Apprendre à se battre ? La médecin n’y avait pas vraiment songé avant qu’une de ses collègues ne lui suggère l’idée. Elle avait en effet toujours pensé passer la majeure partie de son temps au sein de l’hôpital, pour s’occuper de ceux qui en avaient besoin. C’était ce qu’elle faisait depuis son plus jeune âge, avant même qu’elle n’apprenne à contrôler le chakra. Quant au reste de son temps, elle s’imaginait le dépenser dans les bas quartiers, comme elle le faisait depuis un certain temps, pour s’occuper des orphelins, ainsi que de ceux que la population voyait comme des parasites, ou encore considérés comme des rebuts de la société.

Cependant, après avoir pris le temps de réfléchir à la question, l’idée de son camarade ne semblait pas lui déplaire, au contraire. En effet, apprendre à se battre lui conférerait de nombreux avantages, songeait-elle, en s’imaginant notamment pouvoir protéger ceux qui en avaient le plus besoin. Sa seule crainte était néanmoins de perdre trop de temps et se risquer d’handicaper l’hôpital pour lequel elle avait déjà tant donné. Elle souhaitait toute de même essayer, ne serait-ce qu’une fois pour voir. Ainsi, si la chose lui prenait plus de temps que nécessaire, elle n’aura qu’à laisser tomber. Et dans le cas contraire, elle pourra s’organiser pour jongler entre ses trois activités. Elle était prête à sacrifier un peu de son temps de sommeil, si nécessaire.

Prenant, sans plus tarder, contact avec une certaine Nagamasa Izanami, qu’on lui recommanda, la médecin parvint à convaincre la mercenaire de lui accorder un peu de son temps. Ainsi, elles fixèrent un rendez-vous, à laquelle Nao se rendait de bon matin pour s’assurer d’arriver à l’heure. Arpentant les rues de la cité, elle ne manquait pas une occasion pour saluer les personnes âgées et les enfants, et les gratifier de son plus beau sourire. Un dès gamin qu’elle croisa s’était même étonnement amusé à lui donner le surnom de « mère de Taiyô ». C’était la première fois qu’on s’amusait à l’appeler ainsi, elle trouvait cela étrange mais pas moins amusant.

Arrivée finalement au camp d’entraînement, situé à l’extérieur de la cité, non loin du colisée, Nao observait les jeunes qui s’entraîner, en attendant la Nagamasa. Impressionnée par l’énergie et la force que déployaient les guerriers, elle finit par se demander si elle était capable de réaliser les mêmes prouesses, un jour. Alors qu’un semblant de doute semblait s’emparer d’elle, Izanami pointa le bout de son nez pour l’extirper de ses pensées.

« Bonjour, Izanami-san. Vous allez bien ? » Glissa -t-elle, d’un sourire bienveillant. « Merci encore pour le temps que vous allez me consacrer. » Ajouta -t-elle, en s’inclinant légèrement.

Elle pouvait y arriver, elle devait y arriver, songeait-elle, si ce n’était pas pour elle, elle y arrivera pour les autres, pour les siens, pour son pays, comme toujours.

Spoiler:

Spoiler:

« Je vais bien également, merci. » Rétorqua -t-elle, d’un petit sourire.

Elle s’approcha de la Nagamasa, et attendait patiemment les explications pour l’entraînement.
La mercenaire lui indiqua qu’elles commenceront par quelque chose de simple, avant de se séparer de son arme en bois et de lui faire une petite démonstration. Sans l'avertir, elle exécuta une balayette qui envoyer la médecin à terre. Bien que surprise, Nao en sourit avant de tendre sa main à Izanami pour qu’elle l'aide à se relever, une aide qui ne viendra finalement jamais. C’était assez gênant comme situation, mais la Kazejin parvient à se relever, comme une grande, et écoutait attentivement les consignes de sa maîtresse.

Ainsi, la première technique qu’elle devait réussir à maîtriser c’était celle balayage. Pourquoi elle en premier et non des coups de poings ou pieds ? Nao ne le savait pas et se disait que cela n’avait de toute façon pas d’importance. En effet, l’essentiel pour elle c’était de repartir de cet entraînement en sachant réaliser quelques techniques utiles. Le reste arrivera avec le temps, elle n’en doutait pas, à moins évidemment que cette première séance ne se révèle être chaotique pour elle.

Hochant de temps à autre de la tête pour signifier qu’elle suivait les explications d’Izanami, Nao s’efforçait de bien mémoriser tout ce que son interlocutrice lui disait. C’était important, songeait-elle, car assimiler la théorie était la première étape pour mieux exécuter la technique. Enfin, en ce qui concernait la pratique, la Nagamasa lui proposait un plan en deux étapes, à savoir : commencer par exécuter les mouvements dans le vide, puis tenter de le concrétiser en le réalisant sur son senseï. Nao hochait d’un léger signe de tête, et s’efforçait de se convaincre qu’elle y arriverait. Au pire, la mercenaire sera là pour mieux la conseiller et l’aider à corriger ses lacunes.

