L'Empereur [Libre]

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火

On avait l'habitude de lui répéter que ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort. Dans sa quête, Hanzo le jeune n'eut guère de cesse de penser que ce serait sous le fil d'une lame et accroché à ses principes qu'il donnerait son dernier souffle. Naguère s'était-il imaginé fouler le sol de la cité impériale en tant que foudre de guerre afin de se confronter aux forces qui l'avaient jadis exilé, mais jamais n'eut-il cru pouvoir baguenauder à l'endroit même où il fut outrager sans que résistance ne se présente.

Aujourd'hui, nul masque ne fardait les traits du visage grimé du roublard. Nulle cape ne venait draper sa silhouette pour celer son identité. Bien que vêtu de son linge traditionnel, il était virtuellement nu de tout artifice, affichant sans piperie son museau et son regard d'azur. Sur son sillage, deux fils vermeilles - tantôt rectilignes tantôt dressant des myriades de points chaotiques - accompagnaient ses pas, deux filins épais et liquoreux qui prenaient racines depuis les deux têtes sans corps qu'il charroyait par les cheveux du bout de ses mains comme offrande pour son retour. Leurs faces écimées présentaient là des trognes grisâtres et vilaines à voir, livides, indisposées. Pour qui disposait des connaissances basiques concernant les troupes impériales, il ne fallait pas plus de quelques instants pour reconnaître en ces effigies macabres deux déserteurs bien connus des impériaux.

L'inéluctable et l'homme-bête.

Nanti de leur sang qui teintait encore le cuir d'une main et la sylve de l'autre jusqu'à les travestir complétement, le chasseur se présentait ainsi à la capitale arborant comme des trophées de guerre ces tribus qui soulignaient là par une façon bien connue son allégeance au feu : celle du sang.

Alors trimbalant ses fardeaux d'un pas pénible depuis le pont Araho, aux dédales de la cité, jusqu'aux portes du Palais Impériale, l'exécrable dardait du regard quiconque croisait le sien, semblant invoquer à chaque pas l'enfer et ses suppôts, laissant transparaître ici l'aura d'un homme s'étant déchut de sa propre humanité pour pourvoir les intérêts de son peuple.

Alors à quelques pas du plus haut lieu, il se figea le temps d'un instant tel un pique, dérobant d'un coup de tête ses quelques mèches rebelles pour mieux mirer le temple de tous les vices. Pris d'une pression à la nuque, il fit volte-face, ondoyant de ses œillades toutes les âmes, soldates et civiles qui avaient entamé son pas, soit par simple curiosité, soit par pure méfiance ou espoir pour le noyer de leurs attentions. Ses pupilles céruléennes se fondaient alors dans chaque âme qui vive, les transportant virtuellement sous l'effet d'un simple regard dans les réminiscences de ses affres, de son aventure, de sa vie, pour que chacun puisse comprendre d'où venait celui que l'on avait ostraciser.

Raillé, sa voix transperçait l'air :

"C'est donc ça "l'Empire" de la Colombe. Ai-je réellement besoin de porter à vos pieds les crânes de deux complices du mal qui ont souillés la dignité de notre pays pour que vous puissiez à présent voir juste ? Où est votre "Empereur", je vous le demande ? Où est celui qui crut bon d'assaillir avec couardise et exiler en toute indignité un de vos plus grands obligés ? Où est donc cet étranger qui s'est vite lassé du pouvoir que nous lui avons accordé ? Où est-il ?"

…

"Où est Yahiko ?"

Semblant accablé par la fatigue, il laissait filer les chevelures des effigies qui glissaient entre ses doigts avant de prendre la poussière sous le sol et rouler sous quelques circonvolutions afin de figer leur prunelle blafarde et bistrée vers la populace.

"Je vous le demande : Pour qui ai-je accueilli un démon à queues ? Pour qui ai-je braver ma vie pour m'accaparer "l'arme d'un autre temps" de notre ennemi ? Pour qui ai-je mis ma vie en danger pour venger l'affront de la désertion de l'homme-bête ? Pour qui ai-je voyager jusqu'à la griffe pour occire le meurtrier du Valeureux, mon frère ? Pour qui ai-je conquis les cieux afin de faire connaître la terreur à Tsume sous le joug d'une calamité venue d'en haut ? Pour qui suis-je à présent ici ? Je vous le demande ? Pour qui ?!"

Colère, fiel, bile, c'était un avatar de haine qui se présentait au peuple Hijin. S'il n'était guère le protagoniste bienséant, galant et dameret que l'on esquissait pour les nôbles fables, il était le plus pur produit du territoire des flammes : la malemort.

"Il n'est guère venu le temps des grands discours. Je suis ici pour redresser les sévices commis par l'Empereur-traître. Je prendrai le trône et me ferai le héraut que la flamme mérite. Que mes frères, mes sœurs et ceux qui souhaitent embraser de nouveau le cœur de notre maison se tiennent à mes côtés. Que les autres s'écartent ou me fassent face... Si c'est pour mon pays, je ne suis pas à une ou deux têtes près…"

Et comme cela, il attendait.

Résumé

Hanzo revenu à Urahi nanti des têtes décapités de Hokazuka Minoru et Uzumaki Gozen, deux déserteurs, se présente à Urahi et s'impose en tant qu'Empereur.
Il propose à ceux qui le souhaitent de prendre place à ses côtés ou de lui faire face.

L'empereur

あきつかみ

Dans l’air planait un étrange sentiment de malaise. Le palais impérial, plus vide que jamais alors qu’il en foulait les dalles de ses chausses impies, semblait à l’abandon. Akira avait appris. Appris le départ, l’abandon de cet empereur qu’il conspuait et espérait détrôner un jour. Ironiquement avait-il fait le travail de lui-même, épargnant au valeureux la tâche délicate de mener son coup d'État. Son plan tombait ainsi à l’eau, et s’il son accession au trône s’en retrouverait facilitée, le Kogami ne put se défaire du sentiment de frustration qui l’emplissait. Cette victoire était… trop facile. Indigne même. Après deux lourdes défaites, sans doute aurait-il préféré revenir avec triomphe et non pas sur un forfait.

“ … “

Lorgnant d’un oeil translucide le trône vide de l’empereur, il se figea à quelques mètres de l’objet de ses désirs sans oser franchir la faible distance l’en séparant. Revendiquer le poste serait facile. Mais comment s’y prendre ? Jamais ne se serait-il attendu à devoir y réfléchir dans de telles circonstances. Devrait-il s’imposer sans gloire à l’encontre des citoyens qu’il chérissait tant ? Devrait-il se faire élire ? Mais personne ne pourrait avoir le pouvoir de s’ériger en juge.

Pourtant, une occasion impromptue se présenta.

Hurlant toute sa verve, une voix familière parvint à ses oreilles depuis l’extérieur du palais. La voix du Shinrin semblait emplie d’une passion aussi ardente que la haine qui l’animait. Et malheureusement pour lui, Akira en saisissait tous les mots. Qu'aurait-il dû faire ? Laisser la place par amitié, ou peut-être peur… ou s’opposer à son dernier ami par ambition. Hélas, ne serait pas valeureux un homme gardant le silence dans pareille situation.

“ Inutile de faire couler le sang davantage. “

Résonnant depuis le haut des marches du palais, la voix du Kogami tona au-dessus du nivéen. Puis, imposante, la silhouette du Kogami se dessina depuis l’entrée principale, descendant une à une les marches le séparant de son ami et potentiel adversaire pour les minutes à venir.

“ Je ne saurais remettre en question ta légitimité au trône. Après tout, nous sommes tous deux enfants du feu. “

Scrutant les deux têtes de ses prises, plus particulièrement Gozen, le valeureux n’afficha aucune espèce de tristesse. Il était déjà au courant. Et aussi douloureux était-il de le reconnaître, sans doute aurait-il fait pareil à sa place. Néanmoins, l’heure n’était plus aux suppositions… mais à l’action.

“ En revanche… je désire tout autant le trône de notre nation. Et je suis prêt à me battre pour cela. Par tout temps et par tous lieux, je suis resté sur le sol de l’empire et ait constamment concentré mes efforts à son expansion. L’heure est venue de donner la direction dont le Teikoku à besoin. Je ne suivrai plus les ambitions d’une personne tierce. “

Aussi amis étaient-ils, Akira s’était décidé. Ne tenait qu’au Shinrin de choisir comment se dérouleraient les hostilités. Car l’initiative de combattre ne viendrait jamais du Kogami.

Spoiler:

狂気

Habituellement, Akemi n'était point du genre à croire en une quelconque destinée ou une farce du hasard pour exécuter les tâches que le clan Shinrin lui fournissait. Des temps les plus anciens, seules ses performances dévastatrices et sanguinaires prévalaient sur les missions qu'elle effectuait. Mais pour une fois, la voie qui venait de se tracer devant elle, valait bien d'être reconnue par la jeune fille.

S'agglutinant devant un palais qu'elle ne connaissait pas, une foule de soldat de l'empire, reconnaissable entre tous par leur regard perdu dans l'ignorance et des centaines de gens issus de la populace la plus aisé du pays regardaient avec aberration la scène théâtrale qui se jouait devant leur stupidité.

Sur les planches de ce conte folklorique, se tenait celui qu'elle avait eu comme consigne de retrouver à travers d'habiles manœuvres de sournoiserie envers le faux empereur. Celui dont l'Ancien et Dame Shinrin Hyo avaient empressé de rejoindre la tornade bleue à son chevet pour lui apporter le soutien et la protection dû à son passé pour le moins original.

Le hasard avait fait qu'Hanzo revienne dans son fief quelques dizaines de minutes avant son arrivée sur ses terres souillées par l'avidité et la corruption.

Tenant en mains deux chairs putrides, les premières pensées d'Akemi se dirigeaient vers la déception de ne pas trouver la fraîcheur du sang dans ses morceaux de choix, même si cela n'avait que peu d'importance au vu de la situation dont se trouvait son cousin.

Finalement une lueur de réflexion rentrait dans l'esprit de la chaotique. Le faux empereur avait quitté son palais d'or et d'argent accompagné de ses fidèles ahuris en laissant un pays aux mains du premier venu, et ce le même jour où l'objet de sa mission décidait de revenir pour rendre compte.

Il ne fallait pas énormément de jugeote pour reconnaître une vérité qui était finalement connue par tout un clan. L'homme qui dirigeait, maintenant jadis, n'était qu'un simple lâche.

