l’hôpital, peu après mon réveil… Lorsque je t’ai demandé si… j’avais un avenir, comme shinobi ? J’ai… Je crois que j’ai enfin obtenu une réponse claire à ma question, Miyuki. »

Comme pour illustrer ses propos, Mayumi vint refermer ses mains autour des poignets de la Danseuse, les écrasant avec toute la force qu’elle possédait encore… Sans que cela ne puisse réellement l’affecter. Les muscles de ses bras, constamment endoloris, s’étaient dégradés au point où la kunoichi peinait à les contracter efficacement. Découragée, la Sendai libéra sa vis-à-vis de son emprise avant de reprendre,  la détresse teintant la moindre de ses paroles :

« Si tu savais… Comme j'ai fait une tonne de conneries durant ton voyage. Je… Je ne sais plus où j’en suis. Je crois que je deviens folle. Depuis l’incident avec Asagao Jirô, et depuis le coma… Je ne me reconnais plus…  »

Un éclat de rire, bref et empreint d’amertume, s’échappa d’entre les lèvres de la belle églantine avant que celle-ci ne poursuive ses explications. Pour quiconque connaissait un moindrement la jeune femme, il était aisé de saisir à quel point son état psychique était déplorable, à quel point elle était désorientée.

Oppressée par le malaise qui s’était installé sur l’appartement de la blonde, Mayumi joua longuement avec son écharpe, puis, dans un souffle à peine audible, révéla enfin ses intentions, et ce qui l’avait amenée au port de si bon matin.

« Miyuki… J’ai voulu… Je veux… embarquer sur ce navire et rejoindre le Ningen. C’est… la seule chance qu’il me reste, alors…  Laisse-moi partir… S’il-te-plaît.  »
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Mawehara Miyuki
Mawehara Miyuki

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Jeu 9 Sep 2021 - 11:53
Discutant avec Mayumi, la Sabreuse fut un peu rassurée de voir la jeune femme sourire. La demoiselle de cinq ans sa cadette semblait vraiment mal mentalement et cet état inquiétait la guerrière à la crinière blonde. Elle ignorait encore ce qui avait bien pu le causer, les raisons qui la poussaient à souffrir ainsi.

Lorsque la suite vint enfin, que la Sendai semblait avoir réussi à rassembler ses pensées pour prendre une décision, ses paroles furent graves. Ce qu'elle demandait à Miyuki, cette dernière n'était pas certaine de pouvoir le lui accorder. Aussi choisit-elle de ne rien dire pour éviter que Mayumi, sur une bonne lancée, ne s'arrête et ne se renferme. Il fallait qu'elle lui dise pour que la Mawehara ait une chance de l'aider selon ce qu'il se passait.

La Danseuse resta très sérieuse, concernée lorsque la blanche demoiselle lui raconta brièvement ses doutes, ses errances. La force que la plus jeune avait appliqué sur les bras de l'infirmière qui avait prit soin d'elle quelques mois plus tôt était assez ridicule. Elle allait profondément mal.

L'écoutant jusqu'au bout avant de réagir, de répondre, la guerrière aux yeux bleu-gris attendit que les lèvres de Mayumi ne se ferment finalement pour la prendre dans ses bras et la serrer avec douceur contre elle. Elle lui caressa doucement les cheveux, tâchant tant bien que mal de la rassurer avant de prendre la parole, se détachant un peu d'elle.

« Je comprends ta peur, tes doutes. Mais tu te trompes. Les rejoindre n'est pas la solution. Ah, le thé est prêt, j'arrive. »

Se relevant, la Sabreuse retourna au niveau de son réchaux deux mètres plus loin et sortit l'eau du feu avant de remplir deux tasses et d'y plonger un assemblage d'herbes enfermé dans un petit récipient finement grillagé. Attrapant une boîte qu'elle ouvrait rarement, elle ramena le tout sur la table basse avant de fixer Mayumi.