La médecin s’assura que ses cheveux étaient bien attachés et resserra bien son obi autour de la taille, avant de s’écarter légèrement pour se préparer à expérimenter la technique. Avant qu’elle ne commence, sa maitresse l’interpella pour lui parler de la valeur de ladite technique. Elle se doutait que ce n’était pas quelque chose qui lui sera souvent utile, mais ne s’imaginait pas devoir avoir à l’expérimenter souvent en entraînement pour qu’elle puisse lui être utile un jour. Finalement, c'était comme la médecine, réalisait-elle.

Elle hocha de nouveau d’un signe de tête, tandis qu’Izanami s’écartait pour lui faire une nouvelle démonstration, cette fois-ci dans la vide. Elle le regarda attentivement, s’efforçant de mémoriser ses moindres faits et gestes. A première vue, la technique ne lui paraissait vraiment pas compliquée, mais elle s’efforçait de ne pas sous-estimer la chose, au risque de ne jamais y arriver.

« Bien. Je compte sur vous pour me dire s’il y a quelque chose qui ne va pas. » Fit-elle, avant de reculer de quelques pas.

Elle s’assura qu’Izanami la regarde bien, avant d’entreprendre son premier essai. C’était assez ridicule, elle le savait elle-même, ne manquant pas d’un rire légèrement pour dissimuler sa gêne. Elle se reprit rapidement, ne laissant pas le temps à sa maîtresse de placer le moindre critique, pour exécuter son deuxième essai. Cette fois-ci, elle s’imagina avoir un adversaire devant elle. C’était plus facile pour elle. S’imaginant en plein duel, son jambe droite se trouvait vers l’avant, le pied et la cheville callé derrière son adversaire imaginaire, tandis que d'un mouvement sec elle le balayait en ramenant sa jambe vers elle pour le faire s’effondrer. Bien que la chose semblât très étrange pour elle, il semblerait que ses mouvements étaient corrects. A voir ce que cela pouvait donner face à une vraie personne. Car, en l’état actuel des choses, il était difficile de dire si elle avait mis la bonne dose de force ou pas pour réussir la technique.

Elle réitéra toute de même l’expérience, plusieurs fois, pour s’assurer que c’était correct. Puis, elle se retourna vers sa maîtresse afin de connaître ses impressions.

« C’est très étrange de le faire dans le vide. Qu’est-ce que vous en dites, Dame Izanami ? »

Satisfaite, la médecin hocha d’un signe de tête et vint se placer à quelques mètres de la Nagamasa. Ainsi, elle devait l’attaquer, utiliser cette nouvelle technique contre son senseï, c’était en effet la seule façon de savoir si elle maîtrisait bien ou non. Elle le savait, et c’était la raison pour laquelle elle observait attentivement Izanami. Elle savait qu’elle ne faisait pas le poids contre elle et que jamais la samouraï la laisserait tenter quoique ce soit sans l’éprouver. Aussi, il lui fallait trouver la bonne approche, celle qui lui permettra de surprendre un tant soi peu la princesse Nagamasa.

Seulement, elle avait beau observer son senseï, elle ne voyait pas la moindre faille dans sa garde. Comment une débutante comme elle pourrait-elle créer une faille dans cette défense ? C’était impossible, commençait-elle à penser, forçant son petit sourire à disparaître de son visage. Le regard sérieux, elle se mit à réfléchir, encore et encore, jusqu’à finalement se résoudre de se lancer… oui, simplement se lancer et voir ce qu’il adviendra. Ainsi, elle chargea immédiatement la samouraï pour engager un petit duel au corps-à-corps.

« Je me doutais que vous ne me laisserez pas faire sans broncher… » Fit-elle, avant de tenter de balayer la Nagamasa.

Hélas, trop prévisible… Elle s’y attendait. Aussi, elle ne se laissa pas abattre, et chercha à occuper l’attention de son senseï avec quelques coups de poings, se faisant de plus en plus fracassant, à sa plus grande surprise. Son chakra médical, c’était la seule explication, songea -t-elle, tandis qu’elle profita du potentiel déstabilisation de la Nagamasa pour lui placer sa plus belle balayette…

Paradoxalement, Nao semblait déjà à bout de souffle, comme si l’énergie incontrôlée qu’elle avait déployée lors de ses coups de poings l’avait vidée d’une bonne partie de ses réserves. Il ne lui restait plus qu’à espérer que sa tentative fût une réussite, dans le cas contraire, elle n’allait probablement pas pouvoir répéter autant d’effort pour faire tomber la samouraï…