ce rp se déroule avant les événements d'urahi, mais seconde la rencontre d'aditya avec sendai yahiko, le précédent empereur.
Automne 204, Hall des Héros, capitale du Feu.
Les pupilles à demi-relevées vers le spectacle silencieux qui s'offrait à lui, Aditya se laissait enivré par la maigre senteur boisée qui s'échappait de cette étendue de nature. Aux abois des reflets que la nuit déposait sur les stèles de marbre noir, l'ombre des torches crépitantes se réverbérait, parfois, sur les ancrages des noms taillés à leur surface, dispensées chacune autour d'un autel majestueux dépassant sache sépulture par sa grandeur.
La courbe du regard du blond en suivit les détours à son image, muet face à cette vue dont il ignorait tout de l'histoire. Pourtant, quelques brins de titres savaient trouver la trace de souvenirs dans sa mémoire ; celui d'Araho Daiki, autrefois Seigneur de ces terres. Tel un étranger au sein de ce lieu révérenciel, l'ascèse redressa son attention sur l'horizon que la lune dévoilait par ses lueurs en embrassant chacun des caveaux sous son linceul, l'air dépossédé d'émotions. Non pas par cruauté, par désintérêt ou insipidité – tant de traits que l'on pourrait trouver à une telle attitude envers les défunts – mais par un respect pur de vœu de silence... pour la seule et bonne raison qu'il savait d'ores et déjà ce qu'il allait trouver, abandonné au repos.
Ses sourcils ployèrent légèrement sous la mélancolie, lorsque les noms d'âmes qu'il ne lui avait jamais été donné de connaître se révélèrent à lui en seules traces qu'ils aient un jour existé. La mémoire, elle, demeurait fébrile, changeante, manipulable, et finissait pas s'éteindre, elle aussi, au même titre que toute réminiscence.
Yamanaka Ema, Akimichi Hayato..., se retint-il de murmurer lorsque ses pas le menèrent sur les sillages d'autres tombes, bercé par les braises légères qui s'élevaient des flambeaux couvrant les lieux lors du soir. Yamanaka Yuna, dont l'état de la stèle trahissait le trépas récent.
Sa course s'arrêta, le temps d'un battement de cil, devant la sépulture d'un autre enfant du Feu qu'il lui avait été donné de connaître au rôle de porte-parole, aux prémices du dernier hiver. Ses yeux longèrent les reliefs des mots qui y étaient inscrits, silencieusement, avant de retenir un soupir à la lisière de ses lèvres. Kaguya Kosuke, bras droit de l'un des lieutenants du chapelier.
Une légère brise vint soulever les brins d'or qui cernaient les traits de l'enfant du bois lorsqu'une fois encore, son chemin s'imprégna de la terre pour atteindre les alentours d’un tout autre tombeau, sans une certaine amertume. Il pouvait desceller, en accordant des œillades incertaines aux patronymes de certains d'entre eux, le nom des Shinrin, inscrits sur leurs façades. Des dates, parfois compatibles, parfois non, avec l'âge présumé de ces deux êtres dont Hanzo lui avait supposé l'ascendance.
Dans un son avorté, ses pas se stoppèrent pour la dernière fois devant l'une d'entre elle où le bois s'était substitué au marbre, au gré du silence de la nuit. Les iris du blond vinrent retracer l'identité de cette âme en repos, ses paupières ne cessant de s'abaisser sur les perles d'éther qu'elles dissimulaient jusqu'à se refermer tout à fait, exhalant un souffle qui n'avait cessé de le taraudé depuis son entrée.
Shinrin Shinpachi.
Les prunelles de l'ascèse s'ouvrirent à nouveau au monde pour contempler cette franche réalité, préoccupé par les souvenirs des paroles d'Hanzo et de l'Empereur du Feu au sujet de cet enfant du bois ; et s'il voulut les chasser en écho au comportement de l'individu lorsqu'il s'échoua sur les terres de l'Eau en exigeant une poigne impériale sur l'archipel, seul le son de pas se liant dans son dos su les en déloger de son esprit, au rythme de leurs avancées.