« Bois ça, mange un peu et repose toi. Tu n'as pas dormi, pas vrai ? »

Ouvrant le cube métallique, Miyuki laissa à la demoiselle une vue sur des cookies d'un certain âge mais encore tout à fait consommables et même plutôt goûtus.

« Sers toi comme tu veux, je n'en prend pas souvent alors ce n'est pas grave s'il n'en reste plus. »

Souriante, la Sabreuse s'étira en observant sa propre tasse, remuant un peu les herbes pour essayer d'améliorer l'infusion.

« Repose-toi. Quand tu seras prête, nous irons voir Saji-sama. Je lui demanderai une permission pour que nous allions à Iwagakure no Sato. Avec l'aide d'un Hyûga, je ferai en sorte de te soigner. Je vais pas te laisser dans cet état sans rien faire. Mais s'il te plait, pas de bêtises et fais-moi confiance... Enfin, si tu préfères, je peux aller voir Saji-sama seule, mais tu dois me promettre de ne rien tenter seule. Et pour l'argent ne t'en fais pas. J'en ai trop. Je peux largement nous payer un voyage à toutes les deux. »

La Mawehara savait bien qu'elle n'était que chûnin et que sa demande n'était pas sûre d'être accepté, mais le cas de Mayumi était trop important pour qu'elle ne fasse rien, et elle sentait bien que la jeune femme recommencerai son erreur si jamais elle ne parvenait pas à trouver une solution rapide. L'attente prolongée était globalement une mauvaise idée, il fallait faire quelque chose, et vite.
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Harusame Natsumi
Harusame Natsumi

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Mer 15 Sep 2021 - 1:45





Maintenant que les paroles avaient été prononcées; maintenant que la vérité sur ses intentions avait été dévoilée... Que pouvait donc la Sendai, sinon attendre qu’enfin ne tombe le verdict, qu’enfin son destin ne soit scellé par les prochains mots, par les prochaines actions de cette apprentie doctoresse se disant amie et alliée ? Mise à nue face à la sabreuse, il ne restait plus à Mayumi que cette interminable attente et l’oppression d’un blanc aussi lourd qu’étouffant semant, seconde après seconde, un peu plus d’effroi, un peu plus de cette panique qui faisait se déchaîner le cœur de la belle églantine. Un vide comblé par l'appréhension et la peur. Et, bientôt, par un soutien inespéré.

Car ce court instant, pourtant confondu à une petite éternité, tomba rapidement dans l'oubli tandis que la chûnin drapait de son imposante présence le corps chétif de sa cadette, une main empreinte d'empathie et de tendresse se posant avec délicatesse pour caresser l'épaisse chevelure de l'immaculée. La voix de l’épéiste se fit alors entendre, comme un baume sur les angoisses de l’ancienne yukijin. Surprise par l’étonnante bienveillance dont faisait preuve la soldate à son égard — d’autant plus après pareilles révélations — l’enfant au chakra pur ne put d’abord point réprimer un léger mouvement de recul, avant de s’abandonner à la douceur de l’étreinte et à la chaleur que la blonde dégageait. Puis, alors que les larmes ruisselaient contre l’épaule de la Danseuse, les doigts de la condamnée vinrent s’agripper aux vêtements qu’ils trouvèrent sur leur chemin, tel un marin en perdition malmené par les flots s’accrochant à un rocher, ultime espoir dans son monde fait de tempête et de vagues déferlantes. Quelques secondes s’écoulèrent ainsi avant que ne surgisse, d’entre deux sanglots, la timide réponse de la genin. Dégagée de toutes entraves, d’un poids incommensurable, elle prit néanmoins la forme d’un unique mot, transporté telle une légère brise jusqu’aux oreilles de sa destinataire.


« Pardon...  »

Quelle solution restait-il, cependant, à la Sendai ? Vers qui, ou quoi, pouvait-elle porter ses espoirs de se voir enfin libérée des affres de la maladie, sinon cet Homme au chapeau désireux d’en finir, une fois pour toute, avec la cause même de ses tourments ? Elle n’en savait rien. Pour l’heure, il n’y avait pour poindre à l’horizon qu’une simple tasse de thé et quelques cookies d’un âge respectable.

