A sa mimique, il y rétorqua par un froncement de sourcil déconcerté et par une moue interrogatrice. S'adressant autant à la bicolore qu'à la rubiconde, l'émergence du vice dans cet océan de menaces lui paraissait comme la preuve d'une confiance insolente ajoutée à une pointe d'intrusion dont il devait se débarasser. Car s'il lui était évident qu'il devait être dans le caractère de la kunoichi d'apprécier perturber le véritable sexe faible en jouant de sa malice, le Nivéen s'était quant à lui toujours attaché à se distancier de ses réflexes les plus primitifs pour mieux se consacrer sur ce qui lui était primordial... survivre.
Et à ce juste titre, il comptait y mettre tout autant d'efforts pour ne céder aux provocations de celle qui ne lui inspirait la moindre once de confiance, tant il estimait dangereux de lui accorder une quelconque attention.
-"Faites moi plaisir, cessez vos bravades et concentrez vous plutôt sur le combat. Regardez le.", dit-il en tendant un doigt vers leur cible maintenant plus qu'amochée.
Les produits de ses mains s'assemblèrent tantôt à l'art de la Marionnettiste, tantôt aux projections de l'épée de jais de l'ex Porte-Parole pour s'abattre obstinément sur leur mire. Habilement, les outils de la Dame de Bois s'étaient immiscés dans les interstices d'un tempo imposé par la rapidité des Jutsu améthystes pour mieux glorifier leurs effets, et si les créations du Devancier furent les principaux obstacles aux lames de sa consœur, la Colère de la marionnette réussit tout de même à sceller le destin du Titan.
Malgré ses gestes, malgré ses danses, nulle protection ne fut suffisante pour annihiler les présages de mort. Et malgré sa confiance ou sa souveraineté en ses lieux, le groupuscule avait finalement trouvé dans leur acharnement l'approbation d'une insupportable supériorité qu'ils avaient prit plaisir à afficher aux prunelles d'un homme qui fut jadis pourtant si noble.
Mais au fond de lui, derrière ces dignes cris emplis d'un honneur et d'une fierté qu'ils ne savaient percevoir, le Lunaire tiqua. Un monde semblait opposer ses incantations à leurs mudras, son gourdin à leurs mains, ses cendres à leur sang, ses crimes aux leurs. Pourquoi était-il caché ici ? Pourquoi s'était-il éveillé soudainement ? Pourquoi clamait-il justice à un peuple qui vivait en communion avec ses terres ?
A la vue de la masse qui s'écrasait au sol sous le corps abattu et déchiré de celui qui honorait sa Dame, discernant également de ses yeux purs les parois qui tremblaient et les roches qui tonnaient sur le sol, le Créateur du Senbazuru officialisait un danger que tous ici avaient déjà largement identifiés, ignorant momentanément toutes ses interrogations pour mieux se focaliser.
-"Shimaenō, dépêchez vous de ramasser votre pantin. On doit partir et vite !"
Sentant le sol trembler sous ses semelles en cuir, le danger paraissait on ne peut plus imminant. Au loin, l'effritement du corps de l'Ogre semblait permettre à la Montagne d'exprimer sa rancœur et s'il était tout à fait incompréhensible d'expliquer cette fin, là ne se situait pas l'urgence. Tous devaient détaler dans ces galeries garnies par les fruits de la Montagne, guidés par le même mudra qui les avait mené jusqu'ici.
-"Vous, vous prenez la main de mon clone. Hanae, viens prendre la mienne. Je vais essayer de vous tirer de là, mais il va me falloir du soutien."
Chaque Yahiko tendit son poignet à celle qui lui était adressée, prenant bien soin de lier son clone à la femme dont la survie lui importait moins, et alors que leurs pas propulsés par le chakra du Deuxième les aida à traverser les mines encombrées, ajoutés à des regards inquiets sur des surfaces incertaines et dangereuses, un mudra de ses deux mains lui permit d'obtenir des informations dont il avait besoin :
Si Gaku était en vie. Si le Samouraï avait survécu. Si le chakra de l'éboulement se répandait dans l'ensemble des galeries...
