Le paysage qui s’étendait dans la vallée était à la fois remarquable et terrifiant. Encore verdoyante il y a quelques semaines à peine, elle était aujourd’hui un immense lac désolé, symbole de l’affrontement titanesque qui s’y était déroulé entre les vaillantes forces Kirijins et le Dieu de l’Eau. Debout sur un promontoir rocheux, Otsuge attendait sa compagnie tout en observant ce décor impressionnant. Contrairement aux valeureux, le Genin n’avait pas pu prendre part à l’affrontement et il n’en avait donc qu’entendu les récits qui, tel des échos insaisissables, s’étaient propagés dans tout Kiri.
Les événements fatidiques qui avaient touché le village de la brume en ce début d’été avaient attisé la flamme du jeune noble à plus d’un égard. Le Nécromancien et son Edo Tensei, le Conservateur et ses révélations et, surtout, le Dieu de l’Eau et son scellement...Son insatiable curiosité le tiraillait dans toutes les directions. Étant un expert en fuinjutsu et le seul Nécromancien à habiter la Brume, son dévolu s’était naturellement tourné vers la fameuse technique de réanimation qui avait vu déferler sur le village d’anciens Kage et autres shinobis de légende. Cette technique maudite avait permis au Nécromancien non seulement de réanimer les corps de ces légendes, mais également leur âme et leur esprit, chose qui était normalement impossible avec la “simple” nécromancie. Si cette technique était terrifiante entre les mains d’un adversaire tel que le Chapelier, elle n’en était pas moins remarquable et fascinante sur le point de vue technique. Le Naragasa avait réfléchi sur la question en long et en large...Et si son lien avec les âmes des défunts, offert grâce à son sabre maudit, et ses connaissances en fuinjutsu était la clé pour percer les secrets de l’Edo Tensei? Malheureusement, ses devoirs de shinobi l’avait empêché d’aller jusqu’au bout des choses. S’il n’avait pas encore eu la chance de glisser un mot sur cet intérêt au Mizukage, Otsuge comptait bien le faire bientôt.
D’ici là, l’Ombre du village lui avait confié une mission d’un tout autre genre, un apprentissage bien particulier qui rejoignait néanmoins l’Ébène tout autant : le sceau de Kinjutsu. D’après ce qu’il avait entendu, cette technique interdite et ancestrale avait été transmis à quelques membres de la Coalition par un moine d’Hayashi et il s’agissait de la seule chose capable d’arrêter les Dieux, en permettant de les sceller en un corps ou objet. Prévoyant l’éventualité de devoir faire face à d’autres créature divine dans le futur, Saji-dono avait mandaté une kunoichi de Kiri d’enseigner la dite technique à Otsuge. Le jeune homme était honoré d’avoir été ainsi sélectionné par son mentor pour apprendre le sceau interdit, y voyant là une reconnaissance subtile de toutes ses années d’entraînement dans l’art du fuinjutsu qui était malheureusement souvent resté dans l’ombre de ses talents de kenjutsu.
Perché sur son promontoir rocheux, Otsuge attendait la dite kunoichi avec impatience dont il ignorait toujours l’identité. Bouillant d’impatience, mais demeurant toujours de marbre comme à son habitude, sa chevelure mi-longue et ses longs habits noir comme l’ébène étaient bercés par la brise du matin alors que son regard fixait l’horizon du lac.
Le lieu d’apprentissage avait été choisi avec soin, loin des regards curieux et sans distraction aucune possible. Malgré tout, Otsuge trouvait celui-ci tout à fait ironique. Là où la technique avait fait ses preuves. Là où nombreux avaient été les sacrifices.
C’était la première fois qu’Imekanu agirait comme celle qui apprendrait. Lorsque Saji l’avait convoquée pour lui expliquer qu’elle devrait enseigner la technique qu’elle avait utilisée pour sceller la tortue géante, elle fut surprise et touchée. Bien évidemment, la jeune femme accepta et quitta les lieux avec une émotion certaine dans son cœur. Armée de son arc et de son carquois, la jeune femme se dirigea vers un lieu lourd de souvenirs pour elle. Elle se souvint encore de ce que le sage Aditya lui avait enseigné concernant le Kinjutsu de scellement et comptait bien lui rendre honneur en en faisant de même avec ce dénommé Naragasa Otsuge. D’ailleurs, c’était assez drôle, car il portait le même nom que ce port où elle avait combattu.
