Tes débuts dans cette nouvelle unité. Une certaine fierté, de ton côté. Tu as l’impression d’avancer, petit à petit. Comme si la possibilité d’arriver à ton rêve se rapproche, tu pourrais presque l’attraper de la main. Et pourtant, tout ceci semble si loin. Tu as encore besoin d’apprendre, de développer ce que tu sais faire, mais aussi d’apprendre des nouvelles choses.
C’est sans doute pour ça que tu es ici aujourd’hui, sur le terrain d’entraînement. Devenir plus forte, tu n’as pas envie d’arrêter, donner le maximum de toi-même. Pour ton âge, tu sais que le niveau que tu as déjà atteint est largement supérieur aux autres, mais tu ne dois pas te reposer sur ça.
Tu te souviens encore de l’ancienne époque. Enfin… c’était il y a pas si longtemps que ça. Quand tu pouvais encore te lever chaque jour en te disant que tu vas rejoindre le dojo de ton cousin pour apprendre son art. C’est avec lui que tout a commencé, grâce à lui que tu sais utiliser un katana.
S’entraîner toute seul, tu as l’habitude maintenant et c’est très bien, mais tu sais que tu vas bien plus apprendre si tu as quelqu’un avec toi pour te conseiller. Quelqu’un avec de l’expérience. Et c’est justement la personne qui arrive en face de toi. « Merci d’être venu, Kogami-taisho ! » en t’inclinant devant lui. Il est capitaine, il est respecté par les autres. Peut-être le plus fort dans la capitale, à en croire certaines rumeurs. L’individu idéal pour t’aider dans ton développement.
S’il était bien une chose rythmant les journées du capitaine depuis son accession à ce poste, c’était la formation. En bon supérieur hiérarchique et figure de la capitale, le valeureux devait assumer un rôle de sensei pour les jeunes générations et leur transmettre un savoir que personne n’était venu lui enseigner. Inutile de dire donc que le samouraï connaissait l’importance d’être formé par quelqu’un.
Accompagné par l’un de ses plus proches subordonnés, Akira aimant s’entourer d’hommes et femmes de confiance pour faciliter son travail, le capitaine s’était vu sollicité par la jeune Nagamasa qu’il avait rencontrée plus tôt. Pour une fois, l’initiative venait de l'élève, ce qui confirmait au capitaine l’entrain qu’il avait cru lire en elle. Rares étaient les soldats ayant le cran de lui demander des leçons.
“ Kato, vas t’occuper des recrues pendant que je me charge de notre héritière. “
Dit-il en désignant à l’androgyne un terrain éloigné d’une cinquantaine de mètres du lieu choisi par la Nagamasa. Son talent étant bien assez grand pour gérer un groupe de soldats, le shinobi à la crinière flamboyante accepta sa tâche sans rechigner.
“ Bien… “
Yamanaka Kato, N°2 De l'unité coloniale.
Voyant leurs routes se séparer, le capitaine continua vers la jeune femme ayant sollicité son aide, main posée sur la poignée de son katana. Katana dont la garde était forgée dans la forme d’une flamme, la même que le symbole de l’empire. Décidément, le Kogami ne manquait pas de signes d’appartenance à sa nation.
“ C’est normal. “
Jetant un rapide coup d’oeil analyste aux alentours pour juger de l’espace disponible, il reporta son attention sur la jeune femme de toute sa hauteur. Hauteur largement plus significative que lorsqu’ils s’étaient tenus assis l’un en face de l’autre.
“ De quoi as-tu besoin ? “
De par son statut de samouraï, du moins en supposait-il fortement, Akira ne doutait pas de pouvoir lui apporter l’aide nécessaire à ses fins.
Sa présence signifie que ton apprentissage va enfin commencer. Tu sais pertinemment qu’avec son expérience, il peut t’aider à atteindre un niveau que tu n’imagines même pas encore.
En face de toi, avec ses deux lames à sa ceinture, cette prestance et ce calme créant cette sérénité autour de lui. Toutes ces choses qui, tu ne sais pas pourquoi, viennent te bousculer pour te faire revenir dans le passé. Tu as presque l’impression de voir ton ancien sensei en face de toi. Une image de Chôgen qui semble être si réelle. Et pourtant, c’est une tout autre personne.
Ce que tu veux de lui aujourd’hui ? Combler une de tes lacunes. L’art de ton cousin, c’était l’attaque, la défense par l’attaque, juste cette envie de détruire son adversaire. Mais tu réalises maintenant qu’il n’est pas bon de se reposer uniquement sur ça. Le monde évolue et avec lui, des nouveaux utilisateurs du chakra apparaissent chaque jour, tous plus puissants les uns que les autres. « Et bien… je dois dire que j’ai besoin d’apprendre un peu plus à me défendre. »
Pas juste une simple parade, ou une petite esquive, ça, ce sont des bases que tu connais déjà. « Disons que je voudrais apprendre à contrer une attaque de grande puissance. C’est ce qui me fait peur, pour le moment. Ne pas pouvoir arrêter quelqu’un à pleine puissance. » Tu es honnête, car tu sais que tu n’es pas infaillible. Ce que tu espères maintenant, c’est qu’il soit capable de t’aider pour ça.
La Nagamasa, elle, ne lui rappelait personne. Après tout, peu de gens avaient fait parti de ses fréquentations lors de la décennie qu’il avait passée avant de rejoindre l’empire. Et la jeune femme faisait preuve de bien plus d’entrain et de détermination que lui au même âge. Akira n’avait pas toujours été comme il était devenu aujourd’hui. En un sens, peut-être lui rappelait-elle le jeune Kenpachi.
“ Je vois. Il est important de savoir contrer une offensive. Trop de samouraïs se reposent sur le tranchant de leur lame. Cette dernière a pourtant un plat. “
Un plat qu’il conviendrait d’exploiter pour parer efficacement. Personne ne prendrait le risque de parer une offensive avec le tranchant fragile d’une lame. Aucun bretteur digne de ce nom en tout cas.