Alors, légèrement, son regard outre-passa les détours de son épaule pour aviser la silhouette, toujours dans cette indifférence teintée de mélancolie qu'il ne savait endiguer. Ses yeux, eux, trahirent la familiarité que les traits de l'individu lui éveillaient, ne serait-ce que pour une seconde, avant qu'il ne laisse le ton de sa voix s'élever pour rompre un silence devenu cérémoniel.
« Navré, je ne voulais pas troubler vos respects envers vos défunts., murmura-t-il en avisant de nouveau la stèle de bois confectionné par l'un des siens, sans le savoir. J'avais supposé que la nuit aurait rebuté les quelques âmes préférant le confort du sommeil. »
Le roi de toutes les valeurs s'était tu, enseveli sous la terre des morts.
Le voile cocoonant de la nuit s’était refermé sur l’Hijine à la peau mate. Depuis sa plus tendre enfance, la pénombre s’était révélée comme son plus fidèle allié, l’abritant à la fois des prédateurs mais aussi de la dure réalité qu’opposait le monde à ses yeux innocents. Des années durant, dormant à la belle étoile au gré des intempéries, la nuit avait été la seule constance de son existence. Son seul repère lui offrant un point d’ancrage dans ce réel qu’il avait souhaité fuir plus que tout.
Aussi les années ne purent parvenir à effacer ce rapport si particulier qu’il entretenait avec elle. Pourtant, le réconfort s’était peu à peu mû en mélancolie, renouvelé en plénitude lui permettant d’organiser des pensées débordantes enchevêtrées dans les ramifications de cet esprit fécond qu’était le sien.
Le quotidien était accablant.
S’il s’incombait de responsabilités voulues, et voyait son avenir se profiler sous des auspices bien plus harassantes encore, le valeureux exécrait la situation dans laquelle s’était empêtré l’empire. Gouverné par un parjure et envahi d’étrangers dont la vanité n’égalait que l’opportunisme, le Kogami n’était pas sourd aux tensions ambiantes et encore moins à la manière pitoyable dont elles étaient gérées par l’empereur et sa porte parole.
Akira était partagé.
Partagé entre l’envie de révolte, de soutenir les plus patriotes d’entre eux dans leur vindicte populaire… et son devoir de les contenir. En tant que lieutenant, Akira ne pouvait se comporter comme un citoyen. Plus encore avec le titre dont il était affublé, dont la simple existence ajoutait un poids de taille sur ses larges épaules. Être le valeureux, qui plus est le seul toujours en vie, était plus qu'un simple symbole.
Ainsi, noyé dans les pensées abstraites de cette fin de soirée ou morphée avait rejeté son étreinte, le Kogami s’était laissé guider par ses pas sans vraiment savoir où ils le mèneraient. Ce ne fut que lorsqu’il vint franchir le hall des héros que sa marche prit tout son sens. Beaucoup de ses amis étaient enterrés ici, et beaucoup d’autres l’auraient mérité. Qu’il s’agisse de Gozen, Kamui ou d’autres figures du teikoku disparues sans jamais que leur mort ne puisse être confirmée. Au final, il ne restait qu’Akira.
“ … “
De ce silence sépulcral, il s’avança entre les tombes à la lueur fuligineuse des bougies. Akira savait dores et déjà où il se rendait, la ou l’un de ses plus grands amis reposait depuis maintenant plusieurs mois. Et à mesure qu’il s’avançait, l’amertume le gagnait. Shinpachi était parti trop tôt et au pire moment, c’était indéniable. Succombant aux blessures subies lors de l’affrontement contre le chapelier, le Shinrin avait pourtant survécu au trajet dans les pires conditions. Tout cela pour rendre l’âme au bout du chemin. S’il ne regrettait pas de l’avoir ramené pour le laisser reposer au pays, Akira ne pouvait oublier cette lueur dans les yeux de son camarade valeureux. Ce n’était pas celle d’un homme aux portes de la mort. Ainsi jusqu’à ce qu’il apprenne la vérité ou périsse lui-même, Akira ne connaîtrait jamais la paix d’avoir la certitude vis à vis de ce qui avait mené Shinpachi à quitter les vivants.