En quittant Kiri et se dirigeant vers ce qui était appelé la Vallée inondée, Imekanu posa une main sur son ventre arborant une cicatrice bien vilaine. Elle se souvint de tout ce qu’il s’était passé, du réveil de Sanbi qui avait engendré des torrents d’eau, des siphons et beaucoup de chaos. Jusqu’à l’apparition de ce sisam qui avait perdu la tête. Bien qu’ils s’étaient bravement protégés, Shitekka ne pouvait pas l’aider dans toutes les situations et elle fut blessée gravement. Grâce à une force psychologique élevée, la native du Mata Kotan avait tenu bon et avait réussi à maintenir son kinjutsu jusqu’au scellement.
Si Miya n’avait pas été là, elle aurait sûrement rejoint sa mère alors elle lui devait beaucoup. C’était donc un succès dans tout cet enchaînement catastrophique. Maintenant, elle se devait de partager ce qu’elle avait appris à autrui.
En arrivant sur les lieux, on pouvait apercevoir des personnes se recueillir sur ce qui était avant leur village. L’archère chercha une personne en particulier qu’elle retrouva installée sur de la Roche encore intacte. Saji lui avait dit un homme assez ténébreux, c’était sûrement lui. Se plaçant face à lui, droite comme un piquet, la traqueuse s’inclina alors avec un air assez sérieux avant de prendre la parole.
« Je suis Imekanu, celle qui doit vous apprendre la technique du Kinjutsu, enchantée. »
Devant ce lieu symbolique, ils allaient apprendre l’une des techniques les plus mystérieuses en ce monde.
« C’est la première fois que j’enseigne une technique à quelqu’un, alors si tu as des questions, n’hésite pas à les poser. Mais avant cela, j’aimerais savoir pourquoi tu souhaites apprendre le scellement ?»
Première étape, connaître ses motivations.
Spoiler:
technique à apprendre :
Dernière édition par Imekanu le Mer 13 Jan 2021 - 15:21, édité 1 fois
De son promontoir rocheux, Otsuge put voir s’avancer vers lui une jeune femme à la silhouette délicate. L’heure de l’enseignement approchait à grand pas. Une fois au pied de son rocher, l’inconnue se présenta à lui, confirmant ainsi ses soupçons : ce ne serait donc pas Aditya qui lui enseignerait le kinjutsu...De ce qu’il avait compris, c’est le Sylvestre qui avait ramené le savoir du sceau à Kiri, l’ébène s’attendait donc à ce que ce soit lui qui lui enseigne. Mais il s’était trompé. Aditya devait toujours être au prise avec son projet de quartier général pour l’unité spéciale dont il avait la charge.
¬ Bonjour Imekanu. répondit le Ténébreux avec simplicité. Je suis Otsuge. Merci d’avoir répondu à l’invitation de Saji-dono.
De son rocher, Otsuge examina celle qui devait être son enseignante. Elle était jeune, bien plus jeune que lui, ce qui aux premiers abords surpris le shinobi. Le fuinjutsu était un art complexe et sur le coup il ne s’imagina pas une personne si jeune, et donc avec moi d’expérience, maîtriser quelque chose d’aussi compliqué. Mais le noble déchu chassa immédiatement cette pensée de son esprit. Si le Mizukage l’avait envoyé à lui pour cet apprentissage, c’est qu’il avait confiance en ses capacités. Qui plus est, une personne aussi jeune qui maîtrisait un art aussi complexe ne pouvait être qu’une shinobi d’exception. Otsuge brisa alors son expression des plus stoïque pour afficher un petit sourire.
¬ En toute honnêteté, l’ordre vient de Saji-dono. Ce sceau s’est montré des plus efficaces lors du Réveil...Probablement la seule raison pourquoi nous sommes tous encore en vie aujourd’hui. Le Mizukage veut nous préparer, s’assurer que nous soyons d’autant plus prêt si nous devons faire face à un autre Dieu.