Créant un unique clone de sa main droite, signe de sa maîtrise supérieure du ninjutsu en plus de sa connaissance du sabre, le capitaine opéra d’abord par une petite démonstration de ce qu’il comptait lui apprendre.
“ Observe bien mes mouvements. Au vu de la technique, nous en aurons pour plusieurs heures. “
Et pour cause, Akira avait déjà tenté d’apprendre une parade du précédent empereur. Chose s’étant soldée par un échec, sans doute par manque d’assiduité… ou s'était-il surestimé à force de suivre des enseignements plus minimes.
Sans tergiverser davantage, le clone s’élança férocement vers son créateur pour effectuer un terrible assaut sans doute capable de trancher le plus redoutable des ennemis. De son côté, le capitaine vit sa lame se recouvrir de chakra gris, couleur innée, et opposa une parade s’opposant parfaitement à chaque coup porté par son adversaire, changeant d’angle sans arrêt pour adapter sa défense de la manière la plus adaptée.
“ … “
Une fois la démonstration terminée, le capitaine se tourna vers la jeune femme.
“ T’en penses-tu capable ? “
Après tout, si une parade payait toujours moins de mine qu’un assaut brutal, sa difficulté d’exécution restait la même… peut-être même supérieure.
Les choses sérieuses peuvent enfin commencer. Pour le moment, toi, tu restes sur le côté et tu observes. Tu peux tout de suite confirmer tes interrogations sur la puissance de ton capitaine, juste en voyant cette aisance à créer un clone avec une seule main. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir exécuter des techniques de ce genre, uniquement avec des signes d’une seule main. Tu le sais, car même toi, tu n’en es pas encore capable.
Comme il vient de te le dire, tu regardes bien ce qu’il fait, observe ses mouvements, comment il tient sa lame, la densité du chakra qu’il vient d’utiliser, le long de l’acier, pour réussir un contre aussi spectaculaire que celui-ci. Et si ce n’était qu’un seul… Non, il ne s’arrête pas là, c’est un véritable enchaînement de blocage, quand en l’espace d’un court instant, vient te couper le souffler. Tu ne sais même pas quoi faire, tu ne sais pas non plus si tu es capable de faire quelque chose de similaire.
Pourtant, tu ne vas pas vraiment avoir le choix, après tout, c’est pour ça que tu es ici aujourd’hui. C’est toi qui as demandé à avoir cet entraînement. « Je ne sais pas mais… il faut bien essayer pour en être certaine, j’imagine. »
C’est comme se jeter pour la première fois dans le grand bain sans avoir de sécurité. Tu sens un léger stress qui monte en toi, tu n’as pas du tout l’habitude. Et pourtant, tu ne vas pas renoncer. Non, ça jamais. « Je suis prête. » Tu espère juste qu’il ne soit pas trop violent avec toi sur la toute première attaque.
Lorsqu’il s’arrête, le capitaine ne démontre pas le moindre signe d’essoufflement ou de gêne. Après tout, il avait dû répéter la même chose des centaines de fois afin de parfaire cette technique. Comme chacune de son répertoire d’ailleurs, bien que certaines soient plus exigeantes lors de leur création.
“ Voyons cela. “
Saisissant une pierre au sol en premier lieu, Akira ne souhaitant pas blesser son élève, il annonça.
“ Nous allons y aller graduellement. D’abord une offensive à distance, puis le nombre augmentera au fur à mesure. Nous en viendrons ensuite au corps à corps. “
Une offensive à distance ayant un plus long chemin à parcourir pour toucher une cible, il serait donc plus aisé de voir venir les projectiles. En revanche, une pierre couvrant bien moins d’espace qu’une lame… il allait falloir faire preuve de précision. Akira se contenterait ensuite de corriger les erreurs de la Nagamasa en fonction de ses résultats pour parvenir à ce qu’il recherchait.
Une fois son élève du jour prête, le Kogami lança la pierre qu’il avait en mains en direction de son visage. Une offensive dénuée de chakra et bien moindre en comparaison à ce qu’était destinée à contrer la parade qu’il lui enseignait… mais il fallait bien commencer quelque part. D’abord les bases, puis augmenter la difficulté au fur à mesure de la leçon. Il n’y avait qu’ainsi qu’elle pourrait apprendre une telle technique, Akira l’avait lui-même appris à ses dépens.
Tu es en position, quelques mètres en face de lui. Ton sabre en main, tes deux mains sur la garde. Tes doigts viennent un à un s’ouvrir et se refermer, un peu plus fermement, pour avoir une meilleure accroche.
Une pierre, c’est une simple pierre. Mais c’est tout de même différent de ce que tu fais d’habitude. Tu te souviens encore, quand ton cousin eut la même idée. Sauf que toi, tu devais les trancher, ces pierres. Pas les bloquer pour les arrêter. Un exercice totalement différent.
Cependant, tu es confiante. Tu as atteint un certain niveau maintenant, ta force et tes réflexes sont bien plus aiguisé qu’auparavant. Cette pierre, tu ne dois pas la louper.
Le capitaine, d’un geste précis, envoie cette fameuse pierre vers toi. Tu ne la lâche pas des yeux, tu regardes bien la trajectoire de celle-ci. Tu sais que tu peux le faire. Un léger flux de chakra vient envelopper l’acier de ta lame, quantité qui te parait suffisante pour stopper ce caillou. Un mouvement fluide, tes jambes se positionnent et ta lame s’avance, le plat de cette dernière venant percuter la pierre, qui s’arrête net avant de tomber sur le sol, devant toi.
Une certaine fierté s’empare de toi, même si tu sais que ce n’est que le début et que le niveau de cet exercice est proche du ridicule. « J’imagine qu’avec la pierre ne représentant aucun danger, c’est plus facile pour moi de me concentrer et trouver le moment parfait pour bloquer. » en attendant de voir ce qu’il t’a prévu pour la suite. Et tu sais que ça va être bien plus difficile que ça.