Écoutant tout en se rapprochant de l'estrade improvisée, Akemi ne voyait que le sang qui allait bientôt couler sur ses marches, c'était tout du moins ce qu'espérait celle dont le chaos n'avait d'égal que sa folie. Et ce, alors même qu'un illustre inconnu, à ses yeux, venait tenir tête à celui qui justifiait sa présence sur ses dalles citadines.

« Cousin … Notre Ancien m'envoie à toi. L'entièreté du clan Shinrin te soutient dans ta démarche et... » en se retournant vers celui qui osait provoquer en soufflet le sang de sa chair « ...personne n'aurait le droit d'affronter celui qui est prédéfini comme véritable Empereur sans que la fureur de feu des Shinrins ne s'abatte sur lui.»

S'interposant entre les deux antagonistes, la dame aux cheveux azur relégua l'affront qui venait de l'individu aux yeux de braise dans une mise en garde d'annihilation de son être.

« Notre clan ne peut tolérer qu'un nouveau sang impur s'installe sur un trône qui nous revient de droit et de devoir. Ce n'est pas un affrontement entre deux hommes qui pourrait se dérouler prochainement, mais celui d'un homme seul contre les racines mêmes de ce pays. »

Spoiler:

Silencieuse, la nukenin avait décidé de se faire discrète. Elle avait même prit une précaution supplémentaire pour se faire plus discrète qu'elle ne l'était normalement, celle de se grimer. Une petite technique simplissime pour colorer ses cheveux d'un rouge sang qui dénotait par rapport à son habituelle tignasse rosée. Les cheveux attachés derrière la nuque, une tenue noire serrée contre ses courbes, une cape à capuche tout aussi sombre sur les épaules, le katana et le wakizashi de la Metaru qu'elle avait rencontré à Ame ceignant ses hanches, la mercenaire Onizuka Lin était prête. Un peu de parfum pour bien changer son odeur et elle sortit de sa chambre pour aller là où elle avait vu les gens commencer à se diriger quelques minutes plus tôt.

Il y a de cela quelques jours, Yahiko avait déserté son poste suivi par plusieurs Teikokujins, dont Ayuu qui l'hébergeait. Cette dernière lui avait laissé une brève lettre pour le lui annoncer que Neiko avait brûlé pour être certaine que personne ne tombe dessus. Autant éviter les possibles preuves supplémentaires contre la jeune Inuzuka. Elle connaissait sa signature chakratique, la retrouver serait donc bien aisé pour la traqueuse.

Mais s'il y a un évènement auquel elle ne s'attendait pas, c'était bien le retour de cet homme, Shinrin Hanzo. Sans doute serait-elle bientôt au courant du lien entre Funka et lui d'ailleurs. Elle doutait sincèrement que le gredin ne se cache. Lorsqu'elle entendit parler de son retour parmi les sentinelles alors que la cité était agitée depuis plusieurs jours, la kazejine avait filé jusqu'au domaine Inuzuka où ils l'acceptaient toujours malgré quelques uns qui étaient agacés par sa présence. Après tout, Ayuu avait déserté et certains l'estimaient fautive. Il y avait toujours un vieux pour ronchonner de toute façon, alors la Chinoike n'y prêtait pas attention.

Filant donc dans sa tenue qui ne laissait quasimment aucune parcelle de sa peau visible, la mercenaire se faufila sans peine à travers la foule pour observer le retour du brigand. Parce que c'était bien là l'allure qu'il avait désormais, ce garçon qui avait l'air tout mignon lors de leur première rencontre. Légèrement maquillée pour éviter que ses traits soient trop reconnaissables, la vampirette écouta son discours les bras croisés au milieu de la foule. Sa petite taille et sa tenue sombre l'auraient rendu aisé invisible, mais garder sa capuche pouvait la rendre suspecte, aussi accepta-t-elle de ne pas l'être en laissant ses cheveux découverts, bien qu'ils soient attachés derrière sa nuque.

Et les paroles du parvenu qui revenait avec deux têtes en mains étaient particulièrement acides, mais elles étaient aussi porteuses de nombre d'informations croustillantes pour l'informatrice. Ainsi, cet homme était porteur d'un démon à queue. Voilà qui compliquait les choses pour elle. Elle ne pouvait plus s'en prendre à lui désormais. Faisant une moue un peu ennuyée, elle n'avait cependant bien heureusement pas la même rancoeur envers lui qu'envers certains de ses anciens ennemis. Au final, c'était plus par principe qu'elle avait eu dans l'idée de venir le taquiner, mais maintenant, elle pouvait laisser tomber ceci. Lorsqu'il évoqua l'arme de l'autre temps, Katsuko le prit comme la confirmation qu'il possédait bien le robot, mais ça, ça n'avait presque aucune importance. La mention de l'homme-bête cependant la fit tiquer.

Plissant les yeux, elle observa un peu plus précisément les deux têtes et reconnu finalement Minoru parmi elles. L'autre lui était totalement inconnue. Elle retint un soupir. Quel imbécile, il s'était fait attrapé donc ? Pas très solide. Elle lui avait pourtant prévu une belle sortie intraçable. Sans doute avait-il continué son chemin sans trop de prudence. Elle avait bien vu qu'il n'était pas un spécialiste de la discrétion à sa manière de la chercher, mais cela n'avait visiblement pas changé après les conseils de Bellone, selon son nom d'alors. Un parmi tant d'autres. La femme aux mille visages. Voilà ce qu'elle comptait devenir. Mais pour l'heure, elle était encore loin de la centaine, alors le milier n'était même pas rêvable.

Mais alors qu'il avait terminé son discours, Kogami Akira qu'elle avait rencontré à deux reprises décida d'annoncer qu'il souhaitait lui aussi le trône. Hanzo allait-il le tuer ? L'affronter jusqu'à le mettre K.O. ? Simplement trouver une épreuve pour les départager sans aller jusqu'à la mort ? Quoi qu'il en soit, elle avait vu le caractère plutôt vaniteux du premier, et le second semblait presque fou de rage, une rage adressée à tous ceux qui n'étaient pas fidèles au Teikoku. S'il gagnait, nul doute qu'il serait un dirigeant aggressif et ambitieux. La peste ou le coléra pour les voisins de ce pays. Nouveau soupir retenu. Ce n'était pas des dirigeants sages, celui qui l'était avait choisi de quitter la cité pour les laisser la reprendre au lieu de prouver que sa vision était la bonne. Absurde. Un comportement lâche qui allait potentiellement coûter cher au Yuukan. Et cela, le Sendai ne semblait pas l'avoir perçu lorsqu'il avait pesé son choix.

Une troisième personne s'approcha alors du duo. Inconnue au répertoire de l'informatrice, cette dernière nomma directement Hanzo comme son cousin. Une Shinrin donc. Et elle prit immédiatement son côté. Peut-être n'y aurait-il pas d'affrontement alors ? Ou serait-il plus large qu'un simple duel ? Peut-être cet Akira avait-il ses propres suivants, ses propres fidèles. Il avait eu quelques jours sur place pour les trouver après tout, et il semblait être un bon combattant. Mais les connaissances de la vagabonde étaient minces à ce sujet.

Les bras toujours croisés, observatrice dissimulée au milieu de la foule, Neiko gardait son regard dardé sur le trio qui venait de se former. Et maintenant ?

HRP:

Apparence "Onizuka Lin":

L’annonce arriva comme un fracas aux oreilles du peuple Hijin était encre toute fraiche, l’empereur avait démissionné de ses fonctions et quitté le territoire du feu, bon monde n’en revenait pas, mais qu’est-ce qui avait bien pu motiver sa décision si soudaine ?! En tout cas grand nombre de citoyens accueillaient la nouvelle comme du pains béni, il n’aurait pas rêvé de meilleur dénouement et encore si vite.

Par contre la nouvelle n’était pas restée confiné qu’entre les quatre murs du Teikoku, mais c’était étendue bien au-delà même des frontières du pays feu, réveillant de leur profond état végétatif nombre de fauves ayant des desseins qu’ils soient sains ou malsains pour l’empire du feu, après tout, un empire sans empereur quel occasion ?!!! C’est dans ce sens que l’un d’entre eux en la personne de Shinrin Hanzo tout récemment exilé par l’empereur sortant a l’aube de son court règne, fit son grand retour dans sa nation avec un objectif claire en tête, récupérer le trône.

La nouvelle s’était répandue a une vitesse folle tant l’homme se promenait dans les rues d’Urahi de façon absolument intimidante, une tête humaine a chaque bras, quoi de mieux pour dissuader quiconque des plus peureux de s’en approcher.

Apprenant la nouvelle, l’écarlates abandonna au plus le dojo a son maitre ainsi que ses jeunes camarades pour se diriger vers le palais impérial. A son arrivé, la tension dans l’air était déjà absolument insupportable, et même la foule tout autour faisait bien attention a ne même pas respirer plus fort que nécessaire, observant de toute leur attention la scène absolument incroyable qui se déroulait en face d’eux.

Voyant la femme aux cheveux azur s’interposer entre les deux désormais nouveaux prétendants au titre d’empereur, Kenpachi se sépara lui aussi de la foule pour s’avancer lentement vers elle, avant de se poster face a cette dernière du haut de sa petite, la fixant droit dans les yeux.

- Ou des « racines » comme tu dis, contre le peuple de ce pays. Abstraction faite du fait que c’est assez infect de ta part d’insinuer que tout ce qui n’est pas Shinrin est impur a ce pays… tu ne devrais pas t’interposer si tu ne comptes pas toi-même participer au duel du feu.

L'empereur

feat. plein de gens

Bon nombres d'habitants du pays, à commencer par son propre père, n'aurait validé son choix de neutralité quant au Sendai. Si la bienveillance, la paix et l'ordre jaillissait constamment de son aura lumineuse, le brune n'affichait que rarement son appartenance à un groupe autre que l'armée défendant les terres qui lui furent affiliées de naissance. S'il lui semblait difficile pour cet homme, de réussir à s'imposer face à un peuple malmené par un passif houleux et vivant dans un climat actuellement sous tension, elle n'avait à aucun moment décidé de poser un avis éteint sur sa prise de pouvoir, aussi méritée par son combat qu'audacieuse par ses idées pacifistes, pensait-elle.