« Merci, Miyuki… souffla Mayumi en inspectant longuement son reflet sur le liquide bouillonnant. Sur son visage sembla se dessiner l’ombre d’un sourire, s’évanouissant aussi rapidement qu’il était apparu, au milieu des volutes de fumée s’échappant encore de la tasse. Mais… Et s’il n’y en avait pas, d’autre solution..? »

Dans sa crainte d’avoir potentiellement irrité son interlocutrice, Mayumi porta nerveusement le breuvage jusqu’à ses lèvres avant d’en prendre une gorgée… si brûlante, qu’elle manqua de peu d’en recracher tout le contenu sur le visage de sa bienfaitrice. C’est de peine et de misère qu’elle en vint finalement à avaler sa boisson, au prix d’une vilaine grimace déformant le moindre des traits de son joli minois. Son regard se porta ensuite avec timidité vers les cookies tandis que Miyuki l’encourageait à se servir et à se reposer. À sa question, elle ne lui répondit que d’un bref mouvement horizontal de la tête, avant de mordre maladroitement l’un des cookies — plutôt bon — offerts par la soignante.

« Je ne pensais pas… rester… tu vois..? Alors… j’ai laissé mon appartement à une jeune kunoichi du clan Hyôsa. Je n’ai plus de chez moi. »

Les prunelles de l’églantine s’échouèrent, l’espace d’un instant, dans celles de sa vis-à-vis, avant de changer abruptement de direction pour lorgner la petitesse du décor qui s’imposait à elle.

« Tu crois que… je peux dormir ici, juste pour aujourd’hui ?  »

Mais alors qu’un millier de questions semblait surgir dans l’esprit de l’Ancienne quant à son avenir, c’est d’un ton déterminé que l’apprentie doctoresse les chassa une à une, proposant une avenue que la manipulatrice de chakra pur avait oubliée, loin, très loin, quelque part dans les tréfonds des souvenirs de son séjour entre les murs de l’hôpital général du village de la Brume. Le talent de ces célèbres possesseurs de l’oeil blanc revenait donc sur le devant de la scène et, avec eux, un fragment de plus pour réparer les espoirs brisés de la jeune femme. Une épreuve, cependant, se dressait encore entre celui-ci et son départ vers la cité militaire d’Iwa. Et une épreuve de taille : le musculeux et étrangement vêtu Mizukage en personne. Un homme que la belle églantine ne connaissait déjà que trop bien… Et qu’elle préférait éviter, pour le moment.

Mal à l’aise face à ses propres bêtises antérieures, la genin se soustraya partiellement au regard de la guerrière aux mèches d’or en s’emmitouflant un peu plus dans son écharpe aux couleurs de la puissante Kiri avant de reprendre la parole.

« Ce… serait peut-être mieux que tu y ailles seule, je crois. J’ai… eu quelques ennuis avec Saji-sama, pendant ton absence. Je peux rester ici, si tu veux. Je ne ferai rien de stupide, c’est promis. »

Vraiment?

D’une main prise de soubresauts, la native des terres enneigées de Yuki no kuni vida ce qui lui restait du breuvage chaud, puis poursuivit.

«  Mais… Qu’est-ce qui te dit que les Hyûga accepteraient de soigner… une étrangère ? De me soigner, moi? Je… comprends que tu veuilles tout faire pour m’aider, Miyuki, mais… Et si le Mizukage refusait..? Et si ça n’aboutissait à rien..? Et si...  »

Elle déglutit, paniquée par l’horreur de cette possibilité.

« Et si c’était déjà trop tard..? »


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Mawehara Miyuki
Mawehara Miyuki

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Mer 15 Sep 2021 - 15:17
Face aux doutes de la jeune Sendai, la Mawehara n'affichait pas la moindre faille, la moindre hésitation.