S’il comptait lui demander de recouvrir sa lame de chakra ultérieurement, la jeune femme n’avait pas attendu. Ses indications. Qu’importe au final, la technique ne se ferait pas sans de toute manière. Car un katana, aussi solide sa lame soit-elle, tiendrait difficilement plusieurs assauts consécutifs sans se briser. Une lame renforcée de chakra en revanche…
“ Effectivement. “
Se contenta t-il d’ajouter aux mots de la jeune femme. Prochaine étape: un éclair fusant droit vers elle, lancé par la paume droite d’Akira. Bien plus rapide et dangereux cette fois, la Nagamasa n’aurait pas le temps d’analyser le projectile. Il allait falloir réagir le plus rapidement possible en trouvant la parade la plus adaptée.
“ Continue de te servir du chakra pour renforcer ta lame. “
Ou la foudre pourrait bien parcourir son arme pour atteindre son bras, le métal étant conductible. Si elle ne risquait rien d’autre qu’une décharge légèrement désagréable, il serait tout de même mieux pour elle de se ménager au maximum pour pouvoir suivre cette leçon de bout en bout. Et pour passer à l’étape suivante, cela allait sans dire. Akira avait prévu une bonne dizaine d’étapes à franchir à chaque fois pour pouvoir atteindre le sommet. Une exigence qui en valait la peine.
D’ailleurs, à peine la foudre eut-elle atteint sa cible -ou son sabre- que le capitaine dirigea un second éclair en sa direction pour éviter qu’elle ne relâche sa vigilance en plein exercice. Au travers de cet assaut, Akira lui demandait de toujours rester concentrée jusqu’à la fin de la leçon.
Il est évident que tu ne vas pas te réjouir pour une simple réussite contre une pierre. C’est bien trop simple. Tu le sais et il le sait aussi sûrement. Peut-être une façon de te tester, voir ton premier geste, voir ta maîtrise.
Tu as bien fait d’utiliser ton chakra. C’est une pratique courante pour ceux qui maîtrisent l’art samouraï, tu sais que tu peux faire tout un tas de choses, avec cette puissance. Mais jusqu’à aujourd’hui, toi, tu l’utilisais uniquement pour attaquer. Pour trancher. « La quantité de chakra sur la lame, je dois l’évaluer en regardant la technique ou le coup qui arrive sur moi ? »
Mais lui aujourd’hui, vient t’apprendre autre chose. Une façon de se défendre en utilisant quelque chose que tu connais déjà. Pas le temps de se reposer, le deuxième exercice arrive et celui-ci vient entamer quelque chose de bien plus sérieux. De la pierre à l’utilisation du chakra.
Tu observes ses mouvements, tu vois cette attaque foudroyante qui arrive sur toi. Tu cherches, le point précis, l’endroit ou poser le plat de ta lame. Ce que tu fais, alors qu’elle arrive juste devant toi. Avec un peu de force, tu viens coller l’acier recouvert contre la foudre, pour l’arrêter. Une réussite, mais pas tellement. Tu es surprise de voir la deuxième arrivée, tellement concentré sur la première attaque que tu n’as pas vu ton sensei bouger.
Déconcentré, tu viens mettre ta lame devant toi, d’un geste rapide. Tu n’as pas une très bonne approche, ta main glisse légèrement le long de la poignée. Tu n’as pas le choix que de forcer, pour pousser la foudre pour la dévier, qui vient s’écraser plusieurs mètres au loin, à côté de l’entraînement des autres soldats. « Excusez-moi, Taisho. Ca n'arrivera plus... » Tu n'as rien, mais avec ton inattention, tu aurais pu blesser quelqu'un d'autre.
La jeune femme posait les bonnes questions. Et dieu savait qu’Akira ne supportait pas les pipelettes et paroles inutiles ne faisant qu’encombrer le temps qu’il dédiait à la formation des recrues.
“ Oui. Mais ça, c’est entre ta lame et toi. Je ne pourrais jamais mieux savoir que toi-même la quantité dont tu as besoin. “
Chacun était différent, difficile d’optimiser une personne autre que lui. S’il pouvait néanmoins apporter des conseils avisés, le capitaine ne pouvait pas tout faire à la place de ses soldats. Eux-même le savaient très bien, autrement ne seraient-ils pas volontaires.
Et si, sans surprises, la jeune femme parvient à se défendre du premier assaut, le second semble la prendre au dépourvu ce qui le redirige vers les autres soldats en plein entraînement. Kato, alors en poste, jette un coup d’oeil stoïque à la jeune femme ayant bien manqué de le toucher, ce qui aurait pu avoir des répercussions plus regrettables que s’il s’agissait d’un simple soldat.
“ … “
A défaut de sermonner la jeune femme, le capitaine érige une imposante muraille de ses deux doigts afin de les séparer du groupe plus loin. Ainsi, plus de risques que ce genre d’incidents survienne.
“ Non, c’est moi. “
Exécutant de nouveaux mûdras, toujours de ces mouvements si rapides et simplifiés qu’ils en deviennent illisibles, surtout d’une main, le capitaine répète un assaut similaire au précédent… quelques subtilités en plus. En effet, si l’éclair part en premier lieu uni, ce dernier se sépare subitement en trois au moment de l’impact pour couvrir trois flancs. Ainsi, la jeune femme devra non seulement concilier avec l’effet de surprise mais aussi la rapidité dont elle devra faire preuve.
Tu as honte. Au fond, tu sais que ce n’est pas très grave, mais tu n’apprécie que très peu l’échec, surtout quand c’est toi qui entreprends quelque chose. Tu sais très bien que tu aurais pu l’arrêter assez facilement cette attaque et pourtant, trop sûre de toi, tu viens de faire une erreur.
Une fois, mais pas deux. Tu ne veux pas refaire la même chose, il est temps de donner toute ta concentration dans cet exercice. Tu dois suivre le conseil qu’il vient de te dire. Ta lame, ton chakra, ta façon de faire. Il ne peut pas te dire comment tu dois te défendre, c’est à toi de le comprendre.