Cette journée avait mal commencé, par un devoir de gestion d'un conflit dans un quartier de la capitale. Yenno n'eut à peine le temps d'arriver entre les murs de la base territoriale, qu'elle fût assigner à ce travail, aussi ennuyeux que laborieux. Sur place, alors que l'agitation apportait un vacarme mené tantôt par les gamins du coin, tantôt par les concernés de la mésentente, l'annonce tomba comme une masse sur le sol, de la bouche d'un vieillard encore assez vaillant pour élancer sa voix dans ce chahut.

« Sendai Yahiko abandonne, en plus d'être un ignare, il est un lâche. »

L'oiselle quitta aussitôt sa mine blasée pour laisser s'installer au fond de sa gorge, une gène pesante enfermée derrière des orbites arrondies par l'étonnement. Elle pensait que le temps lui permettrait de se donner la mesure de sa crédibilité dans la place d'empereur, elle pensait qu'il tiendrait ses promesses, elle espérait pouvoir tenir tête à son géniteur vis à vis de l'étranger mais il n'en fît rien. Déçue, elle jeta son regard contre le sol pavé, chaud. Le nivéen venait de trancher à sa place, il ne serait alors, qu'un autre de ces hommes avides de commandements et de popularité. Son estime baissa immédiatement dans cette espèce de lueur qu'elle lui accordait jusqu'à présent, Urahi n'était manifestement qu'un moulin qui ne nécessite aucun acharnement. Impossible qu'il s'en tire si facilement...

le jour d'après

Un mouvement de foule en direction du palais, qu'elle suivi en prenant même les devants sur cette nuée de citoyens, pressant le pas. Elle ne s'attendait aucunement au spectacle qui s'installait devant le bâtiment impérial, elle n'imaginait pas une seconde la substance torrentielle qui se tramait sous ces pas hâtifs. Surprise, d’apercevoir à mesure de son ralentissement maintenant proche de l'ahurissant bâtiment, cette allure reconnaissable. Malgré un tout récent aperçu de la bête, elle remit rapidement l'individu portant à bout de bras, un triomphe manifeste. Si l'homme de part un discours bien amené et sans équivoque, affichait des épaules solides pour le trône, elle ne sût que se muer lorsque le son de cette seconde voix retenti soudain, au cœur d'un renversement. Le valeureux partageant ses nuits, partageant également un amour sans faille pour l'ordre de son pays, venait faire face à ce géant de l'âme, assoiffé du sang de ses ennemis. Ses genoux plièrent alors sous le poids de la résonance de ses dires, si elle le savait ambitieux, il ignorait la plupart de ses songes de grandeur. La peur, gagnait peu à peu son cœur d'Hijine. L'effroi devant les paroles d'autres participants aux échanges orageux et aux prises de parties face au théâtre d'une bagarre pour le titre, encore. Mais cette fois-ci, elle n'en sortirai pas indemne, puisque son bien-aimé affrontait tête haute un concurrent bien connu pour son acharnement, qui ne laissait place aux murmures de la négociation. Connaissant de loin ses actes passés, elle ne croyait pas en la sobriété du marionnettiste. Connaissant son passé, elle ne croyait pas en l'abandon du Kogami face à la difficulté, bille en tête. C'était un acharné, il n'abandonnait pas des idées bien ancrées, jamais.

Genoux contre le sol sur le côté droit des hautes marches menant au fauteuil sacré, sourcils froncés et poings joints contre les dalles, elle déchantait doucement. Si elle avait pu tirer la force de se joindre plus proche de son fiancé afin de lui montrer le soutient qu'une femme apporte à son mari, elle resta cependant, affligée par le futur peut-être désastreux qu'elle devrait affronter sous peu.

Je profitais du chaos ambiant pour me faufiler dans les ruelles de la capitale. La silhouette dissimulée sous une cape immaculée avec une main crispée sur le haut de la capuche. Je ne comptais pas m’éterniser sur place, il me fallait récupérer quelques provisions pour le voyage et transmettre un message à Katsuko. Malgré mon nouveau statut, je ne pouvais pas quitter le pays sans prévenir mon amie de ma destination. J’avais conscience d’agir par naïveté, j’étais incapable d’abandonner l’homme qui m’avait sauvé du désespoir. Il m'avait accepté avec mes faiblesses, il m’avait même fait vivre ce rêve de liberté en montant sur le trône. Je n’étais pas patriote, je ne l’avais jamais été. Je savais ma place aux côtés de Yahiko plus qu’auprès des miens.

Alors que je vaquais à mes occupations, j’étais forcée de constater l’important mouvement de foule. La curiosité m’avait amené à suivre le flux jusqu’au Palais impérial, j’étais nostalgique de me trouver en ces lieux. Alors que je continuais d’avancer, une voix familière parvenait jusqu’à mes oreilles. Cherchant à m’approcher de l’orateur, ma progression fut rapidement freinée par l’horreur. Les pupilles tremblantes, je tentais de garder mon champ visuel sur la sombre mise en scène. Ainsi, je pouvais observer avec effroi les mains d’Hanzo empoigner deux têtes mortifiées. Je reconnaissais celle de l’ex-Lieutenant Uzumaki Gozen, mais la seconde m’était inconnue. J’écoutais le discours du jeune homme en tenant fermement ma capuche. Je n’étais pas surprise de ses déceptions vis-à-vis de Yahiko, je cherchais simplement à comprendre ses actions. L’inconnu était vraisemblablement « l’homme bête », mais en entrecoupant les éléments, la désertion était le mobile des meurtres.

À la suite de cette réflexion, j’étais dans l’incapacité d’entendre quoi que ce soit d’autre. J’étais comme plongée dans une hallucination où l’option sonore était supprimée. Immobilisée sur place, je sentais déjà mon cou céder sous l’étreinte de ses mains. Je fermais précipitamment les yeux pour fuir l’angoisse. L’instant d’après, je constatais que j’étais celle qui empoignait mon propre cou des deux mains, laissant la capuche retomber en arrière.

✘✘✘

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Je tentais de reprendre ma respiration tout en fixant l’homme qui me provoquait cet état de transe. J’avais ainsi le visage découvert et avant même avoir le temps de m’en apercevoir je n’arrivais plus à détourner du regard. Je ne percevais plus qu’une coquille vide emplie de haine, j’étais complètement déboussolée. Il était loin de l’homme que j’avais connu. Je cherchais à rester lucide, tentant de trouver les réponses à la multitude de questions qui fusaient dans mon esprit. Je ne voyais qu’une seule option, le démon scellé dans son corps l’avait rongé jusqu’à la moelle. Je ne voulais pas imaginer une autre issue possible, je voulais l’innocenter pour mieux supporter le choc.

Pendant quelques secondes, j’avais eu l'impression de croiser son regard et c’était comme un électrochoc. Je remontais précipitamment ma capuche avant de m’enfoncer dans la foule. J'étais une de ces traites et je craignais pour ma vie.

Le Glas sonnait. Alors que Songshu avait pour ambition de lancer sa campagne de gain du trône au nom des Shinrin, Sendai Yahiko l'Empereur du Feu s'était lui-même destitué de ses fonctions. Une aubaine pour celui qui complotait dans les ombres. Au final, aucun stratagème n'allait avoir à être construit ou appliqué. Il sortait de la pénombre pour venir réclamer le dû de son sang : le pouvoir. Il s'avancerait dans la Lumière pour saisir ce qui revenait de droit à ses ancêtres. Le Ligneux n'était mû d'aucun amour pour la Nation du Feu, et l'histoire de la nation ne donnait aucune légitimité à la mainmise du clan des Forêts. Mais ce n'était pas l'Hsitoire ou le patriotisme qui justifierait leur montée sur le trône, non, ce sont les actes passés et la noblesse de leur sang.

Le Teikoku a voulu avoir le clan Shinrin au sein de son effectif ? Très bien, il l'aurait, mais le clan possédait le sang le plus pur de ce monde. Leur sève était la plus noble. Et un tel lignage n'est pas celui d'un soldat mais d'un Empereur. Vouloir recruter le clan d'Hayashi revenait à vouloir lui confier le pouvoir. En un sens, donc, c'est l'Empire du Feu lui-même qui leur a demandé qu'ils saisissent les rênes, volontairement ou non. Et Songshu n'aurait cure des états d'âme de chacun, c'est ainsi que les choses seront, qu'elles étaient censées être et qu'elles resteraient. Le Pouvoir n'avait de sens s'il n'était pas aux mains de sa famille.

Cette réalité là, Songshu pensait que Kanshisha l'avait bafouée. Voilà quelques années qu'il avait vendu la fidélité des Shinrin au Teikoku et qu'il avait craché sur leur noblesse, faisant d'eux des laquais au nom d'un pouvoir plus grand. Bien sûr, il s'était avancé lors de la précédente Ignition, mais il ne remplit d'autre fonction que celle d'homme de paille du lâche Yahiko. Cette colombe ridicule avait fui comme un pigeon qu'on chassait d'un mouvement faible du pied. Hors de question que la place laissée par l'envolée de l'oiseau se fasse combler par Kanshisha l'Infirme, non.

Dans les rues d'Urahi, le Ligneux s'activait, depuis quelques heures il se préparait à partir retrouver Hanzo avec lequel il s'était entretenu quelques jours auparavant. Si cela n'avait pas encore été le cas, la nouvelle de la désertion de leur souverain devait lui parvenir, il devait la lui transmettre. Mieux encore, il était indispensable qu'il le pousse à parcourir les marches du Palais impérial pour que plus jamais les pas de ceux du clan Shinrin ne les redescendent. Kanshisha le Vendu avait bien compris qui était le plus légitime à la fonction, lui qui avait tenté de l'exiler avant que Yahiko ne le fasse.

Alors qu'il préparait son errance au sein du reste du Pays pour retrouver son frère, ce dernier se pointait de lui-même, n'ayant pas laissé beaucoup de temps à la recherche de son cadet. Apparemment la Pie était bien informée pour avoir pu agir aussi rapidement. C'était le sang de son sang, et pourtant il ignorait tout de ses méthodes et beaucoup de qui il était. Mais il n'avait pas besoin de savoir ça, en tant que frère il lui serait fidèle de manière inconditionnelle. Le Ligneux ne pouvait que saluer le discours de ce dernier. Empli de fierté, il savait qu'il faisait ce qui était adapté. Il ne connaissait personne d'autre, si ce n'est lui-même, qui semblait avoir compris la responsabilité qui les incombait en tant que membres du clan Shinrin et frères de Shinpachi.