Et surtout la position d'Hatoka, qui l'aiderait à trouver la sortie malgré l'obscurité envahissante de ces tunnels condamnés.
HRP:
Après quelques discussions, Yahiko attend que Shimaeno récupère sa marionnette. Son clone tend son bras à Shimaeno pour qu'elle le prenne, l'original fait pareil avec Hanae. Chacun des clones Chargent (A) et l'original effectue sa détection (B) de zone pour obtenir différentes informations (cf. dernières lignes du rp).
Note : Lors de leur course, une attention est portée par Yahiko sur le "plafond" pour pouvoir se défendre, si besoin et si possible.
Santé : Ok Chakra : [-2S ; -6A ; -5B]
Techniques employées :
x2
Dernière édition par Sendai Yahiko le Mer 28 Sep 2022 - 13:33, édité 1 fois
Un sourire amusé fleurit sur les lèvres de la marionnettiste lorsqu'elle entendu l'écho des paroles de la rougeoyante, prononcées dans le soupir las d'un seul espoir ; celui que d'aucun jour ne s'élève sur la voûte du ciel où elle ne trouverait la place de ce fameux Esprit, victime d'un venin de sa propre confection.
« Allons allons, tant que vous ne me donnez pas de raison. », souffla-t-elle en rétorque tandis que les mains de la jeune femme s'affairaient à la prononciation de mudrās.
Sa dextre, elle, revint doucement trouver l'aube de l'arche de son épaule, reculée après son mouvement comme pour laisser sn œuvre se placer en retrait à la suite d'offensives ordonnées et contempler le spectacle de leurs conclusions. Le nuage de poussière provoqué par l'explosion se dissipa, petit à petit ; révélant la stature fragile de l'homme se cachant sous ses protections de roches, amoncelées jusqu'aux reliefs de sa peau, fusionnées. De toute égide qu'elles furent, une détonation avait suffi à faire céder leurs reliques fragmentées, offrant toute l'opportunité à cet être si perdu par de simples paroles de parvenir à son but.
Elle lui décocha une œillade, dépossédée de toute la taquinerie qui l'animait plus tôt en faveur du sérieux de sa victoire, d'un air noble et fier peint sur ses traits.
« Je crois que le mot que vous cherchez est « merci », Sendai. »
Peut-être aurait-elle pu profiter de sa gêne d'avantage, si l'envie avait éprit son être ; de muer cette petite mine décontenancée en de plus ferventes rougeurs. Elle se réserverait ce plaisir pour plus tard, si toutefois elle demeurait en leur compagnie suffisamment longtemps pour que l'idée ne germe à nouveau dans ses pensées.
Après tout, un spectacle bien plus fascinant s'offrait à ses yeux impies. Celui d'une âme fragmentée en toute part, dépossédée du concours de ses muscles qui ne pouvaient se plier aux désirs de son esprit. Un corps rachitique, fendu, dont la puissance se dévoilait en tremblement incontrôlés révérés au sol, à la terre, ô mère de toute forme de vie dont l'appétence divine souhaitait s'enrichir de celles osant bafouer ses reliefs.
Et devant une telle vue d'antan, à elle qui fut un jour témoin de l'avènement d'un véritable Dieu sur les terres Venteuses, raison même de son pèlerinage... l'Alchimiste ne pouvait rester de marbre, ses prunelles éprises d'un tel envoûtement qu'une sorte de transe paraissait révolter ses chairs et ses nerfs de toute leur seigneurie.
Sa voix trancha le silence dantesque laissé par les paroles de l'Incarné d'un souffle bercé d'une macabre promesse ; d'un ton sourd, simple, dépourvu de toute passion n'étant celle que de posséder.
« Ta Dame devra se contenter de ton soupir. Ce corps est mien. »
Sa poigne se referma, fervente, dans le creux profond de sa paume : imposant, par ce geste, l'ordre d'un monarque à cet être constitué de sylve – cette création, hommage à une tout autre âme ayant habité les Dunes de sa volonté de fer.