Le mur de pierre s’érige sur le côté, te donnant encore plus ce sentiment d’échec, avec maintenant quelque chose sous les yeux pour te le rappeler. Il pense que c’est de sa faute, alors que non, ce n’est pas le cas. Tu aurais très bien pu l'arrêter, son attaque. « Prête pour la prochaine. »
Cette fois-ci, tu ne veux pas te rater. Tes jambes se décalent légèrement, tu prends une position qui t'accroche au sol. Cette lame est comme le prolongement de ton bras, tu dois la sentir bouger, vibrer. La foudre arrive sur toi et tes yeux ne bougent pas. Une séparation en trois, c’est pour ça que tu redoubles d’attention, tu sais très bien qu’il va continuer en puissance, tu dois t’y attendre. Et si ici, ce n’est pas la puissance qui est de mise, tu vas devoir faire appel à ton agilité et ta rapidité pour exécuter cette défense.
Le chakra vient recouvrir ta lame, un peu plus dense que le dernier blocage que tu as fait. Tu ne veux pas te louper, mais tu cherches aussi à trouver cette quantité parfaite que tu dois utiliser pour bloquer ce genre d’attaque. Tu ne dois pas trop en faire. Le premier éclair arrive, très rapidement suivie par le deuxième. Une passe rapide vers la gauche, puis tout de suite vers la droite, tu contres les deux qui viennent se planter dans le sol, derrière toi. Le troisième, finalement devant toi, vient se fracasser contre ta lame. Ta main venait de glisser le long de la poignée, tenant maintenant ton sabre dans le sens inverse. Une forte pression sur le chakra ration, jusqu’à ce que ce dernier s’encastre dans le sol, devant toi. « Je dois avouer que c’est un peu plus facile, quand on s’attend à ce genre de changement. » Tu as eu le temps de te concentrer et tu as pu appréhender ce genre de surprise, mais dans un véritable combat, tu n’auras sûrement pas le temps de faire la même chose. Un pas après l’autre.
Placide, le capitaine observait les lents progrès de la Nagamasa. S’il avait cru son attaque déroutante, la jeune femme avait sû très vite s’y adapter pour la contrer efficacement. Chose sans doute permise par la frustration causée par son précédent échec, laquelle était visible bien que discrète. Si Akira s’était désigné volontaire, c’était pour la simple raison qu’il n’avait pas pris les mesures nécessaires à la séparation des deux groupes.
“ Effectivement. Lire les intentions de ton adversaire te sera toujours utile… mais ce n’est pas chose facile. “
Du moins pour qui sait s’y prendre autrement qu’en frappant comme un sourd. Ainsi, matérialisant un énième éclair de son doigt, le Kogami l’envoya en direction de la samouraï… avant qu’il ne dévie de sa trajectoire au dernier moment, tentant de la frapper à l’épaule gauche. Trop tard, la foudre change encore de direction pour cette fois-ci menacer son dos. Puis sa jambe. Comme pour tenter de l’acculer en la forçant à couvrir tous les angles d’attaque, le Kogami manipulait son projectile en temps réel, décidant de sa trajectoire de par les mouvements de son index. Un éclair téléguidé en somme.
“ En revanche, il est facile de se retrouver submergé. “
Dit-il alors qu’il sépara l’index du majeur, scindant alors le projectile en deux pour le contrôler séparément. Forçant constamment la jeune femme à parer un assaut semblant interminable, le Kogami semblait vouloir tester son endurance et sa capacité à rester adroite malgré la pression. En effet, si elle ne risquait pas grand chose à être touchée -et sans doute finirait-elle par encaisser quelques décharges- l'épuisement causé par la nécessité de sa concentration finirait peut-être par avoir raison d'elle ?
Une fois de plus, l’apprentissage continue. Tu as juste le temps de souffler qu’il est maintenant temps de passer encore un cran au-dessus. Tu ne sais pas jusqu'où il va aller, quand est-ce qu’il va s'arrêter, mais tu vas faire de ton mieux pour tenir, encaisser.
Cette fois-ci, il vient jouer sur tes réflexes, sur ta réaction, ta rapidité. Le calme qu’il montre, tout en te forçant à danser avec la foudre, te prouve à quel point le fossé qui vous sépare est large. Il veut jouer sur la surprise pour t’avoir.
La première tentative ne fonctionne pas, ta lame venant se placer parfaitement pour bloquer l’assaut. Un mouvement du bras ample pour passer derrière toi et la deuxième attaque est bloquée, elle aussi. Mais elle bouge, cette foudre, très rapidement. Bien trop rapidement. Ta jambe est touchée une fois, te forçant un genou à terre. Tu viens tout de même bloquer la prochaine qui arrive tout de suite devant toi. Une autre sur le côté, mais pas assez rapidement, venant de percuter le bras.
Il devait le savoir, que tu n’allais pas réussir à tout arrêter. Peut-être que lui, en est capable, mais pour toi, tu es encore dans cette phase de découverte, un nouveau monde du combat qui s’ouvre devant toi. Tu n’as pas l’habitude et c’est en encaissant tout en continuant que tu vas progresser.
Mais tu n’es pas au bout de tes peines. Encore plus difficile, quand il vient séparer la foudre en deux. Est-ce seulement possible, de te défendre avec efficacité, sur autant de points différents ? Pas vraiment le temps de te poser la question, à vrai dire. Toute ta concentration se trouve maintenant dans ta lame. Elle bouge, avec ton bras, devant, derrière. Sur les côtés. Tu fais tout ce que tu peux, pour en arrêter le plus possible. Mais tu es aussi touché tout autant par la foudre, jusqu’à même finir désarmé, te forçant maintenant à tomber sur tes deux genoux. « C’était une punition pour mon erreur d’avant ? » tout en reprenant difficilement ton souffle.