Au loin, il pouvait distinguer les têtes réduites de Gozen et Minoru, deux homicides dont l'avait déjà informé Hanzo. L'Assassin de leur frère ne méritait pas moins. Le sort de l'Homme-bête, par contre, l'importait peu. Il ne le connaissait pas et se contrefichait du mérite de sa vie ou non. En tant que sang pur des Bois, la valeur de la vie d'autrui leur était inférieure. Le reste du monde était loin d'être comparable à des insectes, mais on ne pouvait pas les mettre au même plan que les membres du clan. Ce ne sont pas eux qui sont des "humains inférieurs", ce sont les ligneux qui sont couverts du Mandat Céleste.

Grand sourire au visage, Songshu s'impatientait et ne se fit pas prier pour traverser les quelques rues qui le séparaient du Palais Impérial, jusqu'à rejoindre les côtés de son frère. Il était bien conscient, cela dit, qu'il s'agissait de son moment, pas de celui de Songshu. Alors il restait derrière lui, un support à défaut d'être un duo, à moins qu'Hanzo n'en décide autrement.

- Tu n'aurais pas pu me faire plus plaisir, Hanzo. Tu es le dirigeant que cet Empire mérite. Le Clan Shinrin donnera ses armes à cette nation.

Il s'arrêta ici, s'adressant au candidat plutôt qu'à la foule. Ce n'était pas à lui de mener campagne, mais il n'hésiterait pas à appuyer celle de son candidat. Non, celle de son vainqueur. Vision de surprise, Kogami Akira s'était également avancé. Bien sûr, le fait que le pouvoir l'intéresse n'avait pas à tant l'étonner. Mais, la fébrilité de ses convictions ne cessait de le surprendre, voire de l'amuser.

- Kogami Akira, quelle surprise. À vous entendre, vous étiez le plus grand ami d'Hanzo et vous comptiez plus que sa famille. Maintenant vous vous opposez à lui ? Je ne sais pas à quoi je m'attendais venant de quelqu'un qui s'intéresse à la prime de mon frère avant de vouloir au final le soutenir pour au final, s'opposer à lui. Vous êtes sans honneur.

Si Akira s'avançait seul, Hanzo était entouré par son clan. Celui qu'on appelait l'Exilé était pourtant bien accompagné alors que le Valeureux était délaissé de bien des gens. Hanzo serait légitimé par son soutien et ses actes. Qu'avait fait Akira pour l'Empire si ce n'est de la figuration ou la satisfaction de ses propres intérêts et le gonflement de son ego ? Le Marionnettiste avait agi, traquant les traîtres et portant un coup à l'Humanité en l'attaquant de front avec succès, lui.

La position de Songshu était renforcée par une troisième personne, une Shinrin au cheveux bleus mandatés par l'Ancien. Il l'avait aperçue quelques fois à Hayashi lors des réunions du clan mais jamais n'avaient-ils eu l'occasion de faire connaissance. L'important était qu'elle partageait les mêmes intérêts que lui. Il garderait, cela dit, un oeil sur elle. Personne n'était à l'abri d'un traître, pas même eux.

Le reste du monde, en cet instant, intéressait peu le Ligneux. Il ne s'enquérait pas de l'état de la foule. Tout ce qui lui importait était ce qui se déroulerait au sein de ce Palais. Ce n'était pas lui qui prétendait au trône, mais il n'hésiterait pas à se lancer dans la mêlée si son frère le lui demandait, ce qu'il lui fit comprendre d'un échange de regards, les sourcils déterminés et la garde maintenue face à Akira.

Résumé:

A travers le palais impérial abandonné par son ancien locataire, les paroles des uns et des autres résonnaient jusqu’au oreilles d’Akiyoshi. Connaissant très bien sa propre position, le soldat n’avait aucunement l’intention de prendre la parole au sein de cette réunion impromptue. A ses yeux, seuls ceux ayant su démontrer leur mérite pouvaient se permettre d’exprimer leur point de vue sur la situation. Malheureusement pour sa conviction, son avis ne semblait pas être partagé par tous ceux présents en ce jour et chacun y alla de sa propre opinion. Au milieu de tout cela, seuls deux d’entre eux sortaient réellement du lot. Son lointain cousin et ancien déserteur, Shinrin Hanzo, était à l’origine de cette rencontre, arborant avec fierté la tête de deux individus ayant chacun trahi les idéaux du Feu pour leurs intérêts personnels. Sans détour ni concilliance, il annonça avec fracas et fermeté sa volonté implacable de prendre la place du Sendai. Appelant ses soutiens à le rejoindre et ses opposants à souffrir de son courroux, il se démarquait directement de l’empereur kumojin, refutant immédiatement toute possibilité de transition douce.

Le second prétendant prit la parole aussitôt, Kogami Akira n’était pas sans reste face au discours du Jinchuuriki. Après s’être illustré pour avoir été le seul teikokujin encore en vie ayant osé affronter Tôsen, l’ennemi de la Coalition, lors des évènements de Tsume no Kuni, il affirmait devant tous sa volonté et sa prétention au trône.

Après les paroles de chacun, le Shinrin finit par s’avancer à son tour, bien conscient que son identité restait inconnue à la plupart des spectateurs. Bien qu’il ne fût pas venu assister à cet évènement pour prendre la parole, il ne pouvait rester silencieux après les discours de certains.

— J’ignore qui vous a demandé de représenter le clan Shinrin, mais je n’accepterais pas qu’une femme prétende ainsi parler en mon nom. Utiliser le vôtre si vous y tenez, mais ne venez pas nous inclure dans votre hystérie. L’Empire n’a-t-il pas suffisamment souffert de ces luttes intestines ?! Un kumojin n’a-t-il pas réussi à accéder à sa tête grâce à ces tensions puérilles ? Pensez-vous réellement qu’un Empereur digne de ce nom a besoin de vous pour combattre à sa place contre des prétendants ? Nous avons face à nous deux loyaux soldats du Feu démontrant leur volonté inébranlable, laissons ceux souhaitant monter sur le trône s’affronter entre eux, ils sauront nous montrer qui en est le plus digne !

Après avoir abaissé sa voix tonitruante, Akiyoshi se recula alors pour reprendre sa position. Tout comme ceux s’étant rangés aux côtés des prétendants, il n’avait pas sa place au centre de l’attention.

L'empereur ₪ Libre

Un pas après l'autre, Rokuemon marchait. Sa lente avancée à travers cette foule qui ne réclamait qu'une seule chose, des réponses… Le silence était roi, et seul ceux qui étaient au centre de la pièce avaient osé le braver. Sendai Yahiko avait fui, il n'était plus au sommet, quelle déception pour un homme capable de faire tant de promesses, un simple pigeon se prenant pour la colombe qu'il ne sera finalement jamais.

Caché dans la foule, le Shinrin est capable d'observer toute cette scène de la meilleure des places, souriant de plaisir face à cette mascarade. Le départ d'un empereur annonçant l'avènement d'un nouveau règne. Celui du Dramaturge, un homme sanglant, vil, mais qui serait certainement un meilleur empereur que les deux précédents. Laissons lui sa chance, et puis, personne ne refuserait d'être le frère cadet de l'empereur, non ?

Écoutant un à un les avis des soldats osant prendre la parole, Rokuemon traverse la foule, percutant une jeune femme au visage livide, cheveux pâle, encapuchoné, sans y prêter attention, le jeune homme continua sa route. Son ascension commençait aujourd'hui et maintenant.

— Je ne sais pas si je peux me permettre de donner mon avis. Dit-il, sourire aux lèvres tout en continuant son avancée. Mais puisque tout le monde semble s'y donner à coeur joie.

Arrêtant ses pas pour finir aux côtés de Hanzo, Songshu et cette demoiselle, se retenant de vomir, face à l'odeur nauséabonde se dégageant des têtes récupérées par son frère. Rokuemon inspira le plus d'air pur possible, avant de prendre la parole.

— Content de voir que notre famille soit soudée, et réunie en ce jour important. Mais ce n'était pas le plus important, il y avait beaucoup à dire. Nous ne représentons pas forcément le clan, nous offrons juste notre soutien le plus total à l'homme que nous considérons comme le plus digne. Pas de bol s'il s'agissait d'un Shinrin… Car je trouve aberrant qu'un homme illégitime puisse encore venir prétendre au trône.

Nouveau sourire, l'enfant se moquait du Kogami. S'il pensait qu'en prenant la parole, il pourrait tenter de s'élever, d'atteindre un quelconque grade, il se trompait.

— Valeureux, certes. Mais tout de même incapable d'obtenir le grade de capitaine… Alors gouverner un empire. Deux ont déjà échoués, nous devons donc choisir le prochain avec soin. Rangeant ses bras dans les longues manches de son kimono, il se tourna vers Hanzo, lui adressant un sourire sincère. Même exilé, Hanzo à continuer de servir notre pays, notre peuple, personne ne pourrait contredire sa légitimité.

Les prétendants aux trône devront être sélectionnés avec soin, l'empire ne fera plus les mêmes erreurs.

— Je ne me retirerais pas, désolé cousin, car l'empire a trop souffert de ses mauvais dirigeants, il est temps que ça cesse. Nous ne laisserons plus n'importe qui à notre tête.

Brillent au jour deux éclats dorés, qui dansent, visitent, se délectent de la scène germant sur le dos du pont Araho. Les mêmes histoires se répétant sans cesse. Ceux qui partent. Ceux qui accusent. Ceux qui se vantent de faire mieux. Mais à tes yeux ; rien de plus qu'une foule s'attroupant autour d'un opportuniste. Tu ne le blâmerais pas pour ça ; si tes motivations avaient été aussi passionnées que les siennes, tu aurais probablement agi comme il le faisait. Il avait attendu, comme les autres, que la place se libère pour s'y nicher alors que les œufs n'étaient encore pas éclos. Ce que Yahiko avait planté ; Hanzo voulait en récupérer les fruits. Pour qui ? Demandait-il

- Pour toi, murmurais-tu en silence, les yeux rieurs.

Les autres n'étaient que les mêmes beuglards aveuglés par leur soif d'être entendus. Tous plongés dans la plus risible des illusions : personne ne ferait ni mieux ni pire. Le destin serait égal à lui même, ancré dans un passé brouillon, voué à un futur encore plus instable.

Des amis, des ennemis, des cousinades à n'en plus finir (s'étaient-il reproduis entre eux?) s'échangeaient tantôt des conseils, tantôt des sermons sans réel fondement. « Je veux ci, ma famille cela.. », t'arrachant un soupir d'ennui. Tu n'avais même plus envie de rentrer dans la danse juste dans l'espoir d'en soutirer un bénéfice. La dernière tentative avait été une perte de temps et d'énergie ; à peine quelques ryôs qui n'avaient absolument rien changé à ta condition.