Son poitrail mécanique s’ouvrit sous l’ombre du tissu noir recouvrant ses chairs inanimées telle un rideau, de lames dentelées refermant leur morsure sur les restes de ce qui ne demeurait qu’un cadavre frêle après avoir fendu la distance qu’il s’était évertué à placer entre eux. Cerné dans son étau dont la partialité suffisait amplement à s’offrir une emprise suffisante, il revêtirait dans l’aube de l’avenir les traits d’un gardien silencieux, mort, de cette terre n’ayant que trop souffert à son image. Ses armes, elles, furent soulevées du sol par la symbiose des deux lames formant les bras du pantin, pressées tout contre leurs alliages qui, déjà, s’épaississaient tels des remparts pour faciliter leur transport.
D’offense à protectorat, la Martyr s’était faite sa propre prison avant qu’elle ne soit ramenée auprès de sa manieuse de deux habiles mouvements du poignet désirant lui éviter les meurtrissures vengeresses des pierres et des éboulement : car déjà, les tremblements menaçaient de voir s’effondrer la Dame d’Argent toute entière, laissant dans son saint mausolée non pas simplement le corps de son adepte, mais de ses trois offenseurs.
Et sans réfléchir davantage, pressée par l'urgence, l'Alchimiste referma sa poigne sur celle offerte du doppelgänger, dont la course les mèneraient – tout du moins, elle l'espérait – en sûreté sur le chemin des galeries qu'ils avaient empruntées autrefois. Sa marionnette, elle, demeurerait sur ses flancs, incapable de la sceller de nouveau devant le manque de temps qui filait entre leurs doigts à l'image d'un ruisseau amer.
Elle avait encore une divinité à vénérer ; non pas de la Roche, mais du Sable – et en aucune façon celle-ci ne méritait qu'elle lui offre une vie promise à un autre en sacrifice.
récapitulatif:
Résumé : Shimaenō referme le poitrail de sa marionnette autour (des restes?) du cadavre du Samouraï (獄舎, Gokusha — Geôle puis lui ordonne de récupérer son « gubai » ainsi que son épée à l'aide de ses bras-lames avant de la ramener auprès d'elle à grande vitesse (来襲, Raishū — Assaut, deux fois) pour qu'elle ne soit pas prise dans l'éboulement en étant autrefois au corps à corps de leur adversaire.
Celle-ci passe en posture défensive (les lames formant ses bras s'élargissent en blocs d'alliages vers l'extérieur) sur le chemin afin d'avoir une meilleure prise sur les objets et corps qu'elle transporte, mais aussi pour gagner du temps si toutefois une défense devait s'imposer.
La jeune femme prend par la suite la main du clone en gardant ses fils de chakra rattachés à son pantin qui suivra ses mouvements sans la ralentir (puisque la création « lévite » à côté d'elle).
Le trio défenseur des terres Johekijines avait attaqué sans relâche ce Samouraï pour ne lui laisser aucune chance de pouvoir causer plus de dégâts. Que ce lieu au cœur de la montagne soit détruit importait peu à Hanae, qui préférait voir les extérieurs survivre plutôt qu’un cœur abritant une telle ignominie. Tant dans son apparence que dans sa constitution, ce Yamabushi était hideux, et n’avait rien d’humain. Le dernier assaut fût plutôt violent, et sembla achever l’armure tellurique de l’homme de pierre, dont le corps accusait le coup de toutes les attaques reçues.
Dans ce chaos, la Sendai perçut une chose des plus intéressantes… Le chakra pur de Yahiko sembla rester bien accroché à leur adversaire, amoindrissant les dégâts des techniques de la rubicondes. Le but de cette technique n’étant pas de défendre, elle céda néanmoins sous le coup des deux lames de chakra pur de la jeune femme, et ce qui suivit n’était probablement que le résultat de tous les coups subis par l’ennemi, les lames de chakra représentant en quelques sortes le point final à tout cela. Le bras n’était pas tombé, et la tête encore moins, mais touché par les techniques ses alliés, puis finalement par celles de la Sendai, le robuste opposant tenta un dernier coup pour en terminer.