Les sacrifices avaient été nombreux. D’instinct, le regard du Kirijin se porta vers les personnes en contrebas, tout près du grand lac, qui se recueillaient toujours devant ce qui était probablement autrefois leur village et leur maison. Si la Coalition n’avait pas ramené le savoir de ce sceau à Kiri, les dégâts et les pertes auraient été encore plus grands...Et le Dieu de l’Eau serait en ce moment entre les mains d’Ao et du Chapelier. Mais heureusement cette réalité ne se concrétisa pas...Ao était mort et enterré et le Dieu prisonnier de l’un de ses compatriotes de Kiri.
Otsuge reporta son attention vers Imekanu qui se tenait toujours aussi droite tout juste devant lui.
¬ Et il se trouve que le fuinjutsu est l’un de mes domaines de prédilections. L’une de mes fascinations depuis toujours.
Sur ces mots, le Naragasa décrocha de sa ceinture l’arme de la Confrérie qu’il s’efforçait de protéger. Délicatement, il la retira de son fourreau et la présenta à l’horizontale à la jeune femme. La lame du katana était noire comme l’ébène, si noire qu’on avait l’impression qu’elle absorbait dans ses ténèbres les rayons du soleil en ne projetant aucun reflet sur sa surface. De tout son long, des gravures rouges et flamboyantes la parcouraient. Ils formaient des symboles d’origine diverse, tous des sceaux qui semblaient plus complexes les uns que les autres.
¬ Le Fuinjutsu est la culmination des arts shinobis. Le parfait mélange entre science, chakra et mysticisme. Le comprendre est comprendre le monde et ses rouages. Apprendre un sceau aussi ancien et précieux que le Kinjutsu de scellement sera pour moi l’occasion de parfaire mon art et de le comprendre un peu mieux. Sur ces paroles, d’un geste vif, Otsuge retourna à son fourreau, puis à sa ceinture, son sabre. Est-ce que ma réponse est digne de vos enseignements?
Imekanu se contenta de hocher de la tête devant les salutations en toute simplicité d’Otsuge. Elle se sentait épiée et analysée par l’homme face à elle et ne détournait pas le regard une seule seconde. L’initié devait être surpris de voir une si jeune personne être professeur et elle-même l’était. Pourtant, c’était bien l’archère qui avait maîtrisé l’art des sceaux au point de pouvoir utiliser cette technique et elle comptait bien prouver à quiconque qui douterait d’elle de ses compétences. Ce n’était pas pour rien qu’elle s’était démenée pour devenir plus forte et pour protéger les siens.
Évaluer les motivations de l’apprenti était la première étape dans ce long apprentissage. La native de Saroruncasi ne passait pas par quatre-chemins et lui posa la question. Il confia alors que c’était Saji qui lui avait ordonné d’apprendre cette technique. Elle comprenait bien que le chef de Kiri voulait préparer ses guerriers à un futur affrontement. Tout le monde savait le danger qui pesait sur leur tête, et même l’Urumie qui était parfois perdue dans le vaste Yuukan, loin des siens. Mais elle aurait aimé que son initiation ne soit pas seulement due aux paroles de l’homme masqué. Le Naragasa prit alors la parole, comme s’il avait écouté les pensées de la genin et ajouta que le Fuinjutsu et lui faisaient la paire. Une fascination ? Il intriguait Imekanu à ce moment-là.
Lorsqu’il retira de son fourreau la lame qui abritait un pouvoir très spécial. Comme hypnotisée, elle s’était rapprochée et pouvait voir ses pupilles océaniques s’assombrir face à la lame sombre. Ce qui interpella la traqueuse fut ces dessins écarlates et presque effrayants qui s’y promenaient. Elle tendit une main vers la lame, avec hésitation, sans la toucher.
« Tu fais partie de ceux qui ont des épées de pouvoir ? Comme l’homme masqué ? »
Alors au-delà de simplement écouter un ordre, il souhaitait en apprendre plus sur l’art des sceaux et ainsi mieux le comprendre. Elle hocha de la tête et laissa le silence planer quelques secondes.
« Je vois. Bien, nous allons pouvoir commencer ! »
La kunoichi recula de quelques pas et l’invita à en faire de même. Pour travailler, elle aimait avoir de la place.