Petit à petit, les opinions s'accordaient à dire que le revenant à l'allure morbide avait la légitimé pour prétendre au trône. Ta main vient dissimuler le début d'un rire. Hanzo s'était débrouillé pour camoufler sa propre condition de déserteur en chassant ses semblables. Drôle d’ironie. Tes paumes se mettent à applaudir, parce qu'il présentait là l'une des acrobaties politiques les plus risibles du pays. Libre au reste de l'assemblée d’interpréter ça comme un soutien au comédien ou de la pure moquerie.

Ce n'est qu'en applaudissant que ton regard se durcit, alors que ton sourire reste. Parce que tes prunelles observent les deux têtes suspendues ; parce qu'elles servaient à faire démonstration de sa puissance. Gozen s'était éteint par les mains d'un frère déserteur, Hijin. Une même fratrie qui s'entre-tue. Cet homme était capable de tout, et il avait des moyens -divins- dont tu te méfiais. S'il revenait ne serait-ce qu'en tant que soldat, il serait le genre de personne à laquelle tu ne montrerai jamais ton dos.

L'Empereur

ft. prétendants au trône de l'empire & teikokujins

Automne 204, capitale du Feu, cœur de l'Empire.

Les prunelles d'Aditya demeuraient rivées, traîtresses, sur ce spectacle que le désir du pouvoir implantait dans l'esprit des âmes peuplant la salle du trône ; où l'écho de ses pas ne saurait perler infiniment l'éclat des débats qui dominaient les lieux. Dans une cacophonie, dont seule la règle de l'ego prévalait sur quel qu'autre psyché humaine.

Ses yeux se plissèrent, lorsqu'au crépuscule de sa course éreintée par le marbre qui pavaient ce chemin mortel, les courbes de crânes décharnés s'élevèrent à la lueur de son attention, chutant de leur sang asséché au pied d'une foule réclamant vengeance. Où les silhouettes d'un clan entier se dressaient face à celle d'un autre fomentant le même désir, réclamant une place qui revenait de droit à leur ascendance, sans savoir que de telles demandes étaient teintées d'un mensonge ancré dans leur enfance.

Et de ce spectacle affligeant, l'enfant du bois ne pouvait détacher son regard des traits avilis par la colère de cet être autrefois accablé par la fatigue, la tristesse et la trahison qui s'était offert à sa connaissance au cœur de la Forêt Millénaire, berceau même de l'ensemble de ce clan rassemblé sous les dorures de ces arches. Son ouïe s'envirait, malgré elle, des murmures que chacun élevait en réponse à cette redevance que le Feu tenait envers eux, falsifiée par les dires d'un homme préoccupé à dominer leurs vies.

Lentement, avec la parcimonie d'un désemparé, les iris éthérées de l'ascèse vinrent trouver les traits mortuaires de l'une des têtes tranchées au pied de l'opalin, ô combien similaires à ceux de cet individu qu'Hikari avait placé sur son chemin ; et en cet instant, il comprit que les quelques temps ayant précédé ou succédé sa rencontre avec son sang avaient fait couler celui d'un autre, dont la peine n'avait été que de s'échapper de ces murs empoisonnés.

Une frimousse, dont les mèches bleutées cernaient son visage malicieux. Un autre, dont les brins d'ébènes auraient pu trouver leurs égales dans celles que Shinpachi arboraient au contraire de son frère. Une cicatrice, fendant le visage de deux âmes sylvestres, traits au joug que le passé avait inscrit sur leurs existences. De tous ces êtres partageant le même héritage, Aditya n'aurait pu se sentir aussi distinct, à l'aube de ce sentiment traitre qui s'éveillait dans ses viscères, de ce dégoût naissant qu'il éprouvait pour les actions de chacun.

Ou plutôt, d'une déception si fervente qu'elle annihilait tout sur son passage, suppliait ses sens d'absolution envers ce clan qu'il désirait tant chérir sans y parvenir ; mais de cette denrée rare, il n'en trouvait aucune relique dans le regard de l'exilé, prêt à s'adonner tout entier aux désirs brûlant de rétribution qui s'acharnaient sur son esprit.

Et il craignait que dans ses propres yeux, aucune trace n'en subsiste – que cette volonté de répéter les actes de ceux qui avaient un jour massacré les leurs sur autrui aient assourdi leur conscience d'un mal entretenu par Kanshisha, pour qui la valeur de leurs vies ne se révélait qu'en en devenant ses pantins.

Au cœur des présences de toutes ces âmes traites à son sang, dépossédé de la présence de la Tigresse Blanche à ces côtés depuis tant d'années, le blond se contentait d'avancer de nouveau au creux de cette esplanade mortifère. Il laisserait ses iris trahir seuls le reflet de ses pensées au cœur d'une foule en étranger, plantés dans ceux de son cousin au travers de ses mèches d'or, la mâchoire serrée par le dépit d’un tel spectacle.

De tous les héritiers du bois, le Gardien Sylvestre fut le seul à tarir l'écho de sa voix.

♫

Son ire se voulait substantielle, dense à un point où l'on pourrait presque la saisir tandis qu'elle émanait de la chair vermeille d'un homme qui, bien que quiet, semblait peu enclin à la tranquillité. Mais pour autant, il demeurait placide, accueillant avec flegme la venue combattive de son frère d'arme Kogami ainsi que l'avènement des ramures de son clan et des autres interlocuteurs.

Akemi ? Songshu ? Akiyoshi ? Rokuemon ? Ces frères et sœurs étaient pour la majorité à ses côtés, berçant le marionnettiste des flammes impétueuses mais ô combien stimulantes du clan qui refusait de subir à nouveau. Un à un, il les tenait pour estime de l'œillade sans pour autant fléchir l'échine, comme par fierté de mirliflore ou tout simplement parce que ni l'événement, ni l'assemblée ne prêtaient à l'occasion. Mais c'était certainement là la force de leurs liens quand, même après des saisons voir des années de séparation, il suffisait d'un simple échange de regards pour rattraper le temps perdu.

Un regard qui n'avait malheureusement pas la même signification lorsqu'il s'entrechoqua avec les pupilles évasives et délicates de la princesse Inuzuka. Béat, il ne pouvait guère s'affranchir de la sentence de son âme. Indirectement ou directement, par cette aura sinistre traduisant la perte de son humanité, il avait également damné son image auprès de celle qui, fut un temps, avait ravi son cœur sans lui demander permission et sans qu'il ne puisse lui partager l'état de ses sentiments.

Alors au loin, il lorgnait sur sa silhouette qui gagnait le large tandis que lui demeurait immobile. Par cette même occasion, il voyait là la déroute des flots d'allégresse et de tendresse qu'elle avait su réveiller en lui. Les ressouvenances du festival du riz s'agitaient en son esprit et se dissipaient tandis que le linge nacré de la belle fondait dans la foule. Pour peu que certaines ramures de la destinée aient été différentes, il aurait pu suivre sa voie. Il aurait pu…

Mais à défaut de pouvoir combattre les quelques poussières de compassion qu'il n'avait pas réussi à balayer et qui lui parasitaient la pensée, le jeune homme se recentrait sur la situation par les mots :

"Loué soit l'Ancien, je suis gré de te savoir à mes côtés Akemi… Mais notre ainé Akiyoshi parle juste, ce combat est le mien. Cela vaut également pour vous mes frères, votre soutien est mon salut et il me tarde de m'entretenir avec vous en privé pour raviver quelques remembrances et en créer de nouvelles, mais il serait indécent et félon que d'user de l'émulation du Valeureux pour le considérer comme un malfaisant, il est tout l'inverse."

A pas lourds il se rapprochait alors de l'intéressé sans que nul bellicisme ou malveillance ne puisse se lire dans sa démarche. S'il s'était montré acerbe par ses mots en considérant ceux qui se mettraient au travers de sa route, il démontrait tout de même un certain sang froid vis-à-vis de cet homme qui revêtait en son esprit une figure spécifique.

Mais d'aucuns diraient que les nombreux soutiens qui venaient flagorner ou glorifier ses actes et sa filiation représentaient pour le Jinchuuriki un appui de poids, pour autant aux yeux de l'intéressé, rien de tout cela n'avait court tant ce n'était pas la façon de faire des fils du feu. Leur mode de vie était ancré en des traditions pour lesquelles il ne souhaitait pas déroger, pour rien au monde.

"Il me tardait de connaître ta réaction mon ami. Tu me ne déçois pas… Mais que Meramera m'en soit témoin, je n'ai nul envie de croiser le fer avec toi en ces conditions tant le prix à payer serait lourd. Car oui mon frère, nous avons beau ne pas être capitaines, décider de traiter par la lame pour désigner l'Empereur reviendrait à initier la Conflagration, on ne transige pas avec ce leg du passé. Et s'il me répugnerait que de perdre ma vie par ton fer ou de servir ton âme au très-haut, sache que je serais prêt à m'y risquer si c'est pour appuyer mes convictions… J'ai malheureusement tant à faire, pardonne-moi."

Froide était cette conclusion qui ne laissait que peu de place à l'espoir.

"… Mais nous pouvons faire tellement plus ensemble Akira, tu le sais. Je n'ai guère l'envie d'étouffer tes ambitions, mais sois sûr que si tu te tiens à mes côtés je ne décevrai ni ta personne, ni le peuple, ni le feu. Embrasse ma proposition et prends place à mes côtés en tant que Capitaine de l'Unité Coloniale, en tant que chef du fer de lance de l'Empire que nous pointerons vers les territoires extérieurs. Je ne suis pas Rei et encore moins Yahiko, il est fini le temps de la félonie et de la mollesse, tu le sais."

Main tendue, il invitait celle du colosse.

"Entends le poids de mes mots mon ami. Ensemble, nous vaincrons."

Et si sa parole était tournée vers le Lieutenant, c'est bien vers tout le peuple Hijin que ses ardeurs se proliféraientn afin d'infuser dans l'âme de chacun quelques onces d'espoir d'une perspective intime aux enfants du feu : Celle que ce serait le début de leur monde et la fin du leur.

Notes

Pardonnez moi de ne pas pouvoir prendre en compte toutes vos réponses (hyper quali'!) dans la mienne, ça aurait trop alourdi ma réponse. Je pars du principe qu'Hanzo n'a pas pu être attentif à tous ces flots d'informations (notamment en ayant été déconcentré) pour expliquer cela, merci à vous !