Frappant le sol à plusieurs reprises avant de finalement réussir son coup, il sembla en faire trop au point que son bras ne lâcha finalement. Probablement un contrecoup de la lame d’Hanae visant son bras, même si celle-ci restait interloquée par le fait que son cousin avait réduit la puissance de sa propre technique… Mais le moment n’était pas à se poser des questions, car la montagne semblait rendre un dernier râle d’agonie par le biais du léger déclencheur qu’était l’enchaînement de coups de massues du Samouraï.
Comme à son habitude, Yahiko prit les devants en se proposant de s’éloigner rapidement d’ici, son clone et lui-même pouvant tenir chacune des kunoichi au passage. Le temps n’étant pas illimité, Hanae effectua une série de mudras pour sceller une majeure partie des roches constituant la galerie, dont la taille à cet endroit était minime. Cela donnerait au nivéen un large champ libre pour effectuer sa charge… Lorsque celle-ci fût achevée, Hanae lâcha la main de son ami, et s’assura que la zone était praticable en réitérant sa technique précédente, une fois, et même une autre fois, pour que le tremblement n’ait plus rien à leur faire tomber dessus. De cette façon, il n’y avait plus de risque d’être enterrés vifs… Et peut-être même une occasion de retrouver Gaku ?
résumé:
Avant de prendre la main de Yahiko, Hanae scelle rapidement une partie de ce qui entoure la galerie dans le but de l'élargir pour que les charges soient plus simples et pour éviter de prendre des éboulements sur la tête. Une fois la charge achevée, elle réitère sa technique deux autres fois pour créer une vraie cavité spacieuse et protéger le groupe du tremblement (je pars du principe qu'au vu de la technique employée, la seule charge A amène le groupe à distance raisonnable, et le scellement vise surtout à donner du temps pour retrouver Gaku s'il n'est pas mort).
Tout s'effondrait. L'ultime sursaut d'orgueil de l'Esprit de la Montagne se propageait à travers chaque paroi. Chaque galerie. Le sol tout entier tremblait au rythme fou d'une montagne assassine, perpétuant ainsi la volonté de Yamabushi Masanobu : purger les monts de ses profanateurs. Ce devoir spirituel avait un coût terrible. Celui d'étriper en son sein la Dame d'Argent, la plus sainte de toutes. Ses entrailles de galène se déchiraient tout autour de vous. Il n'y avait plus qu'un seul choix : fuir. Le sanctuaire tant vénéré par le samurai ancestral deviendrait sinon votre tombeau.
J'ai… j'ai é…choué.
L'ogre gisait lourdement au sol. Son corps fut animé des pulsations telluriques qui parcouraient violemment tout le sanctuaire. Il leva péniblement la tête. Ses yeux se dissolvaient sous l'effet de quelque toxine. La vision trouble du temple aux éclats argentés s'évanouissait à bien des égards. Le sanctuaire se faisait lentement engloutir par la Ginnofujin. Ses yeux, eux, disparaissaient au même titre que le reste de sa chair. Le goliath aurait soupiré à cet instant, si ses poumons broyés le lui avaient permis. La parole lui échappait, tout comme le mouvement. Mais cet âme investie d'un second souffle disposait encore fugacement de la capacité de penser. Une unique, ultime pensée habita alors l'esprit vaincu.
Puisse mon sacrifice… mettre fin au talion des sommets.
Un monde instable s'anéantissait autour de vous. Le plafond se décrochait. Le sol manquait de se dérober sous vos pas. Les murs eux manquaient à tout instant de rompre, sous l'onde chaotique initiée par l'Esprit de la Montagne. Pourtant, Shimaenō en avait décidé autrement. Aux portes de l'unique issue vers l'extérieur, elle anima à sa subordonnée inanimée la volonté de dépouiller une dernière fois leur adversaire. Dérober ses armes, héritages des temps anciens. Profaner sa dépouille évanescente. Impossible de déterminer dorénavant si la vie habitait encore le géant à l'épée et au gourdin. Néanmoins, il fallait une vitalité extraordinaire pour parvenir à supporter pareil poids que celui d'un ogre des montagnes. Encore plus pour manipuler avec tant de dextérité ses deux armes. Une épée imposante, et un gunbai tout de fer constitué. Dans son ambition kleptomane, Shimaenō fut confrontée à nouveau à l'un des pêchés qu'elle prit plaisir à mettre en scène au combat : La gourmandise.