« S'il n'y a pas de solution alors on en inventera une. Ce n'est pas un problème Mayu-chan. »

La jeune fille tremblait encore bien trop. Elle n'allait décidément pas bien du tout, son état était pire que la Sabreuse n'aurait pu le soupçonner. Cette vision l'inquiétait mais elle cachait autant que possible ses doutes, ses peurs. Elle ne devait pas faire paniquer la jeune femme ou elle tenterait une nouvelle erreur qui lui coûterait sans doute bien plus cher cette fois-ci. Il fallait qu'elle garde confiance en la Danseuse.

« Bien sûr que tu peux dormir ici. Je vais aller voir Saji-sama pendant que tu te reposes. Tu en as besoin. Pour tes ennuis avec lui, on en discutera mais je pense que quoi que tu aies fait, il est magnanime, il saura t'accorder son pardon. Et quoi que tu aies fait, je doute que cela mérite de rester ici à attendre que la maladie te ronge. Alors ne t'en fais pas, nous partirons très bientôt ensemble pour que je puisse m'occuper de toi. »

Laissant la blanche terminer sa boisson chaude, la blonde gardait un sourire confiant, se montrant aussi forte qu'elle pouvait l'être malgré la difficulté de la situation qui la tiraillait. La suite des paroles de la Sendai cependant la fâchèrent quelque peu. Son visage se durçit, son expression qui se voulait rassurante se fit plus grave.

« Nobuatsu-sama ne refusera pas parce que la vie d'un des Kirijins qu'il a pour mission de protéger est en jeu. Les Hyûga accepteront parce que le coût pour eux est nul si ce n'est un peu de temps et je serai présente pour les payer, quelqu'en soit la manière. Qui plus est, nous sommes actuellement en Coalition et Aditya-sensei est déjà allé sur place, des échanges ont déjà commencé entre nos deux villages. Il n'y a pas de raisons qu'ils refusent cette aide mis à part s'ils souhaitent ruiner les efforts qui ont été fait jusque là depuis qu'ils ont recueilli les Yuki déserteurs dans leur cité. Et enfin non, ce n'est pas trop tard tant que je serai avec toi. Je ne peux pas te guérir seule mais je peux te soigner, éviter que ta maladie ne progresse en surveillant ton chakra et en te rendant de la force quand tu en as besoin. Maintenant cesse de penser à toutes les éventualités qui pourraient mettre en échec cette mission et concentre toi sur ton état. Fais attention à toi, essaie de gérer au mieux la douleur. Essaie de tenir au mieux, de conserver tes forces. Laisse moi te sauver. D'accord ? Tu t'es déjà réveillée d'un état pire que celui-ci, alors tu peux tenir. Je le sais. »

Revenant vers elle, Miyuki la prit dans ses bras de longues secondes.

« Aies confiance en moi. Sois forte. Je ferai en sorte que tu reviennes au meileur de ta forme et que tu puisses de nouveau agir sans avoir peur. »

S'écartant doucement, elle l'invita à s'allonger sur son lit. La demoiselle devait être bien épuisée de ne pas avoir dormi alors qu'elle était dans un état physique déplorable. Restant aux côtés de la jeune fille, agenouillée à côté du lit, la Mawehara lui passa sa main sur le front.

« Dis-moi si tu as besoin de quelque chose, je reste avec toi. J'irais voir Saji un peu plus tard. »

Lorsque Mayumi se serait endormie, alors seulement la Sabreuse partirait voir le Mizukage pour faire sa requête. Elle se doutait de la complexité de sa demande, mais elle espérait de tout coeur que tous les efforts dont elle faisait preuve, que toute cette énergie qu'elle mettait au service de la Brume lui serait au moins rendue de cette manière. Qu'elle pourrait aller à Iwagakure no Sato avec la Sendai qu'elle considérait comme sa petite soeur pour la sauver. Il était hors de question de la laisser dans cet état. C'était tout simplement impensable.
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