L'empereur

あきつかみ

Silencieux, le valeureux exhala une volute de fumée depuis cette bouche qui ne disait rien. Fermant un instant les paupières, le jeune homme semblait résigné. Les choses se répétaient sans cesse. Comme lorsqu’il s’était porté en soutien à l’Uzumaki, les remarques acerbes pour la plupart dignes d’enfantillages se tournaient en chœur contre lui, lui qui avait tant fait pour cette nation qu’il estimait plus que tout. Sans doute étaient-ce les conséquences de sa position de roturier n’étant natif d’aucun clan connu.

“ … “

Pour autant, aucun mot ne put percer cette caparace inéluctable dont était recouvert le Kogami. La plupart des acteurs de cette réunion n’étaient que des charognards dont l’identité même lui était inconnue, sans doute des lâches ayant préféré attendre le moment idéal pour se dévoiler au grand jour, là où ils pouvaient jouir du surnombre face à un homme se tenant seul. L’espace d’un instant, il lui traversa l’esprit qu’il pourrait tous les balayer d’un geste, aussi nombreux et soudés soient-ils. Mais il serait cruel que de retirer les siens à Hanzo.

“ Sans honneur, sang impur… Les tiens sont plus acerbes que jamais. “

Dit-il, ayant choisi d’ignorer les aboiements des roquets tentant de faire valoir leur voix au sein d’un duel dont le sujet était tout autre. Se justifier auprès d’individus n’ayant pas le quart de son vécu serait de toute manière vide de sens.... et une monumentale perte de temps tant ils étaient nombreux. Le principal restait son opposition à Hanzo, laquelle semblait avoir été perçue de manière bien trop acerbe. Excepté pour l’intéressé, lequel semblait avoir saisi la nature des paroles du Kogami. Et c’était tout ce qui importait.

“ Au diable les traditions instaurées par un empereur traître. L’empire est jeune et les vestiges du règne de Rei peuvent bien disparaître dans la poussière. La conflagration n’est que vectrice de conflits au sein d’une nation ayant besoin, plus que jamais, d’être soudée. “

S’il répudiait les idées du Sendai, Akira partageait le même désir de changement. Or, celui-ci serait motivé par de toutes autres raisons.

“ Je n’ai jamais ne serait-ce que considéré l’idée de nous affronter lors d’un duel à mort. Nuls idéaux ne devraient mettre une telle amitié en péril. Pas même ceux scellant le destin d’une nation toute entière. Plus encore, en l'absence d'empereur, pas de conflagration qui tienne. “

Croisant le regard de sa fiancée, le Kogami se figea. Elle aussi s’était présentée, plus silencieuse que jamais. Ce simple fait sembla, un court instant, renforcer la vigilance du Kogami qui vint saisir d’une poigne ferme le manche de son katana. La savoir à ses côtés lors d’une situation pouvant dégénérer à tout moment ne le réjouissait pas. Pourtant, le jeune homme lui adressa un sourire des plus rassurants traduisant son désir de mener cet affrontement de la manière la plus pacifiste possible. Inutile de perpétuer le cycle sanglant dans lequel s’était enfermé le Teikoku.

“ Je n’ai jamais douté de toi. “

Dit-il en reportant finalement son attention sur le prétendant au trône.

“ Mais j’ai appris à croire en moi plus qu’en quiconque. Nous partageons une vision similaire de ce que devrait être l’empire, mais ne pouvons avoir les mêmes ambitions et la même manière de faire. Sache en revanche que quiconque soit vainqueur me réjouira. Je suis sûr que tu ferais un bon empereur… et accepterai volontiers ta proposition si tu parviens à t’affirmer au cours d’un duel. “

Sa décision semblait prise. Inutile de voir une issue funeste à ce conflit d’intérêt. Yahiko n’avait tué personne pour arriver à la tête de l’empire après tout.

“ Combattons, mon ami. A la gloire de nos ambitions, sous les auspices d’un avenir radieux pour les nôtres. “

Et ce, quel que soit le vainqueur.

Spoiler:

♫

La nomination d'un nouvel Empereur avait ça de raviver les passions et craintes de chacun. Pour peu que l'on s'intéresse aux réactions de chaque âme qui vive en ces lieux, chacun projetait sur cette fonction ses propres ambitions, ses propres caprices et inclinaisons que l'on tendait à vouloir retrouver dans le nouvel élu. Mais à la différence de certaines contrées, l'avénement du nouvel Empereur n'avait rien de démocratique, c'était même tout le contraire. Pour une faction qui pourrait paraître moderne aux yeux de certains, leurs pratiques se voulait archaïque, macabre et sanglante. Plus que le pouvoir de tous, les legs du passés tendaient à donner du pouvoir à une composante sacrée et encensée : La force.

Et s'il y avait bien plusieurs dissemblances entre les deux prétendants, il semblait que l'un des plus prédominantes soit leur attachement à ces traditions, aussi désaptées soient-elles à notre temps. Mais plus important que cette dernière, il fallait manquer de sagacité pour imaginer pouvoir calomnier sur la famille du Jinchuuriki sans attiser son ire.

"S'il en convient que les enfants des bois ne soient guère ceux qui savent tenir leur langue, je te prierai de ralentir tes ardeurs à l'égard de mon clan. Il n'a jamais été question de te manquer de respect Akira, et je tiens à laver l'affront qui a pu t'être fait, mais veille à ne pas leur donner de raisons. Il y a des opprobres que même une amitié forgée dans le creuset de la guerre ne saurait blanchir."

Un souffle, celui de l'éreintement.

"Mais plus que des paroles fabriquées par l'écho de nos passions, il nous faut canaliser notre énergie dans ce qu'il y a de plus important, notre Empire. "

Rengainant cette main qu'il lui avait tendu sans que retour ne soit fait, le jeune homme laisser libre court à son regard qui, se baignant dans celui de l'assemblée, cédait finalement à l'harmonie des cieux et de leur infini bleu.

"Ne vois là aucun défi dans l'inflexibilité de mes intentions Akira, mais il est hors de question que je devienne l'Empereur qui se sera dérobé aux rites pour gagner le pouvoir. La Conflagration, aussi vectrice de conflits puisse-t-elle être demeure une des fondations de notre patrie. Je ne saurais me présenter devant les nôtres en ayant récuser nos principes. Il faut être sur le trône pour imposer nos visions, nous n'y sommes pas, nous restons jusque-là les simples obligés des édits de la flamme."

Rejoignant de nouveau le regard enténébré du colosse, le minois occulte du Jinchuuriki se voulait transcendé par une volonté de fer mais demeurait parasité par l'entente d'une fraternité dont il ne pouvait élucubrer la fin.

"Dégaine ton fer et nous combattrons, à mort. Mais je te le demande mon ami, c'est bien la dernière chose que je souhaite faire. Je ne peux concevoir dessiner l'avenir de l'Empire sans te savoir à mes côtés."

Faisant fi de toute atteinte à sa propre dignité, il présentait de nouveau la paume de sa main de chair à celui qui l'avait accompagné durant tant d'épreuves.

"S'il me faut confronter mes convictions et de mes croyances jusqu'à mon dernier souffle, je le ferai. Mais nous pouvons combattre ce monde ensemble Akira. Rejoins-moi mon frère, ensemble."

狂気

Telles les branches de l'arbre millénaire, le clan Shinrin montrait son soutien à la personne en qui elle avait le plus confiance dans cette opposition. Bien plus que Kanshashi, aux yeux d’Akemi était celui qui prendrait en main le futur de cette tribu tombée sous les coups des haches de ses assaillants et l’ancien l’avait bien compris. Un temps nouveau s'annonçait sur ses fragiles dalles qu’était le Teikoku, une ligne qui passerait par la guerre contre un ennemi aussi puissant qu’un Dieu et l’espoir d’une paix pour tous les Hijins.

Mais avant cela, l’homme au regard de braise tenait tête de l’avis de la majorité. Bien que seuls les membres de sang avaient rejoint l’ancien exilé, personne n’était venu rejoindre celui qui cherchait à récupérer le pouvoir sans allier. Et depuis l’esprit de la jeune tornade bleu, il n’avait effectivement plus qu’une seule solution pour détrôner le leader naturel qui lui faisait face.

« Toi qui es seul, si Hanzo choisit, malgré ses appels à le rejoindre dans l’union, le combat. Sache que si son souffle ne résonne plus dans les forêts verdoyantes au petit matin, le tien ne sera également plus là pour le sentir. »

Reculant après cette ultime menace, une ère de la folie resurgissait une nouvelle fois dans les yeux d’Akemi. Un appel au sang que son esprit avait du mal à combattre, une envie incommensurable de destruction que seul l’aura d’Hanzo arrivait à refréner.

Malgré l’homme qui était le seul à la calmer depuis son enfance, elle se rapprocha de celui qui l’avait provoqué, Shinrin Akiyoshi. La bouche de la jeune femme arrivait à hauteur de son oreille lorsque celle-ci s’arrêta à seulement quelques centimètres.

« Akiyoshi... Toi, qui es parti depuis tant d'années. J’ai beau être une femme Shinrin, toi, tu n’es qu’un homme sans nom. Ne considère plus jamais les Shinrins comme les tiens devant moi. Car cela fait bien longtemps que les syllabes qui désignent ton être ne sont plus citées dans les veines du clan que je côtoie. »

Retournant à côté de Songshu, les yeux de la fille au sang de feu bouillonnaient ardemment. Elle-même ne savait pas ce qui allait se dérouler dans ce spectacle, mais les tremblements de ses mains n'étaient pas une bonne chose pour la populace qui continuait à s’agglutiner autour de la scène.

Akemi n’avait maintenant plus de rôles à jouer dans ce conflit qui se déroulait actuellement, du moins pour le moment...

L'empereur

あきつかみ

La situation s’envenimait. Une chance pour les ambitions du nivéen, Akira savait rester raisonnable et surtout conciliant en dépit de ses ambitions. S’il avait visé le poste d’empereur par peur que personne d’autre ne puisse en assumer le rôle, sa véritable cible avait toujours été le poste de capitaine de l’unité coloniale. Et en la présence d’Hanzo, force était d’assumer qu’un candidat valable au titre d’empereur était la.