Sans surprises, le capitaine constate que la soldate a du mal à suivre. Si elle parvient toutefois à parer certains de ses assauts, elle finit inexorablement par ployer le genou. S’il serait aisé de prendre ses agissements comme une sorte de sadisme délibéré, et sa question le lui laisse entendre, il n’en est rien. Simple test de la part du Kogami, mais aussi une manière de la préparer aux exercices un peu plus exigeants.
“ Ce n’est que la suite de l’apprentissage. “
Déclare t-il, stoïque, tout en prenant appui sur un rocher pour s’y adosser non sans la quitter des yeux.
“ Il n’y a pas de punitions à avoir, cette leçon t’es plus utile qu’à moi. “
En résumé, Akira n’avait pas grand chose à gagner de leur échange. Ainsi, difficile de lui imposer une quelconque sanction. S’il devait y en avoir une, sans doute serait-elle de ne pas apprendre la technique qu’il tentait de lui enseigner.
“ Mais pour l’heure, faisons une pause. “
Déclara t-il en constatant l’état de la Nagamasa. Si ses décharges n’avaient rien d’handicapant à long terme, sans doute allait-elle sentir picotements et crampes durant les quelques minutes à venir. Période durant laquelle elle serait moins performante et qu’il serait donc bon de convertir en temps de repos…
… Car bientôt viendrait le corps à corps, et nul doute qu’il s’agirait du plus gros de cet apprentissage.
Tu as du mal à bouger, ta jambe ne voulant pas te répondre pour le moment. Sur les genoux, en face de lui, tu ne peux que souffler et attendre. Reprendre des forces. Écouter ce qu’il te dit. Tu sais qu’il a raison, tout ça c’est pour toi et tu dois lui montrer que tu en es capable.
Ce n’était pas une sanction pour lui, mais à tes yeux, ça le reste un petit peu. Tu sais que c’est mérité après tout, enfin, c’est ce que tu penses. Ton inattention un peu plus tôt aurait pu blesser quelqu’un. « Je sais, c’est pour ça que je fais tout ce que je peux, pour ne pas vous faire perdre votre temps, Taisho. »
Tu restes sur ta position, il te laisse le temps de faire une pause. Un petit moment pour détendre tes muscles, récupérer des forces. Tu ne sais pas ce qu’il a prévu pour la suite, mais si c’est le moment de faire cette pause, c’est que tu vas avoir besoin d’être à fond pour ce qui va suivre. Tu as confiance en toi, en tes capacités, mais tu sais que l’homme en face de toi te surpasse. C’est indéniable. Il suffit de voir sa maîtrise du chakra, sans même bouger d’un poil. Ce calme dont il fait preuve. Et il n’a toujours pas utilisé sa lame.
Quelques minutes passent, ton souffle s’est stabilisé. Tu es de nouveau capable de tenir sur tes deux jambes et tes bras sont prêt à lever de nouveau l’acier de ton katana. Tu te remets en position, en face de lui, arme en main. « Nous pouvons continuer, si vous voulez. »
Le silence dû à la pudeur du Kogami cause manifestement quelques malentendus, lesquels sont perceptibles au travers du comportement de la Nagamasa. Comme si elle restait sur cet échec dont elle se croyait coupable, ses paroles sonnaient comme des excuses. Des excuses dont n’avait pas besoin Akira, qui allait bien devoir se faire comprendre d’une manière ou d’une autre en dépit de son stoïcisme.
“ Je suis là de mon plein gré, mon temps m’appartient. Cesse de te distraire l’esprit avec des spéculations, tout se déroule bien. “
Dit-il, ne se voyant pas perdre une seconde de son temps pour quelque chose qu’il jugerait inutile. Espérons seulement qu’il ait su se montrer assez clair sans avoir l’air trop menaçant, ce qu’il avait tendance à être involontairement au vu de sa sévérité grandissante. Renvoyer l’image d’un capitaine juste mais ferme occultait parfois le côté ‘’juste” aux yeux des plus simples d’esprits.
Quelques minutes passent, au cours desquelles le regard du valeureux se perd vers le sol. Ce sol si banal et statique, sans que rien ne mérite vraiment que l’on s’y attarde. Si bien que Kamiko est la première à se manifester, intimant au capitaine de reprendre l’entraînement, fin prête.
“ Bien… “
Alors qu’il se redresse, le corps du Kogami n’adopte pourtant aucune posture combative. Rien ne pouvant laisser présager à une quelconque attaque imminente… chose qui se produit pourtant à une vitesse phénoménale, voyant la lame du Kogami sortir de son fourreau pour frapper en direction de la soldate dans un mouvement si rapide qu’il en devient flou. Heureusement pour la jeune femme, ses capacités de samouraï lui donnaient des réflexes bien supérieurs à la normale, raison pour laquelle Akira se permettait un tel assaut.
Il est franc, direct, ne mâche pas ses mots. Tu es comme ça toi aussi d’habitude, alors tu arrives à comprendre qu’il pense vraiment les mots qu’il vient de dire. C’est enfin rentré dans ta tête, tu dois passer à autre chose, garder ton esprit concentré sur l'entraînement. « Très bien. »
Rien de plus à ajouter et tu n’es pas ici pour débattre quoi qu’il arrive. Autant passer à autre chose et te concentrer de nouveau sur la suite. En plus, si tout ceci continue sur le même schéma, tu sais que ce qui va suivre, après cette pause, risque de te pousser à bout une fois de plus.
Finalement, ce que tu redoutes depuis le début se produit devant tes yeux. Il décide enfin d’utiliser son sabre. Tu sais maintenant qu’il est maître dans l’art du ninjutsu, mais tu es curieuse de savoir ce qu’il vaut avec une lame en main. Cependant, tu ne t’attendais vraiment pas à cela. Une attaque, tout en surprise, tout en rapidité. Une exécution parfaite. Mais surtout, une attaque que tu connais. Tu ne t’attendais pas du tout à ce qu’il utilise un arcane qui vient de ton pays. Iaijutsu. Un mouvement que tu ne connais que trop bien, depuis le début de ton entraînement avec une lame.