“ … “
Cette simple pensée moribonde et persistante firent s’animer les cendres reposant aux pieds des multiples bougies disposées autour de lui. Inconsciemment, le Kogami se trouva suivi d’une atmosphère scintillante, chargée des cendres qu’il contrôlait lui-même. Ce spectacle qu’il ne pouvait voir, à la fois discret et flamboyant, sembla presque l’adouber.
Trouvant finalement le cénotaphe de son ami, son véritable corps étant enterré dans un endroit que lui-même ignorait, le Kogami s’immobilisa à côté de la silhouette d’un homme dont il n’avait même pas remarqué la présence, perdu dans les profondeurs de son esprit. Du haut de cette imposante stature, Akira était quant à lui difficile à manquer. Et s’il commença à réciter quelques paroles murmurées à l’encontre de cet ami parti trop tôt, les paroles de l’inconnu vinrent bien vite le sortir de cette torpeur inconvenante.
“ … Ce n’est rien. “
Observant son interlocuteur de ses pupilles dorées, il parvint à le remettre en quelques secondes. Ce n’était pas le premier Kirijin qu’il rencontrait ce mois-ci. Et ce dernier l’avait vu dans les mêmes circonstances que la précédente, lors de cette expédition qui par grand hasard comptait également Shinpachi en ses rangs.
“ Les temps sont trop agités pour que le sommeil puisse me venir avec facilité. “
Posant une main sur la poignée de son katana en signe de repos, il en vint bien vite au principal, verbalisant la pensée lui ayant traversé l’esprit lorsqu’il avait posé les yeux sur l’ascèse.
Le regard d'Aditya contempla le visage de l'individu qui s'était présenté à lui à l'orée des torches crépitantes de cet ossuaire l'espace d'un instant dédié à la courbe du temps, muet à toute paroles. Ses iris forgées par l'éther trouvèrent les dorures de celles de son vis-à-vis, et, dans l'ombre d'un soupir conjugué, l'attention de l'enfant du bois revint s'enticher du travail d'orfèvre taillé dans la même sylve qu'était appelé à manier chaque rejeton de ce clan avide de conflit et de colère.
...mais malgré lui, le blond ne put s'empêcher d'aviser cette tombe silencieuse d'une œillade où l'ombre d'un fin regret et d'amertume gisaient en son creux, comme tamisée par le linceul de la conscience. Ses yeux finirent par se clore à la contemplation du monde en abandonnant un soupir à la lisière de ses lèvres, les sourcils froncés avec légèreté sous l'ombre des brins d'or couvrant son visage, et la marque rougeoyante au centre de son front.
« Kogami Akira. Vous étiez l'un des soldats du Feu ayant accompagné Shinpachi sur les terres de l'Eau. », dit-il, plus par affirmation qu'une véritable question. Ils s'en remémoraient tous deux les détails.
À un près, dont la conclusion flagrante s'offrait à tout être doté du don de vue, et de ces inscriptions ancrées dans la chair de ce fragment de chêne.
« Mais j'ignorais qu'il était mort. », murmura-t-il simplement.
Son regard revint longer les courbes de la réalité en glissant, par écho au bruissement de ses mouvements, un coup d'œil à cette main déposée lâchement sur la garde de son arme, loin de toute menace, mais... en un sens, peut-être, de ce respect qu'un manieur de fer offrait à son prochain – dusse-t-il avoir été arraché à la vie – en se présentant si détendu devant lui.
Il se souvint, des propos que l'Empereur avait tenu au sujet de l'homme gardant le Ciel dans ses entrailles ; de ses tendances à assouvir ses désirs sur ceux de toute âme, de ne goûter d'avarice que des plus belles denrées que ce monde pouvait garder secrètes aux yeux d'hommes souhaitant accaparer leurs valeurs. De n'imposer à ces objectifs aucun frein, furent-ils ceux des liens du sang et soumettre à la connaissance d'inconnus l'usage du cadavre de l'être dont ils contemplaient silencieusement la tombe en guise de simple pantin que le bois aurait pu forger en dépit de la chair.
Il soupira, une fois encore.
Son attention se releva sur les traits du Kogami sur ses flancs tandis les revers de neutralité et d'indifférence reprenaient leurs droits sur son visage, sous la caresse d'une brise nocturne balayant l'esplanade mortuaire.