Dans sa fuite vers sa maîtresse, la sosie de Katenshedo constata le lourd fardeau qu'elle tractait. Deux masses d'acier et une de chair, qui ralentissaient considérablement ses mouvements. La pluie de roche n'avait cessé de croître dans le même temps. Les premiers mètres du pantin furent placés sous le signe de quelque fortune céleste. Un chemin se formait parmi les débris qui comblaient progressivement l'abîme béante sous ses pieds. Puis, l'effondrement s'accentua. Les mètres suivant furent plus complexes. Il fallait redoubler de détour, d'esquive, de contournement. La tension grandissait. La course lente du pantin se poursuivait. La distance avec l'entrée du sanctuaire se réduisait. Avant que la fin du chemin ne se manifeste. Un rocher se décrocha du plafond, ricocha contre un autre, et emporta le pantin net dans sa course vers les profondeurs grouillantes de débris de la caverne. Un second rocher acheva d'assurer aux trois shinobis présents sur les lieux que la marionnette tiendrait compagnie à la dépouille du samurai pour l'éternité. Espérer sauver la marionnette relevait du suicide : le temps manquait pour parvenir à pareille manœuvre.
Alors il fallait fuir. Fuir. Courir. Sans jamais ne se retourner.
Le cataclysme s'intensifiait de plus belle. A tout instant, vous sentiez l'urgence se manifester. Une seconde de trop, et vous ne verriez plus jamais la lumière du jour. L'obscurité envahissait progressivement l'endroit, alors que les torches s'éteignaient et que les débris et la poussière occupaient le vide. Sous l'impulsion de Sendai Yahiko, vous parvîntes à revenir sur vos pas. Véritable phare dans les ténèbres, les perceptions extrasensorielles de l'Empereur déchu inspiraient à la fois l'espoir et la crainte. La présence lointaine mais certaine de son invocation vous guidait vers la sortie. La présence crépusculaire de l'Esprit de la Montagne, condamnée à disparaître au centre des éléments qu'il vénérait tant. Sur votre route, enfin, Yahiko put sentir la présence de Gaku s'éteindre. Il était trop tard pour lui. Trop tard pour le sauver. Il fallait sauver ce qui pouvait encore l'être : vous.
Votre course se poursuivait. Le chemin fut dégagé à de multiples reprises par Hanae. Une bénédiction, alors que tous les éléments de la Dame d'Argent s'acharnaient sur vous : la chaleur des profondeurs, l'ombre omniprésente, les obstacles qui jonchaient votre route. Aucun de vous ne désirait subir le châtiment d'une Eurydice, presque sauvée par son Orphée. Aucun de vous ne souhaitait tenir compagnie indéfiniment à l'ogre de Jōheki. Alors il fallait poursuivre inlassablement votre course. Fuir, ou périr.
Les pierres pleuvaient sur vos corps éprouvés par la bataille et votre évasion. L'effort devenait de plus en plus pénible. Il fallait faire vite. Toujours plus vite ! Le grondement résonnant de la montagne toute entière vous poussait à accentuer toujours plus vos efforts, alors même que vos muscles criaient pour tout interrompre. Au loin, une lumière perçait l'obscurité absolue. Une étoile dans le ciel nocturne qui guidait votre escapade. Votre souffle s'épuisait. La poussière agressait vos poumons, mais il fallait continuer. Le séisme se propageait jusque derrière vous. S'arrêter signifiait la mort. Le tunnel s'affaissait peu à peu, si bien que quelques pas derrière vous, c'était la Dame d'Argent, sous les traits de la Faucheuse, qui vous attendait. La vague de roche gagnait du terrain. Probablement à une poignée de mètres derrière vous. Trois mètres. Puis deux. Bientôt un mètre.