“ … “

En revanche, avant toute chose, le Kogami cherchait à dissiper un grossier malentendu entre eux. Sans doute la cohue et l’ire du Shinrin participaient-elles à sa confusion. Akira n’était pas de ces hommes prêts à discréditer un clan sous prétexte de mauvaises relations avec certains d’entre eux. Lorsqu’il pensait aux Shinrin, le Kogami pensait tout d’abord à Hanzo et Shinpachi.

“ Tu as mal saisi mes paroles. Sang impur et sans honneur sont, si tu n’as pu les entendre, des mots sortis de la bouche des tiens. Je ne me permettrait pas tel irrespect. “

Un irrespect qu’il n’oublierait pas de sitôt, empereur ou non. Car il restait leur supérieur hiérarchique quelle qu’en soit la situation. Et dieu savait que le Kogami accordait une importance toute particulière au respect des aînés. Surtout venant de certains morveux n’ayant même pas atteint l’âge adulte de ce qu’il pouvait observer parmis ses détracteurs. Aussi se permit-il une mise en garde.

“ Mesure l’ampleur de tes menaces, je reste lieutenant quelle que soit l’issue de cette entrevue. “

Lança t-il à la femme aux yeux fous, laquelle ne se doutait sans doute pas de l’écart qui les séparait. Depuis le départ de Yahiko -qui était, malgré toutes ses tares, sans doute le meilleur guerrier de l’empire- Akira se trouvait en bonne place dans la liste des shinobis les plus talentueux.

Cela mis de côté, il porta à nouveau son attention sur le nivéen, observant cette main à nouveau tendue. Sa détermination semblait aller plus loin que la sienne. Car s’il considéra un instant l’hypothèse de lancer le combat en tentant de le remporter sans mettre à mort son ami, le jeune homme se ravisa finalement devant l’ambition du Shinrin. Inutile de mettre sa vie en jeu maintenant.

“ Soit, que meramera m’en soit témoin. J’accepte ta proposition. L’empire ne peut s’amputer d’un de ses membres dans de telles conditions. Plus encore, je crois en ta capacité de fédération… “

Indéniable à la simple vue des Shinrin s’étant présentés pour l’épauler.

“ … Et à cette ire qui, menée contre nos ennemis, saura guider l’empire vers la renaissance. Le pacifisme nous a trop coûté. “

Tendant finalement la main vers celle de son ami, cette large paume vint entrelacer la sienne dans la conclusion du pacte qu’ils venaient de signer. A cette occasion, le Kogami se pencha légèrement vers lui dans l’optique de murmurer des paroles qu’il ne souhaitait pas ébruiter à la foule.

“ N’oublie pas ce qui est en toi. Qui sait ce qui arriverait si tu périssais. Ta vie va au-delà même de notre amitié, tu es le catalyseur d’une force pouvant détruire à elle seule tout notre empire. “

Une mise en garde envers son ami, qu’il ne souhaitait pas voir céder à l’imprudence.

♫

火

Que ce soit par le fer ou les mots, il était regrettable que de se confronter à un frère. Lorsque le colosse accepta sa proposition, ce n'est guère la perspective de savoir le trône proche qui l'envahissait mais bel et bien le soulagement de ne plus avoir à le traiter comme un antagoniste. Alors il comprenait également la bêtise de son jugement, déglutissant avec dégoût face à la mauvaise interprétation qu'il avait fait des palabres de son confrère. Ravalant cette boule d'ignominie qui lui peinait la gorge, il enserrait la serre du nouveau Capitaine de la Coloniale avec une poigne à la hauteur de ses convictions. Yeux dans les yeux, il était venu l'heure du triomphe.

"Cette force ne sera pas la voie de la fin de l'Empire, mais celle de son hégémonie. Ensemble mon frère, ensemble."

Poigne enserrée, si sa parole demeurait tournée vers le Kogami, par son regard et son aura il espérait pouvoir raviver dans le cœur de chaque Hijin présent la flamme de la compassion, et cela plus spécifiquement chez sa cousine rongée par l'insanité qui ne demandait qu'à être réorienter vers certains démons.

"Par notre nombre nous avons tendance à oublier qu'il n'y a pas de divisions, de confréries, de peuples différents au sein de notre pays : il n'y a qu'une seule nation, c'est notre famille. Et s'il est commun et même sain que d'entretenir des rivalités entre germains, il nous faut pas perdre de vue que le vrai ennemi est ailleurs."

Doux mensonge que cette assertion qui sous-entend que les nuisibles ne prolifèrent guère dans les enceintes de la cité. Chaque temps mérite son discours, pour le moment il était primordial de reconstruire l'unité de la flamme. Le reste suivra.

"Alors ménagez vos ardeurs mais ne les étouffez pas, car nous en aurons besoin et ce, dans un temps qui ne saurait tarder."

Se désolidarisant des siens, il entreprenait alors les derniers pas vers le Palais Impérial. Offrant son dos à la peuplade qui scandait leurs réactions parfois vives, parfois pénibles.

C'était là le requiem du nouvel Empereur, le troisième.
C'était là une rhapsodie messagère, le présage d'un nouveau temps, d'un nouveau règne :
Celui du feu.

L'empereur

あきつかみ

La suite lui appartenait. En tant que capitaine, Akira put considérer les projets qu’il avait toujours en tête bien qu’ayant été retardés. Les ambassades, la caserne… et probablement beaucoup d’autres choses à mettre en place. Néanmoins, le contexte actuel rendait quelque peu secondaire les envies du Kogami, qui allait devoir se concentrer sur le principal: la guerre contre l’homme au chapeau.

“ C’est ce que j’attends depuis bien longtemps. “

Écoutant le discours du jeune empereur, le Kogami afficha un léger sourire. En un sens avait-il raison. Le pays était sans doute encore gangrené de quelques parasites, mais la majorité s’en était allée dans le sillage de l’empereur. Et s’il s’en réjouissait, le Kogami n’imaginait pas leur laisser la paix pour autant. Au contraire, il comptait bien s’imposer comme leur plus grand ennemi.

“ … “

Laissant le nivéen prononcer son discours, le valeureux alla s’enquérir de l’état de sa fiancée, caressant la joue de sa belle sans un mot. Pour une fois, son attention ne pouvait lui être entièrement dédiée, Akira ayant beaucoup à dire à son ami empereur. Et le plus tôt serait le mieux.

“ Je reviens très vite mon amour. “

Dit-il, talonnant le Shinrin dans sa montée des marches. S’il devait être le premier à les franchir, Akira sembla accueillir sa nouvelle fonction comme celle d’un bras droit plus que d’un simple capitaine. Et pour cause, empereur ou non, Hanzo restait son ami. Un ami auprès de qui il avait une requête à formuler.

“ Pour ton accession au trône, j’ai une demande à te faire. Laisse moi m’occuper des déserteurs. Leur traque sied parfaitement au principe de mon unité. “

Cela allait sans dire qu’une prime devrait être placée sur leurs têtes.

L'estrade était animée. Des échanges rapides, des menaces fusaient. Untel voulait tuer tel autre s'il se passait tel évènement. Tel autre ne laisserait pas en vie un quatrième si jamais un duel à mort avait lieu. Une véritable cacophonie, un cirque s'il en est qui était plutôt ridicule aux yeux de Katsuko. Ce qui était en train de se passer là, c'était ce qui pouvait mettre une nation à feu et à sang. C'était ceci qui pouvait amener à des massacres. L'incapacité de s'écouter et de discuter comme des adultes était un défaut néfaste pour les empires. Mais en l'occurence, elle estimait désormais Hanzo comme étant suffisamment puissant pour mettre tout le monde d'accord en quelques instants. Ce manipulateur semblait plutôt mener le tout dans la direction qui lui plaisait. Et tous ces membres du clan Shinrin semblaient chacun, à leur échelle, être de futures images du clan. Des gens importants.

Ou en tous cas, des gens qui pouvaient être considérés comme "proches" d'Hanzo et donc du pouvoir. Des gens très intéressants pour la nukenin qui rentra ses mains dans ses manches, les bras toujours croisés. Ainsi, l'air de rien, fixant simplement le groupe qui tergiversait à la recherche d'une solution qui conviendrait à tout un chacun, devant un parterre de civils à la quête d'une réponse quant à leur avenir, Neiko se mit à enchaîner les mudras dans la plus grande discrétion. Elle n'avait pas besoin de joindre ses mains et elle se doutait que personne ne serait en train de la surveiller. Et puis elle ne faisait rien au final. Rien de visible. Rien d'aggressif. Elle se contentait de prendre quelques informations.

Déployant ainsi son chakra, l'informatrice récupéra nombre de signatures chakratiques ainsi que les détails cruciaux qui lui permettraient de prendre l'apparence de n'importe lequel d'entre eux. Elle pourrait également traquer n'importe qui parmi eux désormais. Une petite euphorie l'habita alors. Elle était très satisfaite d'être venue ici. L'assemblage des diverses informations récoltées pourrait lui permettre d'avancer, que ce soit dans ses tests pour la perfection de sa technique sur laquelle elle travaillait désormais depuis des mois ou pour des situations particulières où elle pourrait avoir besoin de retrouver l'un d'entre eux.

Ce Kogami Akira d'ailleurs, elle l'avait déjà rencontré à deux reprises. Trop ambicieux pour son propre bien selon la kazejine, mais elle se garderait bien de le lui dire. Il semblait bouillonnant, toujours prêt à attaquer. Un homme sans doute violent. Autant ne pas trop le provoquer.

Si elle s'attendait cependant à récolter un bon nombre d'informations, la présence d'une petite Inuzuka la surpris. Cachant son étonnement derrière un visage de marbre à l'air concentré, les yeux plantés vers le groupe qui s'occupait de l'action principale du lieu, elle ne put s'empêcher de ressentir une certaine crainte pour Ayuu. Pourquoi était-elle revenue ? Maintenant qu'elle avait choisi de déserter avec Yahiko, elle prenait un risque inconsidéré en venant ainsi sans le moindre camouflage chakratique.

Décidant alors de se tenir prête à agir en cas de soucis, la vampire ne comptait pas la laisser se faire attraper si certains se retournaient contre elle. L'air de rien, elle s'était mise à l'apprécier, cette jeune femme aux cheveux blancs comme cette neige de Yuki qu'elle rêvait de voir.