Tu as de la chance de connaître cette technique, elle te permet d’approcher ta défense avec un peu plus de facilité. Mais tu ne peux pas te reposer sur ça, car la personne en face de toi n’est pas n’importe qui. Tu n’as pas le choix que de faire un essai, tu dois te protéger de cette attaque. Le chakra vient recouvrir ta lame, une nouvelle fois. Et comme avant, tu décides d’en ajouter encore un peu plus. Plus le choix, il est en face de toi, prêt à te porter un coup destructeur. Tes deux mains sur la poignée, venant porter le katana devant toi pour encaisser l’attaque et bloquer sa lame. Tu dois forcer, beaucoup, pour tenir debout. Tes pieds glissent sur la terre, tu recules légèrement sous la pression de son attaque.
Mais tu viens porter tout ton corps vers l’avant. Un dernier effort, avec un cri sortant de ta bouche. Et tu t'arrêtes, tu ne bouges plus. « Une autre surprise venant de mon pays dans votre manche ? » en relevant le visage pour le regarder dans les yeux.
Son puissant iai ne semble pas suffisant pour pénétrer sa garde, mais fait l’étendue de sa force de par la simple manière dont la jeune femme recule sous l’impact. Un coup certainement mortel lorsqu’il est encaissé. Heureusement, le Kogami savait qu’il ne l’adressait pas à la première venue.
“ Les arcanes de Tetsu sont communes à tout samouraï qui se respecte. “
Hélas, par un procédé qui lui était inconnu, le pays du fer avait peu à peu perdu l’exclusivité de ses savoirs. Le iaido, le tranche chakra, le getsuga… toutes ces techniques faisaient à présent le tour du globe, sans toutefois que leur provenance fût oubliée. Et s’il n’en était pas certain, Akira croyait déceler une pointe d’amertume dans les paroles de la Nagamasa.
Quoi qu’il en fut, Akira n’avait pas terminé. Et le capitaine l’avait prévenu d’emblée: cet apprentissage serait long. Long et intense, pour la bonne cause. Car outre son propre gain de puissance, il contribuerait à rendre le Teikoku plus fort. Un travail de longue haleine entamé par le Kogami depuis plusieurs mois déjà.
“ … “
Ainsi, tenant le regard de l’héritière, ce fut un nouveau iai que décocha le Kogami… bien qu’un peu spécial. En effet, ce ne fut pas une mais deux lames qui fusèrent vers elle, la seconde étant celle de son wakizashi. Plus courte, il serait alors moins aisé de s’adapter à cette irrégularité. En effet, peu de samouraïs savaient s’y prendre ainsi. Et s’il ne pouvait s’autoproclamer meilleur de tous, Akira se savait dans le haut du panier. A tel point qu’il se demandait si son élève avait déjà eu affaire à plus doué… chose qu’il ne se demanderai sans doute pas s’il était au courant de sa relation avec feu Nagamasa Chogen.
Ses paroles te restent dans la tête. Est-il vraiment un enfant du fer ? Tu ne connais pas du tout son nom, il ne te dit absolument rien. Et pourtant, il semble connaître tout ce qu’il y a à savoir sur ton foyer. Il connaît même ton nom. Et au-delà des familles et des coutumes du pays, il en connaît surtout son art du katana. Tu as eu l’occasion à l’instant de voir qu’il est capable, comme les grands noms du pays, d’utiliser cette maîtrise du katana qui fait votre réputation. Un Iaijutsu qui semble être vraiment au point, travaillé depuis des années. « Tous les samouraïs ne peuvent pas atteindre ce niveau, je peux vous le dire. »
Tu as eu l’occasion de croiser tout genre de samouraïs. Du plus mauvais au plus fort. Et dans ta famille, il y a des noms qui sont passés, qui résonne encore dans le monde actuel. Tu espères, un jour, être capable toi aussi d’arriver à ce niveau. Mais pour cela, tu as encore besoin de t’entraîner, de t’améliorer. Et c’est exactement pour ça que tu es présente sur ce terrain.
Cette première attaque n’était pas simple à arrêter, tu as eu du mal à contrer son coup. Et voilà qu’il revient une seconde fois à l’assaut. Même technique, même mouvement. Mais cette fois-ci, avec ses deux lames. Une surprise pour toi, c’est sûr. Il sait maintenant que tu vas être capable de suivre ses mouvements, mais la puissance ce coup-ci est d’un tout autre niveau.
Ses deux lames arrivent et tu n’as pas le choix, tu dois te défendre. Le chakra que tu viens de déverser dans ta lame surpasse chaque essai que tu as pu faire avant. Tu viens plaquer ta lame pour arrêter son coup, tes pieds s’enfoncent légèrement dans le sol. Le choc provenant du fracas entre les deux lames venait de fissurer le sol autour de vous. Tu résistes, tant bien que mal, ta lame est tremblante, tes mains te font mal. Tu ne sais pas du tout combien de temps, tu vas pouvoir tenir comme ça, sur tes deux jambes, mais tu fais tout ton possible pour réussir.
Kamiko disait vrai. Et à vrai dire, Akira était sans doute l’un des cas les plus particuliers du pays. Vagabond durant plusieurs années, sa force était restée au plus bas jusqu’à son entrée au Teikoku. La ou certains, comme elle, se voyaient déjà forts d’une très bonne maîtrise du chakra à un si jeune âge, Akira n’avait atteint un niveau respectable qu’à l’âge de vingt-six ans. Un retard accumulé qui, sans aucune explication, s’était vu exploser de manière exponentielle dès lors que le Kogami s’était consacré sérieusement aux arts shinobi. Si bien qu’il peinait désormais à trouver quiconque à son niveau. En un sens, peut-être se serait-il considéré comme un prodige s’il était doté d’un tout petit peu moins de modestie.
“ Certains se donnent plus que d’autres. “
Se contenta t-il de répondre, bien conscient tout de même qu’il n’avait pas attendu que son talent lui tombe dans les mains. Tout ce qu’il savait, Akira l’avait appris seul. Personne ne lui avait enseigné quoi que ce soit, ce qui expliquait son dévouement à la formation de ses subordonnés.