« Le Kinjutsu que tu vas apprendre est le scellement divin. À quatre, nous devons impérativement maintenir la technique afin de sceller le chakra du Dieu dans un corps ou dans un objet. »
La jeune femme initia alors des mudras qu’elle maintient alors quelques secondes, faisant émaner d’elle un chakra bleuté sur le dos de sa main. Étant donné qu’il n’y avait pas de Dieu dans les alentours et personne d’autre, cela ne marchera pas, mais on pouvait voir le sceau rester lumineux le temps qu’elle maintenait ses mudras. Le but était de lui faire connaître les signes incantatoires pour commencer.
« Bien. La première étape sera de refaire ce sceau avec les mudras. Pendant ce temps, je vais t’attaquer. Après tout, Sanbi ne nous a pas laissé le choix. Tu réussiras cette étape qu’à une condition, espérons que tu arrives à comprendre. »
La brune attrapa alors son arc et une flèche. Pour commencer, elle dégaina alors et visa la jambe d’Otsuge. Qu’allait-il faire ?
Alors qu'il présentait toujours son arme à Imekanu, cette dernière s'en approcha et d'un regard lucide et intrigué en observa les moindre détails avec fascinations. Lorsqu'elle approcha sa main de la lame, Otsuge pu sentir cette dernière vibrer dans sa main d'une oscillation imperceptible. Shusui avait faim, il ne l'avait pas rassasier depuis longtemps et son esprit eu envi de dévorer celui de la jeune femme. Mais avant qu'il n'envahisse ses pensées, le sabreur retourna son arme au fourreau.
- L'homme masqué? Saji-dono tu veux dire? répondit-il, intrigué et perplexe. Oui, il est le chef de notre Confrérie.
Imekanu procéda à expliquer à son élève le principe de la mystérieuse technique de scellement divin. En l'imitant, Otsuge se recula de quelques pas, puis la fixa avec attention pour observer sa démonstration. Mentalement, il enregistra le moindre de ses gestes, le moindre signe qu'elle accomplissait avec ses délicates mains.
Alors qu'elle s'exécutait, le Naragasa se mit à son tour à la tâche. Il enchaîna les mudras, mais sans y appliquer de chakra, afin de pratiquer ses mains à l'emploi du fuinjutsu. Il répéta les gestes machinalement un à un à quelques reprises avant de s'arrêter pour écouter de nouveau sa sensei.
- M'attaquer pendant que je fabrique et maintient le sceau? Hum je vois...Très bien, commençons !
Otsuge se positionna un peu plus loin, à quelques mètres de son enseignante du moment. Faisant bien face à la jeune fille, il commença la série de signes incantatoires qu'elle venait de lui montrer. Étant connaisseur dans l'art des sceaux, l'imitation d'une série de signes n'étaient pas complexe pour lui. C'est plutôt les rouages qui se dissimulaient derrière qui l'étaient. Le Naragasa devait s'assurer que chaque mudra s'enchaîne à la perfection avec le précédent sans quoi la technique ne fonctionnerait pas. Imiter un sceau et le recréer était une chose...Mais devoir le maintenant en synergie avec trois autres personnes était un véritable défi.
Une fois les signes composés, le dos de sa main s'alluma d'une aura bleutée comme cela avait été le cas pour Imekanu lors de sa démonstration quelques instants auparavant. Il était fin prêt à tenter le maintient de la technique. Il fit donc face à la Kirijin et d'un geste de la tête lui indiqua de commencer.
- Je suis prêt.
Sans se faire attendre, Imekanu s'arma de son arc et encocha immédiatement une flèche qu'elle envoya en direction des jambes d'Otsuge. Aguerrit, ce dernier bondit très rapidement sur le côté en concentrant du chakra dans ses pieds pour esquiver le projectile, sans rompre le mudra que ses mains formaient toujours.
Était-elle sérieuse? Si son but était de le provoquer et le forcer à rompre sa technique, elle devrait faire bien plus que cela. Le Naragasa dévisagea Imekanu d'un regard l'invitant à faire de son mieux, à faire plus.
Lorsqu’elle approcha sa main de la lame d’Otsuge, elle ressentit une énergie très déconcertante, très intense. Imekanu sentait presque ses doigts tremblaient, l’empêchant de s’y aventurer de plus près. Elle était à la fois fascinée et apeurée par ce qu’il venait de se passer. Et lorsque le sabre fut rangé, elle put décrocher son regard océanique et le poser sur son propriétaire. Clignant des yeux plusieurs fois, elle lui demanda naturellement.