« J'ai cru comprendre que cela remonte aux précédentes élections de votre Empereur, bien que j'en ignore la raison. »
Il se sût réellement, pourquoi il était venu se recueillir en ce jour sur ces ossements offerts à la terre ; pourquoi il ressentait le besoin de se rapprocher de ce qui restait d'un homme dont le sang habitait le même héritage de la Forêt Millénaire, et dans lequel la vie coulait autrefois avec tant d'ardeur qu'il en oubliât qu'elle fut éphémère, comme toute chose en ce monde.
Ou pourquoi l'amertume d'un tel dégoût gagnait sa gorge lorsqu'il accordait une pensée à ce clan, dominé par le fasciés d'un homme plus dévoué à ses intérêts que le clan dont il avait la charge.
Lorgnant le cénotaphe d’un regard vacant accentué par les cernes violacées lui creusant les paupières inférieures, le Kogami semblait avoir mû sa tristesse en résignation. Si Tôsen avait sans doute le pouvoir de ramener les morts à la vie, Akira avait abandonné tout espoir d’un jour revoir son ami Shinrin et ne se consolait désormais que dans une promesse de vengeance. Vengeance à l’égard de ceux ayant trempé dans ce qu’il pensait être un complot d’une ampleur plus grande qu’il n’aurait pu l’imaginer.
“ Oui. “
Les mots de l’ascèse firent écho en l’esprit du belliciste qui se remémora la toute première mission qui lui fut donnée d’effectuer au sein de l’empire. Combien de temps s’était-il écoulé depuis ? Combien de pas effectués, combien d’étapes franchies ? L’espace d’un instant, le Kogami se demanda ce qu’aurait pensé Shinpachi en constatant ses progrès. Le duo s’était quitté en tout autres termes, alors qu’Akira n’avait que son courage pour le démarquer.
“ Son trépas n’a pas été ébruité au-delà de nos frontières. “
Dit-il, factuel, presque réservé. S’il avait su outrepasser la douleur dûe à la perte de son ami, l’évoquer n’était jamais chose très agréable. Surtout au vu de la frustration provoquée par l’omerta instaurée autour de cet événement de plus en plus suspect à mesure que le temps passait. Était-ce vraiment si surprenant, quand l’on pouvait voir qui était à la tête de cet empire ? Un homme ayant tout à gagner à garder le peuple désinformé… et même ses plus proches sujets.
“ … “
Le samouraï pianotait sur la garde d’acier de son katana, forgée dans la forme d’une flamme symbolisant celle de l’empire.
La raison… lui-même l’ignorait. Et la désagréable impression de faire partie des rares ignorant la vérité faisait grimper en lui l’ire d’un homme trahi, le courroux d’un samouraï se sentant vilipendé des siens. Si bien qu’il n’eut aucun mal à révéler le peu de choses qu’il savait à un inconnu, étranger qui plus est.
“ Nous faisions tous deux partie des rares ayant eu le courage de confronter Sakaze Tôsen en personne. “
Dit-il, évoquant les événements de Tsume en appuyant, certes, le courage de leur acte… mais surtout la lâcheté des absents, surtout tournée vers l’homme qui leur servait d’empereur qui avait eu l’audace de leur reprocher cet élan de témérité lors de son ascension au trône.
“ Si nous n’avons pu le vaincre, nous étions vivants. J’ai ramené Shinpachi au pays en personne, mal en point… mais en vie. Ce n’est qu’une fois arrivé et alité qu’il aurait rendu l’âme. Je n’ai jamais pu le revoir, pas même son corps. “
Continuant de pianoter de la dextre sur sa garde, le regard fixe du Kogami semblait gagner en intensité à mesure de son récit. Un récit qu’il vivait et récitait comme s’il l’avait longuement ressassé depuis qu’il l’avait vécu.
“ J’ai pu observer ses blessures. Elles n’ont pu le tuer. Ce n'était pas non plus le regard d’un mourant que j’ai vu lorsque nous nous sommes quittés. Shinpachi était… plus vivant que jamais. “
Lentement, le Kogami calma son débit de paroles, retrouvant un souffle plus paisible et placide alors qu’il affirmait pourtant son désir de vengeance.
