Dans le Manoir de l'Impératrice Disparue régnait les lugubres parfums de l'Esseulé et du Triste. Autrefois habité par les Servantes, la Médecin, l'Impératrice elle-même, ses Sujets et sa Famille, voilà un bien saisissant contraste. La poussière de sable commençait à prédominer sur l'ancien éclat de cette Demeure Royale.

Dans le bureau de la Reine, là où elle siégeait habituellement, se trouvait son Prince. Adossé sur le Trône, il fixait le plafond qu'avait l'habitude de regarder sa cousine lorsqu'elle se plongeait dans ses réflexions, dans ses Rêves de Gloire et de Mort. Il se demanda combien de temps elle avait dû passer dans cette position.

S'emplissant de souvenirs et de nostalgie, Asaara Ôji aurait pu de nouveau sombrer dans les tréfonds de son être, broyé par les Hélices du Vide. Toutefois, depuis qu'il était accompagné par son Ange Gardien, il ne saurait plus trépasser. Le Meikyû qu'il était devait sa survie au Sang Ancestral qui coulait dans ses veines.

Toutefois, et malgré le Silence ambiant, un individu semblait s'être glissé jusqu'à l'étage du Bureau, sans que l'Enfant du Désert ne s'en aperçoive. Peut-être grâce à la discrétion de l'intrus ou de par manque d'attention d'Ôji, celui-ci ne fut guère notifiée de l'arrivée surprise. Peut-être s'agissait-il du Gladiateur, du Marchand, de l'Héritière ou même du Valet ? Aucune raison ne pouvait expliquer une telle discrétion.

Lorsque la porte s'ouvrit, le Prince peina à masquer sa Surprise.