Ainsi, lorsqu’il voit son assaut, bien que paré, acculer progressivement la jeune femme, le capitaine, pragmatique, décide de réduire temporairement l’effort demandé. En effet, prenant quelques pas de recul pour se positionner à distance d’elle, le valeureux tend alors son katana devant lui.
“ Repassons un instant à distance. Il existe une méthode pour parer les projectiles lorsqu’ils sont bien trop nombreux pour être contrés au cas par cas. “
En effet, si trois kunais peuvent être simples à parer, une dizaine devient rapidement impossible à contrer… à moins d’arrêter le temps. Ou d’utiliser ce qu’il s’apprêtait à lui enseigner. Une technique potentiellement dangereuse non pas pour l’adversaire mais pour l’utilisateur si mal exécutée.
“ Un samouraï se doit de toujours garder son arme en main… même avec ce genre de mouvements. “
Accompagnant ses paroles, le capitaine se met alors à faire tournoyer son katana d’une seule main, passant la poignée entre chacun de ses doigts si rapidement que le mouvement en devient imperceptible, tout comme sa lame. De la ou elle se trouvait, la Nagamasa ne pouvait voir qu’une masse circulaire tourbillonner, rappelant en un sens la forme d’un bouclier.
“ En faisant suffisamment tourner ton arme, rien ne passera ta garde. Difficile à prendre en mains mais totalement imparable une fois maîtrisé. “
Même les flammes pouvaient se dissiper sous la pression générée par le tournoiement de sa lame. Ainsi, une fois certain qu’elle ait bien observé ses mouvements, le capitaine s’approcha de la disciple, positionné derrière son épaule droite pour éviter de la gêner pour ce qui allait suivre.
“ A ton tour. N’hésite pas à commencer doucement pour augmenter progressivement ta vitesse. Une telle technique peut se retourner contre son utilisateur si son arme lui échappe des mains par exemple. “
Un assaut vraiment difficile à contenir. Tu peux encore sentir le poids de ses lames, cette lourde pression que tu pensais vraiment impossible à parer. Il semble pourtant être content du résultat, du moins, c’est ce que tu penses, quand tu le vois finalement reculer de plusieurs pas en arrière. Pour toi, c’est une réussite, mais est-ce vraiment le cas. Il semblait pouvoir tenir comme ça encore longtemps et toi, de ton côté, tu n’aurais jamais eu la force de contenir autant de puissance pendant encore bien longtemps.
C’est sûrement normal après tout, cette façon de faire est toute nouvelle et tu n’as pas encore l’habitude. Tu sais utiliser ton katana, tu sais utiliser ton chakra. Mais il y a encore certaines combinaisons entre les deux qui sont à découvrir et ce qu’il est en train de t’apprendre est un bon début.
Il se trouve à distance, tu écoutes attentivement ce qu’il te dit. Tu regardes les gestes, car tu sais que tu vas devoir les recopier. Ses doigts, son katana. L’habilité, la dextérité. Tu peux déjà dire que ça ne va pas être facile, mais au moins, tu comprends ce qu’il veut te montrer. C’est déjà un bon début, mais faut-il encore réussir à le mettre en pratique avec ce qui va suivre.
Un premier kunai lancé, ta lame vient se plaquer contre celui-ci. Une nouvelle étape commence. Le deuxième suit, tu fais bouger ton arme, pour l’arrêter lui aussi. Tu enchaînes, doucement, mais sûrement, jusqu’à prendre un peu plus le geste en main. La vitesse monte un peu plus, tes mouvements aussi. Et encore plus. Tu commences à être acculé, tu as du mal à esquiver, un premier kunai vient te toucher au niveau du bras. Un deuxième juste en dessous de celui-ci. Mais pourtant, tu n’arrêtes pas, tu continues. Encore une parade, puis une autre. Le sang coule le long de ton bras. Tu sais que ces blessures ne sont pas très graves, que tu peux te permettre d’aller encore plus loin.
Tu viens finalement arrêter le dernier. Tu es loin de ce qu’il est capable d’accomplir, de l’exemple qu’il vient de te montrer. Mais pour toi, c’est déjà un bon début. Au sol, une petite marre de sang s’est formé à côté de tes pieds. Tu viens arracher la manche de ton kimono, déchiré par les deux kunais, pour ensuite l’enroulé autour de la coupure. C’est temporaire, mais ça va faire l’affaire le temps de continuer. « J’ai encore du travail, il faut croire. » tout en reprenant ton souffle, épuisée après cet enchaînement.
La progression de sa disciple est satisfaisante, sans être fulgurante. Ce qui n’est pas surprenant, puisqu’il est très difficile d’apprendre une technique de ce niveau même pour les plus expérimentés. Qu’importe la personne, il faudra toujours du temps pour apprendre un jutsu que l’on ne maîtrise pas. Personne n’est omnipotent.
“ Pas beaucoup. Nous avons déjà bien avancé. “
Dit-il en rangeant ses kunai restants, réalisant qu’elle finirait par ne plus être en état de continuer s’il maintenait ce rythme. Peu importait au final que l’assaut soit réel ou non, la réussite de la technique ne résidait pas la dedans.
“ Contente toi de répéter dans le vide pour la suite. “
Dit-il en se positionnant comme observateur, espérant que son bras ne soit pas trop sévèrement atteint. Une blessure, même bénigne, pourrait se révéler bien plus douloureuse sous l’effort. Et un apprentissage ne devait pas se muer en entraînement, lors desquels Akira pouvait parfois faire preuve d’un peu trop de zèle.
“ Tu dois mêler rapidité et dextérité. Lorsque tu as confiance en ta prise, augmente la vitesse de rotation. C’est comme s’il y avait des paliers à franchir. Au bout d’un moment, tu ne sentiras même plus la vitesse tant tes doigts sembleront bouger seuls. “
Expliqua t-il pour tenter de la motiver à garder le cap. Contrairement aux parades habituelles, seule la main et les doigts étaient sollicitées pour ce mouvement. Parfois le bras en fonction de la direction souhaitée mais de manière si minime qu’il était inutile de le notifier.