Techniques:

L'empereur

feat. plein de gens

A la manière d'une pièce de théâtre, les prises de paroles sages et moins sages se tenaient la main. Chez la brune au regard amarante, les émotions fusaient et bien qu'une profonde trouille s'accrochait à la paroi de son estomac, cette boule d'anxiété devenue gênante se faisait doucement, mordiller par un autre sentiment. Sang impur, de cette femme semble t-il sanguinaire à l'allure canaille, tranchant une première fois le cœur de la Soejima. Sans honneur, de cet homme qui reflétait pourtant une aura combative affirmant une véritable attache à l'empire. Illégitime, d'un minet amenant une insolence puéril face aux ignorances dont il faisait preuve. D'autres, lancèrent des discours plus justes qui calmèrent un brin la flamme dévorante de son affliction. Incroyable, pensa t-elle. Les dires peu constructifs dans cette atmosphère déjà lourde de regards perdus et de sens, l'oiselle laissait silencieusement grimper le long de son œsophage, la rage de toute son attache, de toute une patrie en recherche d'un nouveau pilier pour les somptueuses terres que la vie leur avait offert, à tous. Le simple amour de ses racines, la défense propre qu'elle eut toujours prouvé dans son cheminement semé d’embûches. Elle ne pouvait pour l'heure, pas encore triompher d'une puissance gigantesque tant son ascension grandissait à pas de loup ; Mais elle enfermait depuis toujours cependant, sa positon d'Hijine véritablement dévouée pour son pays et ses confrères, peu importe leurs origines claniques.

Il ne lui importait guère que les pensées d'autrui à son propre sujet, mais s'agissant du poste d'empereur, les deux hommes lui apparaissait légitime. Loin de ses songes de devenir impératrice un jour, elle n'en avait jamais rêvé, ni même lorsque son fiancé s'avançait quelques instant plus tôt pour afficher ses convictions et la grandeur de ses ambitions face au marionnettiste. Il n'était pas question de défendre un statut qu'elle aurait pu peut-être, embrasser, elle n'en avait que faire puisque son intention était toute tournée sur l'ordre et le respect de sa patrie. Yenno souhaitait simplement pouvoir se donner entière à son armée, aux prises de décisions de ses supérieurs et le simple fait que d'autres soldats ici-même, se permettent alors de se positionner ainsi face à la future prise du trône, la faisait déglutir. Si son bien-aimé vînt la saluer et tenter de la rassurer quant à son action à venir, il n'avait manifestement pas aperçu dans son regard enragé, le dégueulis qu'elle essayait tant bien que mal de retenir... Elle ne sût le faire d'avantage, alors qu'ils se dirigeaient tout deux plus loin pour convenir de l'avenir. Les sourcils froncés, les yeux en colère.

« N'avez-vous pas honte, tous ? Comment osez-vous interférer dans ce moment historique pour notre pays, si ce n'est pour gonfler de quelques mesures votre individualisme ? L'attache à votre clan est une bonne chose, que je comprend aisément, mais il n'est question ici de cela, il s'agit de laisser le pouvoir à qui il revient pour le pays, pas pour votre famille. Nous sommes tous des enfants du feu. » S'exclama t-elle, perdue dans cet amas d'individus, les points serrés.

Consciente de prendre le risque de se faire des ennemis malgré sa neutralité, sa nature ne pouvait alors l'en empêcher, elle regardait tout autour d'elle de son carmin le plus profond, le plus engagé. Un instant d'observation, elle n'attendait pas une quelconque réponse.

« J'aspire, comme ces deux grands hommes respectueux d'une grande dévotion, à un empire soudé face à l'ennemi et je crois qu'il serait bon que, vous tous, également. » Puis en se dirigeant vers l'encadrement majestueux, elle s'écria d'une voix déterminée et pleine d'espoir : « Gloire à l'empereur Shinrin Hanzo, gloire aux dirigeants du Teikoku et à notre force commune, enflammée. »

Si elle ne s'était jamais positionnée ainsi -discrète jusqu'alors-, devant un si grand nombre d'habitants du feu, par le passé. La force de sa rage la poussait à croire que, peu importe ce qu'ils penseraient d'elle à l'avenir, elle savait dorénavant très bien ou ses pas la guidaient. Il ne pouvait être autrement que vers l'acharnement, pour la survie de son bel empire en fusion.

狂気

Finalement, la pression atmosphérique tombait aussi rapidement qu’elle était montée sur les marches du palais, scintillant devant son nouvel Empereur. Le choix des mots d’Hanzo avait été juste face à son camarade, bien que celui au regard de braise n’ait toujours pas compris qui était Akemi aux yeux du pays.

La jeune femme turbulente n’était pas ici pour être un soldat comme un autre, elle se fichait d’ailleurs éperdument des grades et des fonctions de l’Empire. Rien de tout cela n’avait d’importance pour elle, seuls les visages des membres de son clan avaient une quelconque importance, hors celui qui pensait en être toujours.

Laissant les deux hommes forts prendre le pas devant elle, Akemi commençait à relâcher toute la tension maintenue en elle. Quelques minutes de plus auraient suffi à créer un incident sanglant. Hanzo connaissait bien la rage que contenait la tornade bleue, celle dont il était le seul à pouvoir la calmer rien qu’avec des mots et sa présence.

Avant de disparaître en direction du palais, la jeune femme se rapprochait de celle qui prônait un discours sur les fondamentaux du pays du feu, celle qui divaguait sur la grandeur de l’empire, celle qui était la seule qui semblait avoir une attache toute particulière avec l’homme qui s’était opposé à Shinrin Hanzo, le nouvel Empereur.

« La brune ... là. Tes rêves d’Empire grand et fort ne sont qu’une illusion… Les pays, les gouvernements, les empires se bâtissent par le sang et tombent tous par le sang. Ce monde n’est pas fait de rêverie, tout finit par disparaître pour laisser place à un nouveau cycle de boucherie et d'horreur... Dans cette lugubre histoire, il n’y a qu’une seule chose qui ne changera jamais... Ton sang … »

Il n’y avait plus de débats pour Akemi, l’histoire était maintenant derrière elle et enfin, elle pouvait continuer la mission qui lui avait été par l’ancien. Le clan Shinrin était la seule chose qui comptait pour elle, les seules personnes à l'avoir accueillie malgré son sang de bâtarde…

Remontant les marches pour entrer dans le palais, la jeune femme disparaissait au loin pour retrouver celui dont elle avait reçu le devoir de le protéger.

Les perles d’éther de l’enfant du bois demeuraient rivées sur les traits de l’opalin, dont les paroles acérées ne semblaient démordre de cet appétit du combat qui semblait le dévorer depuis toujours ; la première chose, qu’il avait cerné depuis leur rencontre. En élevant ainsi le joug d’une ire dont la conclusion ne mènerait ainsi qu’au trépas de l’un d’entre eux, tradition qui ne trouvait aux yeux du blond qu’une idiotie sans pareille, Hanzo mettait en gage son existence pour l’emporter sur un autre, et, par ce seul fait, prenait le risque de libérer l’être mêlé à son enveloppe charnelle.

Ses sourcils se froncèrent dans l’ombre d’un agacement léger avant que l’écho des paroles du Kogami, qu’il avait rencontré quelques nuits plus tôt au seuil de la tombe du frère du sylvestre, ne désamorce cette situation erratique. Du coin de l’œil, il avisa le visage de la jeune femme aux mèches de lapis qui semblait plus qu’attachée au Shinrin ; et en un sens, il se demanda s’il s’agissait de la femme qui lui avait offert l’enfant dont il lui avait tant parlé, bien qu’il se retînt de faire toute supposition déplacée à ce sujet tant pas la pensée que pas les mots.

Son regard se plongea une nouvelle fois dans chacune des prunelles des membres du clan de la Forêt Millénaire, dont les noms demeuraient aussi insouciants à son savoir que l’histoire qu’ils partageaient les uns avec les autres. Peut-être, dans une autre vie, d’une autre façon, aurait-il reçu la même éducation que ces quelques âmes au sein du Feu, et non pas sous le couvert des cimes du Bois. Peut-être, serait-il devenu à leur image : désireux de rétribution, emplis d’une fierté que son ascendance faisait couler dans leurs veines.

Mais il n’était qu’Aditya, dans celle-ci. Un homme parmi tant d’autres, mené à la mort au gré du fil des jours. Cela lui allait.

Cela avait toujours été suffisant.

Aussi, lorsqu’il vit la silhouette d’Hanzo se détacher de celle de la foule en tant que nouveau visage des cendres d’une nation abandonnée, il laissa le soupir discret qu’il retenait depuis son entrée en ses lieux percer la barrière de ses lèvres, sourdement. Son attention vint trouver la courbe d’autres allures s’échappant du regroupement ; celle de celui devenu Capitaine par simple concession, ou d’une jeune femme aux brins criants de blancheur sous le revers d’une capuche de tissu. Il croisa, brièvement, l’écho du mouvement d’une autre dont les mèches rougeoyantes paraient sa cape sans réellement le réaliser.

Et finalement, celle d’une soldate, qui élevait sa voix en réplique aux dires des nombreux membres de son clan lorsque l’accalmie s’était enfin imposée dans ces lieux. Il entendit, une fois encore, le ton menaçant de la lapis ; et ce ne fut qu’à cet instant qu’il éleva son regard droit dans les yeux de la brune, dépossédé de tout jugement.

Sa voix, elle, tâcherait de révéler la rigueur de ses propos sans aucun malice ou critique – un trait, bien trop souvent affublé aux Shinrin de ces terres dont il était dépourvu.

« Tenir à sa nation est une chose. Attiser les braises d’un conflit lorsqu’un autre s’éteint en est une autre. », déclara-t-il posément, détaché de toutes ces colères qui l'entouraient.

Et sans attendre la rétorque de quiconque ; car à ses yeux, il n'y en avait nul besoin, ses pas tracèrent le chemin suivant ceux que l'opalin avait amorcé plus tôt, calmement.

Ce ne fut que lorsque sa silhouette outrepassa légèrement celle de la Shinrin et du précédent opposant au trône que ses iris forgées par l'éther croisèrent les leurs, imposant la dureté de ses prochaines paroles, bien que toujours bienveillant ;

« J'emprunte la compagnie de votre Empereur. Ce ne sera pas long. »

L'écho de ses pas sur le marbre fut la seule chose qu'il laissa derrière lui, en tournant le dos à la foule tandis qu'il s'avançait : et en un sens, il accueillit la légère brise qui bafouait ses brins d'or avec une forme d'absolution, ramenant la paix dans son être.

Fin du RP.

» Zen-do [libre]
» La fin [Libre]
» [C/Libre] Where is my mom ?
» Résolution [Libre]
» La vie, c'est quoi ? [libre]

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