La déferlante argentée s'apprêtait à vous emporter. La fin était là.
Vous fûtes alors violemment expulsés en dehors du tunnel. La lumière du jour agressa vos rétines, alors accoutumées aux tréfonds. Un grondement sourd sonna la fin de votre course effrénée. En vous retournant, vous pûtes constater l'évidence : vous étiez parvenus à sortir vivants de là. La galerie demeurait à présent condamnée. Mais qu'importe : vous aviez réussi.
Vous étiez les seuls survivants sur ce plateau rocheux jonché de débris. Mais tout autour de vous, vous constatiez l'ampleur de la colère de l'Esprit de la Montagne. La bourgade au pied de la Dame d'Argent était en grande partie détruite. Les pertes matérielles accompagnaient lourdement les pertes humaines. Les dégâts s'étendaient par-delà le village. Au loin, la mobilisation des forces armées du Rempart fut enfin à la hauteur de l'évènement. Les gens évacuaient sous la tutelle des soldats. D'autres gardes prêtaient main forte pour sortir des décombres ce qui pouvait être sauvé. La crainte se lisait sur les visages, mais une certitude se devinait également. Les grondements des montagnes se turent enfin. La colère des monts se calmait enfin. Ainsi s'achevait l'œuvre de l'Esprit de la Montagne. Un déchaînement des alpes de Jōheki. Une vengeance ancestrale à réaliser. Un domaine bafoué, qui se déconstruisait et reconstruisait au gré des soubresauts de la terre. Son message serait-il entendu par les civils ? Rien n'était moins sûr. Mais déjà, vous parvîntes à distinguer faiblement l'écho d'un autre message, plus viscéral, qui subsistait dans votre esprit à jamais marqué par l'épreuve des souterrains.
Je suis… je suis tel… le diamant des profondeurs. Mon enveloppe se désagrège, mais… mon cœur demeure à jamais éternel. Ma gangue s'effrite… Mon cœur de diamant résiste.
Spoiler:
Apaté par le butin de l'Esprit de la Montagne, la marionnette de Shimaenō parvient à se saisir des armes de ce dernier, tout en l'emportant via son poitrail. Mais malgré l'état de décomposition extrême du samurai, l'Esprit de la Montagne est un colosse en armure. Ses armes, adaptés à sa carrure titanesque, sont d'une lourdeur comparable. Dès lors, la fuite du pantin est fortement freinée par ce même trésor qui le mène à sa perte. Il n'a pas le temps de rejoindre Yahiko, Hanae et Shimaenō, et termine sa course écrasé par une chute de pierres.
Cependant, votre fuite est efficace en dépit de l'absence du pantin. Les deux charges initiées par Yahiko vous permettent de devancer l'effondrement du tunnel. Sa détection vous aide à vous guider dans la pénombre. Trois présences attirent particulièrement son attention : celle de son invocation, restée à l'entrée du tunnel ; celle de Gaku, qui disparait définitivement ; celle de Yamabushi Masanobu, dont l'aura s'éteint enfin.
Le scellement de Hanae vous aide grandement dans votre progression. Aucun obstacle ne gêne réellement votre route, sinon la fatigue, l'obscurité et la chaleur étouffante des galeries. Alors que le tremblement de terre vous poursuit jusqu'à vous accrocher, vous parvenez in extremis à vous échapper.
Dehors, un triste spectacle vous attend : de nombreux villages miniers sont tout ou partie détruits. Le village à vos pieds est ravagé en grande partie, et souffre de nombreuses pertes humaines. Mais un espoir nouveau anime dorénavant les sauveteurs envoyés par les autorités de Jōheki : les tremblements de terre et éboulements ont enfin cessé.
Ainsi s'achève votre épopée, non sans récompense. Car si le butin n'est pas physiquement parmi vous, une voix caverneuse s'élève au sein de votre conscience : un fragment de l'Esprit de la Montagne qui réside à présent en vous, dont l'esprit est à jamais marqué par le Pouvoir du Gardien des Sommets.
Cela conclut cette Alerte : en récompense, vous obtenez tous +10 XP.