Tu ne te rends même pas compte de ta propre avancée. Tu es ici, avec lui, depuis un petit moment maintenant. Une montée en puissance, pour te mettre dans le bain, jsuqu’à arriver à ce moment. Malgré ta blessure légère, tu veux continuer, alors tu écoutes attentivement ce qu’il te dit.
S’entraîner, dans le vide, est aussi une bonne chose. Tu dois apprendre ce mouvement pour le répéter parfaitement. « Je vais faire de mon mieux. » tout en reprenant ton katana en main, signe que tu es prête à continuer.
Tu commences par un mouvement lent, très lent. Histoire de prendre encore plus la technique en main. Tout en écoutant ce qu’il te dit. Rapidité, dextérité. Des mots qui restent dans ta tête, pendant que tu continues à faire bouger ton arme dans ta main. « Une fois que je vais avoir l’habitude, ça va être plus simple. »
La cadence augmente, tu vas un peu plus vite, tout en gardant le geste fluide, tes doigts qui glissent le long du tissu pour faire bouger la poignée de ton katana. Tu restes concentrée, tu gardes les yeux sur l’acier qui bouge, sur les mouvements de tes doigts, de ta main.
Dans la même lancée, tu continues toujours plus vite. Tu as gardé en tête ce conseil qu’il vient de te dire. Voir ça comme des paliers. Quand tu sembles avoir maîtrisé un niveau, tu passes au suivant. Jusqu’à bloquer, ou échouer. Ce qui ne semble pas arriver pour le moment, mais tu es encore loin du geste qu’il a pu te montrer.
Tu vois qu’il t'observe, profitant de ce moment pour poser une question. « Est-ce que le mouvement est convenable, ou je dois changer quelque chose ? » tout en continuant, augmentant la vitesse petit à petit, essayant de rester constante sur le mouvement.
Elle est déjà sur la bonne voie. Alors que son arme se déforme et tournoie pour former ce qui s’apparenterait à un bouclier informe, le Kogami est convaincu qu’elle se trouve sur la dernière ligne droite. Ne restera plus qu’à perfectionner le corps à corps et enfin pourront-ils voir le bout de cet interminable entraînement.
“ … “
Tournant lentement autour d’elle pour s’assurer de la bonne exécution de ses mouvements, le capitaine finit par se poster près d’un rocher, comprenant qu’il n’aurait plus d’indications à lui donner pour la bonne exécution de cette technique. Après tout, elle gardait une certaine part de liberté sur la manière dont elle pouvait accéder à sa maîtrise.
“ Tu n’as pas à te le demander s’il marche. “
Et manifestement marchait-il. Qu’importe s’il différait légèrement de celui du Kogami, sa rigidité n’allait pas aussi loin. Ainsi, ce fut au bout de quelques minutes de répétition qu’il se décida à reprendre l’exercice, jugeant le travail de la jeune femme satisfaisant. Espérons seulement que cette répétition ne lui ait pas échauffé le poignet.
“ On retente cette fois-ci. “
Dit-il en sortant de sa poche droite une poignée de shurikens. Exercice simple: ne pas se faire toucher par un seul d’entre eux. Objectif pouvant sembler compliqué lorsque la myriade d’étoiles de fer fusa dans la direction de la Nagamasa d’un seul jet, mais qui devrait être un jeu d’enfant avec la parade qu’il était en train de lui apprendre. Mieux valait pour elle, auquel cas Akira pourrait se montrer quelque peu déçu.
Tu continues ce mouvement avec tes doigts, avec ta main. Parfois, tu augmentes la vitesse, ou d'autres, tu vas le faire plus lentement pour avoir une meilleure vision sur ce que tu fais. Cela va te demander un long travail, acharné, pour maîtriser parfaitement ce geste, que tu n’aurais jamais pensé possible sans l’avoir vu. Tu vois qu’il t’observe, tu peux sentir son regard posé sur toi, scrutant chaque mouvement que ta main peut faire. « Très bien. »
Il a raison, tu n’as pas besoin de te poser ce genre de question à partir du moment, tu vas maîtriser cette passe. Quand tes mains vont avoir l’habitude du mouvement, tu ne vas pas te poser cette question. Mais pour le moment, tu n’es pas encore totalement confiante, ce qui est normal, c’est encore tout nouveau pour toi.
Des shurikens qu’il sort de sa poche, le signe qu’il est temps de reprendre l’entraînement réel, mettre en pratique une nouvelle fois ce mouvement. Tu t’es déjà bien débrouillée, la première fois, malgré cette petite blessure à ton bras. Tu ne veux pas refaire la même erreur et cette fois-ci, tu espères vraiment ne pas être touchée une nouvelle fois.
Il s’écarte, se met en position en t’envoies une nuée de shurikens. Impossible pour toi de savoir le nom d’étoile d’acier qu’il vient d’envoyer, mais ce que tu sais, c’est que tu vas devoir les arrêter. Ta lame, accompagnée de son flux chakratique, commence à tourner entre tes doigts, pour très vite arriver à un mouvement d’une très grande vitesse. Tu sais que tu n’as pas le temps ni le choix, tu dois tout arreter d’un coup et pour ça, il te faut de la rapidité dans ton exécution. Le chakra se forme devant toi, alors que tes gestes se font de plus en plus rapides et, au moment où ces shurikens arrivent sur toi, ta lame vient les toucher, un par un, pour les arrêter, les voyant ainsi tomber devant toi, planté dans le sol.
Une véritable question de fierté pour toi, tu ne voulais pas échouer une deuxième fois. Il passe déjà beaucoup de temps avec toi pour t’apprendre, c’était donc le moment de montrer que tu es vraiment capable de le faire. « C’est déjà mieux je pense. Je commence à bien comprendre le mouvement que je dois faire. »
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