« Saji… dono ? Qu’est-ce, dono ? Oui, il m’a montré son sabre aussi, il m’a dit qu’il faisait partie d’une famille avec d’autres comme lui. Je suis enchantée de rencontrer l’un d’eux. »
Répondit-elle en souriant. L’étape suivante fut de lui expliquer le principe de cette technique des plus mystérieuse. S’il n’avait pas été facile pour l’urumie de comprendre ce que signifiait de maîtriser ce pouvoir, elle s’était appliquée comme personne pour l’apprendre. Lorsque Aditya lui avait fait comprendre que ces Dieux qu’ils devaient sceller avec mettaient en danger le Yuukan et donc les siens, elle n’avait pas hésité. Ce fut pour cela qu’elle commença à lui demander ses motivations. Puis, elle continua en lui montrant comment exécuter le kinjutsu. Si cela n’était pas compliqué de visu, l’apprentissage était lui, plus cornélien. La kunoichi lui déclara alors que durant qu’il maintiendrait. Celui-ci semblait étonné et perplexe et elle lui offrit un grand sourire, faisant presque peur.
Armant son arc, la traqueuse se positionna alors et lui laissa le soin de commencer les signes incantatoires avant de brandir une flèche et de le viser. Lorsqu’elle vit le chakra bleuté apparaître, elle comprit qu’il était presque prêt et dès le moment où il ouvrit sa bouche pour le lui faire comprendre, elle décocha le projectile. Aditya lui avait bien fait comprendre qu’il ne fallait pas faire de cadeau, après tout, lorsqu’on utilisait cette technique, c’était pour une situation bien particulière qui coûterait la vie à des centaines de personnes, si on échouait. Celui-ci se contenta d’esquiver son projectile rapidement, elle avait choisi de commencer doucement pour voir ce qu’il ferait et cela lui convenait.
Elle fut d’ailleurs amusée de le voir la provoquer si ouvertement avec son grand regard écarquillé.
« Ca va, je voulais juste voir si tu aurais peur d’une flèche. »
La genin fit apparaître un sourire bien malicieux sur ses lèvres, elle avait une petite idée qui lui plaisait fortement. La traqueuse accrocha un sceau à sa flèche qu’elle plaça contre la corde de son arc. Otsuge n’aurait aucune idée de quel type de fuinjutsu il s’agirait et il devrait alors peser le pour ou le contre, est-ce que ça allait exploser ? Est-un piège ? Un leurre ? La brune au regard magnifiquement bleuté esquissa un sourire en coin avant de viser le côté de son visage et de décocher. Une fois à sa hauteur, celle-ci déclencha le sceau et… un nuage orangé s’y échappa et caressa le Naragasa avant qu’il ne commence à sentir une certaine démangeaison bien dérangeante. Qu’allait-il faire ?
Alors qu'Otsuge esquivait la première flèche d'Imekanu, cette dernière le dévisagea tout en souriant. Visiblement, elle voulait jouer un peu avec son apprenti.
- Éviter tes flèches, c'est tout ce que je dois faire? rétorqua le jeune homme en guise de provocation à son tour.
Imekanu ne lui avait pas révéler ses plans pour l'apprentissage. Tout ce qu'il devait faire maintenant était parvenir à maintenir sa technique le plus longtemps possible. Y aurait-il une autre phase à cet entraînement? Il ne le savait pas et sa mentor du moment se gardait bien de lui dire quoique se soit. Y avait-il un but caché derrière cette première consigne? Fort probablement...Mais avant de le comprendre, Otsuge devait avant tout continuer de se défendre adéquatement.
Sans crier garde, la jeune sauvage extirpa une nouvelle flèche de son carquois et la banda dans sa direction. Mais avant de ce faire, elle y avait accroché une sorte de sceau. Il était donc de nouveau temps de réagir.
De ce qu'Otsuge avait compris, il pouvait libérer le mudras du sceau quelques secondes à la fois, le temps de faire une technique ou quelques mouvements, mais sans plus. S'il rompait son signe trop longtemps, le chakra qu'il avait emmagasiné puis déployé pour le créer se dissiperait et il devrait recommencer depuis le début. En situation de combat ou de sceller réelle, cela signifiait échouer.