“ Il y a anguille sous roche. Et quand se seront déliées les langues, je ferais tomber les têtes responsables de ce complot. “
Avoua t-il, croisant alors le regard de l’insulaire dans ce qui semblait être l’expression d’une détermination sans failles.
Du coin de l’œil, l’enfant du bois tarit ses lèvres de toutes rétorques en étant témoin des mouvements agacés que les doigts de l’homme semblaient tracer sur les détours de la garde de son arme, d’un geste inconscient et pourtant si franc quant à l’ire qui éprouvait ses pensées. Si ses sourcils se froncèrent le temps d’une seconde à cette vue, ils se délièrent bien assez tôt en comprenant que cette colère n’était nullement offerte à cette discussion, mais à d’autres qu’il n’avait pu entretenir avec des âmes désormais dédiées à un repos qu’aucun ne pourrait bafouer.
Il n’avait ouï que peu d’écho au sujet des affrontements ayant ravagé le Pays des Griffes ; de ce secret tenu entre tous ceux gouvernant le Feu de leur poigne, jusqu’à être parfaitement ignorant quant au Ciel qui se gardait dans les entrailles de l’exilé. Une réalité, qui s’était imposé à lui lors d’un affrontement simple, mais ô combien naturel pour chaque rejeton d’un clan que le bois avait délaissé à la compagnie des braises. De ces mêmes bambins que Shinpachi avait fait partie, en laissant derrière lui un titre que l’un de ses proches serait le seul à porter.
Ses prunelles s’attardèrent une dernière fois sur les reliefs boisés de la tombe, appuyés le temps de secondes abandonnées au silence en guise d’adieu… avant qu’elles ne se relèvent, pures de toutes émotion vers le Kogami. Son échine s’adossa, lâchement, sur le poteau sylvestre gisant sur son flanc pour délimiter le spectacle de l’ossuaire et, croisant les bras sur son poitrail, il laissa ses paroles trouver l’écho de celles de son vis-à-vis en observant avec respect les autres pierres tombales érigées pour d’illustres inconnus.
« Hanzo avait mentionné le meurtre de son frère, conforté par un « tyran » dont il s’est gardé de déclarer le nom. », il avisa Akira, ne sachant s’il était familier avec l’exilé d’une quelconque manière ; peut-être l’appeler par son patronyme n’éveillait aucun souvenir chez lui. « J’ignore si vous avez eu l’occasion de vous connaître, mais du récit que vous me faites de la mort de Shinpachi, cela concorde avec ses dires. »
Il soupira, le regard vague, à l’image d’une âme s’étant abandonnée à tout faux semblant au couvert du soir.
« J'ai cru comprendre que l'actuel chef du clan Shinrin avait participé à cette... Conflagration., murmura-t-il, encore incertain quant aux termes exacts à employer dans les terres du Feu. Et dois-je décliner toute affection pour votre Empereur, il a également souligné qu'Hanzo avait utilisé la dépouille de son frère comme une marionnette, chose à laquelle ce patriarche aurait, selon les mots de Sendai Yahiko, bien des précisions à m'offrir à ce sujet. »
Force était de constater qu'il n'était un secret pour personne que leurs deux silhouettes conjuguées se tenaient devant une tombe vide de toute dépouille, n'étant érigée que par substitution aux recueillements de ses proches ; et bien qu'Aditya aurait pensé que son tombeau trouve un éternel repos sous les cimes chaleureuse d'une forêt, d'une tradition qui avait perduré dans son enfance malgré avoir été dénaturé de tout contact avec ses pairs, il semblait que l'un des Valeureux avait été dénigré d'un tel hommage.
« Avez-vous eu l'occasion de le rencontrer ? Shinrin Kanshisha ? », demanda-t-il en trouvant de nouveau les dorures au creux du regard du Kogami. « Je n'ai pas eu l'occasion d'entendre beaucoup de qualités à son sujet de la bouche d'Hanzo, mais j'imagine qu'aucun patriarche ne resterait de marbre face aux preuves flagrantes du meurtre de l'un des siens.»
Ô, qu'il se fourvoyait. Le silence avait de ce talent d'épancher une ironie mordante à toutes les âmes qu'il gardait dans une méconnaissance totale.
Plus aucun mot ne trahit l’espace entre les deux hommes, hormis de quelques simples échanges.
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