Réagissant donc avec son instinct, le Naragasa relâcha le sceau de scellement pour dégainer son arme et aussitôt la planter au sol à ses pieds. Tandis que sa maîtresse décochait finalement sa flèche, la lame du katana d'Otsuge s'illumina et un tombeau de pierre et de crâne émergea du sol. Alors que le couvercle de ce dernier retomba, l'imposante silhouette armurée d'un énorme cadavre s'avança hors du cercueil. Yama était son nom, La Montagne. Autrefois garde du corps d'un puissant Gangster mizujin, il était maintenant prisonnier du sabre des esprits. Positionné devant le jeune homme, il ne broncha pas lorsque la flèche d'Imekanu se buta à son armure et encore moins lorsque le sceau sur celle-ci se déclencha pour libérer un nuage de poudre orangée.
Si Otsuge avait miraculeusement été épargné par l'attaque de son adversaire grâce à son invocation, il ne savait toujours pas ce qu'était cette mystérieuse poudre. Un poison nocif? Un simple fumigène? Une poudre explosive? Il n'en avait pas la moindre idée. Sans se poser davantage de questions pour le moment, l'Épéiste rengaina son arme et s'activa pour reprendre le mudras du sceau de scellement divin. Maintenant que l'énorme cadavre le protégeait, il pourrait souffler un peu...Mais malheureusement, à cause du nuage de particules et le corps du géant qui lui obstruait la vue, il ne voyait plus avec distinction la position de la jeune sauvage.
Spoiler:
Résumé : Otsuge ne sachant pas ce que prépare Imekanu exactement avec le sceau sur sa flèche, il invoque le cadavre du Sumotori juste devant lui pour intercepter le projectile.
Les deux tentatives d’Imekanu pouvaient sembler pathétiques, inutiles ou incompréhensibles, mais elles avaient pourtant un but précis. Jouer avec son apprenti ? Peut-être, mais c’était pour voir comment il allait réagir à ses tentatives. Elle se contenta de sourire à sa provocation et l’observa se défendre de son attaque avec l’apparition d’un cadavre. D’abord surprise, alors qu’elle savait de quoi il était capable, elle recula légèrement. L’archère respectait les défunts et pouvoir s’imaginer qu’on puisse s’en servir allait contre ses valeurs. Mais aujourd’hui, elle était là à la demande de Saji et elle devait respecter cela et lui apprendre cette technique.
La jeune femme profita du nuage de poil à gratter pour effectuer quelques charges et se retrouver dans son dos. À ce moment-là, elle tapota son épaule avant de sourire. Il l’aurait peut-être remarqué avant, peut-être pas, mais le surprendre faisait partie intégrante du mentorat, ou peut-être qu’elle voulait juste s’amuser un peu...
« Tu comprends bien qu’il est vital de maintenir le sceau, et cela, peu importe ce qui arrive en face. Aujourd’hui, j’ai été gentille, mais il y a quelque temps, nous avions un démon et un fou furieux qui faisaient tout pour nous faire échouer. Nous pouvons continuer l’apprentissage. »
La brune activa d’un simple contact deux sceaux. L’un fit apparaître un simple muret tandis que l’autre libéra un grand mur. Enfin, elle se dressa à côté d’une partie de rempart détruite, mais bien imposante.
« Tu vas devoir sceller chaque élément. En premier ce petit mur, ensuite, l’autre à ma droite et enfin, le plus important derrière moi. Si tu comprends bien, ils ont une taille et un poids différents, il faudra donc s'adapter pour réussir cette tâche. De plus, je vais continuer à t'embeter un peu, pendan que tu seras concentré dans le scellement... Si tu as des questions, n’hésite pas. »
Termina-t-elle avec un petit sourire. Est-ce qu'il serait capable de maîtriser son chakra et son don des sceaux pour sceller chaque élément ? Est-ce qu'il arriverait à réagir face à ses attaques ? Il était important de connaître ses limites mais aussi de comprendre que les deux premiers murs étaient qu'un avant goût avant de s'attaquer au rempart. Mais il fallait aussi savoir que celui-ci n'était rien comparé à ce démon à queue. Dès qu'il commencerait, la jeune femme décocherait une flèche de son arc qui serait très rapide bien que peu dangereuse mortelle, cela resterait douloureux et dérangeant.
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